"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici (flashback) pain marks you, but too deep to see. out of sight. out of mind. w/julian - Page 2 2979874845 (flashback) pain marks you, but too deep to see. out of sight. out of mind. w/julian - Page 2 1973890357
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(flashback) pain marks you, but too deep to see. out of sight. out of mind. w/julian

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() message posté Lun 5 Jan 2015 - 15:04 par Invité
friday, february 17th 2012, 6.21pm;; maybe the wolf is in love with the moon, and each month it cries for a love it will never touch. - i didn’t fall in love with you. i walked into love with you, with my eyes wide open, choosing to take every step along the way. i do believe in fate and destiny, but i also believe we are only fated to do the things that we’d choose anyway. ✻✻✻ Je l’aimais de tout mon cœur et de tout mon être. Je l’aimais si fort que je me satisfaisais d’être simplement sa meilleure amie, perdue parmi toutes ces autres filles qu’il semblait voir sans jamais poser les yeux sur moi. Je l’aimais si fort que j’acceptais de souffrir. De souffrir comme je pouvais souffrir en cet instant. J’aurais aimé, quelque part, me détacher de ces sentiments que j’éprouvais. J’aurais aimé être libre et me sentir légère. J’aurais aimé être libre et cesser d’avoir mal par la faute d’une relation à sens unique. Mais cela n’arrivait pas. Cela ne m’arrivait pas à moi. Je voyais toutes ces filles autour de moi, allant et venant, enchainant les coups d’un soir ou trouvant le bonheur dans les bras d’un homme. Je les voyais et, pourtant, même en tentant de les imiter, je demeurais seule.
Il n’y avait que Julian dans mon cœur et dans ma tête. Il n’y avait que Julian, une fois, cent fois. Il prenait toute la place et les autres n’avaient pas lieu d’exister dans mes pensées. Il prenait toute la place et, inlassablement, je revenais vers lui. J’étais piégée, oui. Piégée dans cet amour trop grand et trop imposant que je lui vouais. Piégée dans mes sentiments, dans mon être, piégée sous sa peau et piégée contre son âme. Je ne voyais que lui. Les visages des autres n’existaient pas. Je ne les voyais pas.
Durant une poignée de secondes, j’aurais aimé partir. Partir sans me retourner, partir parce que cela était sans doute la meilleure chose à faire pour moi. J’aurais aimé m’en aller sans me retourner. J’aurais aimé m’en aller et être soulagée. Mais je ne parvins pas à me lever ; mon cœur blessé paralysait mon être et ma raison et je suffoquais. J’étais attachée à mon bourreau. J’étais attachée à cette personne qui continuait de me blesser sans le vouloir, qui me blessait en étant ce qu’il était. Tout me paraissait injuste mais futile. Tout me paraissait affligeant mais normal. Je ne faisais qu’être confrontée à ce que j’avais toujours eu connaissance. J’avais su qu’il ne m’appartenait pas. Mais, entre voir et savoir, la frontière était bien souvent blessante et douloureuse. « Je suis désolé alors de ne pas être à la hauteur de tes sacrifices. » me déclara-t-il et je rouvris les paupières. J’haussai avec dégagement les épaules, replaçant mes lunettes sur le bout de mon nez.
J’avais conscience qu’il ne comprenait sans doute pas ma réaction. Qu’il ne devait sans doute pas concevoir ce qui avait motivé à mes éclats de colère. Je ne trouvais à la fois puérile et caractérielle. Têtue et capricieuse. J’aurais aimé disparaître. J’aurais aimé revenir en arrière et ne jamais franchir la porte de sa chambre.
Il aurait fallu d’un simple retard de train. Il aurait fallu d’un simple retard de train et je n’aurais jamais vu Julian en compagnie de Serena. Il aurait fallu d’un simple retard de train et j’aurais été sereine. Tout aurait poursuivi son cours.
Peut-être était-ce mieux de vivre dans l’insouciance du jamais vu, après tout. Je regrettais presque cette légèreté qui m’avait habité avant que je n’arrive. « Tu es têtue, et tu ne changeras probablement jamais. » constata-t-il. Je me renfrognai, tandis qu’il s’approchait doucement de moi. Ses doigts vinrent emprisonner mon menton et j’eus l’impression d’être une petite fille. Cela était ma différence, avec les autres filles. Il me voyait sans doute comme une petite sœur. Il me voyait sans doute comme une demoiselle à protéger et non pas à aimer. J’étais presque révoltée par l’injustice. « Tu es stupide. Je te choisis toi. Un million de fois. Je te choisis toujours, quel que soit la fille ou ses attributs sexuels. Bon peut-être que si Adriana Lima – ou n’importe qu’elle ange de Victoria secret se présentait à moi, j’avoue, il se pourrait que j’aie un tout petit doute… » poursuivit-il avant de se mettre à rire. Je me mordis l’intérieur de la joue avec force. « Mais tu vaux mille fois la peine et c’est toi que je choisi. Pas Serena, pas une autre. C’est mon caprice, pas le tien. » J’esquissai un vague sourire et il m’attrapa pour m’inciter à me reposer contre lui. Je me lovai contre son torse, fermant doucement les paupières pour trouver le calme ; je sentais son cœur battre vite et fort dans sa cage thoracique, me rappelant vaguement l’état dans lequel j’avais bien pu être quelques minutes auparavant. Je pris une profonde inspiration. « Si tu le dis. » marmonnai-je doucement. « Je suis sûre que les filles de VS te feraient de l’œil parce qu’elles ont des poitrines dix fois plus grosses que la mienne. Si je me fais de la chirurgie, ça règlera le problème ? » J’esquissai un sourire contre lui. Je respirai doucement son odeur, et j’avais l’impression d’être chez moi.
Puis, je me souvins que cela n’était pas ma place. Que cela ne serait jamais la mienne. Son torse était réservé aux filles comme Serena. Pas à moi.
Doucement, comme pour faire écho à mes pensées, il se détacha de moi. Je fronçai les sourcils en rouvrant les paupières, l’observant avec une incompréhension teintée de panique passagère. Il se leva doucement en me désignant sa main. « Ma main… Je me suis pris la porte en rangeant les draps… » me dit-il et je levai les yeux en secouant la tête. « J’ai trop de palpitations en ce moment, ce serait bien que je prenne des cachets de magnésium. C’est très courant… » Il mit ses paroles en action en allant chercher des médicaments dans ses tiroirs. Je poussai un profond soupir en me réinstallant correctement dans le canapé, face à la télévision. « Voilà pourquoi il aurait fallu que tu me laisses finir. » Je croisai les bras sur ma poitrine.
Je me sentais presque nue, sans sa présence, comme s’il me manquait quelque chose, comme si je n’étais pas entière.  « Tu peux relancer le film, si tu veux. Peu importe. J’accepte ma punition. » continua-t-il. J’esquissai un sourire en observant la télévision, sans pour autant remettre le film en marche. Je me raclai doucement la gorge, tournant la tête vers lui, une expression de défi peinte sur mes traits. « Ta punition sera que je te dénoncerai à Rottenford quand il apprendra que j’ai bâclé ce qu’il m’avait demandé de faire, en disant que c’est de ta faute si je n’ai pas pu travailler ce week-end. » déclarai-je d’une voix rapide. « Il viendra te tuer dans ton sommeil et, seulement là, j’aurais eu ma vengeance. » J’hochai la tête avec un sourire pour confirmer mes paroles. Julian savait comment Theodore Rottenford était ; après tout, je lui avais peint le personnage une centaine de fois en me plaignant de bon cœur sur tout ce que j’avais à faire. Peut-être était-ce une meilleure punition que de remettre le film. Lui faire croire que je le blâmerais, lui.
Et, aussi, j’avais la sensation que cela rendait de la légèreté à cet instant que nous partagions. Que cela nous rendait ce que nous étions réellement. « Mais pour être tout à fait honnête, j’ai aussi très envie de voir le torse de Justin Timberlake. Tu préférerais être puni comment, toi ? » Légèreté, légèreté.
Je me cachai derrière mon innocence en sachant pertinemment que, au fond de nous, nous n’étions plus des enfants.
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() message posté Lun 12 Jan 2015 - 15:55 par Invité
  “Darkness comes. In the middle of it, the future looks blank. The temptation to quit is huge. Don't. You are in good company...”  Je me sentais étranger dans mon propre univers. Eugenia était là, plus belle que jamais, mais je n’étais plus moi-même. Mes démons susurraient des incantations magiques, comme pour me maudire à tout jamais.  Je me noyais dans mes désillusions déçues, et le courage de défendre ma cause perdue me manquait. Quelque chose s’était brisée en moi. Je commençais peu à peu à sortir de ma torpeur, pour réaliser que je m’étais égaré de ma longue quête. J’avais franchi la bordure de la honte et même si j’essayais de rester impassible face à la situation, j’avais mal à en crever.  Je baissai les yeux sur le canapé d’un air absent.  J’avais l’impression d’être tombé plus bas que la terre. Mes idées se chevauchaient dans ma tête, sans que je ne parvienne à faire le tri dans mes émotions. J’étais à la fois triste, et blasé – désemparé, et apaisé. Mon corps refusait de réagir, autrement que par des pics de violence. C’était étrange. Je ne savais pas que j’avais cette forme d’indiscipline en moi. Je ne savais pas que j’étais moi aussi capable d’autodestruction. Je me mordis la lèvre inférieure en me glissant vers ma meilleure amie ; j’avais besoin de son affection pour éviter de me calquer aux erreurs de mon père. Son souffle chaud chatouillait mon cou dévêtu, et je me sentis tressaillir à nouveau. Notre amitié n’avait jamais été saine de toute façon. Je l’avais aimé à la minute ou mon regard s’était posé sur son visage angélique. Je m’étais promis de la conquérir à l’instant même où j’avais découvert son humour, sa personnalité et sa douceur. Je soupirai, angoissé par mes promesses déchues. J’humais son odeur en silence, sans même un murmure. J’étais tombé amoureux d’une inconnue, et maintenant que je l’avais dans mes bras je me sentais incapable de la retenir. Je n’avais plus aucun espoir d’être aimé en retour.« Si tu le dis. Je suis sûre que les filles de VS te feraient de l’œil parce qu’elles ont des poitrines dix fois plus grosses que la mienne. Si je me fais de la chirurgie, ça règlera le problème ?. »  S’amusa-t-elle. Elle était parfaite sans aucun artifice. Je n’avais pas besoin d’une plus grosse poitrine, de fesses plus rebondies, ou de pommettes plus saillantes. Je resserrais ma prise sur ses bras maigrichons, confessant mes pires secrets. Je n’avais plus aucune défense à ses côtés. J’étais démuni, incapable de renaitre de mes cendres. Le phénix qu’elle m’avait confié grouillait contre ma peau indignée, et tandis que je l’éloignais le métal de la chaîne s’écrasa contre mes cicatrices. Son regard olive me frôlait naïvement, se rendait-elle compte de l’effet qu’elle pouvait bien avoir sur moi ? Ma gorge se serra et je feins une crise de quinte pour éviter l’embarras d’un halètement. « Tu ne connais pas mon genre de filles.» soufflai-je en me reprenant. « Je préfère les brunes aux yeux clairs à toutes les autres. Les blondes sulfureuses, les grosses pointures ou les pare-chocs … ce n’est pas vraiment mon délire.» Je respirai à travers sa bouche. Mes yeux étaient fixés sur ses lèvres pincées, attendant vainement un signe divin ou une confession inespérée.

Je me dirigeai vers le comptoir afin d’avaler un cachet au hasard. Je n’étais même pas sûr d’avoir pris le magnésium, ou mes vitamines.  Elle se redressa avec noblesse avant de croiser les bras.« Voilà pourquoi il aurait fallu que tu me laisses finir.  » Lança-t-elle en faisant référence à mon poing boursoufflé. Je souris en levant les yeux au ciel. L’idée qu’elle puisse ranger ma saleté après moi, m’était tout bonnement insupportable. Son visage était dirigé vers l’écran mais je ne pouvais m’empêcher d’imaginer ses expressions mesquines. Un soupir m’échappa.« Ta punition sera que je te dénoncerai à Rottenford quand il apprendra que j’ai bâclé ce qu’il m’avait demandé de faire, en disant que c’est de ta faute si je n’ai pas pu travailler ce week-end.  Il viendra te tuer dans ton sommeil et, seulement là, j’aurais eu ma vengeance.   » J’arquai un sourcil. Encore son tyran ! J’émis un rire en revenant à ses côtés. Je posai mes mains sur ses épaules avant de sauter par-dessus le dossier du canapé. « N’importe quoi tu serais la première à me pleurer si je meurs ! Tu le laisserais pas faire … » La taquinai-je. « Et de toute façon je demande la protection rapprochée. Tu vas rester pour me surveiller, et moi je dors.»  Soufflai-je d’un air innocent, et comme pour ponctuer mes paroles je la pris dans mes bras tout en gigotant.« Je suis un highlander, je suis immortel ! » Je lui tirai la langue. Ma bouche se courba avant d’effleurer maladroitement sa joue. Je rougis avant de me cacher derrière mes mystères et mon indolence habituelle. « Je sais que je te le répète tout le temps, mais tu ne sembles pas saisir tout le pouvoir de mes origines. » Finis-je par trancher. Je fis une moue craquante, pour l’amadouer.

Elle resta silencieuse avant de me regarder avec malice. « Mais pour être tout à fait honnête, j’ai aussi très envie de voir le torse de Justin Timberlake. Tu préférerais être puni comment, toi ? » J’écarquillai les yeux, outré par cette révélation. «  Et si je te montrais mon torse à la place? » Je me redressai avec nonchalance. « Il a quelques tablettes en plus, mais … Je me suis mis au sport depuis quelques jours, et on voit déjà les résultats. Imagine ce que ce serait après quelques semaines. » Blaguai-je en la bousculant légèrement. « Allez regardons X-men, ou The departed. »  
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() message posté Mar 13 Jan 2015 - 22:48 par Invité
friday, february 17th 2012, 6.21pm;; maybe the wolf is in love with the moon, and each month it cries for a love it will never touch. - i didn’t fall in love with you. i walked into love with you, with my eyes wide open, choosing to take every step along the way. i do believe in fate and destiny, but i also believe we are only fated to do the things that we’d choose anyway. ✻✻✻ Nous n’étions plus des enfants. A vrai dire, j’avais l’intime conviction que Julian n’en avait jamais été réellement un ; il m’avait toujours semblé plus mature et plus imposant que les autres. Il m’avait toujours paru plus âgé et plus fort. Cela était sans doute parce que cela avait été le cas. Il était arrivé avec deux ans de retard, les complétant avec une année redoublée. Il avait été un jeune homme parmi une bande de gamins pré-pubères. Il avait été un jeune homme à côté de la gamine que j’avais été en sa présence. Lorsque ses yeux s’étaient posés sur moi pour la première fois, j’avais eu quatorze ans. Quatorze petites années à peine comparables avec sa presque majorité. J’avais été innocente et candide. Puérile et enfantine. Il avait déjà connu le monde et vu mille et une merveilles ; tandis que, moi, j’avais été piégé entre mon père et ma mère, à faire des allers-retours incessants. Il avait connu les plaisirs de la chair bien avant de me rencontrer. Des plaisirs que je n’avais encore jamais expérimenté et, ce, même six ans après notre rencontre.
Cela avait toujours été ainsi. J’avais toujours été jeune. Il avait toujours été plus mature. Notre relation déséquilibrée n’avait fait que renforcer mon idée que nous n’étions pas faits l’un pour l’autre ; malgré les profonds sentiments que je nourrissais à son encontre, cela ne changeait rien aux faits. J’étais une sale gamine perdue entre les pattes d’un homme qui tenait le monde entier entre ses paumes. J’étais une sale gamine perdue entre les pattes d’un homme qu’elle aimait de tout son cœur d’enfant, avec la même innocence qu’un nouveau-né et la même candeur qu’un môme. Je me sentais cent fois trop fragile pour sa personnalité Je me sentais mille fois pas suffisamment à la hauteur. Cela était comme s’il me filait sans cesse entre les doigts ; et, pourtant, au fond de moi, je savais pertinemment que je n’avais jamais eu la réelle occasion de le saisir. La réelle occasion qu’il devienne mien. Et qu’il le reste. Ma gorge se serra doucement et mon regard se perdit. Sa prise autour de ma fine ossature me rassurait, quelque part, mais je savais qu’elle serait toujours bien trop sage ; j’étais une petite sœur, à ses yeux. Si mes sentiments tentaient de me fait oublier ce fait, ma raison me rappelait sans cesse que je ne pouvais rien espérer de lui. De sa maturité. De ce qu’il était. « Tu ne connais pas mon genre de filles. Je préfère les brunes aux yeux clairs à toutes les autres. Les blondes sulfureuses, les grosses pointures ou les pare-chocs… Ce n’est pas vraiment mon délire. » Je levai un sourcil. Mon cœur rata un battement parce que, quoi que ma raison puisse en dire, je correspondais à ses préférences ; mais je revins rapidement sur Terre lorsque mes pensées papillonnèrent jusqu’à Serena. « Dit-il alors qu’une rousse vient de quitter son appartement dans la précipitation… » commentai-je. J’aurais aimé que cela soit réellement une plaisanterie. Que le sourire que j’affichais soit vrai. Mais je ne parvenais qu’à feindre. « Au temps pour moi. Je pensais que les gros seins étaient le délire de tout homme sur cette Terre. » J’haussai délibérément les épaules tandis qu’il se levait.
Quelque part, cela me rassurait. Cela était sans doute puéril mais je me disais, au fond, que j’avais peut-être eu un potentiel de séduction suffisant dans d’autres circonstances. Dans une autre situation. Dans un autre monde. Dans une autre dimension.
Julian finit par revenir sur le canapé en passant au-dessus du dossier ; aussitôt, ses bras vinrent m’emprisonner de nouveau et je me lovai tout contre lui, comme si cela était normal, comme si cela m’était autorisé. Comme si j’étais réellement une privilégiée dans son existence. « N’importe quoi tu serais la première à me pleurer si je meurs ! Tu le laisserais pas faire… Et de toute façon je demande la protection rapprochée. Tu vas rester pour me surveiller, et moi je dors. » me déclara-t-il et je levai les yeux au ciel. « Je suis un highlander, je suis immortel ! Je sais que je te le répète tout le temps, mais tu ne sembles pas saisir tout le pouvoir de mes origines. » Il me fit la moue et je roulai des yeux une nouvelle fois, secouant la tête pour prouver à quel point ses paroles pouvait bien être absurdes. Il me parlait sans cesse de ses origines comme si cela faisait de lui une personne à part ; dans ma tête, il était simplement Julian et, oui, il était immortel. Immortel dans mes pensées, dans mon cœur, dans mes sentiments de romantique affligeante. « Hors de question que je te regarde dormir. Si tu es un highlander, il pourra bien trouver le moyen de rester éveillé pour s’assurer sa propre sécurité. » déclarai-je avec un sourire en coin. « S’il venait réellement à te tuer, monsieur l’immortel, qu’est-ce que tu me lèguerais ? » m’enquis-je avec intérêt. Un grand sourire prenait place sur mes lèvres.
J’avais des regains d’énergie, parfois. Lorsque mon esprit oubliait réellement ce qu’il s’était passé. Lorsque Serena s’absentait de mes pensées. Lorsqu’elle n’alimentait plus cette jalousie sourde qui m’envahissait.
Je détestai être jalouse. Je détestai ressentir cette émotion ronger mes veines, ronger mon être. Je me raclai la gorge en demandant à voir le torse de Justin Timberlake ; Julian ne se laissa pas si facilement amadouer par ma demande, et sembla même choqué par mes propos. Je ricanai presque intérieurement en observant sa mine interloquée. « Et si je te montrais mon torse à la place ? Il a quelques tablettes en plus, mais… Je me suis mis au sport depuis quelques jours, et on voit déjà les résultats. Imagine ce que ce serait après quelques semaines. » me déclara-t-il en se redressant, avant de me bousculer, empreint d’une certaine fierté virile. « Allez regardons X-Men, ou The Departed. » J’affichai une moue boudeuse en l’observant. Je ne bougeai pas d’un seul centimètre pour accepter sa requête. A vrai dire, je ne savais même plus pourquoi je refusai d’être encline à ses propositions, mais cela m’amusait plus qu’autre chose. « Il n’y a pas le torse de Justin Timberlake dans ces deux films là. » protestai-je avant de lui lancer un regard en coin. « Et puis, je ne sais pas comment le prendre. Je te tannais pour que tu fasses du sport avec moi et finalement tu en refais dans mon dos ? C’est pour plaire à Serena, je suis sûre. Ah, ces hommes ! » J’étais faussement théâtral, parlant avec légèreté d’un sujet qui me blessait. J’espérais être convaincante dans mon jeu de rôle. D’être convaincante dans mes gestes. Je me levai du canapé pour changer le DVD, cependant ; j’observai successivement les pochettes des deux films qu’il me proposait, avant de finalement arrêter mon choix. Je me relevai pour me laisser tomber dans le canapé, lui repassant la télécommande pour qu’il s’occupe de sélectionner dans le menu. « The Departed. Et je t’annonce directement que je ne rends pas les armes : j’aurais mon torse de Justin Timberlake pendant le week-end. » Je lui tirai la langue à mon tour avant de poser ma tête contre lui et fixer l’écran de la télévision. Il sentait la maison. Je me sentais chez moi. Cela était sans doute mon plus gros problème, au fond. Je me sentais que trop bien en sa présence.
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() message posté Mar 27 Jan 2015 - 0:05 par Invité
  “Darkness comes. In the middle of it, the future looks blank. The temptation to quit is huge. Don't. You are in good company...”  C’était inévitable ; les amants perdus sombraient toujours dans la tragédie – Juliette mourrait à la suite de Roméo, ou étais-ce le contraire ? Je fronçai les sourcils en poussant un long soupir. Je lançai un regard à Eugenia avant de me serrer un coussin. Elle avait l’air sereine, mais je ne pouvais plus me détacher du regard dégouté qu’elle m’avait adressé quelques minutes plutôt. Peut-être accordais-je trop d’importance à cet incident ? Peut-être qu’avec le recul, et un peu de temps, les choses finiraient par tomber dans l’oubli. Je n’avais jamais songé à la douleur que cela m’affligerait, je n’avais jamais songé que Ginny puisse me surprendre dans une situation aussi embarrassante, pourtant j’étais un calculateur dans l’âme. J’avais grandi en analysant les différents risques de la vie – je savais par exemple que si je me courbais de côté le coup de poing de mon père serait moins douloureux, je savais aussi que si j’obéissais à chacune de ses exigences je m’en sortirais avec quelques bleus seulement au lieu de me faire exploser la tête contre un mur. Je reniflai afin de réprimer mes émotions ; l’avais-je perdu pour toujours ? J’effleurai son avant-bras avec maladresse avant de fixer son regard profondément clair, en m’égarant dans mes promesses. J’attendrais. Toujours. Elle se déroba de ma prise avant de moquer mes préférences concernant les femmes. «  Dit-il alors qu’une rousse vient de quitter son appartement dans la précipitation… Au temps pour moi. Je pensais que les gros seins étaient le délire de tout homme sur cette Terre. »  Elle haussa les épaules avec une désinvolture qui ne la ceignait pas du tout. Je m’accoudai contre le sofa avant de me lever. « C’est des idées reçues. Les hommes préfèrent les petites poitrines.» Soufflai-je en ignorant son pique – au fond, je savais que j’entendrais parler de cette histoire pendant des années.

J’avalais mes comprimés à la volée avant de lui sourire. Elle était adorable lorsqu’elle se mettait dans ces états de stress même si j’en faisais souvent les frais. J’avais lu quelque part que les femmes étaient incapables d’amitié. Toutes les relations n’étaient qu’un prétexte pour trouver le grand amour ; cette longue quête vaine et dérisoire. Quelque part j’espérais que cela soit vrai. J’espérais que Ginny voit en moi l’aboutissement de son aventure, mais il n’y avait aucun espoir dans ses gestes. Elle s’amusait à repousser mes caresses, ou à détourner le visage à chaque fois que je m’approchais de ses lèvres – comme si j’étais sale et que je menaçais de profaner sa peau si innocente. Je la rejoignis à nouveau afin de l’emprisonner contre mon torse ; pouvait-elle entendre mon cœur s’exalter face à sa beauté ? Pouvait-elle ressentir mes plaintes successives et mes cris déchirants ? Certainement pas. « Hors de question que je te regarde dormir. Si tu es un highlander, il pourra bien trouver le moyen de rester éveillé pour s’assurer sa propre sécurité.  S’il venait réellement à te tuer, monsieur l’immortel, qu’est-ce que tu me lèguerais ? » Lança-t-elle avec un sourire au coin. Je fis la moue en me tortillant légèrement. « Absolument rien.»  Boudai-je.« Je ne peux rien t’offrir que tu n’aies déjà, tu le sais. » Répondis-je en reprenant mes distances. Je n’avais pas d’argent, encore moins de propriétés. Ma bourse me permettait à peine de vivre loin des violences de mon père, et encore, il arrivait que Beatrice m’aide pendant mes projets ou mes stages, et ceci malgré mes refus ou mes implorations.

Elle cligna des yeux, et je cru apercevoir un éclair d’insolence dans son regard. «  Il n’y a pas le torse de Justin Timberlake dans ces deux films là. Et puis, je ne sais pas comment le prendre. Je te tannais pour que tu fasses du sport avec moi et finalement tu en refais dans mon dos ? C’est pour plaire à Serena, je suis sûre. Ah, ces hommes !  » Protesta-t-elle en prenant ses grands airs d’impératrice. Elle était têtue comme une mule, mais je refusais de céder à ses caprices même lorsqu’ils étaient aussi adorables. Je courbai la bouche en bombant le torse. «  Pour plaire à toutes les Serena du campus. Je ne veux pas de relation sérieuse alors je conditionne mon corps à suivre les fantasmes de mon esprit. » Je lui tirai la langue. « Tu as dis que tu m’épouserais à 25 ans. Je m’entraine pour toi, tu devrais être plus ravie que ça ! » Raillai-je avant de me ressaisir. Etant donné ses réactions elle n’apprécierait certainement pas ce genre d’humour. Je posai ma main sur mon menton en signe de réflexion ; avait-elle ses règles ? Peut-être avait-elle eu une mauvaise note ou un accrochage avec l’un de ses professeurs ? Non – pensais-je en secouant la tête. Elle me l’aurait dit. Eugenia me disait toujours tout. Elle se leva afin de changer le DVD avant de se retourner vers moi d’un air revêche.«  The Departed. Et je t’annonce directement que je ne rends pas les armes : j’aurais mon torse de Justin Timberlake pendant le week-end.  » J’acquiesçai en ricanant alors qu’elle revenait contre moi. Je sentis sa tête se poser sur mon épaule et je souris comme un idiot. Je passai une main autour de son cou avant de caresser sa tête. «  Tu l’auras. Je suis même prêt à faire semblant de le trouver sexy pour toi. » Promis-je.  
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() message posté Mer 28 Jan 2015 - 18:59 par Invité
friday, february 17th 2012, 6.21pm;; maybe the wolf is in love with the moon, and each month it cries for a love it will never touch. - i didn’t fall in love with you. i walked into love with you, with my eyes wide open, choosing to take every step along the way. i do believe in fate and destiny, but i also believe we are only fated to do the things that we’d choose anyway. ✻✻✻ C’était mal. Cela était la pensée qui flottait dans mon esprit depuis de longues minutes. La pensée qui m’envahissait à chaque fois que je ne parvenais plus à résister à notre proximité. C’était mal, mal, mal. Je n’avais pas le droit de me sentir bien dans ses bras. Je n’avais pas le droit de m’y sentir à l’aise. Il ne m’appartenait pas ; ces étreintes sans doute beaucoup trop innocentes dans son esprit, beaucoup trop naturelles et anodines. Peut-être, même, ne se rendait-il même pas compte de l’ampleur de mes sentiments à son égard. De l’ampleur de ce que ces rapprochements provoquaient en moi. C’était mal. C’était mal. C’était mal. Vraiment mal. Pourtant, je n’y pouvais rien. Pourtant, mon cœur continuait de crier, encore et encore, crier cet amour que je ressentais mais que je taisais au fin fond de mon âme. Il me rongeait doucement. Je le sentais presque le dessus dans mes entrailles et me vider de mon énergie. C’était si mal que cela allait me tuer. Je le savais, je le ressentais. J’étais si perdue dans mes sentiments que je n’y voyais absolument aucune objection ; je préférais succomber de cette manière plutôt que de rendre les armes et cesser de l’aimer.
Cela était si mal que j’en perdais la notion du bien et du mauvais. Si mal que je perdais pied. Si mal que ma raison avait, depuis bien longtemps, déserté mon corps vidé. Mon cœur emprisonné.
Je n’avais absolument aucune confiance en moi. Aucun amour propre. L’idée qu’il puisse m’aimer en retour ne m’avait jamais effleuré l’esprit ; je vivais en ayant admis que cet amour à sens unique serait une vérité fondamentale de mon existence imparfaite. Je vivais malheureuse, une part entière de mon être abattue par ces réalités que je constatais. Le surprendre avec une fille n’avait fait que s’ajouter à la longue liste des arguments me prouvant qu’il ne serait jamais plus que mon meilleur ami ; pourtant, la jalousie que j’avais ressenti avait enflammé ma peau et mes veines, déversant dans mon sens un acide qui m’avait presque fait perdre la raison. J’étais blessée, oui, blessée dans mes sentiments et dans mon orgueil, dans mes rêves de petite fille et mes espoirs d’idiote. Pourtant, j’étais encore là. Pourtant, j’étais tout contre lui comme s’il ne s’était rien passé.
Je n’avais même pas suffisamment de respect envers moi-même pour avoir la décence de mettre mes distances. « Absolument rien. Je ne peux rien t’offrir que tu n’aies déjà, tu le sais. »   me répondit-il et j’affichai une moue boudeuse. Il s’éloigna légèrement de moi et j’eus l’impression de me sentir vide ; pire encore, de me sentir seule. Je frissonnai presque avant de l’observer avec attention. J’aurais aimé pouvoir m’émanciper. J’aurais aimé pouvoir trouver un moyen de cesser de l’aimer.
Je savais que j’aurais été plus heureuse, si je ne l’avais vu que comme un meilleur ami. J’aurais cessé de penser à lui à chaque instant de mes journées. J’aurais cessé de me faire du mal en le voyant avec quelqu’un d’autre ; et, au-delà de tout cela, peut-être aurais-je eu le courage de m’intéresser aux autres au lieu de faire tourner l’intégralité de mon monde autour de lui. « Tu me donnerais même pas tes brouillons d’écrits ? Je suis vexée. » Au fond, cela n’était qu’une excuse pour parler. Parler et faire comme si tout allait bien. Parler, encore et encore, parce que cela était la seule chose qui me retenait encore de pleurer. Mes yeux se baladèrent sur chaque objet présent dans son appartement à mesure qu’il me parlait d’autre chose ; je ne pus m’empêcher de m’indigner lorsqu’il me confia qu’il avait commencé à faire de l’exercice. A s’entrainer sans moins. « Pour plaire à toutes les Serena du campus. Je ne veux pas de relation sérieuse alors je conditionne mon corps à suivre les fantasmes de mon esprit. »   m’informa-t-il et je fus persuadée, à l’instant même où ses paroles chatouillèrent mes tympans, que je n’aurais sans doute pas voulu connaître sa réponse malgré mes paroles. « Tu as dit que tu m’épouserais à vingt-cinq ans. Je m’entraine pour toi, tu devrais être plus ravie que ça ! » Pendant une demi-seconde, tout ce que je ressentis fut la surprise. Cette surprise animant mon cœur et mon corps, réveillant tous les souvenirs et les espoirs qui avaient bien pu se loger au fond de ma mémoire. Il n’avait pas oublié. Il se souvenait de cette promesse d’enfants. Je tournai la tête vers lui en esquissant un vague sourire, espérant de tout mon cœur qu’il ne remarque pas mes joues roses. Pour m’occuper les mains, je me levai simplement en me dirigeant vers le lecteur DVD ; je fis planer un silence de quelques secondes avant de finalement m’éclaircir la gorge. « Oui, d’ailleurs, à propos de ça… » dis-je doucement en me tournant vers lui, les poings sur les hanches. « On avait dit quoi, déjà ? A mes vingt-cinq ans ou tes vingt-cinq ans ? Parce que s’il s’agit de tes vingt-cinq ans, mon vieux, il va falloir que tu t’entraines plus vite que ça parce que l’âge te guette… » J’haussai les épaules avec théâtralité avant de retourner sur le canapé.
Et, sans pouvoir résister à mes pulsions, mes envies ou même les demandes de mon corps, je me logeai tout contre lui. Mon cœur battait bien plus vite que la normale ; je pensais à mes propres paroles qui avaient dû lui paraître futiles mais qui m’importaient, moi. «  Tu l’auras. Je suis même prêt à faire semblant de le trouver sexy pour toi. » me dit-il en parlant de Justin Timberlake. Je me mis à sourire contre lui. « Oh, je ne te demande pas de le trouver sexy. Au contraire, je veux que tu subisses le film. Ça sera ma maigre vengeance. » Cela me brisait le cœur et pourtant je déployai tous les efforts du monde afin de paraître enjouée. Afin de paraître naturelle et pleine d’entrain. Je ne savais pas si cela fonctionnait ; à vrai dire, je détestais tant le mensonge que cela avait sans doute commencé à me porter préjudice. « Bon, tu lances le film ? On n’a pas toute la soirée ! » râlai-je avant de tapoter son ventre avec mes doigts ; je riais doucement comme si tout allait bien.
Et peut-être que tout allait bien. J’aimais y croire.
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Anonymous
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() message posté Jeu 29 Jan 2015 - 23:45 par Invité
“Darkness comes. In the middle of it, the future looks blank. The temptation to quit is huge. Don't. You are in good company...” Mes yeux se fermaient sur une réalité parallèle ; là ou malgré mes défaillances et les nombreuses cicatrices sur mon corps, je pouvais être digne d’Eugenia. Je pensais souvent aux motifs qui m’empêchaient de lui avouer mes sentiments ; au-delà de la peur de perdre son amitié ou de mon ambition, j’étais rongé par les vices de la vengeance. Je voulais écrire pour maintenir un semblant de lien avec Aïda ; qui était elle-même chroniqueuse pour un journal local. Je voulais me prouver que malgré la déception que je pouvais lire dans le regard de mon père, j’étais inattaquable. Je connaissais déjà les joies de l’amour ; mais peut-être que je n’étais pas prêt à sacrifier ma personne. Ginny était l’aboutissement ultime de mes efforts, elle m’attendrait – elle le devait. J’humectai le bout de mes lèvres gercées avant de regarder mes doigts violacées. Serena n’était qu’une passade parmi tant d’autres ; aucune femme ne pouvait tromper mon cœur. J’étais obsédé par ma meilleure amie, par son odeur, son accent, et sa bienveillance. Nous étions si différents, mais elle me complétait de manière insoupçonnée. Les principes de l’alchimie antique se confondaient dans mon esprit, et même si je savais qu’il fallait que je perde quelque chose d’équivalent pour effleurer la splendide réussite de l’âme – j’acceptais volontiers de troquer mon bonheur contre quelques promesses d’avenir. L’appel de l’obscure était hypnotisant, et je m’avançais tel un automate vers les nuages de poussières et d’étoiles. Je m’avançais sans aucune intention d’abandonner. Etais-je égoïste de laisser ce genre de pensées germer dans mon cerveau ? Probablement. Ma quête ne pouvait pas être vaine ; c’était mon unique hommage à mon semblant de famille.« Tu me donnerais même pas tes brouillons d’écrits ? Je suis vexée. » S’amusa-t-elle contre moi. Je tournai délicatement la tête afin de croiser son regard d’enchanteresse. Si je le pouvais je lui aurais appris à quel point la fougue d’un homme impulsif était douloureuse. J’aurais encadré son visage avec désespoir et j’aurais écrasé ma bouche contre ses lèvres d’enfant ; ardemment, passionnément, peut-être même sauvagement. Je fis la moue en haussant les épaules. « Rien du tout. Tu ne mérites même pas mes brouillons ; ces choses-là vaudront une fortune après ma mort. Je suis le poète disparu, l’écrivain incompris. Je ne peux espérer la reconnaissance de mon vivant. Mais tu garderas en mémoire les souvenirs de moi, de toi. » Soufflai-je avec délicatesse.

Elle se dirigea vers le DVD en silence. Je détaillais les courbes de sa silhouette fine, elle était bien maigre malgré ses entrainements intensifs et son appétit vorace. Je me demandais souvent comment elle pouvait être aussi gourmande sans prendre un seul gramme. C’était un luxe que le commun des mortels ne pouvait pas se permettre. Eugenia se racla la gorge, avant de m’adresser un sourire. « Oui, d’ailleurs, à propos de ça… On avait dit quoi, déjà ? A mes vingt-cinq ans ou tes vingt-cinq ans ? Parce que s’il s’agit de tes vingt-cinq ans, mon vieux, il va falloir que tu t’entraines plus vite que ça parce que l’âge te guette… » Je ris en remarquant sa posture, et ses poings fermés sur ses hanches – elle était tout simplement incroyable. « L’âge me guette ?» Répétai-je presque offusqué.« Tu rêves ; les gens qui scellent leur destin trop tôt sont trop lamentables pour que je fasse pareil. Tes 25 ans, mais si tu continues à m’embêter je t’épouse tout de suite et tes chances de trouver le prince charmant s’envolent en éclats ! » Je la pointai du doigt d’un air presque menaçant, avant de l’accueillir dans mes bras. La chaleur de ses étreintes me permettait de me sentir complet ; c’était un triste destin de frôler la plus chère sans oser la retenir. Mes divagations s’évanouissaient dans un souffle avant de trancher l’air à nouveau. Je battais des cils en souriant d’un air incrédule ; était-il possible que je sois plus heureux qu’en cet instant – malgré mes coucheries, le manque d’amour, et la lassitude ? Si je sacrifiais la personne qui comptait le plus au monde, cela suffirait-il à me propulser au rang des grandes divinités littéraires ? Eugenia je ne pars pas indéfiniment – j’ai besoin de me prouver que je ne suis pas qu’un enfant désabusé. « Oh, je ne te demande pas de le trouver sexy. Au contraire, je veux que tu subisses le film. Ça sera ma maigre vengeance. » Fit-elle remarquer. « Soit, j’accepte – j’ai déjà regardé le film je sais à quoi m’attendre mais toi, te rends-tu compte du sale quart-heure que tu vas passer à cause de mes soupirs impatients et de mes coups de gueules ? Je m’ennuie, je râle. » Me moquai-je en agitant la télécommande sous son nez.« Bon, tu lances le film ? On n’a pas toute la soirée ! » J’appuyai sur le bouton en imitant son air ronchon. Eugenia s’allongea sur moi, ses doigts filiformes vinrent tapoter le dessus de mon ventre. « Comment tu fais pour être aussi chiante et adorable en même temps ? » Demandai-je en me redressant. « Ne dis rien. J’abandonne, le film a commencé.» Finis-je par conclure d’une petite voix. La musique d’ouverture retenti dans la pièce, mais je ne parvenais pas à me concentrer sur les images qui défilaient sous mes yeux. Eugenia était là – l’adorer était ma seule distraction.


FIN
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