(✰) message posté Jeu 23 Oct 2014 - 21:31 par Invité
"I’ve never been jealous before I met you, it burns, luv. Like silver through my veins. Some nights, watching you with other, I think it will drive me mad."
La journée allait être longue, il n'était que sept heure du matin sur l'horloge de sa chambre. Encore embrumée par le sommeil, elle était prête à se rendormir, enroulée dans ses draps blancs mais une deuxième vibration de la part de son portable attisa sa curiosité. Qu'est-ce qu'on lui voulait ? Et qui ? Poussant un soupir, elle attrapa l'appareil. Une petite lueur alluma son regard. Un ami lui proposait de sortir, il avait fait nuit blanche avec ses copains. Elle se souvenait d'eux, une bande de potes assez déconneurs et plutôt mignons, ils formaient un bon groupe. Sans attendre, elle lui répondit "Compte sur moi." et se leva, direction salle de bain.
Pendant sa douche, elle repensa à la fois où elle les avait croisé, dans un parc, allongés dans l'herbe de manière si décontracté qu'ils en étaient devenus sexy. Son ami lui avait proposé de rester mais elle avait du refuser à son grand désarroi, un cocktail de charité l'attendait. Ce genre d'événement ne l'avait jamais dérangée, c'était son monde mais cette fois-ci, pendant qu'elle sirotait du champagne, elle ne pouvait s'empêcher de maudire les gens autour d'elle. Depuis, elle avait attendu qu'une nouvelle occasion se représente. Et la voilà. A vrai dire, la jeune femme ne trouvait sa place qu'auprès de la gente masculine. Elle avait peu d'amie, elle considérait ses semblables carrément chiantes et peu fiables, toujours prête à vous planter un coup de couteau dans le dos. Alors que les mecs, c'était tout le contraire, ils étaient tellement entiers, naturels et... cons qu'elle s'entourait essentiellement d'eux. D'un côté, elle devait l'avouer, peu d'entre eux se rangeait dans la catégorie "amis", il semblait qu'elle était incapable d'entretenir ce genre de relation avec un homme. De l'autre, elle était du genre à vouloir toujours rigoler et ne pas tenir en place, ces garçons lui correspondaient à merveille ! Bon inutile de se casser la tête, elle verrait bien.
Après s'être préparée, elle sortit de son hôtel privatif et laissa échapper un rire. Ils étaient là, et l'attendaient. Pas mal. Ils avaient beau avoir fait nuit blanche, ils restaient canons. Elle les salua tour à tour et c'était parti. Ils marchaient sans but précis, déconnant sur tout et rien. C'était sûrement l'une des fois où elle avait le plus marché sans ressentir aucune douleur aux pieds. Elle n'avait même pas remarqué qu'il était onze passé. Finalement, ils eurent l'idée d'aller se poser dans un bar, un endroit où ils avaient l'habitude de squatter à longueur de journée entre eux. Son ami se détacha du groupe en enroulant un de ses bras autour de ses épaules, ça ne la dérangeait pas, qu'on le prenne pour son copain ou non, elle s'en foutait, elle était à l'aise et n'avait aucun problème avec le côté tactile.
Ils marchèrent ainsi jusqu'à la bonne rue, la porte d'un bâtiment s'ouvrit soudain laissant apparaitre une silhouette familière. Il l'avait reconnue aussi. A ce moment-là, elle ne su plus comment réagir, l'expression de son visage ne laissait rien présager de bon. Après quelques secondes, elle s'avança vers lui, en affichant un sourire.
"Neven ! Qu'est-ce que tu fais ici ?"
Elle ne s'attendait pas à voir dans ce coin-là, en fait, elle ne s'attendait pas à le voir tout court même si elle savait qu'il était de retour sur Londres. En fait, depuis qu'il était revenu, ils ne s'étaient revus que quelques fois et assez furtivement. Elle était tout le temps occupée.
Voyant qu'il dévisageait son ami, elle s'aperçue qu'il avait toujours son bras autour de ses épaules. Elle lui souffla :
"Allez-y, je vous rejoins après."
Il hocha de la tête et s'engouffra avec les autres dans le bar. Ils se retrouvaient seuls mais pourtant, l'ambiance semblait glacée. Cette atmosphère la rendait mal à l'aise, ce n'était pas à quoi elle était habituée lorsqu'elle était avec lui.
"Alors, qu'est-ce que tu deviens ?" finit-elle par demander.
En réalité, cette question n'aurait pas été posée si elle lui avait consacrée plus de temps.
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(✰) message posté Dim 26 Oct 2014 - 2:12 par Invité
Are you really my friend ? Athé & Neven
J’avais passé une nuit de merde, mon hôtel me saoulait et je voulais juste me tirer, trouver un appart et essayer de recommencer une vie londonienne mais à croire que tout était contre moi. Londres me manquait comme je la détestais, cette ville me rappelait trop de mauvaises choses et j’étais tellement loin de mon petit paradis australien, tous mes rêves étaient là-bas et non à Londres cette putain de ville pluvieuse, c’est clair que c’était loin d’être comme Perth.
J’étais tellement énervé, qu’il fallait que j’aille prendre l’air sinon j’allais frapper contre mes murs et merci, j’avais pas envie d’avoir le patron de l’hôtel à mes trousses, c’était déjà tendu niveau fric, ouais Londres c’est cher, Perth c’était plus abordable, heureusement que j’avais du fric de côté et que j’avais des relations dans quelques agences de mode et que j’bossais un peu comme photographe mais il allait encore falloir attendre quelques semaines voire mois pour que ma réputation dans le milieu devienne plus… Importante on va dire.
J’étais habillé tout en noir, j’avais ma veste American Apparel noire, par-dessus ma veste en cuir que j’avais payé une somme astronomique, mon jeans noir troué au niveau des genoux et mes bonnes converses noires à moitié défoncées à force de les user. J’avais mis ma capuche, les mains dans les poches, les yeux rivés sur le sol et je marchais rapidement. Comme ça, à vue d’œil on aurait cru que je cachais un truc, mais non, j’voulais juste pas qu’on me parle et prendre l’air, sauf que ça allait pas se dérouler comme prévu.
J’étais dans mon monde, j’ignorais tout le monde quitte à bousculer des gens car je me refusais de bouger pour leur gueule mais je sentis un regard sur moi plus que lourd et… perturbant. Ce qui me fit lever les yeux l’espace de deux malheureuses secondes et là mon cœur manqua un battement. C’était Athé. Putain. Qu’est-ce qu’elle foutait là elle ? Depuis que j’étais revenu ici on a dû se croiser 3 fois à tout casser et à chaque fois c’était « bonjour, merci, au revoir » car madame était occupée. Elle voulait quoi, que je lui cours après ? Elle savait pertinemment que je l’appréciais beaucoup et qu’elle comptait à mes yeux et que j’aurais aimé la voir plus souvent. Quand j’étais parti à Perth, elle m’avait limite fait la gueule même si elle était d’un côté contente pour moi car j’allais vivre mon rêve et là, je reviens définitivement dans cette ville et à croire que j’existe plus. Elle a d’autres priorités, hein ?
Lorsque nos yeux se sont croisés, elle se stoppa net et là j’avais envie de baisser mon regard et me tirais mais je savais que si je faisais ça, ça allait envenimer le truc, donc je me contrôlais… Comme je pouvais.
- Salut.
Disais-je froidement, peut-être un peu trop d’ailleurs, mais c’était parti comme ça, j’ai rien pu contrôler.
Sauf qu’un élément m’avait échappé, je m’étais tellement concentré sur ses yeux enivrant rivés sur moi que mon cerveau avait volontairement supprimé le mec à ses côtés, sauf que là on était même pas à 5 mètres l’un de l’autre, je ne pouvais pas ne pas le voir. Mes yeux quittaient Athé et se dirigeaient vers ce type, son nouveau chéri ? Tellement touchant. Elle m’a donc ignoré et zappé pour ce type là ? Ah, ça c’est de la pure amitié ! Je fixais d’un regard noir ce type et il me fixait aussi et on s’analysait comme ça. Sérieux il avait intérêt à vite changer de cap car là j’étais capable de vite démarrer au quart de tour. Athé a dû sentir ça car elle le renvoya lui et les autres pour parler avec ma chère et tendre personne, trop touchant, je devrais la remercier.
- Qu’est-ce que je deviens ? Car ça t’intéresse en fait ?
Ok la nana m’a comment dire… Rejeté et là elle fait genre de s’intéresser à moi en envoyant son pseudo mec ailleurs. Ah bah ouais, je devrais lui sauter dessus et la prendre dans mes bras pour la remercier.
- Excuse moi, mais tous le mois de septembre et même ce mois-ci, t’avais l’air comment dire… Occupée. Et je comprends en quoi t’étais occupée. Vous faites un beau couple, ouais.
Je savais que ça allait l’énerver mais là j’avais pas envie de faire mon faux-cul et j’étais déjà dans une humeur merdique avant de la croiser, c’était pas le bon jour. Je détestais me sentir rejeté ou alors être pris pour la roue de secours.
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(✰) message posté Lun 27 Oct 2014 - 15:28 par Invité
Comme elle s’y attendait, sa réponse fut des plus glaciales. Ce n’était pas son genre de faire semblant, et il le prouvait bien. Sa froideur aurait pu en froisser plus d’un mais pas avec elle, pas maintenant en tout cas. Elle était de bonne humeur après cette matinée et puis, elle se doutait bien que c’était à cause d’elle qu’il faisait la tête. Mais aujourd’hui, elle avait son temps et elle voulait arranger les choses entre eux car Neven était un ami en or, ils se connaissaient depuis l’adolescence et pour tout dire, entre lui et un autre, le choix était tout fait, c’était lui. Il le savait probablement au fond de lui mais ces derniers mois, elle avait été particulièrement occupée et l’avait laissé de côté, il devait être victime d’un trou de mémoire. Mais son comportement prouvait que leur éloignement l’affectait… Non ? Mais oui, c’était sûr, comment pouvait-il vivre sans elle hein ? C’était le style de pensées qui la traversait de temps à autre et qui l’immunisait contre l’énervement. Autant elle pouvait être sérieuse, autant il lui manquait une case de temps à autre. Et ça n’arrivait qu’avec lui.
Plus elle le regardait, plus elle trouvait que cette mine renfrognée le rendait encore plus beau et craquant. Sa veste en cuire lui allait à merveille, elle devinait facilement les traits de son corps, parfaitement sculpté à force de surfer. Elle l’avait vu torse nu un million de fois. Elle était restée dans ses bras plus de fois encore. Neven était un meilleur ami, un confident, un pote avec qui déconner, il était tout à la fois, parfait. Tandis qu’il posait sur elle un regard presque noir, elle lui rendait un sourire qui s’élargissait de plus en plus. Il soupira. La partie était presque perdue, il savait ce qu’il l’attendait lorsque cette scène se produisait. Après tout, même s’ils s’adoraient, il leur était déjà arrivé de se chamailler, pas longtemps mais cela arrivait. Et ça se finissait toujours de la même façon.
- Qu’est-ce que je deviens ? Car ça t’intéresse en fait ? Excuse moi, mais tous le mois de septembre et même ce mois-ci, t’avais l’air comment dire… Occupée. Et je comprends en quoi t’étais occupée. Vous faites un beau couple, ouais.
Il voulait être mauvais mais ça n’avait aucun effet. Sans attendre une minute de plus, elle se jeta littéralement sur lui, lui faisant perdre quelque peu l’équilibre et le serra de toutes ses forces en enfouissant son visage contre son torse. Elle était une véritable gamine avec lui, elle se le permettait tout le temps, il avait l’habitude.
“Imbécile, tu m’as manquééééééé !” lui dit-elle en le serrant de plus belle puis s’éloignant légèrement de lui pour le regarder, elle continua : “Ce n’est pas mon copain, t’as toujours une imagination débordante.” Sur une voix plus calme, elle s’excusa. “Je suis désolée de t’avoir délaissé ces derniers temps Neven, j’étais retournée en France pendant un peu plus d’un mois et je ne t’ai rien dit parce que j’ai pas envie de t’embêter avec mes histoires, je m’auto-fatigue. Je ne veux pas que tu me trouves insupportable.”
Face à lui, elle se rendait compte à quel point il lui avait manqué. Les autres fois où ils s’étaient croisés, ses pensées divaguaient d’un problème à un autre et le voir en bonne santé lui suffisait. Mais là, elle se sentait juste stupide, elle aurait du lui donner des nouvelles. La culpabilité la rongeait réellement car sans le vouloir, elle les avait éloigné. Et ses excuses étaient sincères, il devait sans doute être l’une des rares personnes qui l’avait déjà entendu présenter des regrets, donc avouer sa faute. Elle voulait bien mettre sa fierté de côté pour qu’il lui pardonne, il comptait trop. Et c’était vrai, sa vie était tellement compliquée qu’elle-même ne savait pas où mettre la tête. Elle se trouvait désespérante et il allait probablement penser la même chose si elle commençait à tout lui déballer.
“Je ne voulais pas te blesser.”
Bon, ça, elle n’était pas sûr qu’il allait avouer mais elle savait qu’il tenait à elle. Elle lui lança un regard apitoyant.
“Tu veux bien pardonner ta princesse adorée ? Je te promets de me rattraper.”
Son côté capricieux reprenait le dessus, elle avait du mal à admettre qu’on pouvait lui refuser des choses même si c’était justifié. Mais il était vrai qu’elle savait très bien se faire pardonner, elle ne reculait devant rien pour le faire sourire.
“Allez, je sais que tu m’aimes trop !” dit-elle en rapprochant dangereusement son visage du sien.
De près, il était encore plus beau. Elle pouvait voir que ses traits s’étaient endurcis, qu’il était plus robuste. Et pour la première fois, elle s’aperçue qu’ils avaient grandi tous les deux, qu’ils n’étaient plus deux adolescents mais un homme et une femme. Cette pensée la troubla.
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(✰) message posté Sam 8 Nov 2014 - 23:40 par Invité
Are you really my friend ? Athé & Neven
Elle me sauta littéralement dessus en me faisant ce qui ressembler à un câlin mais ça me saoulait. Elle me connaissait mieux que quiconque –ou presque– mais là j’avais pas envie de céder, j’étais vraiment énervé ou saoulé, j’en sais trop rien. Je ne la serrais même pas contre moi, mes bras restèrent le long de mon corps et je regardais au loin même si j’avais certains de ses cheveux sur mon visage… Du coup je relevais délicatement la tête pour ne pas avoir son odeur dans mes narines. Son parfum m’était toujours enivrant, quand j’osais la sentir, j’avais l’impression qu’elle m’avait vidé sa fiole toute entière sur mon corps, c’était horriblement agréable… Mais là, pendant des mois, des semaines, aucunes nouvelles et là je la vois dans les bras d’un autre.
Elle continua à balbutier des pseudos excuses, je restais de marbre, je ne répondais même pas, je me contentais d’écouter et d’analyser surtout… Je regardais toujours face à moi, je ne la regardais même pas car je savais que si je la regardais j’allais céder et faire genre que tout va bien alors que c’est pas le cas. Moi ? Un chouilla rancunier ? Non du tout, je vois pas ce que vous voulez dire…
Je pense qu’au fil des secondes, elle a dû capter qu’un truc clochait et qu’elle m’avait blessé en un certain sens. Elle finit par s’excuser et c’est là où j’osais la regarder droit dans les yeux sauf que mon regard fut très froid… Peut-être trop froid. Je fronçais les sourcils malgré moi, je mis mes mains dans mes poches et je ne disais rien… Je savais même pas quoi dire. Pourtant je voulais avoir de ses nouvelles, déconner avec elle, me changer les idées du coup mais là… Ma fierté prenait amplement le dessus. Je savais que j’allais sûrement le regretter mais je m’en voudrais davantage si je faisais semblant d’être heureux et de dire « it’s ok, t’as d’autres choses à foutre, je comprends, ta vie tourne pas autour de moi » et blablabla. Zen Neven… Zen.
Je continuais à l’écouter, je la regardais droit dans les yeux, comme pour la provoquer et elle s’approcha de moi en abordant un large sourire… Putain ça me saoulait… Je voulais sourire tant elle était adorable et bête à la fois, elle voulait me faire rire c’était le but… Elle voulait briser ce « mur » entre nous, je le sentais et moi aussi je voulais le briser mais putain…
- Non sérieux, ça saoule.
Je levais les yeux au ciel, je me reculais d’un pas, je me cachais le visage de mes mains et j’inspirais fortement.
- Athé, tu m’oublies, me zappes complet, ok, t’as tes potes à côté, ok, t’as une vie, ok, mais bon les sms ou facebook ou j’en sais rien ça existe et j’avais que dalle. Tu peux pas dire être occupée H24… Ecrire un sms ça dure quoi ? 5 secondes ? Un bonjour ça tue personne.
Je savais que j’étais très froid dans mes yeux et ça devait la saouler que je réagisse ainsi mais si je ne tenais pas à elle, je ne lui ferais pas ce pseudo caprice. Elle m’a manqué, voilà, j’y peux rien et ouais je suis borné, mais c’est la vie écoutez.
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(✰) message posté Dim 9 Nov 2014 - 0:56 par Invité
Elle devait le reconnaitre, elle n’avait pas l’habitude qu’on lui résiste surtout lorsqu’elle faisait la capricieuse comme ça. Ni ses supplications, ni son câlin ne marchaient. Elle avait beau sourire et prendre ce ton enjoué, sa froideur lui faisait mal. Elle comprenait, il lui en voulait et c’était tout à fait normal mais elle avait mal, c’est tout. Sur le moment, elle s’était sentie plus forte que tout, assez pour dépasser son indifférence mais le voir aussi distant démolissait sa volonté. En fait, son côté lunatique jouait beaucoup. Il arrivait qu’elle arrive à tout surmonter sans battre d’un cil et desfois, il suffisait simplement d’une phrase pour la démoraliser. L’automne jouait énormément, ses sentiments montaient et descendaient en dents de scie, pire que des montagnes russes. Elle était simplement à fleur de peau, il lui arrivait d’éclater en sanglot pour rien. Cette journée n’échappait pas à la règle.
Ses bras le tenaient fermement, essayant de lui transmettre toute son affection mais rien, il ne bougeait pas, il ne disait rien. Il ne voulait pas lui rendre son étreinte. Cette simple idée lui serra le coeur, et comme à chaque fois que ça lui arrivait, elle inspira des bouffées d’air à plusieurs reprises. Sa sensibilité atteignait les sommets à cette période de l’année. Elle s’était excusée, avait mis sa fierté de côté, ce n’était pas suffisant. Qu’est-ce qu’il voulait de plus ? Son regard noir la déboussolait.
- Non sérieux, ça saoule.
Ses mots claquèrent en même temps que le vent fouettait ses joues. Elle le regardait, presque déconcertée. Elle n’aimait pas lorsqu’il disait ça, c’était trop… fort. C’était trop blessant. Silencieuse, elle avait arrêté de sourire. Il s’était éloigné et cachait à présent son visage dans ses mains. Tout allait beaucoup trop vite, la scène virait au dramatique.
- Athé, tu m’oublies, me zappes complet, ok, t’as tes potes à côté, ok, t’as une vie, ok, mais bon les sms ou facebook ou j’en sais rien ça existe et j’avais que dalle. Tu peux pas dire être occupée H24… Ecrire un sms ça dure quoi ? 5 secondes ? Un bonjour ça tue personne.
Malgré la véracité de ses paroles, elle ne pu s’empêcher d’être frappée par la douleur. Sa poitrine avait des difficultés à se soulever, elle se sentait presque étouffer. Elle maudissait sa fragilité. Depuis qu’elle était sur Londres, elle n’avait pas cessé de se prendre des claques. Sa meilleure amie avait couché avec son meilleur ami, elle s’était sentie trahie et avait coupé les ponts avec les deux. Le mot amitié ne trouvait plus de sens mais lorsqu’elle voyait Neven, un espoir lui restait sauf qu’elle l’avait balayé en s’enfuyant en France, sans rien lui dire. Elle l’admettait, c’était ses tords, elle s’était excusée et elle lui avait dit qu’elle était repartie, ça ne changeait rien. Qu’est-ce qu’elle devait faire maintenant ? Elle n’avait aucune envie de s’embrouiller avec lui, ni de se justifier davantage. Elle se sentait de plus en plus lasse, elle ne voulait plus se prendre la tête.
“D’accord, j’ai compris. J’ai bien compris que je t’ai lâché ces derniers temps, j’aurai du te donner des nouvelles, je le reconnais mais c’est fait, et je ne peux rien y faire. Tu sais que tu comptes pour moi et que si t’arrêtais de m’en vouloir, je pourrai me rattraper, tu le sais très bien. Tout ce temps passé avec moi, toutes les fois où on a déliré… Pourquoi est-ce que tu tiens autant à m’en vouloir ? Si je te zappais souvent, d’accord mais là, non. Alors arrête, s’il te plait. Si tu as envie qu’on passe du temps ensemble, c’est l’occasion sinon, tu me connais, je ne vais pas te forcer.”
Sa voix était ferme, elle n’avait pas cherché à former de jolies phrases touchantes ou pleines de regrets, tout était sorti spontanément. Ca ne servait à rien de prendre des pincettes, il n’écoutait pas. Il lui manquait, et commencer de ce pied pour leurs retrouvailles était loin d’être au programme. Un soupire lui échappa, elle passa une main dans sa chevelure avant de fixer la route. Il avait réussi, elle n’était plus d’humeur. Elle n’avait qu’une envie, se barrer et ne plus rien entendre mais elle savait aussi que c’était le truc pour tout foutre en l’air alors elle attendait sa prochaine réplique cinglante. Pourquoi était-elle sortie aujourd’hui ? Elle aurait du rester chez elle au calme.