"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici The world was ours and everything made sense - Lexie  - Page 3 2979874845 The world was ours and everything made sense - Lexie  - Page 3 1973890357
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The world was ours and everything made sense - Lexie

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() message posté Lun 20 Oct 2014 - 21:24 par Invité




Au fil du temps, la culpabilité et les regrets avaient fini par avoir raison de l’homme qu’il était autrefois. Distant, froid, hautain … voilà l’image que renvoyait James à quiconque osait le côtoyer. Qui aurait pu se douter que derrière ce masque d’indifférence et cette assurance sans faille, se cachait en réalité un homme brisé par la vie ? L’éditeur avait pris l’habitude de faire semblant. C’était devenu une manie afin de ne surtout pas être sondé et faire en sorte que ses faiblesses ne soient surtout pas découvertes. Mais face à Lexie, le New-Yorkais n’avait pas pu garder le secret. Ce poids rythmait sa vie depuis trop longtemps déjà. Mettre de la distance, ne pas s’impliquer … tel était le secret pour ne plus jamais avoir à souffrir. Il avait abandonné l’espoir d’être heureux à la seconde même où ce foutu téléphone avait sonné, huit ans auparavant. Désormais, James se contentait de survivre, et travailler était une manière bien à lui de ne pas sombrer. De ne plus penser. Il n’était pas certain que Lexie puisse comprendre, mais il se devait d’être honnête envers elle. Pour la simple et bonne raison qu’il l’aimait, qu’elle était son seul et unique point de repère dans le chaos infernal de son existence. Elle n’en avait probablement pas conscience, mais elle l’avait sauvé à bien des égards. Jamais il ne lui serait suffisamment reconnaissant pour ça. Perdu dans le tumulte de ses pensées, il parvint toutefois à saisir les mots qu’elle prononçait et son contact ne manqua pas de l’apaiser. Comment s’y prenait-elle pour accomplir un tel miracle ? Peu enclin à endosser ce masque dont il aimait se parer en temps normal, James plongea son regard brillant dans celui de Lexie, lui laissant le loisir de contempler son âme comme aucune autre femme n’avait eu l’occasion de le faire auparavant. « Je suis là. » Prenant une grande inspiration pour retrouver un minimum de contenance et tenter d’apprivoiser sa peur et sa tristesse, James leva son bras pour venir caresser délicatement sa joue d’un revers de main. Bien sur qu’elle était là. Sa parfaite, tendre et incroyable Lexie. James se sentait vraiment navré de la rudesse avec laquelle il lui avait parlé quelques minutes plus tôt. Sans doute qu’après des années passées à ne pas côtoyer de femmes autrement que lors des soirées mondaines, ou dans un lit, mais nullement à son bras, James avait-il tendance à se montrer plus abrupt, moins doux et plus brutal dans ses propos qu’autrefois. Pourtant, l’intention n’était pas de blesser la jeune femme de quelques façons que ce soit. Jamais il ne le pourrait. « Je sais. Et tu n’imagines pas à quel point ton soutien et ta présence me sont précieux. Cela fait huit ans que je lutte contre mes émotions, m’interdisant formellement de vivre et d’être heureux. A croire que ma vie s’est arrêtée en même temps que la sienne.» Emma n’avait eu de cesse de le lui reprocher. Après la disparition d’Adam, l’attitude de James avait changé du tout au tout. Il s’efforçait de ne plus penser, de travailler jusqu’à l’épuisement afin de mieux recommencer ensuite. Il passait son temps enfermé dans les locaux de sa maison d’édition, devenant un chef d’entreprise redoutable et un habile homme d’affaires. Mais désormais, James souhaitait aller de l’avant. Il baissa le regard en direction de sa main libre qui venait de chercher celle de Lexie et prit une profonde inspiration. « Je ne vais pas te mentir, je ne pourrai jamais tirer un trait sur mon passé. Aussi douloureux soit-il, je dois apprendre à vivre avec. Mais désormais, j’ose de nouveau songer à l’avenir et c’est à toi que je le dois. Je suis incapable d’imaginer un futur dont tu ne ferais pas partie.» A peine eut-il terminé sa phrase que James plongea son regard dans celui de Lexie. Il n’était pas possible de douter de la sincérité et de la noblesse des sentiments qu’il éprouvait à son égard. « Mais … j’ai juste peur de tout gâcher, comme je le fais toujours. J’ai peur de ne pas être à la hauteur… Tu vois l’ironie de la chose ? Je ne suis pas aussi infaillible que je veux bien le laisser croire. Et ça, personne ne le sait à part toi. Il y a tellement de choses que je souhaite partager avec toi … »

©️ charney



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() message posté Jeu 23 Oct 2014 - 21:01 par Invité
James revient à moi et je suis soulagée de le retrouver, soulagée de le voir retrouver le chemin vers moi. Il plonge son regard dans le mien. Ses pupilles bleues brillent d'une émotion poignante que je leur ai rarement vue. Ces émotions qui s'épinglent sur mon cœur désoeuvré. Il ne se rend pas compte de l'effet qu'il a sur moi. Et il me laisse entendre au fil du temps celui que j'ai sur lui. Je ne demande qu'à le croire. Il ne me donne aucune raison d'en douter. « Je ne vais pas te mentir, je ne pourrai jamais tirer un trait sur mon passé. Aussi douloureux soit-il, je dois apprendre à vivre avec. Mais désormais, j’ose de nouveau songer à l’avenir et c’est à toi que je le dois. Je suis incapable d’imaginer un futur dont tu ne ferais pas partie. » Ces mots s'attardent dans mon esprit et je pourrais presque sentir un frisson me parcourir. Je ne sais pas quoi répondre à cela. Je hoche la tête, un peu vaguement, un peu hésitante. Sa main dans la mienne, je m'approche et me presse contre lui quelques secondes. J'ai enfoui mon visage dans son cou, son odeur m'enveloppe. Sa main frôle mes cheveux. Cela ne dure que quelques secondes, durant lesquelles je m'efforce de ne pas prêter attention au trouble qui s'était emparé de moi. J'ai peur de ce genre de phrases. Incapable d'imaginer un futur dont je ne ferais pas partie. Ces paroles que j'avais également entendue dans la bouche de Sam avant que je ne m'indigne de cette pensée. Je ne voulais pas les entendre non plus de James. Je vais le décevoir. Je ne m'étais plus autorisée à ressentir pour de nombreuses raisons, toutes aussi tourmentées les unes que les autres. Et en voilà une. Ce passé qui m'en empêchait, ce futur que je n'imaginais pas, qui ne m'attendait peut-être pas, ou pas comme il le faudrait. James a brisé toutes ces incertitudes en entrant dans mon cœur et dévastant toutes mes précautions. Je prenais ce risque à corps perdu. Mais que James se rende compte de cette réalité était l'une des choses les plus importantes à mon cœur. « Mais … j’ai juste peur de tout gâcher, comme je le fais toujours. J’ai peur de ne pas être à la hauteur… Tu vois l’ironie de la chose ? Je ne suis pas aussi infaillible que je veux bien le laisser croire. Et ça, personne ne le sait à part toi. Il y a tellement de choses que je souhaite partager avec toi … » Je ne veux pas qu'il soit parfait, peu importe ce que la perfection pouvait signifier. Je veux qu'il soit lui, je veux continuer à mettre le doigt sur ce qu'il était exactement, ses forces et ses faiblesses. Je veux qu'il sache que rien n'était plus admirable et incroyable que ce qu'il était réellement. Je veux également qu'il se rende compte de ce que j'étais réellement, de ce que cela pouvait impliquer. Je ne peux pas m'empêcher de revenir sur ses paroles, je ne peux pas m'empêcher de vouloir être sûre. Je prends une légère inspiration, incline légèrement la tête en me décalant et laisse échapper après quelques secondes. « Je ne peux pas mentir. Je ne peux pas mentir en te disant que je serais capable de continuer si je venais à te perdre, que je pourrais l'accepter et continuer, recommencer. Ne pas être avec toi me fait plus de mal que de raison. » J'esquisse un sourire imperceptible tant j'ai l'impression d'exprimer dorénavant une évidence. Tant je me rends compte qu'exprimer ce sentiment m'aurait été impossible il n'y a pas si longtemps. Il ne se rend pas compte de ce qu'il me fait ressentir d'abord, exprimer ensuite. C'est peu pour certain, mais considérablement stupéfiant pour moi. « Je veux être avec toi mais je ne peux penser qu'à l'instant présent. Ne me parle pas d'un avenir que je ne suis pas sûre de connaître, d'un avenir sur lequel nous ne savons rien. Je ne peux pas ne pas être effrayée par tout ça ... » Je le voudrais plus que tout, je désire encore plus. Je me tends désormais pleine d'espoir vers une autre vie que je n'avais pas la force jusqu'à maintenant de construire ni même d'imaginer. Mais les vestiges de mon passé ont su m'enseigner que rien n'était aussi facile. James est brisé et je ne fais qu'admirer sa force un peu plus à cette seconde. Mais je suis celle risquant de le laisser, de l'abandonner sans le vouloir, je ne me fais plus aucune illusion sur mon état de santé. Je suis celle qui refuse de le blesser. « Je ne veux pas que tu sois infaillible. Je n'ai pas besoin que tu le sois. J'ai besoin que tu sois celui que je connais, j'ai besoin que tu sois exactement l'homme exceptionnel que tu es … Et j'ai besoin de ne plus te laisser me parler de l'avenir, parce que je ne serais pas à la hauteur. Et j'ai besoin que tu t'en rendes compte avant que je sois celle qui finisse par te décevoir. » Je le regarde, un peu lointaine. Je n'essaie pas d'être froide ou de faire marche arrière d'une quelconque manière. Je m'évertue à dédramatiser cette réalité au quotidien, frôlant mes limites un peu plus chaque jour. Je m'en rends compte aujourd'hui, avec lui. « Ce n'est pas si grave que ça. Je veux juste être réaliste. Tout est si magique avec toi que j'ai parfois peur de l'oublier. »
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() message posté Dim 26 Oct 2014 - 12:57 par Invité




Recommencer … jamais cette perspective ne lui avait semblé aussi effrayante qu’aujourd’hui. Son existence toute entière avait du sens depuis que Lexie en faisait partie. A croire qu’il était fait pour ça. Fait pour elle et programmé pour l’aimer. James n’était pas capable d’envisager un avenir dont elle ne ferait pas partie. Sans elle, la vie n’aurait plus aucune saveur et plus le moindre sens. Pourtant, Lexie était en train de mettre le doigt sur une terrifiante évidence dont il ne souhaitait pas entendre parler. Les statistiques, les chiffres, les probabilités… personne ne peut prédire l’avenir. Et autant dire que James refusait viscéralement de la laisser croire que le leur était compromis. Certes, il tenait à vivre pleinement l’instant présent et savourer chaque seconde comme si c’était la dernière, mais il n’était nullement en mesure de se focaliser exclusivement sur celui-ci. « Hey… viens là … » En un savant mélange d’assurance et de douceur, James l’attira de nouveau contre lui afin de pouvoir la serrer dans ses bras. A croire que ce simple contact suffisait à apaiser ses craintes et faire naitre en lui une vague de sensations toutes plus incroyables les unes que les autres. Il n’était pas infaillible, mais il avait suffisamment de force pour deux. Pour croire en eux, en leur avenir. Tendrement, il déposa un baiser sur son front avant d’appuyer son menton contre elle. « Je n’ignore rien Lexie… mais je refuse d’envisager qu’il n’existe qu’une seule issue possible à notre histoire. Personne ne peut prédire l’avenir mon ange, non personne. Mais quoi qu’il advienne, n’oublie jamais que tu ne pourras jamais me décevoir. Parce que tu es de loin le plus beau cadeau que la vie puisse m’offrir et que ce qui compte ce n’est pas l’éternité, mais NOTRE éternité. Je serais prêt à sacrifier ma vie en échange de quelques secondes à tes côtés. Tu es … ma complice, ma confidente, ma meilleure amie et mon âme sœur. Je ne pensais plus être capable d’aimer et je ne savais pas ce que le véritable amour signifiait mais tu me l’as appris et désormais, je ne pourrai jamais plus m’en passer. » James se recula très légèrement afin de pouvoir de nouveau plonger son regard dans celui de Lexie, comme pour immortaliser chaque seconde des moments qu’ils allaient vivre ensemble à partir d’aujourd’hui. Un jour, une heure, un mois ou trente ans, il se fichait bien du temps restant. Elle était là et c’est tout ce qui comptait à ses yeux. Ce n’était pas une manière de nier la réalité, mais plutôt d’espérer et de croire qu’ils avaient eux aussi droit au bonheur. Qu’importe s’il devait se situer dans un temps limité. Prenant la main de la jeune femme, il la déposa délicatement à hauteur de son cœur. « Tu sens ? Amarré comme une ancre au bout d’une longue chaine d’argent. Il ne bat que pour toi. C’est pour ça que je suis aussi sur de nous. Bien plus que je ne l’ai encore jamais été. Je ne veux que toi, je n’ai besoin que de toi, tu es l’essence même de ce qui fait ma vie…» L’éditeur n’avait pas besoin de dépenser son temps et son énergie en réfléchissant à ce qu’il souhaitait réellement. Ce qu’il désirait était inscrit en lui depuis toujours, il savait qu’une seule personne sur cette planète était capable de le combler et qu’il n’y avait également qu’une seule personne avec qui il avait envie de tout partager, le bon comme le mauvais. Il venait de le lui dire, jamais elle ne pourrait le décevoir. « Tu sais, j’ai beaucoup réfléchi et j’en viens à me dire que cet appartement est beaucoup trop grand pour moi tout seul. Sans parler que de toute évidence, il y manque une légère touche de féminité.» James marqua une courte pause, esquissa un sourire à peine perceptible au passage. Inutile de tergiverser des heures pour comprendre où il souhaitait en venir. « Je ne suis pas un homme de tout repos mais je pense clairement que nous devrions envisager de passer à l’étape supérieure. Qu’en dis-tu ? »

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() message posté Mar 28 Oct 2014 - 0:36 par Invité
Ses lèvres viennent brûler mon front et ma poitrine se soulève dans une profonde inspiration lorsque je retrouve ma place au creux de ses bras. Je pourrais fermer les yeux, me laisser aller à cet alanguissement dans lequel il parvenait désormais à me plonger au moindre contact de sa peau contre la mienne. Au lieu de ça, je reste présente, consciente, le regard ancré sur son torse et ses soulèvements lents et réguliers. Mes mains viennent se poser avec assurance sur sa taille, s’accrochent à son tee-shirt, désireuse de le tenir contre moi quelques secondes plus. « Tu sens ? Amarré comme une ancre au bout d’une longue chaine d’argent. Il ne bat que pour toi. C’est pour ça que je suis aussi sur de nous. Bien plus que je ne l’ai encore jamais été. Je ne veux que toi, je n’ai besoin que de toi, tu es l’essence même de ce qui fait ma vie … » Ma main gauche vient se poser sur son torse, à l’endroit où je pouvais aisément sentir les battements de son cœur sous la pulpe de mes doigts. J’aurais aimé accorder le mien au sien mais cela n’aurait été que peine perdue, le mien était beaucoup trop rapide, turbulent. Je laisse mes doigts virevolter doucement sur son haut, remonter le long de sa clavicule apparente.  Ses paroles viennent se déposer au fin fond de mon esprit, viennent piéger mon cœur et je les laisse faire, refusant d’y opposer une quelconque résistance. C’était tout ce que je rêvais d’entendre, c’était tout ce que je m’étais refusée d’entendre durant toute une éternité. C’était donc lui. Cette fulgurante blessure qui semblait guérir toutes les autres, cet attrait obsédant, cette volonté de ne plus jamais le quitter, de ne plus jamais avoir à renoncer à la chaleur de la peau contre la mienne. Il pouvait m’apprendre l’amour. Tout ce temps n’avait servi qu’à cela, qu’à cet instant où j’étais enfin prête à le croire, à croire tout ce qu’il était prêt à me révéler. Je reste loin, en silence. Sa voix bouleversait mes pensées, qui n’en finissaient plus de s’entrechoquer dans mon esprit. « Tu sais, j’ai beaucoup réfléchi et j’en viens à me dire que cet appartement est beaucoup trop grand pour moi tout seul. Sans parler que de toute évidence, il y manque une légère touche de féminité. » Je fronce les sourcils, retiens mon souffle, m’accroche à son esquisse de sourire pour ne pas céder à mon impulsivité habituelle. Je sonde son regard un instant tandis qu’il marque également une pause volontaire. L’espace d’un instant, un court silence s’empare de la pièce, nous enveloppe tous les deux, ne me laisse pas à l’écart comme j’ai souvent l’impression de l’être. Non, il s’agit de nous deux, comme ça devrait l’être, comme il me le promet, comme il est essentiel pour moi que ce soit désormais le cas, à jamais. J’ai manqué de courage, souvent, je me suis détruite, encore, puis j’avais fini par m’endurcir pour y échapper. Plus que de raison. Ça n’a pas à être le cas, je reste suspendue à ses lèvres. « Je ne suis pas un homme de tout repos mais je pense clairement que nous devrions envisager de passer à l’étape supérieure. Qu’en dis-tu ? » Je tends mes épaules, mon corps tout entier alors que sa question résonne encore tout autour de nous. J’entends les battements de mon cœur taper contre mes tempes endolories, je sens son souffle chaud caresser mon visage tandis qu’il attend une réponse de ma part. Je résiste à l’envie de m’emparer de ses lèvres, tout de suite, fiévreusement, pour ne pas avoir à lui répondre. Il ouvre mon cœur au froid de sa solitude, y implante des émotions menaçant à chaque fois de me faire valdinguer sous la ferveur de ces attaques. « Je ne peux pas », laissais-je échapper d'une voix claire. Simplement, abrupte. Un peu trop, je me mords l’intérieur de la joue, nerveuse, lorsque je m’en rends compte. « Kenzo doit emménager chez moi demain … Je n’ai pas eu le temps de t’en parler, tout s’est décidé très vite, il y a seulement deux jours », m’empressais-je de rajouter, plissant les yeux et balayant le visage de James, refusant d’y déceler un éclair de recul. « Le fait est qu’elle a vraiment besoin de moi, en ce moment. Et moi d’elle. J’ai besoin de m’assurer que tout ira bien désormais, après tout ce qu’il s’est passé. » Mon explication s’éteint dans la chambre. James sait ce qui me relie à Kenzo. Je n’avais jamais pu l’exclure de mon histoire lorsqu’il s’agissait de la lui révéler petit à petit depuis notre rencontre. Il sait également ce qu’il s’est passé il y a plusieurs jours, je n’avais pas pu le lui cacher. Les battements de mon cœur sont irréguliers mais je lutte pour rester concentrée. « Il n’empêche que je peux réfléchir sur comment apporter ma touche à ton intérieur, si ça ne tient qu’à ça. Ce n’est pas comme si je ne passais pas déjà une grande partie de mon temps avec toi », finissais-je en esquissant un sourire empli de malice, un de ceux qui me caractérisent. Que je m’empresse de retrouver, pour minimiser ce à quoi je venais de renoncer. Car je cherche au plus profond de mon être, je fouille, mais je ne trouve pas ce rejet violent, brusque, brutal qui aurait du s’emparer de moi face à une telle proposition, face à un tel saut en avant dans notre histoire. Une sensation de vertige s’était aussitôt emparée de moi, je ne pouvais le nier. Cette impression de sauter dans le vide si j’avais eu la possibilité d’accepter. Le vide me faisait peur. Le vide m’attirait.
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() message posté Mar 28 Oct 2014 - 11:42 par Invité




Je ne peux pas … Ces quelques mots résonnèrent dans son esprit avec bien plus de violence qu’il ne l’avait imaginé. James cligna des yeux plusieurs fois, signe évident d’incompréhension. Pourquoi ? Ne venait-elle pas de lui faire comprendre qu’elle souhaitait être avec lui et qu’ils se laissent l’opportunité de construire quelque chose à deux ? A moins qu’il ne soit une nouvelle fois en train d’aller trop vite ? « Kenzo doit emménager chez moi demain … Je n’ai pas eu le temps de t’en parler, tout s’est décidé très vite, il y a seulement deux jours » Seigneur, c’était donc ça. James aurait probablement dû éprouver de la compassion et comprendre sa décision mais clairement, ce n’était pas le cas. Parce qu’il n’était fondamentalement pas fait pour comprendre ce genre de choses. « Evidemment, ça paraît logique. » Pourtant James n’était pas convaincu par ce qu’il disait. Se reculant d’un pas, il passa une main sur sa nuque tendue. Il n’était pas question de passer pour un être égoïste et sans cœur mais bon sang, quand allaient-ils enfin avoir l’occasion de ne se préoccuper que d’eux-mêmes ? L’éditeur s’en voulait véritablement d’avoir de telles pensées mais pourtant, il se devait d’être honnête avec lui-même. « Il n’empêche que je peux réfléchir sur comment apporter ma touche à ton intérieur, si ça ne tient qu’à ça. Ce n’est pas comme si je ne passais pas déjà une grande partie de mon temps avec toi » Cette fois-ci, elle allait un peu trop loin. James laissa échapper un léger rire cynique. Kenzo avait besoin de Lexie, cela ne faisait pas l’ombre d’un doute. Mais Lexie n’avait-elle pas suffisamment à faire avec ses propres tourmentes ? Bordel, qui était égoïste dans l’histoire ? Lui ou Kenzo ? « Non ça ne tient pas qu’à ça et tu le sais parfaitement.» Son ton était bien plus froid et distant qu’il ne l’aurait voulu. James ferma les yeux un court instant et soupira afin de retrouver son calme et cesser d’employer ce ton autoritaire dont il usait dans le cadre de son travail. « Je suis désolé mon amour.  C’est juste que j’ai du mal à tout comprendre. Bien sur que Kenzo a besoin de toi et bien sur qu’elle traverse une période délicate mais … merde Lexie, quand est-ce que tu comptes prendre le temps de penser à toi ? » Elle s’inquiétait peut-être pour Kenzo mais lui, c’est avant tout pour elle qu’il se faisait du mauvais sang. Car Lexie n’était clairement pas en état de se préoccuper à la fois d’elle-même et de son amie. Oh elle n’était pas une petite chose fragile, loin de là !! Mais était-ce une raison pour trop tirer sur la corde comme elle semblait avoir tendance à le faire ? Pas sûr …  Revenant vers elle, James tendit la main pour s’emparer du bout de ses doigts qu’il caressa doucement. « Si tu penses que c’est la meilleure solution, alors ok. Mais promets-moi de te ménager. » James plongea son regard dans celui de la jeune femme avec insistance afin qu’elle lui promette de ne surtout pas faire d’efforts inconsidérés. Clairement, il allait s’inquiéter de la savoir avec Kenzo. « Je suis touché par ce qui lui est arrivé. Et dans ces moments-là, je conçois que la présence d’une amie soit indispensable. Tu t’inquiètes pour elle mais moi, je m’inquiète pour toi. Et tu auras beau user de tous les stratagèmes du monde afin de me prouver que je ne devrais pas m’inquiéter autant, ça n’y changera rien. » C’était un fait indéniable. Mais que faire ? Lexie était suffisamment grande pour faire ses propres choix et même s’il aurait préféré qu’elle accepte de vivre à ses côtés, il ne pouvait qu’admirer sa décision. Car oui, elle était une femme exceptionnelle et incroyablement gentille. Adorable, même. « On va faire autre chose : tu vas prendre les clés afin de pouvoir venir quand tu le désires. Mais je ne te cache pas que je serais ravi de te voir débarquer un beau matin avec tes cartons. Parce-que je rêve de m’endormir et de me réveiller chaque matin en te serrant dans mes bras. Et de ne plus connaître cette infernale attente afin de savoir quand nous pourrons de nouveau nous voir. »

© charney

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() message posté Mar 28 Oct 2014 - 22:45 par Invité
« Evidemment, ça paraît logique. » Vraiment ? Je ne peux m’empêcher de me poser la question et de plisser les yeux lorsque James se dérobe de notre étreinte, s’éloignant à quelques pas de moi, emmenant avec lui des réflexions auxquelles je n’eus pas tout de suite ma part. Je tente d’assainir la situation et ose une plaisanterie légère. Je ne tenais pas à le heurter, je me rends compte avec le recul que je n’ai pas usé des bons mots pour le lui expliquer, encore une fois. J’ai beau essayé, je ne suis pas de celle qui savent exprimer leurs sentiments avec aisance et sans limitation. La pudeur m’en empêche, la peur de ne pas savoir les gérer également, celle de les voir se retourner contre moi encore plus. « Non ça ne tient pas qu’à ça et tu le sais parfaitement. » Je me mords la lèvre en entendant sa réponse. Je le connais, je ne lui tiens pas rigueur du ton qu’il emploie, désormais habituée à cette réaction lorsqu’il était préoccupé. Je me contente de l’observer de loin en inclinant légèrement la tête, désireuse de le voir revenir vers moi. « Je suis désolé mon amour.  C’est juste que j’ai du mal à tout comprendre. Bien sur que Kenzo a besoin de toi et bien sur qu’elle traverse une période délicate mais … merde Lexie, quand est-ce que tu comptes prendre le temps de penser à toi ? » Je ne peux réprimer un soupir à la fin de sa question. Tout mettre sur le dos de Kenzo n’était sûrement pas la chose à faire. Je voudrais lui faire comprendre. Lui faire comprendre qu’il ne s’agissait pas là d’un sacrifice de ma part parce que je me sentais responsable de mon amie. Je ne renonce à rien. Pendant longtemps, il n’y a eu que Kenzo et moi. Elle m’a accompagnée lorsque je n’avais personne. Je lui avais déjà dit, je ne voyais pas comment le formuler autrement sans tomber dans l’étalage des tragédies. « Je ne suis pas en train de prendre sur moi ou d’accepter un compromis, James », déclarais-je fermement en fronçant les sourcils et en plantant mon regard dans le sien pour appuyer mes propos et être certaine qu’il comprenne parfaitement ce que je m’apprêtais à dire. « Kenzo a peut-être besoin de moi, mais sûrement autant que j’ai besoin d’elle, et ce depuis des années. » Mon ton est sûrement plus catégorique que nécessaire mais il s’agissait là d’une des seules émotions que je cherchais pas à tout prix à contrôler. Mon envie de me rapprocher de James, maintenant, à nouveau, d’abolir la distance physique qui s’était ré-installée entre nous était forte et omniprésente. Mais l’idée de m’excuser de mon besoin d’être présente pour Kenzo autant qu’elle l’avait été pour moi ne m’effleure pas l’esprit. Je n’attends pas de James à ce qu’il comprenne inconditionnellement notre situation mais l’espoir qu’il le respecte m’est essentiel. « Si tu penses que c’est la meilleure solution, alors ok. Mais promets-moi de te ménager. » Mon regard assuré s’ancre dans celui de James tandis qu’un sourire fatigué vient se dessiner sur mes lèvres. « Je n’ai pas besoin de me ménager. Tout le monde semble disposé à le faire pour moi, et malgré moi », répliquais-je avec provocation et une mauvaise foi évidente. Je ne veux pas me ménager, je ne l’ai jamais voulu. Je ne veux plus avoir à supporter les regards inquiets des personnes qui me sont chères. Je ne veux pas avoir à m’inquiéter pour ma santé quand tous ceux que j’aime semblent s’effondrer un à un autour de moi, je ne veux pas avoir à me dire que je ne peux rien y faire. Il ne s’agit pas de moi. Comment leur faire comprendre que les voir affaiblis me touche mille fois plus que d’avoir à me préoccuper de mes rendez-vous médicaux. « Je suis touché par ce qui lui est arrivé. Et dans ces moments-là, je conçois que la présence d’une amie soit indispensable. Tu t’inquiètes pour elle mais moi, je m’inquiète pour toi. Et tu auras beau user de tous les stratagèmes du monde afin de me prouver que je ne devrais pas m’inquiéter autant, ça n’y changera rien. » Je mords l’intérieur de ma joue, désormais à feu, mais ne trouve rien à répondre. Je préfère garder le silence, soutenir son regard, décidée à prendre sur moi et à ne pas faire de son inquiétude justifiée un sujet de dispute, comme je le faisais beaucoup trop souvent. Je suis passée experte dans l’art de détourner ces conversations en rixes incessantes. Je ne compte plus les fois où je poussais Sam à élever la voix pour me faire entendre raison. Je préférais d’ordinaire cela aux regards tourmentés. Mais mon cœur se serre à l’idée d’user de ce stratagème avec James, je m’abstiens. Il me propose alors de me donner un double de ses clés et un sourire s’empare de mes lèvres sans que je ne puisse l’en empêcher. « Ne dis pas ça. Qui sait, peut-être que tu le regretteras quand tu n’arriveras plus à m’extirper de tes draps. Je suis loin d’être facile à vivre au cas où tu ne l’aurais pas encore remarqué. » Je me rapproche de nouveau de lui, reprenant notre incessant manège de fuite et de séduction. « Je te donnerais bien ma clé aussi mais je dois en parler à ma nouvelle colocataire maintenant … » plaisantais-je avec malice en approchant mon visage tout près du sien, quelques millimètres seulement nous séparent. Rien ne me paraît plus naturel que cette place, soucieuse de faire oublier à James son irritation. « Trop tôt ? » demandais-je espiègle, le taquinant toujours plus, tandis que ma main se glisse dans son dos avec douceur, passant sous son tee-shirt.
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() message posté Mer 29 Oct 2014 - 0:04 par Invité




« Je n’ai pas besoin de me ménager. Tout le monde semble disposé à le faire pour moi, et malgré moi » Passablement agacé par l’attitude désinvolte de la jeune femme, James prit une grande inspiration, osant à peine imaginer l’effort que ça allait lui demander de ne surtout pas répliquer quelque chose de profondément cinglant. Son but n’était pas de blesser Lexie d’une quelconque manière, d’autant qu’il était particulièrement doué dans ce domaine. Toutefois, il ne comprenait pas pourquoi elle s’évertuait à mettre autant de distance entre eux. Car ce qu’elle ne semblait pas comprendre, c’est bel et bien que sa maladie n’avait strictement rien à voir là-dedans. Lexie aurait tout aussi bien pu être en parfaite santé que cela n’aurait rien changé à l’attitude protectrice de James. Mais soit. Puisqu’elle préférait penser qu’il était comme tous les autres et qu’il avait la ferme intention de la traiter comme une pauvre petite chose fragile susceptible de se briser en mille morceaux, c’était son affaire. Soutenant son regard avec fermeté, il ne cilla pas un seul instant. Elle pouvait toujours s’imaginer qu’il plaisantait mais si tel était le cas, autant dire qu’elle faisait une grave erreur. « C’est assez paradoxal de me reprocher de penser à « ça », sachant que tu es celle qui me rappelle constamment à la réalité.»  N’avait-elle pas cette fâcheuse manie ? Dès qu’il se projetait dans l’avenir, faisant ainsi abstraction du problème, Lexie se faisait une joie de le ramener sur terre. « Je sais ce que tu imagines, mais tu te trompes. Je pense faire parti de ceux qui te connaissent le mieux. Et sauf erreur de ma part, je n’ai pas besoin de preuve supplémentaire pour savoir que tu es une femme forte, courageuse et déterminée. Mais être en couple, ça signifie pour moi que l’on forme une équipe, qu’on veille l’un sur l’autre, tu comprends ? Je m’inquiète pour toi parce-que je t’aime. Et uniquement pour cette raison Lexie.» Pas à cause de cette putain de maladie. C’est ce qu’il voulait qu’elle comprenne même si c’était manifestement peine perdue. En fin de compte, l’éditeur se décida à opter pour un compromis plus raisonnable : lui laisser les clés de son appartement, lui offrant ainsi le loisir de pouvoir aller et venir à sa guise. « Ne dis pas ça. Qui sait, peut-être que tu le regretteras quand tu n’arriveras plus à m’extirper de tes draps. Je suis loin d’être facile à vivre au cas où tu ne l’aurais pas encore remarqué. » Un sourire amusé apparaît enfin sur ses lèvres tandis qu’il réalise l’absurdité de ses sentiments : décidément, cette femme l’énerve tout autant qu’elle le fascine. « Je te donnerais bien ma clé aussi mais je dois en parler à ma nouvelle colocataire maintenant … » Volontairement, James reprend un air des plus sérieux pour lui faire comprendre que cela n’a vraiment rien d’amusant. L’éditeur s’était toujours amusé e leurs tempéraments enfantins respectifs. Ils avaient toujours été sur la même longueur d’onde en matière d’espièglerie. A noter que le jeu prenait bien souvent une facette différente dès lors qu’ils étaient près l’un de l’autre, comme si leurs corps s’électrisaient avant même de se toucher. Cet était de fait le rendait toujours fiévreux, à l’image des sentiments incontrôlables et indescriptibles qu’il ressentait à l’égard de Lexie. En l’occurrence, sa réaction oscillait entre un agacement des plus profonds et un certain amusement vis à vis de l’audace dont elle osait faire preuve. « Tu sais que ce n’est vraiment pas drôle ? » Pour appuyer ses propos, il pencha la tête sur le côté avec un air sérieux. S’il était particulièrement tenté à l’idée de s’emparer immédiatement de ses lèvres, James n’en fit rien. « Trop tôt ? » James se pinça les lèvres et s’empara de son avant bras afin de l’inciter à retirer sa main. Pourquoi serait-elle la seule à s’amuser ? « Beaucoup trop tôt. Ce n’est pas bien d’abuser des faiblesses d’un homme pour détourner son attention, tu le sais ? » Rapidement, James lança un coup d’œil en direction de sa montre. Il aurait volontiers eu envie d’insister quant au fait d’accompagner ou non Lexie à son rendez-vous, mais il savait que c’était peine perdue. A bien y réfléchir et contrairement à ce que Lexie prétendait, il n’y avait pas vraiment de place pour lui dans sa vie.


© charney

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