Nathaniel - Come to my world, a dreamy land where everything is permitted

Nathaniel est un jeune homme bien compliqué, et pourtant si simple. Toujours discret, toujours à l'écart, il tente d'être le plus solitaire possible, et de ne pas se faire remarquer. Son magnifique physique d'éphèbe ne lui facilitant pas la tâche, il évite de parler et espère ainsi se fondre dans la masse grouillante de la normalité. Ce comportement donne une impression de froideur qui lui plaît bien. En effet, quoi de mieux pour que les gens ne vous approchent pas ? Cependant, il n'y a une chose à laquelle il ne peut pas remédier : On ne peut pas s'empêcher de l'observer. Son visage si fin attire les regards, ses mains les retiennent, ses gestes fascinent. Ils sont toujours délicats, ses gestes. Ses doigts bougent avec grâce, sans même qu'il ne s'en rende compte. L'aisance naturelle de ses mouvements ferait presque peur tant elle semble irréelle. Qui donc bouge comme ça désormais ? Parfois, il semble sorti d'un conte pour enfant à l'univers onirique et enchanté, et le charme qui se dégage de cette dégaine de Prince de royaume perdu force une certaine admiration dont il se passerait bien. Cette délicatesse ne trahirait pourtant jamais le fait que Nathaniel soit un être d'une douceur immense, et pourtant c'est le cas. Ce n'est pas quelque chose qui se sait, ce n'est pas quelque chose qui peut se deviner, il faut le connaître pour le savoir. Rares sont les personnes qui connaissent vraiment ce jeune homme, et pour cause, il ne veut pas qu'on le connaisse. Il ne veut pas que cette douceur soit révélée, il ne veut pas que l'on sache, il ne veut pas que l'on empiète sur ce qu'il s'adonne à reconstruire peu à peu depuis quelques années. La douceur est une faiblesse, et il le sait très bien. Ce monde mesquin ne mérite pas sa vraie nature, nature qui se retrouverait lacérée et déchirée si elle était dévoilée. Et pourtant, elle mériterait de prendre le pas sur l'apparence neutre et blasée du jeune éphèbe. Passionnant, passionné, il est tout cela à la fois, et ses centres d'intérêts sont multiples : le dessin, la peinture, la mode, la lecture, l'écriture, la musique... Toutes ces choses qu'il aime et qu'il garde cachées au fond lui, comme un trésor, comme un jardin qu'il entretient chaque jour de son amour pour elles. Lorsqu'il parle de ce qui fait vibrer son âme, ce qu'il fait très peu souvent, une flamme étrange s'allume dans son regard, une flamme qui fascine et qui l'anime, la flamme de la passion qu'il ne contient que trop. Il dessine, il peint, il écrit, il joue, mais seulement dans le confinement et le secret de son petit appartement de Londres, seulement lorsqu'il est sûr d'être seul, seul et protégé de tous les dangers qui le guettent à l'extérieur. Tous ces dangers qui tentent de dévorer son âme, de lui prendre sa passion, ses passions, ses talents. Ces dangers qui tentent de le dénaturer comme ils dénaturent des sociétés entières pour les faire rentrer dans une case aux dimensions données, une case trop étriquée dont il ne veut pas entendre parler, jamais. Nathaniel se bat pour la liberté de sa passion. Il a besoin d'espace, de rêve, de folie. Il a besoin d'imaginer, il a besoin de faire respirer à son esprits des airs plus purs que celui distribué par la case à laquelle il tente d'échapper. Pour cela, il crée, encore et encore, nuit et jour, jour et nuit, jusqu'à ce que son cerveau ne lui permette plus de continuer et prenne la longue pause de sommeil qu'il mérite après avoir tant travaillé. Il est plein de bordel, l'appartement de Nathaniel. Il ne connaît pas l'ordre et cela se voit bien.  Des toiles, des esquisses, des dessins, des aquarelles, des feuilles blanches, rouges, bleues, roses, écrites, vierges. Des partitions, complètes, partielles, griffonnées, des airs qu'il compose dans son esprit et qu'il a besoin de noter quelque part. Le bordel est représentatif de l'ébullition permanente de son cerveau, et il ne l'organiserait pour rien au monde. Ce bordel, c'est son jardin, son secret, son monde de rêve qu'il se garde bien de montrer aux autres, ce petit nuage parfait aux couleurs du bonheur qu'il ne laisserait voir à personne, de peur qu'il ne soit détruit par des mains sales, sournoises, des mains aux couleurs fades qui lui inspirent l'horreur, des mains qui ne savent pas rêver et qui se perdent dans la normalité cloisonnée. Elles sont si différentes de celles de Nathaniel. Ses mains à lui, pleines de couleurs, pleines de douceurs, font des merveilles. Qu'elles tiennent une cigarette, un pinceau, un stylo, les couleurs ne s'effacent jamais, elles le font rêver, elles lui permettent d'échapper à ses anciens démons, des démons qui le détruisaient plus qu'ils ne l'enchantaient.