(✰) message posté Dim 14 Déc 2014 - 19:15 par Invité
friday, february 17th 2012, 6.21pm;; maybe the wolf is in love with the moon, and each month it cries for a love it will never touch. - i didn’t fall in love with you. i walked into love with you, with my eyes wide open, choosing to take every step along the way. i do believe in fate and destiny, but i also believe we are only fated to do the things that we’d choose anyway. ✻✻✻ Un sourire décorait mes lèvres sans que je ne parvienne à le faire disparaître, illuminant mon regard et mon visage d’un éclat de bonheur euphorique mais éphémère. Mes traits étaient tirés par la fatigue, mais je n’y pensais pas. Je demeurais persuadée que les nuits blanches que j’avais fait ces deux derniers jours, afin de terminer mes projets en avance, avaient valu la peine. Qu’elles seraient récompensées d’une manière ou d’une autre, simplement lorsque je verrais son visage, simplement lorsqu’il me prendrait dans ses bras. Mon pas était pressé et rapide, assuré et décidé. Je n’avais pas eu d’autres choix que de remonter les longues rues de Liverpool à pieds depuis la gare, mon sac sur les épaules, mais je ne m’en fichais. Je m’en fichais éperdument. Les économies que j’avais réussi à mettre de côté lors de Noël étaient toutes parties dans l’aller-retour en train que j’avais acheté à la dernière minute, et il ne m’était pas resté suffisamment de livres sterling pour que je puisse songer à prendre le taxi, voire même le bus. Mes jambes protestaient à chacun de mes pas vifs, mais j’ignorai les lamentations de mes muscles avec superbe, ne m’attachant pas aux douleurs physique que je faisais endurer à mon corps. J’étais entrainée. Entrainée par les séances de musculature que je faisais. Entrainée par les longues courses à pieds que je m’infligeais. Mon esprit ne se focalisait sur les secondes qui défilaient, sur le temps qui me séparait encore de lui. De Julian. Deux minutes. J’estimais le trajet qui me restait à deux minutes, après avoir passé une demi-heure à traverser la moitié de la ville en courant presque. Je reconnaissais les rues et les allées. Les bâtiments et les commerces. Mon sourire était toujours là, encré à mes lèvres, encré à mon humeur si légère, encré à mes pensées allègres. Je traversai un passage piéton sans prendre garde au feu qui m’indiquait de ne pas bouger. Je poussai les limites de mon corps fatigué, me fichant bien de cet épuisement qui se déversait dans mes veines. Il valait la peine d’être ressenti. Il valait la peine d’être enduré. Je finis par arriver dans la résidence universitaire de Julian, me pressant parmi les immeubles pour entrer dans le sien. Les marches des différents étages me semblèrent être un supplice pour mes jambes épuisées mais je les montai deux à deux quand même. Je ne parvenais pas à canaliser toute l’énergie qui m’habitait, à la réfréner dans mes mouvements brusques et mal calculés. Je me retrouvai à trembler face à la serrure de sa porte, les doigts froids et les gestes imprécis. Je m’y repris à plusieurs fois avant de parvenir à pousser la porte d’entrée. Je pénétrai à l’intérieur de son logement étudiant, laissant tomber mes affaires sur le sol. L’endroit était vide. Mon regard se perdit dans la pièce, et j’haussai les épaules avant de me déchausser. Je ne l’avais pas prévenu de ma venue. Je n’avais pas pris la peine de le faire, espérant de tout mon être que cela lui fasse plaisir de me voir débarquer à Liverpool afin que l’on puisse passer deux journées ensemble. Il devait sans doute être à l’université en train de parlementer avec un professeur, ou bien sur les bancs de la bibliothèque en train de rédiger un dernier devoir avant le week-end. J’esquissai un sourire en me rapprochant doucement de sa table de cuisine, où les piles de feuilles et de dossiers semblaient menacer de tomber à chaque instant. Je promenais mon regard dans la pièce, me sentant chez moi sans réellement faire partie des lieux, me sentant à ma place sans réellement y avoir un quelconque droit. Je poussai un doux soupir en prenant mon téléphone entre mes doigts, me mordant distraitement l’ongle de mon annuaire. Je songeai à l’appeler pour lui demander où il se trouvait. Pour lui dire que j’étais là, à attendre. Et je le fis presque. Mais, au lieu de quoi, je m’arrêtai dans mes mouvements en entendant un bruit étouffé provenir de sa chambre à la porte fermée. Je fronçai les sourcils, le cœur ratant un battement, avant de finalement m’en approcher. J’hésitais, la main sur la poignée, avant de finalement l’abaisser sans réellement réfléchir ; je poussai la porte, et mes yeux se perdirent dans la pièce. Je la vis. Je la vis, elle, assise sur lui, tandis qu’ils se trouvaient dans son lit, l’un aussi dénudé que l’autre. Je mis une seconde avant de comprendre. Une seconde avant de sentir mes joues devenir rouge, le sang affluant sous ma peau, mon cœur se perdant dans une course folle. Une seconde à rester là, debout, à les observer avant de me rendre compte que je n’étais pas invisible et que, par ce fait, ils pouvaient également me voir. Une seconde à ressentir la jalousie se répandre dans mon cœur, mêlée de douleur et de surprise. « Oh mon Dieu. » lançai-je malgré moi d’une voix cassée, avant de placer une de mes paumes devant mes yeux. J’eus simplement le temps de croiser le regard de Julian avant de finalement n’entrapercevoir que du noir. « Désolée. Désolée. Désolée. » répétai-je avant de refermer la porte dans un claquement sec, les laissant à leurs ébats, tournant les talons aussi vite que mon corps ne me l’autorisait. Mes joues étaient en feu. Mon esprit, quant à lui, s’était perdu quelque part dans l’instant de vide qui m’avait habité. Je me mordis l’intérieur de la joue avec violence, me perdant dans mes mouvements, la panique se déversant dans mes veines. Cela était de ma faute. De ma faute. De ma faute. Je ne l’avais pas prévenu avant d’arriver en pensant qu’il serait là en train de m’attendre. Et, contrairement à moi, sa vie continuait lorsque je n’étais pas là. J’attrapais mon sac à terre sans réfléchi, prête à partir. Je savais qu’il fréquentait des filles. Je l’avais toujours su, toujours connu ainsi. Il m’avait raconté certaines de ses aventures et je l’avais écouté avec un sourire aux lèvres, mon cœur pleurant ce meilleur ami qui ne serait jamais mien. Cependant, je n’avais jamais songé qu’être confrontée à la réalité me ferait encore plus de mal. Comme si une part de moi avait cherché à me protéger en atténuant les circonstances. Comme si une part de moi n’avait jamais réellement réalisé ce que sa vie sexuelle impliquait en pratique. En pratique avec les autres filles.
“Darkness comes. In the middle of it, the future looks blank. The temptation to quit is huge. Don't. You are in good company...”✻ Mon cœur battait la chamade, animé par les bassesses de mon désir saugrenu et les divagations de mon esprit malsain. Toute cette situation était risible ; Serena m’avait remarqué pendant notre première séance de littérature française, lors de laquelle je m’étais lancé dans un bras de fer intellectuel avec Mme Bishop, juste pour le plaisir de me faire remarquer au sein de sa classe. C'était un auteur accompli, et une grande femme du monde - Je voulais exister et faire valoir mes talents dans l'espoir vain qu'elle me prenne sous son aile. Il était connu, que chaque année, elle choisissait deux ou trois élèves afin de former un groupe d'étude et de lecture intensive. Serena était une jeune femme intelligente, pétillante et sûre d’elle. Au début je ne voyais en elle, qu'une rivale redoutable, mais au fil du temps son regard fiévreux me promettait des nuits d’éveil mesquines et des délices que je peinais à m’interdire. Comme à chacune de nos rencontres, je me laissais bercer par l’illusion de ma désinvolture. Je ne pensais jamais à Eugenia, comme si visualiser son sourire lumineux pouvait ternir la pureté de son âme d’enfant. Elle me manquait terriblement, les coups de téléphones anodins, les échanges de mails, et les discussions virtuelles n’étaient qu’une déception de plus. Ma vie prenait un tournant différent, je m’élevais peu à peu pour frôler les voussures du ciel et connaitre l’absolution finale. Je voulais réussir si fort, que mon ardeur menaçait de détruire ma raison. Je me penchai en harponnant la jeune rousse, sourire aux lèvres. Nos échanges étaient plongés dans un mutisme délicieux. Je ne parlais pas. Et elle se contentait de toucher mes cicatrices d’un air intrigué. J’étais la panacée d’un mal encore plus grand, me disait-elle avec noblesse, le plus souvent en bisoutant mon profil déformé, ou l’échancrure sur ma clavicule droite. Je frémis en sentant ses baisers s’approfondir et sa bouche entourer ma virilité fragile. Un soupir m’échappa tandis que je me cambrai brusquement au-dessus du lit. Le gout âpre des verres de vin que nous avions englouti durant la nuit emplissait encore ma langue de frénésie et de passions mal contenues. J’étais réduit à mon état le plus sauvage, et certes le plus déplorable. Mes pensées s’évanouissaient dans l’ambiance romantique de la chambre, laissant place à nos halètements mélangés. La fusion de nos corps était bizarre ; je n’arrivais pas à trouver ma place à ses côtés et pourtant elle me promettait des fantaisies tout à fait délectables. Je m’agrippai à ses cheveux avant de fendre sur sa gorge déployée. Je n’entendis ni les pas craquer sur le parquet du couloir, ni la porte s’ouvrir à la volée, seul le visage d’Eugenia me percuta – de plein fouet, comme un éclat de lumière, un rappel à l’ordre. Elle se confondait en excuses tandis que je me redressai d’un bond, rejetant la magnifique vénale qui accompagnait ma solitude.
« Je …» Commençai-je d’une voix brisée, avant de l’abandonner sur le matelas.
A ce moment-là, mes sentiments étaient indescriptibles. Je constatais avec un ébahissement soudain, que la honte n’était pas une sensation fugace et éphémère, mais une marque indélébile, que l’on pouvait, tout comme la tristesse ou la douleur, traîner pendant des décennies. Je plaquai mes mains sur mes mâchoires en retenant une plainte. Ma poitrine était lourde de sensations. Ce n’était pas possible ! La réalité s’unissait à mes pires cauchemars, j'ouvris la porte, avant de réaliser que j’étais complètement dévêtu. Je pris un caleçon au hasard avant d’accourir vers ma meilleure amie. Je la retenais par le bras à l'instant ou elle s’apprêtait à partir.
« Ginny, Restes !» Scandai-je avec désespoir. « S’il te plait, ne pars pas. Ce n’est pas ce que tu crois … En fait si … Mais … Pas comme tu le crois … Serena est … C’est une amie … » Je marquai un silence en la suppliant du regard. « Restes !»
La jeune rousse apparue par l’entrebâillement de la porte, enroulée dans une chemise bien trop ample pour elle. Elle enfila sa jupe et s’approcha de moi, son sac dans les bras.
« Je te rendrais ta chemise lundi, Fitzgerald.» Murmura-t-elle, apparemment amusée par la situation. « Et tu me ramèneras ma petite culotte, je n’arrivais pas à la retrouver.» Souffla-t-elle en arquant un sourcil d'un air faussement interloqué. Elle déposa un baiser au coin de ma bouche. « Ravie d’avoir fait votre connaissance.» Lança-t-elle à l’attention de Ginny. « Tu avais raison, ta petite amie est trop … chou.»
Je restai silencieux tandis qu’elle disparaissait. Ma main emprisonnait toujours le bras d’Eugenia, comme si la perdre m’était insupportable. Nous avions vécu un million de mésaventures ensemble, mais de toutes mes conneries, cella était de loin, la pire de toutes. Je roulai des yeux, le visage écarlate.
« Je suis désolé … Serena est spéciale, il ne faut pas lui prêter attention. Elle ne sait pas ce qu’elle dit … » Je me penchai afin de la prendre maladroitement dans mes bras.« Je suis content que tu sois venu. Quelle surprise ! » Ricanai-je d'un air déconfit.
friday, february 17th 2012, 6.21pm;; maybe the wolf is in love with the moon, and each month it cries for a love it will never touch. - i didn’t fall in love with you. i walked into love with you, with my eyes wide open, choosing to take every step along the way. i do believe in fate and destiny, but i also believe we are only fated to do the things that we’d choose anyway. ✻✻✻ Je me sentais idiote et puérile. Je me sentais bien trop innocente et naïve, comparant sans cesse ma personne avec la créature qu’il avait suffisamment convoitée pour s’adonner aux plaisirs de la chair en sa compagnie. Elle était sans doute intelligente. Distinguée. Littéraire, par-dessus tout ; suffisamment bornée pour que le jeu de séduction en vaille la chandelle, un brin espiègle pour qu’il trouve matière à débattre en sa compagnie. Mais, au-delà de tout cela, elle devait être belle. Bien plus belle que moi. Bien plus belle que je ne le serais jamais, mon visage conservant encore et toujours les rondeurs de l’enfance, mon corps refusant d’être autre chose que fin et menue. Je ne parvenais pas à retirer l’image de cette jeune femme sur Julian, dans cet instant si intime et sensuel que j’avais brisé par ma simple venue. Mes pensées se bousculaient dans mon esprit confus, et mes moindres gestes étaient entravés par les tremblements anarchiques de mon corps. Je ne parvenais pas à attraper la poignée de la porte. Malgré toute l’application que je pouvais avoir à tenter de refermer mes doigts dessus, je ne réussissais pas à la saisir. Je fermai les yeux en prenant une profonde inspiration, avant de les rouvrir ; je me découvris une vision entravée par les larmes de colère habitant mes paupières, et je poussai un profond soupir. Je n’étais pas en colère après lui. Je n’avais absolument aucune raison de lui en vouloir, d’une quelconque manière que cela soit ; il menait l’existence qui lui convenait, il fréquentait les personnes qui l’attiraient, il ne me devait rien, absolument rien. Il n’était que ce meilleur ami que j’avais eu la bêtise d’aimer de trop. Il n’était que ce meilleur ami dont je pleurais l’amour interdit de mon cœur chaque soir, chaque nuit, détestant mon être d’être si faible en sa présence, détestant mes pensées d’avoir autant besoin de lui. Non. Je n’étais pas en colère après lui, non. Je l’étais après moi. Je remarquai la présence de Julian à mes côtés uniquement lorsque ses doigts se refermèrent autour de mon bras, et je levai un regard sur lui. Je priai ciel et terre pour que mes yeux ne paraissent pas trop embués ; je l’observai, uniquement vêtu d’un caleçon, avant de détourner le regard. Je tremblai. Je tremblai de tout mon corps et de tout mon être. Je tremblai de gêne. Je tremblai de désespoir. Je tremblai de douleur et de colère. Mon cœur battait de manière désordonnée à mesure que je tentai en vain de me maintenir. « Ginny, reste ! » s’exclama-t-il en me tirant légèrement, m’incitant à cesser mon combat pour attraper la poignée de porte. « S’il te plait, ne pars pas. Ce n’est pas ce que tu crois… En fait, si… Mais… Pas comme tu le crois… Serena est… C’est une amie… Reste ! » Je l’observai avec incompréhension. Amie. Amie. Amie. Ce mot résonna dans mon esprit sans que je ne parvienne à réellement comprendre le sens de ses propos. Et si elle était une amie, qu’étais-je, moi ? Je sentis la bile prendre possession de ma bouche, et je ne répliquai rien, immobile, figée dans cet instant si singulier. J’étais une amie. Mais pas une amie suffisamment bien pour attirer son attention. Je n’étais que la jeune Ginny. L’innocente Ginny. L’idiote Ginny. La certaine Serena fit son apparition, vêtue d’une chemise d’homme et de sa jupe d’écolière bien trop courte. Elle s’approcha de Julian avec une assurance non feinte, et je ne pus détacher mon regard d’elle. Elle semblait satisfaite. Toute cette situation ne devait rien représenter à ses yeux hormis une délectation singulière. Je la voyais presque s’amuser de ma gêne et de ma douleur refoulée. Je déglutis avec difficulté, tandis qu’elle ouvrait la bouche pour s’adresser à mon meilleur ami. « Je te rendrais ta chemise lundi, Fitzgerald. Et tu me ramèneras ma petite culotte, je n’arrivais pas à la retrouver. » lança-t-elle avec des faux airs de jeune femme embarrassée. Je me mordis l’intérieur de la joue pour m’empêcher de répliquer quoi que ce soit. Pour m’empêcher de dire une chose que je pourrais regretter.Une pluie d’insulte inonda mon esprit troublé. Une vague de colère sourde dévasta mon âme pourtant pure. Et exprimer tout cela à voix haute me démangeait. Cela me brûlait l’esprit et les pensées, envahis d’une rage nouvelle. « Ravie d’avoir faire votre connaissance. » ajouta-t-elle en se tournant vers moi. J’acquiesçai silencieusement, incapable de dire un mot. Je pouvais encore la voir nue par intermittence dans mes souvenirs troublés. « Tu avais raison, ta petite amie est trop… Chou. » Et elle s’en alla. Elle s’en alla le dos droit, la démarche fière, l’attitude comparable à celle d’une duchesse. Elle était satisfaite de son numéro. Satisfaite. Satisfaite. Satisfaite. Je me demandai si cela était évident. Si l’attachement que je portais à Julian se voyait sur mes traits, se sentant dans mes gestes, ou se devinait dans ma simple tenue. Elle passa la porte d’entrée comme si rien n’était, et disparut aussi vite qu’elle était apparue dans mon existence. Je fermai les paupières durant un bref instant, tentant de démêler le vrai du faux dans mes pensées, quand les bras de Julian m’enlacèrent dans une étreinte embarrassée. Je me tendis à son contact, me sentant incroyablement étrangère à ses gestes. « Je suis désolé… Serena est spéciale, il ne faut pas lui prêter attention. Elle ne sait pas ce qu’elle dit… » me dit-il, avant d’ajouter. « Je suis contente que tu sois venue. Quelle surprise ! » Ses mots n’étaient pas sincères. Je le savais. Je le sentais. Je ne parvenais pas à savoir ce qu’il ressentait par-delà la gêne. Etait-il énervé par ma présence ? Aurait-il préféré rester avec Serena ? Sans doute. Je secouai la tête avant de me détacher. « Ce n’était pas une bonne idée. Je vous ai dérangé. » marmonnai-je avant de laisser tomber mon sac à mes pieds. Je me dégageai de sa prise, le contournant pour m’avancer jusqu’à la chambre. Le souvenir fugace de cet instant si bref où je les avais vus ensemble continuait d’habiter mes rétines. Je pris une profonde inspiration avant de noter la présence du sous vêtement de la demoiselle sur le sol, à la vue de tous, placé là sans doute pour se faire remarquer. Je me baissai pour l’attraper entre mes doigts, et sans réfléchir, sans garder le contrôle sur mon corps, je me laissai emporter par un élan de colère sourde. Je la détestais. Je détestais ce qu’elle représentait, dans l’absolu ; la preuve que Julian n’était pas à moi, qu’il ne le serait jamais. Elle avait le droit de le toucher alors que je me devais de demeurer dans mon coin, retenue dans mes gestes et dans mes sentiments. J’ouvris la fenêtre de la chambre de Julian à la volée, pour la voir sortir du bâtiment juste en dessous au même instant. « Eh, Serena ! J’ai retrouvé ta petite culotte. » criai-je sans réfléchir, ne répondant plus aux pulsions meurtrière de mon esprit blessé. « Ca ne peut pas être la mienne. Je fais deux tailles de moins. » Je la laissai dans le vide, je la laissai tomber à ses côtés. Elle me jeta un regard interloqué, et je brandis une main par la fenêtre, mon majeur levé. « Salope. » les mots dépassaient mon esprit et mes pensées. Ils me dépassaient, moi. Je n’attendis aucune réponse de sa part. Je refermai la fenêtre, avant de remettre avec rage les draps sur le lit de Julian en les voyant à terre. Ma respiration était lourde à mesure que la jalousie avait raison de moi. Je devais me reprendre. Cela était une nécessité. Un devoir, presque. « Donc ton genre c’est plutôt les rousses. » marmonnai-je à l’intention de Julian. « Tu couches avec tes amies, toi ? » Je finis par me redresser, adoptant une attitude désabusée. Comme si cela me m’importait guère, alors qu’au fond, cela me blessait bien au-delà du raisonnable. Je n’aurais pas dû m’en soucier. Et, pourtant, je les revoyais ensemble. Je les revoyais ensemble comme il ne m’avait jamais été donné de l’être de cette manière en compagnie de Julian.
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(✰) message posté Sam 20 Déc 2014 - 23:58 par Invité
“Darkness comes. In the middle of it, the future looks blank. The temptation to quit is huge. Don't. You are in good company...”✻ Je la regardais d’un air meurtri. Mon cœur était suspendu à ses lèvres, attendant un signe de clémence de sa part mais Eugenia n’en fit rien. J’étais pitoyable – cette situation me plongeait dans un tourbillon de tristesse et de désarroi, j’avais beau patauger dans les océans troubles, je n’arrivais pas à retrouver mon brun d’insolence ou ma contenance habituelle. Les sons de la miséricorde raisonnaient au loin, m’interdisant ne serait-ce qu’une seconde de répit. Je me sentais démuni sans elle, et sans sa pureté candide. Je me sentais malheureux sans ses sourires et son entrain enfantin. Je crispai la mâchoire en baissant les yeux. Mes doigts emprisonnaient son avant-bras avec une violence désespérée. Je ne voulais pas qu’elle parte. Je ne voulais pas qu’elle me quitte. La voix de Serena grinçait dans mes oreilles, mais je ne parvenais pas à lui accorder mon attention. Mon regard se baladait sur le visage accablé de cette créature divine qui se mourrait devant moi. Ginny était déçue de moi. Ginny me détestait. Mes exploits auprès de la gente féminine n’avaient jamais été un secret entre nous, mais c’était la première fois que je me retrouvais devant le fait accompli. J’étais un coureur de jupon futile et anodin. J’étais à mille lieux du soleil impétueux et majestueux, qu’elle s'imaginait. Ma salive avait un gout d’amertume. Je déglutis bruyamment afin de chasser mes pensées. En vain Je battais des cils en m’accrochant à l’illusion d’un amour qui n’existait que dans mon monde. Encore une fois en vain.
Serena disparue après une joute verbale pleine d’arrogance et de sous-entendus sournois. Je ne voulais pas m’attarder sur ses propos. Je la connaissais assez pour savoir qu’elle était aussi ardente que les braises de l’enfer. Sa langue crachait les venins d’un esprit trop audacieux pour être apprécié à sa juste valeur. Je soupirai. L’ambiance se faisait glaciale sur mon corps suintant. Les étoiles s’éteignaient les unes après les autres, afin de me plonger dans le noir absolu. Le silence était un supplice pour mon âme esseulée. Ginny prenait la forme de mes angoisses les plus terribles. J’étais paralysé par la peur de la perdre ; comme si je venais de tromper la mémoire d’une relation secrète.
« Ce n’était pas une bonne idée. Je vous ai dérangé.» Murmura-t-elle, en se dégageant de ma prise. La distance qui se dressait entre nous me semblait si cruelle. Je tentai un pas en sa direction avant de me rétracter.
« Ginny …» Me lamentai-je d’une voix brisée.
Elle se dressait contre moi. La révolte la rendait si impulsive. Je la vis fendre l’air en direction de la chambre. Ses gestes étaient frénétiques et désordonnés. Elle balaya le sol du regard avant de remarquer la petite culotte de Serena. Un éclair de démence traversa son visage d’habitude si délicat – Mais qui était donc cette étrangère ? Elle hurla par la fenêtre, se donnant en spectacle devant la cour du campus tout entière. Je me dirigeais vers elle, prêt à l’arrêter mais la honte était un sentiment paralysant. Je fronçai les sourcils d’un air contrarié.
« Ginny …» Lançai-je à nouveau, cette fois d’un air plus sévère. Elle se mit à rajuster les draps en me snobant presque. Elle me donnait l’impression d’être plongée dans une transe maléfique. Je me postai en face d’elle, mais ma présence n’avait aucun effet sur son humeur. Elle fini par se redresser après quelques minutes.
« Donc ton genre c’est plutôt les rousses. Tu couches avec tes amies toi ?»
« Pas avec toi, on dirait.» Crachai-je, signifiant qu’elle n’avait aucun droit d’agir de la sorte. Je ne voulais pas qu’elle souffre de fausses rumeurs par ma faute. Je refusais ne serait-ce que l’hypothèse qu’elle soit ma petite amie folle et hystérique. Je l’empoignai par la taille afin de concentrer son énergie sur moi. « Je suis content que tu sois venue. Vraiment! Tu me manques beaucoup, mais tu ne devrais pas t’emporter pour si peu. » Je l’assis sur le lit avant de me dégager avec désinvolture. Il était peut-être temps que je m’habille de façon plus approprié. Je me dirigeai vers le placard en silence afin d’enfiler mon jogging et un débardeur.« Je suis désolé que tu aies dû tomber sur nous. Serena a une personnalité particulière, mais elle vaut ce qu’elle vaut. Nous sommes pareils – Nous avons la même ambition, les mêmes aspirations … » Je retins ma respiration, j’avais l’impression qu’elle ne comprenait pas. « C’est différent de toi. Tu es différente pour moi, Eugenia. Elle est de passage, mais tu es là pour toujours … »
J’hésitai à l’approcher. Je finis par me laisser tomber sur le parquet. Mes yeux ombrageux se perdaient dans la pièce minuscule. L’odeur du vin imprégnait l’espace, recréant l’ambiance malsaine de mes ébats avec la jeune rousse. Je sentais le feu monter en moi. Je ne voulais pas en parler, mais il me semblait que je le devais. C’était une sensation étrange. Je joignis les mains en grinçant des dents.
« Tu veux regarder un film ? » Demandai-je en roulant des yeux. « Je n’ai pas envie de m’attarder sur la chose, ni de me justifier. C’est bizarre. Si tu as quelque chose à dire, je veux bien t’écouter – mais on n’en reparlera plus jamais ! » Finis-je par trancher. « C’est trop bizarre … »
Mon visage se ferma tout à coup. J’avais l’impression de sombrer dans un abysse profond – comme si cet instant marquait la fin d’une ère. Je réalisais que je n’avais plus aucune chance avec Eugenia. Mes sentiments s’écrasaient contre ma vanité avant de trouver leur place quelque part, dans un coin refoulé de ma conscience. Je me mordis la lèvre inférieure en la fixant. C’était fini – et je ne m’en remettrais probablement jamais.
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(✰) message posté Mar 23 Déc 2014 - 22:50 par Invité
friday, february 17th 2012, 6.21pm;; maybe the wolf is in love with the moon, and each month it cries for a love it will never touch. - i didn’t fall in love with you. i walked into love with you, with my eyes wide open, choosing to take every step along the way. i do believe in fate and destiny, but i also believe we are only fated to do the things that we’d choose anyway. ✻✻✻ J’avais toujours été impulsive, répondant au gré de mes pensées et de mes gestes. Mon corps me dictait ce qui lui paraissait légitime de faire ; je n’étais que le pantin de mes réactions et l’exécutante de mes émotions. J’avais le sang chaud. Le sang chaud des Lancaster. Alors, je ne fus pas surprise. Je ne fus pas surprise de me retrouver à la fenêtre pour lui hurler des paroles que je n’avais même pas pris le temps de penser avant de les formuler. Je ne fus pas surprise de me voir réagir au quart de tour à ses mots, simplement parce que j’étais ainsi. Ainsi faite. La jalousie me rongeait les veines et m’aveuglait les sens. J’étais l’esclave de tout ce qui m’habitait et j’avais envie d’hurler et de pleurer en même temps, de courir et de taper dans un mur. Je savais que j’aurais été capable de la frapper, elle. Je savais que, si elle était restée plus longtemps avec le même air fier et supérieur, je n’aurais sans doute pas pu me retenir. Je fermai les paupières quelques instants, tentant en vain de prendre le dessus dans mes émotions. Il n’y avait plus suffisamment de place dans mon cœur pour que je puisse ressentir de la gêne. Il n’y avait que la jalousie. Cette jalousie qui me rongeait. Cette jalousie comparable à de l’acide qui me détruisait mon être. Jalousie, jalousie, jalousie. Je l’avais toujours ressenti. Elle avait toujours été présente en mon sein à partir de l’instant même où Julian avait commencé à fréquenter des filles lors de notre amitié biaisée par mes sentiments. Cependant, c’était la première fois qu’elle prenait possession de tout mon cœur, de tout mon être, de toutes mes pensées. La jalousie était partout, partout, partout. Il n’y avait qu’elle et je me sentais glisser dans les méandres de l’obscurité de mon âme. Je finis par refermer la fenêtre, avant de perdre mon regard dans la pièce. Les draps. Je voyais les draps mal disposés, à moitié à terre, et mon sang ne fit qu’un seul tour, encore une fois. Je me dirigeai vers son lit en une seule enjambée, et mon esprit se rappela, quelque part au fond de mes pensées, que Julian était toujours là, lui. « Ginny… » J’eus l’impression que mon prénom flottait dans la pièce. Je ne lui accordais aucune attention, m’appliquant à la tâche que je m’étais donné. Puis, je finis par me redresser. Les paroles dépassèrent une nouvelle fois ma pensée, mais je n’eus pas suffisamment de remords pour rougir. Je le défiai presque du regard. Mais les seules visions qui me revinrent furent Serena. Serena assise sur lui. Serena nue. Serena. Serena. Serena. Cette fille qui avait eu le droit de l’avoir sans que je ne puisse me permettre de songer à être à sa place un jour. « Pas avec toi, on dirait. » me répliqua-t-il, cinglant. Mon regard était froid comme la glace et je continuai de le fixer avec la même intensité lorsqu’il m’attrapa par la taille. Son contact me parut étranger, comme s’il n’avait plus de sens. Comme si je n’avais même pas le droit à cette marque d’affection. Au final, c’était moi qui me sentais dégradée. « Je suis content que tu sois venue. Vraiment ! Tu me manques beaucoup, mais tu ne devrais pas t’emporter pour si peu. » Il me fit asseoir sur le lit. Et je compris. Je compris que pour lui ma réaction n’était pas justifiée. Je compris qu’il n’avait sans doute pas compris mon emportement et je ne pus m’empêcher de porter mes mains à mes yeux en fermant les paupières. Je me les pressais douloureusement, tandis que mon rythme cardiaque s’emballait dans ma poitrine. Qu’avais-je fait ? Je me le demandais. Je n’avais pas réfléchi. J’avais été aveuglée par la colère et la jalousie. Je déglutis avec difficulté, avant de rouvrir les yeux. J’observai Julian se rhabiller avant de détourner le regard. Je posai mes mains sur mes genoux mais je ne retrouvais pas de contenance. L’amas d’émotions qui m’envahissait me faisait doucement perdre le fil. « Je suis désolé que tu aies dû tomber sur nous. Serena a une personnalité particulière, mais elle vaut ce qu’elle vaut. Nous sommes pareils – Nous avons la même ambition, les mêmes aspirations… C’est différent de toi. Tu es différente pour moi, Eugenia. Elle est de passage, mais tu es là pour toujours… » Je l’observai. Il ne comprenait pas. Il ne comprenait pas que cela me faisait du mal quand même et que, si elle était de passage, d’autres filles le seraient également. Et j’aurais à les supporter. Les supporter encore et toujours. J’étais fatiguée. Fatiguée de les voir défiler dans son existence tandis que je mourrais d’amour pour lui. Je ne lui répondis rien, tandis qu’il s’asseyait à même le sol. Il n’osait même plus m’approcher. Cela faisait donc deux personnes, dans cette pièce, mal à l’aise avec moi. « Tu veux regarder un film ? » me demanda-t-il. « Je n’ai pas envie de m’attarder sur la chose, ni de me justifier. C’est bizarre. Si tu as quelque chose à dire, je veux bien t’écouter – mais on n’en reparlera plus jamais ! C’est trop bizarre… » Je demeurai silencieuse tandis que je m’appliquai à rassembler mes pensées. J’entendais presque Serena rire dans mes oreilles. Je la voyais presque rejeter ses cheveux en arrière dans un mouvement gracieux à en vomir. Je pris une profonde inspiration, mes mains se crispant sur mes cuisses. « Avant toute chose, je vais changer les draps. » Les draps, les draps, les draps. Je faisais une fixation dessus et je ne parvenais pas à songer à autre chose. Après tout, ils étaient comme le symbole de leur acte manqué ; ils avaient été le lieu de crime, le lieu du meurtre de mon cœur. Je finis par me lever, arrachant la couette du matelas et retirant, méthodiquement, le drap qui l’enveloppait. « Elle a une personnalité particulière et c’est précisément pour cela qu’il faudrait que tu restes loin d’elle. » finis-je par reprendre avant de m’arrêter dans mes gestes. Je l’observai en désignant la fenêtre. « Je connais ce genre de filles. Ce sont celles capables du pire, celles qui sont capables de tout, absolument tout pour y arriver. Quand tu penses que c’est toi qui la mène par le bout du nez, elle vient te poignarder dans le dos. Tu es brillant, Julian. Mais une fille comme ça est capable de te ruiner ta carrière avant même qu’elle ne démarre, et ce peu importe le talent que tu as. » Je poussai un soupir avant de jeter le drap de la couette sur le sol, avant de récupérer celui du matelas. Je le laissai à terre également. Cela m’occupait les mains. Cela m’occupait l’esprit. Telle une automate, j’allai chercher une parure propre, avant de commencer à refaire le lit. « Après, ce n’est que mon avis. Tu fais ce que tu veux. Mais avec une connasse comme ça dans ton lit, ne t’attends pas à ce que je débarque avec un grand sourire. » J’installai le drap propre sur le matelas, avant d’attraper celui de la couette. Je commençai à me débattre avec, ne parvenant pas à le mettre correctement. Je me laissai tomber sur le lit avant de pousser un profond soupir. Je fermai les paupières. « J’ai besoin d’aaaide. » lançai-je d’une voix plaintive. Cela était sans doute ma façon de faire la paix. De lui montrer que je m’étais calmée. Mais était-ce réellement le cas ? Je me sentais bouillonner à l’intérieur. Je savais que les paroles que je venais de prononcer n’avait pas été entièrement guidé par ma bonté d’âme mais par ma jalousie. Mais qui étais-je, au fond ? Il faisait ce qu’il désirait. Je n’étais que sa meilleure amie. Je n’étais rien, presque.
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(✰) message posté Sam 27 Déc 2014 - 18:44 par Invité
“Darkness comes. In the middle of it, the future looks blank. The temptation to quit is huge. Don't. You are in good company...”✻ J’assistais à ses excès de colères sans réagir, je ne me sentais pas capable de l’arrêter ou d’argumenter avec elle. Je n’étais pas en droit de me défendre, et ce malgré ma culpabilité cuisante. Ma conscience se tortillait au gré des chants de guerre étranges. Je fis la moue avant de claquer ma langue contre mon palais. Serena n’était plus là, et pourtant les vestiges de son odeur corporelle continuaient à ponctuer l’ambiance de la chambre. Je soupirai avant de m’installer à même le sol d’un air déconfit. Je connaissais la moindre de ses supplications, mais de tous les excès qu’elle avait bien pu de permettre en ma présence, ce dernier était de loin le plus blessant. Je refusais de croire qu’Eugenia puisse être touchée par les propos dérisoires d’une fille aussi surfaite et vaine. Je l’avais placé sur un piédestal, au-dessus des mortels et de leurs bassesses – pour qu’à la fin, la désobligeance s’immisce entre nous de la sorte. J’avais l’impression d’avoir terni son innocence ou d’avoir brisé le court de notre histoire. Je joignis les deux mains d’un air solennel, avant de me laisser tomber contre l’armoire. Le contact du bois me permettait de garder un pied dans la réalité. Ginny était assise sur le matelas, les yeux rivés sur le sol – je pouvais ressentir son émoi à travers ses gestes nerveux et son regard fuyant.« Avant toute chose, je vais changer les draps. » Murmura-t-elle en s’attelant à la tâche. Je me sentais à la fois humilié et insulté par ses actes. Ces draps n’étaient que le support d’une relation sexuelle parmi tant d’autres. Succomber aux délices de la chair, ce n’était pas sale. Je n’étais pas sale. Etait-ce la vision qu’elle avait de moi à présent ? Je la fixais avec effroi. Elle arracha brusquement la couette du matelas, tout en continuant à cracher ses venins. « Elle a une personnalité particulière et c’est précisément pour cela qu’il faudrait que tu restes loin d’elle. » Elle fit volteface afin de désigner la fenêtre ; « Je connais ce genre de filles. Ce sont celles capables du pire, celles qui sont capables de tout, absolument tout pour y arriver. Quand tu penses que c’est toi qui la mène par le bout du nez, elle vient te poignarder dans le dos. Tu es brillant, Julian. Mais une fille comme ça est capable de te ruiner ta carrière avant même qu’elle ne démarre, et ce peu importe le talent que tu as. » Elle poussa une longue plainte, avant de se concentrer sur les draps à nouveau.« Après, ce n’est que mon avis. Tu fais ce que tu veux. Mais avec une connasse comme ça dans ton lit, ne t’attends pas à ce que je débarque avec un grand sourire. »
Je me relevai lentement afin de la rejoindre, mais mes jambes engourdies refusaient de tracer la distance. J’étais assailli par le doute – si je ne la connaissais pas assez, j’aurais pu crédulement croire qu’elle nourrissait des sentiments amoureux à mon égard. Mais ce serait le comble du ridicule ! Les filles comme elle, ne regardaient pas les garçons comme moi. Je devais me sentir béni de pouvoir être son ami, et pourtant j’étais éternellement insatisfait. Je soupirai en agitant les bras.
« Mais tu n’as rien compris. Tu es entrain de te fourvoyer ! Je ne sors pas avec Serena – je … C’est moi … Je suis particulier aussi. J’essaie de la devancer de la même manière qu’elle essaie de me trahir. C’est un jeu d’ambition. Je le sais. Je l’ai accepté. » Expliquai-je. « J’ai compris à la minute ou j’ai débarqué à John Moore’s, qu’il fallait que je me démarque. Serena a tous les bons tuyaux, c’est mon acolyte et nous avons fini par … nous amuser. » Récitai-je avec une once d’irritation.
Elle ignorait presque mes complaintes. Je peinais à reconnaitre la jeune fille douce, et indulgente. Eugenia souleva le matelas, avant de se résoudre à lâcher prise. « J’ai besoin d’aaaide. » Minauda-t-elle comme une enfant. Je m’approchai d’elle à pas de velours, afin de saisir son poignet.
« Je ne veux pas que tu touches ces draps !» Grinçai-je sévèrement. « Je vais les changer – tu n’as pas à le faire pour moi. » Mon sang bouillonnait à l’intérieur de mon système, tandis que croiser son regard insolent. « Vas t’installer devant la télé. Choisis un film, je te rejoindrais. S’il te plaît, Ginny ne rend pas les choses compliquées. Je suis assez blasé comme ça. »
Je me détachai d’elle afin de me pencher vers le lit. Je la bousculai gentiment afin qu’elle s’éloigne. Mon cœur frémissait à l’intérieur de ma poitrine, avant de s’élancer dans des sauts périlleux autour des cercles de feu qu’avaient généré mes ressentiments. Ce n’était pas juste ! Ce n’était pas possible !
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(✰) message posté Dim 28 Déc 2014 - 19:46 par Invité
friday, february 17th 2012, 6.21pm;; maybe the wolf is in love with the moon, and each month it cries for a love it will never touch. - i didn’t fall in love with you. i walked into love with you, with my eyes wide open, choosing to take every step along the way. i do believe in fate and destiny, but i also believe we are only fated to do the things that we’d choose anyway. ✻✻✻ Mon cœur battait douloureusement dans ma poitrine à mesure que je me battais avec les draps propres. J’avais l’impression qu’il pleurait les larmes qui refusaient de couler sur mes joues par fierté, par bon sens. J’avais l’impression qu’il agonisait dans le trou béant qui se formait dans mon abdomen. Bien au-delà de la jalousie, il y avait la douleur. Cette douleur cuisante qui me faisait comprendre, à chaque instant, qu’il ne m’appartenait pas et que je n’avais aucune chance de pouvoir l’avoir un jour. Mon esprit s’égarait sans cesse pour se souvenir, à chaque fois, des ébats de Julian et Serena. J’oubliais durant de vagues secondes pour réapprendre la nouvelle, encore et encore. La gorge serrée, je contrôlais mes respirations avec une passion presque obsessive, et je m’accordais un instant de répit en fermant les paupières. Peut-être n’était-ce qu’un mauvais songe, un mauvais rêve. Peut-être délirais-je, tout simplement, et que je me réveillerais, à Londres, au fond de mon lit froid et vide. J’avais passé mon existence toute entière à refuser de regarder les autres pour lui, rien que pour lui. Pourtant, malgré la fidélité en amitié que nous pouvions avoir l’un envers l’autre, je ne pouvais pas demander à ce qu’il en fasse de même. Il me considérait sans doute comme sa sœur. Comme sa petite sœur qu’il devait protéger. J’avais toujours sur que j’étais bien trop innocente pour une personne comme lui. J’avais toujours su que nos années de différence, ainsi que ma façon d’être, étaient un obstacle empêchant toute romance possible entre nous. Bien au-delà, de ça, je demeurais également persuadée que je n’étais pas son style de femmes. Je resongeai à Serena, pulpeuse et rousse, distinguée et hautaine, et je fermai les paupières pour chasser ces souvenirs pesants. Puis, lorsque je les rouvris, je m’enflammai en désignant la fenêtre, tentant de sauver les apparences, laissant ma jalousie aller à son libre cours. Il se releva en entendant mes paroles. Il semblait craintif. Craintif de s’approcher de moi, sa meilleure amie, celle qui s’enflammait pour une histoire de coucherie. Je ne savais pas ce qu’il aurait souhaité comme réaction. Je ne savais pas ce que j’avais été censé faire. « Mais tu n’as rien compris. Tu es entrain de te fourvoyer ! Je ne sors pas avec Serena. Je… C’est moi… Je suis particulier aussi. J’essaie de la devancer de la même manière qu’elle essaie de me trahir. C’est un jeu d’ambition. Je le sais. Je l’ai accepté. » m’expliqua-t-il et je l’observai en croisant les bras sur ma poitrine. Ses mots ne me suffisaient pas. Pire encore, ses mots ne faisaient qu’attiser d’autant plus ma colère. « J’ai compris à la minute ou j’ai débarqué à John Moore’s, qu’il fallait que je me démarque. Serena a tous les bons tuyaux, c’est mon acolyte et nous avons fini par… Nous amuser. » Nous amuser. Ses deux mots résonnèrent dans mon esprit creux et je préférais ne pas lui répondre. Ne pas lui répondre pour ne pas risquer de poursuivre sur ma lancée. Ne pas répondre pour ne pas paraître plus cinglée que je n’en avais déjà l’air. Je ne parvenais presque plus à respirer. Je suffoquais silencieusement, prisonnière de ma détresse. Je finis par ne pas m’en sortir avec ses draps. Pas ne pas parvenir à le faire correctement, perdue dans l’amas de tissus. Je savais que mes tremblements y étaient pour quelque chose, mais je ne parvenais pas à les contrôler. Je finis par demander de l’aide d’une toute petite voix, comme s’il ne s’était rien passé. Je voulais passer à autre chose, penser à autre chose, même si mon esprit contestait cette résolution. Julian finit enfin par s’approcher de moi, emprisonnant mon poignet entre ses doigts. Instinctivement, je levai les yeux sur lui. « Je ne veux pas que tu touches ces draps ! Je vais les changer. Tu n’as pas à le faire pour moi. » Sa voix était sévère, son ton grave. J’avais l’impression d’être une enfant qui se faisait réprimander, et je dus retenir les larmes de honte qui me montaient aux yeux. Etait-ce cela, alors ? Etais-je une enfant ? Me prenait-il comme telle ? « Va t’installer devant la télé. Choisis un film, je te rejoindrais. S’il te plaît, Ginny ne rend pas les choses compliquées. Je suis assez blasé comme ça. » Je ne bougeai pas d’un centimètres pendant quelques instants, le défiant du regard. Puis, je lâchai ce que j’avais dans les mains pour faire un pas en arrière. « D’accord. » marmonnai-je sans doute trop abruptement, avant de tourner les talons et passer le seuil de la chambre, refermant la porte derrière moi avec, sans doute, un peu trop de violence dans mes gestes. Je me laissai tomber face à la télévision, lorgnant les DVDs rangés en différentes piles, posés à même le sol. Ce fût à ce moment-là que je m’autorisais à laisser échapper un sanglot, remonté dans ma gorge. Je fermai les paupières pour ranger mes idées, mes sentiments. Je tentai en vain de taire ma jalousie et mon indignation. Je suis assez blasé comme ça. Blasé. Blasé. Blasé. Il m’avait congédié en se basant sur ses états d’âme. Avait-il pensé à ce qui m’habitait ? Non, bien sûr que non. Parce qu’il ne savait pas. Il ne savait pas que je l’aimais comme une damnée, que je l’aimais comme une perdue, que je l’aimais au point que ma raison m’échappait parfois. Je finis par rouvrir les yeux. J’aurais pu partir. M’en aller. Cependant, j’avais bien trop peur que cela signe la fin de notre amitié. Alors, dans toute la faiblesse de mes sentiments, je restai. Je regardai les différents films présents sous mes yeux pour en choisir un, Friends With Benefits. J’allumai l’écran, puis le lecteur DVD ; Julian apparut dans la pièce à l’instant même où j’insérais le disque dans le lecteur. Je me relevai pour attraper les télécommandes, et je m’enfonçai dans les coussins du canapé. « J’ai pensé qu’on pouvait rester dans le thème. » marmonnai-je, simulant un certain entrain. Je refoulai. Je refoulai au plus profond de mon être les blessures qu’il venait de m’infliger par simple désir, masochiste, de continuer à le compter dans mon existence. Je savais que j’allais continuer à souffrir. Que Serena serait toujours là. Qu’il y en aurait d’autres, beaucoup d’autres. Pourtant, je ne parvenais pas à me résoudre de le laisser partir. « Je ne débarquerai plus jamais à l’improviste. Je pense que c’est aussi bien pour toi que pour moi. » Je lui adressai l’ébauche d’un sourire avant de cliquer sur le bouton play. Et, à mesure que la musique du générique se lançait, mon cœur se lamentait au fond de mon être. Il se lamentait parce que je n’avais même pas la décence de moi-même me sauver.
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(✰) message posté Mar 30 Déc 2014 - 4:08 par Invité
“Darkness comes. In the middle of it, the future looks blank. The temptation to quit is huge. Don't. You are in good company...”✻ J’étais seul face à mes angoisses intérieures, et le silence désespérant de la pièce. Mes mains tranchèrent l’air avant de rouler le drap en boule d’un geste robotique. Eugenia était déjà partie, claquant la porte et toutes mes désillusions au passage, et pourtant son regard blasé continuait d’hanter mon esprit. Je m’efforçais à garder une once de dignité, un soupçon de virilité, ou une mesure de bon sens , mais rien n’y faisait ; j’étais rongé par un mal plus grand que la culpabilité – celui de l’espoir déçu de la conquérir un jour. Mon système s’affolait sous la pression de mes ressentiments négatifs. Je me crispai un instant avant de donner un coup de pied dans le vide. Je ne m’étais encore jamais senti aussi haineux envers le monde et ses injustices, qu’en cet instant. Le visage lumineux de ma meilleure amie disparaissait derrière les brumes de mon désarroi, afin de laisser place aux jugements vicieux et impulsifs d’une gamine en colère. Je partais à la dérive avant de confronter la dure réalité à nouveau ; mes émotions jaillissaient comme les baves brulantes d’un volcan en plein éruption, ravageuses et mesquines. Je jetais le matelas avec violence avant de me diriger vers le placard d’un pas assuré. Je scrutai les lieux du crime, à la recherche d’un miracle divin ou d’une solution magique mais mon attente était aussi vaine que lamentable. Je pris une grande inspiration en me laissant glisser sur le sol. Le parquet grinçant saluait ma profonde tristesse à force de gémissements, avant de s’abandonner à son tour à la douceur du néant. Je fermais les yeux pendant quelques instants, prêt à quitter ces lieux de tortures lorsque mon téléphone vibra sur la commode._ Whoops, pretty boy. Un message de Serena ! Sa malveillance était donc intarissable. Je serrais ma prise sur l’appareil prêt à l’envoyer valser, mais je me retins dans un élan de lucidité. Je revoyais la délicieuse candeur d’Eugenia voler en éclats, et la déception déformer ses traits habituellement sereins. Ma mâchoire tremblait, indigne et fourbe. Je n’avais jamais eu la prétention de briller avec la même ferveur que la petite étoile galloise; je ne désirais que me tenir impétueusement près de ses étincelles - avec mes blessures et mes ratures, mes ambitions, et mes folies téméraires. Il me semblait que le monde s’était brusquement fermé sur notre avenir ensemble. J’adressai un regard découragé à mon reflet sur le miroir avant de me détourner avec recueillement. Les cris de mon âme se faisaient de plus en plus stridents sur ma conscience. Je fis volteface avant de cogner contre le mur de toutes mes forces. Mes phalanges claquèrent subitement avant que la douleur ne gagne mon poing tremblant. J’étouffai un gémissement en me mordant la lèvre inférieure ; connerie !
L’eau froide soulageait mes brûlures, mais mon cœur continuait de sombrer dans les mêmes vices. J’enroulai ma main dans un T-shirt usé, avant de rejoindre Ginny dans le séjour. Elle avait déjà choisi le film ; je me lovai à ses côtés en silence.
« J’ai pensé qu’on pouvait rester dans le thème. » Marmonna-t-elle avec une jovialité feinte. J’esquissai de la tête avant de me raidir sur place. Friends With Benefits. Super !
« Dans ce cas tu aurais dû opter pour Terminator, hein ?» Me moquai-je en faisant référence à son comportement disgracieux. Je soupirai bruyamment en sentant main me lanciner. Je regardais Eugenia au coin, avant de tenter un rapprochement. Je refusais que l’humiliation m’empêche de jouir de sa présence à Liverpool. Je refusais d’entacher notre relation d’une quelle conque manière qui soit, et pourtant c’était déjà le cas. Je glissais lentement vers elle, avant d’enrouler mon bras autour de son cou avec hésitation.
« Je ne débarquerai plus jamais à l’improviste. Je pense que c’est aussi bien pour toi que pour moi. » Elle sourit avant de lancer le film. Je me cramponnais aux derniers vestiges de mes souvenirs joyeux pour ne pas sombrer dans la folie. Elle n’avait pas le droit de creuser un fossé entre nous ; je n’avais pas commis l’irréparable. Etait-ce impardonnable d’essayer de me dérober de mes sentiments non partagés, pour sauver un lien encore plus important que les bassesses du charnel ? Je tentais de me concentrer sur les premières scènes du film, mais mon cerveau me refusait une telle requête. J’étais complètement paumé.
« Tu te rend compte que le mec couche avec sa meilleure amie. Je ne ferais jamais ça !» Me défendis-je d’un air solennel. Pourtant j’aurais tellement voulu caresser le dessus de ses jupes, et remonter vaillamment vers ses cuisses. Je secouai frénétiquement la tête avant de la faire tourner vers moi. « C’est pas du tout pareil, Ginny !» Je marquai un silence avant de croiser son regard évasif – elle ne me regardait plus de la même façon. La vie me semblait si terne à présent. Je me raccrochais à ses pupilles éteintes avec acharnement. Regardes-moi ! Brilles à nouveau … Scandait mon conscience divisée. Mais elle n’entendait pas ces cris là ; ni ceux de mon cœur. Je frémis au contact du courant d’air avant d’esquisser une ébauche de sourire. « Tu es entrain de me punir.» Affirmai-je. « Tu ne t’en rend peut-être pas compte, mais tu me boudes Eugenia.» L’accusai-je en fronçant les sourcils. « Tu sais que je n’aime pas les confrontations. Tu m’en veux, je crois comprendre pourquoi, mais c’est insensé.» Je levai les yeux au ciel avant d’éteindre l’écran. Je ne supportais plus les voix off des acteurs. Je ne supportais plus le bruit de ma propre respiration, ou les claquements irréguliers de mon cœur. La fièvre montait en moi comme un feu ardent. Je déglutis à plusieurs reprises, avant de me résigner à rendre les armes. « Je ne coucherais plus avec personne ici. Tu peux venir à l’improviste. Ce sera notre refuge, plus aucune fille ici. Tu viendras, promis ?» J’étais incohérent dans mes paroles, incohérent dans mes pensées et dans mes enchainements. Je la fixais avec application en pressant mes doigts contre son pull ; j’ignorais les vibrations de mes articulations et les lamentations de mes phalanges. Tout ce que je voulais, c’était une réponse.
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(✰) message posté Ven 2 Jan 2015 - 22:40 par Invité
friday, february 17th 2012, 6.21pm;; maybe the wolf is in love with the moon, and each month it cries for a love it will never touch. - i didn’t fall in love with you. i walked into love with you, with my eyes wide open, choosing to take every step along the way. i do believe in fate and destiny, but i also believe we are only fated to do the things that we’d choose anyway. ✻✻✻ Je n’avais pas suffisamment d’estime en ma propre personne pour que je puisse songer, ne serait-ce qu’un seul instant, m’en sortir sans lui dans mon existence. Il représentait l’intégralité de mon monde. L’intégralité de mon univers. Ma vie toute entière, dans son tout et dans sa finalité. Il accompagnait chacune de mes pensées, chacun de mes gestes, ce que j’étais et ce que je faisais. Il était si important que je venais à me demander, parfois, si je vivais pour moi ou pour lui. Et la réponse me frappait à chaque fois. Je vivais pour lui. J’avais mal, si mal. Je souffrais et pourtant je ne m’autorisais que le silence, refoulant mes larmes au plus profond de mon être et dans les tréfonds de mon cœur. Je n’avais ni le droit de m’apitoyer sur mon sort ni de lui en vouloir ; pourtant, malgré tout, je le faisais quand même, et cela ne m’incitait qu’à me détester bien plus encore. Je ne supportais plus ce que j’étais. Je ne supportais plus qui j’étais. Une sale gamine de Cardiff perdue dans une ville trop grande pour elle. Une sale gamine de Cardiff perdue dans des sentiments qu’elle n’aurait sans doute jamais dû ressentir. Je ne méritais pas d’être connue. Je ne méritais pas la présence de Julian. Je ne méritais ni son amitié, ni mes espoirs. Je m’en voulais de l’aimer si fort. Je me détestais d’être aussi faible, aussi frêle, aussi candide. Je haïssais mes joues poupines et mes tenues simples. Je haïssais mon manque de confiance et mon intelligence limite. Je ne me supportais plus. Et, chaque jour, il m’était de plus en plus difficile de vivre avec mon propre être. Julian ne faisait que me prouver que j’avais raison. Il n’avait fait que me montrer que je n’avais aucune chance parce que, si je ne parvenais à me supporter moi-même, il était fort peu probable que quelqu’un parvienne à le faire – et, par-dessus tout, à m’aimer. Il finit par arriver dans le salon et s’installer à mes côtés dans le canapé. J’étais si confuse. Si partagée. Je m’appliquais à me détester autant que j’avais pu haïr leurs ébats. J’avais aussi mal que je n’étais résignée. J’étais agitée par un flot constant de sentiments et d’indignations, de douleur et d’amertume. Je ne comprenais pas la moitié de ce qui m’assaillait. Et mon corps tremblait, tremblait si fort que je ne savais plus quoi faire pour m’inciter à me calmer. « Dans ce cas tu aurais dû opter pour Terminator, hein ? » grinça-t-il. Il était en colère, je l’étais aussi. Il m’en voulait pour ma réaction, et je m’en voulais également de m’en soucier autant. J’haussai les épaules avec dédain, fixant mon regard sur l’écran de la télévision. Il se passa quelques secondes avant que je ne le sente se glisser à mes côtés pour me toucher. Pour glisser son bras autour de mes épaules avec maladresse. Puis je finis par céder. Par lui annoncer que je ne viendrais plus sans le prévenir, m’épargnant ainsi toute vision susceptible de me briser une nouvelle fois le cœur. J’avais l’impression de vivre la régression de notre amitié. J’avais l’impression de faire un pas en arrière, d’installer une distance entre nous. J’en avais besoin, au fond. J’avais besoin de cette distance, comme pour m’inciter à panser mes blessures et, peut-être, dans l’espoir candide de pouvoir m’en sortir, voir mes sentiments à son encontre changer pour ne devenir que de l’amitié pure. « Tu te rend compte que le mec couche avec sa meilleure amie. Je ne ferais jamais ça ! C’est pas du tout pareil, Ginny ! » finit-il par lancer. Il m’incita à l’observer en me tournant vers lui. Je mis quelques instants avant de m’autoriser à lever la tête vers lui. Je l’observai avec retenue, sentant une nouvelle fois les larmes emprisonner la gorge. Je me refusai de pleurer. Je me refusai de lui montrer à quel point cela pouvait bien m’atteindre, au-delà de la colère, au-delà de la frustration. Il ne savait pas que cela me blessait. Il ne savait pas que mon cœur agonisait de douleur. « Tu es en train de me punir. Tu ne t’en rends peut-être pas compte, mais tu me boudes Eugenia. » continua-t-il avec l’ébauche d’un sourire installé sur les lèvres. Je serrai la mâchoire, interdite. « Tu sais que je n’aime pas les confrontations. Tu m’en veux, je crois comprendre pourquoi, mais c’est insensé. » Il leva les yeux au ciel avant d’éteindre l’écran de la télévision. Je demeurai silencieuse. Je savais qu’à ses yeux tout cela n’avait absolument aucun sens. Je savais qu’il ne se rendait pas compte de ce que je ressentais, uniquement parce que je m’étais toujours appliquée à ce qu’il ne comprenne pas la nature même de mes sentiments. Je déglutis avec difficulté, tremblante. « Je suis fatiguée. J’ai enchainé deux nuits blanches pour pouvoir boucler mes deux gros projets à temps afin de pouvoir profiter du week-end. Le voyage n’a dû rien arrangé. Je suis fatiguée. » Des excuses. Cela était la seule chose à laquelle je pouvais me raccrocher et, comme pour ponctuer mes paroles, je retirai mes lunettes pour passer mes mains sur mes yeux. Je ne pouvais pas lui dire. Je ne pouvais pas lui dire que je l’aimais de tout mon cœur et que le voir en compagnie d’une autre avait provoqué une rage sourde et violente au fond de mon cœur. Je ne pouvais pas lui dire qu’il était l’homme de ma vie et que le voir en train de faire l’amour à Serena m’avait fait mal, si mal que j’étais redescendue sur Terre. Les personnes comme Julian ne voyaient pas les Lunes comme moi. Les soleils comme Julian rayonnaient et aveuglaient les autres astres et satellites. Ils ne se préoccupaient pas de ceux qui ne peuvent vivre sans eux. Ils étaient nés pour briller. Pour étinceler de mille feux. « Je ne coucherais plus avec personne ici. Tu peux venir à l’improviste. Ce sera notre refuge, plus aucune fille ici. Tu viendras, promis ? » Il m’observait avec intensité. J’avais l’impression d’être une gamine capricieuse à qui l’on accordait tout par ennuie, pour être tranquille. Je pris plusieurs respirations mesurées avant d’hausser les épaules. « Je ne veux pas que tu fasses ça pour satisfaire mes caprices de gamine. » lui répondis-je d’une petite voix. « Je ne veux pas que tu cesses de… Profiter de ta jeunesse et de manipuler les demoiselles par simple peur que je débarque et que je te fasse une scène. Je n’en vaux sans doute pas la peine. » Je baissai la tête pour fixer mes doigts. J’avais envie d’éclater en sanglot mais je me retenais. Mais je prenais sur moi. Je me pensais courageuse, dans un sens. Mais je savais que cela n’était pas vrai. J’étais lâche. Lâche de laisser mon cœur l’emporter sur ma raison. « Surtout que tu sembles t’être cassé un doigt ou deux par ma faute. » ajoutai-je. Je passai une mèche de cheveux derrière mes oreilles. J’aurais aimé me peloter contre lui. J’aurais aimé pleurer contre lui. Mais je ne m’y autorisais même plus. Je n’avais aucun droit, après tout. Absolument aucun. Je n’étais que la petite et candide Ginny, perdue dans son innocence. Rongée par ses putains de sentiments.
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(✰) message posté Dim 4 Jan 2015 - 19:01 par Invité
“Darkness comes. In the middle of it, the future looks blank. The temptation to quit is huge. Don't. You are in good company...”✻ Je continuais à l’observer au coin, analysant chacune de ses expressions fugaces. Ma main tremblait sur son épaule, mais je ne pouvais plus retenir mes gestes de détresse. C’était la première fois que je me laissais aller à la violence de cette façon. La déception était un sentiment si grave, que je ne pus m’empêcher de sombrer dans l’autodestruction. Eugenia n’était pas qu’une simple présence dans ma vie, c’était ma plus belle et ma plus grande histoire. Mon cœur l’avait aimé presque instantanément, parfois je me plaisais à croire que mon âme l’avait reconnu tout de suite ; combien de temps avait-elle erré dans la foule hargneuse sans moi ? Combien de temps encore devais-je attendre ? Je la voulais. J’en avait la conviction. C’était elle, assise dans une cafétéria bruyante d’un lycée pourri de Cardiff. C’était elle, cheminant le long des couloirs livides en direction de la salle de cours. C’était elle, au gymnase s’entremêlant avec les différentes cordes à sauter. C’était elle, tout le temps. Elle, et personne d’autre. Je tournais en rond, incapable de lui avouer ces autres sentiments qui me ravageaient au-delà de l’amitié, de la dévotion, et de la confiance. Elle semblait complètement sourde à mes appels. Je m’accrochais au canapé avec désespoir. Le film défilait sous mes yeux mais je n’en comprenais pas un mot. Le monde s’était écroulé d’un coup, et je me tenais debout au milieu de ses ruines – seul et désemparé. Serena n’avait fait que déclencher l’inévitable. Je ne pouvais pas réellement lui en vouloir au fond. Je n’avais jamais eu aucune chance avec Eugenia. Que pouvais-je bien espérer d’une fille aussi candide et délicate ? J’étais à mille lieux de ses faveurs. J’étais trop différent, et certainement trop mauvais. Je roulai des yeux avant de saisir la télécommande et de taire les bruits qui brouillaient le fil de mes pensées. Je me redressai quelques instants avant de me concentrer sur le rythme de ma respiration saccadée. Je m’enflammais. Je me consumais. Je me damnais à chaque fois qu’elle était contre moi. C’était horrible de l’aimer en silence. Bien malgré moi.
« Je suis fatiguée. J’ai enchainé deux nuits blanches pour pouvoir boucler mes deux gros projets à temps afin de pouvoir profiter du week-end. Le voyage n’a dû rien arrangé. Je suis fatiguée. » Se justifia-t-elle en retirant ses lunettes. Je bataillais contre les murmures de ma conscience, afin d’éviter un excès d’affection inapproprié. Elle me repoussait bien trop souvent à mon gout. Eugenia ne m’acceptait jamais comme un homme. Jamais ! Grommela, mon démon intérieur. Mes touchers étaient trop insistants, mes regards trop intenses, mes fausses tentatives de baisers inadaptées ; Je pouvais dresser toute une liste de reproches. Je soupirai d’un air défaitiste avant de reprendre le masque imperturbable de l’indolence.
« Je suis désolé alors de ne pas être à la hauteur de tes sacrifices.» Je me rétractai afin de ramener ma main blessée sur ma cuisse. Le T-shirt mouillé que j’avais enroulé dessus, ne faisait qu’irriter ma peau écorchée. Je me raclai la gorge afin d’éviter un gémissement puis je me débarrassai du tissu suintant. Mes lèvres se pincèrent et je la fixais encore, avec toute ma passion refoulée, et mes émois inavoués.
« Je ne veux pas que tu fasses ça pour satisfaire mes caprices de gamine. Je ne veux pas que tu cesses de… Profiter de ta jeunesse et de manipuler les demoiselles par simple peur que je débarque et que je te fasse une scène. Je n’en vaux sans doute pas la peine. » J’arquai un sourcil, outré par ses révélations. Elle, ne pas en valoir la peine ? Mon expression grave croisa à nouveau son regard fuyant. « Surtout que tu sembles t’être cassé un doigt ou deux par ma faute. »
Je crispai mes doigts bleutés avant de sourire ; « Tu es têtue, et tu ne changeras probablement jamais.» M’amusai-je. Je savais que j’avais beau argumenter, ou lui déclarer toute la magnificence qu’elle m’inspirait – elle ne me croirait pas. Sans doute que ma reconnaissance ne valait pas grand-chose à ses yeux. Je pouvais comprendre, tout du moins je me forçais à le faire. Après tout , mes sentiments n’étaient pas partagés. Je me plaçai à quelques centimètres d’elle afin de toucher son menton. « Tu es stupide. Je te choisis toi. Un million de fois. Je te choisis toujours, quel que soit la fille ou ses attributs sexuels. » Je levai les yeux au ciel.« Bon peut-être que si Adriana Lima – ou n’importe qu’elle ange de Victoria secret se présentait à moi, j’avoue, il se pourrait que j’aie un tout petit doute … » Me moquai-je en laissant échapper un rire nerveux. « Mais tu vaux mille fois la peine et c’est toi que je choisi. Pas Serena, pas une autre. C’est mon caprice, pas le tien.» Je me penchai afin de la lover contre mon torse. Mon souffle bruyant s’évanouissait sur sa chevelure soyeuse, sans que je ne puisse me contrôler. Mon cœur battait la chamade, explosant en mille couleurs contre mon gré. C’était une souffrance particulière de lui cacher ma vraie nature, ou de retenir mes pulsions à son égard. Je vivais tout le temps dans l’inhibition de mes valeurs. Je déglutis avant de m’éloigner.
« Ma main … Je me suis pris la porte en rangeant les draps … » Soupirai-je, en me levant. « J’ai trop de palpitations en ce moment, ce serait bien que je prenne des cachets de magnésium. » Finis-je par trancher. « C’est très courant … »
Je pris un verre d’eau et ma boite de comprimés dans la commode avant de lui adresser un regard. « Tu peux relancer le film, si tu veux. Peu importe. J’accepte ma punition. »