"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici I must be dreaming... ♐ Tyler 2979874845 I must be dreaming... ♐ Tyler 1973890357
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I must be dreaming... ♐ Tyler

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Sharona K. García-Brown
Sharona K. García-Brown
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() message posté Dim 12 Oct 2014 - 20:44 par Sharona K. García-Brown
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ft. Tyler J. Lewis && Sharona K. Garcia-Brown
Mardi 21.10.2014 • Westminster
Vingt-quatre heures.

Vingt-quatre heures que j'ai débarqué dans la capitale anglaise, que j'ai posé mes valises dans cet hôtel près de Victoria Station. En tant que touriste américaine, pas vouée à rester, donc. N'empêche que je compte pas repartir, et je sais pas encore comment je vais me démerder. Mais pour l'heure, c'est trop tôt et ça me soucie pas. Pas encore. Non pour l'instant, je suis là, avec des étoiles dans les yeux, à faire le tour de la ville dans ces bus rouges un peu ridicules mais qui me font réellement tripper. Mon téléphone va être surchargé de photos de tout et n'importe quoi, et j'ai vraiment tout l'air de la touriste de base. Mais je m'en fous, on peut bien penser ce qu'on veut, de toutes les manières, c'est pas vraiment comme si j'en avais quelque chose à secouer.

J'ai testé les fish and chips sur le bord de la Tamise, fait un tour du côté du Globe, mais j'ai pas encore osé entrer. Et puis je suis revenue vers mon hôtel, en marchant un peu dans les rues pour faire le tour de la cathédrale et je me retrouve un peu paumée. Mon plan de la ville en main comme une bonne petite touriste caricaturale, je cherche où peut se trouver se restaurant appelé Nando dans la rue devant par rapport à mon hôtel. Mais c'est pas vraiment le truc avec lequel je suis le plus copine, les cartes.

« Fuck... »

J'ai levé la tête, prête à demander à la première personne qui passe comment retrouver l'endroit où je vais dormir quand mon regard tombe sur cette silhouette qui prend la direction du resto, me passe à côté sans me voir. Je suis folle, n'est-ce pas ? Ca peut pas être lui. Il continue sa route, évidemment, devant moi, mais quand il tourne la tête pour mater le derrière d'un beau gosse qui passe, j'ai plus vraiment de doute. Et je réfléchis pas vraiment à ce que je suis en train de faire - même pas du tout en fait - et je me mets à courir pour le rattraper... Et littéralement lui sauter dessus.

« Oh my God ! Tyler ! J'aurais jamais cru te revoir ici ! »

C'était un pur cri du coeur, mais on va pas se mentir, je l'ai légèrement senti raide dans mes bras, et je me suis écartée, une moue un peu gênée sur le visage. Normalement, je suis pas vraiment quelqu'un de très tactile. Normalement, personne me touche, et je touche personne, en fait. Ou alors je réagis... bah comme lui, là, je deviens aussi raide qu'un morceau de bois et j'espère que ça passera très vite. Mais lui... Bah j'y peux rien. Ca remonte à loin, mais j'ai jamais oublié ce qu'il a fait pour moi, et je mentirais si je disais que j'avais jamais eu de béguin pour lui. Tout en sachant très bien que j'avais aucune chance parce que monsieur préfère les mecs, mais ça se commande pas vraiment. Puis c'est pas comme si la gamine que je suis par rapport à lui espérait vraiment quelque chose, c'est juste... bah quelqu'un que j'aimerais toujours beaucoup, c'est tout.

« Tu me reconnais pas, hein ? »

Ca, c'est une évidence, mais en même temps, quand on s'est vus, j'avais douze ans. J'ai toujours pas des formes très féminines ou quoi, mais enfin, j'imagine que ma silhouette et mon visage ont eu le temps de changer, après toutes ces années. Enfin... j'ai grandi, surtout, parce que ça se saurait si j'avais des formes... N'empêche que je peux pas m'empêcher d'être un peu déçue. Et d'avoir envie de lui rafraîchir la mémoire, donc... En espérant que la gamine du camp lui ai pas laissé aussi peu de souvenir que ça.

« J'ai pris quelques centimètres depuis mais enfin, j'ai tant changé que ça ?... »

Moi j'ai pas trop l'impression, mais je suis certainement pas très objective alors...
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() message posté Lun 27 Oct 2014 - 18:03 par Invité
Le son si particulier et distinctif de la cloche située au sommet de la tour du Parlement – récemment nommée la « Tour Elizabeth » en l’honneur de notre très chère reine (ironie, quand tu nous tiens…) – sonna les douze coups de midi, et comme tous les jours à cette heure-là, un immense barouf secoua l’immeuble dans lequel je travaillais provoqué simplement par la grande majorité de mes collègues de travail qui se précipitaient comme un troupeau de bœufs dans le seul but d’aller manger. Je devais bien être le seul employé de cette boîte à ne pas suivre les autres comme un mouton, déjeunant même souvent tout en travaillant devant mon ordinateur lorsque je ne mangeais pas avec Rafael au Subway du coin. J’avais pourtant fait une exception aujourd’hui, laissant mon sandwich fait maison dans mon réfrigérateur et quittant pour une fois mon bureau afin de voir la lumière du jour (surtout qu’elle se faisait de plus en plus rare au fur et à mesure que l’on se rapprochait du mois de décembre). Je pris alors un panini au Costa Coffee situé à quelques minutes à peine de mon boulot avant de me diriger vers la Tamise où je savais que je pourrais manger plus ou moins tranquillement, loin de la population constituée principalement de touristes – paraîtrait que c’était une période de vacances pour beaucoup de pays… J’étais tranquillement en train de traverser le quartier de Westminster, longeant justement l’Abbaye, lorsqu’une personne qui semblait totalement sous le choc m’interpella tout à coup.

- Oh my God ! Tyler ! J'aurais jamais cru te revoir ici !

J’eus à peine le temps de me retourner vers la jeune fille qui venait de m’appeler par mon prénom – ce qui m’étonna d’ailleurs très sincèrement, en particulier parce qu’elle avait un accent américain et que je ne connaissais aucune jeune femme Américaine habitant à Londres (à part ma sœur, bien sûr…) – que celle-ci se jeta littéralement sur moi, me gelant totalement sur place. Elle se détacha ensuite rapidement de moi, affichant une moue quelque peu gênée sur le visage, et je pus alors voir qui était exactement cette personne qui semblait me connaître, mais dont j’ignorais l’identité pour le moment. Du moins, avant que je ne puisse l’observer de plus près puisque cela faisait peut-être plus de dix ans que l’on ne s’était pas vu, mais j’étais capable de reconnaître ses traits entre mille. Le choc m’envahit alors complètement, me laissant pour une fois sans voix.

- Tu me reconnais pas, hein ? J'ai pris quelques centimètres depuis mais enfin, j'ai tant changé que ça ?...

- Non… Je veux dire, si, je te reconnais, balbutiai-je alors, ayant soudain retrouvé l’usage de la parole. Mais… Qu’est-ce que tu fous ici ?

Les retrouvailles chaleureuses ? Je ne connaissais pas. Surtout lorsque cela concernait une fille qui faisait partie d’un passé que je tentais désespérément d’oublier…
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Sharona K. García-Brown
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() message posté Lun 27 Oct 2014 - 23:13 par Sharona K. García-Brown
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Mardi 21.10.2014 • Westminster
Je suis arrivée hier matin sous la pluie, j'ai rencontré ce type, Dmitri, dans le taxi qui m'a emmenée à mon hôtel trop cher pour ce qu'il est, et j'ai fait ma touriste de base. Tout se passe pas forcément exactement comme je l'imaginais, mais globalement, je crois que j'ai rarement été aussi euphorique. Ca durera le temps que ça durera, parce qu'il va bien falloir que je trouve un boulot et un appart', et vu mes capacités et mon inexpérience, le boulot ça risque d'être assez coton, et donc, vu mes finances, l'appart', ça va être tout aussi tendu. Mais pour l'instant, j'essaie de pas trop y penser, et là, face à un visage du passé que je pensais franchement jamais voir resurgir, c'est un peu le cadet de mes soucis.

« Tu me reconnais pas, hein ?
- Non… Je veux dire, si, je te reconnais. Mais… Qu’est-ce que tu fous ici ? »


Pour l'accueil chaleureux, on repassera. Je claque d'ailleurs la langue, assez consciente de la réaction assez froide de mon aîné.

« Bah quoi, j'ai pas le droit de venir me balader à Londres ? Et toi d'abord ?... »

D'abord, ou pas d'abord, d'ailleurs, ça a pas vraiment de sens, là. Puis on dirait que je veux pas répondre à sa question, mais c'est pas du tout le cas. Je m'épancherais certainement pas avec grand monde, et même si je me sens en confiance avec lui, autant je suis une pipelette quand il s'agit de parler pour rien dire, autant entrer dans les détails de ma vie familiale fiasco total, sans façon alors...

« On va dire que j'en avais ras-le-bol des bas-de-plafond texans. »

Et des camps de guérison à la con aussi, et surtout. Mais ça, je pense pas que j'aie besoin de le souligner. De mes parents aussi, et de tout ce qui me rappelle que ma soeur s'est barrée en me laissant à mon triste sort.

« Qu'est-ce que tu deviens depuis le temps ? Ouais je sais, c'est la question archi-cliché, bateau et tout des retrouvailles mais n'empêche que ça m'intéresse vraiment alors... »

Grand sourire. Je vois bien qu'il est pas super à l'aise mais je mets ça sur le compte de mon câlin forcé. Je me doute pas encore que ma seule présence lui fait cet effet-là, que ce sont tous les souvenirs que je ravive qui l'emmerdent. Evidemment, pour lui, tout ça, ça date d'il y a longtemps. Pour moi, rien n'a vraiment changé depuis l'année où on s'y est retrouvés tous les deux, alors je vois tout ça différemment. Ca fait pas encore vraiment parti de mon passé, à moi, j'ai un peu de mal à appréhender que pour lui, c'est une page qu'il a tournée il y a longtemps, et qu'il a pas du tout envie de relire. Ce qu'en soi, je comprendrais tout à fait, parce que finalement, si je suis ici aujourd'hui, moi, c'est bel et bien pour en arriver à ce point-là aussi : laisser Houston derrière moi, bien profondément enfoui quelque part au fond de mon esprit et refaire ma vie ici. C'est un peu paradoxal avec l'envie de retrouver et garder des contacts avec lui, parce qu'il représente pourtant bel et bien ce passé que je veux oublier, mais enfin...

« T'es pressé là ou on peut se poser un peu pour discuter ? Je veux pas te plomber ton emploi du temps cela dit... »

Parce qu'après tout, j'ai aucune idée d'où il va, si ça se trouve, il se rend à un rendez-vous important et je suis en train de le mettre en retard...
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() message posté Jeu 30 Oct 2014 - 0:14 par Invité
Cela faisait près de dix ans que je n’avais pas revu Sharona. Dix longues années durant lesquelles nous avions tous les deux grandis et surtout changés – l’un très certainement plus que l’autre, et il n’était pas difficile de deviner lequel… Après tout, j’étais devenu une personne totalement différente de celle qu’avait connue Sharona dans ces camps de « guérison » dans lesquels nous nous étions rencontrés. A l’époque, j’étais encore un jeune garçon qui espérait que ses parents finissent par l’accepter malgré l’annonce de son homosexualité et l’aiment de nouveau comme le fils qu’il était toujours. Mais les années avaient passé et le jeune garçon que j’étais était devenu un jeune homme qui avait perdu toute foi en l’humanité, mais aussi en l’amour, de quelque nature que ce soit, et je n’étais pas prêt de changer…

- Bah quoi, j'ai pas le droit de venir me balader à Londres ? répliqua-t-elle, semblant quelque peu déçue de mon peu d’enthousiasme face à ses retrouvailles. Et toi d'abord ?...

- Euh… Bah… Moi, j’habite ici… répondis-je à sa question quelque peu étrange car elle savait pourtant que j’habitais en Angleterre – à moins qu’elle ait oublié depuis le temps…

- On va dire que j'en avais ras-le-bol des bas-de-plafond texans, continua-t-elle ses explications quant à sa présence sur le sol anglais, et je ne pouvais qu’être d’accord avec elle – même si je n’en disais rien. Le Texas était sans le moindre doute l’un des états les moins progressistes des Etats-Unis et les personnes y habitant vivaient peut-être avec les nouvelles technologies du vingt-et-unième siècle, mais ils avaient pour la grande majorité d’entre eux une mentalité du début du siècle dernier – qu’ils transmettaient bien sûr à leurs enfants et petits-enfants, ce qui n’allait bien entendu pas arranger les choses de sitôt… Qu'est-ce que tu deviens depuis le temps ? Ouais je sais, c'est la question archi-cliché, bateau et tout des retrouvailles mais n'empêche que ça m'intéresse vraiment alors... me demanda-t-elle ensuite, et je mis un peu de temps à réfléchir à la réponse que j’allais bien pouvoir lui donner, ne sachant pas vraiment quoi dire. Cela faisait près de dix ans que nous ne nous étions pas vu et beaucoup de choses avaient changé dans ma vie, je ne savais donc pas par où commencer.

- Eh bien… Beaucoup de choses et pas grand-chose en même temps… résumai-je alors. J’habite à Londres et je travaille dans l’informatique… Toujours gay, bien évidemment, confirmai-je de manière légèrement drôle comme pour insister sur le fait que certaines choses n’avaient pourtant pas changées, bien au contraire.

- T'es pressé là ou on peut se poser un peu pour discuter ? proposa-t-elle ensuite comme une personne tout à fait normale qui souhaitait rattraper un peu le temps perdu. Je veux pas te plomber ton emploi du temps cela dit...

- Eh bien… Là, je suis en pause déjeuner, l’informai-je en montrant le panini que je venais de commander dans ma main. Donc… si tu veux me tenir compagnie… Une proposition extrêmement rare que je venais de lui faire et dont j’étais sûr qu’elle allait accepter au vu du très grand enthousiasme qu’elle avait manifesté à nos retrouvailles. Nous prîmes donc la direction des bords de la Tamise où j’avais initialement prévu de manger. Alors, tu vas rester combien de temps ici ?
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() message posté Ven 31 Oct 2014 - 0:53 par Sharona K. García-Brown
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Mardi 21.10.2014 • Westminster
On change tous, d'une manière ou d'une autre, avec les années, les expériences qu'on vit, les personnes qu'on rencontre. Et presque dix ans, c'est long. C'est même super long. Pourtant lui, je risquais pas de l'oublier et je crois même que je l'oublierai juste jamais. Bon par contre, je dis pas que je suis pas capable d'oublier certains détails, même de sa vie à lui telle que je l'ai connue à l'époque.

« Euh… Bah… Moi, j’habite ici…
- Oh... Mais je suis crétine, putain... »


Parce que non, je suis pas si fatiguée que ça, mais il paraît que ça veut rien dire. Par contre, j'ai des moments de crétinerie absolue, ça, c'est indéniable, et là, je crois qu'on y est. Quoi que ça peut sans doute être pire... Je sais bien pourtant, qu'il vit ici, c'était ce qui m'avait conforté dans l'idée que je ne le reverrai plus jamais, après ce fameux camp, malgré mon envie évidente de pas perdre de vue une des rares personnes à avoir été cool avec moi. Idée qui s'est vue confirmer, au final... même si aujourd'hui, le hasard nous réunissait bizarrement - à mon plus grand plaisir.

« Eh bien… Beaucoup de choses et pas grand-chose en même temps…  J’habite à Londres et je travaille dans l’informatique… Toujours gay, bien évidemment.
- Paraît que ça se "guérit" pas comme ça, hein... »


J'ai mimé les guillemets sur le terme de guérison. Cette aberration totale. Je crois que j'arriverais jamais à passer vraiment outre tout ça, encore moins à oublier cette fille... Mais j'ai souri à sa façon de raconter les choses sans trop en dire non plus, et proposé qu'on aille se poser un peu, le temps qu'il pourrait. Je me doute pas encore qu'il est pas vraiment du genre à proposer ça à tout le monde, à présent. Mais au fond, on se connaît pas tant que ça. Quelques semaines il y a dix ans ou presque, ça donne pas vraiment un aperçu global d'une personne. Ca n'empêche que j'ai de l'affection pour lui, quand bien même ma vision reste biaisée par la situation dans laquelle on s'est rencontrés.

« Eh bien… Là, je suis en pause déjeuner. Donc… si tu veux me tenir compagnie… »

La réponse est évidente, et je pense qu'il ne se fait aucune illusion à ce sujet. Le grand sourire sur mes lèvres en témoigne d'ailleurs, et la façon dont je dois être en train de trépigner sur place sans trop m'en rendre compte, un peu plus encore.

« Alors, tu vas rester combien de temps ici ?
- Jusqu'à ce que vous me foutiez dehors ? »


J'ai haussé les épaules, comme on s'installait sur les berges.

« Je retournerai pas là-bas. »

Et au ton de ma voix, y a peu de doute quant au fait que j'en démordrai pas.

« Je voulais mettre le plus de distance possible entre eux et moi. En réussissant quand même à me faire un minimum comprendre, et à part en espagnol, merci les parents, je risque pas trop de communiquer si je pars pas sur un pays anglophone. Mais pour l'instant, je suis qu'une simple touriste. Avec tout ce qui va bien, l'hôtel près de Victoria, le plan pourri et les bus rouges pour se déplacer. Si je trouve pas un moyen d'avoir un visa permanent, je suppose qu'il faudra que je parte, mais... plus jamais là-bas. Je trouverai bien un autre pays en attendant, au pire. Enfin je suppose. »

Nouveau haussement d'épaules.

« D'ici là, vous allez devoir supporter mon accent cul-terreux. Même quand je mettrai les pieds dans les maisons de Shakespeare, dis donc. Tu crois qu'on va me jeter des cailloux ? »

C'est pas que j'ai l'habitude des discriminations, mais ... si un peu quand même. Cela dit, si je pouvais éviter...
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() message posté Sam 1 Nov 2014 - 19:08 par Invité
- Oh... Mais je suis crétine, putain... s’insulta-t-elle elle-même après s’être rendu compte de sa bêtise. Une bêtise qui était tout à fait excusable, à vrai dire, puisqu’il était vrai qu’il s’en passait des choses en dix ans et on changeait tous d’une manière ou d’une autre – certains plus que d’autres, d’ailleurs. Il était donc parfaitement compréhensible qu’elle ait totalement oublié que j’étais aussi de nationalité anglaise et que j’habitais dans ce pays depuis plus de vingt ans à présent. Avait-elle également oublié le garçon que j’étais à l’époque ? Parce que, si cela n’était pas le cas, elle allait sans le moindre doute avoir une énorme surprise – et celle-ci n’allait pas être très bonne…

Je me mis ensuite à résumer ces dix longues années qui nous séparaient de la dernière fois où nous nous étions vus en quelques phrases seulement. Je n’avais non seulement pas envie de m’étendre sur le sujet – les détails de ma vie étant quelque chose de totalement privés que seul mon meilleur ami pouvait se targuer de connaître –, mais je n’avais non plus rien de très intéressant à raconter. Du moins, pas plus que n’importe quelle autre personne lambda. Je l’invitais donc indirectement à se joindre à moi pendant ma pause déjeuné – ce qui était, en soi, quelque chose de particulièrement exceptionnel – et nous nous posâmes dans un coin plutôt tranquille du bord de la Tamise afin que nous puissions discuter tranquillement, et pour moi de manger.

- Jusqu'à ce que vous me foutiez dehors ? répondit-elle alors à la question que je venais de poser par curiosité, mais aussi par politesse dans le but de faire la conversation. Je retournerai pas là-bas, continua-t-elle ensuite à m’expliquer sa venue sur le territoire anglais. Je voulais mettre le plus de distance possible entre eux et moi. En réussissant quand même à me faire un minimum comprendre, et à part en espagnol, merci les parents, je risque pas trop de communiquer si je pars pas sur un pays anglophone. Mais pour l'instant, je suis qu'une simple touriste. Avec tout ce qui va bien, l'hôtel près de Victoria, le plan pourri et les bus rouges pour se déplacer. Si je trouve pas un moyen d'avoir un visa permanent, je suppose qu'il faudra que je parte, mais... plus jamais là-bas. Je trouverai bien un autre pays en attendant, au pire. Enfin je suppose. D'ici là, vous allez devoir supporter mon accent cul-terreux, tenta-t-elle de plaisanter. Même quand je mettrai les pieds dans les maisons de Shakespeare, dis donc. Tu crois qu'on va me jeter des cailloux ?

- Les Anglais sont pas comme ça, me sentis-je obligé de préciser, en m’excluant étrangement de ces « Anglais » dont je faisais pourtant partie. Et je remarquai d’ailleurs avec une certaine désolation que j’avais repris un accent tout ce qu’il y avait de plus américain, ce qui me détachait encore plus de cette population parmi laquelle j’avais pourtant grandi. Mais, si tu parles espagnol, pourquoi t’as pas migré au Mexique ? Il y fait beaucoup plus chaud et c’est surtout beaucoup moins loin. En plus, je paris qu’il y a moins de problème pour obtenir un visa permanent.
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() message posté Dim 2 Nov 2014 - 11:34 par Sharona K. García-Brown
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Mardi 21.10.2014 • Westminster
« Bon app'. »

Je me suis assise, donc, à côté de lui, mon plan entre nous et le regard plongé vers la Tamise. Jusqu'à quand je pourrai rester, en réalité ? J'en sais absolument rien. Toute la vie, peut-être. Mais disons que c'est pas que entre mes mains et qu'un paquet de détails techniques restent à régler. Ce qui me fout clairement la trouille, ouais, mais pour l'instant j'occulte. Je viens d'arriver, je me fais un peu plaisir en faisant ma touriste et là, je viens de retrouver une des rares personnes qui comptent pour moi, tâchons d'en profiter, hein ?

C'est marrant, parce qu'à l'entendre parler, je me rends compte qu'il reprend l'accent de chez nous... enfin de chez moi. Alors que je jurerai qu'il avait celui d'ici, quand je lui ai sauté dessus.

« Les Anglais sont pas comme ça.
- Bon point pour eux. Et pour moi aussi. J'ai eu ma dose... »


Hum... Non, j'ai pas envie de m'étendre non plus sur ce que j'entends par là, mais c'est pas comme s'il pouvait pas imaginer en partie ce que je peux sous-entendre. Les centres de guérison à la con, les discriminations et les mises à l'écart au lycée. Ouais... Ca va que la lapidation en place publique est plus vraiment à la mode, sinon je sais pas si je serais encore là.

« - Mais, si tu parles espagnol, pourquoi t’as pas migré au Mexique ? Il y fait beaucoup plus chaud et c’est surtout beaucoup moins loin. En plus, je parie qu’il y a moins de problème pour obtenir un visa permanent.
- That's the point. C'est beaucoup trop près. Je suis sûre qu'ils viendraient me chercher. Je suis sûre qu'ils trouveraient un moyen de payer des gens pour me ramener. Bon je sais pas s'ils y arriveraient pas ici quand même mais... »


Les genoux relevés, les bras enroulés autour, j'ai posé ma tête dessus, sans quitter l'eau, plus bas, des yeux.

« Je sais pas. C'est le premier endroit qui m'est passé par la tête. J'ai toujours rêvé de voir des comédies musicales ici... »

Enfin en réalité, à la base, je voulais jouer dans une comédie musicale, enfin surtout danser, mais c'est plus vraiment possible en fait alors... Au moins aller voir Wicked, déjà, ça sera un petit bout de mon rêve, quoi. Et puis y a le reste.

« ...et puis le Globe Theater, et la maison de Shakespeare, et Baker Street... Alors tant qu'à partir, je suppose que plus ou moins inconsciemment, j'en ai profité. »

J'ai penché la tête sur le côté pour le regarder.

« Et pour la peine, je tombe sur toi, et ça me fait super plaisir, alors c'est tout bénéf'. »

Parce que oui, donc, moi je suis heureuse de le retrouver. Je vois bien que c'est pas l'euphorie générale chez lui, mais je me dis que si vraiment, ça le faisait profondément chier que je lui cause, on serait pas là sur les berges assis l'un à côté de l'autre. Je sais pas combien de fois je me suis demandé comment ça aurait fini, s'il n'était pas intervenu, cette fois-là. Des centaines, peut-être. Plus ? J'en sais rien. Je sais juste que j'ai jamais oublié ça, et que les années d'après, où je me suis encore retrouvée là-bas, je passais mon temps à me battre avec tout le monde, dès qu'on m'approchait de trop près, parce que je flippais à l'idée qu'on me touche encore. A vrai dire, y a peu de gens dont je serais capable de supporter le contact aujourd'hui encore, et mon poing a toujours tendance à partir assez vite si on essaie quand même. J'ai pas l'air solide, c'est vrai, mais je reste une boule de nerfs, et y a un certain nombre de petits malins qui l'ont appris à leur dépens. Alors oui, là, c'est un petit moment de bonheur pour moi. Y en a pas tant que ça dans ma petite vie, alors je le savoure tant que je peux.
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() message posté Lun 3 Nov 2014 - 13:56 par Invité
- Bon point pour eux, commenta-t-elle presque rassurée que je lui confirme ce point. Et pour moi aussi. J'ai eu ma dose...

Et elle n’avait pas besoin de m’expliquer en détail ce qu’elle voulait dire par là pour que je comprenne parfaitement où elle voulait en venir. Mais s’il était vrai que les Anglais étaient beaucoup moins bornés et intolérants que pouvait l’être toute la population texane réunie, il y avait tout de même encore et toujours des exceptions. Il ne fallait donc pas vraiment à ce qu’elle s’attende à être accueillie à bras ouverts n’importe où et par n’importe quelle personne qu’elle pouvait rencontrer dans la rue – surtout qu’en plus, nous étions réputés pour nous montrer beaucoup moins chaleureux que les Américains (et dans ce cas-ci, je n’avais aucun mal à m’inclure dedans puisque je devais très certainement l’Anglais le moins chaleureux du Royaume-Uni…).

- That's the point. C'est beaucoup trop près, m’expliqua-t-elle ensuite pourquoi elle avait choisi l’Angleterre et pas l’un des nombreux pays de l’Amérique du Sud où l’on parlait espagnol. Je suis sûre qu'ils viendraient me chercher. Je suis sûre qu'ils trouveraient un moyen de payer des gens pour me ramener. Bon je sais pas s'ils y arriveraient pas ici quand même mais... finit-elle par dire, comme un commentaire qu’elle se faisait à elle-même plutôt qu’à moi directement. Et je ne savais absolument rien concernant ses parents (ou le peu qu’elle avait sûrement dû m’en dire à l’époque, mais dont je ne me souvenais plus à présent), mais ils avaient l’air d’être de vrais psychopathes s’ils étaient prêts à payer des gens (forcément de mauvais augure s’ils étaient du genre à accepter ce type de marché) pour la ramener auprès d’eux… Et puis, n’était-elle pas majeure depuis le temps ? Je sais pas. C'est le premier endroit qui m'est passé par la tête. J'ai toujours rêvé de voir des comédies musicales ici... et puis le Globe Theater, et la maison de Shakespeare, et Baker Street... énuméra-t-elle sur un ton presque rêveur – mais elle allait très certainement vite déchanter une fois qu’elle verrait réellement tout cela. Baker Street n’était qu’une grande rue vide où le supposé appartement de Sherlock Holmes se situait et que l’on pouvait également visiter sans grand intérêt, le Globe Theatre n’était qu’un vieux théâtre en bois beaucoup trop cher pour ce que c’était vraiment et la maison de Shakespeare n’était même pas située à Londres, mais à Startford-upon-Avon dans le comté de Warwickshire entre Birmingham et Oxford (plus près de Birmingham, tout de même). Alors tant qu'à partir, je suppose que plus ou moins inconsciemment, j'en ai profité.

- La maison de Shakespeare, c’est pas à Londres, mais à Stratford, me sentis-je obligé de préciser inutilement, parce que habiter à Londres ne l’empêcherait pas d’aller dans la ville de Stratford pour la visiter.

- Et pour la peine, je tombe sur toi, et ça me fait super plaisir, alors c'est tout bénéf'.

- Eh bien… Merci, dis-je un peu maladroitement, ne sachant absolument pas quoi répondre à ça. Et alors, t’as pris quel visa, en attendant ? demandai-je tout de même curieux de savoir combien de temps elle pouvait rester ici. Six mois ou un an ? C’est dommage que tu sois pas étudiante, tu pourrais rester le temps de tes études. Et tu comptes habiter où d’ailleurs ? A l’hôtel ? Ça va vite te revenir cher tout ça ! Surtout que Londres, c’est pas la ville la moins chère du pays…
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Sharona K. García-Brown
Sharona K. García-Brown
I walk this empty street on the boulevard of broken dreams.
I must be dreaming... ♐ Tyler Tumblr_m56e4jfG8D1rxcvqpo1_500
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() message posté Jeu 6 Nov 2014 - 20:36 par Sharona K. García-Brown
I must be dreaming


ft. Tyler J. Lewis && Sharona K. Garcia-Brown
Mardi 21.10.2014 • Westminster
Des exceptions, il y en a partout. Des gens cons et intolérants, pareil. Mais si c'est pas à tous les coins de rue, ça me va déjà pas mal. En Amérique du Sud, je suis pas sûre que je me serais retrouvée moins cataloguée si j'avais fini par sortir avec une fille. M'enfin j'ai toujours pas vraiment l'intention de sortir avec qui que ce soit, et c'est pas écrit sur mon front que j'ai déjà embrassé une fille. C'est juste que... Plus ou moins consciemment, j'imagine que je me dis qu'on n'est jamais trop prudent.

Et puis, donc, il y a plein de choses que je voulais voir, au moins une fois, ici. Alors certes, faire ma touriste, ça durera pas indéfiniment, mais pour l'instant, ça me va. Et après bah... Advienne que pourra. J'ai pas trop envie d'y réfléchir pour l'instant, il m'est pas encore arrivé trop de merdes, j'ai bien l'intention de profiter encore un peu de cette période somme toute calme pour moi.

« La maison de Shakespeare, c’est pas à Londres, mais à Stratford
- Certes. Mais rien ne m'empêche de faire le voyage. C'est comme les studios Harry Potter, je pourrais toujours faire le déplacement à un moment... Enfin je verrai. »


Pour l'instant, ce que je vois, c'est que lui, il est là, à côté de moi, et sincèrement, avoir un point d'ancrage, même minime, c'est... un profond soulagement. Je vais clairement pas le saoûler tous les jours, c'est pas mon genre, et d'ailleurs, je lui demande rien, je suis juste contente de le voir. Ce qui a l'air d'un peu le perturber, d'ailleurs...

« Eh bien… Merci. »

Je sais pas si ça mérite vraiment des remerciements mais enfin... C'est sincère, toujours, mais j'ai pas trop l'habitude de mentir, certainement pas sur ce genre de choses. J'ai plus tendance à être franche comme un coup de poing dans la gueule... et ça m'a parfois attiré des ennuis.

« Et alors, t’as pris quel visa, en attendant ? Six mois ou un an ? C’est dommage que tu sois pas étudiante, tu pourrais rester le temps de tes études. Et tu comptes habiter où d’ailleurs ? A l’hôtel ? Ça va vite te revenir cher tout ça ! Surtout que Londres, c’est pas la ville la moins chère du pays…
- Ouais j'ai vu. Pour le coût de l'hôtel et pour le visa. Mais je fais avec. J'ai encore un peu de thunes de côté, et je vais bien trouver un job quelque part ensuite. Je me suis juste laissé quelques jours à faire ma touriste, et je m'y mets sérieusement ensuite. J'aurais bien pris un visa plus long si ça avait existé mais bon... Enfin... Autrement qu'en étant obligée de retourner faire acte de présence à la fac quoi... »


Parce que si j'avais dû retourner dans un milieu scolaire, j'aurais préféré que ça soit une école de comédie musicale, ou de ballet, mais comme je peux plus vraiment danser à plein temps...

« Mon hôtel, il est tenu par des hindous. Et relativement correct vu son prix. J'en ai vu un sur le net un tout petit peu moins cher, il m'inspirait pas confiance, et pour le coup je suis passée voir par curiosité ce matin... Bah la vache, je regrette pas mon choix... Y avait un couple qui râlait à l'entrée que leur douche coulait sur la moquette de la chambre et qu'ils avaient pour seule ouverture un espèce de soupirail sur la cour... Vu le prix, c'est trop abusé... »

Et comme je suis un peu une râleuse bah voilà, la machine est lancée...
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Anonymous
Invité
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() message posté Mer 12 Nov 2014 - 1:01 par Invité
- Ouais j'ai vu. Pour le coût de l'hôtel et pour le visa. Mais je fais avec. J'ai encore un peu de thunes de côté, et je vais bien trouver un job quelque part ensuite, répondit-elle de manière on-ne-peut-plus optimiste, ce qui était tout le contraire de moi. Surtout que ce n’était absolument pas la bonne période pour chercher – ou plutôt, trouver – du boulot, à moins qu’elle ne cherche rien de particulier (juste de quoi payer son « loyer », si on pouvait appeler ça comme ça) et était prête à accepter un peu tout et n’importe quoi… Je me suis juste laissé quelques jours à faire ma touriste, et je m'y mets sérieusement ensuite. J'aurais bien pris un visa plus long si ça avait existé mais bon... Enfin... Autrement qu'en étant obligée de retourner faire acte de présence à la fac quoi...

- Tu peux toujours faire un mariage blanc, proposai-je sur un ton peut-être un peu trop sérieux, avant de croquer vivement dans mon sandwich qui était déjà bien entamé. Après tout, c’était une solution comme une autre – un peu plus désespérée, certes, mais une solution quand même. Par contre, j’avais peut-être lancé l’idée, mais il était hors de question que je me porte volontaire pour ce faux mariage si elle venait réellement à penser à cette solution à l’approche de l’expiration de son visa. Je n’étais déjà pas pour le mariage en général, ce n’était donc pas pour me faire passer la bague au doigt, et surtout pas par une femme – même si cela n’avait rien de réel. Je préférais qu’elle se fasse expulser du pays plutôt que de voir ce jour arriver. Surtout qu’elle ne retournerait pas dans un pays pauvre, dévasté par la guerre ou je-ne-savais-quoi d’autres ! Elle retournerait juste aux Etats-Unis – il y avait pire, même pour un pays rempli de cons…

- Mon hôtel, il est tenu par des hindous. Et relativement correct vu son prix, continua-t-elle ses explications, en répondant à ma question en rapport avec le logement. J'en ai vu un sur le net un tout petit peu moins cher, il m'inspirait pas confiance, et pour le coup je suis passée voir par curiosité ce matin... Bah la vache, je regrette pas mon choix... Y avait un couple qui râlait à l'entrée que leur douche coulait sur la moquette de la chambre et qu'ils avaient pour seule ouverture un espèce de soupirail sur la cour... Vu le prix, c'est trop abusé...

- C’est mieux que de dormir sous les ponts, constatai-je simplement, avant de croquer une nouvelle fois dans mon sandwich. M’enfin, si t’es bien à Bollywood… D’ailleurs, ils ont pas un fils Anglais avec qui tu pourrais faire ton mariage blanc ? plaisantai-je avec un petit rire légèrement moqueur. Dans un mois, je vais te retrouver avec un sari et un point rouge sur le front, comme toutes les indiennes qu’on peut voir dans les reportages à la télé. D’ici à ce que tu danses dans un de leur films, y’a pas loin !
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