"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici (flashback) there's always another secret. w/barthy 2979874845 (flashback) there's always another secret. w/barthy 1973890357
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() message posté Lun 3 Nov 2014 - 20:44 par Invité
october 27th 2014;; we are so accustomed to disguise ourselves to others, that in the end, we become disguised to ourselves - there's always another secret. ✻✻✻ « Abruti. » marmonnai-je entre mes dents. « Si je t’attrape, Fitzgerald… » Je me tus dans mes paroles, ne jugeant pas nécessaire d’aller plus loin dans mes propos. Je continuai de maugréer quelques mots et de pester après mon téléphone portable, avant de le jeter contre le coussin délavé du canapé, refusant de l’observer une minute de plus avec l’espoir candide qu’il finisse par sonner. La mine boudeuse, j’observai l’écran de la télévision, posant mon coude contre l’accoudoir et enfonçant mon menton contre mon poing. J’observai les scènes défiler sans les voir. Je n’étais même plus sûre de me souvenir du titre de la série que j’étais en train de regarder. Je ne parvenais qu’à penser à Julian. Depuis mon anniversaire, je n’avais eu absolument aucune nouvelle de sa part. Comme une demeurée, j’avais continué de lui envoyer des messages et de l’appeler, dans l’espoir qu’il finisse par me répondre d’une manière ou d’une autre ; aucune de mes méthodes n’avaient abouti et je m’étais retrouvée à attendre après lui, jour après jours, dans l’espoir qu’il se manifeste. Il ne l’avait jamais fait. Mon opération était dans deux jours et je n’avais eu aucun retour de sa part, que cela soit de près ou de loin, via les réseaux sociaux ou simplement par un message texte.
Je vivais dans une constante frustration. Cela faisait des jours qu’un pli barrait mon front, témoignant du souci que je pouvais me faire ; je détestais Julian de m’infliger une telle chose. Je détestais d’être rejetée d’une façon aussi lâche que le silence. Placer un mouchard sur son téléphone m’avait permis de savoir deux choses ; il était à Paris et qu’il continuait d’envoyer des messages à certains de ces contacts. Mais je ne faisais pas partie de ces privilégiés. J’avais déblatéré à ce jeu durant de longues heures, ayant pour seule oreille Bartholomew, trouvant sans cesse des choses à dire à ce sujet. Au fond, j’étais blessée. J’étais blessée bien plus que nécessaire de constater qu’il m’infligeait une chose qu’il m’avait reproché de lui faire. Je le trouvais injuste dans ses actions et dans ses gestes. Je le trouvais blessant et il réveillait un sentiment constant d’indignation au creux de mon cœur. Je fermai les paupières, déglutissant avec difficulté. Je le détestais. Je le détestais de tout mon être. Pire que tout, je continuai de m’en faire pour lui, me demandant sans cesse s’il allait bien et s’il était heureux ; j’aurais voulu m’en ficher et ne pas y faire attention, mais mon cœur demeurait sourd à ma douleur. Je savais qu’il finirait par cesser de battre. Qu’il finirait par rendre les armes lorsque Julian daignerait à me porter le coup de grâce. L’agonie était si lente qu’elle me faisait doucement perdre la raison. Je tournai la tête vers Bartholomew, assis dans le canapé avec moi, absorbé par l’écran de la télévision. Cela faisait des jours que nous étions là. Des jours que nous n’avions pas réellement bougés. J’étais simplement sortie pour ma compétition de tennis fauteuil quelque jours auparavant, et il m’avait accompagné dans les gradins pour m’encourager ; depuis, nous avions repris position dans notre QG – j’ai nommé le canapé – mon minuscule trophée fièrement posé sur la table basse. Je poussai un soupir, impatiente.
Je ne tenais plus en place. J’attendais une chose qui n’arriverait jamais. Plus encore, j’étais angoissée à l’idée de mon opération et je ne parvenais plus à rester calme. Je retirai ma couverture de mes jambes, m’extirpant du canapé pour m’asseoir de nouveau sur mon fauteuil. Doucement, je manœuvrai pour faire le tour du canapé, et je m’arrêtai quelques secondes à la hauteur de mon demi-frère. « Je vais chercher le courrier. Sois sage. Pas de bêtise sinon je le dirais à Scarlet. » J’arquai un sourire, l’ombre d’un sourire sur mes lèvres et je sortis de notre appartement, roulant jusqu’à l’ascenseur. Je descendis jusqu’au rez-de-chaussée, et je m’avançai jusqu’aux boîtes aux lettres alignées dans l’entrée de l’immeuble. Armée de mes clefs, j’ouvris celle que nous partagions à nous trois. J’attrapai le courrier entre mes doigts fins, parcourant rapidement les destinataires. Scarlet Lancaster, facture. Scarlet Lancaster, publicité. Eugenia Lancaster, feuille de soins. Bartholomew Lancaster, banque. Je fronçai les sourcils en passant mes doigts sur le papier de qualité. Cela ne provenait même pas d’une banque anglaise. Je demeurai là, surprise, le temps défilant entre mes doigts. Je finis par en arriver à la conclusion que mon frère avait des dettes impayées, une nouvelle fois, et je levai les yeux au ciel en faisant demi-tour. Je remontai jusqu’à notre étage en empruntant l’ascenseur, et j’ouvris notre porte d’entrée doucement, attendant d’être à l’intérieur pour finalement me mettre à parler. « Barthyyy ? » l’appelai-je en m’avançant doucement dans le salon. « Dis-moi, t’as des dettes impayées dans un autre pays ? » Je fronçai les sourcils en observant le logo de la banque étrangère. Je lui tendis son courrier dans l’espoir qu’il puisse me fournir une explication. A vrai dire, j’espérais qu’il me dise que cela n’était pas ce que je pensais. J’espérais qu’il m’avoue que cela n’était pas important et que Scarlet n’hurlerait pas après lui ce soir pour nous plonger une nouvelle fois dans les abysses interminables du manque d’argent. Je me raclai la gorge. « Si c’est ça, t’as encore le temps de fuir avant que Scarlet ne mette la main sur toi. » ajoutai-je, une mine soucieuse afficher sur mon visage. J’attendis qu’il prenne la lettre avant de me mettre sérieusement à paniquer. Respire me lançai-je à moi-même. Peut-être que cela n’était pas si terrible que cela. Mais, à vrai dire, je n’étais plus sûre d’avoir encore suffisamment d’espoir au fond de mon être pour y croire avec ferveur.
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() message posté Jeu 6 Nov 2014 - 22:04 par Invité


THERE’S ALWAYS ANOTHER SECRET
EUGENIA&BARTHOLOMEW

I never understood why Clark Kent was so hell bent on keeping Lois Lane in the dark. ✻✻✻Peut-être que oui. En même temps peut-être que non. Mes yeux n’arrêtèrent pas de fixer l’écran, comme si la réponse de mon dilemme était écrite entre les images envoyés par la boite numérique. Et apparemment, cela n’était pas le cas, malgré mon regard oh combien persistant. Il fallait donc que je me décide. Je soupirai, passant une main dans la tignasse brune que je portais sur mon crâne. Toute personne me connaissant un tant soit peu aurait pu affirmer haut et fort que je n’étais pas fais pour prendre des décisions, même une aussi simple comme le fait de se lever pour aller se servir du magnifique smoothie à la fraise fait la veille. J’en voulais, bien sûr, mais d’un côté j’étais bien installé dans mon canapé, le cuir ancien mais confortable imprimé à jamais par la marque de mon royal postérieur. D’après Scarlet, c’était parce que je passais tout mon temps sur le canapé. Mon excuse? Je ne pouvais pas laisser Eugénie marquer celle de sa marque le canapé, cela l’aurait rendu affreusement asymétrique. Je fus tiré de mes réflexions particulièrement philosophiques par le bruit étouffé du téléphone de Ginny heurtant le coussin du canapé. Je la regardai du coup de l’œil un moment, n’osant pas vraiment parler. A vrai dire, je ne savais pas les mots pour lui indiquer que j’étais là pour elle au besoin, préférant ne rien dire et lui accorder mon attention plutôt que de belles paroles. Après tout, je n’étais réellement pas le mieux placé pour parler de cœur, le mien si peu brisé car je ne m’investissais jamais dans les relations. Peut-être était-ce la meilleure solution, à en croire les yeux brulants de rage qui se trouvaient dans les orbites de ma sœur. Mon regard fut alors happé par le trophée posé sur la table basse, et alors que les souvenirs de la victoire d’Eugenia remontèrent à vitesse grand V dans mon esprit, je m’accordai un léger sourire. Oui, ma chère petite sœur, hargneuse et volontaire avait gagné, et j’avais été aux anges, tout fier de pouvoir ramener le trophée dans l’appartement. Cette victoire lui avait fait le plus grand bien, mais j’avais l’impression que l’état euphorique, normal et agréable, qui avait suivit s’en était allé pour laisser place à cette morosité qui ne lui saillait guère. Pas étonnant que je n’appréciais pas de Fitzgerald. Avec tout ce qu’elle me disait sur cet homme, j’avais envie de secouer les épaules de ma sœur pour lui dire qu’il ne la méritait pas, qu’elle était bien trop courageuse et volontaire pour trainer avec un bon à rien comme lui. Mais je savais très bien que si je m’exécutais, ma sœur n’apprécierait pas mon honnêteté sur ce sujet là. Alors je me taisais, continuant de regarder tranquillement l’écran de télévision, sans en fait, y prêter la moindre attention. « Je vais chercher le courrier. Sois sage. Pas de bêtise sinon je le dirais à Scarlet. »J’observai les mouvements de Ginny se hissant sur son fauteuil et je secouai la tête légèrement pour lui montrer que je l’avais entendu.  Avec un courage dont j’ignorais tout, je me hissai à mon tour hors du paradis qu’était ce canapé pour entrer avec mon flegme habituel la cuisine. J’attrapai un verre et me servis un verre de ce smoothie que je désirais depuis bientôt une heure. J’en profitai pour avaler un bout de biscuit dont la boîte traînait depuis quelques jours sur le plan de travail. Cela devait être sûrement à Scarlet qui l’avait ramené de son travail. Mais bon… Les biscuits n’obéissaient pas à la règle des cinq secondes, règle que je suivais cependant avec grande assiduité. « God, j’ai faim ! » Mon ventre ne réagissait pas encore au niveau sonore et pourtant cela ne l’empêchait pas de me tordre les entrailles. J’avais hâte que l’autre jumelle rentre pour qu’on puisse se mettre à table. Et puis avec le risotto au safran que j’avais mijoté, elles allaient adorer! Du moins j’espérais. « Barthyyy ? »J’haussai la voix pour me faire entendre. « Dans le salon? J’ai du courrier ? » Tel un gamin, j’arrivai au niveau d’Eugenia, entrant dans le salon en même temps qu’elle. Au final, malgré l’absence d’attaches, et le fait que je pouvais quitter un endroit aussi facilement que d’en choisir un autre, recevoir une lettre m’avait toujours rendu extatique. Et puis cela faisait longtemps qu’une lettre de Rei ne m’était pas parvenue, il commençait à me manquer ce vieux. « Dis-moi, t’as des dettes impayées dans un autre pays ? » J’adoptai un ton de voix blessé, malgré que mes yeux continuèrent de danser. C’était assez amusant cette histoire de dette. « Comment je pouvais le savoir qu’ils prélevaient automatiquement de l’argent dans ce casino de Séoul, moi? J’ai l’air de parler coréen? » Enfin, pas autant que le japonais ou le cantonais, mais suffisamment pour m’en sortir correctement dans une conversion. Je tournai la tête afin de percevoir le signe de la banque inscrite sur l’enveloppe mais Eugénia parla, m’arrachant à ma contemplation. « Si c’est ça, t’as encore le temps de fuir avant que Scarlet ne mette la main sur toi. » J’attrapai la lettre, et arquai un sourcil en voyant que celle-ci venait d’Italie. Mais qu’est-ce que cela voulait dire ? Je pensais que toutes mes factures étaient renvoyées à ma mère. « Je suis persuadé de n’avoir aucune dette en Italie, donc tu peux te calmer Ginny… » Sous son regard soucieux, j’ouvrai la lettre, une part de mon esprit me rappelant que j’avais bien ouvert un compte bancaire en Italie alors que j’avais décroché ce contrat pour du mannequinat. Complétement pris au dépourvu par le contenu de la lettre, je me laissai tomber sur le canapé, la main posée sur la bouche, ahuri. « Dio moi j’avais totalement oublié ça…!Ca explique pourquoi j’ai encore ma carte de GUI» Je savais bien que ma carte devait être assez remplie pour me payer mes quelques courses, mais j’avais sorti de ma mémoire le fait que j’avais mis la plupart de mon capital sur un livret d’épargne depuis de la banque Gruppo Unicredito Italia. Cela était la seule raison logique du montant indiqué sur la lettre…


littlewolf
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() message posté Dim 9 Nov 2014 - 14:32 par Invité
october 27th 2014;; we are so accustomed to disguise ourselves to others, that in the end, we become disguised to ourselves - there's always another secret. ✻✻✻ Mon frère ne recevait jamais de courrier. Je ne savais pas si cela était parce qu’il n’avait jamais pris la peine de faire un changement d’adresse ou parce que ses lettres se perdaient à grands coups de retour à l’expéditeur mais il était rare, très rare, que quoi que ce soit à son nom nous parvienne. De temps à autre, des missives de la part d’un de ses anciens amis venaient se mêler à nos factures, nous prouvant ainsi qu’il existait bien une personne sur cette Terre sachant qu’il avait établi ses quartiers dans notre appartement, mais cela était tout. Bartholomew faisait partie de ces êtres vivant sans attache, après tout ; cela me faisait peur, quelque part, qu’il puisse seulement considérer cet endroit comme un lieu de passage. Un lieu qu’il finirait par quitter. Un lieu qui ne le retiendrait pas forcément, tout comme ces nombreux pays où il avait un jour posé ses bagages pour les reprendre un peu plus tard. Je savais qu’il repartirait à la conquête du monde d’ici quelques jours, semaines ou mois ; d’après ce que j’avais pu entendre et comprendre, il n’était pas fait pour une vie sédentaire. Je vivais dans l’appréhension que le jour de son départ finisse par arriver. Je ne désirais pas qu’il s’en aille. Malgré les protestations de Scarlet, malgré le fait qu’il juge bon de m’emprunter de temps à autre mon fauteuil, il était devenu un morceau essentiel de mon existence. Il était à la fois cette personne à qui je pouvais me confier et dont j’adorais entendre les histoires. Il était à la fois cette personne qui n’hésitait pas à refuser de me ménager et qui, secrètement, demeurait quand même incroyablement doux et protecteur en ma compagnie. Nous avions appris à vivre dans un certain équilibre et je me plaisais de l’avoir à mes côtés. Je m’étais sentie seule, avant son arrivée. Et j’étais persuadée qu’il avait ressenti la même chose avant de s’asseoir sur notre canapé. Désormais, nous étions seuls à deux.
J’en venais souvent à regretter de ne pas l’avoir connu avant mon accident. Cela avait été en partie de ma faute ; je n’avais pas jugé bon de m’intéresser au passé de mon père et ce demi-frère qui m’avait paru bien lointain. Mon imaginaire me soufflait bien souvent que j’aurais pu voyager avec lui. Je secouai la tête, revenant sur Terre. Je ne pouvais pas me perdre de songer à de pareilles choses. Je ne pouvais pas revenir sur mon passé. Mes yeux parcoururent anxieusement l’enveloppe frappée aux lettres de la banque italienne GUI, Gruppo Unicredito Italiano. J’avais suffisamment écouté mon frère me parler de ses nombreux voyages pour savoir qu’il y avait séjourné il y avait de cela quelques temps. Je ne comprenais pas pourquoi elle sortait d’absolument nulle part ; j’avais l’impression de tenir une mauvaise nouvelle entre mes doigts. « Dans le salon ? J’ai du courrier ? » me demanda-t-il et j’hochai la tête, sachant bien qu’il ne pourrait pas me voir acquiescer. Nous pénétrâmes tous les deux dans la pièce au même instant, et je ne pus m’empêcher de lui demander s’il avait des dettes à l’étranger. Je lui tendis sa lettre tandis qu’il se préparait à me répondre, feignait d’être blessé par mes propos ou la situation en elle-même. « Comment je pouvais le savoir qu’ils prélevaient automatiquement de l’argent dans ce casino de Séoul, moi ? J’ai l’air de parler coréen ? » Je levai les yeux au ciel. J’étais presque sûre qu’il comprenait des bribes de coréen.
Malgré son application à faire croire au monde entier qu’il n’était qu’un imbécile heureux, je savais qu’il était une personne brillante. Il était simplement trop feignant pour exploiter ses capacités. C’était un Lancaster, après tout.
Je le vis observer le logo de la banquer avec attention. Je notai qu’il s’était rendu compte du pli soucieux qui barrait mon front, et je secouai la tête dans l’espoir de me débarrasser de toutes mes pensées. En vain. « Je suis persuadé de n’avoir aucune dette en Italie, donc tu peux te calmer Ginny… » me déclara-t-il avant d’ouvrir la lettre. Je pris la décision de le croire uniquement lorsque j’aurais la preuve écrite qu’il me disait bel et bien la vérité. Il lut rapidement la lettre, la surprise se peignant sur son visage au fil de sa lecture. Il ne lui fallut que quelques secondes avant de se laisser tomber sur le canapé, abasourdi. « Dios mios j’avais totalement oublié ça… ! Ça explique pourquoi j’ai encore ma carte de GUI. » me déclara-t-il et j’arquai un sourcil. « Comment ça ? » lui demandai-je en me penchant vers lui pour observer la lettre à mon tour. Mais il n’y avait rien à faire. Je ne parvenais pas à entrapercevoir le moindre mot, ni même le moindre chiffre. Je tentai de détailler son expression. Il n’y avait ni bonheur, ni malheur ; simplement de la surprise, envahissant tous ses traits. Je ne parvenais pas à saisir le sens de ses mots. Je ne savais pas s’il était content ou effaré. Connaissant mon frère, cela pouvait être l’un comme l’autre.
Il vivait hors de la réalité, après tout. Hors du temps. Rien ne le touchait réellement. « Bartholomew Lancaster, tu as intérêt à m’expliquer ce qu’il se passe. » l’avertis-je en tentant d’attraper la lettre de ses mains. « Qu’est-ce qu’ils te veulent, les Italiens, hein ? Est-ce que tu les as… Oh. » J’avais fini par réussir à attraper son relevé bancaire. J’avais fini par lire, relire, et rerelire les chiffres qui relataient l’état de son livret d’épargne. Mes yeux s’agrandir sous la stupeur, et je dus recompter les chiffres plusieurs fois pour m’assurer que je ne faisais pas erreur. Je déglutis en observant mon demi-frère. « T’as dévalisé une banque, c’est ça ? » Je me creusais la tête en essayant de me souvenir de ce qu’il avait fait en Italie. Le mannequinat me revint et j’entendis presque la voix de Bartholomew me narrer l’horreur qu’avaient été ses collègues soucieuses de leurs images et refusant de manger quoi que ce soit contenant du gluten ; je fronçai une nouvelle fois les sourcils. Il n’avait sans doute pas pu gagner autant pour poser devant un objectif.
Ou peut-être que si. Il s’agissait de Bartholomew, après tout. Tout était possible, dans son monde.
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() message posté Dim 30 Nov 2014 - 23:21 par Invité


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I never understood why Clark Kent was so hell bent on keeping Lois Lane in the dark. ✻✻✻Mon ventre résonnait dans la cuisine tandis que je continuais de mâcher le biscuit qui venait de tomber par terre. Je posai alors une main sur la partie du corps en question, histoire de masser la peau tout en l’implorant de se taire. Mes yeux profitèrent de ce mouvement pour se poser également sur mon ventre, et j’essayai alors de savoir d’où venait ce t-shirt. Cela faisait au moins quelques mois que je n’avais rien acheté. Avant d’arriver à Milan, j’enchainais les petits boulots et même si l’argent que je gagnais était suffisant pour survivre, je ne pouvais pas me permettre de le dépenser inutilement en vêtement. Malgré le manque de bon sens qui m’infligeait depuis ma naissance, je n’ai jamais été dépensier, si ce n’est en matériel de cuisine. Et c’est pour cela que j’ai toujours réussi à vivre dans n’importe quelle ville, tout simplement parce que j’arrivais toujours à négocier et à trouver des affaires. Et ce fut à partir de Milan, et des défilés qui renflouaient mon armoire en me donnant des vêtements, que je commençais vraiment à porter des affaires de luxe. Et au final, cela m’avait permis de changer des fringues anciennes que je portais à travers mes voyages vers les fringues nouvelles et impossibles à mettre sauf si on a été mannequin. Et alors que cette partie de ma vie était complétement révolue, elle arrivait quand même à me surprendre, à me faire rêver de ces journées passées avec les belles italiennes, dès que mes yeux se posaient sur un vêtement donc j’ignorais la provenance ; il venait donc de ces fameux cadeaux. D’un côté, cette période, et ces cadeaux me rappelaient sans cesse que je n’avais pas eu le plaisir de connaître mes sœurs avant. Parce que j’étais persuadé que si je les avais connue, j’aurais fais l’aller retour continuellement pour leur apporter tous les vêtements féminins que je pouvais trouver. J’avais beau me moquer assez souvent d’elles, je savais également que mes petites sœurs étaient considérées comme désirables pour la plupart des hommes. Peut-être étaient-ce ces sentiments fraternels trop longtemps ensevelis qui me poussaient à désapprouver toutes relations qu’avaient les jumelles… Mais pourtant cela ne m’empêchait pas de me demander si elles auraient été heureuses avec de tels cadeaux. Adria, la fille avec qui j’étais sorti à Milan, et qui m’avait plaqué comme toutes les autres, avait apprécié les sacs… Je soupirai, sachant que je ne saisissais pas assez les subtilités des femmes pour savoir si les bébés Lancaster auraient aimé recevoir de telles choses. Et puis ce qui était fait était fait. Le grognement de mon ventre insistant me tira de mes pensées, et je grommelai alors que j’entendis Eugenia revenir avec le courrier. Je fus plutôt surpris de voir Eugenia me tendre une lettre. J’étais comme ça, quelqu’un qui posait ses bagages un jour et repartait l’autre. Ne pas recevoir de lettre était quelque chose de normal, et donc dès qu’une personne pensait à moi, je ne pouvais qu’afficher un sourire. Ne pas être sur la liste d’envoie d’une centaine de personne ne me dérangeait aucunement. Je n’avais pas besoin d’avoir une centaine de connaissances, mais plutôt une dizaine de véritables amis. Et avec tous mes voyages, ce petit nombre était dispersé dans tous les continents, que cela soit Tokyo, Sidney, Paris ou Lima. Et puis, je n’avais pas d’adresse fixe pendant très longtemps, raison pour laquelle mes factures arrivaient normalement chez ma mère. De plus, la technologie moderne faisait qu’il était beaucoup plus commode et facile d’avoir une adresse mail plutôt qu’un toit sur la tête. Du coup, les nouvelles, je les avais par internet et non pas par du papier. Que je détestais écrire des lettres en plus.
Quelques minutes plus tard, et je me retrouvais assis sur le canapé, une main devant la bouche essayant de me rappeler combien de défilés j’avais fais pour avoir une telle somme sur mon compte. Je savais que j’avais travaillé assez durement pendant les dix huit mois passés là bas, mais quand même… « Comment ça ? » Eugenia se pencha pour observer la lettre, et je ne fis rien pour lui faciliter la lecture. Je ne savais pas vraiment comment m’expliquer, et la lettre avait de meilleures explications que moi. Les yeux de ma sœur essayaient de lire mes expressions, et je ne pouvais pas deviner ce qu’elle y lisait. Je regardai une nouvelle fois les chiffres, et je me demandai comment j’avais pu oublier une somme pareille… Enfin, ce n’était pas particulièrement grave, ce n’était que de l’argent. Beaucoup certes, mais de l’argent quand même. Mais il était vrai que cette somme pouvait faire de nombreuses choses. « Bartholomew Lancaster, tu as intérêt à m’expliquer ce qu’il se passe. » Je levai des yeux inhabituellement vides, ne sachant pas vraiment encore comment m’expliquer. Après tout, elle savait que j’avais été mannequin, elle était tombée sur des photos qu’un ami m’avait envoyé pour se foutre de moi. Scarlet et Eugenia avaient bien ris des photos, et quant à moi, j’étais soulagé que les photos envoyées n’étaient pas celle de la campagne de sous vêtements. Surtout pas celles où j’étais avec la blonde. « Qu’est-ce qu’ils te veulent, les Italiens, hein ? Est-ce que tu les as… Oh. » Je fus amusé par les mots employés par la plus jeune, et un léger sourire apparu en voyant son expression. Elle ne semblait pas vraiment comprendre l’étendu de la situation, et je ne pouvais pas lui en vouloir, j’avais encore du mal à me rappeler comment est-ce que cette somme était apparue. J’étais sur de ne mettre pas prostituer en plus du coup, gros mystère. Peut-être que j’avais particulièrement plus à Karl. « T’as dévalisé une banque, c’est ça ? » Je roulai des yeux, incrédule. « Ta confiance me touche sérieusement, Eugenia. » Pourquoi fallait-elle qu’elle croie automatiquement à un acte criminel ? J’avais peur des aiguilles, et elle voulait que j’aille braquer une banque ? Mais elle me prenait pour Jack Bauer ?! « T’as juste un frère vachement sexy. » Bon, je pouvais l’avouer ce n’était pas ma meilleure explication, mais au moins, elle était complétement véridique. Je riais légèrement alors que dans ma tête, j’enchaînais avec un high five entre mon moi et mon double intérieur. « Il faut croire que les défilés et les campagnes ont rapporté gros. J’avais complétement oublié ce compte… » C’est vrai que plusieurs personnes m’avaient recontacté après mon départ, mais je n’imaginais pas que cela puisse marcher autant. « D’un côté, c’est plutôt pas mal. C’était assez chiant comme boulot, alors ça fait une belle récompense. Oh, tu penses qu’on peut aller s’acheter un thérémine cet aprem ? »


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