"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici DISORDER (thomas)  2979874845 DISORDER (thomas)  1973890357
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DISORDER (thomas)

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() message posté Mer 10 Déc 2014 - 2:27 par Invité

disorder.



Un jour comme un autre, un jour qui s’étanche et l’après midi qui continu. Mon âme enfantine aux bords des yeux se bride face au temps qui ne cesse de couler, cette impression d’avoir mille et un ans alors qu’en fait aujourd’hui j’ai eu vingt et un an. Je décide de ramener ma carcasse à la fac pour distraire mes pensées et pour nourrir mon esprit. Il fallait bien que je sorte de mon atelier qui était en train de devenir mon tombeau. La peau dur sous les fêlures du froid, les pas rythmé par l’incertitude, c’est comme ça que je me suis pointé dans l’amphithéâtre. Mes iris fixent la foule qui s’entasse dans les couloirs, la dernière fois c’était ici, alors je suppose bêtement que ça l’est toujours. Je finis par entrée dans l’amphithéâtre, je balaye l’horizon pour finir m’installer vers le fond mais pas trop et sur le bord. Mes pensées voguent en observant les étudiants que la place qu’on a choisi en dit long sur qui nous sommes, sur nos personnalités. Et puis la porte s’ouvre, un homme apparait, ça c’est pas ton professeur habituel, un remplacent ? visiblement pas étant donné qu’il commence à parler de littérature. Je me suis trompé de semaine, tant pis je reste. Je sors mon carnet de dessin. La littérature, j’aime ça. C’est surement mes origines paternelles qui m’ont influencés, mon père, la profusion de livre dans la maison de New York. J’avais retrouvé une ambiance similaire une fois à Paris au Shakespear and co, j’avais eu la sensation d’être chez moi et c’était particulièrement apaisant de retrouver son berceau à Paris. Mes rétines observent le professeur, s’accroche aux détails de la morphologie de son visage pour finir par écouter ses paroles, atterrir sur ses mots et sur ses explications. Mon crayons entre les phalanges s’anéantis sur mon carnet non pas pour écrire ses paroles mais pour imprimer les traits de son visage dans le nuages des grains de mon papier. Une fois que mon croquis allongé sur la feuille, je ferme mon carnet pour ne faire qu’écouter, être un simple disciple attentif. De toute façon, il rare que je prend des notes car je les relis rarement enfin jamais. J’apprends mieux en écoutant qu’en copiant, il n’y a que les dates que je prends habituellement, étant profondément incapable de retenir les nombres et encore moins d’apprendre un texte par coeur, j’enregistre les concepts pour mieux les developper. Mon amour de la poésie est passionnel bien qu'éphémère, étant incapable de retenir les alexandrins il n’y a que les rives d’un texte d’Alfred de Musset qui se fane dans les houles de mon cerveau.

Mes tympans se nourrissent de ses mots tout en ne déconnectant pas de ses pupilles, il se déplace, vogue à travers l’espace. Observant ce qu’il dégage, une nonchalance qui semble éternelle, flagellé sur les murs de sont corps. C’est ce que je fais souvent, fixer les personnes droit dans les yeux parfois le souffles qu’il inspire c’est un malaise. Les réactions, des conséquences, des caractéristiques qui s’accumulent. Cette homme est habitué, forcément c’est un professeur et bon orateur. Et moi je suis habituer au silence quand les étudiants parlent entre eux, lisant des particules de texte qui traine dans mon carnet.  J’aime les textes, j’aime l’écriture, parfois il m’arrive de laisser l’encre couler mais rien de bien très littéraire. Des morsures calfeutrées. Rien de plus. Je ne sais pas combien de temps a durer son enseignement mais je me suis délecté d’en apprendre plus. Quand ce fut terminé, j’ai rangé mon carnet et remit mon manteau me dirigeant vers la sorti.

Le crépuscule recouvre doucement Londres, l’air arrive dans mes poumons qui s’échinent de façon incompréhensible et je finis par me poser  sur le bord d’un mur en cherchant mon paquet de cigarette, l’ouvrant et enfonçant à peine le bâton de nicotine entre mes lippes. L’océan de la nuit est là, les lampadaires ce sont des lumières que j’apprécie, le peuple passe devant moi et je finis par allumer ma cigarette. L’indifférence traine dans mes veines en regardant les personnes qui s’échappent devant moi, il est rare que je me lis avec des personnes plus jeunes, j’ai jamais réellement su pourquoi et puis j’aperçois le professeur en question sortir da faculté sur le trottoir opposé, un léger sourire se dessine sur mon visage me demandant qu’elle est l’homme qui se cache derrière le professeur. J’ai passé mes classes déscolarisé, les études à la maison ce qui fait que les codes entre professeur et élève est plus au moins inconnus mais j’observe sans pour autant suivre quoique ce soit et puis sa silhouette fini par disparaitre. Je fini par bouger mon squelette par marché dans les rues londonienne. Londres patrie de ma naissance et puis je fini par recroiser cette homme en face de moi. Mon regard est amusé et ma gorge fini par se décoincer. «  C’était intéressant »
 
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() message posté Mer 10 Déc 2014 - 23:57 par Invité

Il pleuvait depuis le début de l’après-midi. Cela faisait une heure environ que je traînais dans la salle des professeurs, baignée par une lumière lugubre qui tentait avec peine de transpercer les nuages. Qui aurait pu croire qu’on approchait de 16h ? J’ai avalé les dernières gouttes de café au fond de mon gobelet avant de le jeter dans la corbeille la plus proche, me lever, poser mon épais manteau sur mes épaules sans même prendre la peine d’en enfiler les manches, puis m’éclipser silencieusement dans le couloir. Je me préparais à un amphi de deux heures sur le Nouveau Roman. L’ambiance lisse et complexe de cette après-midi semblait adéquate pour en parler. Je me suis dirigé, satisfait, vers l’amphi, y arrivant vers 16h03. Les étudiants avaient déjà pris possession des lieux, et à mon arrivée, le vague brouhaha s’estompa et un ordre étrange finit par apparaître. Je commençais à les reconnaître, surtout qu’un étudiant a cette traditionnelle habitude de s’installer à la même place que la fois précédente lorsqu’il entre dans une salle dans laquelle il a déjà eu cours. Un automatisme déclenché par des plans de tables que des professeurs leur auraient instauré dès le secondaire ou bien simple réflexe inconscient et volonté de posséder quelque chose, un petit bout de table, un espace pour étendre ses jambes, un dossier sur lequel laisser son dos reposer, son dos, et pas celui d’un autre, … Une question que je me posais, parfois, en pénétrant dans une salle de classe. C’était à cause du sentiment de déjà-vu, vous savez. On met tout sur les épaules du sentiment de déjà-vu. Je me suis appuyé contre le bureau. Le Ravissement de Lol V. Stein, j’ai dit, de Marguerite Duras. Un livre divinement bien écrit, à mon goût. J’ai esquissé un sourire en demandant s’ils l’avaient lu en français. Au premier rang, on me sourit d’un air angélique mais fier et amusé. Au troisième rang, on baisse le regard. A gauche, on soupire, car oui, on l’a lu en français, mais à quel prix ? A droite, on tape le titre du livre sur une page Word toute blanche. Et j’ai commencé à marcher, à faire les cent pas sur l’estrade, et à parler. A parler de la scène du bal. A parler de la femme fatale, et de vide intérieur, et de personnage inconnu aux yeux du narrateur, un personnage fermé, hermétique, qui reste un complet mystère jusqu’à la fin du roman. Et oui, j’ai parlé de mystère, et j’ai parlé en français, et de comment Duras, sous la simplicité apparente de sa prose, cache un squelette d’une complexité rare que l’on ne peut voir qu’en disséquant ses mots. Puis je me suis assis sur le bureau. Et j’ai continué à parler.

… la figure de l’oiseau lors de la scène du bal souligne une profonde …

Je laissais mes phrases se ponctuer par le rythme des claviers d’ordinateur et des pages de cahiers qui se tournent et se remplissent, les crissements des plumes, les raclements de gorge. Au fond, l’un d’eux ne notait pas. Oui, il avait un crayon à la main, mais la courbe que celui-ci décrivait n’était pas celle de l’écriture, mais celle du dessin : plus ample, plus précise, et puis désordonnée. Un professeur remarque toujours ce genre de chose, surtout lorsque l’élève ne veut pas se faire remarquer. Cependant, cet étudiant-ci, ce n’était pas pour ces raisons-là que mon regard s’est attardé sur sa silhouette : il ne cherchait pas à dissimuler le fait qu’il ne notait pas. Et, de plus, nous approchions de la fin du semestre, j’avais l’œil pour savoir qui faisait partie de mon cours : lui, c’était la première fois que je voyais les traits de son visage. Et tout, dans son allure, le distinguait des autres. Je laissai un sourire paraître sur mes lèvres, avant de me concentrer à nouveau sur ce que je disais.

…, ce que l’utilisation du présent narratif marque durant toute l’œuvre, ainsi que …

Et les deux heures sont passées, accompagnées par le bruit de la pluie sur les carreaux, un doux son qui finit par s’éteindre avec le jour lui-même. Je m’étais rassis sur le bureau et j’ai regardé l’heure. Balayant l’amphi avec un sourire serein, j’ai libéré les étudiants, non sans leur rappeler de le lire, le foutu bouquin. Ils ne m’étonnaient même plus. Je fus le dernier à sortir, en discutant posément avec une élève à propos du partiel, de Duras, et de trente-six autres trucs. Une fille intelligente, que j’ai regardé s’éloigner dans le couloir avant de m’engager dans la direction opposée. J’ai descendu les escaliers en enfilant mon manteau – en entier cette fois-ci. Une fois dehors, j’ai allumé furtivement une cigarette. Je n’avais pas faim et j’étais un peu mélancolique. C’était le crépuscule qui me faisait toujours cet effet-là. Il fallait que je rentre. Je me suis donc dirigé, pensif, vers la bouche de métro. Je marchais d’un pas lent et je regardai le sol, m’évadant petit à petit de la réalité. Seul mon corps se mouvait avec une sorte de mécanisme répétitif : il savait où il allait, il n’avait pas besoin de l’esprit pour se guider. La voix, sortie de nulle part, n’en fut que plus surprenante. « C’était intéressant. » Je me suis arrêté et j’ai relevé la tête. J’ai froncé les sourcils tout en sortant ma main gauche de ma poche pour venir cueillir la cigarette logée entre mes lèvres. Recrachant la fumée, je me suis souvenu. Le gars du fond, le type qui dessinait et écoutait, une brillante lueur d’intelligence dans le regard. Et là, à nouveau, je retrouvai cet air décalé et désordonné qu’il avait arboré dans l’amphi. Dire que tous ces adjectifs commençaient par un préfixe qui supprimait, qui disait le contraire de quelque chose ; pourtant ce garçon au regard intelligent n’était pas vide. Loin de là. Cela se voyait au premier coup d’œil.

« Merci. » La politesse semblait être une réponse naturelle après un compliment. C’était sobre, un peu lisse, peut-être. Mais je ne parvenais pas à cerner son personnage. « Venant d’un type qui n’a jamais assisté à mon cours, ça fait plaisir. » Autant la jouer avec détachement et désinvolture, après tout, c’était tout moi, ça. « Assez intéressant pour trouver de l’inspiration au dessin aussi, non ? Etrange, je ne suis pas sûr que Duras soit franchement l’auteure la plus généreuse en images qui soit. A moins que vous ayez choisi une autre source d’inspiration. » Je l’invitai à me montrer ce qu’il avait fait. S’il avait attiré mon regard durant quelques secondes pendant mon cours, comme n’importe quel étudiant inconnu l’aurait fait, je me retrouvais à présent face au fait, face à lui dans une ruelle sombre sous un ciel londonien tourmenté. Et il était intriguant, ce personnage.
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() message posté Jeu 11 Déc 2014 - 19:50 par Invité



Les particules de mon être planter dans le sol, imbriquées maladroitement comme un léger souffle branlant. Les rotules qui tiennent comme des ancres pour éviter un peu de cabaner dans le vide. Je le regarde, je l’écoute. L’intonation de sa voix est plus claire à cette distance, ses syllabes qui s’échouent. Ce n’est pas dans mon habitude d’admettre mon intérêt à autrui envers un sujet, je reste évasif en général, ça reste rare mais c’était effectivement le cas. Rester flou m’allait, je n’avais pas les caractéristiques pour être à la gloire de la netteté.  Son cours m’avait permit bien plus qu’un simple apprentissage en fait, il m’avait permit à mes psychés de se focaliser sur autre chose que la cacophonie égocentrique qui brulait en ce moment dans les branches de mes neurones. Une sorte de divertissement pascalien qui a retenu mon errance. C’est l’épidémie de la tristesse qui s’imprime dans les cellules de mes phalanges comme une maladie, comme un cancer, je m’écorches, je me fissures. Pour m’en nourrir, pour en chercher les étincelles dans fêlures calfeutrer de réponse qui ne sont qu’illusion, pour faire étinceler les nuages atomiques d’une nouvelle lumière aveuglante. La peur traine dans mon estomac depuis quelques temps, elle s’est installé dans une crise et l’abandon éviscère mes pupilles dans des vomissures d’angoisses éreintante. Certaine substance manquait à mon être pour fonctionner entièrement, je n’étais qu’une moitié d’être humain. Ma rationalisation est donc réduite à néant car il y a cette partie de moi tombé dans une addiction muette inexplicable. Je me bas entre ses puissances qui abusent dans l’essence de mes os. Ma décadence robotique était lunatique, je me sentais un peu perdu dans entres les phases.

Cette délicate déconnexion fut la bienvenue. De nature autodidacte, je ramassais les connaissances un peu partout ou je pouvais les cueillir. Sans réellement de but. Mes iris se baladaient sur les traits de son visage, la fumé qui s’échappait de sa cigarette et les nébuleuses qui s’échappaient de lui. Ce profond calme qui émane dans l’aisance de ses mots. Je me disais qu’il devait avoir probablement beaucoup de savoir à transmettre J’étais un peu surpris qu’il ait remarqué que je n’avais jamais assister à son cour mais c’était surement «  probablement un type qui c’est retrouvé là par hasard, appréciant la littérature alors forcément, il est resté. » Je suppose sans affirmation, j’étais pas la pour l’emmerder avec les futilités du mec qui c’est gouré de semaine. Il en avait pas grand chose à foutre et moi moi non plus à vrai dire. Ceci dit ça voulait dire que j’avais une semaine de retard pour envoyer mon travail à un client.

Quand il me parle de dessin, j’essuie un sourire car je me retrouve en face d’un interlocuteur observateur. « Ça aurait bien pu être Duras, mais vous écoutez a son sujet m’a suffit. L’inspiration est venu de ce que j’avais sous les yeux. ». La vérité c’est que je fessais énormément de dessin à la va vite bien que ma mémoire est photographique, il m’arrive d’égarer une multitude de détails et je me retrouvais frustré d’avoir perdu l’instant, alors c’était plus efficace pour m’en rappeler surtout quand je n’avais pas mon appareil photo sur moi. J’avais largement le temps de dessiner, plutôt que de m’amuser à retrouver mon téléphone.  Rare sont les traits que j’arrive a dessiner par coeur, mais sa m’arrive oui. Sans doute parce que mes phalanges s’en ont imbibés. Je re-déclanche la marche à ses cotés cette fois en prenant une cigarette entre mes lèvres,  pour sortir pour carnet de dessin en lui tendant sans éprouver la moindre gêne. J’adaptais ma marche à la sienne.  Il n’y avait rien de vraiment palpitant à l’intérieur des visages, des reproductions de statues grecque et égyptienne, des citations de Francis Bacon, quelques reproductions de divers organes enfin des choses, des combustions et dérivation de mon imagination mais rien de secret, mes croquis qui l’étaient n’était pas dans ce carnet là. J’étais bien trop protecteur envers certain dessin. Nous sommes descendu dans cette bouche de métro pour passer le portique, j’ai pris un billet qui traine dans mon manteau. «  ce sont que des croquis fait à la va vite. » je précise un peu inutilement. Je me demandais qui il était sans vraiment chercher les réponses. Une fois les escaliers descendu, le métro venait à peine d’arriver et nous sommes monté dedans, je l’ai laissé observé pour récupérer ensuite mon carnet de croquis.


Beaucoup de monde dans ce métro et mon malaise qui commence à monter. Je m’incruste sur les paroi d’une porte, non je n’avais pas de problème avec les transports en commun, c’était plutôt les contacts physique qui pouvaient y avoir qui me dérangeait. Je ne supportais pas ça. Cette façon de s’entasser les un contre les autres comme du bétail mais là ça allait encore. Je préférais marcher mais là c’était un peu trop loin pour mes jambes qui débordaient de flemme. Je me cantonais à m’accrocher à la barre en rien ne laissant paraitre près de ce professeur qui n’était pas le mien. « Vous écrivez ? » ma question était poser de façon plutôt naïf en retirant un peu des cheveux de mon visage, mais oui j’étais curieux, un homme aimant enseigner la littérature, je le voyais bien verser l’encre sur la fraicheur des papiers. En plus, il avait un bon répondant alors je pense qu’il serait été intéressant à lire.
 
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() message posté Ven 12 Déc 2014 - 17:52 par Invité

Je pouvais mieux discerner les traits de son visage, à présent. Mieux que dans l’amphi, même s’il y avait moins de lumière. Parler à des élèves seuls était quelque chose de stimulant. Parce que cet élève n’est alors plus un parmi d’autres. Il ne se définit plus par le simple fait d’être élève, mais par bien d’autres critères, d’autres sources qui jaillissent de nulle part et dont on ne se serait pas douté. Dans le cas de ce garçon, j’avais presque l’impression d’oublier que pendant un cours instant, il avait été mon élève. Oui, c’était peut-être un peu péjoratif de l’appeler garçon mais il avait une telle jeunesse dans le regard que cela lui correspondait, et cela en devenait presque un compliment, en tout cas dans ce contexte. C’était peut-être sa spontanéité qui me paraissait jeune, cachée derrière ses longs cheveux. Quoi de mieux que l’esprit aiguisé d’un enfant sensé pour le décrire : attentif, assoiffé, créatif, détaché. Et joueur, peut-être, mais je ne m’aventurai pas jusque-là. Il m’était inconnu, ce fameux garçon. Il m’écouta, silencieux, puis me répondit avec calme et aisance. « Ça aurait bien pu être Duras, mais vous écouter à son sujet m’a suffi. L’inspiration est venue de ce que j’avais sous les yeux. » Je souris avec un amusement qui frôlait le léger plaisir. Tiens-donc. Dans son regard et cette fameuse aisance, je compris que ce n’était pas grand-chose, et cela se confirma lorsqu’il me tendit le carnet sur lequel il avait dessiné durant mon cours. D’habitude, les gens avaient plutôt honte, craignaient le regard. Lui, non. Il me laissa parcourir les pages de son carnet d’une manière presque désinvolte. Nous avions commencé à marcher côte à côte vers le métro et je m’attardai sur certains de ses croquis durant le trajet, gardant ma cigarette entre mes lèvres. Celui qu’il avait réalisé lestement devant mes yeux une heure plus tôt était, je l’avais deviné, un dessin de moi. Quelque chose de rapide, mais il avait capturé l’essentiel pour que ce soit ressemblant. Je savais qu’en cours, je ne faisais que bouger, tout le temps. Regarder le sol puis le plafond, puis la fenêtre et enfin les élèves. M’asseoir en tailleur sur le bureau, ou bien laisser mes jambes pendre, et brusquement en descendre pour faire les cent pas sur l’estrade, tourner en rond, mettre la main dans mes cheveux, m’asseoir sur ma chaise et poser ma tête entre mes paumes, saisir le haut de mon nez entre les doigts de ma main et le pincer légèrement. Sourire, faire la moue, fusiller du regard, plisser des yeux, froncer des sourcils, craquer tous les os de mon squelette, m’étirer, remettre tant bien que mal ma cravate, et puis m’immobiliser, pensif. Il y avait des profs qui restaient plantés à leur bureau et qui déclamaient leur cours. Cela m’était impossible. J’avais besoin de bouger pour m’exprimer, pour mettre de l’ordre dans mes idées – et Dieu savait combien d’idées me venaient lorsque je parlais de Duras. Tout cela pour revenir à ce fameux croquis, qui malgré mon mouvement constant, avait figé mon visage sur le papier. Le dessin était simple, mais n’en restait pas moins un peu magique. Il me rappelait tous ces jeunes étudiants que j’avais longtemps observé dessiner, lorsque j’étais moi-même élève à l’université, et qui s’entraînaient sur les objets les plus banals et les visages les plus courants en écoutant du Led Zeppelin pour trouver l’inspiration ultime. Oh, moi aussi j’écoutais du Led Zeppelin, mais je n’avais pas d’aisance particulière au dessin. Alors je n’avais fait que regarder, toutes ces années, me cachant derrière un vieux Rimbaud qui tombait en miettes à force d’avoir été lu et relu. Quel dilettante je faisais. Vraiment.

Le reste des croquis restait dans la même veine : rapides, mais justes. Je posai mes yeux sur chacun d’eux avec une moue approbatrice et intéressée. En vérité, son personnage m’intéressait plus que ses dessins, même si ceux-ci révélaient nombre de ses qualités – qualités qu’il ne semblait pas enclin à montrer à n’importe qui. Je lui jetai parfois de vagues coups d’œil, je ne savais pas vraiment pourquoi. Il fumait tranquillement, marchant au même rythme que moi. En quelques minutes nous atteignîmes la bouche de métro et nous nous engouffrâmes à l’intérieur. « Ce sont que des croquis faits à la va-vite. », précisa-t-il d’un ton neutre, et je lui souris : « Ils sont très réussis. Simples, peut-être, mais ils cachent une vraie qualité d’observation. ». Je lui rendis son carnet avec un regard doux et empreint d’une certaine satisfaction : il était décidemment amusant, ce garçon. Dans le métro, nous étions nombreux, et je le vis s’aplatir contre la vitre, se cramponnant à une barre. « Vous écrivez ? » me demanda-t-il. Cela eut le don de me surprendre, malgré moi. Parfois j’avais l’impression d’avoir écrit les livres tellement je les connaissais, et puis je me rappelais que je n’en avais pas le talent. « De la fiction ? Non, jamais. J’ai bien écrit des textes d’analyses et j’ai fait ma thèse sur la langue artificielle de Céline, mais je n’ai jamais tenté de créer quelque chose. Je suis plutôt du genre à structurer les créations des autres. » Ahh, cette thèse sur Céline qui m’avait valu tant de regards noirs de la part de mon entourage professionnel. Sur tous les auteurs français et tous les thèmes se rapportant à la littérature française, j’avais eu l’audace de prendre l’antisémite de service. Mais malgré le fait que Céline soit l’un des auteurs les plus controversés au monde, il restait l’écrivain français le plus novateur de tout le XXème siècle, donc je n’avais pas hésité. « A bien y réfléchir, je préfère rester dans l’ombre, à disséquer les œuvres et les esprits. Je suis meilleur dans ce domaine-ci. » Oh, peut-être que ça allait le décevoir. Mais je n’étais pas là pour satisfaire une attente quelconque. Je connaissais beaucoup de professeurs qui s’étaient laissés tenter par l’écriture et l’invention, mais, après m’être attardé sur un certain nombre de leurs ouvrages, je m’étais conforté dans l’idée que non, un bon analyste ne faisait pas forcément un bon écrivain. Et donc je n’avais jamais été intéressé par basculer du côté des projecteurs. Mais ça, c’était tout moi : le mystérieux individu au regard sombre et calme, pas assez ordinaire pour se fondre dans la masse, mais pas assez fou pour vouloir se faire entendre. « Et vous, à part dessiner et m’écouter parler, que faites-vous ? ». J’étais un brin ironique, mais cette ironie était brodée d’un intérêt véritable. Si j’incarnai un visage du mystère, ce garçon en était visiblement un autre, et j’étais décidé à le découvrir.
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() message posté Mar 16 Déc 2014 - 22:38 par Invité



Il y a une essence théâtrale qui émane de lui qui semble pourtant totalement naturelle, comme si on l’avait arboré d’un manteau qui s’était incrusté sur sa peau. Une attitude décalé qu’il lui est propre. J’observe remettre sa cravate. « Ils sont très réussis. Simples, peut-être, mais ils cachent une vraie qualité d’observation. » J’aimais bien ça, observer son avis m’avait fait sourire car on sentait que c’était sincère et que j’étais face à un être sincère dans ses paroles. Je ne saisis pas toujours les compliments alors un avis objectif et neutre me fessait plaisir. «  merci » Je l’écoute, attentif à ses paroles comme les heures précédentes.  « De la fiction ? Non, jamais. J’ai bien écrit des textes d’analyses et j’ai fait ma thèse sur la langue artificielle de Céline, mais je n’ai jamais tenté de créer quelque chose. Je suis plutôt du genre à structurer les créations des autres. » Nous étions deux dans ce cas à avoir une qualité d’observation, il avait la faculté aiguisé à analyser. Sur l’instant ça m’amusé car c’est une chose qui m’a toujours intéressé. Je m’étais pas spécialement attardé sur la partie contesté de Celine.  «  je ne suis pas le seul observateur » Je l’avais étudié que brièvement, Voyage au bout de la nuit et ce qui m’avait le plus frappé c’était ça façon de dénoncé les relations humaines entres les hommes, sa révolte face au monde moderne et bien sur Lola. L’un des prénoms de ma soeur jumelle. Un passage que j’avais envie de relire à cette instant car mes références étaient bien trop faible et a cette instant face à cet homme, je me sentais pauvre mais l’envie dans mon cerveau était là d’aller fouiller pour retrouver ce que j’avais rater pour comprendre « A bien y réfléchir, je préfère rester dans l’ombre, à disséquer les œuvres et les esprits. Je suis meilleur dans ce domaine-ci. » Rester dans l’ombre, ça ressemblait à de la modestie ou de la sagesse. Il avait l’air de bien se connaitre lui-même et c’était quelque chose de plutôt rare. Ce qu’il fessait été intéressant car pour disséquer les oeuvres et les esprits, il faut avoir une part de connaissance et de recule important. Il y avait une part d’admiration de ma part dans cette acte. L’ombre lui allait plutôt bien, je l’imaginais un instant nocturne. Pour autant je me sentais pas mal à l’aise. Une image de lui me venait assez particulière, il semblait être un savant de l’esprit et des auteurs. Je comprenais le fait de s’attarder sur les détails d’une oeuvre, moi-même j’essayais dans un relief différent bien sur, pas aussi important et expert que l’homme que j’avais en face de moi. Mes rétines étaient plutôt fixé sur les peintures et les photographies que ça soit en terme de symbolique ou de composition. J’aimais particulièrement l’étude des symboles de ce qu’ils découlaient dans les diverses cultures.  J’ai répondu par un sourire car ma curiosité balançait.

« Et vous, à part dessiner et m’écouter parler, que faites-vous ? »  plus on avançait dans les arrêts et plus les personnes montaient dans notre rame. J’aimais bien l’écouter parler, c’est un homme de culture. « A part vous écoutez ? j’essaie de ne pas mourrir écraser dans le métro actuellement, c’est tout une épreuve »  Peut-être qu’il pouvait comprendre mon malaise où peut-être pas. La hantise du touché va me poursuivre assez longtemps,  elle percute mes neurones comme des baguettes sur une batterie mais pas une de ses mélodies ou les percutions sont à peine présente. Peut-être que oui, la vulgarisation de ce sens m’est assez irritable au fond et que je me sens affecté. C’est  mon enveloppe corporelle et je vais pas m’en vouloir de préserver celle-ci de tout contact inutile. Je deviens agressif car dans la tête des autres ça semble pas enregistrer que la banalisation n’est pas commune à tout le monde. Si je commence, je finirais par devenir insensible aux mouvements. C’est précieux un corps, c’est ce qui nous appartient le plus, c’est ce qui nous est donné. Je sais que pour le mienne ça n’a pas été chose facile, des jumeaux. Sa chair, son sang pour qui elle croquerait n’importe qui si on s’approche de trop prés ou de la mauvaise façon pour nous préserver. Une femme de caractère prend sa source en ma mère. Elle ne sait aucunement adapté à la définition. Elle m’inspire cette définition et le respect s’incruste immédiatement. Je regarde les traits de l’homme qui est en face de moi en répondant à la suite de ma phrase un peu décalé, qu’est-ce que je fais, pas grand chose. J’attends et en attendant, j’apprends car si je n’apprends pas, mon encéphale crève à petit feu et je m’engourdie mais je sais ce qu’il a voulu dire par faites dans la vie, mes activités, pour un mec de vingt et un ans c’est un peu la période ou on se cherche encore ou on prend des décisions ou on pense à l’avenir, des choses comme celle-ci mais j’en suis pas réellement car je fais ce que je sais faire, ce qui me donne envie de me lever le matin ce qui me prend dans les tripes c’est la peinture, les différentes catégories qui se prête aussi à l’art «  Je peints principalement, je vais aux amphi’ de philosophie  et puis j’apprends » en même temps, ma jeunesse me pousse dans ce sens, à avoir cette soif de savoir. Cette curiosité qui ne fait que rayonné, les théories m’intéressaient énormément. Peut-être trop et je restais pauvre en expérience de la vie.


«  Il y a un bar, pas très loin des connaissances y jouent assez souvent, ça vous dit ? » Quand je dis des connaissances, un petit rictus aux lèvres apparait, j’ai jamais su les limites entres les relations humaines ni les définir, d’ailleurs je m’étais arrêté rapidement à les définir. Surement que les être humains qui me sont le plus précieux, n’ont pas besoin d’avoir de mot pour les nommées, ça reste assez dérisoire de mettre des dessus mots, donner une globalité sur certaine de mes relations me parait difficile, certain trésors on une valeur bien plus importante que je ne peux imaginer, c’est plus profond de les ressentir. Ce sont des larmes d'Aphrodite dans toutes leurs splendeur.  Les personnes en questions dont je parlais, c’est un groupe originaire de Manchester, un rock anglais qui détonne dans les encéphales et des reprises en acoustiques. La dernière fois, mon cerveau ce souvient encore d’une magnifique reprise d’Hystéria des Def Leopard, d’une mélodie qui scintille dans tes yeux de pale bleu eyes de the velvet underground et d’autres chansons que j’affectionne.  Quand je dis assez souvent, c’est plutôt que par hasard je m’y suis retrouvé, comme si mon chemin s’y était tracé naturellement, peut-être comme si mes rétines suivaient les lumières du ports d’Alexandri. La route, je le connais pas vraiment. D’ailleurs, à Londres, je fais que naviguer entres les rues sans savoir exactement ou je vais. J’en sais rien si c’est réellement son genre de suivre un inconnus et ma proposition est plutôt franche mais il est intéressant ce professeur. Ça pourrait paraitre déplacer de demander à un professeur s’il avait envie d’aller dans un bar mais je n’en n’ai pas la notion, pour moi c’est un être humain avant tout d’une étiquette sur sa profession. Les barrières n’existent que de façon fictive.
 
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() message posté Mer 17 Déc 2014 - 20:39 par Invité

« Je ne suis pas le seul observateur. »

J’esquissai un sourire, le regard insistant. Il semblait de plus en plus coincé contre cette vitre de métro, et je laissai une distance entre nous. Malgré le monde qui s’engouffrait dans la rame et le mouvement des gens, je restais impassible. J’étais habitué à tout ça, à cette chaleur, à cette odeur, à ce bruit. Plus les stations passaient, et moins il avait l’air de supporter cette atmosphère. J’ai posé ma tête contre la barre à laquelle je m’accrochai, et je l’ai regardé : « A part vous écouter ? J’essaie de ne pas mourir écrasé dans le métro actuellement, c’est tout une épreuve. » J’avais vu juste. Mais cela ne m’étonnait guère. Il montrait, volontairement ou non, qu’il n’était pas à l’aise entre tous ces corps qui se balançaient au rythme du train. Il était crispé et immobile alors que tout le monde semblait danser machinalement, se laissant aller et bousculer par le mouvement du métro. Et moi aussi, je me laissai aller, avec ma tête posée sur la barre et les doigts fermement enroulés autour, moi aussi je dansais. Quelle métaphore cinglante de la société, dites-donc. Et lui qui ne bougeait pas, et qui détestait ça, cette foule pleine de sueur et recouverte de laine et de poussière. « Eh bien, n’aimez-vous pas toute cette grâce et tout ce charme que le métro dégage ? » m’enquis-je avec ironie. Bien sûr, qu’il détestait le métro. Et bien sûr que tout le monde dans cette rame le détestait aussi. Le métro, c’était un serpent qui rampait sous la ville, sale et menaçant, qui dévorait la bonne humeur et la vitalité, qui abritait les fous et les oiseaux de nuit, dans lequel se mélangeaient les hommes d’affaire, les femmes enceintes et les clochards, et où se concentraient tous les préjugés du monde, parce qu’on jugeait alors si facilement la personne qui se trouvait en face de nous. C’était tellement éphémère qu’on se permettait le prosaïsme le plus gras et la vulgarité la plus pure : pour le dire plus clairement, personne n’en avait rien à foutre, et voilà que ce garçon, lui, il en avait quelque chose à foutre, de se faire toucher par n’importe qui et n’importe quoi. Il étouffait.

« Je peins principalement, je vais aux amphi’ de philosophie et puis j’apprends. »

Je fis une moue approbatrice en haussant les sourcils. Il apprenait. Je récupérai instantanément mon regard malicieux et mon demi-sourire : pas de complément. Il apprenait points de suspension. Tout ça, c’était dans la même veine que son côté observateur. Certains voulaient d’abord s’intéresser avant d’apprendre. Et d’autres, comme lui, apprenaient pour s’intéresser, pour découvrir. « Je vois. Donc vous étiez vraiment dans mon amphi par pur hasard. L’appel du savoir. » J’avais dit la fin de ma phrase avec un ton  faussement impressionné, ouvrant grand les yeux et en agitant ma main comme un enchanteur le ferait en marmonnant une formule. Mon ton moqueur m’était adressé avant tout, et non à lui. Comme si mon cours attirait les intellectuels plus qu’un autre. Immobile et avide de connaissance, voilà ce qui le décrivait, ce garçon. Il réfléchit quelque secondes, puis me dit : « Il y a un bar, pas très loin des connaissances y jouent assez souvent, ça vous dit ? » C’était à mon tour d’avoir l’air dubitatif, ou au moins un peu pensif. Etrange, comme proposition. Mais manifestement, ça ne semblait pas le déranger, d’inviter un  parfait inconnu probablement bien plus âgé que lui, dans un bar probablement perdu entre les sinueuses ruelles du centre de la capitale. En réalité, cette étrangeté m’intrigua plus qu’autre chose. C’était trop soudain pour que je puisse aussitôt répondre affirmativement avec un sourire. Mais, d’un autre côté, c’était beaucoup trop décalé pour que cela me laisse de marbre. Cette invitation allait de pair avec le personnage : le gars qui restait stoïque dans un métro en mouvement et qui cassait complètement la distance avec son prof en l’invitant au bar. Mais je n’étais même pas son prof, je n’étais même pas une connaissance, ni un ami ou quoique ce soit. J’étais tout au plus un modèle éphémère pour un dessin et un gars qu’il avait trouvé au détour d’une rue. Et ça me perturbait, parce que d’un côté il agissait comme s’il avait presque peur des autres, mais de l’autre, il se laissait aller et laissait un peu plus le mystère se dissiper à chaque instant. Peut-être que tout simplement, les foules l’effrayaient mais qu’il s’attachait à l’individu lui-même.

« Je vous suis. », lui ai-je dit, très sobrement.

Nous sommes sortis de la rame, et ses mouvements se firent plus sveltes, ce qui ne m’étonna pas. Une fois dans la rue, nous nous laissions aller, marchant d’un pas tranquille, et je profitai de l’air nocturne comme j’aimais tant le faire. J’ai allumé une cigarette, et je suivis le jeune homme qui s’enfonça dans les ruelles sombres, m’entraînant avec lui d’une démarche lente, un peu comme s’il ne savait pas vraiment où il me menait et où il allait lui-même. « Vous savez où il est, ce bar, ou vous voulez me perdre dans les rues de Londres alors que je suis loin de chez moi ? » ai-je soufflé, rieur, dans un nuage de fumée. Mais, étrangement, je me doutais qu’au fond, il ne manquait pas de lucidité et me conduirait à l’endroit désiré.
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() message posté Mer 17 Déc 2014 - 23:13 par Invité



Cette compression, nous n’étions que des atomes enfermés dans un bocal et ce récipient : on le secoué dans tous les sens. On devait forcément ce frotter les uns contre les autres pour faire de l’énergie ? Sans avoir notre mot à dire. Je n’avais qu’une seule envie c’était de détruire cette énergie où d’en faire partie le moins possible. Un refus qui ne probablement jamais écouté.  À mon grand regret c’est impossible, mes pieds s’enfoncèrent dans ce qui sert de sol. Ce n’est pas une forme de peur, c’est juste une condition égoïste de préservation et aussi parce que je trouve ça irritant. D’habitude c’était moi l’indifférent, mais la l’indifférence était partout sur leurs visages. Ca ne les gênaient pas plus que ça de ce coller les uns aux autres. Je suis confus. Les forme s’embrouillent dans mon crâne, des hallucinations ostentatoires viennent crapahuter dans mes cavités internes. Des formes se resserrent de plus ne plus rapidement, les parois qui se resserrent et mon coeur qui balance comme un accident à travers tout ça. Calmer cette putain de violence qui vient fleurir dans mes artères, comme un verre qui ce casse en mille morceaux. J’essaie de ne pas être dans ce métro, je suis ailleurs, je regarde cette homme en face de moi, me concentrant silencieusement les rivages de ses contours un peu floués dans mes rétines. « Eh bien, n’aimez-vous pas toute cette grâce et tout ce charme que le métro dégage ? » Ça façon de parler me plaisait, mes zygomatiques ce sont activés légèrement instantanément, il me détendait l’air de rien. «  Oh si vous saviez, si je pouvais je m’y baignerais chaque instant de ma vie. »  c’était visible oh combien j’aimais cela, son ironie éveillait la mienne. Quand bien, une mégère qui m’avait écrasé le pied s’était installé devant lui, je restais attentif à mon interlocuteur. Dans ma tête, cette femme apparaissait comme un microbe. D’ailleurs, j’ai dû la fixé de façon incendiaire quand son pied, ainsi que son poids et venu écraser mes os qui n’avaient rien demandé. Je reprenais mes esprits, cet homme soit disant passant n’avait pas de prénom mais sa me dérangeait pas qu’il n’en ait pas, je ne me posais pas la question du pourquoi non plus. Ca avait un coté amusant, une part de mystère aussi. Ça lui allait bien.  


Je vois. Donc vous étiez vraiment dans mon amphi par pur hasard. L’appel du savoir. »  Il fit un mouvement de main, j’observais tout en gardant un ton neutre. Je n’avais pas cette notion bon ou de mauvais dans le hasard mais d’après ce que j’en avais retiré, c’était positif pour moi surement plus que la redondance des cours, de ce jeune professeur qui avait le don de dériver subtilement  sur le cogito ergo sum de Descartes et de son doute méthodique, si son message subliminale «  IL FAUT REVISER DECARTES POUR VOS PARTIELS » n’était pas passé c’était que les étudiants avaient un problème, c’est certain.  Mon professeur était intéressant, il n’y avait pas de doute, je pense qu’il se sentait vachement concerné par la réussite de ses élèves, ce qui était plutôt tout a son honneur surtout pour un professeur de faculté qui sont un peu « je fais mon cour et je m’en tape du reste, de toute façon je suis payer la même chose »  enfin  la littérature bien que je n’étais pas un érudit à ce sujet, j’avais aimé. S’il savait tous les endroits où je me retrouve par hasard, c’est surement pour ça qu’en ce moment je me calfeutre dans mon appartement. Je sais que je ne suis pas en mesure de contrôler ou je peux me retrouver. Je peux exploser et me retrouver dans un avion, dans un train où dans des endroits impensables dans Londres. Surtout en écoutant l’appel de Londres scintiller à travers mes veines avec mon insouciance comme vitre opaque sur les yeux, je m’illuminerais sur les rives alors effectivement il est préférable que je laisse ma carcasse sur mon précieux canapé. Là, encore j’ai répondu par un sourire sincère en le fixant, c’était passé je me sentais mieux. Je prenais conscience que la situation pouvait paraitre quelque peu étrange, mais ça ne me dérangeait pas plus que ça, c’était presque normal pour moi, mon audace peut-être. Ou ma vision simplifié, on est tous des êtres humains, le reste ne sont que des étiquettes. En plus, le métro c’était pas l’idéal surtout que c’était pas mon élément favoris et que je nageais pas comme un poisson là-dedans. Je trouvais ça plutôt dommage de laissé passer quelqu’un comme lui alors qu’il avait sans doute des tas de choses à dire, a m’apprendre et visiblement c’était un homme qui aimait parlé. Ce qui tombait plutôt bien étant donné que j’aimais bien écouter et échanger aussi.  « Je vous suis. » très bien, prolongeons l’instant


Mes poumons reprirent leurs rôles, la sorti, le frais. Ça fessait du bien. J’étais soulagé. On s’est mit à avancer. Me suivre.. quel idée. J’étais parfois trop vague, j’avais du mal moi-même à me suivre parfois. C’était plutôt amusant ça. Ne pas ce suivre. Comme si je pouvais me détacher de moi-même. Il a allumé une cigarette, j’ai fais de même et mes yeux se sont légèrement écarquillé, fallait que je me souviennes, toutes ses rues qui se ressemblaient. « Vous savez où il est, ce bar, ou vous voulez me perdre dans les rues de Londres alors que je suis loin de chez moi ? » Pourquoi il me fessait rire alors que je cherchais à me connecté a mon sens de l’orientation ? Il était amusant. La volute de fumé se dégageait de lui. C’est vrai qu’il venait de suivre un parfait inconnus. J’aurais pu être un violeur ou un psychopathe tueur. Il avait de la chance dans le fond que ça ne soit que moi. « vous inquiétez pas, vous êtes pas perdu,  ça doit être par là. Il est un peu caché ce bar mais ça fait partie de son charme.» j’ai un peu dis ça a l’instinct, aussi pour le rassurer, j'allais pas le faire marcher pendant des heures. Après le métro moi non plus j'avais pas envie de marcher trop, juste envie de me poser tranquillement. Puis je me souvenais d’être passé devant ces devantures d’appartements et de boutiques . Et puis oui, le fait que ça soit un endroit un peu enfoncé dans les rues du centre de Londres lui donnait divers atouts tout en préservant une certaine qualité, d’être pas bondé de monde. On est arrivé face aux néons, mes pupilles ont voyagé sur leurs couleurs rouges et puis ce sont catapulté sur le visage de mon interlocuteur. Le rouge s’était imprégnait de son visage, j’ai souris. La vaporeuse fumé qui s’échappait de sa cigarette se finissait et la mienne également. «  C’est ici » ai-je soufflé en écrasant ma clope. Nous sommes entrée et la musique raisonnait déjà dans mes tympans, on s’est dirigé vers une table bien placé, le son ni trop fort, ni trop faible entre deux. La lumière calfeutrer, les néons de couleurs bleus ce reflétait dans l’espace en frappant dans les miroirs puis un serveur est venu, Curieux de savoir ce que mon fameux interlocuteur allait prendre. «  Ils font des cocktails terrible. » je sais pas si ça l’aide dans son choix ou s’il avait déjà choisi par habitude. J’ai regardé la carte j’ai commandé un blue shark au serveur car je savais pas ce que c’était. Et puis mes pupilles sont revenu sur l’homme en question. «  ça vous arrive souvent de suivre un étudiant qui n’est pas le votre ? J’aurai pu être un dangereux psychopathe vous savez » peut-être que je le taquinais. j’ai demandé curieux de savoir si ça avait été un acte habituel ou s’il était un peu impulsif. La musique raisonnait couvrant les silences.
 
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() message posté Jeu 18 Déc 2014 - 19:23 par Invité

Ma remarque le fit rire, ou au moins sourire. Il avait l’air de se sentir nettement mieux que dans le métro, et cela me rassura de manière étrange. Je l’observai chercher le fameux bar, scruter chaque coin de rue et chaque façade d’immeuble à la recherche d’un quelconque indice. Je n’étais pas pressé ni agacé, loin de là. Etre dans le métro, dans la rue ou dans un bar, ça n’avait pas franchement grande importance pour moi : ce qui comptait, c’était ce qui s’y produisait. « Vous inquiétez pas, vous êtes pas perdu, ça doit être par là. Il est un peu caché ce bar mais ça fait partie de son charme. » Parce qu’il pensait vraiment qu’il était en train de me perdre ? Je vivais à Londres depuis mes 17 ans et il était, quoi … 18h30 ? Non, je ne me faisais pas de soucis quant à retrouver mon matelas et ma machine à café aujourd’hui. Mais le bar semblait profondément enfoui quelque part entre les recoins sombres et sinueux de la ville. Et je comprenais ce qu’il voulait dire par ça fait partie de son charme. Parce qu’on ne trouvait pas la perle rare sur son pallier, il fallait aller la trouver, comme un pirate naviguant à la recherche d’un trésor légendaire. Sinon, où était le jeu, où était le plaisir ? Ce garçon avait tout d’un explorateur. Il était jeune, il avait encore l’envie de faire ça. Peut-être qu’en vieillissant, on finissait par se dire qu’on l’avait trouvé, le fameux trésor. Et peut-être aussi qu’on n’avait pas tort : retourner toujours au même café parce que celui-ci nous plait, même s’il n’était pas perdu au milieu du labyrinthe londonien, ça avait aussi son charme. Prendre la même boisson chaque jour parce qu’on la connait et qu’elle nous convient parfaitement, ça avait aussi son charme. Voir les mêmes visages et entendre les mêmes histoires, ça avait aussi son charme. On pouvait trouver un charme à chaque chose en l’observant assez attentivement. C’était sûrement ça, la contemplation. Et donc nous sommes partis à la recherche de ce trésor de bar, et je le laissais marcher devant moi, le suivant d’une allure féline, un fin sourire aux lèvres. Ses pas se firent plus précis : il avait reconnu l’endroit et savait maintenant quelle rue prendre. Sans pour autant accélérer – ne brisons pas le charme ! – ses pieds s’armèrent d’une sorte de certitude qui nous mena à l’endroit désiré. Des lumières colorées mais peu agressives brillaient dans la nuit. Elles dessinaient le contour des silhouettes devant le bar, luisaient sur leurs sourires et pétillaient dans leurs yeux. Tout ça, c’était un peu comme dans un film. Nous nous sommes imprégnés de la fameuse lumière, et j’ai ralenti pour terminer ma cigarette avant d’aller à l’intérieur. Je suivis le jeune homme à travers le bar, et la chaleur pénétra dans mes poumons, une chaleur agréable et réconfortante après le froid hivernal et la sueur du métro. Il m’entraîna vers une table dans un coin, et je fus satisfait de l’endroit choisi : confortable et stratégique. L’ambiance me rappelait un bar viennois dans lequel j’étais allé, encore étudiant, et où nous étions restés jusqu’aux premières lueurs du jour à parler allemand, à trinquer et à fumer, et cette impression de déjà-vu m’emplit d’une sérénité que je n’avais pas ressenti depuis quelques semaines. J’allais souvent dans des bars, comme celui-ci ou non, peu m’importait en réalité. Mais souvent, j’y allais seul, pour travailler, me reposer et m’enivrer de tous les parfums nocturnes que de tels endroits pouvaient offrir au loup solitaire que j’étais une fois le soleil couché.

Nous nous sommes donc installés, et je posai mes coudes sur la table, observant le lieu derrière mes mains croisées. Mon regard croisa celui de mon étrange compagnon lorsqu’il s’adressa à moi de nouveau : « Ils font des cocktails terribles. » Je souris, amusé. Certes, mon ami, mais pour le coup, j’avais mes préférences. S’il pouvait me faire traîner dans n’importe quel endroit de Londres sans que ça ne me pose de soucis – parce que oui, finalement, j’étais aussi un explorateur – il lui serait plus difficile de me faire boire des choses que je ne connaissais pas, ou peu. Comme quoi, il y avait une partie du trésor que je pensais avoir trouvé. Et il fallait bien un jour que je fixe à ses yeux un élément de ma personnalité, au lieu de me balancer entre tous les rôles à chaque pas que je faisais. Un serveur ne tarda pas à apparaître et à nous demander ce que nous désirions. Mon interlocuteur commanda un cocktail dont je n’avais jamais entendu parler auparavant et, lorsque le serveur se tourna vers moi, je dis « Un Black Russian, merci. », sans même regarder la carte. Peut-être qu’il serait surpris par mon absence totale d’hésitation et surtout mon choix, si tôt dans la soirée, mais j’avais des goûts simples et clairs. Oh, il m’arrivait de changer pour certaines occasions, mais l’ambiance du bar était parfaitement appropriée pour siroter mon cocktail fétiche. Le garçon me posa alors une question qui eut le don d’accentuer mon sourire : « Ça vous arrive souvent de suivre un étudiant qui n’est pas le vôtre ? J’aurais pu être un dangereux psychopathe vous savez. » J’ai répondu avec aisance et quiétude : « C’est sûr que vous aviez l’air d’un dangereux psychopathe quand vous m’avez trouvé dans la rue. Mais bon, j’ai pris le risque malgré tout. Espérons que je ne le regrette pas, disons. » A la vérité, ça ne m’arrivait pas vraiment, pour les raisons dont j’avais parlé tout à l’heure, toute cette histoire de solitude dans les bars. Les étudiants qui n’étaient pas mes élèves, je n’allais pas au bar avec eux, je les trouvais dans le bar et les observais à distance pour me divertir. Et ces étudiants-là, c’était ceux qui voulaient changer le monde en restant assis devant un verre de vin rouge bon marché. Une belle mentalité, la jeunesse : pauvre, engagée et suffisante. Je n’étais pas conquis par toutes ces belles idées parce qu’elles ne restaient que des phrases de révoltés vaguement travaillistes, mais surtout éméchés et qui le lendemain se réveilleraient nauséeux et en manque de café. « Plus sérieusement, non, pas vraiment. Les profs ne vont pas au bar avec des étudiants, qu’ils les connaissent ou non. Ce n’est pas politiquement correct. » La dernière phrase alluma dans mes pupilles une lueur amusée, comme une petite flamme dansante et chafouine. J’osai dire cela tout en faisant l’exact contraire, et cela me faisait rire intérieurement – peut-être que je l’avais aussi, l’âme de révolté. « Et je dois avouer que votre proposition m’a tout d’abord surpris, mais je ne suis pas du genre à être impressionné par tout et n’importe quoi. Plutôt intrigué. Le mystère, ça m’attire. » J’étais sérieux ; la seule raison pour laquelle j’allais boire de la vodka avec un type inconnu en écoutant des reprises de classiques dans un pub, c’était parce que tout ça était bien brumeux, assez en tout cas pour me donner envie de lever le voile et en découvrir un peu plus. L’audace de ce garçon – mais de quelle audace je parle, il me l’avait proposé avec tant de nonchalance que ça me semblait être naturel chez lui – m’avait intrigué, et je me doutais qu’il le savait, ce pourquoi il me posait la question. « Et au risque de briser une partie de mon mystère bien-aimé, j’aimerais connaître votre nom. Ce serait dommage de vous laisser filer en tant que l’inconnu d’un charmant bar. » Eh oui, tiens donc, il s’appelait comment, ce garçon. A force de réfléchir à son sujet, je finissais par manquer de périphrases pour le nommer.
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() message posté Jeu 18 Déc 2014 - 22:43 par Invité



Il y avait une poésie sur son visage, cette poésie ne fessait qu’être accentuer dans cette espace.  Et j’appréciais cela.  Il avait une sensation de calme qui se propageait vers moi quand je l’observais. Un calme que je ressentais de façon positif. Pas un de ses calmes ennuyant, redondant. Il était plaisant ce flux qu’il m’envoyait alors que nous n’étions que des inconnus l’un pour l’autre. Pourtant, il me laissait curieux. Peut-être que c’était à cause de son charisme, de ce qu’il dégageait en général, cette vapeur de connaissance que je sentais qui voyagé à l’intérieur de ses iris, juste «  comme ça » avec une aisance. Pour lui donc un Black Russian, je n’avais jamais gouté. « C’est sûr que vous aviez l’air d’un dangereux psychopathe quand vous m’avez trouvé dans la rue. Mais bon, j’ai pris le risque malgré tout. Espérons que je ne le regrette pas, disons. » Un psychopathe avec un dessins, j’aurais pu être un élève obsessionnel qui le dessine à chaque cours avec un hôtel décerné à son honneur chez moi, avec des cierges, un cliché dans les films mais bon, ou alors une pièce toute entière recouverte de photographie de lui. Ça me fessait un peu rire dans le fond car je pouvais avoir effectivement des petits traits obsessionnel mais c’était uniquement quand je recherchais à creuser un sujet que je ne comprenais pas où à résoudre un mystère. Les énigmes, enfants j’étais un fin admirateur de celles-ci. En grandissant les réponses ne m’intéressent plus autant à vrai dire je préfère comprendre les questions. En bref, je n’étais pas encore considéré comme un tueur en série. Le seul meurtre que j’avais commis étant le meurtre de quelques araignées. « J’espère pour vous aussi » j’ai répondu amusé. Après tout, je garantissais rien du tout. Qui sait ce qui pouvait ce passer.   « Plus sérieusement, non, pas vraiment. Les profs ne vont pas au bar avec des étudiants, qu’ils les connaissent ou non. Ce n’est pas politiquement correct. » Le politiquement correct.. une notion qui m’était assez inconnus où alors je voulais qu’elle le reste. Je préférais pas me soumettre à ce qu’on voulait de moi, je préférais la liberté. Pourtant au fond, il le fessait. Même si je n’étais pas réellement étudiant. J’ai levé les yeux au ciel. «  Ah oui.. Ces histoires de limiter les échanges humains selon les catégories d’âge, de profession… et bla..bla..bla » je disais ça comme si je me sentais totalement étranger, pour moi les qualificatifs n’enlevait absolument rien à l’essence de l’être. Un humain, voilà tout. «   Heureusement que vous avez le goût du risque. Je vous ai trouvé intéressant, ça aurait été bête de vous laissez filer dans le métro alors qu'on aurait pu discuter autour d'un verre. » et puis je le fixais, amusé.


« Et je dois avouer que votre proposition m’a tout d’abord surpris, mais je ne suis pas du genre à être impressionné par tout et n’importe quoi. Plutôt intrigué. Le mystère, ça m’attire. » Je me considérais pas comme mystérieux encore moins comme étant une personne intrigante. J’allais surement le décevoir de ce côté. Ma proposition à été naturel. Je suis un homme qui vogue entre les actes réfléchit et les actes imprévus, mais dans les deux cas je ne fais que suivre mon instinct. Le mystère aussi m’attirait, mais je me laissais pas impressionner par celui-ci car c’était le roi de l’éphémère. Je me sentais à l’aise en sa compagnie. « Et au risque de briser une partie de mon mystère bien-aimé, j’aimerais connaître votre nom. Ce serait dommage de vous laisser filer en tant que l’inconnu d’un charmant bar. » Il aimait bien le bar alors ça me fessait plaisir, moi aussi j’avais envie de connaitre son prénom. «   c’est Yeshua et vous ? »  Oui prénom peu commun Yeshua c’est surtout le nom du Messie. La prononciation en hébreux de mon prénom est ma favorite au final car pour le prononcé il faut inspiré et expiré dans le même mot, enfin il y avait toute une polémique - qui m’avait intéressé - sur la prononciation de mon prénom alors on pouvait le prononcé comme on voulait ça me dérangeait pas du moment qu’on l’écrivait pas comme un putois. Je me demandais comment il pouvait s’appeler. Le serveur a fini par nous rapporter nos verres.

« Je vais briser l’autre partie du mystère et envoyer balader en même temps l'autre partie du politiquement correct, je me permet de te tutoyer. » J’essaie peut-être de le mettre à l’aise, j’en sais trop rien. Je porte à mes lèvres le liquide bleu qui m’était alors inconnus en laissant passer le contenu à travers mon oesophage. « dit moi en plus sur tes auteurs favoris, à part Celine bien sur, ça m’intéresse » Je demande intéressé prêt à l’écouter car effectivement ses goûts me rendent curieux. Aussi parce que je trouvais que Dis-moi ce que tu lis, je te dirai qui tu es, était vrai. Nos gouts caractérisaient qui nous étions où l’inverse. L’ ivresse liquoreuse et légère, douce invention pour arborer une perception tangente et plus relaxante, cette petite médication illusoire contre les maux. Je me permets de m’installer de façon plus personnel en venant glisser ma jambe sur la banquette, rapprochant ainsi mon genoux de mon ventre. Ça m’arrivait souvent, j’aimais bien être à l’aise, qu’importe l’endroit même s’il était étranger. J’avais ce désir de me l’approprier car je respirais cette espace puis j’ai sorti une cigarette de mon paquet, lui en proposant même une. J’allume ma cigarette en laissant la flamme lécher mes pupilles.

Mes psychés restent attentive, c’était le genre d’ambiance que je savais apprécier. Un homme intéressant et cultivé, un verre, une cigarette et de la musique. Pourtant, à l’intérieur de mon petit corps, même dans ce calme il avait une bataille qui se déroulait. La faiblesse à travers mes rétines me laisse dans l’incompréhension. Lui, le trouble. Il n’est même pas a coté de moi dans ce bar pourtant je sens sa présence dans ses absences. C’est trop et pas assez en même temps, je pouvais si bien comprendre les paroles a cette instant de Jack Kerouac.  Peut-être que j’avais envie d’avoir son avis car il semblait plus expérimenté que moi. Et puis ma voix se délie à nouveau si naturellement que s’en est alarmant  «  Dans ta vie, tes troubles les plus fort par rapport à un être humain, ça été ou c'est quoi ?   » Peut-être était-t'il marié, amoureux, fiancé ou définitivement époux de la liberté  et qu'il savait plein de chose que sur les expériences humaines. Ma question été surement stupide, mais tant pis. Par trouble, j’entendais pas uniquement un trouble physique mais aussi un trouble mentale, un séisme silencieux, être toucher à l’intérieur par la présence et la personnalité.  Le trouble physique pouvait paraitre si commun aux yeux des personnes, qu’il ne l’était pas pour moi.  Ma notion était différente. L’envie était assez difficile. Je pouvais regarder des personnes esthétiquement plaisante, sans avoir envie de coucher avec elles, sans ressentir le besoin de contact physique, ni l’envie. Je pouvais regarder de la pornographie comme on regarde le journal de vingt heure. Je ne ressentais pas non plus de honte particulière à ça. Dans mes rétines une banalité de la sexualité était présente et j’en étais totalement externe. Je me sentais en confiance face à cette homme alors qu’il y a quelque heure a peine, il était un inconnus et c’était peut-être ce qui jouait aussi, tout était a découvrir. En sachant mon capital méfiance élevé, c’était plaisant et même si je me suis caché derrière mes cheveux en finissant mon verre.
 
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() message posté Sam 20 Déc 2014 - 19:52 par Invité

« Ah oui … Ces histoires de limiter les échanges humains selon les catégories d’âge, de profession … et bla … bla … bla. » dit-il d’un ton neutre et détaché. « Heureusement que vous avez le goût du risque. Je vous ai trouvé intéressant, ça aurait été bête de vous laisser filer dans le métro alors qu’on aurait pu discuter autour d’un verre. » Ouais, je me suis dit, ouais. Bien sûr que ça n’avait pas de sens, toutes ces limites, mais en cherchant bien, on pouvait leur en trouver. On prévenait les blessures possibles même avant d’aller à la guerre. Des cas de débordement, il y en a eu. Il y en a trop eu. Il y en a eu assez en tout cas pour que l’on décide de faire en sorte qu’un prof établisse une limite professionnelle entre lui et son élève. Ce qui était normal, après tout. Le rôle d’un prof était de rester objectif par rapport à ses étudiants. Il n’avait aucune raison de s’immiscer dans sa vie. Je comprenais le point de vue de mon interlocuteur, mais il avait une vision bien particulière des choses, comme s’il ne se rendait pas compte de toute l’ampleur que ce genre de relations pouvait avoir sur des vies. Et d’ailleurs, je me suis fait la réflexion que, si ça n’avait pas été lui, j’aurais refusé l’invitation. Parce qu’il n’était pas mon élève. Si je décidais de me lever et de quitter le bar, plus rien ne nous connecterait. Et ça, c’était quelque chose que je ressentais tous les jours. Cette barrière invisible. Les profs et les élèves, c’était deux mondes différents. En plus, j’étais prof de fac : je voyais des centaines d’élèves par jour, je n’avais pas le temps – ni l’envie – de m’intéresser à chacun d’eux. Mais voilà qu’aujourd’hui, j’avais suivi ce garçon, sans vraiment savoir où il me menait, histoire de m’amuser un peu. Et encore, si ça avait été un café en pleine journée, pourquoi pas. Et non, même pas. J’allais boire de la vodka en début de soirée et discuter de choses et d’autres. Peut-être que je redevenais l’adolescent révolté du fond des bars, avec mes clopes et mon épais manteau noir.

« C’est Yeshua et vous ? » me répondit-il.

Mes iris sombres parcoururent son visage. Yeshua. Un nom peu commun, qui lui correspondait, sûrement. Je ne pouvais pas me prononcer, je ne le connaissais pas vraiment. Le nom originel de Jésus. Je me suis demandé s’il était croyant – étant de mon côté à la limite de l’anticléricalisme. Et je me suis présenté, sobrement : « Tom. » Etrangement, cela me convenait, de ne lui donner qu’un surnom. C’était peut-être pour me démarquer de la longueur de mon nom de prof. t-h-o-m-a-s plus loin k-n-i-c-k-e-r-b-a-d-g-e-r. J’aimais bien mon nom, je le trouvais original et agréable à porter, notamment parce qu’on pouvait facilement le raccourcir. Mais c’est vrai qu’il faisait assez sérieux, peut-être un peu trop pour un tel contexte. J’ai saisi mon verre lorsque le serveur le posa sur la table et commençai à boire tranquillement. « Je vais briser l’autre partie du mystère et envoyer balader en même temps l’autre partie du politiquement correct, je me permets de te tutoyer. » J’ai laissé échapper un rire soudain, ce qui me fit tousser parce que mon verre était toujours collé à mes lèvres. Non, ce n’était pas un rire nerveux, juste profondément amusé et surtout surpris : « Je n’avais pas été tutoyé par quelqu’un d’aussi jeune que toi depuis cinq ou six ans, tu m’excuseras. » Surtout qu’une heure plus tôt, je ne le connaissais même pas ce type. Et encore, si je l’avais trouvé dans le bar et qu’on avait commencé à discuter, ça ne m’aurait pas plus étonné que ça. On devenait vite familier avec les gens que l’on rencontrait dans des bars, mais là, c’était différent. Quelque chose me semblait décalé, et pourtant je le tutoyai à mon tour, laissant le mystère s’estomper peu à peu. Je m’appuyai sur le dossier de ma chaise et l’observai, en retrait, un sourire aux lèvres. Il poursuivit, le regard brillant : « Dis-moi en plus sur tes auteurs favoris, à part Céline bien sûr, ça m’intéresse. » J’ai haussé les sourcils, me plongeant dans une intense réflexion. C’était une question difficile, mine de rien. Terriblement difficile. J’avais pénétré dans le monde de la littérature presque quinze and auparavant et rien ne m’avait autant ébranlé depuis. Un millions d’auteurs et de livres traversent mon esprit et je ne sus par où commencer. « Tu me poses une sacrée colle, là. » lui ai-je dit, tandis qu’il laissa sa jambe glisser sur la banquette pourpre où il était installé. Il me proposa une cigarette en en prenant une lui-même et je le remerciai, la coinçant entre mes lèvres et craquant une allumette qui fit briller mes yeux noirs. « J’ai dû commencer à vraiment m’intéresser à la littérature au lycée, quand j’ai lu Also Sprach Zarathustra. Et tout Nietzsche en général. Je le considérais plus comme un poète qu’un philosophe, donc il m’a donné envie d’en savoir plus. » J’eus l’impression de voyager dans le temps. Je me revis, les manches de ma chemise remontées jusqu’aux coudes, une clope au bec, lisant et relisant Die fröhliche Wissenschaft en langue originale. Et je visualisai mentalement l’endroit exact où chacune des œuvres de Nietzsche se trouvait dans mon appartement. Des bouquins que j’avais emmené partout, cornés à presque toutes les pages et recouverts de mon écriture illisible. « Et puis, les français aussi. Mais j’ai un peu décidé d’étudier la littérature française par hasard. Ça m’a plu, alors je suis resté. Je ne sais pas si leur côté très paradoxal m’attire ou m’énerve, en vérité. Ils ne font qu’instaurer des dogmes littéraires très sévères pour les détruire ensuite. Ce qui, en soi, fait que leur littérature est l’une des plus intéressantes au monde, mais elle est aussi très frustrante. » ajoutai-je dans un nuage de fumée. « Mais franchement, j’aime de tout, ta question est beaucoup trop compliquée. Et puis, ça dépend de l’ambiance aussi. Tu ne peux pas lire du Raymond Chandler au soleil par exemple, … ça casse tout. En fait, mes goûts changent avec les saisons, disons. Donc j’imagine que le livre que j’ai le plus envie de lire en ce moment, ça doit être un Dickens. » Dickens, c’était un auteur d’hiver, très clairement. Je l’avais découvert en lisant des poèmes de Rimbaud et j’avais tout de suite aimé. Dickens, je le lisais seulement lorsque le thermomètre indiquait une température négative, lorsque le froid devenait palpable et décrivait des arabesques glacées sur les vitres des fenêtres. Lorsque je déambulais dans la rue et que les illuminations et la chaleur de Noël me frappaient par leur contraste avec les silhouettes noires et difformes des clochards qui traînaient au pied des immeubles. Lorsque je me retrouvais dans le vieux Londres et que la buée que ma respiration formait se mêlait à la fumée de ma cigarette. Dickens, c’était ça. Rajoutez quelques fantômes, et vous aviez le compte.

Yeshua m’écouta, les lumières du bar luisant dans ses yeux. Et puis, naturellement, presque trop peut-être, il me demanda : « Dans ta vie, tes troubles les plus forts par rapport à un être humain, ça a été ou c’est quoi ? » Je lui lançai un regard sceptique. Où voulait-il en venir ? Immobile, mes yeux ne le quittèrent pas, et je restai silencieux quelques secondes, pensif. Je ne savais pas quoi lui répondre. Peut-être qu’il me faisait prendre conscience que j’étais quelqu’un qui manquait d’attaches. Je n’étais pas le genre de personne dont on tombe amoureux, pour tout dire. J’étais quelqu’un de sombre, de nocturne, d’infidèle et d’éphémère. Les relations humaines, ce n’était pas une chose à laquelle j’accordais tant d’importance. Mais je n’avais pas eu besoin de Yeshua pour le savoir. De toute façon, j’avais toujours fait en sorte de me lier avec des gens qui pensaient comme moi et que je ne risquais pas de blesser – mon côté altruiste, vous savez. Je prévenais, mais ne soignais pas. Et je n’étais jamais tombé amoureux. Cela pouvait paraître un peu hautain, mais c’était vrai. Pourtant, j’avais rencontré des personnes ayant un cœur et un esprit si beau que j’aurais pu m’en éprendre, mais ça n’avait jamais été le cas. Mon détachement, de ce point de vue-là, restait entier. Je trouvais un certain plaisir à jouer avec le feu, mais il s’arrêtait dès que cela devenait trop sérieux : comme une douche froide. Le feu était un élément que j’aimais particulièrement, d’ailleurs, et qui me correspondait. Involontairement, peut-être, mais cela restait remarquable. Toute ma personnalité était cousue de flammes. Mes vêtements noirs cendrés sentaient le tabac et le bois brûlé. Des lueurs incandescentes habillaient mon regard noir dès que je ressentais la moindre émotion. Je n’étais pas quelqu’un de frileux, ou peut-être ne sentais-je pas le froid – mes mains et mes pieds étaient toujours glacés, été comme hiver, mais je m’en moquais. J’aimais les tartes bien cuites dont la croûte avait noirci dans le four. Et je dansai dans mes relations avec les Hommes comme un feu dans une cheminée, léchant les bûches avec voracité jusqu’à les consumer malgré leur résistance. Qui, après une telle description, voudrait passer sa vie à mes côtés ? Et tout ça, j’en avais conscience, donc je limitais l’attachement. « Je ne suis pas un bon exemple, en ce qui concerne les relations humaines. Comme je te l’ai dit, peu de choses m’impressionnent, et celles qui y arrivent finissent très vite par m’ennuyer. L’Homme ne me trouble pas, il m’intrigue. C’est une manière de penser plus positive, je dirais. » Et Dieu savait que je n’étais pas un optimiste. J’étais quelqu’un de très terre-à-terre. Je me réfugiais dans mes romans favoris, et pourtant même là, lové entre les lignes, je réussissais à considérer les sentiments les plus forts comme parfaitement éphémères. Mais peut-être que c’était dû au fait que je lisais beaucoup, et que, quel que soit le livre, on atteignait toujours la dernière page, limite ultime de l’éternité.
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