Le zip de la fermeture éclair résonna dans la chambre de Wesley. Le jeune avocat avait mis le journal info du matin en fond sonore mais il n’y prêtait pas réellement attention. Aujourd’hui était un jour assez particulier. Wesley prit son sac de sport et le ramena dans l’entrée. Il passa dans la cuisine et attrapa une tranche de brioche. Cependant il eut du mal à avaler. Il avait comme une boule dans la gorge. Un peu de stress peut-être…
Aujourd’hui, Wesley avait rendez-vous à Epping Forest, au nord de Londres. La ville organisait dans la forêt, connue pour être le terrain de chasse royal, un évènement sportif particulier. Le jeune homme y participait pour la première fois, et il avait invité la belle Summer à venir avec lui. Peut-être était-ce justement cela qui le rendait nerveux ? C’était sûrement, ça. Car le jeune homme ne se mettait pas la pression quant à son résultat dans la compétition. Il y allait principalement pour partager l’amour du sport avec d’autres adeptes, et s’amuser. Rien à voir avec un marathon. Comment prendre au sérieux cette course, lorsqu’on savait que tout le monde allait devoir se rouler dans la boue ? Il n’avait pas d’ailleurs caché cette partie de la course lorsqu’il en avait parlé à Summer. Et la jeune femme avait accepté sans hésitation. Se salir un peu ne lui faisait pas peur, ce qui plaisait à Wesley.
Summer ne cessait de surprendre Wesley. Une surprise, c’était exactement ce qu’elle était. Arrivée dans sa vie comme par magie. Le jeune homme ne pouvait s’empêcher de se demander ce que la vie lui réservait pour lui avoir fait croiser le chemin de cette jeune femme tendre et pétillante. Ils ne se voyaient pas depuis longtemps, mais Wesley ne pouvait que reconnaitre la sensation qui le prenait lorsqu’il discutait avec elle. Il faut une étincelle pour allumer un feu. Wesley se disait qu’il devait sans doute continuer à frotter l’allumette et voir ce qu’il en sortirait.
Wesley éteint la télévision. Il était temps pour lui de partir. Si le jeune homme préféré arpenter les rues de la capitale à pieds la plupart du temps, il n’en était pas moins possesseur d’une voiture. Une berline grise offerte par ses parents. En ce jour, elle montrait toute son utilité. Wesley descendit dans les sous-sols de son immeuble et mis son sac de sport dans le coffre de sa voiture. En s’installant derrière le volant – à gauche, comme aux Etats-Unis – il prit un instant pour calmer sa respiration. Comment pouvait-il être nerveux à ce point ? Il chassa ces idées de son esprit et mis le contact. Wesley sortit dans les rues de Londres, qui devenaient un véritable cauchemar pour lui lorsqu’il n’était plus un de ses piétons. Cependant, il finit par arriver devant chez Summer. Il lui envoya un rapide texto pour lui indiquer qu’il l’attendait en bas de chez elle. Il sortir de sa voiture et s’avança jusqu’à la portière du côté passager. Ce n’était pas parce qu’ils allaient se trainer dans la boue qu’il devait en oublier ses manières. Après tout, même s’il avait vécu la majorité de sa vie en Amérique, il n’en était pas moins né sur le sol britannique, ce qui par conséquent faisait de lui un vrai gentleman. Le carrosse était prêt, il ne manquait plus que la belle.