(✰) message posté Sam 22 Nov 2014 - 23:01 par Invité
L’idée de changer d’appartement est récente, mais presque urgente maintenant, enfin ça c’est relatif. Disons qu’Ivana est plutôt pressée et aussi excitée qu’une gosse au moment de découvrir ses cadeaux sous le sapin le matin de Noël. Trouver la perle rare, c’est fait. Certes, le quartier est beaucoup moins calme que Camden Town, mais du peu qu’elle a pu voir, l’isolation sonore de l’appartement ne laisse pas à désirer. Convaincre et expliquer aux parents (et donc introduire le concept qu’elle puisse être en couple et qu’un lit en hauteur juste sous le plafond est peu pratique) fut plus simple qu’elle l’aurait cru. De ce projet, seuls eux sont au courant, préférant faire la surprise à Kaspar lors de son retour d’Egypte (ou alors de ne pas lui faire de faux espoirs). Mais les problèmes rencontrés par la suite ne sont pas que des simples détails. Cet appartement est grand, trop grand en tout cas pour une personne seule, et par conséquent trop cher. Et c’est beaucoup trop tôt aussi pour que Kaspar et elle vivent ensemble. Et quand bien même Ivana a trouvé une potentielle colocataire, ce n’est toujours pas gagné. Rencontrée à travers une plateforme en ligne, la jeune femme tient à faire un minimum sa connaissance histoire de ne pas s’installer avec une parfaite inconnue, car elles ont uniquement eu de rapides échanges par messagerie électronique. Et puis ce sera également l’occasion pour cette dernier de voir chaque recoin des lieux en vrai et non en photos.
Arrivée en avance avec un grand café entre ses doigts et son parapluie dans l’autre main, la jeune femme ne peut pas s’empêcher d’enchaîner clope sur clope en attendant la seconde visiteuse : Sharona, une américaine si elle a bien compris sa brève description dans son message. Elle regarde de temps en temps autour d’elle, au cas où elle aussi ait décidé de ne pas arriver à la dernière minutes. Mais personne.
À défaut de pouvoir vraiment croiser les doigts, Ivana s’exerce mentalement pour que ça fonctionne et pour que la suite des choses se débloque au plus vite. Elle ne croit pas pouvoir déménager d’ici les trois prochaines semaines (soit avant le retour de Kaspar au pays), mais ce serait toujours une bonne nouvelle et surprise à lui annoncer. Bref, ça fait beaucoup dans son esprit. Entre ça et son stage et les examens qui arrivent : tout va bien dans le meilleur des mondes. Au moins, elle a l’esprit occupé.
Au moment d’écraser une nouvelle cigarette au sol, son regard croise tombe sur la seule personne ayant daigné pointer le bout de son nez sous cette pluie, typique de ce pays. Un peu timide, Ivana tente une approche toute douce, typique de sa personnalité. « Sharona, c’est bien ça ? » Son sourire se tort tout de même : elle aurait l’air bien maline si elle s’était trompée.
Sharona K. García-Brown
I walk this empty street on the boulevard of broken dreams.
(✰) message posté Dim 23 Nov 2014 - 17:02 par Sharona K. García-Brown
Rendez-vous en terre inconnue
ft. Ivana Sexton && Sharona K. Garcia-Brown
Dimanche 23.11.2014 • Shoreditch
Combien de visites j'ai faites, déjà ? Sérieux, je compte plus, et à vrai dire, vu les tarifs et les états des appart' abordables, j'ai lâché l'affaire. Je me suis pris la gueule avec trop de gens à ce sujet - « Non mais sérieusement, vous louez ce tas d'ordures combien ? Mais vous avez même pas honte de le faire visiter ? » - et j'en ai ras-le-bol. Ras-le-bol de parcourir la ville pour rien. Alors j'ai changé de façon de faire. J'ai continué à faire des recherches sur le net, de façon un peu différente. Au lieu de poursuivre des recherches d'appart, j'ai commencé à regarder celles de coloc. De gens qu'ont déjà un appart, trop grand, et besoin de quelqu'un pour partager les frais. Mais faut dire ce qui est : je flippe. Je flippe de tomber sur un type ou une nana qu'en profiterait. Je flippe de pas supporter la cohabitation et de me retrouver à revenir frapper à la porte de Tyler alors qu'il en a déjà bien assez fait. Ca fait un mois et demi que je squatte chez lui, c'est beaucoup trop. Il dit rien, et c'est tout à son honneur, mais ça me saoule de vivre à ses crochets. Enfin je me démerde pour faire les courses, et je gagne ma vie comme je peux, mais n'empêche que je squatte, et ça, c'était absolument pas prévu.
Alors je sais pas combien de sites du genre j'ai écumés, je sais pas combien d'annonces j'ai regardées, à combien j'ai répondu en demandant à rencontrer les gens un peu avant, parce que je veux pas m'engager avec n'importe qui et... Je tourne en rond. J'ai rencontré plusieurs personnes, et j'ai pas supporté leurs regards, leur façon de me parler. Je suis pas un bout de viande, je suis pas non plus une gamine qui doit écouter bien sagement ce que "papa coloc'" ou "maman coloc'" impose. Y a un type qu'a pris mon poing dans la tronche et menacé de m'attaquer pour coups et blessures, je lui a fait un doigt et je l'ai laissé en plan. Je peux pas abandonner, faut bien que je trouve quelque chose, mais je suis franchement dégoûtée. Je réponds encore à des annonces, mais on peut pas trop dire que je suis optimiste. La dernière annonce, la fille avait l'air cool, mais ça serait pas la première qui a l'air et que quand je la rencontre, ça passe absolument pas. Il pleut des cordes aujourd'hui, et c'est bientôt mon anniversaire. Et Thanksgiving. Ca, c'est peut-être le truc qui me fait le plus bizarre, ici. Forcément, en Angleterre, c'est pas la tradition, mais moi, je peux pas m'empêcher d'y penser. Bon, mon anniversaire, je crois bien que personne me le souhaitera et j'ai pas vraiment envie de faire quoi que ce soit de toute façon. C'est censé être un truc familial, mais c'est pas comme si j'en avais encore une de famille. Mais Thanksgiving... je ferais peut-être quelque chose à l'appart, même si Ty' s'en fout, juste pour marquer le coup. Je verrai, en attendant, j'ai rendez-vous avec une potentielle colocataire nommée Ivana et je stresse un peu.
Je suis arrivée juste deux minutes en avance, les mains dans les poches de mon jean, un peu nerveuse. J'aime pas les parapluies, si bien que mes cheveux sont trempés sous le bonnet sur ma tête mais... à vrai dire, j'en ai pas grand chose à faire. Et il y a cette jolie rousse sous un parapluie, café et clope à la main de laquelle je m'approche et qui m'adresse un sourire que je lui rends un peu trop timidement.
« Sharona, c’est bien ça ? »
Je hoche la tête, je suis pas si timide, à la base, mais c'est pas vraiment une situation très normale ni pour moi ni pour elle sans doute.
« Salut... t'es Ivana, je suppose... T'as déjà fait ça avant ? »
Question un peu con, mais bon, histoire de pas laisser le silence s'installer...
« C'est trop bizarre en fait... »
Et je sais pas elle, mais moi, je suis pas super à l'aise...
Invité
Invité
(✰) message posté Dim 23 Nov 2014 - 21:39 par Invité
Il ne lui suffit pas d’un simple coup d’œil pour se faire une idée de la personne avec qui elle risque de partager son appartement. Néanmoins, il lui suffit d’un simple coup d’œil pour constater qu’elle est dans le même état : stressée, plus ou moins au même niveau. « Salut… t’es Ivana, je suppose… T’as déjà fait ça avant ? » La jeune femme n’a même pas le temps d’acquiescer au risque de lui faire croire qu’elle est déjà une adepte du concept de rencontrer un(e) colocataire sur internet. Et puis, elle est également surprise par accent très prononcé et tout sauf local de Sharona, pas même irlandais ou écossais. Le genre d’accent qui ferait grincer les dents des plus grands conservateurs britanniques. Si elle semble aussi à l’aise dans la langue qu’une native anglophone, la rouquine n’a pas la moindre idée d’où elle peut bien débarquer. « C’est trop bizarre… » Elle hausse les épaules. Ça l’est un peu. Mais après tout, il y a bien des gens qui rencontrent l’amour de leur vie sur internet. Pourquoi pas une colocataire alors ? Ça aurait été vraiment bizarre si elle s’était rendue compte que Sharona n’était pas Sharona, mais une psychopathe ou toute autre personne… pas fréquentable, disons. Et ce n’est pas dans un si bref échange qu’elle est capable de se faire sa propre opinion. « Mais non, ça va bien se passer ! » Étrangement, Ivana est optimiste et parvient à passer outre, du moins à cacher, son angoisse de pouvoir vivre avec une parfaite inconnue par la suite. Ce n’est pas comme si elle essaye depuis toute à l’heure de se rassurer et de croire en cette idée, cette possibilité. Mégot enfin au sol, elle fait demi tour et rejoint la porte de l’immeuble pour s’abriter un peu, loin de se douter que la pluie puisse ne pas déranger son interlocutrice. « Le propriétaire devrait pas tarder maintenant. » La jeune femme lui laisse une petite place sous le porche tout en sautillant pour se réchauffer et parce qu’elle est particulièrement enjouée par tout cela. « L’appartement est genre… trop bien. » Enfin disons que d’un point de vue visuel et fonctionnalités, il est « trop bien ». Après, Ivana est loin d’être une experte en électricité, plomberie et compagnie… En plus d’être naïve et d’avoir une confiance aveugle en ce que le propriétaire a pu écrire dans l’annonce. Elle peut très bien être passée à côté de quelque chose d’important. Risque de ne pas vouloir impliquer son père dans cette recherche. « J’espère juste qu’il te plaira aussi et que tu me trouveras pas chiante… » Ça c’est plutôt simple : Ivana n’est pas du genre trop bavarde (bien qu’elle essaye de meubler la conversation pour détendre l’atmosphère), envahissante ou donneuse de leçon. Après, elle passe pas mal de temps dehors entre les cours, la bibliothèque ou le bureau. « Je peux me permettre une question ? » La rouquine ne peut pas s’arrêter là, poussée par un soudain élan de sympathie et de sociabilité. « T’es pas d’ici, je me trompe ? »
Sharona K. García-Brown
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(✰) message posté Dim 7 Déc 2014 - 2:05 par Sharona K. García-Brown
Rendez-vous en terre inconnue
ft. Ivana Sexton && Sharona K. Garcia-Brown
Dimanche 23.11.2014 • Shoreditch
Je suis pas à l'aise du tout là. Je suis pas la fille la plus sociable du monde, de toute façon, alors déjà que dans un cadre plus classique c'est compliqué, vous imaginez bien que là, c'est encore un cran au-dessus.
« Mais non, ça va bien se passer ! - J'espère... »
Je me mords un peu la lèvre, inquiète, ouais. La rousse a l'air un peu moins en panique que moi, en tout cas, elle a l'air optimiste, et ça me rassure un peu. Pas assez pour que je commence par lui dire que j'aime pas l'odeur de la clope, par contre, et à vrai dire, bah pour l'instant, je vis chez Tyler, il fume heureusement pas comme un pompier, m'enfin le tabac sur son blouson, je visualise quand même, donc bon, je vais vraiment pas la ramener. Au cas où, on essaiera de voir pour fixer des règles de vie commune...
« Le propriétaire devrait pas tarder maintenant. »
J'ai hoché la tête, les mains toujours les poches en la rejoignant sous le porche. Temps anglais. On s'habitue à tout, il paraît, je devrais finir par m'y faire aussi un jour... M'enfin c'est pas la fin du monde et là, je m'inquiète plus de saloper le parquet là-haut que de, moi, prendre froid.
« L’appartement est genre… trop bien. - C'est vrai ? Tu verrais les horreurs qu'on m'a faite visiter... Ca fait froid dans le dos. Je sais même pas comment on peut accepter de louer un truc pareil... »
Je suis pas une experte, en rien du tout d'ailleurs, mais avec un peu de bon sens, on repère certaines choses... Et en faisant des tests de tous les robinets, interrupteurs et autres équipements de base aussi d'ailleurs. Enfin on avisera, mais si Ivana est enthousiaste, déjà, ça me rassure. Elle est du même côté que moi, après tout. C'est pas son rôle de me vendre le truc, en tout cas pas comme ça, vu qu'elle aussi, elle en pâtirait si l'appart' était pourri. Alors je trouve ça très encourageant. Son positivisme aussi, d'ailleurs, ça compense.
« J’espère juste qu’il te plaira aussi et que tu me trouveras pas chiante… - J'espère aussi. Qu'il me plaira et que tu me trouveras pas trop chiante, je veux dire, pas l'inverse ! »
Ouais j'ai l'air de me raccrocher aux branches, pourtant c'est vraiment ce que j'ai voulu dire, pas que j'allais la trouver chiante elle, quoi...
« Je peux être assez relou si on essaie de m'imposer des trucs contre mon gré alors... je suppose que ça doit pas être très facile à gérer... J'espère que je t'emmerderai pas trop... Mais promis, j'essaierai de pas être trop bordélique... ailleurs que dans ma chambre. »
Non parce que par contre, dans ma pièce, tu peux être sûre que tu t'y retrouveras jamais minette. Enfin bref. J'essaierai de pas être une coloc' trop chiant, donc.
« Je peux me permettre une question ? - Pose toujours, je verrai si je réponds ! »
Petit tirage de langue en règle, je crois que je commence à l'apprécier, ma peut-être future coloc. En tous les cas, je souris quand sa question est effectivement posée.
« T’es pas d’ici, je me trompe ? - Bien joué Sherlock ! »
Un clin d'oeil et j'ai repris.
« Avec mon accent texan à tailler à la machette, je peux difficilement faire illusion de toute façon. Tu sais qu'il y a certain proprios qui ont commencé à me parler comme à une demeurée quand ils m'ont entendue causer ? »
Non parce que je veux bien que j'ai pas toujours un langage super châtié, mais tout de même quoi. J'ai pas le QI d'une moule pour autant... Et j'espère qu'elle a rien contre les américains, tiens, sinon c'est mal barré pour nous deux...
Invité
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(✰) message posté Sam 13 Déc 2014 - 19:46 par Invité
« Je peux être assez relou si on essaie de m’imposer des trucs contre mon gré alors… je suppose que ça doit pas être facile à gérer… J’espère que je t’emmerderai pas trop… Mais promis, j’essaierai de pas être top bordélique… ailleurs que dans ma chambre. » Tant mieux, la rouquine est un peu maniaque sur les bords par moment, sur le rangement en tout cas. Par contre, elle est comme touchée par la flemme quand il s’agit de passer l’aspirateur ou de faire la poussière. Alors peut-être qu’il y aura besoin de quelques « règles », les plus élémentaires pour que cette colocation tienne la route. Et puis, il y aura peut-être des détails à lui préciser, comme l’existence de Kaspar qui pourrait passer dans le coin de temps en temps. « Avec mon accent texan à tailler à la machette, je peux difficilement faire illusion de toute façon. Tu sais qu’il y a certain proprios qui ont commencé à me parler comme à une demeurée quand ils m’ont entendue causer ? » Ivana imagine très bien la situation. À l’école, à l’université, elle a toujours été entourée par quelques spécimen du genre pour qui l’accent de Londres est supérieur et inégalable. « T’as du tomber sur le genre de personnes qui ne portent pas beaucoup les américains dans leur cœur. » Haussement d’épaules. « Malheureusement ce sont des choses qui arrivent encore. » Mais ce n’est pas le cas d’Ivana. Elle n’est pas de ceux qui croient qu’une nationalité est supérieure et mieux qu’une autre. Elle préfère tourner la page aussitôt : ces personnes ne valent pas la peine qu’elles s’étalent davantage sur leur sujet. D’ailleurs, elles sont sur le point d’avoir enfin la visite du propriétaire : un homme d’un âge certain (au moins celui d’être son grand père quoi) qui cherche probablement à arrondir ses fins de mois du mieux qu’il peut. « Bonjour. Vous vous souvenez de moi ? Je souhaitais jeter de nouveau un coup d’œil à l’appartement avec la deuxième locataire, Sharona. » L’homme sourit, jette un coup d’œil aux deux jeunes femmes et les invite à le suivre. L’immeuble est correct : pas spécialement luxueux ou grand, mais convenable au vu du loyer demandé, également dénué d’ascenseur certes, elles n’auront qu’un étage à monter. Une fois arrivés dans le couloir, Ivana est déstabilisée par des bruits qu’elle n’aurait jamais imaginer pouvoir entendre : des futurs voisins pas capable de s’envoyer en l’air en toute discrétion. Charmant. Et pas moyen de faire un quelconque autre bruit pour cacher ce qu’elles entendent. Ivana baisse aussitôt la tête, intimidée. Heureusement que le vieux monsieur ouvre rapidement la porte pour les faire pénétrer dans l’appartement sans perdre de temps. « Merci. » Il ne s’impose pas et les laisse visiter tranquillement. Cuisine équipée. Salle de bain confortable (avec baignoire s’il vous plait). Plus de bruit en provenance des voisins : bref, assez bonne isolation acoustique. « Alors tu en penses quoi ? » Parce qu’Ivana, elle s’y voit déjà avec ses petits yeux pétillants. Le plus vite possible même, elle en trépignerait presque d’impatience dans sa tête tant que nous y sommes, mais elle ne voudrait pas mettre la pression non plus à Sharona dans sa prise de décision.
Sharona K. García-Brown
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(✰) message posté Dim 14 Déc 2014 - 19:30 par Sharona K. García-Brown
Rendez-vous en terre inconnue
ft. Ivana Sexton && Sharona K. Garcia-Brown
Dimanche 23.11.2014 • Shoreditch
J'espère que ce que je viens d'avouer est pas en train de ruiner nos chances de vivre en coloc' là, mais une fois de plus, j'ai encore trop parlé. C'est trop tard, pour le coup, et je me mords un peu la lèvre en attendant une éventuelle réaction. Mais rien. Du coup, c'est peut-être pas complètement rédhibitoire, et j'ai promis de faire des efforts en plus. Ca passe ? Peut-être... En tout cas, elle a relevé mon accent - sans grande surprise - mais ça change pas sa façon d'être pour l'instant, et ça aussi, c'est plutôt encourageant, non ?
« T’as du tomber sur le genre de personnes qui ne portent pas beaucoup les américains dans leur cœur. Malheureusement ce sont des choses qui arrivent encore. - Ouais, je sais bien, mais c'est relou. »
On extrapole pas plus sur ce point, parce que le proprio nous rejoint. Evidemment, moi, je le reconnais pas comme ça, c'est parce qu'Ivana s'approche de lui et lui adresse aussitôt la parole que je comprends de qui il s'agit. Un petit papy, donc. Plutôt avenant, vu le sourire qu'il nous adresse quand elle me présente.
« Bonjour. Vous vous souvenez de moi ? Je souhaitais jeter de nouveau un coup d’œil à l’appartement avec la deuxième locataire, Sharona. »
Je hoche simplement la tête, sans trop savoir quelle conduite je dois tenir en fait. Je dois lui serrer la main, dire quelque chose ? Dans le doute, je m'abstiens de tout, et le suit quand il nous ouvre la porte. Je suppose qu'on pourrait trouver que l'immeuble paie pas de mine, mais vu ce que j'ai pu voir auparavant, franchement, ça me va là. Au moins, c'est propre. Y aurait peut-être un coup de peinture à refaire dans la cage d'escalier, m'enfin c'est franchement pas la fin du monde. Ce qui est plus embarrassant, c'est le bruit que j'entends, comme tout le monde, en arrivant sur le palier. Je crois que je suis devenue écarlate en une demi-seconde, et Ivana a baissé la tête, contrite. Le proprio a ouvert la porte de l'appartement aussitôt, et l'a refermée rapidement derrière nous. Bonne nouvelle : l'insonorisation est bonne, et on n'entend plus rien. Ca, c'est un super bon point, parce que j'arriverais pas à trop bien gérer ça. Je veux dire chez Ty', j'ai rien dit parce que d'une, j'étais pas chez moi, et j'allais pas l'empêcher de vivre sa vie - même si entendre parfois leurs ébats me mettait super mal à l'aise, quoi que j'aie taché de rien montrer le lendemain matin - et de deux, j'avais pas vraiment l'intention d'avoir l'air encore plus crétine que je suis capable de l'être le reste du temps, mais n'empêche que c'est un truc avec lequel j'ai du mal. Pour moi. Les autres font ce qu'ils veulent, et que Ty' s'evoie en l'air avec des inconnus, j'ai envie de dire grand bien lui en fasse. Vivre avec ça tout le temps, par contre, je pourrais pas. On aura donc pas à le faire, on n'entend déjà plus rien. Et moi, je suis grave soulagée.
« Merci. »
Le proprio nous a laissées visiter, et je crois que ça se voit sur ma tête que je suis ravie. Y a littéralement des étoiles dans mes yeux, quoi, bon la cuisine, je m'en fiche un peu, mais la salle de bains et sa baignoire... waouh... En plus tout est clean, j'ouvre les robinets, cherche les éventuelles fuites, rien. La cuisine fonctionne, même si je crois qu'il faudra que je la prévienne que je suis pas très douée - et ça va se confirmer bientôt - et tous les interrupteurs actionnent correctement leurs équipements. Vas-y, c'est quoi l'arnaque, c'est trop parfait... L'immeuble est pas le top de la sophistication et tout, mais tout va bien, et le prix est même pas exagéré.
« Alors tu en penses quoi ? - Waouh... »
Je me suis tournée vers le proprio, pour le coup, un peu inquiète. L'américaine qui bosse comme elle peut dans un fast-food, ça reste pas l'idéal comme locataire, non ?
« Vous euh... Vous avez sans doute besoin de garanties ou je sais pas trop quoi... Je bosse, mais je suis juste serveuse dans un fast-food alors je sais pas si ça vous suffira... »
Je me mords encore la lèvre, terriblement inquiète. Cette fille est cool, et cet appartement est sensas'... Dites-moi que je vais pas le voir filer juste parce que je gagne pas assez bien ma vie, par pitié. Ce que je gagne, ça me permet très bien d'assurer ma part du loyer, mais je sais que certains proprios voulaient je sais plus combien de fois le loyer comme revenus de base, et je flippe que ça soit son cas. Et mon regard nerveux passe d'Ivana au grand-père, en attendant une réponse, d'où qu'elle vienne d'ailleurs. Si ça se trouve, je suis en train de faire peur à la rousse au passage, et elle préfèrera trouver une autre coloc'...
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(✰) message posté Jeu 18 Déc 2014 - 20:23 par Invité
Ça se lit dans le regard de la jeune femme qu’Ivana n’a même pas besoin de l’implorer de ses petits yeux tout mignons. Tant mieux. « Waouh… » Il faut croire que Sha aussi a l’air convaincue par l’appartement. Ça y est, elles n’ont plus qu’à signer la paperasse nécessaire pour que ce soit à elle ? Ivana se voit déjà chercher une petite bouteille de champagne, voire organiser une crémaillère (en petit comité bien évidemment), pour célébrer tout ceci. « Vous euh… Vous avez sans doute besoin de garanties ou je sais pas trop quoi… Je bosse, mais je suis juste serveuse dans un fast-food alors je sais pas si ça vous suffira… » Désillusion, déception, dur retour à la réalité. Ici, presque tout est une histoire d’argent. Sur ces paroles, le sourire de la jeune femme s’éteint aussitôt. Ivana ne s’est pas préparée à un tel aveu. Il faut croire que ça se passait trop bien pour que ce soit réel. Elle se voyait déjà dans cet appartement avec cette fille plutôt sympa au premier regard. Sans Sharona, elle devra se contenter de son actuel et minuscule appartement, car, en trouver un similaire doit être une mission impossible et trouver une autre colocataire en peu de temps (elle ne doit pas être la seule à lorgner sur ce bien) va être une tâche bien compliquée. Bref, c’est une véritable perle rare sur le marché. Et voilà que la rouquine dramatise déjà alors que le propriétaire n’a toujours pas répondu à la question. « Je demande juste un mois d’avance et de ce que j’ai bien compris, vos parents ont de bonnes garanties, n’est-ce pas ? » Pour la deuxième partie de sa réponse, il s’est adressé directement à Ivana. Un peu surprise, elle s’est contentée d’acquiescer. Si ses parents ont toujours souhaité qu’elle prenne pleinement son autonomie en quittant le domicile familiale, ils peuvent toujours lui filer ce « petit coup de main » tant qu’elle tient ses autres engagements. Qui plus, elle doit pouvoir certainement avancer elle-même sa part du loyer en faisant un peu attention aux dépenses par la suite. Ou comment dénouer rapidement le problème, non ? Ce qu’il demande n’est pas excessif non plus, enfin elle espère que cela reste jouable pour la texane, ce n’est pas comme si elle n’avait aucun revenu. « Bon maintenant que la question de la garantie semble être réglée… » Là-dessus, la jeune femme se retourne vers Sharona histoire qu’elle ne se défile pas, mains posées sur la taille. « Alors, t’en es toujours hein ? » Soulagée, plus détendue, son sourire refait enfin surface. « Ou tu veux que l’on voit certains détails d’abord histoire d’êtres sûres que cette colocation peut fonctionner ? » Non, parce que même si elle a l’air fort sympathique « comme ça », elles devraient tout de même prendre le temps que leur mode de vie respectif soient compatibles un minimum. Ce serait dommage qu’elles y mettent fin quelques semaines plus tard. Et puis, elles se trouvent peut-être simples à vivre, mais il y a toujours un petit truc à respecter. C’est dans la nature humaine.
Sharona K. García-Brown
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(✰) message posté Ven 19 Déc 2014 - 7:35 par Sharona K. García-Brown
Rendez-vous en terre inconnue
ft. Ivana Sexton && Sharona K. Garcia-Brown
Dimanche 23.11.2014 • Shoreditch
En fait, je suis venu là avec assez peu de chances au final. Je suis pas la fille la plus douce du monde, transfuge des anciennes colonies que certains britanniques pourraient pas voir en peinture juste en entendant mon accent, et j'ai pas vraiment une situation très reluisante. A quel moment on commence à me jeter des cailloux ? Peut-être bien maintenant, maintenant que je voise les doutes que j'ai depuis le départ sur la recevabilité de ma 'candidature' si on peut dire. Le sourire d'Ivana est retombé aussitôt et je sens d'un coup que toutes mes chances viennent de s'envoler. Je baisse le nez au sol, l'endroit est magnifique, mais la rouquine aurait sans doute besoin d'une meilleure coloc' que moi. Et le proprio, de plus de sécurité. Pourtant je suis pas venue là tellement à l'arrache. Le loyer est tout à fait correct et une fois divisé par deux, ça me laisse une part à charge tout à fait gérable avec mon salaire. De toute façon, j'ai jamais été très dépensière, j'ai jamais eu besoin de grand chose, matériellement parlant. Et j'ai toujours mes pourboires pour me faire quelques extras. Le problème, il a toujours été affectif, et il est manifestement pas prêt de changer.
J'ose à peine relever les yeux vers le proprio qui doit songer qu'il perd son temps quand sa voix, qu'on redoute sans doute toutes les deux maintenant, retentit.
« Je demande juste un mois d’avance et de ce que j’ai bien compris, vos parents ont de bonnes garanties, n’est-ce pas ? »
Je relève la tête, un peu surprise.
« Oh mais pour moi y a pas de souci, le mois d'avance, je l'ai, même deux en fait... c'est pour vous... Enfin... Je veux dire j'ai vu gens qui demandaient plusieurs garants avec des revenus conséquents et ça je les ai pas. Je sais même pas si je pourrais demander à Ty et... »
Et si je rappelais mes parents, ils seraient sans doute facilement acceptés pour se porter caution, mais encore faudrait-il qu'ils acceptent de le faire. Aucune chance. Et j'ai pas vraiment envie de les rappeler, encore moins depuis qu'ils ont bloqué ma carte. Et je vais me taire, je parle à une vitesse folle, mon accent est même plus taillable à la hache, et ça se voit que je suis un peu en panique. Il y a eu cet échange de regards plus qu'autre chose entre le proprio et ma coloc' potentielle et puis...
« Bon maintenant que la question de la garantie semble être réglée… Alors, t’en es toujours hein ? - Mais oui bien sûr ! Si vous voulez bien de moi... »
Le problème de ma vie, ah ah. Je me suis tournée vers le grand-père, le regard sans doute un peu trop brillant. J'ai rien dit de plus, je suis en train de m'afficher depuis dix minutes, mais je crois que sur ma gueule, y a écrit merci en lettres d'or depuis qu'il a pris la parole et qu'il en est parfaitement conscient. Et non, je ne vais pas pleurer, hors de question.
« Ou tu veux que l’on voie certains détails d’abord histoire d’êtres sûres que cette colocation peut fonctionner ? - Sincèrement ? C'est comme tu veux. Je suis vraiment pas si chiante tant qu'on empiète pas sur mon espace vital, je suis juste pas vraiment une parfaite maîtresse de maison, et clairement pas une grande cuisinière... »
On en aura une nouvelle preuve dans quelques jours...
« ...mais j'empiète certainement pas non plus sur celui des autres, d'espace vital, et je me débrouille sur d'autres trucs... »
Je me suis à nouveau tourner vers le propriétaire qui nous regarde toujours avec cet air bienveillant.
« Est-ce que je dois vous demander au préalable si y a un joint à changer, ou si on veut changer des appliques ? A quel moment, en fait, ça doit être validé par vous si on a des petits travaux à faire ? On peut vous contacter par mail ? »
Parce que je suis pas une grande fana du téléphone. Ou alors vous allez surtout avoir des sms en fait.
« En fait, je suis un mec... Je m'occupe du bricolage, si tu veux, mais m'en demande pas trop dans les trucs qu'on imagine plutôt féminins - ça aussi, c'est d'un crétin, mais enfin -, ça risque d'être la cata si tu me demandes des trucs trop compliqués en cuisine par exemple... »
C'est même pas tellement loin de la vérité en plus. J'ai trop été avec des garçons en grandissant, et je me suis bien entendue avec une seule des gouvernantes choisies par mes parents pour palier à leur absence légendaire, qu'était mécano pour prouver qu'elle valait aussi bien qu'un garçon à sa famille, et qu'arrondissait ses fins de mois comme ça parce que mes compatriotes bornés avaient du mal à engager sérieusement une nana pour ça... Pour le reste, j'essaie de pas trop être un boulet, mais faudra sans doute clairement pas trop m'en demander... Tu me jettes pas, hein, dis ?
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Invité
(✰) message posté Sam 20 Déc 2014 - 13:42 par Invité
Définitivement rassurée et détendue par la tournure des choses, Ivana ne peut pas s’empêcher de sourire en voyant la réaction de la texane. Il y a comme une pluie d’étoiles dans ses yeux. « Sincèrement ? C’est comme tu veux. Je suis vraiment pas si chiante tant qu’on empiète pas sur mon espace vital, je suis pas vraiment une parfaite maîtrise de maison, et clairement pas une grande cuisinière… mais j’empiète certainement pas non plus sur celui des autres, d’espace vital, et je me débrouille sur d’autres trucs… » Au moins, elles sont toutes les deux plutôt d’accord sur la question de l’espace vital. Si la rouquine n’a rien à cacher, elle tient à avoir un minimum d’intimité : sa chambre. « Est-ce que je dois vous demander au préalable si y a un joint à changer, ou si on veut changer des appliques ? A quel moment, en fait, ça doit être validé par vous si on a des petits travaux à faire ? On peut vous contacter par mail ? » La jeune femme plisse les yeux pendant que Sharona s’adresse au propriétaire. Tout allait bien jusqu’à ce qu’elle se mette à parler d’applique… Et là, elle bloque et se sent perdue, larguée au point de laisser son esprit divaguer et imaginer sa future colocataire en parfait bricoleur avec la salopette et tout. Pourquoi pas ? C’est toujours plus utile que deux filles qui se ressemblent trop et qui ne seraient pas capable de se débrouiller au premier problème rencontré. « En fait, je suis un mec… Je m’occupe du bricolage, si tu veux, mais m’en demande pas trop dans les trucs qu’on imagine plutôt féminins - ça aussi, c’est d’un crétin, mais enfin -, ça risque d’être la cata si tu me demandes des trucs trop compliqués en cuisine par exemple… » Comme quoi, elles pourraient faire une bonne paire complémentaires ces deux-là. Sharona s’occuperait donc des appliques et autres trucs que la rouquine ignore (mais dont elle cherchera sur Google histoire de ne pas trop passer pour une inculte) et Ivana gère la cuisine et éventuellement le linge si besoin (vous savez le malheur de retrouver des vêtements pour enfants quand on règle mal la machine…). « Si ce n’est que ça, on devrait s’en sortir. Si tu gères le bricolage, je gère la cuisine. Enfin tant que tu réclames pas un steak… » Pause. « Je suis végétarienne, en quelque sorte. » Haussement d’épaules. Grand sourire. Oui, Ivana a peut-être oublié cette petite précision, parce que ça a toujours fait . Enfin que Sharona ne s’inquiète pas pour autant : elle n’est pas du genre à vouloir convertir qui que ce soit à cette cause, comme certains activistes. Pas son délire à elle. Au pire, si ça lui chante, elle excelle dans la préparation du poisson et s’est même lancée dans la confection de sushis et autres (il y a encore du boulot certes). « Ah aussi… » La jeune femme baisse un peu les yeux. Même si c’est étrange d’en parler « comme ça », elle préfère ne pas lui faire de mauvaise surprise par la suite. « Y’a un copain dans l’histoire. Kaspar. Sauf si tu y vois un inconvénient, il pourrait passer. Parfois. » Du peu qu’elle a vu son « colocataire » du moment, Ivana ne tient pas à lui rendre visite là-bas. « Il est pas méchant, c’est juste un véritable moulin à paroles quand il veut. »
Sharona K. García-Brown
I walk this empty street on the boulevard of broken dreams.
(✰) message posté Sam 27 Déc 2014 - 18:29 par Sharona K. García-Brown
Rendez-vous en terre inconnue
ft. Ivana Sexton && Sharona K. Garcia-Brown
Dimanche 23.11.2014 • Shoreditch
Peut-être que je m'emballe, peut-être que je devrais pas d'ailleurs. J'ai encore une certaine appréhension - ce qui fait que je parle beaucoup trop vite - mais ça a quand même l'air d'évoluer dans le bon sens, et du coup, j'ai tendance à être un peu trop euphorique.
« Si ce n’est que ça, on devrait s’en sortir. Si tu gères le bricolage, je gère la cuisine. Enfin tant que tu réclames pas un steak… - Oh... - Je suis végétarienne, en quelque sorte. - Ben t'as le droit, hein ! »
Genre je vais juger les gens sur leurs préférences quelles qu'elles soient. Ca serait vraiment mal venu de ma part, et vu que je supporte pas les discriminations en tout genre, je vais pas commencer à en faire de mon côté.
« Je peux gérer la cuisson d'un steak si je me retrouve en manque de bidoche parce que je suis pas veggie moi par contre, ça encore, c'est pas trop compliqué. Si ça te va, je te laisse le reste en revanche, je risque juste de faire des catastrophes... »
Grand sourire. Je tourne ça un peu en dérision, mais... au fond, je suis pas fière d'être un tel boulet. Je suis juste pas vraiment dans l'esprit de l'admettre par contre, et je fais genre, devant à peu près tout le monde. Pourtant c'est pas complètement vrai, vu que je me débrouille sur d'autres trucs, mais enfin de là à ce que moi je m'en convainque...
« Ah aussi… Y’a un copain dans l’histoire. Kaspar. Sauf si tu y vois un inconvénient, il pourrait passer. Parfois. - Ben pourquoi il pourrait pas ? Ca sera pas que chez moi, et t'as le droit d'avoir un copain ! »
Je me retiens un peu de m'exclamer « la chaaaaaaance », mais en même temps, suffit de la regarder quoi. Elle est super jolie, elle est gentille en plus, je suis sûre qu'outre savoir cuisiner, elle a douze mille autres qualités que j'ignore encore. C'est juste normal qu'elle ait un copain quoi... Je suis sûre que lui aussi, il est beau, et gentil, et bourré de qualités... Et je sais pas si je dois être jalouse de l'un ou de l'autre dans l'histoire, en fait. Peut-être juste de leur bonheur, quoi qu'en réalité, je trouve juste ça trop mignon - et ça risque pas de s'amenuiser quand je rencontrerai ledit copain.
« Il est pas méchant, c’est juste un véritable moulin à paroles quand il veut. - Bah j'espère bien qu'il est pas méchant, sinon c'est qu'il te mérite pas. Mais je vais pas trop lui jeter la pierre pour ce qui est du blabla par contre... »
Et euh... D'ailleurs, on est pas un peu en train de parler toutes les deux et d'oublier un peu le proprio, là ? Je me suis retournée vers le papy accueillant, l'air un peu contrit quand même.
« On peut emménager quand dites ?... »
Parce que moi je viens dès demain, si ça convient à tout le monde en fait...