"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Je n'ai jamais été loin (w/Cassia) 2979874845 Je n'ai jamais été loin (w/Cassia) 1973890357
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Je n'ai jamais été loin (w/Cassia)

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() message posté Mer 31 Déc 2014 - 13:46 par Invité
Je me promène tranquillement dans la ville de Londres. Je reviens de chez le psy et je n'ai pas envie de rentrer chez moi. Rien est simple en ce moment. J'ai fais croire à mon père que j'allais voyager, retrouver le monde après cinq ans d'enfermement chez mon oncle et un an de remise à niveau. Je l'ai persuadé que ça m'aiderait à avancer. Même si j'ai décidé de mentir à mon père pour ma destination, il n'en était rien sur l'objectif de ma mission. J'allais bien me changer les idées et retrouver ma vie, j'allais retrouver ma soeur. Je savais que s'il le savait, mon père m'en aurait empêché. Lorsque nous étions jeunes, ma soeur et moi étions vraiment très proches. Nous dormions ensemble, douches ensemble, et après nos 6 ans encore. Il ne voyait pas ça d'un très bon oeil et a voulu nous séparé, en vain. Je me suis retourné contre lui tandis que Cassia s'attachait toujours à lui. Quand Cassia est rentré de ses vacances chez notre oncle, j'ai su qu'il s'était passé quelque chose et j'ai voulu en avoir le coeur net. C'est en allant chez mon oncle qu'il m'a enfermé dans la cave pendant ces années. J'ai subis coups, violences, agressions sexuelles. Mais je m'en suis sorti. Et pendant ce temps-là, mon père en a profité pour me faire passer pour mort. Pour tout le monde. Il n'en était rien. Quand je suis revenu à la maison, il n'y avait que papa et il m'a aidé à me sortir des problèmes judiciaires que j'encourais et financiers. Je ne pouvais donc pas vraiment lui en vouloir. Néanmoins, il fallait que je change tout cela. Au moins aux yeux de Cassia. Je la savais complètement malade, en psychiatrie et à cause de ma disparition. Il fallait que je la retrouve, que je la sorte de là. Je suis donc parti pour Londres quand j'ai su que c'était là qu'elle était partie. Et j'ai tenté de la retrouver. Je l'ai cherché partout. Et puis j'ai réfléchi. Comment un frère mort pourrait-il réapparaître comme ça, elle se penserait d'autant plus folle... Je l'observais, pendant une année entière sans savoir comment l'approcher, comment l'aider.

Là, je marchais doucement le long de ce parc crée pour les jeux olympiques. Il y avait beaucoup de mondes. Des sportifs oui, mais aussi des familles profitant d'un soleil hivernal. Comme toujours, je priais pour que jamais ces frères et soeurs ne soient séparés. Puis, je tournais le regard et tombais sur Cassia, assise sur un banc. Je m'arrêtais net de marcher, au bord du chemin. Elle dessinait, comme autrefois. Elle était si jolie, là sous le soleil, sa peau blanche recevait tendrement les rayons tandis que ses yeux étaient baissés sur sa feuille de papier. Je souriais et en même temps, j'avais peur. Il fallait que je m'avance, que je lui dise que je suis là, près d'elle, et que je ne l'ai jamais quitté, jamais abandonné. Va t-elle me croire? Ne va t-elle pas me prendre pour un fantôme? Ne va t-elle pas fuir? Je n'en savais rien. Il fallait que je tente. Une fois pour toute. Allez, vas y Julius. J'avançais, une jambe, deux jambes vers elle. Je décidais de faire comme si je ne la connaissais pas, peut-être me reconnaîtrait-elle, peut-être. Espérons. Car lui dire cash que je suis son frère cru mort, ça le faisait bof finalement. Je réfléchissais à des tas de phrases en avançant. Puis tout près d'elle, je lançais. « Tes dessins sont magnifiques. » en la tutoyant. Idiot. Elle va avoir peur, c'est sûr. D'où tu la tutoies? Bah c'est ma soeur.
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() message posté Jeu 15 Jan 2015 - 23:18 par Invité

Jesùs avait disparu. Non, non. À vrai dire, même cette putain de phrase ne passait pas correctement dans ma tête. Jesùs n’avait pas réellement disparu ou tout du moins pas dans le sens dans lequel la majorité des personnes pouvait l’entendre. Ce n’était pas une réelle disparition avec le besoin de la police ou d’avis de recherche. Ce n’était pas comme l’histoire avec mon jumeau qui avait disparu des années auparavant avant d’être déclaré mort parce qu’il n’y avait pas de traces, pas de signes. Et, peut-être aussi parce que je n’avais pas été là pour pousser les choses plus loin et plus vite. Peut-être était-ce simplement de ma faute et de cette ombre que j’étais à ce moment-là. Quoiqu’il en soit, là, ce n’était pas le même cas du tout. Non. Jesùs m’avait prévenu. Vaguement, rapidement, réellement. Et, j’avais très vite saisis l’ampleur de la situation lorsque mon regard s’était posé sur ces fichus magazines people qui venaient encore une fois foutre ma vie en l’air en un certain sens. Le cauchemar allait-il s’arrêter un jour ? Je n’en savais rien et je n’avais même pas envie de chercher à savoir de peur de découvrir l’horreur qui me collerait sans doute à la peau pendant trop longtemps. Toute ma foutue vie peut-être.

Alors, Jesùs s’était barré de Londres à cause des magazines qui s’étaient mêlés au passé de bébé d’un peu trop près et qui n’avaient pas hésité une seconde pour livrer l’histoire complète et détaillée. Et, bordel, je le comprenais parfaitement. Après tout, si ma propre histoire se retrouvait un jour étalée aussi publiquement, nuls doutes que je déguerpirais au plus vite. Mais, mon géniteur veillait à tout ça… Enfin, c’était ce que je pensais. Je pensais qu’il gardait toujours un œil et toujours des contacts afin de demeurer certain que rien ne vienne entacher son image, et surtout pas l’existence d’une fille dingue quelque part à Londres qui bossait comme barmaid. Je faisais attention de mon côté également, veillant à ne rien révéler de ma vie, de mon passé ou de mon identité. J’évitais toujours ces questions dérangeantes, ces recherches profondes que les autres voulaient faire pour me connaître. Et, putain, je savais que bébé faisait pareil. Je savais qu’il faisait d’autant plus attention que moi parce que sa célébrité lui collait toujours à la peau. Chaque jour. Pourtant, le monde impitoyable avait foutu la vie de Jesùs en l’air et je craignais que la mienne vole en éclat.

Mes pensées tournoyaient. Incessantes. Terrifiantes. Angoissantes. Jesùs s’était barrée et je me sentais délaissée. Abandonnée. C’était comme si je revenais des années en arrière, comme si j’étais à nouveau cette petite nouvelle qui ne connaissait pas beaucoup de monde. Alors, je ne savais plus réellement quoi faire. Je ne savais plus réellement comment agir. Devais-je le suivre ? Devais-je poursuivre cette route du bonheur telle que me l’offrait bébé ? Après tout, j’avais toujours fini par imaginer ma vie avec Jesùs… En couple avec lui. J’avais toujours imaginé des gamins lui ressemblants. Stupides rêveries. Idioties de gamine démunie. Devais-je détruire l’ilot que je m’étais construit à Londres pour le rejoindre alors qu’il ne me l’avait guère proposé ? Sans doute pas. Je pensais que je me sentirais toujours de trop. Toujours comme cette mauvaise piqure de rappel d’un passé qu’il voulait sans doute oublier et enfouir au fond de sa mémoire. Alors, ouais, je n’osais pas ouvrir ma valise pour y balancer mes affaires et m’enfuir à toutes jambes pour retrouver mon Jesùs. J’avais ma vie à Londres. Posée. Presque normale. Fichue vie.

Mes pensées tournoyaient. Immortelles. Affolantes. Dévorantes. Il était tard ou tôt, question de point de vue si nous nous basons plus sur la journée d’hier ou celle d’aujourd’hui. J’avais fais la fermeture au bar parce que travailler me changer les idées bien mieux que tout le reste. Travailler me permettait de me sentir à ma place et d’avoir l’impression de réellement exister, d’avoir réellement un endroit où être dans la société. Foutues conneries. Après la fermeture, j’avais été incapable de rentrer purement et simplement à l’appartement. Il serait bien trop vide, bien trop sombre. Alors, j’avais sombré dans les délices de la nuit infinie et j’étais rentrée avec quelqu’un. Non, mieux encore, j’étais rentrée chez quelqu’un d’autre. D’ailleurs, cette personne (oui, je vous l’avoue, j’avais encore du mal à me souvenir s’il s’agissait d’un homme ou d’une femme) ronflait bien trop fort à mes côtés et je ne parvenais pas à plonger dans le sommeil. Pas avec ce bruit réel et ces pensées profondes dans ma tête. Je tournais mon regard vers le réveil trônant dans la pièce : cinq heures et demie. Le soleil allait se lever dans quelques heures et je n’avais toujours pas fermé les yeux. Je ne fermerais pas les yeux. Pas ici. Pas maintenant avec toutes ces pensées qui fourmillaient trop dans ma tête.

Alors, je m’étais levée en silence. C’était si simple pour moi de ne plus faire de bruit. Si simple de devenir invisible aux yeux d’autrui, j’avais tellement appris à le faire dans le passé. Là-bas, enfermée entre quatre murs. Ramassant mes vêtements traînant dans la chambre, je jetais un bref regard à la personne dans le lit. Un homme et heureusement pour moi je ne pensais pas le connaître. Enfin, mon esprit engourdi et le noir pouvaient toujours me jouer des tours et j’espérais ne pas avoir de mauvaises surprises plus tard. Croisant les doigts, je décidais enfin à me bouger au lieu de rester planter là. Je m’habillais à la va-vite avant de griffonner un mot. Une connerie que tout le monde disait sans doute après un coup d’un soir, un petit merci pour cette soirée. Stupides emmerdes. Après tout, la plupart du temps, ces soirées finissaient par être oubliées quand elles n’étaient pas déjà effacées. Je traversais l’appartement à pas de loup, récupérais ma veste et mon sac dans l’entrée avant de me faufiler à l’extérieur. Je ne me sentais même pas coupable de faire ça. C’était devenue une telle habitude que cela me semblait la chose la plus normale au monde. Etrangement, je me sentais beaucoup plus coupable lorsque je restais jusqu’au réveil de mon ou ma partenaire. J’étais peut-être toujours trop étrange en vérité. Le trajet dans le taxi se perdit dans ma tête. Ou peut-être était-ce simplement moi qui me perdais trop dans mes pensées au point de ne même pas faire attention à la route alors que le soleil se levait sur Londres et sous mes yeux. J’avais payé le taxi machinalement, j’étais montée chez moi tout aussi machinalement. J’avais retiré mes vêtements, balancé mes affaires et enfilé un vieux tee-shirt de Jesùs. Puis, je m’étais allongée dans mon lit et je m’étais laissée glisser dans le sommeil.

Lorsque mes yeux s’ouvrirent, l’après-midi était déjà bien entamée et je me sentais reposée quoique pas très bien. Sans doute était-ce les effets secondaires de ce que j’avais ingurgité comme alcool et comme pilules miracles hier soir. C’était aussi devenu une habitude. À un tel point que je ne prêtais même plus attention à tout ça. Cela semblait presque trop normal. Trop usuel. Me redressant, je consultais rapidement mon téléphone posé sur la table de nuit. Pas un seul message ni même un appel de Jesùs et je ne savais même pas pourquoi j’en attendais réellement alors que je m’étais fait à l’idée qu’il ne voulait plus de moi dans sa vie à partir du moment où il ne m’avait pas proposé de partir avec lui. Balançant mon téléphone au loin, je me levais et retirais le tee-shirt que je portais tout en me dirigeant vers la salle de bain. C’était le milieu d’après-midi et j’étais libre comme l’air. Je ne bossais que tard et je n’avais rien à faire. Aujourd’hui était un bon jour pour m’isoler dans un parc afin d’aller dessiner. Aujourd’hui était un jour où je devais me plonger dans autre chose que mes pensées destructrices. La douche me fit un bien fou. Manger me fit me sentir mieux. Et l’idée d’aller plonger dans le dessin m’aidait encore plus. J’enfilais une paire de collant, un short en jean, un tee-shirt d’un groupe de rock, la veste en cuir de Jesùs et mes bottines. Puis, je glissais mon sac de dessin sur mes épaules alors qu’une cigarette trouvait naturellement le chemin de mes lèvres et je quittais l’immeuble.

J’avais finalement échoué dans ce parc créé pour les jeux olympiques. Ce parc où je finissais souvent par m’échouer lorsque je voulais dessiner autre chose que les mornes et sombres images qui tournaient dans ma tête. Après tout, entre mes cauchemars et l’horreur de la réalité, j’aurais parfaitement pu rester à l’appartement pour dessiner. J’aurais pu passer des heures sur cela. Dessiner l’hôpital psychiatrique, dessiner Julius, dessiner le départ de Jesùs… Mais, putain, je ne voulais pas sombrer dans une phase de dépression. Je ne désirais pas me retrouver au fond du gouffre aujourd’hui. Alors, j’avais pris la fuite et j’étais venue ici. Pour oublier, pour me concentrer sur autrui. Le soleil me réchauffait et je me sentais bien. Assise sur ses bancs, mes genoux repliés à moitié contre ma poitrine, mon carnet à dessin posé dessus, mes yeux rivés sur cette famille. Le bonheur d’autrui semblait me dessécher et pourtant c’était bien cette famille que je dessinais. Dans les moindres détails, avec la moindre émotion positive que je retirais de ces traits.

Et, soudainement, quelqu’un me tirait de ma bulle. Soudainement, on m’obligeait à abandonner ma cible pour replonger dans le tourbillon des enfers. Violemment, on m’arrachait à mon monde illusoire pour me rappeler que la réalité était tout autre et qu’elle était à chier. Enfin, en tout cas, c’était le cas de ma réalité. Personne n’avait encore parlé, mais ma vigilance constante s’était mise en alerte. Des pas s’étaient rapprochés de moi. Une respiration avait pénétré ma bulle. Foutus réflexes. Je me rendais compte qu’encore aujourd’hui le passé avait un impact sur moi. Aujourd’hui encore, une alerte se déclenchait en moi quand quelqu’un approchait. Et, mes réflexes passés m’obligèrent à ne pas lever les yeux. Je demeurais vigilante, mais certainement pas imprudente sur l’instant. Alors, lorsqu’il y eut soudainement une voix. Lorsque quelqu’un parla enfin pour balancer que mes dessins étaient magnifiques, j’eus à nouveau ces réflexes idiots. Ce réflexe idiot de fermer mon carnet et de poser mon regard sur la personne qui me parlait. J’hésitais un instant quant au comportement à adopter. J’hésitais un moment quant à réellement quoi dire. Et, finalement, ma langue se délia toute seule sans me laisser le choix à la réflexion.

Mmh… Je… Mmh… Merci…

Bafouillage. Connerie. Horreur. J’étais trop stupide. Putain de merde. Ce n’était pas comme ça que je devais agir. Ce n’était pas comme ça que j’agissais habituellement. Cependant, aujourd’hui était différent. Jesùs n’était plus là et je n’étais pas réellement en état pour agir comme j’aurais pu le faire une ou deux semaines auparavant. Je n’aurais pas du tout réagit comme ça. Bien au contraire ouais. Vu l’interpellation à laquelle j’avais eu le droit, je me serais indignée peut-être ou j’aurais tout simplement déjà commencé mon enquête. Cette personne me tutoyait. Cette personne complimentait mes dessins au pluriel alors que je ne travaillais que sur un seul et même dessin depuis mon arrivée. Et, de toute façon, j’étais bien trop discrète, bien trop renfermée pour exposer mes dessins aux yeux de tous les inconnus dans ce parc. Alors, merde, cette personne qui me parlait devait me connaître. Mes yeux se posaient enfin sur le visage en face de moi et je passais quelques secondes à le détailler. Les traits me semblaient familiers sans réellement l’être. Le visage me semblait connu sans pour autant me laisser mettre un nom dessus. Bordel, qui était cet homme ? D’où est-ce que je le connaissais ? Ma mémoire ne semblait pas vouloir m’aider sur le coup.

Désolée… C’était la première chose que je trouvais à dire pour éviter de faire fuir ma future victime de toutes les questions qui me démangeaient déjà. Je désignais d’un geste de la main mon carnet soudainement refermé et bien clôt ainsi que moi-même. Je m’excusais d’une réaction si excessive et peut-être aussi du futur comportement que j’allais adopter. Mmh… Est-ce que… On se connaît ? La question avait glissé entre mes lèvres bien plus vite et plus sèchement que je ne le pensais. Je pensais attaquer les choses différemment pour trouver mes réponses sans attaquer. Pourtant, à peine la première attaque eut-elle franchis mes lèvres, je me décidais qu’il s’agissait là de la meilleure façon de faire et je n’hésitais pas à en rajouter une couche. On a déjà couché ensemble ?

Je penchais la tête sur le côté comme pour tenter de percer ma propre mémoire. Ma tête se faisait la malle alors je tentais le tout pour le tout. J’utilisais ma seule arme et bordel les mots sont sans doute la meilleure arme que l’on peut utiliser. L’arme qui demeure toujours la seule à pouvoir réellement blesser. Après tout, si cet homme me tutoyait et connaissait mes dessins, il n’y avait que deux choix possibles : soit c’était un ami proche (et croyez-moi-même dans un état pré-déprime, je n’étais pas prête de l’oublier), soit il s’agissait d’une personne avec qui j’avais passé une soirée et sans doute une nuit  (et là il y en avait trop pour que ma mémoire demeure infaillible). Je me sentais anxieuse. Stressée. Comme si la personne en face de moi en savait beaucoup plus. Comme si la personne en face de moi détenait la clé de tous les secrets et que j’étais là à subir. Je n’aimais pas ça. Alors, je glissais rapidement une cigarette entre mes lèvres. Et, sans quitter ma victime des yeux, j’attendais. J’attendais des réponses. J’attendais une délivrance. J’attendais un miracle. Stupide petite gamine.
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() message posté Lun 19 Jan 2015 - 11:18 par Invité
Je pense que j'avais tout imaginé aujourd'hui, sauf ce qu'elle m'avait répondu. J'étais désarçonné, je ne savais pas quoi lui dire. Elle semblait perdue, dans la vie comme dans ses propres pensées.

Quand j'approchais pour lui dire qu'elle dessinait bien, elle cacha son ébauche. C'était compréhensible, qui étais-je pour arriver et lui dire comme ça qu'ils étaient beaux. Elle dessinait depuis que nous étions tout petit et j'adorais depuis toujours ses dessins, je les admirais depuis plus longtemps que n'importe qui et ça me faisait chaud au coeur de la voir dessiner encore aujourd'hui. Je ne voulais pas qu'elle arrête de faire ce qu'elle aimait faire. Elle me dévisagea, longtemps. J'espérais un moment qu'elle me reconnaisse, je ne vais pas le cacher. J'espérais qu'en me regardant ainsi, elle verrait mes traits pré-adolescent et qu'elle prononcerais mon nom, même si c'était impossible, qu'elle y croit. Cela m'aurait rendu sans doute la tâche bien plus simple. Non, c'était trop facile en effet. Elle n'allait pas le faire. Du coup, ce long moment de décryptage ne me gênait pas, même si elle s'excusait. Qu'elle le fasse montrait qu'elle ne m'avait pas reconnu. Idiot. Je suis un peu trop rêveur. Mais enfin, ça aurait évité sans doute un tas de soucis. Et puis, ça aurait aussi éviter cette phrase qui me choquait alors. Elle insista en demandant si on se connaissait. Bien entendu, on se connaissait, et je me remis à espérer qu'elle me reconnaisse. Elle avait bien saisi que mon visage lui disait quelque chose mais sans savoir quoi. J'étais sur la bonne voie. Enfin jusqu'à ce qu'elle me demande si... nous avions coucher ensemble. Je ne pu me retenir une petite grimace. Même si papa pensait sûrement que ça finirait en inceste notre histoire, jamais je ne coucherais avec ma soeur. Puis ensuite, je réfléchissais sur la question. Où en était-elle pour tout de suite, à la vue d'un homme connu, se demander si on avait couché ensemble et surtout, si je disais oui, qu'elle ne s'en rappelle même pas. Je sonnais la tirette d'alarme. Je ne pouvais pas supporter cette idée. Je m'asseyais près d'elle, sans trop l'approcher non plus pour ne pas l'effrayer. J'avais un air désolé. Pourquoi avais-je été si longtemps loin d'elle? Avec moi, jamais elle n'aurait fini ainsi.

« Bien sûr que non nous n'avons pas couché ensemble. Tu ne te rappelles même plus de tes aventures? Excuse-moi.. Tu ne me reconnais pas et je te parle comme ça... Je ne devrais pas. » Elle allait être encore plus confuse de ce que je lui racontais là. Je reprenais mon courage à deux mains. « En réalité, je suis quelqu'un que tu n'as pas vu depuis cinq ans. J'ai mis beaucoup de temps à te retrouver... On m'a caché ta localisation, comme à toi on t'a caché mon existence... J'ai tenté de te venger de celui qui t'a souillé sauf que j'ai été pris au piège et qu'au lieu de garder espoir on m'a fait passer pour... disparu auprès de toi... » Je n'arrivais pas à être clair avec elle, parce que moi-même je n'arrivais pas à assimiler qu'elle me croit mort alors que j'étais là, près d'elle. « Personne ne sait que j'ai tenté de revenir vers toi après être revenu. Il n'y avait que papa et il m'a dit ce qu'il t'avait dit... Il ne voulait pas que tu aies un choc mais.. je ne peux pas te laisser comme ça, moi. » lui dis-je alors ne la regardant dans les yeux, dans l'espoir que là, elle comprenne qui j'étais.
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() message posté Ven 23 Jan 2015 - 23:41 par Invité
Avez-vois déjà eu l’impression de vous retrouver face à quelqu’un que vous connaissez sans être en mesure de vous souvenir de l’identité de cette personne ou même de la façon dont vous la connaissez ? Même si vous me répondez non, je suis prête à parier que la réponse à cette question sera positive un jour ou l’autre. Il ne peut pas en être autrement de toute façon. Il y a toujours des visages et des détails qui nous échappent. C’est impossible autrement. Même la personne la plus infaillible qui soit finirait toujours par se perdre ou par avoir un trou de mémoire un jour ou l’autre, sur une personne ou sur une autre. À moins, bien sûr, que vous soyez un super-héros à la Jason Bourne ou que vous utilisiez votre cerveau de façon surhumaine comme Lucy. Ouais, ce n’était que des cas fictifs. Alors, il y aura forcément un jour où vous vous retrouverez face à une personne. Une personne qui vous dira quelque chose. Une personne aux traits familiers. Mais, surtout, quelqu’un qui n’aura pas de fiche d’identité à vos yeux. Vous oublierez son prénom ou simplement même que vous la connaissez. Vous oublierez des petits détails que l’on peut toujours retrouver ou tout simplement le visage dans sa totalité. Et, vous serez pris au piège de l’humanité et de ses limites. Au piège de notre cerveau qui peut nous jouer des tours pas forcément bien amusant pour nous.

C’était ce qui m’arrivait. Là, maintenant. Après le départ de Jesùs, j’avais voulu oublier encore et toujours alors j’avais sombré dans la débauche qui était devenue une grande partie de ma vie. Une nuit mouvementée, un sommeil lointain, une journée entamée et je m’étais finalement isolée dans ce parc. Cet endroit si paisible qui me permettait de fuir les cauchemars et l’horreur de la réalité. Ici, il n’y avait rien de négatif. Il n’y avait pas de démons… Ou, en tout cas, pas en apparence. Rien ne me sautait au visage. Rien ne venait m’agresser pour me traîner dans les méandres de l’enfer. Rien ne venait me chercher pour me tirer vers le fond du puit de l’horreur. Ici, les sportifs se  sentaient revivre dans leur univers. Les familles riaient aux éclats. Tout semblait proche d’un paradis. Il n’aurait manqué qu’une petite lumière spéciale pour nous faire croire à un monde parallèle. Un monde qui semblait se dérouler sans moi. J’étais assise sur ce banc, mes genoux repliés contre ma poitrine. J’étais l’ombre au tableau. J’étais la tâche noire sur toute cette luminosité, sur tout ce bonheur. Et je demeurais spectatrice de la vie d’autrui. Une spectatrice pas très honnête parce que je volais ces moments aux autres. Je m’amusais à les retranscrire dans mes dessins. C’était parfait pour tout oublier. C’était parfait pour m’éloigner de l’horreur qui collait à mon être. Pourtant, la vie venait encore se foutre de moi. Elle m’envoyait quelqu’un dans les pattes. Quelqu’un qui complimentait mes dessins et face à qui je restais distante, vigilante. Quelqu’un face à qui je bafouillais des remerciements incertains. Et, je détaillais cet homme qui me tutoyais et qui connaissait mes œuvres.

Mon cerveau fonctionnait à mille à l’heure. Ce visage ne m’était pas inconnu. Ces  traits m’étaient beaucoup trop familiers comme si j’avais pu les fréquenter trop souvent, trop régulièrement. Putain, merde, même pendant une pré-dépression, j’étais parfaitement capable de reconnaître n’importe quelle personne qui comptait pour moi à Londres. Bordel, pourquoi mon cerveau ne voulait pas fonctionner correctement aujourd’hui ? Pourquoi n’étais-je pas en mesure de mettre une identité sur cette personne face à moi ? Ce n’était pas une de mes connaissances de Londres, j’en étais certaine. En tout cas, ce n’était pas quelqu’un que je fréquentais régulièrement ici. Me rendre compte de cela me permettait au moins d’être certaine que je ne virais pas folle dingue ou amnésique. Bien, pas un ami proche. Je n’osais me tourner vers les questions du passé, je n’osais fouiller cette part sombre de mon esprit. Pas ici, pas maintenant. Après tout, cet homme pouvait être quelqu’un du passé… C’était probable et c’était ce que j’aurais pu lui demander. Mais, non, l’interrogation qui glissa entre mes lèvres fut de lui demander si nous avions couché ensemble. C’était sans doute plus probable ou plus acceptable pour mon esprit en tout cas. C’était simplement mieux d’envisager les choses de cette façon là plutôt que de se dire que les sombres secrets faisaient à nouveau surface. Je glissais une cigarette entre mes lèvres et j’attendais le verdict. L’homme grimaça et je gémissais intérieurement, silencieusement. J’étais foutue.

Il s’asseyait à mes côtés et, même s’il y avait une distance raisonnable, je me décalais de quelques centimètres comme pour mettre encore plus de distances entre nous. Et, j’attendais. Silencieuse. Immobile. Bien trop raide, bien trop mécanique. La cigarette glissait entre mes lèvres mécaniquement et l’homme prenait la parole. Bien sûr que non, nous n’avions pas couché ensemble. Merde, c’était la merde. Si cette option était écartée alors cet homme pouvait venir du passé. Cet homme qui continuait et me faisait la morale avançant que je ne me rappelais même plus de mes aventures. Je n’aimais pas la façon dont il me parlait. Je n’aimais pas la façon dont il me reprochait ces trucs. Cette façon qu’il avait de me tutoyer aussi. Alors, inconsciemment, j’enfonçais mes ongles dans ma jambe. Il s’excusait, me plaçait en faute pour ne pas le reconnaître puis il se plaçait en faute pour me parler comme cela. J’étais simplement trop confuse. Trop perdue. Je ne savais plus comment le comprendre. Je ne savais plus comment agir. Bordel, j’aurais dû gueuler. J’aurais dû lui dire de se mêler de sa vie et non de la mienne. Lui crier au visage de ne pas me tutoyer parce que putain je ne le connaissais ni d’Eve, ni d’Adam. J’aurais aimé lui dire que je me souvenais de mes aventures et cela même si c’était un mensonge. Bon, il était vrai que la plupart du temps je m’en souvenais. Mais, parfois, lors de quelques soirées, ce n’était pas le cas. Puis, avec toutes les personnes qui étaient passées dans mon lit, il pouvait parfaitement m’arriver de mélanger des visages et d’en oublier d’autres. Ouais… Non… En fait, c’était beaucoup mieux que je me taise. Beaucoup mieux que je ne réplique pas et que j’attende.

Attendre une révélation. Attendre la vérité. C’était pour cela que je me laissais attaquer sans même répliquer. Je n’aurais pas agis comme ça dans une autre situation, à un autre moment. Je n’aurais pas laissé autant de pouvoir à autrui. C’était juste là. Simplement maintenant. Et c’était uniquement dans cette situation trop particulière. Cette situation où l’homme à mes côtés demeurait un inconnu au pouvoir trop grand. Un inconnu que je ne quittais pas des yeux pour ne rien rater. D’ailleurs, il continuait bien vite balançant son histoire, sa vérité. Je ne l’avais pas vu depuis cinq ans. Il avait mis du temps à me retrouver. On lui avait caché ma localisation et on m’avait caché son existence. Il avait tenté de me venger de celui qui m’avait souillé sauf qu’il avait été pris au piège et, au lieu de garder espoir, on l’avait fait passer pour disparu auprès de moi. Okay. Stop, stop, stop. Maintenant. Les mots se rejouaient dans ma tête. Encore une fois. Encore et encore. Cinq ans… Existence cachée… Vengeance… Souillée… Piège… Disparu. Okay, cela ne pouvait pas être un total hasard si ? Le puzzle se faisait dans ma tête. Trop vite. Trop réel. Et, je crois que j’étais en train de crever lentement sur place.

Et putain, il ne se taisait pas. Personne ne savait qu’il avait tenté de revenir vers moi après être revenu. Il n’y avait que papa qui lui avait dit qu’il ne voulait pas que j’ai un choc mais il ne pouvait pas me laisser comme ça. Oh putain… Oh bordel de merde. La cigarette glissa d’entre mes lèvres atterrissant sur ma jambe. La brûlure ne me parut que comme un picotement et je chassais rapidement ma clope l’écrasant au sol sans réellement m’en soucier. Mon cœur semblait s’être arrêté de battre. Ma tête était elle aussi en arrêt. Et, putain, j’avais l’impression que l’air n’entrait même plus dans mes poumons. Est-ce que c’était ça mourir ? Parce que j’en avais bien l’impression. C’était quoi toute cette histoire ? Ce n’était pas possible. Si ? Je n’en savais rien. Putain, je ne voulais rien savoir. Cependant, au vu des mots prononcés et puis de ce papa lâché, je ne pouvais pas me tromper. J’aurais tant aimé avoir une marge d’erreur possible mais cela semblait impossible. Je n’avais qu’un père. Je n’avais qu’un frère. Un jumeau… Mort normalement. Était-ce une énième hallucination de mon esprit ? Cela me semblait le plus probable. Après tout, il m’arrivait souvent d’halluciner Julius, mais il ressemblait encore et toujours à une image hypothétique et pas à une image si réelle. Lentement, je portais mes mains sur mes oreilles pour effacer tout bruit extérieur. Je fermais les yeux et je secouais la tête de droite à gauche. Frénétiquement alors que je marmonnais.

Non… Non… Non…

C’était les seuls mots qui glissaient entre mes lèvres. C’était les seuls mots sur lesquels je désirais me concentrer. C’était la seule réalité à laquelle je désirais me raccrocher. Julius était mort. M-O-R-T. Ok, nous n’avions pas retrouvé de corps, mais cela ne voulait rien dire. Ok, mon bourreau n’avait pas été chez lui quand j’avais voulu me venger et j’avais appris qu’il était mort, mais cela ne voulait rien dire non plus. C’était juste la vie et la réalité. Julius n’existait plus que dans ma tête et dans les hallucinations qui m’envahissaient trop souvent. Alors, ouais, c’était mille fois plus probable pour moi d’avoir une hallucination de lui maintenant que de l’avoir réellement en face de moi. Puis, merde, ce n’était pas possible. Mon géniteur m’aurait prévenu tout de même non ? Avec les contrôles réguliers qu’il me faisait passer, il voyait bien que j’avais remonté la pente et cela même si c’était à ma façon et que ça ne lui plaisait pas. J’allais mieux et il m’aurait confié ce lourd secret. Non ? Oh putain, je n’en savais rien. J’ouvrais soudainement mes yeux et il était encore là. Cet homme. Cet inconnu. Julius ? Je le dévisageais un instant et je détournais trop vite mon regard. Je regardais mes mains tremblantes alors que j’osais prendre la parole.

Ok… Mmh… Je… C’vraiment pas drôle du tout comme blague… Je… Merde, putain…

Mon cerveau fonctionnait à mille à l’heure. Je cherchais une issue. Je cherchais une explication. Quelque chose de raisonnable et de correct. Mes hallucinations disparaissaient facilement, surtout quand j’étais à l’extérieur. Là, l’homme était encore là. Bien réel. Trop réel. J’entendais sa respiration. Je sentais sa présence. Ce n’était donc pas un délire de mon esprit. Alors, merde, de quoi s’agissait-il ? Les yeux rivés sur mes mains, je tentais de reprendre le contrôle. Cet étranger savait des choses, trop de choses sur le passé. Cet inconnu connaissait des détails auxquels il n’aurait normalement pas pu avoir accès. Était-il possible que j’ai parlé un soir ? Était-il possible que je n’ai pas été assez prudente et que la presse voulait s’emparer de ma vie presque parfaite pour en faire à nouveau de la bouillie et me faire plonger dans le passé à nouveau ? Était-il possible que certaines personnes ait fouillé et cherchaient maintenant à découvrir la vérité en engageant un étranger pour me faire parler ? Putain, je n’en savais rien. Mais, même cette histoire de presse ou de personne voulant tout savoir me paraissait beaucoup plus probable que le fait que mon jumeau puisse être en vie. Je soufflais lentement. Je comptais dans ma tête, reprenant une respiration paisible. Et, alors, je tournais mon regard vers cet homme. Et, soudainement, je balançais quelques mots qui contrastaient avec tout le reste.

Je ne sais pas de quoi vous parlez. Vous devez clairement vous tromper de personne. J’apprécierais donc grandement que vous cessiez de m’importuner.

Tout en moi criait bourgeoise à l’instant. Tout en moi rappelait la Cassia du passé. La gamine un peu trop froide et inaccessible aux autres. La gamine beaucoup trop polie. Je m’efforçais de l’être. Et, je savais que je commettais peut-être une erreur. Après tout, ma réaction première aurait dû être celle-là et non pas la vague de panique qui m’avait submergé. Parce que, putain, cette vague en disait trop sur la réalité, sur la vérité. Et, ça n’aurait pas dû. Je n’aurais pas dû. J’aurais simplement dû balancer cette phrase et ignorer l’homme à mes côtés comme pour lui prouver qu’il avait tort, mais surtout qu’il n’obtiendrait rien. Et, je le faisais maintenant. En retard. Stupide gamine que j’étais. Détournant mon regard de l’étranger, j’ouvrais à nouveau mon carnet à dessin. Le meilleur moyen de faire fuir une personne était de l’ignorer. Alors, je tentais de replonger dans ma bulle. Je reprenais mon crayon et je reprenais mes traits. Mes doigts tremblaient encore, les traits n’étaient plus droits, plus parfaits. Je n’étais guère concentrée totalement. J’étais simplement morte de trouille. J’étais trop curieuse. Ma tête demeurait pleine de questions. Et, ce fut sans doute ma curiosité malsaine et mon amour pour le danger qui me poussa à agir stupidement. Agir comme je n’aurais pas dû. Je ne savais pas tenir ma langue et la question glissa entre mes lèvres.

Qui vous a engagé ? Un magasine ? Un dealer ? Quelqu’un du bar ? J’aimerais bien avoir un nom.

C’était de but en blanc. Clair et précis. Direct et trop froid. C’était simplement moi. Je voulais avoir cette identité. Je voulais savoir qui cherchait à fouiller ma vie. Je voulais pouvoir mettre fin à cela avant que ma vie ne se retrouve étalée dans les journaux et que je sois obligée de fuir comme l’avait fait Jesùs. Alors, cet étranger devait me donner cette réponse. Plantant mon regard dans le sien, j’attendais une réponse. Je désirais une réponse. Je ne voulais plus entendre ce qu’il avait à dire si cela ne me permettait pas d’accéder à une vérité sur cette dernière question. Je ne voulais plus du passé. Je ne voulais plus d’espoir. Julius était mort. Ce ne pouvait pas être lui fasse à moi aujourd’hui.
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