(colam) i'm feeling better since you know me, i was a lonely soul but that's the old me.

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« Bower à Central, rien à signaler sur Notting Hill, je décroche pour ce soir. » Un feu rouge lui permis de remettre en place le talkie walkie qui se mit à grésiller de manière infernal. Agacée, et après deux tentatives pour réparer cette machine, Sam finit par jeter les piles sur le siège passager. Elle ne s’était jamais plainte des nuits de gardes que la police réservait à ses recrues, mais il n’y avait rien de pire qu’une soirée d’octobre ennuyeuse comme celle-là. Il faisait trop froid pour que les rues du quartier soient bondées, et lorsqu’avait sonné une heure, le calme plat régnait dans les rues sombres de la capitale. Sam errait en quête d’un éventuel braquage ou d’une bagarre devant un bar. Mais rien ne venait. Elle tournait en rond depuis déjà trois heures, et mêmes si la radio passait de bonne chanson, les gardes solitaires n’avaient rien de sensationnelles. Elle était montée en voiture avec son café à moitié froid et fonctionnait comme un robot, le regard aussi vide que celui d’un poisson. Elle détestait le mois d’octobre en semaine. Il n’y avait plus autant de touristes, et les habitants étaient vite découragés par la chute de degrés annoncée à la télévision. Après trois heures de promenade, Samantha avait décidé de terminer sa journée. Elle s’apprêtait à prendre le chemin qui la mènerait droit à son appartement lorsqu’elle passa devant un bar qui semblait accueillir encore des âmes courageuses. Elle s’arrêta devant et baissa sa vitre, des échos de rires lui parvenant au loin. Ce n’était pas sérieux. Elle avait promis à Rory de ne pas trainer. Sa colocataire était adorable, pleine d’inquiétudes et d’attentions pour elle. Mais c’était aussi ce qui poussait Sam à se garer quelques mètres plus loin et de troquer sa veste de police contre son blouson de civile. Elle n’avait aucune envie de rentrer et de se retrouver seule en tête à tête avec les murs de sa chambre. Et elle avait encore moins envie d’être seule dans sa chambre à finir la bouteille de tequila de la veille, car elle savait que c’était ainsi que sa journée se terminerait. Aller boire quelques verres dans un bar bondé lui semblait déjà plus réconfortant. Elle fermait sa voiture en s’éloignant et entra dans ce bar où elle n’avait encore jamais mis les pieds. Sam n’avait jamais été du genre à se rendre seule dans un bar, à s’asseoir au comptoir avant de commander un verre, puis un autre. Pourtant, cela s’était répété plusieurs fois dans la semaine. Elle prenait généralement deux ou trois verres avant de reprendre la route et de se glisser dans l’appartement en espérant ne pas croiser le regard réprobateur de ses colocataires. Un peu comme une adolescente. C’était la pensée qui traversait son esprit alors qu’elle prenait place au comptoir en adressant un beau sourire au barman. « Tequila, s’il vous plait. » Elle enlevait sa veste et accueillit avec joie le verre que lui tendait l’homme qui devait sûrement s’appeler Joe ou Carl. Les barman s’appelaient toujours Joe ou Carl. Elle prenait une première gorgée qui lui arracha un rictus alors que le liquide lui brûlait la gorge. La tequila était devenu sa meilleure amie depuis que le couple qu’elle formait avec Julian appartenait au passé. Elle trainait derrière elle les débris de leur histoire, et sombrer quelques soirs dans l’insouciance de l’alcool semblait adoucir sa peine. Même si ce n’était qu’en surface. Son regard était rivé dans le fond de son verre, comme si elle pouvait y lire quelque chose qui donnerait un nouveau sens à sa vie, lorsque le barman s’adressa à la personne qui venait de prendre place à ses côtés. Ce qu’elle pouvait lire dans la tequila était bien trop intéressant pour qu’elle ne relève la tête.

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« Malia, je comptais venir en janvier. » J'entendais un long soupire, suivi de son silence pour quelques secondes. « C'est aussi ce que t'as dit en août. Débrouille toi pour avoir congé, je serai là pour noël. Je te laisse, ma pause est terminée. Je t'aime. » Je raccrochais, laissant mon portable retomber lamentablement sur le fauteuil. La famille me manquait terriblement et j'avais sincèrement dans mes plans d'aller les retrouver deux semaines en janvier, histoire de revoir tout le monde mais aussi de m'accorder deux semaines d'été en plein hiver londonien. Sydney me manquait presque autant qu'eux mais le fait est que ma vie était ici à présent. Que je ne m'imaginais pas la quitter, pour rien au monde. Le fait d'avoir ma petite sœur " à la maison" pour les fêtes m'enchantais et en même temps, j'aurais aimé qu'il ne s'agisse pas que de nous deux. Elle abandonnait littéralement les parents et les connaissant, ils n'allaient pas apprécier ces semaines en amoureux et seraient plutôt en déprime de ne pas avoir " les enfants " avec eux pour noël. Sortant de mes pensées, mon regard se portait sur l'horloge avec lassitude. Je n'étais pas en service aujourd'hui mais je n'avais aucune envie de dormir, suite à une semaine complète en service de nuit. L'appartement était tristement calme et vide - en même temps, vu l'heure... - et je n'avais aucun nom en tête, personne à déranger si tard, ou tôt selon la manière de voir les choses. J'enfilais rapidement ma veste en cuir et finissait par sortir et prendre la route de Nothing Hill à pieds. Marcher allait sans doute puiser un peu dans mes réserves d'énergie, me fatiguer et surtout m'empêcherait de reprendre la voiture après quelques verres. Ne manquerait plus que je me retrouve à faire de la lèche à un collègue pour qu'il m'oublie. Un stop par le McDo plus tard, je reprenais ma route avant d'enfin trouver un peu d'animation, près de vingt minutes plus tard. J'en venais à me demander pourquoi je n'avais pas directement pris le chemin vers Leicester Square qui était animé en toute heure... Peut-être trop animé en fait. Avec des gens ivres partout. Pénétrant dans le pub, je me dirigeais directement au bar pour commander une Fosters, me tournant, non sans un petit sourire, vers la jeune femme à côté de moi. Je l'avais repérée il y a quelques secondes déjà, sa présence ayant choisi pour moi l'endroit ou j'allais me poser. « N'en enchaîne pas trop ou je me verrai dans l'obligation de prendre tes clés de voiture. » Je mentionnais avec un léger sourire - ça pouvait toujours aider à ne pas se prendre une baffe. Concrètement je n'étais pas en service, cela ne m'empêchait pas de veiller à la sécurité d'une collègue. Il ne fallait pas avoir fait un master en psychologie pour se rendre compte que Sam n'était pas au mieux de sa forme et que ce verre serait très probablement le premier d'une longue série. Si en général je n'étais pas du genre à me mêler de la vie des autres, je ne me voyais pas me contenter de cette remarque pour disparaître ensuite et la laisser misérable, seule, dans un bar. J'exagérais à peine. « Ta garde a du être passionnante pour que tu la finisse ici... » Ironie, bonjour. Le fait est que j'avais en un sens envie de lui donner le sourire, même un tout petit, mais sans la déranger, hors j'étais certain que seule ma présence l'agaçait au plus au point.

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Sam n'avait jamais été du genre à trainer seule dans un bar le soir, en tête à tête avec sa conscience. Elle n'avait jamais souhaité devenir cette personne. Enfant, elle s'imaginait à la tête d'un royaume, adolescente, elle ne voulait qu'avoir des parents, et jeune adulte, elle avait seulement voulu une vie tranquille. Elle ne voulait pas des paillettes ni de la gloire. Elle tirait son sourire des moments passés avec sa soeur, même si avec le temps, ils avaient finis par seulement tournés autour de sa maladie. Elle avait oublié l'être derrière les dialyses. Et il avait fallu qu'elle se retrouve seule dans un bar le soir pour s'en rendre compte. Chaque soirée passé dans ces endroits semblaient lui apprendre une nouvelle erreur qu'elle avait pu faire dans sa vie. A ce rythme-là, elle finirait sa vie ici, avec d'innombrables erreurs sur ses frêles épaules. Elle aurait pu en décider autrement, se lever, balancer toutes ces erreurs d'un revers de la main, sortir d'ici et prendre un nouveau départ. Le prochain train pour une toute nouvelle vie. Mais ses démons la retenaient ici, à cet endroit précis, à ce comptoir, devant ce verre encore plein. Les sourcils froncés, elle cogitait encore et encore jusqu'à ce qu'une voix la tire de ses pensées. « N'en enchaîne pas trop ou je me verrai dans l'obligation de prendre tes clés de voiture. » Elle tenta de se convaincre qu'on ne s'adressait pas à elle, mais en relevant la tête, son regard tomba sur un visage qui ne lui était pas inconnu. Colin Hemsworth. Ils avaient bossé ensemble sur quelques affaires. Un collègue exemplaire. Elle était sûre qu'il finirait comme policier du mois, il était apprécié du commissariat. Elle se rappelait avoir ressentie une pointe de jalousie en constatant que même son oncle Bob, leur supérieur, l'adorait. Et en croisant son sourire, Sam ne put que se dire que cet homme méritait toutes ces louanges. Il n'était pas obligé de venir vers elle, il aurait pu prendre son verre et partir sans demander son reste. Mais non, il venait avec ce sourire censé remonter le moral de toute personne normalement constituée. « J’ai déjà donné mes clés à Carl, alors… » Elle lui offrait un petit sourire tout en pointant le barman du doigt qui lança un petit signe de main dans leur direction avant de se reconcentrer sur une commande. Sam avait beau être dans une mauvaise passe, elle n’oubliait pas que son malheur ne devait pas influencer la sécurité des autres. Elle était peut-être flic depuis trop longtemps. « Ta garde a du être passionnante pour que tu la finisse ici... » Elle se força à sourire plus largement alors qu’elle portait son verre à ses lèvres. Elle remarqua qu’il ne lui arrivait jamais de discuter avec ses collègues. Sam n’était pas une bavarde, et Colin était sûrement le seul collègue qu’elle avait croisé hors du travail. Elle acquiesçait doucement avant de lui refaire face. « La routine, un quartier très chaud notting hill, tu t’en doutes. » Elle ne voyait pas ce qui la poussait à faire dans l’ironique, mais c’était toujours plus agréable que de ruminer seule dans son coin. « Et toi alors ? Qu’est-ce qui pousserait le célèbre agent Hemsworth à venir trainer ici en solitaire ? » Elle surdosait son intérêt, alors que la réponse pouvait être aussi simple que complexe. Beaucoup de gens venaient boire un verre ici. Des gens seuls. Mais Colin n’avait pas la tête des âmes en peine qui erraient dans ce genre d’endroits, ou alors il cachait son jeu à merveille. Et ça ne le rendait que plus intéressant à ses yeux.

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Je ne sais pas trop ce qui m'avait poussé à aller la voir, sachant que j'allais très vite ne rien trouver à lui dire. C'était un fait, je pouvais être doué dans bien des domaines, mais la conversation n'en faisait pas vraiment partie... Pas quand j'étais en présence de parfaits inconnus ou de connaissances. J'avais tendance à me contenter de répondre aux questions qu'on me posait et à les retourner poliment sans me montrer curieux à mon tour en enchaînant sur d'autres. C'était pratiquement un comble sachant que mon job revenait la plupart du temps à enquêter et questionner, mais le Colin civil et celui en uniforme n'avait pas grand chose en commun. J'étais sociable, mais pas trop. « J’ai déjà donné mes clés à Carl, alors… »  Je me tournais vers le barman qu'elle me désignait d'un signe de tête et lui adressait un signe de main en guise de remerciements. Qu'il aie décidé de prendre ses clés ou qu'elle le lui ai donné n'avait pas grand importance, le fait est qu'ils étaient responsables et que j'étais assez reconnaissant qu'il se préoccupe des clients. Si tous les pubs pouvaient en faire autant, on aurait bien moins de soucis... et nos shfts seraient d'un ennui total, certes. « La routine, un quartier très chaud notting hill, tu t’en doutes. » Je levais les yeux au ciel dans un sourire, portant ma bière à mes lèvres en même temps. C'est certain que niveau travail, il n'y avait pas des tonnes d'interventions par ici... contrairement à Camden ou Whitechapel, par exemple... C'était joli, calme, paisible... ennuyant.  « Et toi alors ? Qu’est-ce qui pousserait le célèbre agent Hemsworth à venir trainer ici en solitaire ? » Je grimaçais sans le vouloir face à ses spéculations : je n'avais rien d'un grand agent. J'aimais mon boulot, je faisais de mon mieux et était pas mal apprécié, ce qui ne faisait pas de moi la star du commissariat pour autant. Pas que je sache. « Mon horloge corporelle est réglée sur les shifts de nuit. » Bref, je n'arrive tout simplement pas à dormir. Je bois de nouvelles gorgées tout en analysant la foule autour de nous... Rien de passionnant. Rien qui ne donne envie de rester là des heures durant, ce qui clairement indique qu'il y a beaucoup plus derrière. Que Sam n'est pas juste là pour noyer l'ennui d'un service sans intérêt. Je me pince les lèvres et me retiens de la questionner, ce que tout le monde doit faire et qui est on ne peut plus agaçant. « On fait pitié là... Enfin surtout toi... » Je lui adresse un sourire moqueur et lui épargne les phrases bateau. Une jolie fille comme toi ne devrait pas se trouver seule dans un bar, t'as la vie devant toi. Pas sur que qui que ce soit aie encore envie d'entendre ce genre de conneries.  Je me lève et me penche sur le bar pour réclamer ses clés de voiture, présentant mon badge - car Carl a la présence d'esprit de ne pas donner ses clés au premier gars qui croise sa route. Brave gars. Je ne suis pas en service mais who cares? Je l'ai, autant qu'il me soit utile. Ma main se referme sur celles-ci et je les plonge dans ma poche, me tournant à nouveau vers mademoiselle Oswald-Bower. « Ça te dit un tour à moto? Promis, j'évite de nous tuer ce soir... » Je lui tends la main et attend sagement qu'elle prenne sa décision. Qu'elle se rassure, on ne pourra pas monter à 120 à moins de quitter Londres, ce qui ne fait pas partie de mes plans... J'ai tendance à prôner la vitesse et le danger dés que je me sens au plus bas. C'est une manière comme une autre de retrouver un peu d'adrénaline dans ma vie. En plus d'accepter ma proposition, il faut qu'elle me laisse conduire sa voiture pour récupérer la moto, je songe. « Je n'ai rien bu avant, commissaire. » Je souris et désigne ma bière à moitié pleine encore. Sait-on jamais que cette précision l'aide à prendre sa décision, même si ça fait de moi le gars qui insiste. Au mieux elle me suit et retrouve un tant soit peu le sourire, au pire, elle me renvoi chez moi et je m'en remettrai.

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Samantha n'était pas une collègue sympathique. Elle ne trainait pas à la machine à café, se foutait royalement des week-ends de son partenaire, et les seules fois où une conversation avec elle était possible, c'était seulement pour parler d'une affaire. Elle n'était pas très causante, sans être pour autant désagréable. Elle faisait son job en somme, et rien d'autre. Son contrat ne mentionnait pas une compétence particulière en communication, alors elle ne se forçait pas. Et puis Colin Hemsworth avait débarqué. Ils ne s'étaient jamais vraiment parlé auparavant, ça n'avait pas l'air d'être son genre non plus. Ils partageaient au moins ça. Elle ne savait pas quelle raison mystérieuse l'avait amené à venir lui parler. Sûrement la pitié, ou juste l'ennui. Après tout, ce n'était pas tous les jours qu'on croisait un collègue 'dans la vraie vie'. Une vie en dehors du commissariat. Elle n'était pas vraiment sûre d'en avoir une elle-même. Elle enchainait les journées de travail sans broncher, prenait toutes les heures supplémentaires proposées et rentrait seulement quand la fatigue pesait trop fort sur ses épaules. Elle n'avait pas vraiment de vraie vie, juste une vie, une succession de journées qui n'avaient aucun sens mais qu'elle accomplissait avec une ferveur incroyable. C'était sûrement ce qui était le plus triste. « Mon horloge corporelle est réglée sur les shifts de nuit. » Au moins elle n'était pas la seule à avoir perdu le sommeil. Ce n'était pas la première fois qu'elle croisait un policier incapable de s'endormir paisiblement le soir. Beaucoup était concerné, sans doute en proie aux images vues dans la journée. C'aurait pu être le cas de Sam, des choses l'avaient perturbées, mais d'autres choses hantaient ses pensées lorsqu'elle se retrouvait en tête à tête avec le plafond de sa chambre. « C’est sûrement pour cette raison qu’on se croise peu. » Sur ces mots, elle prit une gorgée de son verre, pensant qu’entre temps Colin serait parti. Après tout, il avait fait sa BA. Il avait aperçu une de ses collègues dans un bar, lui avait demandé ses clés et avait vérifié qu’elle n’avait pas l’intention de faire de grosses folies ce soir. Il pouvait s’en aller. Elle reposa son verre et constata que visiblement, il n’était pas décidé à s’en aller. Pas que sa présence l’irritait, mais sa situation actuelle n’offrait pas une très belle image de sa personne. Elle voulait limiter la casse. « On fait pitié là... Enfin surtout toi... » Un autre soir, elle lui aurait sûrement lancer un regard noir. Un autre soir, elle aurait pris un air indigné, lui qui ne se gênait pas alors qu’ils se connaissaient à peine. Mais au lieu de cela, un fin sourire se dessiner sur les lèvres de la jeune femme alors qu’elle regardait autour d’elle. C’était un bar comme un autre, banal, dépourvu d’excitation quelconque. Et elle était là, seule à boire avec elle-même. Elle faisait pitié, il n’avait pas tord. Et il osait le lui dire. La plupart de ceux qui côtoyaient Sam savaient qu'elle n'était pas le genre de fille à qui on tenait tête. Mais elle aimait bien ça. Elle haussa les épaules avant de reprendre son verre et de poser ses yeux sur lui. « Le regard des autres ne m’a jamais dérangé. » Un instant plus tard, il dressait son insigne de policier à Carl. Le pauvre n’était pas gâté ce soir. Il lui demanda ses propres clés, et Sam fronça les sourcils. Quoi, il comptait lui voler sa voiture ? Il n’en avait pas une ? Et surtout, il pensait qu’elle le laisserait faire ? Elle se préparait à protester lorsqu’il lui coupa la parole. « Ça te dit un tour à moto? Promis, j'évite de nous tuer ce soir... » Elle regarda fixement la main qu’il lui tendait, n’étant pas certaine d’avoir compris. Il voulait faire un tour de moto avec elle ? Quelque chose ne tournait pas rond chez Hemsworth. Elle resta un moment ainsi, et il dû voir l’air peu rassurée qu’elle affichait tout en fixant sa main. « Je n'ai rien bu avant, commissaire. » Comme si elle était un exemple de sobriété. Elle finit par retrouver un semblant de vie et plissa les yeux pour vérifier qu’il était bien sérieux. Après tout, qu’avait-elle de mieux à faire ? Rester dans ce bar jusqu’au matin pour finir dans son canapé le lendemain sans avoir été capable d’arriver jusqu’à son lit ? L’idée ne la tentait pas plus que ça. Elle ne connaissait pas bien Hemsworth, mais s’il était dans la police, c’est qu’il n’était pas un fou dangereux. Ou alors il cachait bien son jeu. Elle finit par poser sa main sur la sienne, un air soupçonneux toujours collé au visage. « J’espère que tu sais ce que tu fais Hemsworth. » Elle descendait de son tabouret pour enfiler son manteau. Elle fit un geste rapide à Carl accompagné d’un sourire en laissant un billet sur le comptoir. Elle suivit Colin jusqu’à la sortie et l’air frais fouetta sa chevelure qui voguait au gré du vent. Soudain, sa confiance en elle s’évapora alors qu’elle reprenait ses esprits. Ils partaient faire un tour de moto. Elle dû blêmir un instant, arrêtée net derrière son collègue. « J’ai une confession à te faire Hemsworth. Je ne suis jamais montée sur un engin pareil. » Elle ne savait même pas comment qualifier une moto. Un ‘engin’, ça montrait bien le niveau qu’elle avait dans ce domaine. Elle avait toujours interdit Lexie de monter sur un deux roues, alors elle avait suivi ses propres ordres, pour montrer l’exemple. Elle s’était privée de pas mal de choses. Mais Sam n’était pas du genre à baisser les bras. Malgré son appréhension, elle n’avait pas envie de faillir devant Colin. Sûrement pour les ragots qui traineraient à son sujet par la suite.