(✰) message posté Mer 9 Juil 2014 - 21:17 par Invité
Ce fut le soleil qui me réveilla ce matin là. J'ouvris les yeux, et la vue trouble me présenta mon habituelle table de chevet, la grande fenêtre donnant sur un ciel gris et pluvieux. Je portais concentration sur mes oreilles afin de pouvoir écouter ce qu'il se passait aux alentours. Le lourd silence me fit comprendre qu'il n'y avait personne à mes côtés et que j'étais tout seul. Même les bruits quotidiens du matin de Lorelei ne s'entendirent pas. Elle avait dû quitter l'appartement, ou bien passer la nuit ailleurs, tout simplement. Et encore fallait-il avoir une idée de l'heure à laquelle nous étions... La tête me faisait mal et je finis par lever les yeux et bouger mon bras vers la table de chevet afin de pouvoir tâter cette dernière pour vérifier si mon téléphone se trouvait bien là dessus. Constatant que non, je décidai de soulever tout le poids de mon corps et de me retourner enfin vers la place vide à côté de moi. Je la regardais sans exprimer la moindre trace d'émotion. « Elle » était partie. Je ne l'avais pas entendu quitter les lieux, profondément endormi, mais cela ne m'étonnait pas. Il valait mieux. Même plus que mieux.
Je sursautai en me rendant compte de ce à quoi j'étais en train de penser. Je vis un rapide retour en arrière, en faisant défiler à la vitesse grand V tous les moments de la soirée d'hier jusqu'à ce que je me retrouve dans mon propre lit, alors que je n'avais pas été seul quand je m'étais endormi. Je secouai la tête. Non, j'avais pas pu faire une chose pareille. Il ne fallait pas que ça se soit fait. Et pourtant, j'avais beau peiner pour tenter de me persuader que rien ne s'était passé, il fallait se rendre à l'évidence : j'avais fait. Ou plutôt « nous » avions fait, même si j'étais le plus fautif dans l'histoire, enfin je crois. Cassia était la copine de Jesùs et Jesùs était mon propre ami. On ne faisait pas ce genre de coup, à ses amis. D'autant plus que Jesùs n'était pas le genre d'homme à laisser couler. Toute la soirée, il avait comme « surveillé » du coin de l’œil la jeune femme quant à moi, je savais. Je savais ce que ça représentait. Je savais l'erreur irréparable que j'avais commis. Pourtant, j'avais beau réfléchir, je ne parvenais pas à comprendre ce qu'il s'était passer. Mieux, « comment » ça s'était passé. Pourquoi ? L'alcool m'était trop monté à la tête, l’effluve de fumée de cigarette (et pas seulement de tabac visiblement) m'avait tourné l'esprit. Je ne savais plus ce que je faisais et j'étais à deux doigts de ne plus me souvenir avec qui j'étais. Mais comment oublier la compagnie d'une fille comme Cassia ? Même sous un autre état, c'était infaisable. Pour moi, en tout cas. Cassia avait en quelques sortes marqué ma vie. A l'heure d'aujourd'hui, j'ignorais ce que j'éprouvais pour elle exactement, si c'était de l'amour ou quelque chose qui s'en rapprochait. Ce qui était sur, c'était que je la voyais différente des autres personnes et c'était la principale raison qui me fit regretter ce qu'il s'était passé hier soir.
Pour me changer les idées, je pris la direction de la salle de bain et me mis sous la douche, la tête levée vers le ciel, les yeux fermés, les mains cherchant à augmenter la température de l'eau. Quand j'étais troublé ou en colère, c'était toujours ce que je faisais. L'eau chaude me détendait et aidait à diminuer ma nervosité. A la sortie, j'enfilai un peignoir aussi blanc qu'un cachet d'aspirine et fit chauffer de l'eau dans une théière pour me préparer du thé. J'étais si perdu dans le temps que j'en oubliais le jour où nous étions. J'avais peut être cours. Tant pis si c'était le cas, je n'étais pas en état d'y aller. J'avais encore un affreux maux de tête, les durs lendemain de soirée, et je me sentais un peu fébrile. Quand j'aurais vérifié le jour, je demanderais à Nate, si besoin est, de prendre pour moi. De toute façon, je n'avais reçu aucun message de sa part.
Je me posais sur la table pendant que l'eau chauffait, sortis une cigarette de mon fidèle paquet Lucky Strike et la mis à la bouche tout en l'allumant. La douche avait eu son effet : je ne pensais plus à rien du tout. A présent, je me fichais éperdument de ce qu'il pouvait se passer. Des conséquences d'hier soir, de ce qu'il se passait aujourd'hui... d'absolument tout. J'étais calme, même si au fond, je savais que cet état de tranquillité n'allait pas durer. Je levai les yeux vers l'indicateur d'heure posée sur le rebord de la cuisine. Il allait bientôt être dix-sept heure. Lorsque la théière siffla pour signaler son existence, je tournai la tête vers l'objet en me caressant l'arrière de la tête. A présent que j'étais posé, j'avais si peu d'énergie vitale, mais surtout de volonté, que je ne trouvais pas la force de me relever pour aller la récupérer et me servir. Ce fut seulement lorsque la sonnette de l'appartement retentit que je tournai le regard vers l'entrée et que j'osais me demander qui ça pouvait être. Trois possibilités : un Nate tout joyeux venant prendre le thé en ma chère compagnie, une Lorelei ayant oublier le double des clés ou bien... non, en fait, je ne savais pas qui ça pouvait être d'autres. Ou plutôt, je ne préférais pas le savoir. Mais je finis par me lever, laissant la cigarette à moitié consommée sur le cendrier toujours trôné au centre de la table et avant d'ouvrir la porte, je pris soin de regarder qui osait troubler ma sérénité. Lorsque je la vis, mon cœur se mit à battre à toute vitesse. Je savais. Quelque part, au fond de moi, j'avais su. Mais j'avais pas voulu et je ne voulais pas. Ma première idée fut celle de lui parler à travers la porte. Mais en y réfléchissant, je trouvais cela stupide et lâche. Après tout, je ne lui en voulais pas et je ne lui reprochais rien. J'avais seulement peur d'affronter la réalité. Ce fut après une grande inspiration que je me décidai à lui ouvrir, affichant aucune expression sur mon visage.
« Bonjour Cassia. » l'accueillis-je d'une voix neutre, et peut être un peu gênée. « Tu viens prendre le thé ? »
C'était une question stupide. Je ne savais pas moi même si j'étais sérieux ou ironique en lui demandant cela. J'étais seulement... perdu.
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(✰) message posté Jeu 10 Juil 2014 - 18:00 par Invité
La musique battait trop fort à mes oreilles. Je perdais peu à peu mes repères alors que je portais à mes lèvres un énième verre d’alcool. Ils parlaient autour de moi mais je n’écoutais pas vraiment, même les doigts de Jesùs sur ma peau ne suffisait pas à maintenir mon attention sur notre tablée. J’étais sortie en suivant Jesùs, sans même réfléchir, dans ce putain de bar pour retrouver les amis de mon bébé. Cela m’arrivait souvent. J’aimais passer des soirées avec lui et ses amis, j’aimais me retrouver dans ce cercle. J’aimais entendre les autres jacasser sur bébé et moi. C’était putain de jouissif ouais. Mais, là, si j’avais su comment se terminerait la soirée, j’aurais peut-être prétendu être malade afin de rester fermée dans mon appartement. Déposant mon verre sur la table, je posais mon regard sur Jesùs attendant quelques instants avant qu’il ne se tourne vers moi. D’un simple regard, je lui faisais bien comprendre que je m’ennuyais vraiment là et que je n’avais guère envie de rester assise toute la soirée. Alors, même s’il ne semblait pas prêt à me suivre, même s’il ne semblait même pas d’accord, je me levais de mon siège pour me diriger vers la piste de danse.
Je ne me sentais pas bien. Pas comme ça. Pas sans que je m’y attende. En vérité, dès que j’étais arrivée ici, je m’étais sentie plutôt mal à l’aise en découvrant que Spencer était un ami de mon bébé et d’Oliver. Bordel, je n’aurais jamais pensé que je pourrais rencontrer un de leurs amis avant même qu’ils ne me les présentent. Et, pourtant. J’avais rencontré Spencer lorsqu’il avait débarqué dans le bar où je bosse. Une assez longue et passionnante histoire, mais franchement je préfère danser que perdre mon temps à tout vous raconter. Simplement un résumé rapide : Spencer et moi étions de bons amis. J’allais parfois le voir à l’université, il venait parfois me voir au bar. On mangeait, on parlait, on dessinait, on jouait, on traînait comme deux gamins un peu trop incertains et immatures. Mais, cela restait étrange car j’avais pris l’habitude de le voir souvent, de partager beaucoup de choses avec lui et de bien m’entendre avec le musicien. Comme à mes habitudes, je ne cherchais pas à voir plus loin, je ne cherchais pas à comprendre mes sentiments. Et voilà que nous nous retrouvions en face avec les mêmes amis communs. Et en plus, entre le comportement de bébé et les allusions d’Oliver, je passais pour la petite-amie de Jesùs alors que Spencer m’avait sans doute toujours cru célibataire et c’était bien ce que j’étais au fond. Non ?
Ouais, en gros, c’était simplement la merde et ça m’agaçait déjà. Alors, au lieu de simplement me barrer et rentrer chez moi en piquant une crise qui entraînerait la curiosité de bébé, je préférais de loin profiter de la soirée. La musique battait encore plus fort maintenant que je me retrouvais sur cette piste de danse. L’alcool me montait à la tête. Et, sans réfléchir, sans aucun complexe, je me déhanchais sur cette piste comme la pire des allumeuses. J’avais conscience du regard des autres sur moi. J’avais conscience de ce que j’étais en train de faire. Mais, j’avais encore plus conscience du regard de bébé posé sur moi. Ce regard qui me brûlait la peau de façon si agréable. J’avais conscience de la façon dont il ne me quittait pas des yeux, prêt à agir et à intervenir en cas de pépin. Malgré l’alcool qui se glissait dans mes veines et le nombre affolant de cigarette que j’avais consommé au cours de la soirée, je n’oubliais rien. J’étais consciente du moindre de mes gestes. Et, je ne réfléchissais pas. Je m’enfonçais dans les ennuis : j’allumais clairement le beau Spencer alors que bébé était juste là. Et, Spencer avait fini par me rejoindre sur cette piste de danse quand tout le monde avait lâché prise et que j’avais beaucoup trop dansée. Je me souvenais de tout dans les moindres détails. Rien ne s’oubliait. La danse, le rapprochement, la suite, la nuit… Bordel, j’avais juste fait une putain de connerie.
Je m’étais réveillée à suite d’un putain de cauchemar. Du genre de ceux qui hantaient incessamment mes nuits. Ceux qui me collaient à la peau sans que je ne puisse rien y faire. Dès que mes yeux s’étaient ouverts, la réalité m’avait frappé de plein fouet. 1-0. J’étais au tapis. Je ne me trouvais pas dans mon appartement. Je ne me trouvais pas dans ma chambre. Et, pire encore, je n’étais pas toute seule dans ce lit et ce n’était pas Jesùs qui était avec moi. Si ça avait été lui, je serais simplement venue me blottir contre lui. Si ça avait été lui, je n’aurais pas plus réfléchit. Me redressant légèrement et le plus silencieusement possible, j’avais longuement observé le visage de Spencer endormi. Bordel, j’avais vraiment fait une putain de connerie. Glissant ma main dans mes cheveux, je m’étais empressée de me redresser et de me rhabiller en vitesse et en silence. Mon cœur battait à cent à l’heure et je ne savais vraiment pas comment gérer la situation. Ma respiration se coupait et, pour une fois, ce n’était pas juste à cause du cauchemar. La nausée montait dans ma gorge alors que je récupérais mes chaussures et mon téléphone. Ce n’était pas possible que je sois allée aussi loin bordel. Je me souvenais m’être précipitée dans les escaliers pour ensuite appeler un taxi et regagner mon chez moi.
****
La nuit avec Spencer n’avait pas été catastrophique. Loin de là. Très loin de là même. Et, il était fou de voir à quel point je me souvenais des moindres détails malgré les substances que j’avais ingurgitées au cours de la soirée. Il était fou qu’une part de moi regrette d’être partie de chez Spencer. Fou de penser qu’une part de moi avait envie de retourner là-bas et de recommencer cette connerie. Mais, c’était impossible. Je ne comprenais d’ailleurs pas réellement pourquoi j’avais réagit de cette façon, pourquoi j’avais simplement filé à l’anglaise sans plus d’explications. Il m’arrivait souvent de coucher avec des hommes et cela malgré ma relation compliquée et difficile à nommer avec Jesùs. Il m’arrivait souvent de ne pas rentrer avec lui après une soirée. Pourtant, là, cela ne semblait pas pareil. Tout semblait différent. J’avais couché avec Spencer. Spencer qui était un ami de mon bébé et d’Oliver en plus. Bordel ! Attrapant mon téléphone portable, je composais rapidement un SMS pour bébé afin de lui dire que j’étais bien rentrée et que tout allait bien. Qu’il n’avait pas à s’en faire. Je n’avais d’ailleurs ni appel, ni message de bébé et ça me tracassait grandement. Était-il avec une autre fille ? M’avait-il vu partir avec Spencer après que j’ai allumé ce dernier ? Savait-il que j’avais couché avec son pote ? Spencer lui avait-il dit quelque chose ? Il y avait tellement de questions et je n’avais aucune réponse. En plus, je sentais la gueule de bois en train de tomber sur moi. M’allongeant sur le canapé, je déposais mon téléphone sur la table basse tout en fermant les yeux. Mais, putain qu’est-ce que j’avais fait.
Je fus tiré de mon sommeil par une sonnerie. La sonnerie de mon téléphone qui annonçait un message de bébé. Malgré la douleur qui transperçait ma tête, malgré la nausée qui se manifestait autant que la culpabilité qui me tordait le ventre, un sourire se dessina sur mes lèvres lorsque j’ouvris le message. Il me disait simplement qu’il venait de se réveiller et qu’il s’était un peu inquiété, mais que j’étais en sécurité avec ses amis. Il passerait me voir plus tard. Au départ, le message me rendait heureuse parce que cela prouvait que, même s’il avait prit son pied avec une quelconque fille (avouons-le j’étais assez inégalable face à d’autres), il pensait à moi en se réveillant. Mais, je relisais encore une fois ces quelques lignes en me rendant soudainement compte qu’il savait que je n’étais pas rentrée seule. Certes, il ne se doutait sans doute pas de ce qui s’était passé. Mais, il savait que je n’étais pas partie seule du bar. Oh putain ! Répondant brièvement au message, j’ignorais la culpabilité qui me rongeait. Je ne savais pas quoi faire. Je ne savais plus quoi faire. Oh putain ! Me redressant, je me mettais à tourner en rond dans mon salon dans l’espoir que cela m’aiderait. Stupide idée.
Finalement, je m’étais glissée dans un bain comme pour échapper aux pensées qui me torturaient et à l’horreur qui contractait mon ventre. Inconsciemment, mes doigts avaient glissé sur les cicatrices qui ornaient mes bras et je me mettais à gratter ma peau. Je me mettais à me refaire du mal comme pour empêcher la spirale infernale de s’emparer de ma tête. Au fil du temps et des heures, l’eau m’apaisa et j’arrivais à quasiment tout oublier. Enfin, jusqu’à ce que je me redresse d’un coup dans mon bain en pensant à Spencer. Oh putain ! Il fallait que j’aille le voir pour lui dire de se taire et pour voir dans quel état il était lui. Il fallait que je retourne là-bas. Me hâtant, je sortais du bain et me séchait rapidement avant d’enfiler mes vêtements. Malgré la pluie et le ciel nuageux, j’enfilais un short en jean et un tee-shirt à manche courte (tee-shirt qui semblait d’ailleurs appartenir à Jesùs) ainsi qu’une veste et mes chaussures. Puis, glissant mon portable dans ma poche, je me hâtais à l’extérieur prenant le premier taxi pour me rendre chez Spencer.
Bientôt dix-sept heures et cela faisait vingt minutes que j’étais dans le couloir, devant la porte de l’appartement de Spencer. Je n’osais pas sonner. Je ne savais même plus pourquoi j’étais venue ici, pourquoi je m’étais sentie obligée de venir ici. Je ne savais même pas ce que je devais dire ou encore comment je devais agir. C’était le vrai bordel. Je m’étais réellement foutu dans une merde monumentale et je ne m’en débarrasserais pas en me lavant simplement. C’était juste la merde. Glissant une cigarette entre mes lèvres et me fichant de toutes les interdictions, j’apposais mon doigt contre la sonnette. Et voilà, putain, il était trop tard pour faire marche arrière maintenant. Je gigotais mal à l’aise devant cette porte, tirant sur ma cigarette à une vitesse folle lorsque la porte s’ouvrit enfin dévoilant Spencer. Je souriais automatiquement comme une imbécile heureuse alors qu’il me saluait différemment. C’était neutre et gêné. Ce n’était plus comme avant. Nous avions bien fait une connerie. J’avais bien fait une connerie. J’hésitais à m’enfuir à toutes jambes lorsqu’il me demanda si je venais prendre le thé. J’hésitais encore et finalement, sans y avoir été invitée, j’entrais dans l’appartement.
Sérieusement, darling, du thé à cette heure-là ? Je préfère en prendre avant de dormir. Là, pour le moment, je préférerais bien un verre de vodka.
Je lui lançais un rapide regard avant de me détourner et de faire comme chez moi en me dirigeant vers la cuisine. J’étais juste trop stupide. En plus de lui donner un putain de surnom tout mignon, je proposais carrément de boire de l’alcool. Comme si la soirée n’avait pas suffit. Comme si notre connerie n’avait pas suffit. Me perchant sur un des tabourets, je sortis une autre cigarette pour la porter tout aussi vite à mes lèvres. J’étais stressée, mon ventre se tordait, la nausée me reprenait et la culpabilité demeurait. Je ne savais pas quoi dire. Je ne savais pas comment m’y prendre. C’était la première fois que je me retrouvais dans une telle situation et j’avais horreur de l’inconnu. Horreur de ne pas savoir quoi faire ou quoi dire. Je détestais ne pas savoir comment agir et ne pas savoir comment Spencer prenait la chose. Il semblait vouloir fuir autant que moi. Les yeux fixés sur mes doigts qui tapotaient la table, je repris.
Comment va ta tête ? Stupide. Stupide. Stupide. Allez-y décernez-moi l’award de la fille la plus stupide au moins. Je ne savais pas quoi dire alors je me décidais de lancer un sujet sur sa putain de tête alors que je savais parfaitement qu’il devait avoir la gueule de bois autant que moi. Glissant ma langue sur mes lèvres, je n’osais même pas relever mon regard vers lui alors que je reprenais. Mmh… Bref… Euh… Ouais… Sinon, je suis là parce que… Mmh… Je pensais que… Euh… On pourrait peut-être se faire une soirée pizza et films pour récupérer de cette…. Soirée ?
Minable. Minable. Minable. J’étais simplement trop pitoyable. Incapable de m’expliquer. Incapable de faire quoi que ce soit. Stupide. Bordel !
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(✰) message posté Ven 11 Juil 2014 - 18:52 par Invité
Je voudrais m'enterrer. Disparaitre au plus profond de terre pour ne plus jamais ressortir à la surface. En général, quand je faisais des bêtises, ça passait plutôt vite et je m'en moquai pas mal. Là, ce n'était pas le cas. J'avais été trop loin et je m'en mordais les doigts. J'aimerais pouvoir retourner dans le temps et changer le passé, mais évidement, c'était chose impossible. Le fait que Cassia se tienne aujourd'hui devant moi, sur le seuil de ma porte d'entrée, m'infligeait avec horreur cette triste réalité. Comment avais-je pu être aussi stupide? Pourquoi personne ne m'avait arrêté? En même temps, c'était aussi très idiot de rejeter la faute sur les autres. Le premier fautif, c'était moi et ça aurait dû être moi qui devait arrêter avant que ça aille trop loin. Peut être mon côté curieux et aventurier m'avait fait jouer avec le feu bien trop longtemps, pour qu'au final, je me sois rapproché trop près du soleil et que j'eus fini par me brûler les ailes. Mais Cassia n'avait pas l'air bien non plus. Elle avait une tête aussi misérable que la mienne et tout dans son attitude me montrait qu'elle était venu à la va vite. Même avec un terrible mal de tête, je devinai que tout comme moi, elle regrettait ce qu'il s'était passé. Elle ne serait pas là, comme ça, autrement. Et puis, elle serait très certainement restée jusqu'au matin, ou plutôt l'après midi vu l'heure qu'il était. Ou alors elle m'aurait adressé un message, quelque chose dans ce goût là. Dans un sens, l'indifférence aurait peut être été la meilleure. Faire comme si de rien. Mais à la longue, des explications devraient être fournies, pour comprendre ce qu'il nous avait pris. On ne passait pas une nuit avec des gens que l'on connaissait très bien et vivre sa vie comme à son habitude comme ça. Du moins, si pour d'autres personnes ça n'était pas dérangeant, chez moi ça ne pouvait pas se passer ainsi.
- Sérieusement, darling, du thé à cette heure-là ? Je préfère en prendre avant de dormir. Là, pour le moment, je préférerais bien un verre de vodka.
Cette fois ci, mon air se fit grave. De l'alcool, sérieusement? Se moquait-elle de moi ou voulait-elle juste détendre l'atmosphère, pour ne pas se sentir encore plus mal qu'on ne l'était tous les deux? Toutefois, je n'étais pas dans l'état de plaisanter. Je lui fis un signe de la tête pour l'inviter à rentrer, la main sur la porte.
"Ca sera donc du thé." répondis-je un peu trop calmement à mon goût.
Quand Cassia eut pénétré chez moi, je refermai la porte et me retournai sur quelques secondes après. Elle s'était dirigée vers la cuisine et j'en profitai pour couper l'eau et prendre la poignée de la théière et aller la déposer délicatement sur le centre de la table tout en apportant deux petites tasses assorties.
- Comment va ta tête ? l’entendis-je me demander, puisque j'étais à présent trop préoccupé à sortir les deux sachets d'Earl Grey pour les mettre dans la théière afin de faire infuser l'eau. - Pas trop bien. J'ai un sacré mal de tête. Mais tu sais, c'est souvent ce qui arrive après quelques cuites... Tu ne l'as pas, toi? Un silence s'en suivit, ou je distribuai le thé et que je me posais de nouveau sur ma chaise, sortant une nouvelle clope que je ne tardais pas à allumer. Je la regardai en silence, en essayant de se demander qui de nous deux se plongerait en premier dans le vif du sujet.
"Mmh… Bref… Euh… Ouais… Sinon, je suis là parce que… Mmh… Je pensais que… Euh… On pourrait peut-être se faire une soirée pizza et films pour récupérer de cette…. Soirée ?"
Je haussai les épaules. "Ouais, pourquoi pas."
J'hésitais encore un peu, avant de finalement me décider. De toute façon, il fallait bien passer par là à un moment ou un autre. Et je n'étais pas connu pour ma patience légendaire, pas même par le fait que je cherchais midi à quatorze heure.
"Maintenant que tu évoques le sujet...."
Je soufflai la fumée que je venais d'aspirer vers le haut, en réfléchissant à comment j'allais terminer ma phrase.
"... et si on en discutait, de cette soirée? De toute façon, tu es venue pour ça." Je n'avais même pas besoin d'ajouter "si je ne me trompe pas" car j'en étais sûr et certain. Autant qu'elle que moi, nous devions nous expliquer. Nous devions savoir comment on allait gérer notre relation, après ce qu'il s'était passé, mais surtout comment réagir vis à vis des autres, surtout auprès de Jesùs que nous avions manifestement trahi tous les deux.
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(✰) message posté Sam 26 Juil 2014 - 23:44 par Invité
Peut-être qu’on pouvait parier sur une victoire écrasante de la vie, encore plus violente que le simple 1-0 que je m’étais pris à mon réveil. Encore plus écrasante sans doute que tout ce que j’avais vécu depuis mon arrivée à Londres. Mais, cela ne pourrait jamais être aussi oppressant ou terrible que ma vie d’avant. De toute évidence, jamais rien n’atteindrait un tel niveau. Du moins, je l’espérais secrètement parce que je n’avais pas franchement envie de replonger dans la spirale de l’enfer. Mais, j’avais fait une putain de connerie. J’avais été trop loin. Je n’étais qu’une petite sotte incapable de réfréner mes pulsions ou mon jeu. Dans le fond, peut-être que j’avais simplement espéré que Jesùs s’interposerait et me conduirait chez lui. Mais, putain, ce n’était pas arrivé et voilà que j’avais passé ma nuit avec Spencer. Ce n’était pas mon genre de regretter ou de ne pas assumer ce que je faisais. Ce n’était pas mon genre de vouloir tout enterrer au fond du jardin profondément… Du moins, pas avec ma nouvelle vie. Certes, j’avais masquée mon passé que je n’assumais pas si facilement. J’avais creusé si profondément pour le laisser cacher aux yeux d’autrui. Cependant, depuis mon arrivée à Londres, j’assumais tout et n’importe quoi. Même les choses les plus imbéciles que je pouvais faire, même les pires baises que j’avais eues dans cette ville. Alors, pourquoi diable était-ce différent maintenant ? Pourquoi avais-je cette fichue envie de gratter ma peau pour fuir la spirale de ma tête ? Pourquoi avais-je fuis de cette façon ?
C’était peut-être parce que toute la situation était différente et qu’elle semblait totalement échapper à mon contrôle. C’était peut-être parce que je savais que bébé était au courant du fait que je n’étais pas rentrée seule et qu’il m’avait sûrement vu partir avec Spencer. C’était peut-être juste parce qu’il y avait cette vague de culpabilité qui me rongeait. Cette vague qui semblait me dévorer les os trop violemment, trop réellement. Et, putain, pourquoi diable est-ce que la culpabilité prenait autant de place ? J’avais déjà abandonné Jesùs lors de soirées avec ses potes, j’avais déjà couché avec d’autres mecs… Mais, je n’avais jamais couchés avec un ami commun. Oh bordel. C’était la merde. Je ne savais pas comment faire. Je ne savais plus comment gérer. J’étais juste trop perdue. Le petit chaperon rouge égarée. Alors, après des heures, je retournais sur mes pas pour me rendre chez Spencer encore une fois. Je ne savais pas si c’était plus pour le voir ou pour lui dire de se taire. Je ne savais pas si c’était plus pour être proche de lui ou pour placer une barrière. Toute cette histoire était une merde absolue et j’étais simplement incapable de savoir quoi faire ou quoi dire. Perdue. Si bien que j’avais longuement hésité avant d’oser appuyer sur la sonnette. J’avais longuement hésité à faire demi-tour même après avoir sonné. Je voulais m’enfuir et me barricader dans mon appartement pour échapper à l’horreur de la situation. C’était inconfortable. Cela ne me convenait pas.
Mais, lorsque j’avais amorcé mon départ, la porte s’était ouverte et mon sourire s’était composé. Automatique. Réel aussi. Et, dès que mon regard avait croisé celui de Spencer, je m’étais douté que les choses seraient différentes. Dès qu’il était apparu, dès qu’il m’avait vu, j’avais su. Je n’étais pas sotte au point de croire que rien ne changerais hein, je savais bien que ça changerait. Mais, je ne m’étais pas attendu à le recevoir en plein visage dès le départ. Quand on couchait avec un ami, il n’y avait que trois issues possibles : soit on acceptait la chose et on se mettait à avoir une relation plus qu’amicale, soit on n’acceptait pas la chose et ça finissait mal généralement, soit on acceptait la chose et tout semblait continuer comme avant malgré la présence d’une tension toujours présente. Bref, rien ne se terminerait bien dans ce cas-là. La vie n’était pas un putain de conte de fée et ma tentative pour détendre l’atmosphère tomba d’ailleurs vite à l’eau alors que Spencer disait que ça serait donc du thé que nous aurions. Je ne répliquais pas. Je ne voulais pas prendre le risque de dire une autre connerie.
Une fois dans l’appartement, j’avais voulu faire demi-tour. Encore et toujours. Juste courir vers la porte et m’enfuir au plus loin. Mais, je savais, j’avais appris qu’en fuyant ses problèmes cela ne résolvait rien du tout. J’avais bien vu qu’en cherchant à faire comme si ça n’avait pas existé, la descente aux enfers n’en était que plus violente. C’était sans doute le rappel de cet hôpital psychiatrique et des murs blancs, le rappel des cris incessants et de la douleur violente… Ouais, ce fut sans doute cela qui me poussa à avancer et à prendre mes aises en me perchant sur un tabouret. J’étais toujours incapable de savoir quoi dire ou faire réellement dans cette situation si inconnue pour moi. Mais, j’étais décidée à rester là malgré le stress bouillonnant en moi et la nausée qui montait. Malgré la vague de culpabilité qui tordait mon ventre, je refusais d’entrer dans le vif du sujet contournant en posant une question sur la santé de mon ami avant toute chose. Comme si rien ne s’était passé. Comme si rien n’avait changé au cours de cette nuit. Il me répondait normalement pourtant avant de me retourner la question comme si c’était la chose la plus normale à faire. Je n’hésitais pas. C’était facile de répondre. C’était simple. C’était quelque chose que je connaissais.
J’ai l’habitude de trop boire… J’ai pris un bain avant de venir alors ça a aidé aussi
C’était vague, c’était sans doute inacceptable comme réponse. Que pouvais-je dire de plus de toute façon ? Je ne pouvais décidément pas avouer que je résistais plus facilement à l’alcool que n’importe qui à cause des drogues que l’on n’avait cessé de m’injectait à l’hôpital psychiatrique. Je ne pouvais pas avouer que c’était plus facile pour moi parce que je refusais de parler de mon passé. Je refusais de parler de cette horreur qui courrait encore partout en moi et qui m’avait une nouvelle fois réveillée cette nuit. Spencer distribuait le thé tout en m’observant et je me sentais stupide. Mes pensées partaient en tous sens, je ne parvenais pas à me concentrer et encore moins à savoir quoi faire, quoi dire, comment agir. Une part de moi voulait mettre les choses à plat. Une autre voulait simplement passer à côté de cette histoire et ne pas en reparler. Et, une autre encore avait envie de se jeter sur Spencer. Stupide petite idiote. J’en étais une et une belle putain. Je ne savais pas quel part écouter, je ne savais pas ce qui était le mieux dans cette situation car je ne l’avais jamais vécu. Avec les autres personnes avec qui je couchais, c’était simple. Je ne les connaissais généralement pas et, quand c’était le cas, ça restait simple.
Alors, je finissais par agir simplement comme une idiote écoutant simplement une part de moi-même. Au lieu de parler de cette soirée, de cette nuit, je me contentais de détourner la chose et d’agir comme si l’affaire était déjà réglée. Je proposais simplement une putain de soirée chez Spencer… Juste lui et moi sur un canapé devant un film et avec une pizza. Je vous laisse le soin de me traiter d’idiote et de tous ces noms parce que je me doute bien que ce n’est certainement pas comme ça qu’il faut agir quand on a couché avec un des meilleurs amis de son amis-pas-officiellement-petit-copain. Et, pire que tout, j’étais incapable d’affronter le regard de Spencer. Je restais bloquée sur mes doigts en bégayant cette proposition. Proposition qu’il acceptait d’ailleurs. Malgré moi, un sourire se dessina sur mes lèvres et je m’apprêtais à dire que tout ça été génial et à parler du film que nous allions regarder. Mais, ce n’était pas si simple. Je ne pouvais pas être sauvée si facilement et le bonheur retomba bien vite lorsque Spencer reprit la parole avançant que nous devions discuter de cette soirée parce que j’étais venue pour cela. Et merde ! Je me mordais la lèvre, fermant les yeux et priant pour que tout cela ne soit qu’un cauchemar. Mais, comme à l’hôpital psychiatrique, ça ne marchait pas et rien ne disparaissait quand j’ouvrais à nouveau les yeux. La cigarette suspendait dans les airs, je repris la parole.
Je…. Non… Enfin… J’sais même pas pourquoi je suis venue Spencer, j’sais même pas pourquoi je suis partie ce matin, cette nuit… Je…. Putain
C’était simplement trop compliqué. Je ne savais pas réellement quoi dire, je ne savais pas réellement quoi faire ou comment expliquer les choses. Tellement de pensées traversaient ma tête que je ne savais pas par où commencer. Je ne savais pas quoi lui dire. Pour Jesùs et moi. Pour mon départ. Pour cette nuit. Pour ce qu’il fallait faire. Bordel, je n’en savais rien. Les yeux rivés sur la tasse, je n’y touchais même pas n’osant pas avaler de ce thé comme si de rien n’était. Je ne pouvais décemment pas juste prendre le thé comme si tout était normal là tout de suite. Non. J’avais juste envie de vomir. J’avais simplement envie de trouver un placard et de me planquer dans le noir. Ce noir où je pourrais me renfermer sur moi-même. Ce noir qui m’aidait toujours. Passant une main dans mes cheveux, je soufflais d’un air fatigué tout en écrasant ma cigarette à peine consommée. Un coup de langue sur ma lèvre encore une fois pour gagner du temps et je me lançais.
On commence par le plus radicale : Jesùs et moi ne sommes pas ensemble… Enfin c’est compliqué et inexplicable… Je… Il… Enfin, y a rien d’officiel, rien de réel si je puis dire… Je couche avec qui je veux, il couche avec qui il veut. Jesùs et moi on est juste…. Amis ?
Ma phrase sonnait comme une question. C’était juste une putain de question comme si je n’étais même pas sûre de ce que j’avançais. Et, putain, je ne l’étais pas du tout. Oh non. Je ne savais jamais comment définir Jesùs et moi. Je ne savais jamais comment parler sans chercher à fouiller parce que putain je refusais de me prendre la tête avec ces sentiments qui ne cessaient de parcourir mon corps en présence de bébé. Je ne voulais pas tout gâcher. J’aimais les choses comme elles étaient. J’aimais notre quotidien et j’en avais besoin. Alors, c’était plus simple de laisser le temps faire sous avoir à fouiller trop loin. Soupirant, je gardais les yeux rivés sur mes mains qui s’étaient mises à trembler sur la table. Violent rappel de mes angoisses. Et, je reprenais.
Je n’aurais pas dû partir en plein milieu de la nuit comme ça sans laisser d’explications, comme une voleuse. J’ai juste fait un cauchemar et j’ai paniqué en me réveillant. Mais ça n’excuse rien et je n’aurais pas dû agir ainsi alors déjà je te présente mes excuses pour ça… Mais, je… Cette nuit était une erreur… Putain de bordel ! Je m’excusais pour mon départ – il fallait le faire quand même pour en arriver là d’autant plus que je confiais avoir fait un putain de cauchemar. Le seul « avantage » de mes mots étaient que j’avais enfin lâchée la bombe avouant cette erreur. Et, pourtant, j’avais l’impression de mal faire comme si mes mots étaient trop durs, comme si je causais du mal. Et, ce n’était pas ce que je voulais. Alors, malgré moi, d’autres paroles glissèrent entre mes lèvres. Non pas que je n’ai pas aimé cette nuit hein… Et, si on revenait en arrière, je pense que je ne ferais rien pour l’empêcher… Puis, je ne dirais même pas non pour recommencer là maintenant… Enfin, je m’enfonce là….
Un rire nerveux s’échappa de ma gorge. Je me retrouvais simplement dans du sable mouvant et je ne cessais jamais de m’enfoncer parce que malgré mes mots, rien ne me tirait de là. Rien ne me sauvait de tout cela. J’étais juste une petite inconsciente, j’étais simplement une petite folle un peu trop joueuse. En équilibre instable sur les frontières, je me balançais en me fichant de sombrer du mauvais côté. C’était ridicule. Je n’aurais jamais dû avouer vouloir recommencer, je n’aurais jamais dû laisser ces putains de mots glisser entre mes lèvres. Mais, je l’avais fait et il était trop tard à présent. Etais-je la seule à ressentir cette tension dans l’air ? Ce désir dans mes veines ? Putain, peut-être que oui. Croisant mes mains sur la table pour masquer mieux le tremblement, je gardais les yeux rivés sur celles-ci avant de lancer.
Je ne regrette rien et j’assume ce que nous avons fait cette nuit Spencer… Mais, je pense qu’on devrait juste garder ça secret, juste pour nous et faire comme si rien ne s’était passé…
C’était dit, c’était posé. J’avais avoué ce que je voulais dire en venant ici au départ. Mon désir le plus profond. Je ne voulais pas que bébé sache que j’avais couché avec son ami. Je ne voulais pas foutre la merde, je refusais d’être celle qui le briserait encore plus. Alors, c’était mieux d’agir de cette façon. De garder le secret et de faire comme si rien n’était arrivé. Je relevais lentement les yeux et j’observais Spencer quelques instants, mal à l’aise. J’avais encore envie de vomir. J’avais encore mal au ventre, tordue par la culpabilité et le mal-être qui me rongeait. J’avais ce foutu désir d’enfoncer mes ongles dans ma peau pour tenter d’oublier l’horreur de ma tête. Situation merdique. J’étais au tapis.
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(✰) message posté Mer 13 Aoû 2014 - 9:35 par Invité
Penser à la réaction de Jesùs s'il apprenait pour Cassia et moi me donnait envie de disparaître pour ne plus jamais revenir à la surface. J'étais persuadé qu'il n'accueillerait pas la nouvelle avec joie et que ma bonne santé physique et morale en dépendait désormais. Peut être que Cassia lui avait déjà dit d'ailleurs et que le prix de mes actes n'allaient pas tarder à tomber. Mais tant pis, je comptais assumer les conséquences de ce qu'il s'était passé s'il devait y avoir. J'avais trahi un pote, je ne le faisais jamais habituellement mais l'ambiance de la soirée et les avances de Cassia m'avait poussé à bout. A présent, je m'en mordais les doigts et je me promettais de ne plus jamais me laisser aller par l'alcool, ni par quoique ce soit d'autre. J'allais être adulte, je commençai à l'être d'ailleurs et j'avais toujours un comportement d'adolescent. Il fallait que j'apprenne à être responsable et à faire les bons choix. J'étais certain que c'était ce que mon père attendait de moi : être un homme.
Cassia était venue à la maison et vu son état, nous devions penser la même chose : nous ne devions plus recommencer. Nous avions gaffé, et nous chutions à désormais. Nous nous mordions les doigts, parce que c'était « mal ». Elle avait trompé son copain, j'avais trompé un ami. Sérieusement, comment pourrais-je compter récupérer sa confiance ? C'était la pire des choses que l'on pouvait faire à quelqu'un... Et Cassia était dans la même situation que moi, d'ailleurs. Je ne savais pas vraiment son réel état d'esprit, mais ça ne devait pas être la grande joie non plus.
L'ambiance était palpable entre nous deux. Je l'avais invitée à boire le thé puisque l'heure n'allait pas tarder. Je m'interdisais de la regarder trop longtemps, de peur de me trahir. J'avais un truc pour elle, cette même chose qui m'avait fait craquer hier soir. Je ne pouvais pas m'empêcher d'être attiré par cette fille, par sa présence, son physique, son comportement... elle était... merveilleuse. Et peut être que de l'avoir invitée ici, chez moi, dans ma cuisine, n'avait pas été une si bonne idée que ça au final. Toutefois, cela méritait explication et je n'avais pas tarder à rentrer dans le vif du sujet. Il fallait que je me délivre du mal que j'avais fait. Que j'allège ma culpabilité, en quelque sorte. Je ne pourrais pas faire face à Jesùs sans avoir consulté Cassia et mettre les choses au clair, ça n'était pas possible.
« Je…. Non… Enfin… J’sais même pas pourquoi je suis venue Spencer, j’sais même pas pourquoi je suis partie ce matin, cette nuit… Je…. Putain.. »
Elle était déroutée et ne savais pas par où commencer. Je ne pouvais pas lui jeter la pierre. J'avais moi aussi de mon côté des explications à fournir. Ca n'était pas uniquement sa faute ce qu'il s'était passé. D'accord, elle m'avait fait des avances, mais j'aurais pu ne pas y répondre. J'avais longtemps hésité, hier soir, en jettant des coup d'oeil vers mon ami. Puis je m'étais lancé. J'aurais dû contrôler mes pulsions.
« Prends ton temps. Je ne sais pas non plus comment expliquer la chose... » finis-je par répondre en tirant une latte de ma cigarette. Je ne lui en voulais même pas d'être partie. A sa place, c'était sans doute ce que j'aurais fait. Cassia ne m'aimait pas de toute façon, ou du moins, ça n'était pas de moi dont elle était amoureuse. Même si cette pensée me pinçait le cœur, je ne pouvais pas l'en empêcher et faire changer les choses. C'était ainsi. Mais alors que je bus une gorgée du thé et que je me remis à inspirer une nouvelle bouffée de la clope, Cassia reprit la parole :
On commence par le plus radicale : Jesùs et moi ne sommes pas ensemble… Enfin c’est compliqué et inexplicable… Je… Il… Enfin, y a rien d’officiel, rien de réel si je puis dire… Je couche avec qui je veux, il couche avec qui il veut. Jesùs et moi on est juste…. Amis ?
Là dessus, mes yeux s'ouvrirent en grand et je m'immobilisais comme une statue le temps de quelques secondes, avant que mes yeux ne fusillent Cassia et ne lui lancèrent un regard confus et incompréhensif, mêlé de curiosité.
« Q... quoi ? »
Je clignais des yeux pour éclairer mon esprit et accueillir ce qu'elle m'avait dit de façon calme et organisée.
« Attends attends attends là... t'es en train d'insinuer que... je... n'ai pas à me culpabiliser ? Je veux dire... Si t'es pas la copine de Jesùs et que tu peux ba... passer la nuit avec qui tu veux et que lui aussi de son côté, je n'ai donc rien fait de mal ? »
Alors là, ça changeais tout. J'attendais impatiemment la réponse de Cassia, le cœur battant à tout rompre. Elle était sur le point de me supprimer un énorme poids sur la conscience. Toutefois, je me surpris à froncer les sourcils, d'autres questions méritant d'être éclaircie.
« Mais alors... pourquoi t'es... comme ça ? »
Depuis qu'elle était arrivée, elle semblait s'en vouloir, ou alors elle n'était pas bien. Elle semblait fatiguée – normal – et clairement pas dans son assiette. C'était peut être moi qui me faisait des illusions. Au final, elle était peut être pas venue pour me dire qu'il ne fallait pas recommencer mais plutôt pour me dire que ce qu'il s'était passé entre nous hier soir n'était pas si grave que cela ? J'étais... perdu. Mais la suite des explications n'allait pas tarder à tomber. Comme une sentence.
Je n’aurais pas dû partir en plein milieu de la nuit comme ça sans laisser d’explications, comme une voleuse. J’ai juste fait un cauchemar et j’ai paniqué en me réveillant. Mais ça n’excuse rien et je n’aurais pas dû agir ainsi alors déjà je te présente mes excuses pour ça… Mais, je… Cette nuit était une erreur…
Mon cœur explosa comme un feu d'artifice. C'était comme s'il avait volé en éclat et que les particules s'était en train de se déposer partout dans mon corps. J'étais incapable de réagir, trop occupé à tenter de digérer ce qu'elle venait de me dire. Mon cerveau s'était peut être éteint, mais mes émotions étaient en ébullitions. Après tout, qu'est ce que j'aurais pu espérer ? Non, elle ne m'aimait pas et je le savais. Mais alors pourquoi ça me faisait si mal ? « Je... vois... » gloussai-je. Elle avait raison de toute manière et il n'y avait que la vérité qui blessait après tout. Mais c'était mieux ainsi. Au moins, je ne me ferais aucune illusion à l'avenir.
« Non pas que je n’ai pas aimé cette nuit hein… Et, si on revenait en arrière, je pense que je ne ferais rien pour l’empêcher… Puis, je ne dirais même pas non pour recommencer là maintenant… Enfin, je m’enfonce là…. »
Je fus incapable de réagir dans l'immédiat. J'étais tiraillé dans deux sens et j'étais si perturbé que je ne vis même pas que ma cigarette avait continué à brûler jusqu'à sa fin sans que je m'en rende compte. Je ne parvenais pas à la suivre, mais tant pis, je m'en fichais là. J'entendis à peine la suite de ses paroles « Je ne regrette rien et j’assume ce que nous avons fait cette nuit Spencer… Mais, je pense qu’on devrait juste garder ça secret, juste pour nous et faire comme si rien ne s’était passé… », encore figé par ce qu'elle m'avait dit précédemment. Mes lèvres ne tardèrent pas à se mouvoir : « Tu.. es... prête... à... recommencer... là, maintenant ? » m'étonnai-je, réalisant enfin la portée de ces mots. « Parce que... moi aussi dans ce cas là. »
Je me mis en position de défi. Je risquai une grande gamelle, mais tant pis. On ne pouvait pas dire des choses ainsi à la légère et j'avais décidé d'y répondre à la positive.
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(✰) message posté Jeu 21 Aoû 2014 - 23:43 par Invité
La tension était présente partout dans l’air ou peut-être n’était-ce que moi qui la ressentais parce qu’elle demeurait ancrée dans chaque partie de mon être. Je la ressentais au plus profond de moi et c’était désagréable en grande partie d’ailleurs. Cette foutue tension amenait toujours un côté flippant qui me poussait à avoir envie de me cacher. Ce côté terrifiant que j’avais déjà trop connu lorsque je m’étais retrouvée entre les murs blancs de ma prison. Un côté qui m’avait trop souvent collé à la peau et que j’aurais aimé balayer de la main. Mais, cela ne marchait pas. Et, là, face à Spencer, j’étais tendue. Je demeurais incertaine face à tout. La tension nerveuse se baladait dans mon corps et je me sentais mal. J’étais tiraillée entre une envie de vomir comme pour effacer la culpabilité qui me tordait encore le ventre, une envie de fuir pour aller me réfugier dans le noir comme lorsque j’étais enfant et une envie de m’évader de ma tête en écorchant ma peau comme j’en avais eu l’habitude. La tension semblait planer au dessus de nous et elle grandissait au fur et à mesure que le stress me gagnait. C’était comme si je me retrouvais en équilibre instable sur une planche suspendue dans le vide. Une planche fine qui reliait deux toits très éloignés, trop éloignés. Une planche qui était foutrement trop abîmée et risquait de m’envoyer valser dans le vide au moindre pas. C’était ce côté flippant et terrifiant qui flottait dans l’air entre Spencer et moi. Tout était instable et incertain. Je ne savais pas comment les choses allaient se finir. Je n’avais aucun contrôle et je ne savais même pas comment m’en tirer pour éviter l’horreur et le conflit. Tout était trop précaire. Et je n’aimais pas ça.
Bordel ! Quelle idée avais-je eu de le chauffer comme ça lors d’une sortie avec bébé et ses amis ? Quelle idée avais-je de le provoquer et de me lancer dans ce jeu en sachant parfaitement que la vie gagnerait d’avance ? Je n’étais qu’une stupide petite fille qui avait poussé les lois beaucoup trop loin. Une gamine un peu trop idiote contre qui la vie allait se retourner parce que, merde, coucher avec quelqu’un n’était pas le genre de choses que l’on pouvait garder secrète bien longtemps. Encore moins lorsque cela se passait dans un groupe d’amis qui sortaient ensemble de temps à autre. Spencer était un ami de Jesùs et j’avais l’impression de tout foutre en l’air. Cette soirée, cette nuit, aujourd’hui… Tout semblait échapper à mon contrôle. Rien n’allait dans le sens que j’avais prévu… Ou peut-être que si ? Après tout, je ne pouvais pas ignorer cette vague de tension qui demeurait foutrement agréable et trop présente entre Spencer et moi. Cette fichue tension sexuelle qui planait encore dans la pièce et qui planait toujours en moi. Cette tension qui avait atteint les summums à la soirée hier. Après des mois et des mois à côtoyer Spencer, j’avais tellement découvert et ce serait un gros mensonge si je disais n’avoir jamais eu envie de lui. Alors, je ne le dirais pas. Hier soir, j’avais simplement cédé à une envie qui était restée trop longtemps enfouie en moi. J’avais eu cette pulsion, cette soudainement envie de jouer avec les limites et d’oser les franchir. Sans doute grâce à l’alcool ou bordel tout simplement parce que je bavais devant Spencer. Hier soir, j’avais eu ce besoin d’aller au-delà. Et, maintenant, je m’en mordais les doigts. Putain. La culpabilité rongeait ma peau. Et, le désir brûlait encore mon être.
Je n’osais pas aborder le sujet et je n’osais même pas regarder le jeune homme présent face à moi. Je savais que si je l’observais un peu trop longtemps, je finirais sans doute par lui sauter dessus pour me retrouver à nouveau dans ses bras et retrouver le goût de ses lèvres. Je savais que si je le regardais quelques instants de trop, je finirais par me laisser aller à cette tension qui me disait de me réfugier près de lui et de retrouver ses caresses. Alors, je n’osais le regarder et je n’osais parler. Ce fut donc Spencer qui se lança en premier sur ce terrain glissant. Sur ce terrain instable, cette pente trop difficile à prendre et j’essayais automatiquement et rapidement de répondre. Vainement, stupidement. Des phrases sans sens, des phrases que je ne terminais pas… C’était les seules choses qui glissaient entre mes lèvres. Et, putain, Spencer m’interrompait pour me dire de prendre mon temps parce que même lui ne savait pas comment expliquer la chose. Bordel, j’aurais aimé lui gueuler dessus et lui dire de se la fermer. Ce qu’il disait n’aimait pas. Entendre sa voix n’aidait pas du tout. Et, je ne voulais pas prendre mon temps. C’était toujours mieux d’arracher le pansement rapidement et en une seule fois. Une violente douleur avant de pouvoir cicatriser. J’écrasais alors ma cigarette et je n’hésitais plus. Je balançais les mots et la vérité sans me cacher. Mon premier but était de rassurer Spencer sur la réalité de la situation afin d’éviter tout malentendu. Je voulais minimiser ce que nous avions commis en essayant de me convaincre que ce n’était pas aussi grave que cela aurait pu l’être. En effet, je n’étais pas la copine de Jesùs. En tout cas, je ne formais pas de couple officiel avec lui malgré ce que les autres pouvaient dire. Spencer me regardait confus et il me sortait cette interrogation, ce foutu quoi comme s’il ne parvenait pas à croire en mes mots. Après tout, cela demeurait sans doute difficile de recevoir cela alors que tout était fait pour que bébé et moi apparaissions comme un couple. Notre comportement, les magasines, les autres autour de nous… Spencer reprit rapidement la parole cependant, se remettant vite du choc. Il me demandait si j’étais en train d’insinuer qu’il n’avait pas à se culpabiliser. J’haussais les épaules, incertaine. Il continuait : je n’étais pas la copine de Jesùs – bordel pourquoi ça me pinçait le cœur d’entendre ça d’un autre – je pouvais faire ce que je voulais de mes nuits et bébé aussi alors Spencer n’avait rien fait de mal. Un soupir glissa entre mes lèvres et je répondais rapidement à l’inquiétude de Spencer.
Sur le principe, nous n’avons rien fait de mal et tu n’as pas à te culpabiliser… Enfin, en tout cas, tu n’as pas couché avec la petite-amie d’un de tes meilleurs potes si cela peut te rassurer ou te calmer ou je sais pas… Mais, putain, ça reste compliqué Spencer et je ne suis pas certaine que toute culpabilité peut disparaître comme cela…
Ce n’était que la vérité qui glissait entre mes lèvres. Ce n’était que la vérité qui apparaissait devant mes yeux. Dans les faits et dans le principe, Spencer et moi n’avons rien fait de mal. Nous étions deux adultes libres et consentants. Deux adultes qui avaient pleinement conscience de ce qu’ils avaient fait. Mais, putain, la culpabilité continuait de me ronger les entrailles moi. C’était peut-être que moi d’ailleurs. C’était peut-être juste moi qui avait encore un problème. Je n’aurais pas été à cela prêt de toute façon. J’étais sans doute la seule de cette foutue pièce à avoir été enfermée dans un hôpital psychiatrique. La seule à avoir été définie comme une folle dingue alors que j’étais simplement une victime. Alors, peut-être que cette vague de culpabilité ne me rongeait que moi et qu’il y avait une raison précise à cela. D’ailleurs, Spencer mis l’accent sur cela en me demandant pourquoi j’étais comme ça. Oh bordel… Ouais. J’aurais voulu lui balancer à la figure de me définir comment j’étais afin de me recevoir le résultat violement et me retrouver à nouveau au tapis. Mais, je n’osais pas. Je ne voulais pas. Je ne savais pas vraiment comment aborder la question. Je ne savais pas comment aborder le problème. Alors, je soufflais encore une fois. Désespérée et perdue, puis je prenais la parole incertaine des mots qui allait franchir mes lèvres.
Parce que… Je… Putain… Merde. C’est Jesùs et moi quand même. J’ai beau coucher avec qui je veux et être libre, je me sens toujours coupable face à bébé. Tu es un de ces amis bordel et… J’sais pas je n’aurais jamais dû coucher avec toi. Je ne dois pas coucher avec les proches de Jesùs histoire d’éviter ce genre d’histoires. Je ne sais pas comment m’en tirer. Je ne sais pas comment réagir ou comment agir maintenant Spencer. Je suis juste perdue et bouffée par une culpabilité. Je me sens mal et coupable. Et putain, je ne parviens pas à mentir à Jesùs, mais j’peux pas lui dire que j’ai couché avec toi…
Ma réponse était tout aussi embrouillée que l’était mon esprit. Peut-être était-ce justement parce que je ne voulais pas voir la vérité, parce que je ne voulais pas savoir tout ce que je devrais savoir. Si, par exemple – et putain, je dis bien SI donc ça reste hypothétique – les choses étaient plus claires entre Jesùs et moi. Comme si nous étions réellement dans une case bien définie et bien réelle, je n’aurais sans doute pas ressenti les mêmes choses et j’aurais pu répondre à cette question beaucoup plus clairement. Mais, putain, ce n’était pas le cas. Jesùs et moi c’était juste un flou constant. Nous nous laissions guider par la vie sans réellement savoir où nous allions échouer. Et, je crois que c’était pour cela que je ne parvenais pas à donner de réponse concrète et que c’était aussi pour cela que j’étais incapable de me sentir parfaitement bien. J’allais devoir garder un secret, j’allais devoir contenir des pulsions. J’allais devoir agir différemment et contrôler plusieurs choses face à Jesùs et lorsque nous nous retrouverions à sortir à nouveau tous ensemble. Et je n’aimais pas ça. Bordel, quelqu’un pouvait-il venir me sauver de ce sable mouvant qui était en tain de m’enfoncer ? Non ? Personne ?
Mes mains tremblaient et j’éloignais tout cela de mes pensées pour me concentrer sur la situation actuelle. Je m’excusais avant tout pour le départ en pleine nuit parce que ça ne me ressemblait pas, parce que je n’aurais pas dû agir de cette façon. Mais, j’arrachais vite le pansement par la suite en lançant la bombe sans mâcher mes mots : cette nuit était une erreur. J’aurais pu m’enfuir dès que les mots avaient quitté mes lèvres peu importait combien mes mots étaient tranchants. Après tout, c’était clair et posé, peu importait la douleur que je provoquais. Mais, je ne bougeais pas et lorsque le jeune homme prononça ce je vois, toutes mes barrières s’écroulèrent. Bordel, je ne voulais pas faire de peine à Spencer parce qu’il restait quelqu’un d’important à mes yeux. Et, alors, sans que je ne contrôle rien, sans même que je ne réfléchisse avant de parler, les mots glissaient entre mes lèvres. J’avais aimé cette nuit, je n’y changerais rien si j’avais une machine à remonter dans le temps et je ne dirais même pas non pour recommencer. Et, putain, j’étais juste LA fille la plus sotte de la terre. Une idiote qui s’enfonçait toute seule comme si j’avais pris la décision de plonger dans le sable mouvant sans personne. Je tentais alors de me reprendre, je tentais de ne pas couler en avançant que même si j’assumais et que je n’avais aucun regret, c’était mieux de garder le secret et de faire comme si rien ne s’était passé. Mes derniers mots ne semblaient même pas entendus ou retenu par Spencer. Je sentais son regard sur moi et je n’osais même pas relever la tête. J’étais toujours tiraillée entre cette vague de culpabilité, ce mal-être et ce foutu désir. Les mots de Spencer finirent d’ailleurs de m’achever. Il me demandait si j’étais prête à recommencer maintenant, là. J’avais envie de relever le regard et de dire que je n’attendais que ça alors qu’il prononçait d’autres mots et avouaient que lui aussi dans ce cas. Je me mordais la lèvre. J’hésitais. Incertaine. Perdue.
Spencer…
Ce fut le seul mot qui glissa entre mes lèvres. Murmure de désespoir, murmure de désir… Au fond, j’étais moi-même perdue et incapable de savoir réellement quel message je faisais passer derrière son prénom. Au fond, j’étais incapable de donner une réponse concrète aux propos qu’il venait de dire. J’étais simplement trop incertaine. Incertaine de ce que j’allais dire, incertaine de ce qu’il fallait faire. Bordel, je mourrais d’envie de me jeter dans ses bras. Je mourrais d’envie de retrouver ce corps à corps. Mais, je n’étais pas venue ici pour cela. J’étais venue là parce que nous avions commis une erreur et qu’il ne fallait pas que ça se reproduise. J’étais venu dans cet appartement pour mettre les choses au claires afin de faire en sorte que bébé ne sache rien et que toute cette histoire soit réglée et effacée. Alors je devrais juste mettre fin à ce manège. Les yeux toujours rivés sur mes mains, je repris donc.
Oui, je serais prête à recommencer là, maintenant.
Quoi ?! Quoi ?! Quoi ?! Non, non, non putain ! Machine arrière, retour en arrière, retourneur de temps… Merde n’importe quoi. Je ne pouvais pas avoir dit ces mots alors que je venais clairement de décider dans ma tête que tout ceci était une erreur qui ne devrait pas être réitérée. Je n’aimais pas du tout la tournure actuelle des événements. Je n’aimais pas du tout le jeu que la vie était en train de m’imposer. Oh non, non, non. J’avais complètement horreur de la situation dans laquelle je me retrouvais fourrée à présent. Ma tête avait décidé quelque chose et c’était pourtant un autre message qui était renvoyé. Putain. Je glissais une main dans mes cheveux relevant enfin la tête. Je fermais un instant les yeux me concentrant sur Jesùs et sur la réalité. Puis, je les ouvrais à nouveau plantant mon regard dans celui de Spencer et n’hésitant plus.
Mais, nous ne pouvons pas. Ça ne serait pas bien, ça ne serait pas gérable. Toi et moi, nous sommes amis. Nous avons couché ensemble et putain depuis cette foutue tension sexuelle semble être encore plus forte. Et, bordel, il ne faut pas y céder parce que ça risque d’être encore plus l’enfer après quand il y aura Jesùs, quand nous sortirons en groupe… J’veux dire… J’sais pas. Oh, putain, je sais plus.
Mes protestations étaient faibles, vaines. J’étais incapable de mettre de l’ordre dans mes pensées et de donner quelque chose de cohérent et de réel. J’étais incapable de m’en tenir à quelque chose. Je le sentais. Je le savais. Il y avait d’un côté la réalité et de l’autre ce désir qui semblait brûler mes veines de plus en plus fort, de plus en plus vite. J’étais en plein milieu de cette planche instable et la vie s’amusait à la secouer dans tous les sens. Je me sentais glisser et je savais que je risquais de tomber dans le vide. Je pouvais chuter à tout instant et ce n’était pas envisageable. Si je restais ici, je sombrais. Alors, je me redressais à la hâte. Mon regard croisait celui de Spencer et je me reculais d’un pas. Puis d’un second. Je devais simplement me barrer en courant avant de sombrer. Je devais juste quitter cet appartement. Pourtant, je ne parvenais à m’y résoudre. Et, debout en plein milieu de l’appartement, je n’osais plus bouger. Je n’osais plus respirer. Putain, tout était trop instable et j’allais sombrer.
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(✰) message posté Dim 31 Aoû 2014 - 18:36 par Invité
Je commençai à me demander si Cassia était une hallucination, un rêve ou si elle était réellement présente en face de moi. J'avais la tête vaporeuse, comme si j'avais pris un mauvais coup et que je retrouvais peu à peu mes sens. Les murs clairs de la salle permettait de mieux réfléchir, mais il y avait toujours ce même bourdonnement qui me dérangeait. Je la regardai à la fois avec incompréhension, mépris et surtout envie. Je ressentais de profondes émotions vis à vis d'elle et avoir passé la nuit en sa compagnie n'avait rien arrangé à la chose, bien au contraire, elle n'avait fait que s'aggraver. Je savais que Jesùs tenait à elle, je savais qu'elle tenait à lui aussi et quelque part, j'étais jaloux. J'aimerais qu'elle puisse me voir comme elle le voyait lui, bien que je savais que c'était impossible. On ne pouvait pas être une personne et on ne pouvait pas la remplacer. Dans tous les cas, quoique je fasse, je perdrais toujours. Cette idée m'anéantissait. J'avais beau croire à l'amour et compagnie, ce genre de situation me laissait très pessimiste. Je savais qu'il ne fallait pas que je me décourage, qu'il y en aura d'autres et que cette fois ci, ça sera réciproque. Mais j'étais encore tellement tourné vers Cassia que je fermai les portes aux autres. Je me refusais quelconque rencontres, même pour un soir, parce que je n'y arrivais pas. Je n'avais aucune motivation ni envie. La seule que je voulais c'était elle et ce, depuis la première fois que je l'ai vue. Et pourtant, qu'est ce qu'il se serait passé si Jesùs n'existait pas et que j'aurais pu avoir la chance de sortir avec ? Je ne savais pas si ça aurait duré. En fait, j'étais aussi perdu qu'elle. J'avais tendance à prétendre Cassia « trop bien pour moi ». J'étais pas le genre de gars qui lui fallait. Jesùs, oui. Moi, pas du tout.
Pourtant, elle m'avait délivré d'un lourd poids. Jesùs et elle n'était pas si proche que je l'aurais cru. Du moins, ils ne sortaient pas vraiment ensemble. Ils étaient quoi exactement d'ailleurs ? En relation libre ? Toujours était-il que là, d'un seul coup, je me sentais beaucoup mieux. Je n'avais plus aucune raison de m'inquiéter après ce qu'elle m'avait dit.. enfin, c'était ce que je croyais.
- Sur le principe, nous n’avons rien fait de mal et tu n’as pas à te culpabiliser… Enfin, en tout cas, tu n’as pas couché avec la petite-amie d’un de tes meilleurs potes si cela peut te rassurer ou te calmer ou je sais pas… Mais, putain, ça reste compliqué Spencer et je ne suis pas certaine que toute culpabilité peut disparaître comme cela…
Elle pourrait parler en chinois que ça me ferait exactement le même effet. Je la regardai d'un œil suspicieux, mon expression du visage exprimait l'envie de traduire ses paroles.
« … quoi ? »
Je ne savais pas comment interpréter ses paroles. Ma mère m'avait déjà dit que souvent, une fille ne savait pas ce qu'elle voulait et qu'elle avait le don de se prendre la tête pour rien. C'était, à ce que je pensais, le cas de Cassia en ce moment même. J'essayais de savoir où elle voulait en venir parce que le coup, je ne voyais pas du tout.
« Pourquoi ? » finis-je par répondre, tout simplement. Quel était le problème au juste ? Franchement, je ne parvenais pas à le voir et e fait de ne pas comprendre faisait naitre en moi de la nervosité. C'était toujours comme ça dans les situations d'incompréhension. Quand les gens parlaient et débitaient des paroles incompréhensibles, et pourtant anglaise, ça m'agaçait. Mais là encore, j'étais calme. Pour le moment.
- Parce que… Je… Putain… Merde. C’est Jesùs et moi quand même. J’ai beau coucher avec qui je veux et être libre, je me sens toujours coupable face à bébé. Tu es un de ses amis bordel et… J’sais pas je n’aurais jamais dû coucher avec toi. Je ne dois pas coucher avec les proches de Jesùs histoire d’éviter ce genre d’histoires. Je ne sais pas comment m’en tirer. Je ne sais pas comment réagir ou comment agir maintenant Spencer. Je suis juste perdue et bouffée par une culpabilité. Je me sens mal et coupable. Et putain, je ne parviens pas à mentir à Jesùs, mais j’peux pas lui dire que j’ai couché avec toi… m'avait-elle expliqué en guise de réponse. Plusieurs choses : La première, c'était que j'étais encore plus embrouillé que je ne l'étais déjà. La seconde... « bébé ». La troisième... où était encore le mal ? Je voyais Cassia déconcertée, prête à péter les plombs. Elle semblait réellement rongée par la culpabilité alors que moi, je ne l'étais plus du tout. Nous étions donc en conflit. Pas dans le sens négatif du terme, jute un désaccord, tout simplement. « Je risque de radoter mais... pourquoi ? Enfin.. ça change quoi que tu puisses.. faire ce genre de chose avec un pote de Jesùs ou alors un mec qu'il connaît pas ? Je sais que pour toi ça a l'air clair mais alors pour moi... pas du tout... » Je haussai les épaules avant d'ajouter un : « Pourquoi tu ne peux tout simplement pas faire ce que toi tu as envie de faire ? » Elle avait des obligations ou cela venait réellement d'elle ? Là, de suite, je commençai à douter. Je n'avais pas encore cherché à savoir comment ça se passait entre eux deux (normal) mais je commençai de plus en plus à me poser la question. Ça n'avait rien de logique.
Mais le pire vint quand je répondis à ses avances. Cela semblait à la fois l'étonner et la troubler. Elle s'attendait vraiment à ce que je refuse ? Elle prononça d'abord mon prénom et je soutins son regard à ce moment là. Je voyais de l'hésitation dans ses yeux et je n'attendais que le feu vert. Mais elle avait baissé le regard, pour se fixer ailleurs que mon visage. Elle ajouta qu'elle était prête à recommencer là maintenant, ce qui fit accélérer mon rythme cardiaque. J'aurais pu commencer à prendre les initiatives suite à cela, sauf que la manière dont elle l'avait dit laisser à penser un « mais ». Et je ne tardais pas à découvrir que je ne m'étais pas trompé.
- Mais, nous ne pouvons pas. Ça ne serait pas bien, ça ne serait pas gérable. Toi et moi, nous sommes amis. Nous avons couché ensemble et putain depuis cette foutue tension sexuelle semble être encore plus forte. Et, bordel, il ne faut pas y céder parce que ça risque d’être encore plus l’enfer après quand il y aura Jesùs, quand nous sortirons en groupe… J’veux dire… J’sais pas. Oh, putain, je sais plus.
Je la vis se redresser et commencer à reculer. Mes yeux étaient grands ouverts, à la regarder faire. Alors là... c'était le pompom. Pourtant, j'étais toujours calme, même si mes nerfs se tendaient petit à petit. Sans doute parce que ça n'était pas encore assez clair pour que je décide comment réagir. Je me levais à mon tour. Je ne comptais pas la laisser sortir d'ici et me laisser dans l'incompréhension la plus totale. Il fallait que la rassure et aussi que je la convainc, chose pas aisée. Pourtant ça venait naturellement.
« Je... tu.. peux pas oublier Jesùs un moment ? Je veux dire... j'm'en fou moi des conséquences. Fais juste ce que tu veux ! Premièrement, tu me dis que je n'ai pas à me rendre coupable parce que Jesùs se tape qui il veut et que toi aussi, que tu n'es pas sa copine et que tu n'as rien à lui redevoir ou justifier. Ensuite, tu dis avoir envie de moi et moi aussi j'ai envie de toi. J'ai vraiment envie de toi, Cassia.. non, encore plus : j'ai besoin de toi. Quand nous sortirons ensemble.. en groupe.. je ferais simplement comme si c'était normal. Je ne ferais aucune référence à ça, je n'en ai pas besoin... »
Je ne saurais comment décrire mon regard à ce moment là. C'était comme si j'avais des larmes aux yeux, sauf que j'en avais pas. Je n'avais jamais dit ce genre de chose auparavant, pourtant, je le pensais réellement. Tout ce que j'étais en train de lui dire c'était.. de prendre du plaisir dans ses décisions.
« Je préfère avoir des regrets plutôt que des remords... »
Je m'approchai d'elle, doucement, sans être brusque. Mes gestes étaient lent, parce que j'avais peur de l'effrayer. Je ne ressentais plus de colère, mais j'étais entre la tristesse et la déception.
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(✰) message posté Jeu 2 Oct 2014 - 0:05 par Invité
Oscar Wilde a dit que le seul moyen de se délivrer d’une tentation c’est d’y céder. Il a dit qu’à force de résister, notre âme se rend malade parce qu’elle se languit de ce qu’elle s’interdit. Je n’avais jamais réellement réfléchi à ces propos qu’il avait tenus. Je n’avais jamais réellement pris le temps de me poser la question de la tentation ou de ce besoin d’y céder. Après tout, je n’étais plus du genre à réfléchir lorsque j’avais envie de quelque chose – et putain, c’était pour cela que je me retrouvais dans cette situation aujourd’hui. C’était justement parce que je cédais toujours à ces foutues tentations qui me passaient sous le nez et que j’adorais ça. Quand on agitait une pilule ou de la drogue ou un verre sous mon nez, je prenais sans même réfléchir aux conséquences futures ou au lendemain parce que je voulais profiter. Lorsque j’assistais à une bagarre, je pouvais parfois m’en mêler sans réfléchir à ce qui pourrait arriver ou au fait d’être blessée parce que ça me plaisait simplement. Lorsque je ressentais le besoin de me glisser ailleurs et de me faire du mal, j’agissais aussi sans me rendre compte du plongeon que je pouvais commettre. J’agissais sans prendre le temps d’une réflexion parce que si je prenais le temps de me poser et de penser, je risquais de m’enfermer dans une cage dorée. Si je prenais le temps d’avoir une réflexion, j’avais peur de passer encore à côté de la vie. Et, bordel, ma vie m’avait déjà suffisamment glissée entre les doigts et je ne voulais pas subir cela encore. C’était sans doute pour cela que je buvais trop, que je me droguais trop parfois, que je couchais trop, que je draguais trop. C’était sans doute pour cette raison que je vivais trop. Parce que je ne voulais pas être enfermée à nouveau. Je ne voulais pas me retrouver cloîtrée entre quatre murs et redevenir incapable d’attraper un souffle de vie.
Cependant, mon putain de comportement avait parfois de mauvaises répercussions. Je gérais les gueules de bois, les oublis passagers ou les autres merdes qui s’imposaient après mes décisions. Mais, là, actuellement, cela avait de trop mauvaises répercussions et je ne savais même pas comment m’en sortir ou gérer la situation. J’avais couché avec Spencer. B-O- R-D-E-L. C’était Spencer. Ok, il était super canon, pas dangereux et ça avait été une putain de bonne nuit. Alors, ce ne me choquait pas tant que cela d’avoir couché avec lui sachant que mon désir pour lui courrait dans mes veines depuis longtemps et que l’alcool avait simplement aidé sur ce chemin. Mais, bordel, Spencer était un ami de bébé et j’avais osé franchir ce pas en couchant avec un ami de Jesùs. Or, depuis le début de ma relation avec bébé, je m’étais promis de ne jamais faire souffrir Jesùs à nouveau. Putain, si jamais il apprenait que j’avais couché avec un de ses meilleurs potes, je ne donnais pas cher de ma peau et de notre relation. Et, c’était juste en train de me déchirer le cœur. Et, c’était juste en train de me briser les os. Alors, voilà, j’étais dans cet appartement et j’étais face à Spencer. Face à celui avec qui j’avais couché la nuit dernière. Merde, j’évitais toujours de revoir les personnes avec qui je partageais mon lit. La seule exception avait été Jesùs. Et, à présent, il y avait lui. Spencer. Putain, je ne pouvais pas me résoudre à ne plus le voir. Je ne pouvais pas me résoudre à le chasser de ma vie ou à disparaître de la sienne. Avant cette nuit, avant cette erreur (mais bordel, est-ce que c’en était vraiment une ?), Spencer était important pour moi et je savais qu’il le serait toujours trop. Il était un des remparts de ma nouvelle vie, presque autant que Jesùs ou qu’Oliver. Presque autant que ces nouvelles personnes à qui j’avais donné accès à ma vie.
Sur le principe, Spencer et moi n’avions rien fait de mal. J’étais totalement libre de coucher avec qui je voulais. J’étais célibataire et pleinement consciente de ce que je faisais. Et, il y avait eu ce putain de désir qui me vrillait les entrailles. Et, bordel, ça avait le droit d’être là. J’avais le droit d’être attirée par Spencer. J’avais le droit d’être tentée par lui et d’avoir envie de lui. J’avais le droit d’avoir envie qu’il me mette la tête à l’envers. J’avais ce putain de droit. Et, après avoir cédé à cette fichue tentation, j’aurais sans doute aimé qu’elle disparaisse. Mais, ça ne marchait pas comme cela et j’aurais dû le savoir. La tentation ne s’effaçait jamais, elle s’accentuait la plupart du temps. Et, c’était pour cela que la tension sexuelle planait encore dans l’air actuellement. C’était pour ça que j’avais encore envie que Spencer me prenne. Pourtant, après cette nuit, la tension sexuelle n’était pas la seule à se promener dans l’air. Je me sentais coupable et incertaine de comment agir, de comment gérer la situation. Une part de moi voulait recommencer. L’autre part me soufflait de déguerpir au plus vite avant de risquer de perdre Jesùs. J’étais perdue et j’avais l’impression d’être une gamine à nouveau. Une gamine incapable de choisir entre deux choses qu’on lui proposait. Putain, ce n’était pas juste une peluche ou un jeu. Il y aurait un impact. Mon choix aurait des conséquences et je n’étais pas certaine d’être prête à les assumer. Et, encore moins alors que Spencer cherchait encore à comprendre pourquoi. Il voulait savoir ce que cela changeait que je puisse faire ce genre de chose avec un pote de Jesùs ou avec un mec qu’il ne connaissait pas ? Bordel, ta gueule Spencer, tu ne vois pas que ça change tout. Ouais, pour moi, c’était plutôt clair ou du moins c’était ce dont j’essayais de me convaincre. Mais, Spencer avançait que pour lui ce n’était pas du tout clair et j’allais encore devoir me perdre dans des foutues explications. Pourquoi ne pouvais-je pas faire ce que j’avais envie de faire ? Cela c’était la question à dix milles points chéri. Je soupirais encore.
A vrai dire, ça change tout pour moi. Coucher avec quelqu’un que Jesùs ne connaît pas ou avec quelqu’un qu’il connaît change tout…
Quelle grande explication ! C’était tellement vague, tellement général. Bordel, c’était carrément inacceptable comme explications et ce n’était guère cela qui permettrait à Spencer de mieux comprendre la situation actuelle. Il voulait comprendre pourquoi ça changeait quelque chose que ce soit une personne appartenant à l’une ou l’autre des catégories. Il voulait comprendre pourquoi je ne pouvais pas juste faire ce que je voulais faire si j’étais libre et célibataire. Mais, bordel, ce n’était pas des mots qui allaient permettre à mon ami de voir les choses plus clairement ou tout du moins comme moi je les voyais. Non, certainement pas. Alors, je ne savais pas réellement comme lui expliquer ou lui détailler la situation. Parce que, dans le fond, ce n’était même pas clair pour moi. Dans le fond, j’étais simplement perdue et je ne savais pas quoi lui répondre hormis lui dire qu’il avait raison. Que cela ne changeait pas énormément et qu’après tout, j’étais libre alors si j’en avais envie autant le faire. Mais, au fond de moi, je savais que c’était faux parce qu’il y avait toujours Jesùs. Parce qu’il y aurait toujours Jesùs. Il était mon rempart. Il faisait parti de moi et de ma vie. Et, je savais qu’à partir du moment où les gens n’étaient pas à ma place, ils ne pouvaient pas comprendre l’amplitude de la réalité. Alors, oui putain, pour moi, ça changeait tout de coucher avec quelqu’un que Jesùs connaissait. Tout était modifié à cause de mon incapacité à ne pas céder à la tentation. Glissant une main dans mes cheveux, je me mordais les lèvres quelques secondes comme pour trouver mes mots avant d’oser ouvrir la bouche.
Ok, Jesùs et moi ne sommes pas un couple officiellement et ça ne pose pas de problèmes de ce côté. Mais je sais pas tu as vu notre comportement, le jugement des autres sur nous ou même la presse… Stupide et pourtant réel. Notre comportement, le jugement des autres ou la presse savaient peut-être déjà définir Jesùs et moi alors que nous en étions incapables. Et c’était sans doute pour cela que j’étais incapable d’agir comme si je m’en foutais totalement. Parce que, d’un côté, je voulais correspondre à tout ça. Je voulais être cette fille, la copine de Jesùs. Baissant les yeux sur mes mains, je reprenais. Je couche avec qui je veux, quand je veux et Jesùs fait pareil. Mais, je ne m’accroche jamais. Je me fiche des mecs ou des filles qui passent dans mon lit. Ouais, j’en ai rien à foutre d’eux et ils le savent dès le départ. C’est juste une nuit et c’est fini. C’est simple, c’est facile. Je cède à mes envies, je cède à la tentation et puis après c’est terminé. Je ne revoie pas ces personnes, je n’en ai même pas l’envie et je ne vais pas me vanter d’avoir couché avec telle ou telle personne. Alors, je choisis des gens qui ne traînent pas dans mon entourage pour que ce soit clair et définitif. Et, bordel, chou, tu es ami avec Jesùs et on risque de se tous ensemble souvent. Trop souvent peut-être. Et, putain, je ne laisserais pas tomber Jesùs. C’est lui et moi. C’est moi et lui. Je ne veux pas lui mentir ou lui faire du mal. Je ne veux pas le blesser et c’est sans doute pour cela que ça change tout. Je ne veux pas faire partie de la liste des personnes qui lui ont fait du mal. Jesùs est important pour moi et je veux pas tout gâcher juste à cause de baise ou de désir et cela même si c’est avec quelqu’un d’aussi formidable que toi.
C’était clair là et plutôt gentil, là non ? A vrai dire, je n’en savais rien. Tout me semblait clair dans les mots que je prononçais, mais c’était sans doute parce que je faisais parti intégrante de l’aventure. C’était sans doute parce que j’avais déjà mon point de vue interne et ma relation avec bébé. Ouais, sans doute. Alors, je ne savais pas si c’était à présent clair pour Spencer. Je ne savais pas s’il comprenait mon point de vue. Je ne savais pas si je n’avais pas été trop dur. Et, comme s’il fallait que je me contredise, j’avouais que oui je recommencerais avec Spencer là maintenant parce que je le désirais bordel. Et, comme si je n’étais qu’une idiote incapable de réfléchir, je faisais demi-tour presque trop vite. J’avais le vertige de ce remue-ménage autour de moi. Alors, je me redressais et je me reculais. J’étais prête à fuir pour éviter l’erreur. Et, Spencer agissait. Vague de désespoir. Il me demandait si je ne pas oublier Jesùs un moment ? A vrai dire, je n’en savais rien. Il était toujours là. Dans mes pensées, dans mon cœur, dans mes actes… Mais, Spencer continuait avançant qu’il se fichait des conséquences et qu’il voulait que je fasse ce que je voulais. Je savais qu’il avait raison, que je n’avais pas à être coupable et que j’étais libre, que je ne devais rien à Jesùs. Je savais que j’avais envie de lui et je savais qu’il avait envie de moi. Et, lorsqu’il avança qu’il avait besoin de moi, je fermais les yeux. C’était douloureux. Trop violent. Trop douloureux. PUTAIN. Je ne voulais pas faire de mal à Spencer. Et, il continuait de s’enterrer. Minable. Pitoyable. Il avançait qu’en groupe, il agirait comme si tout était normal et il ne ferait aucune référence à tout cela. Putain, depuis quand respirer pouvait me faire aussi mal ? Il préférait les regrets aux remords. Moi, je ne savais plus. Je voulais juste enfoncer mes ongles dans ma peau jusqu’à oublier le monde autour de moi. Je voulais juste fermer les yeux et ne plus les ouvrir. Je voulais juste disparaître. Je voulais simplement… Trop de choses. Spencer s’approchait. Je l’entendais. J’ouvrais automatiquement les yeux le fixant alors qu’il s’approchait comme si j’étais une bête sauvage. Et, je prenais la parole. Incapable de me retenir.
Si, je comprends bien, tu proposes qu’on se laisse aller à nos envies et qu’on couche ensemble… Mmh et cela autant de fois qu’on le désire, quand on le désire. Mais, une fois devant les autres, une fois dans le groupe, on fasse comme s’il n’y avait rien ?
Je ne pouvais m’empêcher de demander. J’avais besoin de savoir ce que je cherchais réellement Spencer. Je voulais comprendre son point de vue, savoir jusqu’où il était prêt à aller. Savoir ce qu’il était prêt à sacrifier. Putain, pouvais-je prendre le risque de tout sacrifier avec Jesùs simplement pour pouvoir coucher avec Spencer ? Le non clignotait en rouge dans ma tête et dans mon être. Je le savais, j’en avais conscience et je voulais juste ignorer ce désir qui coulait dans mes veines. Pourtant, j’étais intriguée. Intriguée par le danger et le secret. Intriguée par cette histoire qui me permettrait de céder à la tentation sans rien perdre. Intriguée par ce qu’il pouvait me proposer. Penchant la tête sur le côté, je repris bien vite, comme si je cherchais moi-même à définir ce que Spencer avançait ?
Ce serait comme une espèce de relation secrète – basée sur un désir sexuel ? Et, aux yeux de tous, nous ne serions qu’amis… Donc, cela impliquerait des mensonges et cela pourrait faire du mal si tout se découvrait… Et, putain, chou, tous les secrets sont découvert un jour, non ?
Je posais des questions, je cherchais à pousser Spencer dans ses réflexions. S’il disait non, s’il parvenait à mettre un frein à tout cela, les choses seraient tellement plus simples. Pour moi. Pour lui. Pour nous. Ouais. Moi, j’étais incapable d’agir comme une personne raisonnable. J’étais incapable de ne pas céder aux tentations qui s’imposaient à moi. Je pouvais résister, plus ou moins longtemps. Mais, je finissais toujours par me laisser aller. Je finissais toujours par plonger dans le pêché et j’en subissais les conséquences avec horreur parfois. Comme avant. Comme dans le passé. Alors, je tentais de faire réfléchir Spencer. Je tentais de trouver toutes les faiblesses pour qu’il renonce. Pour qu’il recule. Je plissais les yeux, toujours perdue dans ma réflexion alors que je faisais un pas en avant. Puis un autre et encore jusqu’à me retrouver à quelques millimètres de Spencer. Guidée par mes envies, guidée par mon désir, je glissais mes bras autour du cou de mon ami. Nos corps se rencontraient et je frissonnais. Envoutée. Je fermais les yeux un instant, profitant de ce rapprochement. Je fermais les yeux un instant pour me concentrer et ne pas céder. Je fermais les yeux un instant puis j’agissais. Approchant mes lèvres de l’oreille de Spencer, je lui murmurais alors.
Mais, que se passera t-il réellement quand nous nous retrouverons tous ensemble hein ? Que se passera t-il lorsque tu me verras au bras de bébé ? Collée à lui pendant toutes nos soirées. Que se passera t-il réellement lorsque ses doigts resteront sur ma peau tout le temps alors que tu seras en face obligé de te taire et de ne rien faire ? Que se passera t-il réellement Spencer quand tu verras que, pendant ces soirées, je serais à lui et que tu ne pourras rien y changer ?
Je jouais avec la limite. Je jouais avec le danger. Je voulais des informations comme pour freiner Spencer et lui faire réaliser l’ampleur du danger de notre trahison. Je voulais qu’il réfléchisse et qu’il me repousse. Je voulais qu’il se rende compte des choses. Mais, putain, j’étais trop proche de lui. Mon souffle s’échouait sur sa peau. Mon cœur battait la chamade. Mon corps frissonnait. J’avais juste envie que Spencer couche avec moi là, maintenant. La tentation était là. J’avais juste envie de m’enfuir pour ne pas trahir Jesùs encore. Le danger était partout.
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(✰) message posté Dim 9 Nov 2014 - 11:20 par Invité
« A vrai dire, ça change tout pour moi. Coucher avec quelqu’un que Jesùs ne connaît pas ou avec quelqu’un qu’il connaît change tout… » « Ah ouais ? Et ça change quoi exactement ? » La nervosité commençait à me monter. Je commençais à être agacé par la situation, par tout ce qu'il se passait. J'en voulais au monde entier, et surtout à moi même. Oui, je n'aurais pas dû tomber ainsi. Je n'aurais pas dû sombrer dans les avances de Cassia, de ce qui s'était passé. Mais MERDE à la fin, pourquoi ça devait me retomber dessus ? Pourquoi est ce qu'on avait cette discussion en fait ? Je regardais Cassia en fronçant les sourcils, parce que ce qu'elle me disait n'avait aucun sens. Tout ce que j'entendais là, c'était qu'elle se trouvait des excuses, des choses pour se compliquer la vie. Elle se mettait tellement de principes qu'elle en oubliait de vivre. « Cassia, est ce que t'y crois au moins une seconde à ce que tu dis ? Est ce que tu trouves que ça a VRAIMENT du sens ? Tu t'entends parler ? » Je n'étais pas agressif dans mes paroles mais une once de colère avait pu être perçue. En fait, j'en avais juste marre. Je n'allais pas tarder à abandonner d'ailleurs, sauf qu'avec mon caractère à la con, si j'abandonnais, je ne lui pardonnerais pas. Sauf que j'avais pas envie. Je voulais qu'on se sépare sur un accord qui nous satisferait tous les deux. En revanche, aucun de nous deux ne l'était. « Qu'est ce que tu crois que c'est sensé me faire à moi, ce que tu me dis ? Tu sais que je tiens à toi... beaucoup trop d'ailleurs. Tu sais très bien que tu... ne m'est pas indifférente. Tu dis ensuite avoir envie de moi et puis tu me dis non pour un truc A LA CON, putain. Tout ça parce que quoi ? Parce que j'ai le 'malheur' d'être le pote, oui, je souligne et surligne bien le POTE, d'un mec qui n'est MÊME PAS ton copain. NON je suis désolé mais je ne comprends PAS. Si tu sortais VRAIMENT avec lui, je pourrais comprendre, je m'en voudrais même, énormément, sauf que là, je ressens aucune culpabilité, bien au contraire. » Bon, peut être pas jusqu'à lui annoncer le sourire jusqu'aux lèvres que j'avais eu une nuit de gymnastique avec sa... je sais pas trop comment elle se qualifiait vis à vis de Jesùs, ni même lui annoncer tout court d'ailleurs, mais je ne m'en voulais pas. Il n'y avait aucune raison que je me sente mal, puiqu'apparement, je n'avais rien fait de mal. Certes, j'aurais pu me renseigner davantage avant que ça se produise, j'aurais pu étudier un peu mieux la situation, parce qu'effectivement, j'avais cru qu'ils sortaient ensemble et que ça se faisait pas.
« Ok, Jesùs et moi ne sommes pas un couple officiellement et ça ne pose pas de problèmes de ce côté. Mais je sais pas tu as vu notre comportement, le jugement des autres sur nous ou même la presse… » s'expliqua Cassia. Je croisais les bras en signe de braquement. Non, ça ne me satisfaisait pas du tout là. « Et ? » « Je couche avec qui je veux, quand je veux et Jesùs fait pareil. Mais, je ne m’accroche jamais. Je me fiche des mecs ou des filles qui passent dans mon lit. Ouais, j’en ai rien à foutre d’eux et ils le savent dès le départ. C’est juste une nuit et c’est fini. C’est simple, c’est facile. » Ma bouche s'était ouverte et je refusais de laisser ma première impression prendre le dessus. Je devais interpréter ça COMMENT au juste ? Je cède à mes envies, je cède à la tentation et puis après c’est terminé. Je ne revoie pas ces personnes, je n’en ai même pas l’envie et je ne vais pas me vanter d’avoir couché avec telle ou telle personne. Alors, je choisis des gens qui ne traînent pas dans mon entourage pour que ce soit clair et définitif. Et, bordel, chou, tu es ami avec Jesùs et on risque de se tous ensemble souvent. Trop souvent peut-être. Et, putain, je ne laisserais pas tomber Jesùs. » Je tournai la tête, toujours en colère. Peut être même un peu plus désormais. Je pianotai la table de mes doigts pour faire évacuer ma nervosité, même si elle était loin d'être partie. « C’est lui et moi. C’est moi et lui. Je ne veux pas lui mentir ou lui faire du mal. Je ne veux pas le blesser et c’est sans doute pour cela que ça change tout. Je ne veux pas faire partie de la liste des personnes qui lui ont fait du mal. Jesùs est important pour moi et je veux pas tout gâcher juste à cause de baise ou de désir et cela même si c’est avec quelqu’un d’aussi formidable que toi. » Ma tête se tourna à nouveau vivement vers elle. En fait ce qu'elle me disait me faisait encore plus de mal. C'était bête mais c'était ainsi. Je ferais peut être mieux de la congédier. Si je le faisais, ça risquait de durer très longtemps. Je soupirais. J'en pouvais plus. « T'as raison. C'est Jesùs le plus important. C'est lui et personne d'autre. Je sais même pas pourquoi j'insiste, j'aurais du le comprendre. Attends voir... non, pas forcément non. J'comprend rien en fait, mais bon, tout ce que je peux comprendre quand même, c'est que c'est lui et lui même si vous ne sortez pas ensemble et que vous vous tapez qui vous voulez. Moi... on s'en fiche. Ch'uis quoi après tout ? Un pote de Jesùs... ouais. C'est ça. » C'était dur à avaler, mais bon, ça passera peut être un jour. Après tout, je savais pas... Cassia était amoureuse de lui, c'était ce qui semblait l'être en tout cas. Moi non, et ça faisait toute la différence. J'avais été seulement... une envie, c'était tout. Une envie qu'elle continuait à avoir mais bon, j'étais 'trop' important d'une certaine manière. J'avais énormément de mal à m'y faire, je ne m'y faisais pas mais j'avais plus le choix. Je pouvais pas la forcer non plus, je le voulais pas non plus. Je me demandais pourquoi j'avais perdu mon temps à essayer. J'étais trop têtu et c'était un de mes défauts.
« Si, je comprends bien, tu proposes qu’on se laisse aller à nos envies et qu’on couche ensemble… Mmh et cela autant de fois qu’on le désire, quand on le désire. Mais, une fois devant les autres, une fois dans le groupe, on fasse comme s’il n’y avait rien ? » Fit-elle par la suite. Je repensais à ce que je lui avais dit précédemment. Est ce que ça pourrait me contenter si elle acceptait ? Est ce que ça me consolerait ? Peut être, j'en savais rien. Est ce que ça en valait la peine qu'on en parle ? Parce que si c'était pour me faire ce que ça m'avait fait, c'était bon, j'en avais assez comme ça. Mais elle n'avais pas terminé. Ce serait comme une espèce de relation secrète – basée sur un désir sexuel ? Et, aux yeux de tous, nous ne serions qu’amis… Donc, cela impliquerait des mensonges et cela pourrait faire du mal si tout se découvrait… Et, putain, chou, tous les secrets sont découvert un jour, non ? Nouveau soupir. Je préférais pas répondre, je préférais laisser Cassia réfléchir toute seule. Je n'avais pas envie de m'expliquer, pour que ça dégénère encore une fois. Pour que ça me pince le cœur une nouvelle fois. Soit elle acceptait, soit elle refusait, ça n'était pas plus difficile que ça. « Mais, que se passera t-il réellement quand nous nous retrouverons tous ensemble hein ? Que se passera t-il lorsque tu me verras au bras de bébé ? Collée à lui pendant toutes nos soirées. Que se passera t-il réellement lorsque ses doigts resteront sur ma peau tout le temps alors que tu seras en face obligé de te taire et de ne rien faire ? Que se passera t-il réellement Spencer quand tu verras que, pendant ces soirées, je serais à lui et que tu ne pourras rien y changer ? » - Il se passera que je fermerais ma gueule et que j'assumerais avoir accepté la situation, répondis-je tout simplement. Quand je cherchais quelque chose, j'assumais les conséquences. Je refusais de laisser toute les fautes ou quoi sur les autres. J'étais parfaitement conscient de ce que je faisais, de comment je me comportais, des paroles que j’émettais. Encore fallait il que je le revois, le Jesùs...