La vie n’est jamais un long fleuve tranquille, ou le mal n’existe pas. Il y a toujours ces moments où l’eau devient trouble, ou on ne sait pas si ça va aller, qu’on va tomber ou tenir bon malgré les glissades douloureuses. Pour ma part, je dirais que je suis souvent tombé. J’ai glissé, je suis tombé mais il y a toujours eu quelqu’un ou quelque chose qui m’empêchait d’atteindre le fond. Je ressentais le besoin de remercier cette personne qui m’avait empêché d’atteindre l’un de ses fonds. Jamie. Je l’ai aimé et pour la première fois de ma vie, j’ai comme perdu une partie de mon être quand il est mort il y a trois ans. La douleur est encore là après tout ce temps, et quand je pense à lui, c’est encore pire, seulement lui et mon monde n’existe plus. Un vide intersidéral où je suis seule avec lui. C’était la représentation de mon âme à ce moment-là. Heureusement pour moi, ma mère est là pour me rappeler qui je suis, ce que je suis, ce que je dois faire. Être forte pour lui. Il n’aimerait pas que je me laisse aller et pourtant, je l’ai fait. Avec Theodore. Je l’ai fait. Mais il n’est plus là pour moi. Je ne sais pas où il est, ce qu’il fait.
« Tu devrais aller sur sa tombe. Déposes-lui des fleurs. » « Oui… » murmurais-je pour confirmer.
Je me fais belle pour Jamie. J’enfile cette petite jupe qu’il aimait tant, je l’ai porté au Noël que l’on a passé ensemble. Elle était courte mais les collants chair me protégeaient du froid. Un bustier se joignait à la tenue. Tout cela caché par un long manteau en cuir. Des bottines en cuir, toutes neuves, que j’enfilais et me voilà sortie. Marcher me fera du bien. Mes poumons se remplissent de l’air frais ce dimanche. J’ai un peu froid, je l’avoue mais je m’en fou. On a toujours souffert pour être belle et Jamie en valait la peine. C’était un homme que je respectais au-delà de sa mort. Sur le chemin, je tombais devant un fleuriste. Les fleurs embaumaient la rue, elles sentaient si bons. Je ferme les yeux et me transporte dans ce souvenir enchanteur. Le fleuriste me regarde et il n’a pas besoin de comprendre pourquoi, pour qui. Depuis le temps qu’il l’est, il sait ce qu’il doit faire. Avec cette petite couronne, petite mais jolie, je marchais encore et encore. Je m’en occupais avec précaution jusqu’à ce que mes pas me portent jusqu’à cet endroit. Encore quelques secondes et me voilà sur la tombe de Jamie. Je passe mes mains sur celles-ci pour repousser les feuilles qui tombe sur l’herbe fraiche.
« Jamie… » murmurais-je avec tendresse.
Je dépose la petite couronne puis je regarde l’état global de sa tombe. Elle a besoin qu’on s’en occupe un peu. Je n’ai rien pour le faire mais un autre jour. Jamie… Comment ont-ils pu me l’arracher ? Je suis sûre qu’il aurait pu me rendre heureuse. Qu’on aurait pu être un tout, ensemble. Je me dis ça seulement quand je le vois. Mon cœur vacille parce cet élan de reproches à moi-même. Suis-je hypocrite ? Je vois encore des hommes et plus récemment, j’ai vu une femme… Des larmes coulent sur mon visage, je me sens mal. Il me manque mais une part de moi veut avancer, ne plus souffrir. Cette femme veut vivre sans aucune faiblesse. Je ne peux cependant pas continuer à pleurer ce héros car j’entends des pas… Je ne serais pas obligée de me retourner si je ne sentais pas qu’ils venaient dans ma direction. Mes jambes se tendent, levée face à un homme plus imposant, plus que grand que moi. Cet homme dont je connaissais si bien le parfum.
« Theodore… » murmurais-je.
Ma voix est légèrement écrasée par mes pleurs mais je tente de le cacher au maximum. Je tourne le visage pour les cacher et essuyer d’un revers de la main ces perles d’eaux qui rendent faibles cette femme en prétextant regardé à nouveau la tombe de Jamie.
« ça fait longtemps. Je suis sûre que Jamie est content de nous voir. Je l’imagine tellement en train de nous attendre avec sa bouteille de Whisky avec un petit sourire, celui qu’il avait toujours quand il avait envie de se déchainer. » Je ris.
Le souvenir écrasant de Jamie. Mais ce souvenir ne me donnait pas seulement son visage mais aussi celui de Theodore. Quand j’étais en couple, on se regardait, je sentais ses frissons sans pour autant les avouer. Et le jour où on l’a enterré, j’ai déchainé ses pulsions retenues trop longtemps. Je n’avais pas fait mon deuil mais les bras de Theodore m’ont fait tellement du bien. Je me demandais si encore aujourd’hui, ils m’apaiseraient… Je repose mon regard sur Theodore, remplis de sauvagerie, d’intensité malsaine, d’envie … pour cacher cette plaie encore rouge.
(✰) message posté Mar 23 Déc 2014 - 2:28 par Theodore A. Rottenford
“I will not say, do not weep, for not all tears are an evil.” ✻ Je sombrais dans le vacarme qui animait le quartier irlandais de Londres. Ma voiture semblait si étrangère dans cette ambiance grotesque. Les couleurs criardes se dressaient contre les vents et les neiges, rappelant le penchant jovial et festif de Noel tandis que mon cœur se perdait dans le vide, meurtri par le deuil. Jamie n’était pas qu’un coéquipier que j’avais perdu lors d’un malheureux concours de circonstances. C’était mon meilleur ami depuis l’enfance ; une partie indissociable de mon âme policière et de mon identité au sein de la famille. Je ne faisais jamais le poids face aux obstacles. Je me sentais presque mort lorsque les souvenirs se brouillaient devant moi. Je crispai mes mains autour du volant avant de me laisser aller à l’injustice. Je sentis les larmes se creuser sur ma peau afin de marquer ma profonde tristesse. La chaine de radio locale laissait échapper des mélodies monotones et addictives que je m’empressais de changer. Il n’y avait rien de pire au monde que les chants de Noel ! Il y’ avait des lutins magiques, des pères Noel imaginaires, et un tas de mièvreries écœurantes … Je m’attardais dans mes raisonnements défaitistes lorsque le visage de Jazz me percuta de plein fouet. Je ne pouvais plus me permettre de porter de tels jugements à présent. J’étais père. Je devais apprendre à croire au rêve et à la fantaisie. Je devais décorer le sapin et me déguiser pour l'occasion. Je soupirai ; c’était tellement dur de s’abandonner à la lumière après des années à servir les enfers.
Je dévalais l’allée principale du cimetière en claudiquant. Ma démarche particulière me donnait l’impression de rebondir au contact du sol, mais je tentais de m’appliquer afin de me donner une certaine contenance. Je n’avais jamais su me dresser correctement ou marcher de manière assurée _ Chose qui m’avait valu le surnom de tiptoes tout le long de ma scolarité. Un soupir d’exaspération m’échappa. Jamie en était à l’origine ; il se moquait de moi tout le temps. Et aujourd’hui ses taquineries mesquines me manquaient terriblement. Je me faufilai entre les tombes désertes, celles des grands noms de la pègre Irlandaise. Je suppose, que moi aussi, ma place était là, parmi les miens. Les épitaphes marquaient les éloges mensongères des âmes qui avaient injustement péries : Jamie O’Connor 1982 – 2011, Beloved son and hero ... Foutaises ! C’était un idiot fini et un emmerdeur de première ! Je serrais mes poings en m’avançant vers les buissons sombres, lorsque j’aperçu les courbes si familières d’Alixan. Je ne l’avais pas revu depuis des mois – Je suppose que sa nouvelle vie loin des dangers de la mafia était très prenante. Je baissai les yeux lorsqu’elle se tourna vers moi. La neige craquait sous mes chaussures. Je lui adressai un signe de la tête en guise de salut.
_ Ça fait longtemps. Je suis sûre que Jamie est content de nous voir. Je l’imagine tellement en train de nous attendre avec sa bouteille de Whisky avec un petit sourire, celui qu’il avait toujours quand il avait envie de se déchainer.
J’esquissai un sourire terne en penchant la tête. Son regard terriblement séducteur se posa sur ma bouche, me donnant le signe d’assaut. Je clignai des yeux plusieurs fois dans la pénombre avant de fendre sur elle, sans un mot. Les brisements du vent ponctuaient mes gestes désespérés. J’encadrai son visage afin de lui dérober un long baiser. Ce n’était pas une pulsion sauvage. Ce n’était pas l'acte démesuré d’un homme en manque d’affection. C’était mon seul lien avec un frère qui m’avait quitté trop tôt. J’humai discrètement ses cheveux dorés ; l’odeur de Jamie était encrée dans sa chair délicieuse.
« Il me manque tellement. Je crois mourir. » Me lamentai-je dans sa bouche. J’écrasai ma langue contre ses lèvres avant de l’empoigner par la taille. Je m’avançais vers un arbre afin de la plaquer contre l’écorce givré. « Jamie me manque. » Ma voix se brisa dans ma gorge . Je glissai les doigts le long de son échine avant de prendre ses fesses contres mes paumes.
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(✰) message posté Mar 23 Déc 2014 - 20:45 par Invité
La douleur est présente et je ne sais pas si un jour, elle partira. C’est difficile de faire son deuil lorsqu’on a du mal à réaliser que la personne que l’on aime ne reviendra jamais et cela sans avoir pu lui dire au revoir. Simplement un baiser et l’espoir de se retrouver au soir. La tombe est la seule chose qui me met un peu les pieds sur Terre, qui m’aide dans mon deuil mais même après trois années, c’est encore marqué dans mon esprit. Cependant, aujourd’hui allait être une journée encore plus intense car mon esprit a eu la même intention que celui d’un homme que j’apprécie. Théodore. Son prénom résonne dans le cimetière quand je me retourne. Toujours aussi beau… aussi séduisant. J’ai envie de me lover dans ses bras, qu’il me fasse l’amour. Ça m’a toujours fait du bien quand il s’occupait de moi. Ce qu’il fit. Nos lèvres se touchent et sont en parfaite harmonie. Un baiser langoureux que je savourais. Mes bras entourent ses grandes épaules pour le tenir contre moi.
« Il me manque tellement. Je crois mourir. » me dit-il entre deux baisers.
« On meurt… »
Je me sens déjà mieux. Parce qu’il est là, qu’il n’y a pas seulement le plaisir de le revoir depuis autant de temps mais cette présence… Jamie redevient encore plus vivant dans mon âme. Ma vision de lui s’éclaircit. Je me laisse transporter par Théodore, c’est trop bon… Je n’ai même pas eu le temps de lui dire que je ressentais la même chose. Au fond, il le sait…
« Jamie me manque. »
J’ai envie de pleurer.
« Il me manque aussi… » susurrais-je.
J’expire sous la surprise de ses mains sur mon fessier. Un regard des plus pervers fend l’air pour rencontrer le sien. Des pensées sombres et coquines me viennent. Théodore, je te hais de me faire ressentir ça mais j’aime ça. L’incarnation vivante de mon bien-être, du rappel intense que Jamie a existé dans ma vie. Qu’il a été l’homme parfait. Que je l’ai perdu… Je l’embrasse avec plus d’ardeur qu’il n’en a eue. J’ai besoin de Théodore. De le toucher, de le voir. Mes mains tombent sur son torse pour lui enlever sa veste, pour ouvrir ses vêtements et m’offrir la vision de son torse nu. Pendant plusieurs secondes, je scrute son corps…
« Je sais que ce n’est pas raisonnable mais j’ai envie de penser à lui, ici… Tu sais comment… »
Mes lèvres se tordent avant de reprendre un baiser passionné tout en glissant mes mains sur sa peau. Il sait comment je pense à lui, comment je suis consolée de la perte quand nous faisons l’amour. Enfin… faire l’amour, c’est plus soft que de dire les termes exacts. Baiser… s’adonner à des plaisirs immoraux. Le lieu n’est pas propice à ça mais j’ai besoin de retrouver Théodore. Je ne sais pas si notre relation redeviendra comme avant mais je veux toujours la même chose. Lui. Parce que quand je glisse ma man sur son épaule, que je lis ce qu’il y a sur son tatouage, je me sens sur un petit nuage et repense à Jamie…
« Il n’y a pas de froid, il n’y a personne. Il n’y a que nous… et Jamie… »
Je serre mes mains sur sa nuque alors que j’engouffre à nouveau ma langue dans sa bouche. Théodore, sois aussi intense qu’avant, j’ai besoin de toi. Je ne veux plus pleurer. Je veux jouir de ton corps. Et je sais que tu en as conscience, je le sais… tu le sais… on se connait…
(✰) message posté Jeu 1 Jan 2015 - 0:02 par Theodore A. Rottenford
“I will not say, do not weep, for not all tears are an evil.” ✻ Jamie était mort, et c’était entièrement de ma faute. Je vivais chaque jour comme un échec cuisant; la perte de l’être cher était une expérience horrible. Mes yeux se perdaient dans l’obscurité du cimetière avant de se brouiller dans le décor. J’avais beau méditer, je ne parvenais pas à trouver du réconfort autrement qu’enlaçant fiévreusement Alixan. Il me semblait parfois qu’elle était la seule à comprendre ma douleur. Le clan s’était attristé pendant quelques jours avant de reprendre ses manigances habituelles, tandis que je restais hanté par les sourires fugaces de mon défunt meilleur ami. Je me mordis l’intérieur des joues jusqu’au sang avant de sombrer dans la folie. Je fendis l’air afin de la harper sauvagement. Je n’avais pas besoin de m’encombrer de mots doux ou de politesses inutiles. Elle savait … Elle comprenait … Tous nos sentiments étaient perdus à jamais…
_ On meurt…Jamie me manque… Il me manque aussi… Murmurai-t-elle au fil de mes baisers. Je sentais son souffle s’écraser contre mon cou nu avant de rejoindre ma bouche encore. Je me crispais sous sa prise avant de l’emporter jusqu’au buisson. J’haletais, le regard vide, et le cœur en miettes. Je n’étais plus qu’une âme fragile en ces lieux de perdition. Je le voulais parmi nous à nouveau. Je voulais sentir ses poings s’écraser contre mon ventre et subir ses longs serments parce que je couchais avec sa petite amie. Je glissais désespérément dans une longue pente, sans personne pour me sauver. Comment suivre le cours de mon histoire avec une moitié de vie ? Comment croire encore, avec tant de désillusions déçues ? Je suffoquais en remémorant le son des coups de feu. J’avais su bien avant de retrouver son corps inerte que je l’avais perdu.
_ Je sais que ce n’est pas raisonnable mais j’ai envie de penser à lui, ici… Tu sais comment…
J’esquissai de la tête comme un automate. Le vide grondait dans ma poitrine, me rappelant que la vie n’était qu’une perte de temps. Les ombres du passé marquaient les espaces que Jamie avait abandonnés. Je m’occupais en embrasant mes désirs inavoués à travers mes gestes corrompues. Ma mâchoire se crispa avant de se poser contre son visage blême. Je l’embrassais encore et toujours, jusqu’à la mort. Le vent glacial léchait mon torse sculpté tandis qu’elle effleurait mon tatouage ; Jamie O’Connor. Alix était bien la seule à s’extasier devant cette pièce artistique. Je souris avant de caresser l’arrière de sa tête.
_ Il n’y a pas de froid, il n’y a personne. Il n’y a que nous… et Jamie…
Je restais silencieux, saignant à blanc dans l’immensité de l’hiver. Il n’y avait pas le froid, les gens, ni Jamie. Mes yeux ténébreux dépérissaient assailli par cette révélation. Je laissai échapper un rire démentiel, avant de faire craquer les ouvertures de sa robe. Je déglutis en découvrant ses courbes féminines. Mon expression se tira subitement, prenant la forme du vice immoral. Je plaquai ma main contre sa poitrine avant de me frotter contre son entre-jambe encore vêtu. Je souffrais le martyre, et aucun, absolument aucun, mot au monde ne pouvait décrire l’étendue de mes blessures.
« Je l’oublie parfois, et ça me tue. » Avouai-je d’une voix brisée. Les tracas quotidiens, l’agression d’Ellie, et l’arrivée de Jazz, rythmaient mes pensées. Bientôt, il n’y avait presque plus de place pour Jamie – l’homme qui était mort pour moi. A cause de moi. « Je suis désolé, tu l’as perdu parce que j'ai été idiot ce jour-là. » La culpabilité me rendait fou. Je la retournais brusquement afin de glisser mon érection entre ses fesses bombées. Je déboutonnai mon pantalon, avant de la pénétrer sans ménagements. Mes pompes étaient rapides, frénétiques, pleines de désespoir.