(sam + robin) it comes and goes in waves.

Deux heures et demie dans un bloc. Deux heures et demi à essayer de sauver une vie sans y parvenir, c’était malheureusement les risque du métier, on ne pouvait pas sauver tout le monde c’était indéniable mais lorsque le patient à quatre-vingt douze ans on peut se consoler en se disant qu’il avait eut une longue vie. Une longue et belle vie en l’occurrence ; Robin souriait en repensant à ce drôle de vieux bonhomme qui lui avait racontait durant sa semaine passait à l’hôpital les aventures qu’il avait vécut durant sa jeunesse. C’était un homme plein de vie qui ne cessait de faire le clown auprès des infirmières et des jeunes médecins. Malgré ces joyeux souvenirs Robin ressentait un pincement au cœur, ce n’était jamais facile de voir partir quelqu’un, même une personne que l’on a connu qu’un bref instant dans une longue existence. Après avoir remplis le dossier du patient et fait remplir à la famille les papiers quant aux procédures à adopter en cas de mort d’un patient il était allait remettre tout ça à son titulaire avant d’aller rejoindre les vestiaires où il se changea et s’apprêta à partir. Il sortit par la grande entrée de l’hôpital et se dirigea vers l’entrée du métro. Le trajet jusqu’à la station de son quartier lui sembla durer une éternité, cette dernière opération avait été difficile et le jeune médecin était épuisé. Lorsqu’il arriva enfin dans sa rue il avançait en direction de son immeuble. Le vent soufflait, il commençait à faire froid en cette fin d’Octobre et Robin pressa le pas pour arriver plus rapidement chez lui. Il emprunta l’escalier et ne mit pas longtemps avant de se retrouver à l’intérieur de son appartement. Il était seul chez lui ce soir, d’après ce qu’il avait compris Delilah sortait avec Galahad ce soir. Ce n’était pas plus mal, il allait pouvoir passer la soirée devant la télé à ne rien faire. Il avait pensé à passer chez Julian et Elliana pour passer la soirée avec eux mais il n’en avait clairement pas le courage, il complètement HS et n’avait envie de rien ce soir et encore moins de se préparer à manger. Il attrapa donc la brochure contenant le menu de la pizzeria du coin sous le rangement de la table basse du salon et après un rapide coup d’œil composa le numéro afin de prendre commande. La pizza n’arriverait pas tout de suite, il avait le temps de prendre une douche de voir arriver le livreur. Il se dirigea vers sa chambre pour prendre une tenue propre. Un jean et sweet ferait l’affaire. Il fonça à la salle de bain et fila sous la douche. L’eau chaude qui coulait sur son corps l’aida à se réveiller un peu et il se sentit un peu plus en forme après sa douche.

Le livreur ne devrait plus tarder à arriver, Robin contourna le comptoir de la cuisine et se dirigea vers le frigo pour en sortir une bière, songeant au passage qu’il serait peut-être bon d’aller faire les courses s’il ne voulait pas se retrouver à piquer dans les provisions de Delilah. Il décapsula sa bière et partit s’installer sur le canapé dans le salon. Il attrapa la télécommande sur la table basse, alluma la télé et zappa à la recherche de quelque chose de bien lorsqu’il entendit frapper à la porte. Il tourna sa tête vers cette dernière avant de se lever et d’aller chercher son porte monnaie alors qu’un deuxième coup se fit entendre dans la porte avant de laisser paraitre le son de la sonnette résonner dans tout l’appartement. Robin fronça les sourcils, qu’est-ce qu’il avait à sonner comme un malade ? Il s’avança et ouvrit la porte d’un geste brusque s’attendant à voir cet abruti de livreur de pizza probablement impatient mais il fut surpris de trouver sur le pas de sa porte un visage familier, celui de Sam, à bout de souffle et dont les yeux rougit laissant voir qu’elle avait pleurait. « Tu étais au courant ? » Il resta un instant sans réagir. Etait-il au courant ? Il n’était pas sur de ce sont elle voulait parler mais quelque chose lui laisser penser qu’il s’agissait probablement d’Eugenia. Il ouvrit la porte un peu plus grande et fit un geste pour la laisser entrer. S’ils devaient parler de Julian et de leur relation il ne voulait faire ça sur le pas de la porte. « Viens, entre ! »

Il n’y avait jamais rien de bien à la télé, Robin zappait sur toutes les chaines en songeant qu’il avait un disque dur rempli de films et de séries qui attendait dans sa chambre d’être vu. Il ne prenait jamais le temps de les regarder et ils s’accumulaient sur son disque dur. Il était peut-être temps qu’il commence à en regarder quelques uns, après tout il n’avait rien de prévu pour ce soir alors autant en profiter, il décida donc que ce serait soirée pizza et bière devant la télé. Sa journée de travail ne commencerait qu’à dix heure le lendemain, il pourrait en profiter pour dormir un peu plus ce qui était également une bonne chose. La sonnerie qui résonna dans l’appartement sortie Robin de ses pensées qui se leva pour aller chercher son porte-monnaie afin de payer la pizza. On sonnait à la porte avec insistance ce qui ne manqua pas d’agacer le jeune médecin, il comprenait que le livreur puisse être pressé, il était lui-même assez impatient sur certaines choses mais il y avait des limites tout de même ! Il s’avança vers le porte et l’ouvrit prêt à dire au livreur ce qu’il pensait de lui mais ce ne fut pas lui qu’il trouva à attendre sur le pas de la porte et la mine surprise de Robin montrait bien qu’il ne s’attendait absolument pas à voir la jeune femme ici ce soir. Sam attendait sur le pas de la porte l’air furieuse et triste à la fois, Robin resta un bref instant à observer la jeune femme, surpris par sa venue et son apparence même s’il devinait ce qui la mettait dans un état pareil. Il avait appris il y a quelques jours par son meilleur ami qu’entre eux deux c’était terminé. Il n’avait pas eut plus de détails que ça sur leur rupture et Robin n’avait pas voulu embêter Julian en le questionnant. Il savait déjà que dernièrement ça n’allait plus entre eux. La question que Sam lui posa par la suite laissait penser au jeune homme qu’elle parlait d’Eugenia ; Robin savait que Julian avait des sentiments pour elle, ça avait été la cause de leur première rupture et c’était probablement ce qui les avaient poussé à rompre cette fois encore, mais il ne voulait pas parler de ça sur le pas de la porte, il se poussa et ouvrit un peu plus la porte pour laisser entrer Sam. Après avoir refermé la porte derrière elle il se retourna et l’observa faire les cents pas dans l’entrée de son appartement. « Je comprend pas Robin. Je comprend pas comment on peut faire confiance à des sentiments s’ils peuvent disparaitre comme ça sans prévenir. » Robin avait un pincement au cœur, il n’aimait pas voir son amie dans cet état, il comprenait ses propos et il se doutait bien que ça n’avait pas du être facile pour elle, elle tenait à Julian et tout était partis en éclats en quelques instants mais il savait aussi que cette situation mettait Julian mal à l’aise et qu’il se sentait coupable d’avoir entrainé Sam avec lui, il le lui avait répété plusieurs fois. « Comment on peut dire à quelqu’un qu’on l’aime, et tout détruire le lendemain ? Qui peut faire ça ? » Il s’approcha d’elle et regarda à son tour l’horizon à travers la fenêtre, il faisait déjà sombre et la ville était éclairée par les lumières des lampadaires. Robin n’était pas le mieux placé pour parler d’amour, il n’y connaissait rien, il avait l’impression que ça lui tombait dessus pour la première fois depuis qu’il avait rencontré Annabelle. Il se tourna vers Sam, il ne savait que dire pour la réconforter un tant soit peu, la situation était compliquée, il ne voulait prendre parti dans cette histoire, Julian était son meilleur ami et quoi qu’il arrive il ne pouvait s’empêcher de le défendre, ça avait toujours été le cas et cela ne changerait probablement jamais mais il tenait également beaucoup à Sam et il ne pouvait s’empêcher de se mettre à sa place et d’essayer de comprendre ce qu’elle pouvait ressentir. « Je suis désolé Sam… Je ne suis pas au courant de tout ce qui s’est passé entre vous mais je sais que la dernière chose que voulait Julian c’était de te faire souffrir… » Robin se rendait compte que ça paraissait mince comme excuse et assez banal mais il savait que c’était le cas.

En ouvrant la porte de son appartement Robin ne s’attendait pas à voir Sam de l’autre côté, encore moins dans cet état là, il ne l’avait jamais vu ainsi, il connaissait d’elle la femme forte qui ne se laissait pas abattre, qui évitait de laisser ses sentiments paraitre au reste du monde. Les seuls fois où il l’avait vu douter étaient lorsqu’il la retrouvait dans les couloirs de l’hôpital attendant de connaitre les résultats des examens de sa sœur, ces fois là Robin avait essayé de la soutenir, d’être là pour elle parce qu’elle n’était pas obligée de devoir traverser ça toute seule, mais ce soir alors qu’elle se trouvait là, chez lui, avec cette colère à l’égard de Julian dans les yeux, Robin ne savait pas comment la consoler, comment la calmer et apaiser sa tristesse. La situation était différente, elle concernait Julian, et cette colère destinée à son meilleur ami rendait la situation plus délicate. Robin avait toujours su trouver les mots pour réconforter, pour aider les proches des patients à se sentir mieux, il avait su trouver les mots avec Sam mais ce soir il n’y arrivait pas. Il connaissait le point de vue de Julian sur sa relation avec Sam, il savait qu’il avait peur de la faire souffrir et qu’il s’en voulait de lui faire subir ça, c’est ce que le jeune homme essaya de faire comprendre à Samantha. Mais lorsqu’elle se retourna et se retrouva face à lui il se rendit compte que ce ne serait pas aussi simple de défendre son ami. En venant ici elle n’attendait surement pas de sa part des excuses mais des explications qu’il ne saurait lui donner.  « La bonne vieille rengaine de Julian Fitzgerald. Je ne veux pas te faire souffrir, donc je préfère te briser une bonne fois pour toutes. Ou deux, dans mon cas. »  
Le jeune homme comprenait Sam, elle avait le droit d’être en colère et personne ne pouvait lui en vouloir pour ça. Comme tout le monde Julian avait ses démons, les siens étaient peut-être plus présents que pour d’autres mais il se battait chaque jours contre eux, ils le savaient tous les deux. Robin connaissait Julian depuis toujours, il avait appris à vivre avec eux, il n’y faisait même plus attention, ces « zones d’ombres » faisaient parties de son ami et il les acceptait, il avait toujours accepté Julian comme il était et il ne changerait cela pour rien au monde. Lorsqu’il croisa de nouveau le regard de Sam, la jeune femme avait l’air plus calme, comme si déballer à voix haute ce qu’elle avait sur le cœur la soulageait d’un poids qui commençait à peser lourd sur elle. « Tu sais ce qu’il y a de pire dans tout ça Robin ? C’est que je pensais vraiment pouvoir le sauver. Je pensais que je pouvais porter son fardeau à sa place, lui tenir la main… Mais la vérité c’est qu’il ne veut pas être sauvé. Il ne veut pas de notre aide. Il ne l’a jamais voulu. »
Il pensait différemment de Sam, -peut-être que son jugement était faussé, il n’était pas toujours objective concernant les personnes qui lui étaient proches-  il ne pensait pas que Julian ne veuille pas être sauvé, il pensait qu’il ne voulait tout simplement pas être un poids pour les autres, qu’il préférait garder tout cela pour lui, pour éviter aux autres de souffrir. Ça ne marchait pas toujours, Sam en était la preuve mais Robin croyait dur comme fer que son meilleur ami n’avait aucunement l’intension de blesser les personnes qui l’entouraient. Il s’appuya au rebord de la fenêtre et scruta l’horizon, il faisait de plus en plus sombre dans les rues de Londres. « Ce n’est pas ça Sam… Il ne cherche pas à être sauvé, il ne nous a jamais demandé de le faire… » Dit-il calmement sans quitter les lumières de la ville des yeux. «  Je sais que tu voulais simplement l’aider à surmonter tout ça… » Continua-t-il dans un murmure. Il se redressa et vint poser sa main sur le bras de la jeune femme. « Je suis vraiment désolé Sam. »