Jodie cette chère Jodie… Cette petite me faisait perdre littéralement la tête. Je l’adorais comme un grand-frère adorait sa petite sœur, elle m’était vraiment précieuse. C’était une des potes que je m’étais fait lors de mon petit voyage australien. Enfin grand voyage étant donné que j’y suis resté de mes 18 piges à septembre 2014. Je sais que j’étais parti comme un voleur, j’avais prévenu Jodie la veille de mon départ à peine et elle m’avait répondu avec un sms massacreur qu’on ne peut oublier facilement mais je la comprenais, je pouvais pas lui en vouloir. Le seul hic, c’est que ma vie avait tellement basculé que j’avais agi comme un pauvre con sur le coup en partant sur un coup de tête avec les nerfs.
Ca faisait désormais un putain de mois que j’étais revenu à Londres, Jodie était aussi là pour des raisons différentes, même si je l’ai un peu harcelé pour qu’elle me rejoigne, c’était ma façon à moi de me faire pardonner et lui faire comprendre qu’elle me manquait et comptait pour moi. Une petite teigne, ouais, c’était ça son surnom, ma petite teigne. A chaque fois qu’elle ose me bouder, j’ai l’impression d’avoir un petit chaton sauvage en face de moi et qui est pas du tout crédible, une petite teigne, ouais, c’est ça.
Aujourd’hui je lui avais donné rendez-vous à une célèbre pizzeria londonienne. A savoir que je suis un grand amateur de pizzas et que si je pouvais je ne mangerais que ça. Je voulais juste un endroit cool, simple pour parler avec miss teigne en paix et qu’on règle une bonne fois pour toute nos comptes mais je me doutais bien que la tâche allait être assez compliquée mais j’avais une idée en tête et je voulais la lui faire partager. Histoire de lui prouver que je regrette de m’être tiré comme un voleur et qu’elle comptait pour moi et qu’elle faisait partit entièrement de ma vie et non juste de ma vie australienne.
J’étais arrivé le premier, en même temps j’avais une demi-heure d’avance, j’étais venu en métro et du coup je voulais être dans les temps. Car ouais avec les transports en communs on est jamais assez surpris… Combien de fois j’me suis fait couillonner à cause de ça, now, je suis prévoyant.
Je m’assis à la première table venue, il faisait un temps pourri, il pleuvait des cordes, ça lui donnerait pas l’envie de se tirer en courant en tout cas, du moins je l’espérais. A peine assis une serveuse arriva et je l’envoyais bouler gentiment. Bon depuis que je suis à Londres, j’suis d’une humeur massacrante à cause de mes problèmes familiaux, et cette ville ne m’inspirait plus, Perth me manquait déjà mais j’avais pas le choix, fallait régler tous ces merdiers, j’pouvais pas faire genre que tout était ok alors que rien ne l’était.
J’attendais, j’attendais, midi et dix minutes. Ok, Jodie n’avait que dix minutes de retard mais j’étais déjà sur les nerfs. Je restais là à pianoter sur mon téléphone, j’étais sur Twitter et Insta, je regardais mes mails, et j’attendais un putain d’sms de Jodie pour qu’elle me dise où elle était, j’voulais pas lui écrire en premier, j’veux pas lui casser davantage les couilles alors que je sais qu’elle m’a un peu en travers de la gorge. J’étais réellement impatient et la serveuse revint à la charge.
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Voici un verre, offert par la maison…Me lança-t-elle. J’arquais un sourcil, c’était un mojito. Ils font des mojitos dans une pizza ? C’est quoi ça ?
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Euh, merci, mais non merci.-
C’est de ma part, c’est pas méchant, c’est juste un verre…-
Oui merci, je suis pas con, j’avais remarqué que c’était un verre de mojito, mais j’en veux pas, ok ? Ramène le.-
Tu pourrais faire l’effort de mieux me parler je suis pas ta chienne mec.-
Quoi ? Tu déconnes là ? Je te dis non merci et t’insistes, je t’ai sonné pour que tu viennes ? Non donc si tu veux que j’appelle ton patron, y’a pas de soucis, le client est roi non ?Et en disant cela, j’haussais automatiquement le ton, je me levais de ma chaise, pris ce putain de verre et je lui remis de force dans sa main gauche.
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Maintenant t’es gentille, tu me laisses, tu fais ton taffe, et on s’arrête là.-
T’es franchement un vrai connard. C’est qu’un verre, pas une invitation à baiser.-
Encore heureux, jamais j’aurais eu envie de te baiser, plutôt cool à savoir non ?-
Oulalah, monsieur est sur la défensive, je t’ai vu me mater.-
Pardon ? Répètes là ???Sans que je ne comprenne pourquoi, je m’avançais dangereusement vers elle en la foudroyant du regard et c’est pile à ce moment là que j’entendis la porte d’entrée sonnait. Je me retournais et je vis Jodie, trempée jusqu’aux os.
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C’est ma meuf, tu comprends pourquoi tu me saoules ? J’appelle ton boss pour qu’il te dégage ou je laisse ma meuf te démonter ? Elle a une gueule d’ange mais elle sait frapper où ça fait mal si tu veux tester.Je disais cela assez fort pour que Jodie entende. Je savais que là j’y avais été un peu fort, que je m’étais donné en spectacle gratuitement mais quand je dis que je suis sur les nerfs, c’est pas pour faire joli. Je me dirigeais immédiatement vers Jodie, je lui pris la main et je l’installais en face de moi en ne manquant pas de fusiller la serveuse du regard jusqu’à qu’un type, d’une quarantaine d’allée sorte des cuisines et regarde cette serveuse.
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Un problème Mélody ?Et là je pris la parole sans aucunes gênes.
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Si vous voulez savoir, elle m’a gentiment offert un verre de mojito alors que je lui ai dit gentiment non merci en attendant la venue de ma petite-amie et elle a insisté et je n’ai pas apprécié être embêté.J’avais essayé de dire ça calmement et là le patron vira au rouge.
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Mélody, en cuisine, MAINTENANT !Je souris en mode « faux-cul à fond » à cette Mélody et j’attendis qu’elle disparaisse dans les cuisines pour enfin parler à Jodie.
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Désolé de t’avoir fait passer pour ma meuf, mais c’était soit ça, soit je commettais un meurtre dans cette pizzeria.Je riais légèrement mais je savais pas si c’était nerveux ou pas, j’voulais pas que Jodie me pique une crise, j’voulais faire « la paix » et lui soumettre ma fameuse idée en espérant qu’elle accepte.
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Tu veux même pas sourire à tonton Neven sérieux ?Essayais-je de la taquiner comme je pouvais.
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