(✰) message posté Jeu 16 Oct 2014 - 11:26 par Invité
Une quinzaine de jours s’étaient écoulés depuis l’arrivée de Jodie à Londres. Il lui en avait fallu deux le temps de s’installer dans son appartement, deux pour régler les modalités administrative avec l’école d’art et tout le reste elle avait pu le passer à se familiariser un peu avec la vie Londonienne mais surtout à débuter tout de suite son enquête. Officiellement elle était là pour ses études, mais le choix de cette ville plutôt qu’une autre où elle aurait pu intégrer une école d’art encore plus renommée n’avait pas été fait par hasard. Mais Galahad l’avait largué lors de cette soirée où elle n’avait fait que dire tout haut ce que pas mal de leurs amis communs avaient déjà pensé au moins une fois tout bas – elle en était convaincue – et il en avait fait tout un plat. Elle avait osé parler dans des termes peu avantageux de sa petite dinde de meilleure amie et c’était visiblement la pire faute à commettre. Dire que la jolie blonde n’avait pas digéré cette rupture était un euphémisme. Elle avait détesté se retrouver ainsi jetée par ce mec qui en plus avait eu le culot de lui faire la morale. Delilah lui avait décidément bien monté la tête, elle l’avait dressé à la perfection et ce pauvre idiot n’y voyait rien. Ils avaient fait tous deux l’erreur de mal agir avec la mauvaise personne et Jodie n’allait pas laissé les choses ainsi. Depuis cette soirée elle murissait sa vengeance, elle nourrissait une colère sourde à l’égard des deux compères qui ne payaient rien pour attendre. Elle n’était pas le genre de jeune femme faible qui allait se morfondre, ils avaient fait eux aussi une grave erreur en la sous-estimant. La petite pétasse brune et Gal l’imbécile n’étaient pas au bout de leur peine car leur plus joli cauchemar venait de débarquer au pays du pudding.
La tâche n’avait pas été facile, parce qu’ils s’étaient barrer en Angleterre assez rapidement et que n’ayant plus de contact avec le vendeur de disques elle n’avait bien sûr pas été mise au courant. Mais c’était sans compter sur la fiabilité – et crédulité – de certaines de leurs connaissances communes qui avaient rapidement vendu la mèche. Il faut dire que Jodie avait bien rodé son petit numéro de la fille honnête qui voulait simplement rendre quelques affaires à son ex à qui elle avait finalement pardonné et même donné raison. Un mea culpa totalement feint, la vraie garce dans l’histoire c’était Delilah pas elle. Que la brunasse parle d’elle en mauvais terme ne devait pas gêné Gal, il était trop aveuglé par ses minauderies ridicules, en revanche dès qu’elle avait déversé un peu de son fiel, là il avait pété un plomb. Oh non Jodie ne s’en remettait pas d’avoir été évincée pour si peu, pour une simple vérité que son ex n’aurait pas du entendre, mais surtout ne voulait pas voir. Pas besoin d’être doté d’un QI supérieur à 140 pour voir qu’il était totalement dévoué à sa foutue meilleure amie qui faisait la pluie et le beau temps dans sa vie. Peut-être aurait-elle dû laisser couler, mais ça revenait à s’écraser et admettre qu’elle était celle qui avait tord… Or elle savait qu’elle avait raison. Ça tournait dans sa tête plusieurs fois par jour, elle rêvait vengeance, cuisinait vengeance, prenait un bain en songeant à la vengeance. Jodie pour le moment vivait pour ça et s’était d’autant plus fort qu’elle touchait au but.
Ce qu’elle préparait ne se ferait pas en un claquement de doigt, mais elle approchait de la première étape avec beaucoup d’impatience. Mêlant détermination à une bonne dose de jugeote elle avait réussi à retrouver ici à Londres Galahad Rosenbach. En bon amoureux de la musique qu’il était elle n’avait pas eu grand mal à se douter qu’il devait bosser comme vendeur de disque. Cependant les magasins ne manquait pas et elle dû pousser d’avantage son investigation. Ce créant des indics ça et là dans des Starbucks à différents coins de la ville, elle répandait sa recherche en laissant penser à tous qu’elle cherchait cette homme parce qu’il lui avait tapé dans l’œil. Et finalement elle l’avait trouvé à l’endroit le plus simple qu’il soit pour un vendeur de disque de son genre : HMV. Boutique vers laquelle elle se dirigeait à ce moment même alors qu’elle venait tout juste sortir de quelques heures de cours. Il travaillait aujourd’hui, elle avait fait en sorte d’en être certaine… En fait elle avait même obtenu son emploi du temps auprès d’une autre vendeuse fleur bleue à souhait qui avait trouvé vraiment trop mignon qu’elle fût une admiratrice secrète du vendeur. D’ailleurs elle se trouvait à l’accueil et fit un geste frénétique de la main quand Jodie entrait le tout en affichant un grand sourire à l’idée que la blondinette trouve son prince charmant et l’aborde. Pathétique.
Se faufilant dans les rayons afin que Gal ne la remarque pas tout de suite, Jodie attrapait l’album d’un groupe de rock qu’elle connaissait bien et dont elle savait qu’il appréciait la musique. S’avançant dans son dos elle s’arrêtait juste derrière lui, esquissant un sourire avant de se mettre dans son personnage. Elle eut un petit raclement de gorge « Je… Excusez moi. » lâchait-elle presque timidement « Il paraît qu’un cd live de ce groupe est dispo mais je ne le trouve nul part et… » elle venait de s’interrompre dans un timing parfait avec un air on ne peut plus abasourdi « Ga… Gal ? » elle écarquillait les yeux, vraiment à fond dans son rôle. « Mais qu’est-ce que tu fais là ? » demandait-elle feignant la surprise. C’était déjà si bon de voir la tête qu’il faisait et d’imaginer ce qu’il était probablement en train de ce dire à cet instant. La jolie blonde imaginait que la suite de son plan serait on ne peut plus jubilatoire. « L’Angleterre… C’est donc là que tu te cachais. On peut dire que tu sais comment prendre de la distance avec tes ex. » fini l’air surpris, un petit sourire en coin étirait ses lèvres rosées et elle ne masquait pas l’amertume qu’il y avait sous ce constat « Le monde est petit Galahad, tu ne trouve pas ? ». Des milliers de kilomètres n’avaient pas suffit à la stopper, il pouvait désormais s’attendre au pire.
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(✰) message posté Lun 20 Oct 2014 - 15:22 par Invité
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C’était une journée de travail banale pour Galahad. Vêtu de son t-shirt noir du staff de la boutique – pas de jalousie, ses collègues avaient le même – il se promenait dans les allées pour vérifier que les disques offerts étaient à la bonne place. Il y avait toujours des gamins pour éparpiller les produits un peu partout pour se moquer et c’était sa tâche de tout remettre à sa place. Par exemple, il était déjà tombé sur le dernier album de Demi Lovato dans le coin des groupes de métal, ce qui était très absurde et très contradictoire. Enfin, une chance qu’il était là pour vérifier. L’un de ses collègues à la caisse avait mis comme musique d’ambiance une playlist pop et Gal devait admettre que ça allait bien avec son humeur du moment : il se sentait bien, il était détendu, quoi. Travailler au HMV lui procurait un certain bonheur, en fait. Il aimait tellement la musique que vendre des disques à longueur de journée lui plaisait beaucoup. Ce job était fait pour lui. Oh, bien sûr, ce n’était pas toujours rose : certains clients pouvaient être désagréables ou encore imprécis dans ce qu’ils recherchaient, faisant perdre du temps à tout le monde en fin de compte. Une fois, Gal avait dû aider un pauvre type à trouver « un film d’action où il y a une voiture qui explose ». Tant qu’à faire, pourquoi ne pas demander une comédie musicale où les acteurs chantent, tiens ! Mais bon, le jeune homme était satisfait, globalement, par ce qu’il faisait.
Fredonnant les paroles de la chanson qui passait dans la boutique, il avait deux piles de CDs dans les mains et se promenait un peu partout pour les mettre à leur place. Parfois, il s’arrêtait pour saluer un client récurrent ou pour aider un petit nouveau. Il était comme ça, Gal, il aimait aider les gens. C’était son job de répondre aux questions des clients, bien sûr, mais il prenait plaisir à discuter un peu avec eux, aussi. C’était facile dans un HMV; les gens qui y entraient aimaient a priori la musique, le cinéma et la télévision alors le dialogue s’imposait naturellement de lui-même. Et puis, ça lui permettait de tisser des liens et, sociable comme il était, c’était parfait. D’ailleurs, il venait justement de débattre quelques minutes avec un client sur la meilleure maison de la série – à son avis, la House Lannister remportait la victoire haut la main – et s’avançait dans l’un des rayons pour y déposer des CDs. Il s’agissait du coin rock, son préféré. Il avait grandi avec la musique rock des années 80 et 90, ça lui rappelait de bons souvenirs. C’est donc avec plein de nostalgie qu’il déposa un album de The Smiths et un autre de Nirvana.
Alors qu’il allait poursuivre son chemin, il entendit quelqu’un s’adresser à lui, une jeune femme selon son timbre de voix. C’était une cliente qui cherchait un album live en particulier. Il fit volte-face pour lui répondre et son sourire amical se figea sur son visage quand il reconnut la cliente. Jodie. Non, Jodie, ici, à Londres ? N’était-elle pas supposée être à Melbourne, celle-là ? Qu’est-ce que ça signifiait ? Elle l’avait suivie, ou quoi ? Non, impossible, que pouvait-elle tirer de tout ça ? Le tourbillon de questions refusait de se calmer et lui, il dévisageait son ex avec des yeux aussi ronds que des balles de golf. Jodie, qu’il avait véritablement aimée. Jodie, dont il avait à une époque admiré le sens aiguisé de la répartie. Jodie, qui avait osé parler dans le dos de Delilah pour il ne savait trop quelle raison. Jodie, qu’il avait essayé d’oublier depuis cette fameuse soirée. Troublé, il faillit échapper les disques qu’il tenait encore, mais se rattrapa, fort heureusement. La blonde semblait réellement surprise de le trouver là, mais Gal avait du mal à y croire, aussi convaincante soit cette petite comédie. La coïncidence était simplement trop dure à avaler. « Tu ris de ma gueule, là ? C’est plutôt à moi de te poser la question : qu’est-ce que toi, tu fais là ? » répliqua-t-il froidement, une fois qu’il eut retrouvé ses esprits.
Il ne pouvait pas l’esquiver étant donné qu’il bossait – maligne, cette pétasse, il devait l’admettre – mais il n’était pas forcé d’être gentil avec elle, surtout après ce qu’elle avait fait. Ou plutôt, ce qu’elle avait dit. « On peut dire ça, ouais. Remarque, ce n’est pas comme si j’avais envie de rester à tes côtés après notre rupture, je t’en laisse deviner la raison comme une grande fille. » Puis, il roula les yeux face à sa question. Le monde était petit, c’était vrai, mais il n’allait pas s’abaisser à lui répondre, n’est-ce pas ? Il n’avait pas envie de lui donner cette joie. Qu’est-ce qu’elle foutait en sol anglais, il ne saurait le dire. Mais une chose était sûre : ça n’augurait rien de bon. Il la regardait, sans sourire. Il était incapable de dire aujourd’hui ce qui l’avait poussé dans les bras de cette fille. D’accord, elle était jolie, il ne pouvait le nier. Mais l’emballage cachait une laideur inouïe, il l’avait compris et en passant il ne parlait pas de sexe avec cette métaphore. Non, il parlait de ce qu’était Jodie : une coquille vide qui tombait en ruines sous son air assuré. Il finit par relancer la conversation, il n’avait guère le choix, elle n’allait pas disparaître sous ses yeux comme par magie. « Sinon, t’es aveugle, t’as le CD que tu cherches juste sous ton nez, juste là. » Il lui désigna l’album recherché de la main, mais ajouta aussitôt : « Bien que je me doute que ce n’était qu’un prétexte pour m’aborder. »
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(✰) message posté Ven 24 Oct 2014 - 11:43 par Invité
Rien que pour voir la tête de Galahad à cet instant Jodie savait qu’elle avait bien fait de venir. Elle avait feint la surprise, il y avait à moitié cru… Vrai que faire gober des milliers de kilomètres séparant Londres de Melbourne comme étant une totale coïncidence était plutôt difficile mais la blondinette avait plus d’une corde à son arc. Est-ce qu’elle se foutait de sa gueule, un peu elle ne pouvait pas totalement nier cette évidence mais ça il n’avait nullement besoin de le savoir. Aussi elle fit une moue contrariée lorsqu’il lui retournait la question « Je vois que comme tout homme qui se respecte ce que l’on peut te dire entre par une oreille et sort pas l’autre. Mon programme d’étude à l’étranger, j’ai choisi l’Angleterre. Ça fait des lustres ! » mensonge, mais ça il ne le savait. Car programme d’échange il y avait mais elle avait décidé d’y participer au dernier moment et son choix pour Londres c’était fait aussitôt appris que lui et sa petite pétasse de meilleure amie avaient posé leurs valises ici. Il était froid, glacial même et Jodie ne s’était pas attendu à moins de sa part. Un homme entier et authentique voilà ce qu’était Gal et elle avait adoré ça chez lui. Il était toujours aussi charmant, pas un physique de playboy comme certains surfeurs qu’elle pouvait croiser sur les côtes Australiennes mais il avait un charme fou. Dommage qu’il fut aussi con et soumis à sa dinde brune. Pour prendre de la distance c’est clair qu’il en avait pris beaucoup, mais Jodie ne pouvait s’empêcher de penser que ce départ de Melbourne était peut-être prévu avant même qu’ils ne rompent. D’ailleurs c’était l’une de ses motivations à lui pourrir la vie, il allait l’abandonner pour partir avec sa meilleure amie et finalement les deux trois vérités douloureuses qu’elle avait balancé sur son compte ne furent qu’un prétexte à la larguer.
Avec la joie ressentit à voir combien il n’était pas heureux de la voir, la jolie blonde en avait presque oublié son prétexte pour l’aborder à savoir le live d’un groupe qu’il appréciait et qu’il lui avait fait découvrir. Elle levait les yeux exaspérée par sa remarque « N’en fais pas trop Gal. » elle prit le CD et lui accordait un sourire forcé « Ta faute si tu donnes aux gens de bon goût musicaux… » elle lui adressait un clin d’œil « C’est quand même drôle, je viens là chercher cet album de ce groupe que tu m’as fait découvrir et là je tombe sur toi ! » secouant la tête elle laissait échapper un petit rire « Le monde est petit et fou. Je ne vais pas appeler ça le destin, mais je pense que ça ne sera pas sans conséquence. ». L’air de rien elle venait de lui donner une sorte d’avertissement avec la plus grande légèreté possible. « Tu es vraiment dans ton élément là, n’est-ce pas ? » prenant les premiers disques de la pile qu’il tenait pour en observer vaguement le titre elle les reposait négligemment juste pour le mettre dans l’embarras. L’avantage c’est qu’il ne pouvait pas se permettre de mal parler à une cliente, et ça c’était assez jubilatoire. Le regard du vendeur de disque trahissait sa colère et elle était ravie de voir quel effet elle avait sur lui. « Au fait, tu as emmené l’autre ? » elle lui adressait un sourire qui en disait long sur ce qu’elle pensait de cette autre « A moins qu’une fois encore tu joues le rôle du docile gentil toutou ? » elle hochait la tête en le fixant « C’est ça n’est-ce pas ? Elle siffle et tu accoures… Ça serait mignon si elle n’était pas si pathétique. ».
Parler de Delilah sans même prononcer son nom suffisait à lui faire ressentir cette colère sourde qui la rongeait depuis qu’elle avait compris que cette petite pétasse faisait la pluie et le beau temps dans la vie de Galahad. « Dommage que tu ne sois pas prêt à admettre qu’elle te tire vers le bas. Vraiment, tu as du potentiel et ça le gâche. » lâchait-elle avec un air désolé, le pire c’est qu’elle le pensait vraiment. Ce mec avait quelque chose de bien, pleins de qualités qui se mariaient très bien avec ses défauts mais sa foutue meilleure amie parasitaire venait tout gâcher en lui disant comment vivre sa vie. Le jour où il comprendrait sa toxicité il trouverait quelqu’un avec qui partager sa vie durablement, Jodie en était certaine. Bon le plus probable était que ces deux idiots finiraient ensemble quand la brunasse aurait fini de jouer à celle qui ne voit rien, crève de jalousie mais nie tout sentiments. Minable. Heureusement qu’elle avait débarqué pour faire swinguer un peu tout ça. Leurs petites vies n’allaient plus être si simples ça c’était sûr. « Oh pendant que tu y es, je cherche le coffret DVD de l’intégrale de Supernatural tu saurais où il est ? » tant qu’à être là autant le monopoliser un peu, après tout il adorait jouer les petits chiens obéissants non ? Jodie souhaitait simplement lui faire plaisir en le laissant s’adonner à son activité favorite, ça donnait une occasion de bavarder en plus de cela « Alors, combien de temps que tu vis au pays de la Queen Elizabeth ? » la réponse elle ne la connaissait pas exactement mais elle en avait une idée qui devait s’avérer plutôt juste. Sans doute étaient-ils partis juste après leur rupture… Ces foutus traitres !
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(✰) message posté Mar 28 Oct 2014 - 18:03 par Invité
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Revoir Jodie à Londres, c’était… comment dire ? Pour le moins inattendu, voilà ! Et ça ne lui plaisait pas. Il avait tracé une croix sur cette fille depuis des semaines et des semaines, s’imaginait-elle qu’il reviendrait sur sa décision de l’avoir plaquée ? Même elle ne pouvait être aussi naïve et fleur bleue, n’est-ce pas ? Non, il ne se berçait pas d’illusions, il devait y avoir une autre raison de sa présence ici que ses études. Elle aurait très bien pu étudier à Melbourne, il y avait de bonnes écoles là-bas aussi. Mais non, elle avait dû jeter son dévolu sur Londres, la capitale de la pluie et du thé. Gal la connaissait bien – il avait été en couple avec elle for God’s sake – et Londres ne correspondait tellement pas à son caractère. Il l’aurait davantage vue traînant dans les rues de New York, une ville intense et toujours animée, comme elle. Alors force était pour lui d’admettre qu’elle n’était pas là par pur hasard. Il l’observait, sans aucune joie dans ses prunelles claires, se disant qu’elle était toujours aussi magnifique – il n’était pas aveugle – mais qu’au fond, elle ne valait rien comparée à Delilah, ça c’était certain, ne serait-ce que pour leur tempérament respectif. Delilah, il le savait, ne s’abaisserait jamais à dire du mal d’une personne dans le dos de celle-ci. Ça, ça avait été la goutte qui avait fait déborder le vase. Jodie, aussi pétasse soit-elle, devait s’en être rendue compte. Si ce n’était pas le cas, tant pis, ce n’était pas le problème de Gal. Il ne voulait plus rien avoir à faire avec elle.
« Oh, ne crois pas ça. J’ai une plus grande mémoire que tu ne le penses. Par exemple, je me souviens de ce que tu as dit à cette soirée, quasiment mot pour mot. Puis pour tes études à l’étranger, tu m’excuseras d’avoir oublié ce petit détail mais avec notre rupture, ça m’est un peu sorti de l’esprit ! » Son programme d’études à l’étranger, son cul, ouais. Il était possible qu’elle lui en ait parlé avant qu’ils ne se séparent, c’était possible, mais comme il venait de le lui balancer, il avait dû oublier. Il n’allait pas culpabiliser de ne pas avoir espionné son profil Facebook pour connaître les dernières nouvelles à son sujet, non mais. Et puis, quand bien même aurait-il voulu le faire, cela lui aurait été impossible puisqu’ils n’étaient plus amis sur ce média social. Il s’était empressé de la supprimer de sa liste d’amis dès que l’occasion s’était présentée, d’ailleurs. Il n’aimait pas garder contact avec ses anciennes relations, ça le mettait mal à l’aise. Alors imaginez son désarroi de parler à Jodie aujourd’hui ! Il s’obligeait à rester courtois envers elle, mais sentait dans son dos les regards des autres clients, qui devaient bien se demander ce qui se passait. Laver son linge sale en public, bravo Jodie c’était une très bonne idée. Mais n’était-ce pas le but de la manœuvre, l’humilier à son travail ? Voire essayer de le faire renvoyer, savait-on jamais avec une peste pareille…
Pendant qu’il ruminait ces sombres pensées, la blonde continuait son petit jeu. Wow, elle avait bien appris son texte. Elle avait pris le CD désigné et continuait de le narguer. « Ouais, très drôle, je suis mort de rire, » répliqua-t-il sans le moindre sourire. En fait, il commençait à être agacé de son comportement. Il n’avait jamais été patient et il sentait qu’il allait craquer si elle continuait. Il n’était pas capable de garder son calme, à un moment il fallait qu’il se défoule, qu’il s’exprime. Il répéta, ahuri : « Sans conséquence ? T’es en train de me menacer, si je comprends bien ? » Question stupide, mais il devait en être sûr. Mais lorsqu’elle mentionna Delilah, car il était certain qu’elle parlait d’elle, son visage s’assombrit. Elle essayait de le manipuler, clairement. Maintenant qu’il l’avait plaquée, il voyait tous ses défauts avec une clarté aveuglante. Il ne parvenait pas à comprendre comment il avait pu tomber amoureux d’une manipulatrice comme ça, ça le dépassait. Et ça faisait mal, aussi. Il s’en voulait de s’être épris d’elle, de n’avoir rien vu venir. Mais surtout, le pire c’était l’amère déception qu’il ressentait en la voyant parler ainsi. En la voyant cracher son poison, comme elle l’avait fait à cette soirée. Elle était bien plus belle lorsqu’elle était gentille, lorsque son sourire était honnête, et non pas machiavélique comme en ce moment. Cette Jodie n’était pas la Jodie dont il était tombé amoureux. La Jodie qu’il aimait n’était plus. Pourtant, il savait qu’elle avait existé, à une époque… à moins que tout ceci n’ait été qu’une sombre comédie destinée à l’embrouiller ? Il ne savait plus. Il ne voyait que le petit démon blond devant lui, qui essayait de le toucher en disant du mal de Delilah.
« Non. » Il la regarda, avec un air de pitié dans les yeux qui la rendrait folle, elle qui était si fière. « Non, ce qui est véritablement dommage, c’est que toi, tu ne te rendes même pas compte de ta jalousie pour Delilah, voilà ce que je pense. Et ne me dis pas que mon opinion t’est égale, parce que c’est faux et tu le sais. » Autrement dit, serait-elle là si elle se foutait de lui ? Non. Elle cherchait à lui faire mal, de toute évidence et cela ne pouvait être possible que si elle attachait de l’importance à son ex qui s’était envolé pour un autre pays. Qu’elle l’aime ou qu’elle le haïsse, cela n’avait aucune importance. L’amour et la haine étaient les deux émotions les plus fortes qui soient, les deux émotions qui pouvaient pousser un individu à faire les pires conneries du monde. Il ne croyait pas que Jodie admettrait ce point, mais il ne perdait rien à essayer de lui faire ouvrir les yeux. Il soupira. « Nous sommes dans le coin des artistes rock, si tu veux acheter un coffret DVD, il faut aller au sous-sol, ça me semble logique, » répondit-il en se mettant à marcher vers les escaliers, en réalité heureux de cette distraction. Il entendit son ex le suivre. Ils croisèrent l’une de ses collègues qui venait en sens inverse et qui fit un clin d’œil amusé à Gal en apercevant la poupée Barbie près de lui. Gal roula les yeux, sans lui répondre. Une fois en bas, il s’avança avec confiance dans la longue rangée des DVD des séries télévisées. Il travaillait là depuis pas mal de temps déjà, il savait à peu près où se trouvait ce qu’il cherchait. Pas besoin de pianoter sur le moteur de recherche de la boutique, comme un débutant. « Quelques semaines, » répondit-il évasivement. Il n’avait pas envie de faire du small talk avec elle, mais il n’avait guère le choix. Finalement, il lui tendit l’intégrale de Supernatural dans les mains : « Bon, voilà ce que tu cherches. Besoin de quelque chose d’autre ou t’as l’intention d’acheter tout le magasin simplement pour pouvoir me parler encore sans passer d’une stalkeuse ? » Il eut un sourire en coin : « Oh mais attends, c’est déjà fait, ça. » Oh, quel coup bas. Il n’avait pu s’en empêcher.
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(✰) message posté Dim 2 Nov 2014 - 10:14 par Invité
Bien sûr qu’il se souvenait de cette soirée et des mots qu’elle avait prononcé pour qualifier cette petite garce de Delilah. Jodie le savait, cet épisode était bloqué dans sa mémoire et pour ses études à l’étranger elle ne le blâmait pas vraiment puisque c’était juste un moyen de le faire douter. La blonde sentait l’agacement de son ex, il transpirait l’irritation et c’était un sentiment plaisant que de savoir qu’elle y était pour quelque chose. Le pauvre Gal n’allait pas être au bout de ses peines et peut-être même finirait-elle par arriver à lui donner de l’urticaire, qui sait ? L’idée de le voir se gratter de rage chaque fois qu’il la verrait l’amusait beaucoup. Sachant qu’elle avait l’avantage sur ce terrain qu’était le lieu de travail du jeune homme, Jodie ne se privait pas pour jouer son petit numéro à fond. Le coup du hasard et du lien entre eux que représentait ce disque voilà qui l’énervait un peu plus. Si la blonde trouvait la situation marrante lui ne riait pas du tout et c’était justement là tout le but de la manœuvre. Sur ses gardes depuis qu’il l’avait reconnu Galahad n’avait pas manqué de rebondir sur les propos de l’étudiante en art. Menace ou pas menace ? Jodie affichait un petit sourire désolé « Tu penses vraiment toujours au pire. » elle haussait les épaules et avait poursuivit en le questionnant sur la présence de sa meilleure amie Delilah. Quel prénom pourri, elle s’en faisait la réflexion à chaque fois. Maintenant elle n’avait plus rien à perdre de dire du mal de cette pétasse et elle ne se gênait pas pour faire par à Gal de sa pensée.
Comme du venin ses paroles allaient se frayer un chemin en lui, en tout cas elle l’espérait. Il lutterait pour ne pas que ses belles illusions se brisent en mille morceaux mais peut-être que l’attitude de sa meilleure amie se clarifierait au fil du temps. Grâce à Jodie il ouvrirait peut-être les yeux, il souffrirait et ça serait mérité mais ensuite il pourrait repartir d’un meilleur pied sans avoir sa sangsue accroché à lui. Mais il commettait une erreur en la regardant avec cette pitié dans les yeux, elle ne rampait pas pour le récupérer elle préparait le terrain de sa vengeance. Bien sûr ça il était trop naïf pour s’en apercevoir… Sans doute que son égo lui soufflait qu’elle tentait une mesure désespéré pour le récupérer. Elle soupirait « Il va vraiment falloir que tu retravailles tes blagues si tu veux faire carrière un jour. » et là c’était elle qui était désolée pour lui. Là où il n’avait pas tort cependant, c’est qu’elle avait été jalouse de Delilah. De cette attention qu’il avait toujours pour elle et du crédit qu’il accordait à tout ce que la petite dinde pouvait dire. Pour ça oui elle l’avait jalousé et elle avait fini par voir clair dans son jeu. Alors pour venir à bout d’une manipulatrice comme l’était la brune, Jodie ne voyait pas d’autre mesure que de laisser exprimer tout son potentiel en la matière. Enfant capricieuse elle allait taper des pieds pour se faire entendre, mais ça n’est pas pour ça qu’elle souhaitait récupérer son jouet puisque de toute façon il n’avait plus de valeur à ses yeux et pourtant il en avait eu beaucoup auparavant. « Ton opinion avait de l’importance, c’est du passé. » lâchait elle en haussant les épaules et c’était peut-être la première chose honnête qu’elle lui disait depuis son arrivée dans le magasin.
Histoire de faire durer son plaisir à elle et le calvaire de son ex, Jodie poursuivait en lui réclamant un coffret DVD d’une série qu’elle appréciait. Il lui répliquait une petite pique qui la fit rire « Logique. Mais t’es payé pour ça, non ? » une petite piqûre de rappel du contexte dans lequel ils se trouvaient. Pour le moment elle ne prévoyait pas de le pousser à bout jusqu’à ce qu’il perde et son calme et son boulot, ça n’était pas son but. Juste pour faire un peu la conversation, et donc emmerder d’avantage Gal, Jodie lui demandait depuis combien de temps il était à Londres ce à quoi il répondait vaguement pas très enclin au bavardage. Il était pressé d’en finir avec elle c’était palpable et ne faisait que donner d’avantage envie à la blonde de continuer son petit jeu. Néanmoins elle ne perdait pas de vu qu’elle avait une stratégie à respecter et qu’un excès pourrait faire foirer l’avenir de son plan. Gal lui donnait le coffret de DVD qu’elle regardait avec intérêt, il espérait qu’elle s’en tienne là ça se sentait au ton de sa voix. Et puis il ne manquait pas de la tacler une nouvelle fois avec une petite réplique qui au fond faisait état de la vérité. Lui adressant un large sourire Jodie répondait tout naturellement « Au moins tu sais ce que vit une rock star. Toi qui admire tant leur travail, tu vois quel est le prix à payer pour le succès. » elle se foutait qu’il la traite de stalkeuse, si ça lui faisait plaisir il n’avait pas tout perdu. Mais ça méritait quand même un petit retour de coup bas, désignant alors le coffret de la série elle fit une moue celle que ferait une gamine innocente « Tu as la version en édition limitée ? » elle haussait les épaules « Si c’est pas le cas, il serait possible de passer commande ? » dommage pour lui qu’il n’ai pas su masquer d’avantage sa déconvenue et qu’il ai voulu la piquer avec sa remarque…
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(✰) message posté Mer 3 Déc 2014 - 2:41 par Invité
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Lui, toujours penser au pire ? C'était faux. Par exemple, la première fois qu'il l'avait rencontrée, il n'avait pas pensé que les choses dégénéreraient à ce point. Il n'avait jamais pensé qu'il changerait de pays en compagnie de sa meilleure amie non plus. Il n'avait pas pu prévoir le futur, c'était normal, il n'était pas devin et il n'était pas crédule au point de croire à une connerie pareille. Enfin, il s'éloignait du sujet. Il continuait de supporter avec une patience surhumaine la présence de la blonde. Déjà qu'en temps normal, il est pénible de revoir une personne à qui on a vraiment tenu... Là c'était plus que pénible, c'était horrible. Un vrai cauchemar. Pourquoi ? Parce qu'il ne faisait plus confiance à Jodie. Si elle était à Londres, ça ne pouvait être un hasard. Il ne pouvait rien en résulter de bon, de cela Gal était certain.
Il se répétait cela depuis tout à l'heure, comme un mantra. Il ne pourrait pas fuir Jodie cette fois. Il ne le pourrait pas, s'il déménageait à nouveau, elle le suivrait tôt ou tard. Elle en était bien capable, la petite peste, ne venait-elle pas de le lui prouver ? Il n'avait pas d'autre choix que de supporter sa petite comédie jusqu'à ce qu'elle se lasse. Mais se lasserait-elle, justement ? Rien n'était moins sûr. Il connaissait Jo, c'était une fille qui allait jusqu'au bout. Elle n'abandonnait pas facilement. Dans d'autres circonstances, il aurait admiré sa ténacité, mais en l'occurrence, il avait simplement envie de la foutre dans une valise au hasard à l'aéroport le plus près et de l'expédier à l'autre bout du globe. Sérieusement... Qu'est-ce qu'elle avait l'intention de faire ici ? Le faire souffrir jusqu'à ce qu'il accepte de se remettre avec elle ? Plutôt mourir. Il ne voulait plus rien avoir à faire avec elle. Qu'elle se trouve un nouveau pantin si elle le voulait, il n'en avait que faire. À ses yeux, leur histoire était terminée. Mais il savait que certaines personnes avaient du mal à tourner la page et qu'elles s'accrochaient désespérément au passé malgré le passage du temps. Malheureusement, Jodie faisait partie du lot, semblait-il.
« T'aimerais bien croire ça, pas vrai ? Dis-moi, si mon opinion avait si peu d'importance à tes yeux, serais-tu venue à Londres ? Serais-tu venue dans cette boutique, aujourd'hui même ? » Bien sûr qu'il comptait encore pour elle, autrement elle ne serait pas là, devant lui. C'était ce qu'il pensait, du moins. Peu importe ses intentions, il se doutait qu'elle s'assurerait de bien le faire souffrir pendant qu'elle s'amusait avec lui. S'amuser avec lui. Élémentaire, ma chère Jodie. Ce devait être pour ça qu'elle était là. L'emmerder bien comme il faut avant de sortir de sa vie une bonne fois pour toutes, le cœur en miettes de Galahad dans la paume de sa main. Une sorte de vengeance peut-être. Mais il ne pouvait être sûr de rien, pour le moment. En tout cas, il n'était pas stupide au point de gober la simple excuse des études en arts. « C'est vrai que qu'on est rendu au point qu'il faille que je sois payé pour supporter ta présence, merci de me le rappeler. » Sarcasme facile, il l'admettait. Mais c'était sa seule défense. Jodie ne l'avait pas attaqué physiquement, elle ne l'avait pas réellement insulté... Aucun moyen de l'accuser de quoi que ce soit. Quant à l'accuser de l'avoir suivi jusqu'ici, eh bien c'était faible et ça ne tiendrait pas en Cour plus d'une minute, même lui qui ne s'y connaissait pas trop en matière de juridictions le savait.
Ils se rendirent au sous-sol où une montagne de coffrets DVD les attendaient. Elle avait l'embarras du choix, mais il était sûr que ce n'était pas cela qui l'intéressait de prime d'abord. Tout ce qu'elle voulait, lui semblait-il, c'était de l'agacer jusqu'à l'épuisement. « Le succès ? Quel succès ? Moi, je ne vois qu'une fille suffisamment folle pour traverser l'océan et harceler son ex de platitudes par pur sadisme. Ça te fait penser à quelqu'un ? » répliqua-t-il en roulant les yeux. Par pitié, si elle voulait le suivre du matin au soir comme un petit chien, soit, mais qu'elle ne l'ennuie pas de small talk, ce serait vite insupportable. Elle désigna ensuite un autre coffret DVD et lui demanda s'il avait l'édition limitée. Évidemment. À quoi s'attendait-il ? À ce qu'elle s'en aille avec un sourire ? « Bien sûr, suis-moi. » Il remonta et alla pianoter sur le clavier de l'ordinateur dans lequel tous les produits offerts étaient recensés. « Il va effectivement falloir passer commande et repasser quand le coffret sera arrivé. » Il fit le coup de fil nécessaire et, ceci fait, conclut sans joie : « Il est donc probable qu'on se revoie très prochainement, tu dois être contente de toi je suppose ? » Il croisa les bras, la regardant. Il cherchait dans ses yeux la Jodie qu'il avait connue à Melborne, celle dont il était tombé amoureux comme le dernier des cons. Non, il ne la trouvait pas. Les yeux étaient le miroir de l'âme, disait-on. Dans le cas de Jodie, le miroir était brisé, et ce, depuis un certain moment déjà. « Encore autre chose ou ce sera tout ? » La question, naturelle compte tenu de l'endroit où ils se trouvaient, semblait cacher une symbolique : prépares-tu un autre coup bas ou en as-tu déjà marre de ton petit jeu ?
Spoiler:
desolée du retard, j'espère que ma réponse te conviendra.
Est-ce que l’opinion de Gal comptait vraiment comme il s’évertuait à vouloir le lui faire avouer ? Non. Il avait été relégué dans la catégorie des gens qui ne méritaient rien de mieux qu’une petite leçon. Blâmée alors que ses intentions n’avaient pas été mauvaises envers le jeune homme, il s’était tout seul mis dans la merde. Jodie ne tolérait pas d’être traité ainsi et le vendeur de disque pouvait croire autant qu’il le voulait qu’elle était là pour le récupérer ou qu’elle se souciait encore de lui, il avait tort. Sa venue à Londres était lié à l’australien, un fait avéré sur lequel la jolie blonde n’allait faire aucun commentaire, en revanche ça n’était pas pour des histoires d’avis de qui que ce soit mais tout simplement pour lui pourrir sa vie et celle de sa connasse de meilleure amie. Leur rendre la monnaie de leur pièce en somme… Et pourtant Jodie était quelque peu désolée de devoir faire souffrir un mec bien. Un bon gars, mais un peu trop naïf et crédule dont cette vipère de Delilah tirait les ficelles. Le pauvre, il s’était senti manipulé par la blonde alors que c’était celle qu’il prenait pour un ange qui se mêlait beaucoup trop de ce qui ne la regardait pas. Levant les yeux avec un air blasé Jodie lâchait un petit sourire « T’as écouté trop de musique trop forte toi. Je t’ai dit que je m’en foutais de ton avis. » et le pire c’est qu’elle était sincère. Il pouvait la traiter de peste, d’emmerdeuse, de stalkeuse et même de folle que ça lui passerai au dessus de la tête ! C’était trop tard pour qu’elle prenne en considération les désidérata de monsieur, lui n’avait eu aucun scrupule à la jeter à peine eut-elle simplement dit la vérité. Et si il était arrivé au mauvais moment en l’entendant elle seule baver sur Delilah il aurait été blessé de savoir que certains de leurs amis communs de l’époque étaient totalement de l’avis de Jodie. Sur ce point elle l’avait préservé et gardé l’info pour elle, ne voulant pas non plus traîner les autres dans sa chute. Finalement elle n’était pas aussi garce…
Galahad atteignait le niveau d’agacement visé. La blondinette se félicitait mentalement pour son petit numéro et jubilait de le sentir à la fois froid et embarrassé. Le contexte jouait en sa faveur à elle, mais il ne manquait pas de répartit et eu tôt fait de lui balancer qu’il lui fallait être payé pour la supporter. « Tu es bien payé au moins ? » demandait-elle tout à fait innocemment en sachant que le simple fait qu’elle lui fasse la conversation l’emmerdait au plus haut point. Chose que Gal allait encore devoir supporter puisque la jeune femme avait une idée très précise de ce qu’elle voulait. Et il marchait à fond dans chacune de ses répliques ne manquant pas au passage de lui balancer des réponses qui se voulaient cassantes. Il fit alors le portrait très subjectif de Jodie ce qui eu le mérite de la faire sourire « Je ne te savais pas si parano. Tu devrais faire gaffe il paraît qu’on chope des ulcères à force. » elle haussait les épaules « Et non ça ne me fais penser à personne. » elle agrémentait sa réponse d’un petit clin d’œil pour le provoquer un peu plus. Poursuivant sur son désir d’acquérir la version en édition limitée du coffret DVD, elle observait la lassitude de son ex avec une satisfaction qu’elle n’aurait pas cru aussi plaisante. Elle adorait le voir si contrarié, ça lui faisait les pieds à ce crétin ! Jodie le suivait à nouveau jusqu’à l’étage supérieur, docilement comme une cliente lambda ce qu’elle était à cet instant. Le hasard faisait bien les choses, le coffret devait être commandé ce qui signifiait qu’ils allaient être amené à ce revoir prochainement. A en croire la mine de Galahad ça ne l’enchantait absolument pas et c’était d’avantage cette réaction que leur prochaine rencontre qui ravissait la blonde. Attendant sagement que le vendeur fasse son boulot et passe commande, Jodie lui offrit un nouveau sourire quand il affirmait qu’elle devait être contente de le revoir bientôt « Ce qui me fait plaisir c’est que je vais enfin avoir ce foutu coffret que je cherche depuis longtemps. » hors de question de lui dire qu’effectivement elle était très contente d’avoir une occasion facile de l’emmerder encore un peu plus. Et c’est le ton enjoué qu’elle répondait à son ultime question « Je te remercie. C’est tout ce dont j’avais besoin. Maintenant que je sais qu’ils ont un personnel compétent ici, je n’hésiterais pas à revenir. » elle agrémentait d’un petit haussement d’épaule le tout avec un air tout à fait naturel comme si cela ne sous entendait rien de particulier, alors qu’il en était autrement. Posant sur lui un regard bien plus bienveillant que tout ceux qu’elle avait pu lui adresser jusque là elle se fendait d’un petit sourire. C’était con qu’il fut si accroché à sa dinde, parce que ce mec là méritait mieux. Certes Jodie l’avait aimé, mais il c’était mal comporté alors tant pis pour lui. « Merci Galahad. Je repasse la semaine prochaine pour ma commande. À la prochaine. » et ça serait tout bientôt, elle n’aurait pu espérer mieux pour son plan. En tout cas elle se félicitait de cette première étape qu’elle jugeait avoir été un succès.
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(✰) message posté Sam 20 Déc 2014 - 23:45 par Invité
Look who's here.
Il grimaça, baissa un peu la tête. Il n’allait pas mentir, ça faisait un peu mal de savoir que quelqu’un à qui il avait véritablement tenu se foutait ainsi de lui, de ce qu’il pensait. C’est vrai, Jo était une pétasse qui ne semblait pas avoir de bonnes intentions en venant à Londres, mais il l’avait aimée, à une époque pas si lointaine. Il ne pouvait pas dire que ça avait été le grand coup de cœur comme dans les contes de fée. Mais il avait été charmé par son sens de la répartie, elle le faisait rire. Et à présent, tout ça, c’était fini. C’était triste. Il n’irait pas jusqu’à dire qu’elle lui manquait, que ça lui manquait de la serrer contre lui, de l’embrasser, de lui faire l’amour avec candeur et impatience. Mais ça faisait mal de savoir que c’était bel et bien terminé. Certes, c’était lui qui avait terminé leur relation, c’était lui qui l’avait abandonnée, qui lui avait dit qu’il ne voulait plus rien savoir d’elle. À l’époque, il s’était dit qu’elle le méritait pour ce qu’elle avait dit au sujet de son âme sœur, mais avoir su que la conséquence serait Jodie qui viendrait l’emmerder à l’autre bout du monde quelques semaines plus tard, l’aurait-il quand même fait ? Dieu que c’était compliqué. Jodie était compliquée, ça au moins c’était clair. C’était quoi son problème de revenir vers lui et de se la jouer la fille innocente, comme ça ? Elle ne regrettait rien, apparemment. Comment le pourrait-elle, en même temps ? C’était de Jodie Carpenter qu’on parlait, ici ! Elle ne montrerait aucun remords, à moins que ce soit sous la torture, et encore…
« Mouais, si tu le dis… » Galahad aurait bien aimé la comprendre, ne serait-ce que pour comprendre ses motivations. Il avait été en couple avec elle, mais il avait l’impression de parler à une pure étrangère. Elle était si secrète, si froide. Une je-m’en-foutiste de première. Peut-être que ça lui faisait plaisir, au fond, tout ça. Qu’il soit agacé par sa présence, qu’il se demande s’il avait fait le bon choix en la quittant, ouais, peut-être que ça lui faisait bien plaisir de le voir se torturer la tête avec toutes ces questions inutiles et stupides. Même s’il devait admettre qu’il se les posait depuis leur rupture. Même s’il l’avait refoulé. Car s’il n’avait pas quitté Jodie, il serait heureux avec elle, à Melbourne. Il serait encore heureux, merde. Il l’avait déjà été, là-bas. Sauf que tout était de la faute de la pétasse blonde, qui avait dû médire sur le compte de Delilah à cette fameuse soirée. Au fond, son malheur était de la faute de Jodie. En fait, plus il se posait de questions, plus Galahad était confus sur ce qu’il aurait dû faire. Sur la bonne chose à faire. Il ne savait plus, en vérité. À qui était véritablement la faute ? À Jodie, qui avait insulté Delilah devant tous leurs amis communs ? À lui, qui avait quitté Jodie ? À Delilah, qui… Non. Delilah était innocente dans cette histoire. N’est-ce pas ? Bien sûr qu’elle était innocente. Elle n’avait rien de mal, à ce qu’il sache. Et si elle avait commis un tort quelconque, il l’aurait su, parce qu’il connaissait cette fille depuis des années. Et puis, elle était honnête, elle se serait confiée à lui. N’est-ce pas ?
Galahad soupira. Ça ne l’avançait à rien, tout ça. Et Jodie qui était encore là, à l’ennuyer avec son putain de coffret DVD. Elle faisait vraiment exprès, en plus. Il aurait été prêt à en mettre sa main au feu. Ça l’amusait. Il ignora sa question sur son salaire et son commentaire sur les ulcères. Il n’allait pas lui faire le plaisir de lui répondre, quand même. Il se contenta de commander le coffret demandé, sans prendre la peine de faire la conversation comme il le faisait d’habitude avec les autres clients. « Ouais, c’est ça. N’aie pas peur de me dire que tu as effectivement hâte de me revoir, ta jubilation est écrite sur ton visage, » rétorqua-t-il sèchement. Oui, elle allait revenir, et plus d’une fois il en était certain. Mais il était tout de même heureux qu’elle s’en aille pour le moment. Avec un peu de chance, il ne travaillerait pas la prochaine fois qu’elle se pointerait à la boutique. Ouais, il pouvait bien rêver. Comme il la connaissait, elle avait déjà tout prévu et avait noté son horaire sur son téléphone ou sur un bout de papier. C’était elle la paranoïaque, oui… La folle. Il se força à lui sourire, ne serait-ce que parce qu’il bossait en ce moment et qu’il se devait de sourire à tous les clients, aussi chiants pouvaient-ils être. « Au plaisir de se revoir bientôt, alors, » répondit-il sans en penser le moindre mot. Lui aussi, il pouvait se la jouer malhonnête, merde.
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