(✰) message posté Dim 29 Mar 2015 - 14:22 par Invité
Elliana étirai ses bras vers le ciel, faisant craquer ses muscles sous la force de mes mouvements, puis passa ses bras par dessus mes épaules pour m'assurer de ne pas avoir de courbatures le lendemain lorsqu'elle se rendrait au centre de fitness. Ellie était une fille qui faisait attention à chaque détails de sa vie, il fallait que tout soit en ordre, pas forcément de manière irréprochable mais à sa manière tout du moins. Elle n'était pas du style maniaque de l'ordre et de la propreté comme pouvait l'être Theodore ou son père mais Elliana aimait que les choses se passent selon sa vision des choses. Certes la conversation avec Sofia ne volait pas très haut, après tout de quoi parler avec une inconnue si ce n'est de la pluie ou du beau temps, d'où l'ont venait et les petites choses dérisoires de la vie. « Et bien en fait oui, c’est bien sur la côte, je me souviens quelques étés j’allais me baigner av… » Son interlocutrice marqua une pause et Ellie arqua un sourcil, attendant la fin de sa phrase. Qui ne vint pas. Sûrement un mauvais souvenir, pensa la blonde. On en avait tous après tout, et elle comprenait que Sofia ne veuille pas déballer ses noirs secrets à une inconnue rencontrée dans un marque. « Il y fait froid en hiver c’est vrai, mais en été les températures sont très douces. Bien sur, on n’atteint pas les 28° comme à d’autres endroits de la Grande Bretagne mais c’est quand même super. Puis les paysages sont magnifiques, des fois on voit même les côtes de la France lorsqu’il fait vraiment beau et qu’on fait très attention. » Sofia donnait l'impression d'une jeune femme bien sous tout rapport, calme, douce et posée. Ellie appréciait ça, c'était presque son exacte opposé « Ca a l'air magnifique, en tout cas! Il faudra que j'y aille un jours dans ce cas. Plus en été donc. » ria Elliana, en buvant une gorgée d'eau dans sa gourde, parler et courir en même temps l'avait quelque déshydratée.
« Oui… je… je ne dirais pas que c’est comme une détective privée non, c’est plus pour moi, pour ma famille, tenter de la réunir… Ecoutes, j’ai des raisons de penser que tu es cette personne. Je cherche ma sœur, ma demi-sœur, de mère commune, j’ai appris il y a quelques années que j’en avais une, ma mère me l’a toujours cachée, à mon père aussi. Je ne sais qu’une chose : ma demi-sœur s’appelle Elliana et habite à Londres. Le truc, c’est que quand je t’ai vue, j’ai cru que tu étais ma mère, plus jeune bien sur, mais que tu l’étais, comme si elle était revenue à Londres. Je comprendrais vraiment que tu trouves ça complètement fou, que tu ne me crois pas mais… » Ellie s'était arrêtés net. Elle n'arrivait plus à bouger un muscle. On oublie les choses dérisoires et bateau d'une conversation banale. Au fur et à mesure que Sofia continuait de parler, Elliana se sentait défaillir, paniquer. Elle n'arrivait à faire le tri dans ce débit de mot, qui la frappait en plein face comme une gifle bien sentie. Ellie écoutait Sofia débitait sa tirade, le visage étonnée et la bouche légèrement entre ouverte sous le choc de cette déclaration. « Mais quoi... ? Ce n'est pas possible, je n'ai pas de mère. Juste un père. Tu dois te tromper de personne c'est sur et certain. » La blonde était catégorique, et probablement dans le déni le plus complet. Tout le venin qu'Elliana avait envers sa très chère mère, où plutôt sa génitrice, était sur le point de déborder, et de faire exploser la jolie coach blonde. Une inconnue qu'elle n'avait jamais rencontré, qu'elle ne connaissait que depuis à peine quelques heures venait la lui dire qu'elle avait la même mère. « Et puis on ne se ressemble pas du tout. » Elliana dans le déni, partie deux. C'était faux et la blonde le voyait lorsqu'elle regardait Sofia de manière globale. Le traits de son visage, ses cheveux blonds, ses yeux. Mais Elliana ne l'admettrait jamais...
« Je pense vraiment que tu es ma demi-sœur… » Elliana était bel et bien sur le cul, comme on disait. Elle n'en revenait pas. La blonde avait de se pincer pour tenter de voir si elle n'était pas en plein rêve, ou plutôt cauchemar. Et même dans ses cauchemar les plus virulents elle n'avait jamais imaginé un scénario dans lequel elle n'était pas fille unique, dans lequel sa mère s'intéressait à elle. Elliana avait fait une croix sur cette idée il y a plein longtemps. « Et moi je pense que tu es une détraquée qui me fait une blague de très mauvais goût. » Le sourire d'Elliana n'avait plus rien de gentil, elle était redevenue son ancien elle, la peste qui ne supportait qu'on lui dise quoi faire, comment agir. Ce n'était pas une petite blonde perdue qui allait lui dicter qui elle était. Elliana n'allait pas en démordre, Sofia ne pouvait pas être sa demi-soeur. Ou peut-être que si. Il y avait plein de personne qui s'appelaient Elliana à Londres. Certes c'était un prénom plutôt originale mais elle ne voulait décemment pas croire que la fille qui se sentait en face d'elle avait les même gènes qu'elle. Sofia avait parlé de la ressemblance entre sa mère et Elliana.. qu'elle lui ressemblait en plus jeune. Elle n'y croyait pas, mais à vrai dire, elle ne pouvait pas savoir la vérité, son père ne lui avait jamais montré de photos ou parler d'elle. Pas une fois en vingt-six et Ellie s'en était contentée. Elle avait appris à vivre avec. Aujourd'hui voilà qu'une inconnue venait lui jetait en pleine figure. « Cette histoire est complètement folle oui.. Je ne te crois pas. C'est quoi tes preuves à part savoir que ta "soeur" s'appelle comme moi..? »
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(✰) message posté Ven 22 Mai 2015 - 21:16 par Invité
Elle s’était arrêtée net. Comme si le temps s’était arrêté, que quelqu’un avait appuyé sur pause, qu’on était dans un film, qu’on était toutes les deux en pleines actions… sauf que moi, j’étais en arrêt depuis déjà quelques minutes, et elle venait à peine de se stopper. Je ne savais pas comment elle le prenait, elle ne disait rien. C’était ça, le pire, que les gens ne disent rien quand on leur dit quelque chose de fou ou de dur à dire… Pour le coup, cette fois-ci, c’était les deux. C’était à la fois un moment de stress intense –et Dieu sais que je stress très souvent, et pour rien- et une délivrance de le dire enfin. Je l’avais avouée, j’avais tout balancé, peut-être trop vite, peut-être pas très clairement, mais je l’avais balancé. Mais maintenant… Elle devait me prendre pour une folle. Une inconnue, qui te dit être ta demi-sœur, une demi-sœur de même mère, une demi-sœur qui à bénéficiée de l’éducation de sa mère, tandis qu’elle non… Une inconnue quoi. Après des années de vie sans en avoir la moindre idée… Et maintenant. Se retrouver devant la peut-être elle. Elle devait vraiment me prendre pour une folle, impossible d’en faire autrement, même moi je me serais prise pour une folle, même moi je me prends pour une folle… Pourquoi j’ai lancé ça ? Pourquoi je suis partie courir par ici ce matin ? Pourquoi… ? Elle me dévisageait, dans le refus le plus catégorique que j’étais sa demi-sœur. Et pourtant, moi, j’en étais sûre, j’en mettrais ma main à couper… On pourrait se croire dans un film. Mais nous n’y étions pas, et pourtant, qu’est-ce que j’en avais envie. Ca serait dix fois mieux, plus facile… Juste un rôle à jouer… Et si tout se passait comme dans l’antiquité Greco-Romaine ? Et si nous avions un destin, tous autant que nous sommes, et que quoi qu’il advienne, notre destin reprendrais le dessus ? Comme le mythe d’Œdipe… Je connaissais cette histoire par cœur, l’unes des seules que je connaissais de cette époque. Et puis elle répondit que nous ne nous ressemblions pas… Pour ma part, je n’en savais trop rien. Je savais juste qu’elle ressemblait beaucoup, voir même trop, à ma mère –notre mère…- dans sa jeunesse. Quelques détails changeaient, certes, mais tout portait à croire qu’on aurait dit la femme qui m’a mise au monde. « Et moi je pense que tu es une détraquée qui me fait une blague de très mauvais goût. » Je grimaçai. Elle avait dit ce que je pensais, très fort. J’étais une folle, une grosse folle, mais pourtant, mon instinct me le disait, j’en étais sûre, trop sûre, j’avais cherchée pendant tant d’années, pendant tant de temps… J’y avais mis toute mon âme, tout mon temps libre –ou presque- et maintenant que j’étais là devant ma peut-être demi-sœur, chose qui était complètement folle et improbable, j’avais l’impression d’être passée à coté d’elle chaque jours de ma vie passé à Londres. « Cette histoire est complètement folle oui.. Je ne te crois pas. C'est quoi tes preuves à part savoir que ta "soeur" s'appelle comme moi..? » J’ouvris mes yeux bleus en grand, les clignant, incrédule. Elle voulait avoir d’autre preuves ? Elle me croyais peut-être un peu, ou alors était juste curieuse de savoir à quel point je fonçais tête baissé dans quelque chose de complètement fou et con. Je cherchai une preuve. Une preuve, où pouvais-je en avoir ? Des photos de ma mère ? Peut-être… Mais qui me disais que la blonde en avait déjà vue ? Ou alors des photos de ma mère et du père de ma demi-sœur -qui peut-être n’étais pas son père, mais qui ne tente rien n’a rien…-. Je sortis un petit porte feuille tout fin, où j’avais mis quelques billets ainsi que de nombreuses photos. J’en sortis une en quelques instants, elle était dans les dernières que j’ai regardées. En la hottant de la pochette je fis glisser par la même occasion une autre photo, d’une petite fille qui n’était pas moi… Je retins mon souffle. Je me souvenais maintenant, ma mère m’avait donné beaucoup de photo, enfin, me les avaient posées sur ma valide avant que je m’en aille, sachant pertinemment que je ne voulais pas lui parler. Parmi ses photos : des photos d’elle, d’elle et le père de ma fameuse demi-sœur, des photos bébé de ma demi-sœur, qu’elle avait pu prendre avant de la laisser… Je les sortais toutes avant de lui tendre, les yeux levés vers les siens, tentant d’accrocher son regard, en vain.
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(✰) message posté Jeu 28 Mai 2015 - 18:02 par Invité
Ma tête commença à tourner, et j’avais bon espoir de me réveiller de ce cauchemar. J’étais abasourdie par les propos de Sofia. Je m’étais stoppée dans mes mouvements, figée sur place comme une statue de pierre. Cette jeune femme, rencontrée il y a peine une demi-heure, venait de se frayer un chemin dans ma tête, dans ma vie et l’avait chamboulée à jamais. Ma sœur, ma demi-sœur. La même mère. Notre mère. Tous ces mots que j’avais déjà entendus de la bouche d’autres amis mais jamais dans la mienne, je n’y avais jamais pensé d’ailleurs. J’étais si bien fille unique, je n’avais manqué de rien, mon père ayant assumé le rôle à la fois de père et de mère. Je n’avais d’ailleurs plus pensé à ma génitrice depuis ma tendre enfance, moment où chaque jeune enfant se pose des questions. Pourquoi les autres avait une maman, et pas moi ? J’ai fait quelque chose de mal ? Est ce que je n’étais pas assez bien ? Toutes ses questions que j’avais enfouies au fond de moi, ressortaient enfin aujourd’hui. Après vingt-six ans de vie tranquille. Je ne quittai pas Sofia du regard, cherchant le moment fatidique où elle allait me dire que tous ceci était une blague, et que la caméra était cachée dans sa poche de survêtement. Mais ce moment ne vint pas.
Mon ton était acerbe, comme du venin de serpent se répandant dans l’air jusqu’à la jeune femme. Cette blonde qui, plus je la regardai, plus je voyais des petites ressemblances entre elle et moi. Tout d’abord ces cheveux aussi blonds que les miens lorsque je ne les éclaircissait pas avec mes couleurs. Puis la forme de son nez qui ressemblait un peu à la mienne… Je soupirai de colère, demandant d’autres preuves. Des preuves concrètes qui pourraient avancer que nous étions bien reliés par des liens de sang. Je demandais sûrement la lune, puis que Sofia se tenait là devant moi, muette, et sous tension. Je m’impatientai, serrant la mâchoire de colère. Ma vie familiale était toujours un sujet sensible pour moi. Je ne m’étendais jamais la dessus, auprès de n’importe qui, même pas mes amis les plus proches, ceux qui composaient ma vraie famille un sentiment d’abandon maternel toujours un peu présent au fond de mon cœur. Sofia commençait à sortir son portefeuille de sa poche. Elle avait bel et bien des preuves. Toute espoir d’une mauvaise blague s’envolaient au moment où elle me donner les petites photos un peu jaunies par le temps. « J’y crois pas simplement pas… » murmurais-je, reconnaissant mon père sur les anciennes photos. Mais il était plus jeune, beaucoup plus jeune.. J’avais déjà vu des photos de lui au lycée et après ses amis enfance, mais il n’avait jamais semblé plus heureux que sur la photo avec cette femme blonde. Et la réalité me frappa. Cette femme, elle ressemblait comme deux gouttes d’eau, elle devait pas avoir plus de dix-huit ans et rayonnée comme le soleil. Non, je ne voulais pas y croire… Je niai en bloc, bornée comme pas possible. C’était comme une illusion de la réalité, un mauvais-tour de mon subconscient, mais non. C’était bien moi, ce petit bébé à peine plus grand qu’un poing dans les bras d’une femme qui aurait pu être mon reflet dans le miroir aujourd’hui à quelques détails près. Comment une femme qui semblait si bien, si douce et gentille avait-elle pu me laisser sur le palier de mes grands-parents alors que j’étais seulement un nourrisson. Des larmes de rage commençaient à perler aux bords de mes yeux et je les essuyais d’un revers de main, emportant un peu de mon crayon khôl.
Je releva la tête, et croisa le regard de Sofia. Elle faisait à peu près la même taille que moi et je me retrouvais pour la première fois face à elle. Je lui tendis les photos, un peu brutalement. Je niais toujours l’évidence. « Ce n’est pas ma mère. C’est la tienne. Elle n’a jamais été là pour moi.. et ça ne reste pas d’arriver aujourd’hui. Je n’ai pas demandé à avoir une sœur… » Ma voix était glaciale et je ravalai ma salive pour ne pas que les larmes de rage continuent de couler sur mes joues.