"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici The world was ours and everything made sense - Lexie  2979874845 The world was ours and everything made sense - Lexie  1973890357
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The world was ours and everything made sense - Lexie

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() message posté Dim 21 Sep 2014 - 17:37 par Invité




Ce fut la pluie pleurant longuement sur les vitres de la chambre qui se chargea de réveiller l’éditeur ce matin-là. Rien d’étonnant quand on vit à Londres. Ce qui l’était en revanche, c’était de constater que Lexie n’avait pas bougé de toute la nuit. Endormie tout contre son cœur, son corps menu entortillé dans les couvertures, la jeune femme était plus belle que jamais. Le temps fait son œuvre, le temps déshabille les âmes, et la personnalité de la parfaite sirène aux cheveux d’or, se révélait un peu plus à chaque minute qu’ils passaient ensemble. James savait qu’il garderait toujours en mémoire cette première soirée. Les précédentes ne comptaient guère et d’ailleurs, aucune n’avait jamais été empreinte d’une telle intensité. Durant plusieurs minutes, l’éditeur prit un malin plaisir à la regarder dormir. C’est à peine s’il osait caresser délicatement son épaule du bout des doigts. Lui qui n’aimait pas être brusqué le matin se devait d’admettre que prendre le temps de se réveiller dans les bras de Lexie était tout simplement divin. Bien au delà de la pluie, James percevait le bruit des gens en mouvement, ceux qui traversaient en bas de sa rue, les bruits des voitures et de l’agitation typique de cette ville. Mais ils paraissaient suffisamment lointains pour appartenir à un autre monde. Avec d’infinies précautions, il hissa à sa hauteur le doux visage de la jolie blonde, embrassant délicatement ses lèvres veloutées, les effleurant à peine afin de ne pas la réveiller. Du bout des doigts, il caressa un moment, avec tendresse, les jambes merveilleusement galbées de sa princesse, emmêlées aux siennes, puis se glissa à regret hors de leur cocon douillet de velours sombre. Même s’il aurait adoré passer le reste de sa vie à la contempler dormir, James se laissait rapidement rattraper par ses responsabilités. Il ne pouvait pas manquer une nouvelle fois à ses obligations et même s’il était prêt à écourter ses interminables journées de PDG, il devait néanmoins faire acte de présence durant les réunions avec ses collaborateurs. Filant sous la douche, il laissa longuement l’eau chaude couler le long de son corps, tout en essayant de songer avec discernement à ce qu’il allait bien pouvoir raconter durant cette réunion. Ce n’était pas facile pour lui de se concentrer alors que tout ce qu’il avait à l’esprit, c’était elle. C’était Lexie. Des images de leur soirée refaisaient inlassablement surface et il avait encore l’impression de pouvoir sentir la chaleur de son corps blotti tout contre le sien. Autant dire qu’il s’agissait là d’une sensation hautement troublante !! Mais alors qu’il tentait de recentrer ses idées, James entendit un bruit sourd, suivi d’un second puis d’un troisième. Arrêtant l’eau, il fronça légèrement les sourcils et écouta plus attentivement. Le bruit ne tarda pas à se reproduire. Attrapant une serviette immaculée qu’il enroula autour de sa taille, James sortit de la douche et se dirigea vers la porte d’entrée. Incontestablement, quelqu’un venait d’avoir la divine idée de lui rendre une petite visite à cette heure matinale. L’éditeur n’eut pas le temps d’ouvrir la porte que déjà, la tornade Jeff pénétrait en trombe dans son appartement, portant une pile de livres à bout de bras. « Putain de plomberie !! Tu devrais voir l’état de mon appartement !! Une vraie pataugeoire ! C’est certainement un conduit qui a lâché à cause de l’orage. Je voulais les entreposer au bureau, mais je me suis dit qu’ils seraient plus en sécurité chez toi. T’es un maniaque des vieux bouquins alors ils peuvent pas être en de meilleures mains. Qu’est-ce que t’as dans le cou ? » James s’apprêtait à lui signifier de faire moins de bruit lorsque la question de son ami l’interpella. Fronçant les sourcils, il s’avança en direction d’un miroir pour constater qu’effectivement, les baisers de Lexie ne passaient pas toujours inaperçus. Fort heureusement, James n’eut pas à se justifier puisque déjà, Jeffrey semblait saisir la situation. En effet, il remarqua les chaussures de la belle dans l’entrée ainsi que son sac à main posé sur le canapé du salon. « Oh je vois, tu n’es pas seul !! Toutes mes excuses, j’aurais dû te passer un coup de fil mais … Hey, qui est-ce ?? » James haussa les yeux au ciel, à mi chemin entre l’agacement et l’amusement. Il avait toujours trouvé Jeffrey insupportable. Enfin, ce n’était qu’une façon de parler car dans le fond, ces deux-là s’adoraient. Jeff était à peine plus jeune que James. Les deux hommes s’étaient rencontrés sur les bancs de l’Université et avaient rapidement sympathisé en dépit de leurs tempéraments diamétralement opposés. Jeff était originaire d’Arizona, son père était un avocat de renom tandis que sa mère dirigeait le service de chirurgie cardiaque du plus grand hôpital de Phoenix. Bien que remarquables, ils n’avaient jamais accepté le choix de leur fils qui souhaitait devenir écrivain. Une passion dévorante qui le poursuivait depuis l’âge de huit ans. Chacun de leur côté, ils avaient tenté de convaincre leur fils unique d’entamer des études en droit ou en médecine et Jeff avait évidemment tenté de répondre à leur demande. Après avoir renoncé à la littérature, il s’était donc inscrit en première année de médecine. Cela dit, Jeff manquait de précision et de patience pour els mathématiques et ses efforts en biologie se soldèrent par une succession d’examens ratés et d’expériences de laboratoires inachevées. Comprenant qu’il ne deviendrait jamais un grand ponte de la médecine, il s’était tourné vers des études moins scientifiques et demandant surtout rigueur, précision et une mémoire en béton : le droit. Durant un certain temps, Jeff s’était imaginé suivre les traces de son père. Il envisageait déjà de devenir procureur ou pourquoi pas, diplomate dans un pays étranger. Mais une fois encore, ce fut un échec. Oh ses résultats étaient assez convaincants. Il ne faisait pas partie des meilleurs mais il avait un certain potentiel qu’il aurait sans doute été judicieux d’exploiter. Mais non, le droit n’était pas fait pour lui. Il s’ennuyait et trouvait les cours fastidieux. Alors, au grand dam de ses parents, il avait fini par retourner à son premier amour : l’écriture. Il avait quitté son Arizona natale pour faire ses premiers pas à New York où il avait rencontré James. Aux yeux de ce dernier, Jeff était un être hors pair, un ami incroyable et surtout, doté d’un véritable sens de l’humour et d’une répartie peu commune. Tous deux partageaient la même passion pour les manuscrits anciens et lorsque James avait monté son entreprise, il n’avait pas hésité à demander à Jeff d’être son bras droit. Après tout, il s’y connaissait autant que lui en littérature. « Jeff, est-ce qu’on ne pourrait pas en reparler plus tard ? » James passa nerveusement une main dans ses cheveux, pour la simple et bonne raison qu’il n’avait jamais parlé de Lexie avec Jeff. Etonnant mais pourtant vrai. Il ne tenait pas à devoir lui fournir des explications pour l’instant mais c’était sans compter sur le manque de tact de son ami. « Donna !! J’suis sur que c’est Donna !! Hey, tu sais qu’elle n’arrête pas de me parler de toi en permanence ! Tu ne m’as toujours pas raconté comment s’était passé votre petit séjour à Liverpool la semaine dernière. J’ai hâte de connaître les moindres détails si tu vois ce que je veux dire … » Cette fois ci, c’est sur son front que James passa une main avant de faire signe à Jeff de baisser d’un ton. Mais il n’y avait rien à faire. « Oh allez James !! Donna m’a dit qu’entre vous c’était du sérieux. Il faudra que tu … » Jeff s’interrompit brusquement en regardant par dessus l’épaule de James. Ce dernier vit son ami déglutir avant de devenir plus nerveux. James ferma les yeux durant quelques secondes, comprenant parfaitement que Lexie se trouvait quelque part dans son dos et que naturellement, elle avait tout entendu. Se tournant à son tour, il croisa le regard de la jeune femme et entrouvrit la bouche avant de la refermer pour finalement mieux se lancer. « Ce n’est pas ce que tu crois.» Se tournant de nouveau vers Jeff, il comprit le malaise de son ami qui déjà faisait deux pas en arrière. « Euh.. je … je vais te laisser. » Oui c’est ça. Maintenant qu’il avait foutu un beau merdier dans sa vie, il pouvait s’en aller. « Oui je crois que c’est une excellente idée, ça. » Jeffrey murmura des excuses à son ami qui à son tour, secoua la tête pour lui faire comprendre que ce n’était rien. Enfin, si. Mais Jeff ne pouvait pas deviner. Dès que l’écrivain fut parti, James s’empressa d’aller rejoindre Lexie. « J’ignore ce que tu as entendu ou ce que tu as cru comprendre, mais il ne faut pas prendre les paroles de Jeff au sérieux.»

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() message posté Lun 22 Sep 2014 - 13:26 par Invité
J’ouvre doucement les yeux pour entrevoir l’oreiller vide à quelques centimètres de mon visage. Désireuse de prolonger cet alanguissement quelques minutes de plus. Cela faisait des mois que je ne parvenais plus à dormir de la sorte. Des mois que le sommeil n’avait plus le dessus sur moi. Je perçois déjà le bruit de la douche se mêler à celui de la pluie qui s’écrase contre les fenêtres. Je ne veux pas sortir de cette torpeur aussi vite, je sens encore la douceur de ses baisers sur ma peau et les frissons de ses caresses matinales. Le désir rapplique aussitôt, soudain, évident, pressée de le retrouver. Je ne réalise pas encore. Ce que nous avons fait, ce que je me suis permise de montrer ou le temps que cela m’a pris. Les jours sans lui ont été blancs, tumultueux et vides depuis notre dernier rendez-vous au parc. Même avec le recul, l’esprit clair, je ne suis pas fichue de me souvenir de quoi je les ai remplis. Il m’a fallu du temps pour réaliser tout ce que l’on s’était dit, pour concrétiser ses paroles, m’en emparer, les faire miennes.
Je sursaute. Il me faut quelques secondes pour réaliser que j’ai du me rendormir et que l’on toque maintenant à la porte. J’entends James sortir de la douche et je glisse sur le dos, l'agitation provenant du salon finissant de me réveiller. Je me décide à me lever, laissant les draps soyeux et complètement froissés derrière moi. Je mets la main sur la chemise de James qui repose sur la chaise. Elle ne couvre pas la moitié de mes jambes mais suffira amplement, le temps que je puisse me rendre à la salle de bain à mon tour.  « Oh je vois, tu n’es pas seul !! Toutes mes excuses, j’aurais dû te passer un coup de fil mais … Hey, qui est-ce ?? » Sa voix me parvient distinctement et je réprime un sourire face à la curiosité de son ami. Je passe une main distraite dans mes cheveux et m’apprête à aller fermer la porte de la chambre pour ne pas en entendre davantage. Cependant, je ne vais sûrement pas assez vite et la suite de leur conversation m’est parfaitement audible. Je reste en suspend quelques minutes, tendant l'oreille malgré moi. « Oh allez James !! Donna m’a dit qu’entre vous c’était du sérieux. Il faudra que tu … » Je me suis avancée sur le palier sans m’en rendre compte. Mes pas m’ont guidés tout au long du couloir et je ne le réalise seulement lorsqu’il s’arrête de parler en m’apercevant. « Ce n’est pas ce que tu crois. » Je reste silencieuse, le regard vrillé dans celui de James lorsqu’il se retourne face à moi. Je ne sais pas ce que je crois, je ne sais pas ce que j’imagine, comment peut-il donc m’affirmer une chose pareille ? Si j’aurais pu être mal à l’aise face à son ami en temps normal, embarrassée de me retrouver dans cette tenue à l’entrée du salon, je me surprends à ne lui adresser aucun regard. J’ignore complètement sa présence, ce n’est pas par dédain ou froideur, je n’essaye pas de le faire partir. Au contraire, il pourrait rester, ça ne me dérangerait pas. Il pourrait continuer sur sa lancée, m’expliquer cette histoire, me donner des détails. Car, à en juger par la tentative de James pour le faire taire et son impatience à le voir partir, ce n’est pas lui qui s’en chargera. Non, si je ne lui accorde pas une seconde de mon attention, c’est tout simplement car celle-ci est entièrement dirigée sur James. Je le dévisage, sonde son regard, à la recherche de la moindre explication. Pour une fois, il n’arrive pas à cacher son malaise. Je perçois de l’agacement dans son regard, ses traits quelque peu crispés, ses gestes nerveux et il semble hésiter sur la démarche à suivre. Ce n’est pas son habitude, c’est rare et j’en profite pour obtenir de sa gestuelle tout ce qu’il essaiera de cacher par des mots dans quelques secondes. Je n’écoute pas la suite de leur explication, j'observe son ami détaler, toujours emmurée dans mon silence.
Je veux retrouver un peu de lucidité. Vite, très vite. Je lui fais confiance, bien trop pour réussir à y voir clair. Une erreur de débutante. Je n’en fais plus partie. Je refuse de faire partie de ces ingénues qui m’exaspèrent. Je ne suis pas non plus de celles qui cèdent à l’hystérie, qui plongent dans le mélodrame à la moindre occasion. Je ne veux pas me faire avoir. James est fort, je connais sa capacité à endormir autrui par ses belles paroles et ses sourires enjôleurs. Mais je suis de retour, sur mes gardes, lorsqu’il s’approche de moi, je fais un pas en arrière avant qu’il ne puisse me toucher. Je veux garder la tête froide, je veux des réponses et c’est ce qui m’agace le plus. « Comment dois-je les prendre ? » Je pose cette question doucement, un peu trop délicatement à mon goût tant je tente encore de faire le point sur ce que je peux me permettre de dire ou non. « Comment voudrais-tu que je les prenne ? », relançais-je cette fois-ci en inclinant légèrement la tête et en cherchant à ancrer son regard dans le mien. Qu’il me dise ce qui l'arrange. Qu’il m’indique la position à adopter, la réaction qu’il aimerait que j’ai, ce serait plus simple. Déjà, de vieilles douleurs se réveillent. Ça m’agace, je ne les comprends pas, je ne veux pas les identifier. Un nouveau pas en arrière avant que je ne tourne les talons pour rejoindre la chambre. Cette chambre dans laquelle je me sentais complète il y a quelques minutes, apaisée, à ma place. Les mots de Jeffrey s’entrechoquent dans ma tête et je n’arrive pas à les faire taire. Je suis à ma place dans cette chambre, comme l’était Donna la veille et comme le sera une autre le lendemain. Je suis une imbécile de réagir comme ça, imbécile de lui en vouloir, imbécile de ne pas prendre ça à la légère. Que James ait d’autres femmes dans sa vie n’est pas une surprise. Que j’y sois confrontée, le matin de notre premier rendez-vous, en est une. Et que cela me touche à ce point en est une encore plus dévastatrice. La semaine dernière. Du sérieux. Je m’arrête dans la recherche de mes vêtements et m’autorise à m’asseoir sur le lit une seconde, tandis que ces précisions refont leur apparition dans ma tête. Juste une seconde. Pour reprendre mes esprits et ne pas m’en prendre aussitôt à James qui m’a suivi et se tient à mes côtés. « La semaine dernière. Nous nous sommes retrouvés à notre endroit, comme tous les mois. C’est là que tu m’as dit tenir à moi, entre autre chose », commençais-je d’une voix assurée et en regardant droit devant moi. Il m’avait dit bien plus, on s’était dit bien plus. Mais je ne veux pas le formuler. « C’était avant ou après avoir amené cette fameuse Donna à Liverpool ? Je veux juste établir une certaine chronologie. » Cette fois, je tourne la tête vers lui pour déceler une réponse dans son regard. C’est une question rhétorique, posée par défi. Un feu mystérieux s’est allumé par milles petites étincelles dans tout mon corps, dans tout mon cœur. Incandescent, poignant et déconcertant. « Laisse tomber, tu n'as pas à me le dire. Aucune des deux réponses ne m'empêchera de me sentir ridicule. J’arrive pas à le croire … » Il fait renaitre en moi des doutes qui avaient disparu durant notre nuit et les braises d’une colère qui lutte pour refaire surface. Je me suis levée avec tout autant d'empressement, je veux m'habiller, retirer cette chemise qui ne m'appartient pas mais il se tient devant moi. Je ne veux pas réellement savoir ses secrets. À l’inverse, j’aimerais qu’il sache tout des miens et qu’il me donne l’absolution, mais rien n’est jamais aussi facile. Alors je ne veux pas vraiment savoir. Je n’ai pas envie d’entendre qu’il est libre de ses actes, libre de ses choix, libre de ne pas avoir à se justifier. Au fond, je bouillonne.
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() message posté Lun 22 Sep 2014 - 20:48 par Invité




« C’était avant ou après avoir amené cette fameuse Donna à Liverpool ? Je veux juste établir une certaine chronologie. » Debout devant la porte de la chambre, James poussa un léger soupir, signe d’agacement. Pas contre Lexie, mais plutôt contre lui-même. Comment avait-il pu se montrer si négligeant ? Il aurait probablement dû lui parler de ce déplacement plutôt que de laisser Jeffrey s’en charger avec ses propres mots. « Non, non tu n’y es pas du tout… » Mais l’avait-elle seulement entendu ? « Laisse tomber, tu n'as pas à me le dire. Aucune des deux réponses ne m'empêchera de me sentir ridicule. J’arrive pas à le croire … » Lui non plus. La preuve, il secouait négativement la tête sans véritablement prêter attention aux propos de la jeune femme. Il faut dire qu’il préférait de loin faire la sourde oreille que d’écouter de pareilles inepties. C’était ridicule de croire qu’il était parti à Liverpool pour prendre du bon temps avec une autre femme ! Surtout après sa déclaration et toutes les promesses qui en découlaient. Autant dire que la réaction de Lexie avait le don de le désarçonner et plus il la voyait s’agiter, plus il comprenait que ce n’était plus qu’une question de minutes avant qu’elle ne quitte définitivement son appartement. Toutefois, James était un être naturellement calme et pondéré. Les grands éclats de voix et les attitudes théâtrales ne faisaient nullement partie de son quotidien. « C’était juste après. » finit-il par lâcher pour répondre à ses interrogations. Sans ciller il continua d’observer la jeune femme, navré de constater que cette matinée parfaite était en train de virer au cauchemar. « Donna et moi sommes partis à Liverpool le lendemain. Nous y sommes restés près d’une semaine.» Sérieux et imperturbable, James pencha la tête sur le côté tout en observant la jolie blonde. Ce petit numéro ne dura que quelques secondes puisqu’il ne tarda pas à fermer les yeux un court instant et soupirer de nouveau. « Lexie … Donna travaille pour moi. C’est elle qui gère toutes les campagnes de communication de la boite. Sa présence à Liverpool était indispensable professionnellement parlant. Il n’y a rien de plus à en dire. » Et quand bien même en pinçait-elle pour lui, que pouvait-il y faire ? James était un homme plaisant mais en aucun cas il ne se permettrait la moindre infidélité. Pas avec Lexie. Constatant que cette dernière semblait véritablement affectée par les propos de Jeff, il osa faire un pas dans sa direction. « Est-ce qu’on peut prendre le temps de se parler quelques minutes sans que tu prennes la fuite ou bien dois-je verrouiller toutes les issues de cette chambre pour être certain que tu vas m’écouter. Je pourrais aussi bien te menotter au lit … tu sais que j’en suis capable. » s’aventura-t-il à plaisanter en dépit de l’atmosphère tendue. Se pinçant les lèvres, il retrouva son éternel sérieux et haussa les épaules. « C’est ridicule tout ça… De nous deux, c’est moi qui suis censé avoir une imagination débordante. Je te promets qu’il ne s’est jamais rien passé entre Donna et moi et j’entends bien continuer ainsi. J’ignore pourquoi elle raconte toutes ces choses sur nous deux mais ce ne sont que des inventions de sa part. Et Jeffrey est assez naïf sur les bords… » Au lieu de continuer son discours sur sa lancée, James s’avança encore d’un pas afin de se poster juste devant Lexie. D’abord hésitant, il caressa finalement sa joue d’un revers de main, le regard brillant. C’est elle qu’il aimait. Et depuis qu’il en avait pleinement conscience, il n’avait vraiment plus aucun doute là-dessus. « Regarde-moi dans les yeux et dis-moi que tu ne me crois pas quand je te dis que je t’aime et que tu es désormais ce que j’ai de plus précieux au monde. Je compte bien laisser mes erreurs derrière moi. Je sais que nous avons besoin de temps afin d’apprendre à nous connaître d’une façon différente et aussi pour nous apprivoiser. Avec toi la tâche me semble rude mais je compte bien m’accrocher. Alors non, je n’ai pas envie de te voir partir et je n’ai pas non plus envie que tu te mettes des absurdités en tête. » De sa joue, sa main glissa sous son menton qu’il releva légèrement pour qu’ils puissent véritablement se faire face. « Hey… je tiens à toi et je ne veux pas te perdre.»

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() message posté Mar 23 Sep 2014 - 16:36 par Invité
Voilà des années à présent que je me laisse guidée par l’intellect plutôt qu’à l’affectif. Je ne veux plus ressentir et si, malgré tout je me laisse piégée, je ne souhaite pas que ces émotions me dirigent, prennent le dessus et s’exposent au regard d’autrui. Alors je prends sur moi. « C’était juste après. » Encore une fois aujourd’hui. M’autorise à prendre une légère inspiration et tente de faire le point sur les évènements de ces derniers jours, totalement impassible. J’essaie tant bien que mal de repousser les souvenirs de notre soirée en tout point parfaite, ils m’embrouillent l’esprit et je ne trouve pas d’explication logique. James est parvenu à s’interposer, dévastateur, entre moi et tous mes amants de passage. Je me sentais comme délivrée il y a seulement quelques minutes. Ne voulant plus jamais me débarrasser des empreintes qu’il avait laissé sur mon corps, sur mon cœur. Je tente de balayer tout ça, une main nerveuse dégageant mes cheveux. Après tout, rien ne s’impose comme une évidence. Il ne me déçoit pas, il n’a pas à le faire. Je suis la seule responsable. À bien y réfléchir, je n’ai pour moi que l’avantage d’une certaine nouveauté pour lui, ma faute de m’être délivrée, de lui avoir montrer autre chose pour qu’il décide ensuite que cela ne suffirait pas. C’est ce que je m’efforce de me mettre en tête durant les quelques secondes où il me regarde. Ce serait bien plus simple de ne pas exploser si j’étais celle qui me décevait. Plutôt que lui. Ainsi, je n’aurais rien à lui reprocher, je n’aurais qu’à partir sans éclats de voix, sans ces scènes magistrales qui me rebutaient et m’épuisaient à chaque fois. « Donna et moi sommes partis à Liverpool le lendemain. Nous y sommes restés près d’une semaine. » J’encaisse une fois encore. Mon regard se fait plus sombre et j’ai l’impression qu’il pourrait le transpercer d’un moment à l’autre mais je parviens à rester relativement calme. Le lendemain. Mon cœur rate un battement. J’étais complètement perdue au lendemain de ce jour. Je n’avais pas réagi de la manière la plus intelligente, soit. Ce qui m’avait valu une dialyse supplémentaire. Je ne m’en vanterais pas et je voulais bien admettre que ça n’avait pas été des plus facile pour James également. De là à l’imaginer s’enfuir à l’étranger plusieurs jours avec une autre femme … « Je t’ai dit que je ne voulais pas savoir, James. Tu as été plus rapide que ce que j’aurais imaginé, voilà tout. Moins discret aussi, ton ami avait l’air bien informé … Est-ce que je peux passer ? » rajoutais-je après quelques secondes de silence et ne supportant plus sa façon de me fixer. Je pourrais aisément sortir. Mais j’en suis là. Je veux qu’il se décale, je ne veux pas avoir à le toucher, pour atteindre la porte derrière lui, il pourrait me faire changer d'avis. Je ne veux pas entendre un mot de plus. « Lexie … Donna travaille pour moi. C’est elle qui gère toutes les campagnes de communication de la boite. Sa présence à Liverpool était indispensable professionnellement parlant. Il n’y a rien de plus à en dire. » « Ça n’a pas l’air d’être son avis », répliquais-je sur le moment d’une voix calme. Ni celui de son collègue. Se moque-t-il de moi ? Se moque-t-il complètement de ce que l’on vient de partager ? Mes équilibres et mes désordres ne sont pas aisément manipulables, j’en suis consciente. Mais est-ce vraiment nécessaire de me mentir ouvertement pour échapper à mon impétuosité ? J’ai parfaitement entendu leur conversation, dans son intégralité. J’étais prête à ne pas lui demander d’explications, je voulais simplement m’éclipser. J’ai mal au cœur. Déroutant. Je l’observe s’approcher de moi et m’empêche de lever les yeux au ciel lorsqu’il évoque l’usage de menottes. Je refuse de me laisser amuser. Je ne fais pas ça pour lui compliquer la tâche. J’ai moi même du mal à comprendre ma réaction. Je ne suis pas du genre jalouse. Je ne l’ai jamais été. J’ai même plutôt tendance à en plaisanter. Par manque d’intérêt ou, au contraire, confiance sincère en celui qui m’accompagnait. Voilà sans doute pourquoi je réagis aussi durement. Je hais ne pas pouvoir poser de mot sur ce qui se trame en moi. Ce que je ressens pour James est désormais ancré dans ma chair. Je le sens, je le sais. Ce n’est pas ma fierté qui s’exprime. L’orgueil ne m’a jamais serré le cœur à ce point. L’orgueil ne m’a jamais fait trembler. Non, James le fait. Il le fait lorsqu’il s’aventure à effleurer ma joue. Je m’autorise enfin à l’écouter, m’efforce de ne pas remettre en cause chacune de ses paroles. Plus il parle, plus mes ressentiments s’effacent, s’éloignent comme une silhouette dans la brume. Je tente de trouver le courage en moi d’abandonner mes défenses, tellement solides qu’elles finiront pas tout atrophier en moi. « Hey… je tiens à toi et je ne veux pas te perdre. » Je porte la main sur mon cœur lorsque James relève mon visage et mon regard se plonge enfin dans le sien. J’y lis tout ce que j’aimerais croire. Ce n’est pas une plaisanterie lorsque j’ai l’impression de manquer d’oxygène, de m’essouffler, de ne pas réussir à gérer ce genre de situation sans m’effondrer par la suite, épuisée. Je déteste ces faiblesses silencieuses, cette maladie qui me ronge. « Est-ce que chacune de tes collaboratrices s’imagine vivre une véritable idylle avec toi ou est-ce simplement celle-ci ? » Cette question cherche à dissiper mes derniers doutes, mais je ne romps pas le contact, cette proximité dont j’ai eu envie dès mon réveil. « Simplement pour savoir et éviter de … enfin tu as vu. Je ne suis pas aussi caractérielle d’habitude, c’est entièrement de ta faute », laissais-je échapper doucement avec un brin de mauvaise foi. Je lutte quelques secondes pour ne plus lui tenir tête et me laisse enfin aller à faire disparaitre la distance entre nous, contre son torse, mes mains effleurant ses bras nus et m’arrêtant là. « Je te crois. Je n’aurais pas du m’emporter, ou écouter en premier lieu. J’ai eu peur de te perdre avant même de t’avoir … J’avais raison, je me sens ridicule. »
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() message posté Mar 23 Sep 2014 - 23:14 par Invité




L’agitation de Lexie avait beau le rendre un tantinet nerveux, James savait malgré tout qu’elle ne franchirait pas la porte de cette chambre. D’une part car il se trouvait sur son chemin et d’autre part car elle n’allait décemment pas sortir dans cette tenue. (Pour sûr, l’éditeur ne manquerait pas de faire une syncope si elle se permettait pareille folie.) Concernant sa question sur ses nombreuses collaboratrices, James préféra ne pas répondre. Du moins, pas immédiatement. Il n’était pas certain que Lexie apprécie tout ce qu’il avait à dire concernant les femmes qui travaillaient avec lui. En plus d’être un homme plaisant et charismatique, James était à la tête d’une grande entreprise, alors forcément, les femmes étaient nombreuses à graviter autour de sa personne. Certaines pour son charme, d’autres pour sa fortune. Dans tous les cas, oui, elles étaient nombreuses. « Simplement pour savoir et éviter de … enfin tu as vu. Je ne suis pas aussi caractérielle d’habitude, c’est entièrement de ta faute » James esquissa un léger sourire. De sa faute … Il était pourtant peu coutumier des mensonges et autres cachotteries. L’idée que Lexie puisse s’offenser quant à ce déplacement en compagnie de Donna ne lui avait même pas traversé l’esprit. Pour lui, ce n’était rien de plus qu’une énième exigence professionnelle. Une parmi tant d’autres. C’était sans compter sur la légère obsession de Donna envers sa personne. « Je t’ai toujours dit qu’il n’était pas sain de me fréquenter…» plaisanta-t-il à son tour afin de détendre l’atmosphère autant que possible. Délicatement, il glissa ses doigts dans les cheveux de la jeune femme et osa même déposer un baiser sur son front. « Je te crois. Je n’aurais pas du m’emporter, ou écouter en premier lieu. J’ai eu peur de te perdre avant même de t’avoir … J’avais raison, je me sens ridicule. » Ridicule ? Il souria de plus belle. Non, elle ne l’était pas. C’était même tout le contraire. Si James se savait doté d’un tempérament impulsif, il se devait désormais d’admettre que Lexie n’était pas en reste. Mais elle n’avait aucune raison de douter de lui et de sa sincérité. Certes, la jeune femme connaissait sa véritable nature et son penchant pour le beau sexe, mais elle ignorait certainement à quel point il avait changé depuis qu’il la fréquentait. Elle était parvenue à faire de lui un autre homme et n’en avait vraisemblablement pas conscience. Pour rien au monde il n’aurait envisagé ce déplacement s’il avait su que Lexie pourrait avoir des doutes quant à sa relation avec Donna. « Tu n’es pas ridicule. Juste adorable… et peut-être un peu jalouse ? » Il continua de la contempler avec émerveillement. James se disait qu’il aurait été capable de rester indéfiniment ainsi à la regarder sans se lasser. Toute la vie s’il le fallait. S’il s’était toujours senti agacé par les femmes se montrant jalouses ou possessives à son égard, la donne était différente avec Lexie. Bizarrement, il aimait savoir que la compagnie d’autres femmes ne la laissait pas indifférente. Ainsi, il n’était pas le seul à ressentir de l’amertume. Car effectivement, lorsque James disait qu’il n’était pas facilement jaloux, il s’agissait là du pire mensonge de la création… Surtout avec Lexie. James ne pouvait plus penser avec discernement dès lors qu’une présence masculine cherchait à se frayer un chemin dans la vie de Lexie… Cela avait toujours été, même si jusque là, il avait catégoriquement refusé de l’admettre. La donne était néanmoins évidente depuis qu’ils étaient aussi … proches, unis contre le reste du monde. James ne voulait pas que ce véritable rêve ne s’arrête, il ne pouvait souhaiter se réveiller et revenir à une vie monotone … une vie sans elle. Lexie n’était pas seulement son pilier ou sa meilleure amie, elle était l’essence même de ses jours et de ses nuits. Qu’importe que personne ne comprenne ce lien étroit et indestructible qui les unissait. Toutefois, James se disait qu’elle trouverait cela ridicule s’il le lui disait ouvertement. S’il n’était pas facile pour lui d’exprimer ses émotions, Lexie avait pour sa part beaucoup de mal à accepter ses élans de franchise. « Je me suis toujours montré franc envers toi. Ce n’est pas maintenant que cela va changer, hum ? Si je n’ai jamais été un homme irréprochable, c’est uniquement car j’ai toujours vécu sans me soucier de l’avenir ou des conséquences de mes actes. A présent, ma vie a un commencement, un milieu et une fin. Tout ce qui a précédé notre rencontre n’était qu’un préambule. Aujourd’hui, j’ai tellement plus à perdre. Maintenant, je t’ai et un monde sans toi me paraît impensable. » Qu’importe si elle se mettait à rire ou ne comprenait pas qu’il puisse être véritablement sincère. Tirant légèrement sur les pans de sa chemise qu’elle portait toujours, James l’attira vers lui afin de lui donner un langoureux baiser, en gage de promesse. « Je te prépare un petit-déjeuner ? Tu ne peux pas rester l’estomac vide. »

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() message posté Mer 24 Sep 2014 - 21:42 par Invité
Ils sont nombreux à l’espérer ou le rêver. Nombreux à l’attendre ou le chercher sans relâche, prenant les plus inconscients des risques. Ce n’était pas mon cas. Ce que je ressens pour James s’est abattu sur moi, sans crier gare, sans que je ne puisse m’y préparer. Tous mes sens se sont réveillés en même temps, dévastant mes certitudes les plus profondes, prêts à changer ma vie. Ils sont là, bien vivants en moi, embusqués sous ma peau, incrustés dans mon cœur. C’est étonnant, effrayant, merveilleux. Merveilleux de constater à quel point je ne peux me lasser de découvrir à chaque seconde une raison de plus de vouloir être à ses côtés, avec lui, contre lui. Comme ce visage sérieux qui s’illumine soudain sur un sourire lumineux. J’ai appris à connaître au fil des mois la moindre particule de sa peau, le moindre recoin de son corps. Ce sont à présent des choses plus intimes qu’il me dévoile au gré du temps. Cette étincelle dans son regard, les douces inflexions de sa voix. Je n’arrive pas à réaliser qu’il me les réserve, je n’arrive pas à imaginer que je puisse m’en lasser. Je n’arrive pas à croire qu’il puisse effacer mes doutes si vite, si rapidement, en un sourire. « Tu n’es pas ridicule. Juste adorable… et peut-être un peu jalouse ? » Je plisse les yeux avant d’enfouir mon visage dans le creux de son cou, désireuse de cacher mon sourire embarrassé. Je ne veux pas être jalouse, je ne suis pas possessive de nature. Je veux pouvoir plaisanter de ses prétendantes avec lui, rire de lui et de son succès auprès de la gente féminine, je veux de la sincérité et de la complicité, je ne veux pas avoir peur. Pourtant, c’est un renouveau. En vu de ce que je vis depuis des mois, ma situation présente pourrait me paraître amusante et heureuse, ma jalousie une sorte de privilège fragile dont je serais folle de désirer la fin. Folle car, voilà de cela quelques semaines, je pensais encore n’y avoir aucun droit, aucune légitimité. Folle car cela signifierait alors que tout ceci avait pris fin. « Je ne suis pas jalouse, arrête. Tu n’as pas envie de me voir l’être, on ne sait pas ce que ça pourrait donner », répliquais-je, les joues rosies, une étincelle rieuse dans les yeux, me décalant à nouveau pour lui faire face.

« Si je n’ai jamais été un homme irréprochable, c’est uniquement car j’ai toujours vécu sans me soucier de l’avenir ou des conséquences de mes actes. A présent, ma vie a un commencement, un milieu et une fin. Tout ce qui a précédé notre rencontre n’était qu’un préambule. Aujourd’hui, j’ai tellement plus à perdre. Maintenant, je t’ai et un monde sans toi me paraît impensable. » J’effleure sa joue du bout de mes doigts, troublée par chacune de ses paroles. Il faudrait bien que j’accepte ce sentiment inexplicable selon moi que je n’avais rien à redouter de James, aucun piège. Que je pouvais me défaire peu à peu de toutes les abîmes que j’avais pu connaitre, que les accidents parsemant mon existence n’étaient pas contraints de dicter la suite de ma vie. Qu’il m’offrait là un passage vers la sécurité, même infime, même provisoire. Ses mots me reviennent lentement, comme une caresse s’imprégnant dans mon esprit, une caresse bouleversante. Il ne me laisse pas le temps de répondre que déjà il m’attire à lui et emprisonne mes lèvres des siennes. Mes mains s’emparent de son visage, caressent sa nuque, avide de lui. « Je te prépare un petit-déjeuner ? Tu ne peux pas rester l’estomac vide. » Je laisse échapper un sourire avant de faire un pas en arrière, me laisse tomber sur le dos au milieu des draps encore défaits et l’entrainant dans ma chute, au dessus de moi. Je me laisse aller une nouvelle fois contre lui avant de rire doucement contre ses lèvres. « Tu es fou. Tu sens ? » Je ponctue ma phrase en amenant sa main contre mon cœur qui n’en finit plus de s’emballer sous ses doigts à la suite de ses déclarations. Rieuse, je cherche son regard, la main sur la sienne. Je sais que je ne suis pas habile pour exprimer mes sentiments, j’en ai peur, j’ai mal de ce que je n’arrive pas à exprimer, j’ai mal de ces secrets que je m’emploie à garder. James l’a compris et m’épargne cette difficulté à répondre en embrayant sur un autre sujet. Mais mon cœur ne ment pas, lui. Je le contemple, en appui sur ses bras, son poids sur mon corps, son visage au dessus de moi, j’en connais les contours, ses perfections, ses imperfections. J’en connais toute la force. Je l’embrasse tendrement dans une suite de délicats baisers, donnés par petites touches successives du bout des lèvres, fébriles. Quelques secondes encore et je bascule à nouveau pour me retrouver cette fois-ci, à califourchon, au dessus de lui. Je dégage mes cheveux en arrière et vient cette fois-ci chatouiller son cou de ma bouche, caressant son torse du bout de mes doigts. « Tu ne peux pas me dire ce genre de choses et t’attendre à ce que j’oublie tout avec un petit-déjeuner. Tu vas me faire perdre la tête », murmurais-je. Je relève le visage, mes lèvres effleurent les siennes quelques secondes, résistant contre le désir de s’en emparer à nouveau. « Je suis malade, les ratés de mon cœur ne sont pas exceptionnels, mais ceux-ci sont entièrement causés par toi. Est-ce que tu l’as senti ? » J’esquisse un sourire en me redressant légèrement pour le regarder dans les yeux. « Je m’occupe du petit-déjeuner. Dis moi ce que tu veux. »
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() message posté Jeu 25 Sep 2014 - 22:23 par Invité




Au premier regard, on pourrait aisément penser que la relation que James entretenait avec la jeune femme n’était motivée que par l’indescriptible désir physique qui semblait vouloir les pousser constamment l’un vers l’autre. Mais la réalité des faits était éminemment différente et il était difficile pour l’éditeur de ne pas se laisser déstabiliser par cette situation nouvelle. Il éprouvait des sentiments à l’égard de Lexie. D’intenses et merveilleux sentiments qui s’étaient manifestés de façon assez soudaine et qui depuis, n’avaient eu de cesse de gagner en intensité. James avait fini par abandonner l’idée de lutter contre eux dans l’espoir de les repousser au maximum. C’était juste impossible. Et ça lui plaisait démesurément. Sans prononcer le moindre mot, il l’avait laissée guider sa main jusqu’à son cœur. L’instant était bien trop surréaliste pour que James n’ose intervenir, au risque de venir rompre le charme. C’était la toute première fois qu’il entendait Lexie se livrer avec autant de facilité et de franchise, un peu comme si elle avait soudainement levé un voile épais entre elle-même et le monde. Il s’agissait là d’une évolution déconcertante, incompréhensible mais ô combien divine ! Aussi délicatement qu’elle le faisait, il caressa sa peau du bout des doigts, se laissant électriser par cette douce et fugace sensation. Véritablement, James eut l’impression de sentir le chaos et la confusion du corps de la jeune femme dans ses propres cellules, un peu comme si son organisme était capable de comprendre ce que celui de Lexie éprouvait en cet instant précis. Troublante sensation. James n’essaya pas de résister au reste. « Je suis malade, les ratés de mon cœur ne sont pas exceptionnels, mais ceux-ci sont entièrement causés par toi. Est-ce que tu l’as senti ? » Jugeant que ses propres mots seraient superflus, James se contenta de se redresser très légèrement, juste de manière à pouvoir joindre ses lèvres à celles de sa belle. Tout en savourant ce prodigieux échange, il glissa ses mains sur les cuisses de la jeune femme, les faisant remonter jusqu’à ses hanches. N’était-il pas censé présider une réunion dans moins de trente minutes ? Mais tout ceci semblait lui passer par dessus la tête ! « Je m’occupe du petit-déjeuner. Dis moi ce que tu veux. » Une lueur malicieuse et redoutable traversa le regard de James. Avait-il déjà autant désiré quelqu’un ? Non, de toute évidence. L’éditeur la dévisagea intensément, laissant son regard passer de ses magnifiques prunelles à ses lèvres pulpeuses. Ce qu’il voulait pour son petit déjeuner ? « Toi, bien entendu.» Sans rien ajouter de plus, il tira doucement sur les pans de la chemise qu’elle portait et l’attira tout contre lui sans se défaire de ce léger sourire entendu. La différence étant désormais qu’ils ne s’appartenaient plus pour un soir mais bel et bien pour l’éternité. Sans plus attendre, James ne manqua pas de joindre ses lèvres à celles de la jeune femme tandis qu’il s’afférait à défaire délicatement chaque bouton de l’unique vêtement qu’elle portait. « Je t’aime … Si je ne savais rien d’autre dans cette vie, cela me suffirait pour poursuivre mon existence.» Un simple murmure près de son oreille. Les longs discours n’étaient pas nécessaires. Il aurait pourtant aimé le lui répéter encore et encore, inlassablement jusqu’à ce que leur histoire naissante tout ceci sonne comme évidence pour Lexie. Pour sa part, James était désormais la cible de délectables frissons. Son regard brillait de mille éclats, croulant sous une envie qu’il aurait bien du mal à réprimer. S’emparer à nouveau des lèvres de Lexie lui parut presque vital sur l’instant. Ses mains se mirent à la parcourir avec passion et délicatesse mêlées, tandis que la fureur des émotions refaisait surface. Se laissant retomber sur le dos, Lexie toujours sur lui, il posa une main sur sa nuque afin de l’attirer et de lui voler de nouveaux baisers. Comme toujours dans ces moments-là, son esprit était comme vié de toute raison. La première étape fut de la débarrasser définitivement de sa chemise, qu’il lança au loin sans le moindre état d’âme. La faisant basculer sous son corps, il déposa une multitude de baisers dans son cou avant de venir happer l’un de ses seins. Il aimait lorsque chaque parcelle incandescente du corps de Lexie n’avit de cesse de réclamer le sien. Finalement, un nouveau sourire malicieux se dessina sur son visage d’ordinaire si sérieux. « La perspective de déjeuner ainsi tous les matins est intéressante… » soupira-t-il avec amusement avant de regagner ses lèvres et de mordiller doucement sa lèvres inférieure et de reprendre ses embrassades passionnées. Il n’était même pas question de se demander pourquoi ils étaient en train de se perdre à ce point, ils n’auraient aucune réponse à donner à ça. « Si tu savais à quel point je te désire… » La caresse légère de leurs peaux qui se frôlaient avec ardeur, les lèvres de Lexie qui retrouvaient sans cesse les siennes et leurs langues qui se faisaient joueuses. Tout ceci contribuait à rendre les battements du cœur de l’éditeur bien plus précipités que d’ordinaire. Sa respiration était saccadée et sa peau d’une sensibilité remarquable. La sensualité était de mise et vraiment, il adorait ça.


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() message posté Ven 26 Sep 2014 - 23:55 par Invité
« Je t’aime … Si je ne savais rien d’autre dans cette vie, cela me suffirait pour poursuivre mon existence. » Mon coeur manque un battement. Je ne me ferais jamais à ces déclarations. Je ne le veux pas. Je ne veux pas m’y habituer et perdre ces frissons qui me traversent à chaque fois que James parvient à m’ouvrir son coeur de la sorte. Ça ne me fait pas fuir non plus et ce sont de nouvelles sensations lorsque je le réalise. Il attise tous mes sens, je n’arrive pas à les distinguer, à les identifier. À la place, je me penche sur James en l’enlaçant dans une douce étreinte. Son corps souple et chaud se révèle sous mes caresses. James s’abandonne à moi. Prise d’une chaleur irrésistible, c’est comme s’il le ressentait lorsqu’il me déshabille soudain avec empressement. Je frissonne sous son regard, frémis au contact de ses mains sur mon corps, lorsqu’il les descend dans la nuque, les épaules nues, qu'elles glissent le long de la colonne vertébrale, enveloppent le creux de mes reins, embrassent le bas de mon ventre. Là se situe également la différence. Je n’aime d’ordinaire pas cette partie. Je déteste cette cicatrice qui me rappelle cette greffe avortée, cet échec, cette guérison que mon corps a rejeté et dont je porterais à jamais la trace. Je n’aime pas qu’on la voit, qu’on la sente, qu’on la caresse. Mais je ne tressaille pas lorsqu’il s’agit de James. Il la sent, il la voit mais il ne dit rien, il l’embrasse comme il embrasse tout de moi. Il l’accepte, il semble même le chérir. C’est une sensation indescriptible. Je manque de souffle lorsque je retrouve à nouveau le matelas sous mon dos, les baisers de James le long de mon omoplate. Ma poitrine se soulève encore et encore pour reprendre ma respiration tandis que ma main s’empare de sa nuque et caresse ses cheveux lorsqu’il descend encore. « La perspective de déjeuner ainsi tous les matins est intéressante… » Je souris légèrement contre ses lèvres lorsqu’il remonte à moi mais je vois trouble. Je reconnais les signes avant-coureur qui sont en train de faire surface. Je ne veux pas leur permettre de pousser leur offensive, je les ignore, tout le secret est là. « James … ? » Il n’entend pas l’inquiétude qui se cache derrière mes intonations, comment le pourrait-il lorsque je tente moi-même de les étouffer en lui rendant fébrilement son baiser. Je ne veux pas l’inquiéter, je peux reprendre le dessus. Il me parle pour me captiver, je me suis faite de braise pour l’attraper, il m’est impossible d’accepter ce qui m’arrive. « Si tu savais à quel point je te désire… » Je ferme les yeux pour ne plus voir le plafond tanguer au dessus de moi, pour ne plus avoir l’impression que James est sur le point de disparaître à tout moment sous mon regard. J’ai chaud, très chaud. Ma peau se fait plus sensible, très légère, des picotements parcourent chacune de mes extrémités et je ne reconnais plus la texture de sa peau sous mes doigts. J’embrasse James, je ne me sens plus présente, je ne veux pas qu’il le sente. Je n’ai plus de force, plus de souffle. Je hais cette sensation, ma propre faiblesse, cette chaleur qui s’emparait de tout mon être il y a quelques secondes et qui me met à terre à présent. Je l’ai ressenti tout à l’heure, je l’ai ignoré et j’en paie maintenant le prix. L’impression d’une chute vertigineuse me saisit soudain. J’empoigne les épaules de James au dessus de moi avant de me dérober de son emprise dans une inspiration bruyante, paniquée et vitale tant mon corps tout entier semble soudain manquer d’oxygène. Ma main se porte sur ma poitrine tandis que je le repousse avec moins de ménagement que ce que j’aurais souhaité mais je ne contrôle plus rien, je me presse au bord du lit, assise, des suffocations brèves et rapprochées s’échappent de ma gorge, essoufflements que je pensais silencieux jusqu’à maintenant mais qui pourraient maintenant l’effrayer plus que de raison. « Attends ... », parviens-je à laisser échapper entre deux inspirations pour le rassurer. Le rassurer même si je ne le suis pas. Le rassurer même si je déteste ce qui m’arrive. Même si je suis entièrement fautive, de ne pas avoir su m’arrêter à temps, de ne pas avoir su me ménager. Ma faute d’avoir manqué la dernière dialyse par pur défi après les remontrances de Sam. Ce n’est pas la première fois que je suis prise de faiblesse devant lui mais ça n’avait jamais été aussi violent, je m’étais toujours échappée avant. C’est une horrible sensation qui m’étreint, m’étouffe, me vide de ma substance. Je voudrais me lever pour me rendre à la salle de bain, dissimuler mon malaise mais je chancelle avant même d’avoir pu me redresser. « Excuse-moi, je ne voulais pas … », murmurais-je après de longues secondes durant lesquelles je tente de retrouver mon souffle, mes esprits, chasser les hauts-le-cœur. Je m’excuse pour ne pas savoir me contrôler, pour l’avoir repoussé, pour lui faire subir cela alors que c’est tout ce que j’aimerais lui faire oublier. Je tremble de ne pas réussir à dissimuler cette vulnérabilité. Pas devant lui. Je n’arrive pas à faire semblant avec lui, je ne suis pas obligée de rester droite avec lui, mais je ne peux pas chuter sans avoir honte. J’ai le souffle coupé, le cœur qui fracasse ma cage thoracique, la vue troublée, l’impression de ne plus avoir de force. « J’ai rendez-vous cet après-midi, tout rentrera dans l’ordre. » Je me le dis à chaque crise, comme si une simple séance de dialyse pouvait tout régler, mais je me souviens également de toutes ces fois où je me suis ensuite réveillée à l’hôpital. Ma voix est saccadée, hoquetante, je ne sais pas si je pense ce que je dis, je sais qu'il n'y a rien de certain, je l’espère seulement.
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() message posté Dim 28 Sep 2014 - 0:01 par Invité




L’impuissance, il n’existe pas de pire sentiment. En l’état actuel des choses, James se sentait dépourvu de tout pouvoir et rien ne pouvait davantage le déstabiliser. Laissant à Lexie tout l’espace nécessaire pour qu’elle puisse reprendre son souffle, il n’hésita pas à revenir vers elle pour l’aider à se calmer. Se redressant, il se plaça derrière elle et laissa ses doigts venir s’aventurer sur sa nuque et la caresser doucement comme pour l’apaiser. Il l’entendit s’excuser et aussitôt, agita la tête de droite à gauche en soupirant. Non. Non, elle n’avait pas à s’excuser. C’est lui qui était fautif. Il n’aurait jamais dû les entrainer dans cette voie. De toute évidence, Lexie avait besoin de se reposer. « Tu n’as pas à t’excuser, ma puce. C’est moi qui suis confus, je n’aurais pas dû… Il faut que tu te reposes un peu. Respire lentement, ça va aller.» lança-t-il doucement avant de déposer un baiser léger comme le vent sur son épaule. Afin de ne pas trop se montrer envahissant, James se leva, alla ouvrir la fenêtre pour qu’elle puisse prendre une grande bouffée d’oxygène et fit un rapide aller-retour à la cuisine pour mieux lui rapporter un verre d’eau fraiche. « J’ai rendez-vous cet après-midi, tout rentrera dans l’ordre. » S’il se voulait rassurant dans ses expressions et dans ses gestes, James n’en demeurait pas moins extrêmement soucieux de son état de santé. « Je t’accompagne. » A l’intonation de sa voix, Lexie comprendrait rapidement qu’il ne lui laissait pas vraiment le choix. Il venait d’employer ce ton qui le caractérisait tellement bien quand il endossait son rôle de grand patron. Le ton de celui qui décide et que l’on ne doit jamais contredire. Toutefois, il n’était pas question d’avoir l’ascendant sur Lexie. James était simplement inquiet et ne souhaitait pas la laisser seule. « En attendant, il faut que tu restes allongée. Tu as une petite mine, il faut vraiment que tu te reposes. Sache par avance que je ne tolèrerai aucun élan de protestation. Laisse-moi prendre soin de toi pour une fois. Je vais laisser Jeffrey se charger de diriger mes réunions et prendre en charge mes rendez-vous. Je tiens à rester avec toi, d’accord ? » Il était totalement hors de question qu’elle fasse le moindre effort tant qu’elle n’aurait pas retrouvé des couleurs. Délicatement, il lui ôta le verre des mains et l’incita à se rallonger. Précautionneusement, il remonta le drap sur elle et glissa quelques coussins sous sa nuque afin qu’elle soit parfaitement bien installée et naturellement, ne put résister à la tentation de venir déposer un baiser sur son front. Un contact doux et apaisant. Vraiment, James ne supportait pas de savoir qu’elle était malade et qu’il ne pouvait strictement rien faire pour apaiser ses souffrances. Ceci dit, comme à l’accoutumée, l’éditeur ne laissait rien transparaitre de ses craintes et ses incertitudes. A deux, ils étaient capables de déplacer des montagnes. Il en était persuadé. Tout en caressant tendrement ses cheveux, il enchaina : « C’est moi qui m’occuperai du petit-déjeuner. Tu as besoin de reprendre des forces. Tu peux être certaine que je ne vais pas te lâcher d’une semelle tant que tu ne seras pas remise sur pied. » L’éditeur se redressa, ouvrit son armoire et passa un jean et un simple t-shirt blanc. Une tenue relativement sobre pour cet homme qui ne portait que des costumes jour après jour. Déterminé à rester auprès de Lexie pour la journée, il s’empara de son téléphone portable et après quelques secondes d’attente, entendit la voix de son ami et associé de toujours. « Jeff, j’ai besoin que tu prennes le relais aujourd’hui. J’ai quelque chose d’important à faire. Tu es sûr ? Très bien alors je compte sur toi pour les convaincre de nous vendre quelques actions supplémentaires. Surtout Wang. Parle-lui aussi de notre projet d’investissement, je suis certain qu’il ne pourra pas résister et qu’il tiendra à être de la partie, ce qui ne peut être que bénéfique pour nous. Je l’ai savamment cuisiné jusqu’ici et si mes calculs sont bons, il devrait même te proposer un accord alléchant. Tu acceptes mais tu ne signes rien avant de m’avoir concerté. Entendu. Merci Jeff.» James raccrocha et glissa son téléphone dans la poche arrière de son jean avant de lancer un coup d’œil vers Lexie et d’esquisser un nouveau sourire. « Je vais te préparer un petit déj’ spécial. Rien de tel pour retrouver le moral. Hum… tu n’as besoin de rien ? Tu es bien installée ? » Peut-être que c’était la vingtième fois qu’il lui posait la question, mais on est jamais trop prudent. James plissa un œil en adoptant un air volontairement inquisiteur tout en reculant vers la porte. « Avoue que tu as simulé un malaise pour que j’endosse le rôle du médecin sexy qui prendra soin de toi ! » James lui lança un dernier clin d’œil complice avant de disparaître. Quand il revint quelques minutes plus tard, il tenait un plateau qu’il vint déposer sur le lit, juste à côté de Lexie. Comme il ne savait pas trop ce qui lui ferait envie, il avait disposé quelques viennoiseries, un grand verre de jus d’orange, des fraises, du café et du thé ainsi que de la confiture. « C’est le repas le plus important de la journée et je tiens vraiment à ce que tu manges quelque chose. »

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() message posté Dim 28 Sep 2014 - 21:53 par Invité
Il n’y a d’ordinaire rien de plus facile que de se camoufler. Se protéger, ne rien laisser transparaître. Rien qui ne serait au préalable réfléchi et souhaité. C’est une seconde nature. Et c’est ce qui m’échappe totalement avec lui en ce moment. Je ferme férocement les yeux, la tête entre les mains. Ecroulée. J’ai le sentiment d’être nue et fragile, ployée à terre. Je déteste cette impression. Je redresse le dos, conserver une contenance ne devrait pas être une affaire si compliquée. J’affronte ceci tous les jours, je pourrais continuer à vivre ainsi encore et encore, de façon médiocre mais satisfaisante. Je fais taire ma douleur, lui ordonne de se tenir tranquille. Il s’agit là de la seule manière pour moi de parvenir à tenir debout, la seule manière. Alors pourquoi ai-je simplement envie qu’il me prenne dans ses bras ? Qu’il me serre contre lui et qu’il me dise que tout irait bien ? Même si ce n’était pas tout à fait vrai. Même si j’en souffrirais physiquement. C’était tout ce que je désirais. Et il s’agissait là d’une grande première. Je ne veux pas m’en aller, le nier, le cacher. Comme je sais si bien le faire sous mon masque de fierté. Je veux son contact, qu’il me rassure comme il savait si bien le faire. Je finirais par me perdre parmi tous ces rôles, chancelante, sans point d’ancrage. Tantôt séductrice chevronnée, ici pleine d’attentions, et puis là accablée par la maladie. Ne pouvais-je pas tout simplement avoir besoin de lui ? Ne pouvais-je pas tout simplement accepter qu’il ait pris cette importance, qu’il ait ce pouvoir à présent de m’apaiser d’une simple caresse, d'un simple baiser sur le front, qu’il ait ce pouvoir de me réconforter et d’apaiser le feu de mon corps qui finirait par brûler mon âme. Juste une fois, avoir le droit d’être vulnérable. J’accepte son verre d’eau, le coeur toujours au bord des lèvres. « Je t’accompagne. » Je fronce instantanément les sourcils à cette annonce. « Mais non, je ne disais pas ça pour ça. Je ne vais pas gaspiller ton temps. Tu as plus important à faire », protestais-je d’une voix faible et toujours saccadée. Tellement faible en fait que James ne prend même pas la peine de la prendre en compte. En vue du regard qu’il me lance, je réprime mon besoin d’objecter davantage, je n’en ai honnêtement pas la force tant je souffre à essayer de chasser mon malaise. Une crampe rauque au fond du ventre, une raideur criante traversant le dos et une brûlure muette au cœur me rappellent à l’ordre. « En attendant, il faut que tu restes allongée. Tu as une petite mine, il faut vraiment que tu te reposes. Sache par avance que je ne tolèrerai aucun élan de protestation. Laisse-moi prendre soin de toi pour une fois. Je vais laisser Jeffrey se charger de diriger mes réunions et prendre en charge mes rendez-vous. Je tiens à rester avec toi, d’accord ? » Je fais oui de la tête, les yeux perdus dans le vague. J’ai tellement de choses à dire, à lui répondre en réalité. Ses paroles résonnent entre mes tempes. Mais la chambre ne me paraît être qu’un tunnel qui vacille et s’éloigne de plus en plus. Il s’en faut de peu pour que je ne m'évanouisse et toutes mes forces sont concentrées dans ce seul désir de lui éviter ce désagrément. Je m’empare doucement de la main de James pour me rassurer. Je ne sais pas ce qu’il pense, je sais simplement qu’il fait attention au moindre de ses gestes pour ne pas m’étourdir et j’aimerais simplement qu’il sache. Qu’il sache que je me sens vivante sous ses baisers. Je m’appuie contre le mur, cherchant toujours ma respiration, le souffle court et les mains engourdies, en colère de ne pas réussir à contrôler mes lèvres qui ne cessent de trembler. Ce n’est pas exceptionnel, ce n’est rien que je n’ai déjà vécu mais je m’agace de ne pas réussir à donner le change lorsque j’entends James donner ses directives à son collègue. « Avoue que tu as simulé un malaise pour que j’endosse le rôle du médecin sexy qui prendra soin de toi ! » Un sourire fatigué se dessine sur mes lèvres. « Démasquée. » Je l’observe ensuite soucieuse, disparaître de la chambre quelques minutes. Je prends une profonde inspiration, il ne s’agirait pas qu’il me retrouve étendue sur le sol à son retour ou il me soupçonnerait véritablement de tenter le diable. Loin de moi cette idée, bien au contraire pour une fois. Après quelques secondes, je parviens à me redresser. J’ai besoin de mes médicaments dans mon sac, j’en profite également pour me rhabiller. James revient à mes côtés avec un plateau orné d’attentions. Je le parcours des yeux avant de les relever sur lui, ne sachant pas quoi dire pour m’excuser du mal que je lui donne. J’accepte une tasse de thé. C’est honnêtement tout ce que mon corps pourrait supporter avant la dialyse. Le jus et les fraises amplifieraient mon mal mais je mets de côté une viennoiserie, décidée à essayer pour lui. Je le regarde dans les yeux et adopte un air des plus sérieux pour plaider ma cause. « Au sujet de mon rendez-vous, je ne pense pas que tu sois obligé de tenir cinq heures de dialyse avec moi, j’oserais pas te faire ça. Et puis, si tu es là, je ne pourrais pas suivre Days of our Lives et c’est aujourd’hui que Nicole annonce le nom du père de son enfant. Alors tu vois, ça n’arrange personne. » Le simple fait de connaître le nom de ce feuilleton et de me visualiser, en effet, le subir dans moins de quelques heures dans la salle de dialyse me donne envie de plonger sous les draps et de ne pas me réveiller avant demain, mais je tente le coup. Je donne à James une tasse de café avant d’appuyer doucement ma tête contre son épaule. Etonnant de constater cette douleur physique se transformer en mal-être mental. « Ce n’est pas exactement ce que j’avais prévu pour ce matin … Merci de ne pas avoir paniquer. Est-ce qu’il y a une chose que tu ne sais pas faire ? » demandais-je doucement, en prenant mon temps pour ne pas m’essouffler et en jouant doucement à entrelacer mes doigts aux siens.
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