"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici death is the easy part (eugenia) 2979874845 death is the easy part (eugenia) 1973890357
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death is the easy part (eugenia)

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() message posté Sam 18 Oct 2014 - 22:26 par Invité


death is the easy part
EUGENIA&SCARLET


september 20th 2013; death is the easy part, the hard part is living and knowing you could be so much more than you’re willing to be ✻✻✻ On lui avait mentit. Elle le réalisait à présent. Tout ce qu’on lui avait servi n’étaient que mensonges après mensonges, faux espoirs après faux espoirs. Mais elle avait compris désormais. C’était sans fin. C’était devenu sa vie, peu importe ce que les kinésithérapeutes disaient. Ca s’arrangera. Ce n’est que temporaire. Vous pourrez remarcher, un jour. Cependant, ce jour ne venait pas. Il n’y avait eu absolument aucune amélioration depuis son accident, pas après cinq mois passés dans ce fauteuil. Installée sur un fauteuil du salon, Scarlet repris une gorgée de la bouteille de whisky qu’elle tenait à la main. C’était entièrement de sa faute, elle le savait. Eugenia n’y avait été pour rien, elle n’avait perdu le contrôle de sa voiture uniquement parce que sa jumelle avait voulu jouer à un jeu. Un jeu qui avait fini par lui coûter l’usage de ses jambes. Un jeu qui avait encore des conséquences, cinq mois après et qui en aurait pour le restant de son existence. Elle savait également très bien que si elle avait porté sa ceinture de sécurité, les choses auraient certainement été différentes. Il n’y avait qu’un détail qui la rassurait et c’était le fait qu’Eugenia s’en soit sortie indemne, mis à part quelques cicatrices. Elle n’aurait jamais pu se le pardonner si ça avait été elle, dans ce fauteuil roulant, plutôt que Scarlet. Si c’était elle qui avait dû payer pour les idioties de sa jumelle. Ses doigts se resserrant sur le goulot de la bouteille, la brune ferma les yeux un instant, ignorant totalement la télévision encore allumée. Doucement, elle sentit les larmes couler sur ses joues, ces mêmes larmes qui coulaient depuis des mois déjà, qui faisaient que ses yeux étaient rougis, à force. A présent, cela était devenu tellement régulier qu’elle n’essayait même plus de dissimuler ses émotions. Elle ne pouvait même pas quitter la pièce aussi rapidement qu’elle le voudrait, de toute manière. Cependant, elle était seule dans le salon de son père. Il était à l’étage, dormant profondément, après qu’elle lui ait assuré qu’elle pourrait rouler jusqu’à la pièce donnant sur le salon qui lui servait de chambre. Eugenia était censée venir pour le weekend mais Scarlet ne savait pas exactement à quelle heure elle arrivait. Finalement, la brune rouvrit les yeux et garda les yeux baissés sur ses jambes, alors que ses ongles s’enfonçaient dans la peau de sa cuisse gauche. Rien. Pas même une pointe de douleur. Agacée, elle posa brutalement sa bouteille sur la table basse et rapprocha son fauteuil roulant pour se hisser dessus. Cependant, ce n’était pas facile sans l’aide quelqu’un et elle se retrouva bientôt à terre, une douleur cuisante se répandant dans son coude. Elle avait envie de hurler, au point de se briser la voix, jusqu’à ce que ses jambes la portent à nouveau. Au lieu de quoi, elle étouffa ses sanglots dans sa manche, ne bougeant pas d’un centimètre, trop énervée pour réussir à se hisser de nouveau sur le canapé. Elle ne voulait pas de cette vie, obligée d’être dépendante des autres, obligée de subir les regards de son entourage, obligée de se sentir absolument incapable de quoi que ce soit. Elle avait des rêves, avant. Des aspirations, comme celle de devenir journaliste dans le monde de la mode. Ce rêve était parti en fumée, à présent et elle savait qu’il ne serait jamais réalisable dans sa condition. Prenant de grandes goulées d’air, Scarlet finit par laisser retomber sa main, avant de s’aider de ses bras pour parvenir à s’asseoir. Elle était à présent dos au canapé, si bien qu’elle posa ses mains sur le coussin derrière elle et tenta de se hisser. Il lui fallut y aller petit à petit et au bout de plusieurs minutes, ses fesses reposaient à nouveau sur le canapé et elle était à bout de souffle. La jeune femme rapprocha de nouveau son fauteuil d’elle et pris soin de bien bloquer les roues cette fois-ci. Finalement, en prenant une grande inspiration, elle parvint à atterrir tant bien que mal dessus. Elle repris sa bouteille de whisky et la coinça entre ses jambes avant de se diriger vers la porte fenêtre qui donnait sur la terrasse. Elle ne pensa pas à la télé restée allumée et tourna la poignée avec trop de violence, pour finalement rouler jusqu’à l’air frais. Elle arrêta son fauteuil au bord de la piscine et repris une grande rasade de whisky, l’alcool brûlant faisait remonter les larmes dans ses yeux. D’un geste rageur, elle envoya la bouteille s’écraser contre le sol, un peu plus loin. Elle en avait assez. Elle n’était plus que l’ombre d’elle-même. Et elle savait à présent que c’était définitif. Les mains tremblantes, elle fit reculer son fauteuil jusqu’à la porte dont elle venait de sortir et fit de nouveau tourner ses roues pour s’avancer vers la piscine, plus vite, ses paumes brûlant contre les pneus. Cette fois-ci, elle ne s’arrêta pas.

(c) wild hunger
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() message posté Dim 19 Oct 2014 - 12:42 par Invité
september 20th 2013;; what if? - but in the end one needs more courage to live than to kill himself. ✻✻✻ Il était tard. Sans doute trop. Prendre la voiture sans attendre le lendemain n'avait sans doute pas été un élan de génie ; la route sombre me rappelait étrangement une certaine nuit d'avril où l'intégralité de ma vie avait semblé basculer. Je secouai la tête pour chasser les souvenirs qui s'engouffraient dans mon esprit préoccupé. Je me souvenais de tout. Je me souvenais d'absolument tout, tant bien même je prétendais le contraire à ma sœur pour la rassurer. Tremblante, je montai le volume de la radio, mais cela n'empêcha pas ma mémoire de me déverser dans le crâne des bribes d'images du passé. J'entendais Scarlet hurler. Je sentais la voiture m'échapper. Je me revoyais coincée, coincée dans l'attente interminable des secours, les yeux grands ouverts, ma sœur inconsciente sur la banquette arrière. Je ressentais encore le soulagement que j'avais ressenti lorsqu'on m'avait finalement fait sortir de là, puis l'angoisse qui m'avait accaparé les veines quand j'avais accompagné Scarlet dans l'ambulance jusqu'au Great Osmond Hospital, à Londres. Les quatre jours qui avaient suivi avaient été interminables. J'avais attendu, attendu qu'elle se réveille, attendu une bonne nouvelle sans que celle-ci ne vienne. Julian avait été à mes côtés, impuissant dans ma détresse, impuissant dans ces remords qui m'avaient secouée les entrailles. Ces remords qui me secouaient encore. J'observai la bague à la pierre ocre à mon annuaire, avant de reporter mon attention sur la route. L'accident. J'y repensais sans cesse et, pourtant, j'avais continué de vivre. L'accident. J'y repensais sans cesse et, quelque part, Scarlet ne s'en remettrait jamais par ma faute. J'aurais dû m'assurer que rien ne nous arriverait. J'aurais dû faire en sorte que nous nous en sortions toutes les deux. J'avais été épargnée mais pas elle. Cette injustice m'enflammait les veines et me donnait envie de crier, d'hurler. J'avais mal. Mal de la voir dans cette chaise roulante qui la suivait partout où elle pouvait bien aller. Mal de la voir souffrir sans jamais être apaisée. Je voulais l'aider mais je ne savais pas comment faire. J'étais heureuse et je m'en voulais d'être si égoïste lorsqu'elle ne parvenait même plus à sourire. Je me mordis l'intérieur de la joue, soucieuse, commençant à reconnaître les paysages effacés du Pays de Galles qui défilaient autour de moi. Il était tard, sans doute trop, mais Scarlet était la raison qui m'avait poussé à prendre la voiture maintenant plutôt qu'à attendre le lendemain. Julian m'avait retenu à Liverpool, avant de me supplier de rester pour la nuit ; j'avais refusé en me disant que je ne pouvais pas encore me permettre de choisir mon bonheur lorsqu'elle ne faisait pas partie de l'équation. J'avais failli à ma tâche de la protéger une fois. Je ne pouvais plus me permettre de me défiler.
Je finis par arriver dans l'allée de notre père, soulagée d'être arrivée et entière, soulagée de constater que le destin ne m'avait pas eue une seconde fois. Je garais ma voiture derrière la sienne, esquissant un sourire en sachant pertinemment qu'il viendrait hurler dans ma chambre le lendemain pour me demander de la décaler afin qu'il puisse sortir. Je pris quelques minutes pour prendre de profondes inspirations et me redresser, l'esprit vidé de toutes les émotions parasites qui pouvaient encore m'habiter. Je sortis, claquant la porte derrière moi, avant de remonter le peu de chemin qu'il me restait d'un pas vif et assuré. J'ouvris la porte d'entrée, m'engouffrant à l'intérieur, et je posai mes affaires à même le sol sans aucun soin particulier. Je retirai ma veste en observant l'intérieur, entendant le bruit caractéristique de la télévision dans la pièce voisine. En posant mon vêtement, je calquai mon plus beau sourire sur mes lèvres avant de m'avancer vers le salon, m'attendant à trouver ma sœur jumelle. Mais elle n'était pas là. La pièce déserte, je fis demi-tour pour jeter un coup d'œil vers sa chambre sans l'y trouver non plus ; ce fût à ce moment-là que j'entendis un bruit de verre brisé à l'extérieur de la maison. Je fronçai les sourcils avant de retourner dans le salon, remarquant la baie vitrée ouverte, l'ombre de ma soeur au loin. Je l'observai silencieusement, tandis qu'elle s'avançait vers la piscine.
Tandis qu'elle s'avançait, mais qu'elle ne s'arrêtait pas.
Je me mis à courir. A courir vers l'extérieur de la maison, me précipitant dehors, espérant arriver à temps sans réellement y croire. Je me mis à courir si vite que mon cœur perdit rapidement le rythme, mon rythme cardiaque résonnant jusqu'à mes oreilles. Je me mis à courir de toutes mes forces mais je n'étais qu'à mi-chemin lorsqu'elle finit par rouler jusqu'à l'eau, attachée à son fauteuil, entrainée vers le fond. Je m'arrêtai dans mes mouvements. Je fixai la scène, horrifiée, incapable de continuer. « SCARLET ! » hurlai-je, l'horreur déformant ma voix. Elle allait mourir. Elle allait mourir si je ne faisais rien. Elle allait perdre la vie si je restais là. Je me précipitai jusqu'à l'eau, me jetant à mon tour dans la piscine sans même y réfléchir à deux fois. L'eau gelée électrifia mes veines et j'eus besoin de quelques secondes pour retrouver le contrôle de mon esprit ; sans attendre, je nageai jusqu'au fond, ouvrant avec grande peine mes yeux dans l'eau pleine de chlore. Je voyais trouble, je ne voyais rien. Mes gestes étaient précipités et tremblants ; j'attrapai son fauteuil à l'instant même où je compris que je ne pourrais pas la remonter avec. Mes doigts cherchèrent la ceinture qui la maintenait accrochée et je tirai dessus, je tirai dessus de toutes mes forces pour finalement me souvenir que cela ne me mènerait nulle part. Je manquai d'air. Je manquais d'air mais je me refusais de remonter à la surface. Je dus m'y reprendre à plusieurs fois avant de finalement parvenir à la détacher ; son corps remonta doucement à la surface, et je l'attrapai pour l'amener jusqu'au bord. Mes bras me faisaient mal mais j'ignorais la douleur. Mon cœur battait vite, si vite, et mes yeux embués de larmes me brouillèrent la vue à mesure que je la sortais de l'eau. Ce fût uniquement lorsque nous fûmes toutes les deux sorties de l'eau que je m'autorisais à laisser échapper le sanglot qui avait pris possession de ma gorge. J'observai Scarlet, allongée sur le bord de la piscine, et je m'agenouillais en posant ma tête sur son cœur. Il battait. Elle était vivante. « Scarlet ? Tu m'entends ? » Les larmes coulèrent toutes seules de mes yeux tandis que je la mettais sur le côté pour qu'elle recrache l'eau qu'elle avait pu avaler, une main caressant ses cheveux.
Je ne comprenais qu'à moitié ce qu'il venait de se produire. Je ne comprenais qu'à moitié ce qu'il venait de se passer. Ma sœur avait tenté de se tuer. Et je n'avais rien vu venir.

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() message posté Lun 20 Oct 2014 - 23:25 par Invité


death is the easy part
EUGENIA&SCARLET


september 20th 2013; death is the easy part, the hard part is living and knowing you could be so much more than you’re willing to be ✻✻✻ Il ne lui avait fallut qu’une poignée de secondes pour former l’idée dans son esprit. Une poignée de secondes pour décider de sceller son destin, pour décider que le moment était venu. Une poignée de secondes et pourtant, l’idée avait toujours été là, tapie au fond de ses pensées, rejetée dans un coin depuis des jours, des semaines, des mois. Depuis le jour où elle s’était réveillé à l’hôpital et qu’elle avait compris que ses jambes ne lui répondaient plus. Que la moitié de son corps était devenu un fardeau. Elle y avait beaucoup pensé à sa mort, à la manière dont elle s’en irait, à la façon dont elle passerait à l’action. Cela avait représenté une sortie de secours, une facilité par rapport à ce que sa vie était devenue. Et pourtant, jusqu’à présent, elle l’avait toujours ignorée, parce qu’elle voulait croire en l’espoir que ses proches nourrissaient, en l’espoir que tout irait mieux, un jour, d’une manière ou d’une autre. Elle avait tenté de se persuader que même si elle ne pourrait jamais remarcher, elle pouvait apprendre à vivre avec. Mais l’idée avait tenu bon et avait déjà ressurgit depuis un moment. Ces dernières semaines, elle avait réalisé que les choses ne s’arrangeaient pas. Que les choses n’iraient pas mieux. Eugenia avait repris le cours de son existence et Scarlet restait en arrière, poids mort que sa jumelle devait se traîner. Elle aurait voulu lui dire de vivre sa vie, de l’oublier un petit peu pour se concentrer sur son bonheur. Mais elle avait été à son chevet aussi souvent que ses études le lui avaient permis, peu importe ce que Scarlet avait bien pu dire. Et au final, elle s’en voulait, de tirer sa jumelle en arrière, d’être celle dont on devait se soucier. D’être réduite à l’état d’enfant, incapable de subvenir à ses propres besoins. Au final, sa mort ne ferait que lever un poids des épaules de tout le monde. Au-delà de la douleur que cela pourrait apporter à sa famille, ce serait certainement plus facile à vivre. Beaucoup plus facile.
Sa chute dans le salon n’avait fait qu’allonger une liste déjà longue. Cependant, en général, elle n’était pas seule et on l’aidait, ce qui au final, était beaucoup plus humiliant. L’air frais apaisa quelque peu le feu de ses joues mais son esprit se brouillait de plus en plus sous les effets de l’alcool. Sa consommation avait empiré par rapport à avant l’accident, depuis qu’elle était rentrée de l’hôpital. A présent, la liqueur qu’elle avalait n’avait plus la même signification. Elle n’était plus source de détente, de joie ou de divertissement. Elle ne faisait que remuer plus de pensées sombres. Et pourtant, Scarlet continuait de finir bouteille après bouteille, ignorant les suppliques de ses parents et sa sœur, insensible à leur préoccupation de son bien-être. Elle savait pertinemment que son bien-être avait été à jamais réduit en poussière au moment où Eugenia avait perdu contrôle du véhicule. Frustrée, elle jeta sa bouteille au loin. Frustrée, elle l’était bien plus que tout. Frustrée de ne pas pouvoir s’en sortir, frustrée de ne même pas pouvoir essayer, frustrée de devoir vivre une vie qui lui était imposée. En une poignée de secondes, l’idée était de retour dans ses pensées. Scarlet n’y repensa pas à deux fois, persuadée que c’était la meilleure chose à faire et avant que toute autre pensée cohérente ne soit formée dans son esprit, les paumes de ses mains frappaient le caoutchouc de ses pneus et son fauteuil se dirigeait droit vers la piscine. Ce n’était peut-être pas la meilleure manière, ce n’était peut-être pas la plus facile mais cela lui importait peu à présent.
L’eau gelée lui coupa le souffle et elle s’étrangla immédiatement, sentant la panique couler dans ses veines. Pourtant, elle ne fit pas de geste pour remonter à la surface. De toute manière, son fauteuil l’emportait rapidement vers le fond et elle savait qu’elle ne pourrait pas réussir à l’atteindre, surtout si elle refusait de détacher sa ceinture. Peu importe ses efforts, elle ne parvint pas à bloquer sa respiration et chasser l’eau de son nez, si bien qu’elle continua à suffoquer, son pouls battant fort dans ses tempes. Peut-être serait-ce plus rapide ainsi. Pas plus agréable, certainement. Déjà, des tâches noires commençaient à occulter sa vision et sa toux se calma un peu, alors que son corps abandonnait l’idée d’inspirer. Alors qu’elle se sentait lentement glisser vers l’inconscience, elle sentit des mains sur sa taille, ses doigts agitant la ceinture qui la maintenait attachée au fauteuil. Non. Immédiatement, elle pensa à son père, qui dormait à l’étage. Il ne pouvait pas venir l’aider, pas cette fois. Cependant, les mains furent trop lentes et éventuellement, elle sombra, avant même qu’elle comprenne qu’on venait de la détacher. Cela ne dura pas longtemps et c’est en crachant toute l’eau qui s’était infiltrée dans sa gorge que Scarlet rouvrit les yeux. Elle eut vaguement conscience d’être sur le bord de la piscine sur le côté. Une main était dans ses cheveux, des doigts trop fins pour appartenir à son père et elle compris immédiatement de qui il s’agissait. Une plainte s’échappa de ses lèvres et ses sanglots reprirent, alors que sa quinte de toux n’était pas terminée. Elle n’esquissa pas un geste pour se redresser, restant allongée sur le côté, les larmes brûlantes coulant sur ses joues glacées.
« Pourquoi est-ce qu'il a fallu que tu me sortes de là, Ginny ? » finit-elle par souffler, lorsqu’elle fut en mesure de parler.
C’était une question idiote, évidemment. Si les rôles avaient été inversés, Scarlet n’aurait pas hésité non plus à aider sa sœur. Mais elle aurait préféré qu’Eugenia n’ait pas été là pour en avoir l’opportunité.

(c) wild hunger
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() message posté Lun 3 Nov 2014 - 19:21 par Invité
september 20th 2013;; what if? - but in the end one needs more courage to live than to kill himself. ✻✻✻ Je m’étais précipité, précipité aussi vite que j’avais pu, précipité comme je ne m’étais jamais précipité avant cela. J’avais eu peur, si peur de la perdre, peur de la voir mourir, peur qu’elle me laisse seule. J’avais déjà connu ce sentiment une fois avant cela et je n’avais pas été prête à confronter de nouveau l’horreur de cette panique. Je n’avais pas suivi le fil de mes actions ; les évènements s’étaient déroulés si rapidement que mon corps s’était occupé de la sortir de là sans prendre la peine d’attendre mon esprit affolé. Je pleurais à moitié, les larmes coulant silencieusement sur mes joues déjà mouillées ; je sentais l’adrénaline présente dans mes veines disparaître au fur et à mesure que les secondes défilaient et je me retrouvais assaillie par divers émotions, toutes plus violentes les unes que les autres. La colère. L’incompréhension. La peine. L’angoisse. Elle était hors de danger mais je continuais à ressentir la même panique qui m’avait envahi lorsque j’avais compris qu’elle s’était laissé couler dans l’eau. Mes doigts dans ses cheveux me semblaient être la seule attache qui me reliait à elle ; je savais que l’acte qu’elle venait de commettre était grave mais je ne parvenais pas à formuler dans mon esprit les mots tentative de suicide. Cela me paraissait improbable, impossible.
Dans mon cœur, Scarlet était une personne forte et fière. Dans ma tête, Scarlet ne se laissait pas abattre et vivait, simplement parce que cela était la meilleure chose qu’elle savait faire ; elle brillait où qu’elle aille. Elle imposait le respect quoi qu’elle fasse. Plus que tout, dans mon corps, Scarlet était cette sœur jumelle qui avait toujours été la réussite de la famille, cette sœur jumelle que j’avais brisé par mégarde. Le regret habitait encore chaque parcelle de ma peau et j’avais l’impression de saigner cette douleur de lui avoir infligé toute cette peine. Comment avions-nous pu en arriver là. Je l’observai, la serrant contre moi avec désespoir, le visage baigné de larmes salés qui venaient se mélanger à la fraicheur du soir. Lorsqu’une plainte s’échappa des lèvres de Scarlet, je me penchai sur elle pour la secouer doucement, si reconnaissante qu’elle soit en vie que je ne pus réprimer un sourire. Je l’observai, soulagée, le cœur battant ; j’oubliai presque les raisons de ses gestes et je me contentai de la serrer contre moi pour m’assurer qu’elle était bel et bien vivante, qu’elle allait bien. « Pourquoi est-ce qu'il a fallu que tu me sortes de là, Ginny ? » Je me figeai. Sa voix n’avait été qu’un souffle, mais elle m’avait glacé jusqu’au sang. Je m’écartai d’elle pour l’observer. Elle n’avait pas bougé. Elle était restée là où je l’avais posé, allongée le long de la piscine, le regard droit devant elle. Je notai les larmes qui coulaient sur ses joues et je ressentis toute l’amertume qui pouvait l’habiter, accompagnée d’une douleur sourde que je n’avais encore jamais remarqué.
J’avais été aveugle. Jusque-là, j’avais été aveugle. Je n’avais jamais vu l’ampleur de la souffrance de ma sœur. Je n’avais pas compris tous ses appels à l’aide.
Je ressentis peine et colère, amplifiée par ce sentiment d’injustice que ma sœur générait en moins. Les larmes qui inondaient mes joues se firent plus nombreuses, noyant mon visage. Les sanglots me secouèrent lorsque je compris enfin les intentions de ma sœur. Je me mis à trembler, lorsque je continuai encore de la fixer. Je portai une main à ma bouche pour m’inciter au silence, mais je ne parvins pas à me taire. « Parce que je t’interdis de mourir. » lui répondis-je d’une voix cassée, déformée par la peine. Je ne réussissais pas à comprendre qu’elle puisse vouloir s’en aller. Qu’elle puisse vouloir m’abandonner. Nous étions nées à deux. Je refusais de la laisser s’en aller si facilement. Je refusais de la voir baisser les bras lorsqu’une vie toute entière l’attendait. Je secouai la tête, essuyant mes larmes avec la paume de ma main gauche, sans doute avec plus de violence que nécessaire. « Qu’est-ce que tu pensais en faisant ça, hein ? » enchainai-je. « Tu pensais que cela résoudrait tes problèmes ? Tu pensais que la mort valait mieux que ce que tu es en train de vivre ? Qui t’a permis de faire un choix aussi égoïste, Scarlet Lancaster ? » Je savais qu’en prononçant ces paroles, j’étais l’égoïste. Je ne voulais pas qu’elle vive pour elle mais pour moi. Je savais que j’étais motivée par la douleur de la perdre, par la souffrance que sa disparition me causerait. Je savais que je n’étais pas à sa place, que je ne savais pas de quoi je parlais. Je savais qu’elle vivait un enfer sur Terre. Je savais qu’elle vivait avec des rêves brisés et des désillusions quotidiennes, qu’elle ne supportait plus ce quotidien qui était devenu le sien. Pourtant, je ne réussissais pas à me résoudre à la laisser partir. Pourtant, je ne réussissais pas à renoncer à elle, à admettre qu’elle n’avait pas à vivre tout cela. « Où est passé cette Scarlet qui se bat constamment parce qu’elle sait qu’elle vaut mieux que tout le reste ? Où est passé ma sœur, Scarlet ? » Je pleurais. Je pleurais à chaudes larmes la souffrance et le regret. Je m’en voulais, et je vivais avec cela jour et nuit, semaine après semaine. Je m’en voulais tellement que je ne réussissais pas à vivre avec l’idée qu’elle puisse vouloir en finir par ma faute. Après tout, j’étais celle qui lui avait volé son futur. Après tout, j’étais celle qui l’avait brisé.
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() message posté Ven 19 Déc 2014 - 10:07 par Invité


death is the easy part
EUGENIA&SCARLET


september 20th 2013; death is the easy part, the hard part is living and knowing you could be so much more than you’re willing to be ✻✻✻ Les larmes s’étaient mêlées à l’eau chlorée qui trempait déjà ses joues et continuaient de couler vers le sol, passant sur l’arête de son nez. Elle restait là, allongée sur le côté, dos à sa sœur, ses pleurs secouant ses épaules. Ses pleurs qu’elle n’essayait pas de dissimuler ou de ravaler. Avant, elle ne pleurait jamais devant les autres, pas même devant sa sœur. Avant, elle ne voulait montrer qu’elle avait ce genre de faiblesse, alors elle ravalait toujours ses larmes avant de pouvoir s’isoler. Avant, elle trouvait également que les personnes qui se suicidaient étaient lâches. Mais les choses avaient changées. Elle comprenait à présent que la mort valait mieux qu’une éternité de souffrance. Vivre ne valait pas la peine si la douleur constituait son quotidien. Vivre ne valait pas la peine si elle ne se reconnaissait même plus, ayant laissé échapper cette version d’elle même avec ses propres rêves, ses propres doutes, ses propres peurs. Tout cela n’avait plus d’importance désormais. Elle n’avait plus à avoir peur. Elle n’avait plus à s’inquiéter des effets de l’alcool sur sa santé puisque celle-ci était déjà ruinée. Elle n’avait plus à s’en faire du futur puisqu’elle n’aurait jamais de travail décent. Elle n’avait plus à craindre d’admettre préférer les filles aux garçons puisqu’elle n’aurait jamais de petite-amie. La vie avait pris la décision pour elle, sans lui laisser de choix. Et elle l’avait suffisamment laissée faire.
Eugenia ne semblait pas du même avis et elle pouvait entendre les sanglots dans sa voix également.
« Parce que je t’interdis de mourir. »
Scarlet serra les dents. Elle l’avait blessée. Elle n’avait pas espéré être toujours vivante pour voir sa réaction mais maintenant que c’était le cas, elle s’en voulait. Elle ne pouvait pas s’imaginer la douleur de la perdre elle si les situations étaient inversées. Et pourtant, elle n’avait pas hésité à le faire, parce qu’elle avait été lâche, elle aussi. Elle avait pensé qu’elle n’aurait pas à subir d’autres conséquences que celle de mourir. Se faire sermonner n’avait jamais fait partie de ses plans. Mais bien sûr, finir sa vie en fauteuil roulant n’en avait jamais fait partie, non plus.
« Qu’est-ce que tu pensais en faisant ça, hein ? Tu pensais que cela résoudrait tes problèmes ? Tu pensais que la mort valait mieux que ce que tu es en train de vivre ? Qui t’a permis de faire un choix aussi égoïste, Scarlet Lancaster ? »
Eugenia marqua une pause, la voix tremblante, tandis que des larmes brûlaient toujours les joues de sa jumelle. Dans un monde plus honnête, elle aurait admit que sa sœur était devenue un fardeau. Elle aurait admit ce que tout le monde pensait tout bas et ce que Scarlet était la seule à formuler.
« Où est passé cette Scarlet qui se bat constamment parce qu’elle sait qu’elle vaut mieux que tout le reste ? Où est passé ma sœur, Scarlet ? »
Prenant une inspiration, Scarlet tenta finalement de se redresser, poussant sur son bras et s’aidant de l’autre, replaçant ses jambes de manière à être assise droite. Enfin, elle planta le regard dans le sien, regardant les larmes couler sur ses joues à elle, la peine se peindre sur ses traits à elle. Etait-ce à quoi elle ressemblait en cet instant ? C’était une question qu’elle s’était souvent posée en observant sa jumelle mais elle savait que la réponse était négative à présent. Elles ne se ressemblaient plus, pas avec le teint malade et les cercles sombres qu’il y avait sous les yeux de Scarlet.
« Elle est morte, » répondit-elle finalement dans un murmure. « Tu ne l’as pas encore compris ? Je suis déjà morte, Ginny, » reprit-elle, plus fort, sa voix tremblant.
Elle détourna le regard, le fixant au loin. Elle ne voulait plus voir la peine sur les traits d’Eugenia, la peine qu’elle causait.
« Et ce n’est pas de ta faute, » reprit-elle presqu’immédiatement. « Ce n’est de la faute de personne mais de la mienne. »
Elle avait été celle à appeler sa sœur pour qu’elle puisse venir la chercher. Elle avait été celle qui avait posé les mains sur ses yeux. Elle avait été celle qui avait scellé son propre destin.

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() message posté Dim 4 Jan 2015 - 15:34 par Invité
september 20th 2013;; what if? - but in the end one needs more courage to live than to kill himself. ✻✻✻ Je n’avais eu que des doigts cassés. Des côtes fêlées. Une légère commotion. Après tout, on m’avait répété que j’avais eu l’intelligence de mettre ma ceinture de sécurité. Les médecins m’avaient gardé qu’une poignée de jours en observation avant de décréter que mes jours n’étaient pas en danger. J’avais été soutenue par la présence de Julian, par celle de mes parents. Mais, au fond, je m’étais fichée de mon état. Je n’avais pensé qu’à Scarlet. J’avais eu successivement peur de la perdre, peur des conséquences et peur de son état. Puis, je m’en étais voulu. L’angoisse avait fait place aux remords profonds et déchirants. Lorsque l’on m’avait annoncé qu’elle avait perdu l’usage de ses jambes, j’avais pleuré, pleuré, pleuré encore et encore. Je m’étais jugée responsable.
Après tout, n’avais-je pas été celle en train de conduire ? N’avais-je pas été celle au volant ? Elle était cassée par ma faute. Elle était une poupée de porcelaine en morceaux, tombée à terre sans l’espoir de pouvoir se relever un jour. Si sa colonne vertébrale s’était brisée, cela avait été parce que je n’avais pas eu les bons réflexes pour la protéger. Si sa colonne vertébrale s’était brisée, cela avait été uniquement par ma faute.
J’aurais dû la garder en sureté. Elle m’avait fait confiance et j’avais failli à mon devoir.
Le plus injuste était que ma vie avait continué. Le plus injuste était que, malgré son malheur à elle, j’avais continué mes études dans l’espoir de terminer suffisamment tôt et me rapprocher d’elle pour la soutenir, l’aider, même si elle refusait mes gestes d’affection. Julian m’avait demandé en mariage. J’étais heureuse, d’une certaine manière, comblée par mes sentiments, comblée par cette existence qui semblait enfin me sourire dans certains domaines. Mais il demeurait une ombre dans mon cœur. Il demeurait des tâches sombres sur le tableau de ma vie. Il demeurait des remords que je ne pourrais jamais faire disparaître. Je m’en voulais de trouver un équilibre tandis que ma sœur sombrait. Je m’en voulais de réussir tandis que ma sœur avait tout à reconstruire, tandis que ma sœur avait tout perdu.
Et, en cet instant, je me rendais compte que je m’étais aveuglée dans la succession des évènements qui avaient ponctué ma vie. Je n’avais pas vu. Je n’avais pas remarqué. Le regard hanté de Scarlet s’était perdu dans toutes mes autres préoccupations. J’avais été égoïste, aussi égoïste qu’elle dans son désir de s’en aller. Que se serait-il passé, si je n’étais pas arrivé à temps ? Serait-elle morte ? Elle aurait perdu la vie dans cet acte manqué. Et, moi, je l’aurais perdu, elle.
Elle se redressa de sorte à se tenir droite, et je m’assis à même le sol également, en diagonal d’elle. Les larmes continuaient de couler sur mes joues. Mon corps tout entier tremblait. L’horreur se peignait sur mes traits, la profonde tristesse envahissait mes cellules. Tout était fini. Quelque part, même si elle avait survécu, j’avais la sensation qu’il n’y avait plus rien à faire. Tout était fini. Elle avait commis l’irréparable. Je ne serais plus jamais sereine en la quittant. Je ne serais plus jamais confiante en la voyant. Tout était fini. Ma sœur désirait mourir. Et, dans son désespoir, je me demandais si elle se rendait compte que si elle mourrait, je mourrais aussi. « Elle est morte. Tu ne l’as pas encore compris ? Je suis déjà morte, Ginny. » me déclara-t-elle. Son regard se perdit dans le vide et je sentis une nouvelle vague de larme monter à mes yeux. Je la fixais presque avec colère, animée par une douleur sourde qui ne semblait plus me quitter. J’ouvris la bouche, mais elle me coupa dans mon élan. « Et ce n’est pas de ta faute. » trancha-t-elle en m’arrêtant dans mes protestations. « Ce n’est de la faute de personne mais de la mienne. » Je sentis mon sang se glacer. Je refusais d’admettre que cela puisse être de sa faute.
Elle avait trop bu, ce soir-là, après tout. Elle avait eu l’intelligence de me demander de l’aide. Elle avait eu l’intelligence de ne pas prendre la voiture toute seule. En venant la chercher, j’avais accepté de l’aider. En venant la chercher, j’avais accepté de la prendre en charge. J’aurais dû la protéger. J’aurais dû la sauver. J’aurais dû la ramener saine et sauve. « Ce n’est pas de ta faute. » répétai-je pour une millième fois depuis notre accident. Je refusais. Cela n’était pas elle. C’était moi. Je refusais qu’elle se blâme pour une chose qu’elle n’avait pas provoqué elle-même. « C’est la mienne. J’aurais dû te protéger. » Je levai une main pour passer une mèche de ses cheveux derrière ses oreilles. Je l’observai, tandis qu’elle refusait toujours de croiser mon regard. Je secouai la tête, toujours prise de sanglots. J’avais tant de mal à accepter l’idée que ma sœur puisse être faible. Elle avait été la plus courageuse de nous deux. Elle avait été la plus forte. Comment pouvait-elle rendre les armes ? « Tu n’es pas morte, d’accord ? Tu es juste brisée. » repris-je alors. « Tu peux respirer, voir, entendre, parler. Tu peux encore écrire, Scarlet. Tu n’as pas pensé à ça ? Tu es peut-être dans un fauteuil roulant mais tu peux écrire autant que tu veux. Je suis sûre que papa et maman te laisseraient arrêter tes études pour te concentrer sur tes poèmes. On s’occuperait du reste. Parce que tu peux encore être heureuse, tu sais. Tu as encore toute la vie devant toi. Ne rends pas le travail des médecins vains. Si le destin les a laissé te réanimer, c’est que tu as encore une chance, dehors. Tu as encore tes chances. » Les larmes coulaient sur mon visage. Elle coulait sans cesse. Je voulais qu’elle se batte. Je voulais qu’elle soit forte. Je voulais qu’elle aille de l’avant et qu’elle prouve au monde entier qui était Scarlet Lancaster. Je voulais qu’elle montre qu’on avait beau s’attaquer à elle, que le destin avait beau essayer de la descendre, elle se relevait sans cesse.
Parce qu’elle était ainsi. Une survivante.
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() message posté Mar 10 Fév 2015 - 23:01 par Invité


death is the easy part
EUGENIA&SCARLET


september 20th 2013; death is the easy part, the hard part is living and knowing you could be so much more than you’re willing to be ✻✻✻ Son existence avait cessée de lui sembler réelle depuis des mois déjà. Depuis des mois déjà, elle sombrait dans l’inconscient, elle glissait vers un imaginaire où elle marchait, où elle était sobre, où la main d’Emery était dans la sienne, où tout le monde citait ses textes. Elle s’imaginait une autre vie, une vie hors de sa portée, une vie que l’alcool l’aidait à prétendre réelle. Mais elle revenait trop souvent sur terre, trop brutalement. Elle s’était vite rendue compte que de toutes manières, ce n’étaient pas ses jambes le problème. Avant l’accident, elle n’avait rien fait pour être véritablement heureuse. Elle buvait, elle sortait avec tous les garçons qui lui tombaient sous la main et elle n’écrivait qu’occasionnellement. Cette vie dont elle rêvait n’était qu’un songe, qu’un fantasme qui n’aurait jamais pu se réaliser, peu importe l’état de ses jambes. Elle avait gâché sa vie bien avant de se retrouver en fauteuil roulant. Être handicapée l’avait simplement aidée à le réaliser.
Cependant, à présent, il n’y avait pas d’issue possible. Il n’y avait pas d’épiphanie qui la pousser à être inspirée et suivre ses rêves. Son futur n’était constitué que de la même longue et triste monotonie. Il n’y avait rien pour elle à la ligne d’arrivée. Il n’y avait plus rien qu’elle pourrait réellement accomplir. Se laisser couler au fond de la piscine de son père ne lui avait pas semblé comme être une si mauvaise perspective. Plutôt une sortie de secours, facile, déclinant toute responsabilité.
Elle se contentait très bien de se laisser couler au fond de cette piscine. Mais il avait fallut que ce soit sa jumelle, la seule qui méritait le moins de voir cela, qui la tire de l’eau et la force de nouveau à respirer. Scarlet lui en voulu presque immédiatement, la traitant intérieurement d’égoïste. Mais elle savait que c’était une pensée était totalement hypocrite après son geste. Elle savait qu’elle n’était pas en droit de penser cela. Elle savait qu’elle n’était pas en droit de lui en vouloir.
« Ce n’est pas de ta faute. C’est la mienne. J’aurais dû te protéger. » reprit doucement Eugenia.
Scarlet sentit de nouveau sa main dans ses cheveux et cela ne fit que raviver son envie de sangloter. Elle serra les dents.
« Tu n’es pas morte, d’accord ? Tu es juste brisée. Tu peux respirer, voir, entendre, parler. Tu peux encore écrire, Scarlet. Tu n’as pas pensé à ça ? Tu es peut-être dans un fauteuil roulant mais tu peux écrire autant que tu veux. Je suis sûre que papa et maman te laisseraient arrêter tes études pour te concentrer sur tes poèmes. On s’occuperait du reste. Parce que tu peux encore être heureuse, tu sais. Tu as encore toute la vie devant toi. Ne rends pas le travail des médecins vains. Si le destin les a laissé te réanimer, c’est que tu as encore une chance, dehors. Tu as encore tes chances. »
Scarlet pouvait entendre sans mal les pleurs de sa sœur, les sanglots et la peine qui l’agitaient. De nouvelles larmes brûlantes vinrent rejoindre celles déjà présente sur les joues de Scarlet et elle tourna finalement la tête vers jumelle. Elle essaya de retenir ses larmes, le visage crispé mais elle lâcha finalement prise, plaquant une main sur sa bouche pour étouffer les sons qui en sortaient.
« Je… Je suis pas sure de te croire, » souffla-t-elle finalement. « J’en ai… » Elle marqua une pause, reprenant sa respiration, essayant de contrôler sa voix. « Tellement assez. J’en suis malade. Je veux pas vivre comme ça. »
Elle secoua la tête, songeant à ce que sa jumelle lui avait dit. Oui, elle avait encore ses doigts. Oui, elle avait encore ses idées. Mais à quoi bon si elle n’était pas heureuse ? A quoi bon si elle se trouvait déjà au fond du gouffre ?
« Je veux pas te faire de la peine, Ginny, » reprit-elle plus bas. « Mais je ne sais franchement pas comment je pourrais arriver à être normale. »
Coincée dans ce fauteuil, cela lui paraissait impossible. Coincée dans ce fauteuil, cela ne lui donnait même pas envie d’essayer.

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() message posté Dim 15 Fév 2015 - 21:36 par Invité
september 20th 2013;; what if? - but in the end one needs more courage to live than to kill himself. ✻✻✻ Je me rendais compte que je ne pouvais pas être courageuse pour nous deux.
Pourtant, j’aurais aimé que cela soit le cas. J’aurais aimé aspirer sa détresse, lui arracher des mains et la contenir au fond de mon être pour qu’elle trouve le temps d’être heureuse et sereine. Je l’aurais fait sans hésiter un seul instant. Mais je ne pouvais pas. Je ne pourrais jamais. Nous étions nées à deux et pourtant nous étions condamnées à nous battre contre le reste du monde séparément. J’aurais aimé lui redonner le sourire. J’aurais aimé l’entendre rire. J’aurais aimé la voir avec des rêves plein la tête, des espoirs et des attentes. J’aurais aimé qu’elle soit comblée et joyeuse. J’aurais aimé qu’elle ait encore suffisamment de courage pour me faire des remarques acides et pour me regarder de travers. Son répondant me manquait, ses grands airs également. Je repensais à toutes ces années que nous avions passé à creuser la distance entre nous et je me surprenais à considérer ces instants comme étant les plus beaux de nos deux existences.
Je préférais souffrir, moi, à cause de ses mots et de ses paroles, plutôt que de la voir avoir mal. Je préférais qu’elle soit celle à faire de ma vie une épreuve plutôt que d’assister doucement à sa perdition sans le moindre espoir de pouvoir la sauver.
Je ne pouvais pas la sauver. J’avais beau tendre le bras vers elle ; si elle ne faisait pas un pas pour attraper mes doigts, ma main dans le vide ne saisirait que l’air.  
Il faisait froid, dehors. Mes dents claquaient et pourtant je restai là, assise à même les dalles entourant la piscine de notre père. Mes doigts gelés trouvaient un refuge dans ses cheveux. J’avais la sensation de chercher à me réconforter, moi aussi, sans parvenir à y arriver réellement. « Je… Je suis pas sûre de te croire. » me déclara-t-elle. Les larmes coulaient sur ses joues, reflétant celles qui envahissaient mes pommettes. Je l’entendis prendre sa respiration, contrôler son corps, comme si parler était un réel effort. Peut-être en était-ce un. Vivre, tout simplement, lui était intolérable, après tout. Je déglutis avec difficulté. « J’en ai… Tellement assez. J’en suis malade. Je veux pas vivre comme ça. » Elle secoua doucement la tête. Je retins ma respiration de peur d’être secouée par des sanglots ; j’aurais aimé pouvoir garder la tête haute et demeurer calme, mais je n’y parvenais qu’à moitié. J’aurais aimé être fort et parvenir à supporter cette situation singulière, mais voir ma sœur dans un tel état de détresse me brisait le cœur. Me brisait l’âme. Me brisait, moi. « Je veux pas te faire de la peine, Ginny. Mais je ne sais franchement pas comment je pourrais arriver à être normale. » Sa voix n’était qu’un murmure. La nature était silencieuse tout autour de nous, comme si elle nous écoutait. Je ne pus m’empêcher d’esquisser un sourire triste. « Oh, Scarlet, qu'est-ce qui te fait croire que la normalité existe ? » lui demandai-je. Ma voix était cassée mais je souriais.
Elle avait toujours été une étoile. Une étoile en haut, tout en haut. Elle n’avait jamais su ce qu’était la différence ; elle s’était plu à croire que la normalité avait des critères bien définis. Mais elle ne savait pas. Elle ne savait pas que chaque être humain était différent. Que nous étions tous des anormaux. « Personne n'est normal. Personne n'est heureux. La vie n'est qu'une longue succession de tentatives désespérées de survie. Mais, tu sais quoi ? » poursuivis-je avant de marquer une pause. « Ça vaut largement la peine de se battre. » Je savais qu’elle ne désirerait sans doute pas entendre mes paroles. Qu’elle les trouverait futiles, voire même complètement dérisoire. Mais je voulais y croire. Je voulais qu’elle voie en mon sourire de l’espoir.
Cet espoir qu’elle avait perdu.
Je finis par pousser un soupir avant de glisser un bras autour de ses épaules avec un air entendu. Je la teins doucement pour qu’elle ne bascule pas vers l’arrière, ni vers l'avant. « Il faut qu'on rentre, tu vas attraper froid. Je vais te porter sur mon dos, d'accord ? On demandera à papa demain matin d'aller chercher ton fauteuil au fond de la piscine. » enchaina-je doucement. Je lui adressai l’ébauche d’un sourire. « Je lui dirais que c'était un accident ou peu importe. J’aurais une excuse d’ici demain. » J’haussai vaguement les épaules avant de me placer devant elle, accroupie. Je l’invitai à enrouler ses bras autour de mon cou ; avec précaution, je passai mes bras autour de ses cuisses pour la ramener contre moi et je me relevai avec difficulté. J’étais heureuse d’avoir passé tant de temps à faire du sport, en cet instant. D’avoir suffisamment fait travailler mes muscles pour pouvoir la porter sans la mettre en danger jusqu’à l’intérieur de la maison. Je refermai la porte vitrée derrière nous, la chaleur du salon brûlant mes joues frigorifiées. Avec doucement, je l’installai sur le canapé avant de finalement la lâcher. Je me tournai vers elle. « Je vais chercher une serviette. Tu veux que je te fasse un thé ? Un café ? Un chocolat chaud ? Les trois en même temps ? » lui proposai-je. Ses lèvres étaient bleues, son corps tout entier gelé. J’entendais les voix des médecins me répéter, encore et encore, que son corps était plus fragile que le mien, qu’il fallait faire attention à ce qu’elle n’attrape pas froid. Qu’il fallait faire attention à elle. Toujours.
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() message posté Dim 15 Fév 2015 - 22:31 par Invité


death is the easy part
EUGENIA&SCARLET


september 20th 2013; death is the easy part, the hard part is living and knowing you could be so much more than you’re willing to be ✻✻✻ L’adrénaline avait quitté ses veines. Doucement, elle s’était sentie revenir sur terre, commencer à greloter comme si son corps réalisait enfin que c’était ce qu’il était censé faire, que c’était la réponse appropriée à l’équation eau plus froid. En quelques secondes, elle s’était mise à greloter, la réalité de la situation la rattrapant plus vite qu’elle ne l’aurait voulu. Elle avait échoué. Même la simple tâche qu’était prendre sa propre vie était trop difficile pour elle. Désormais, elle devait vivre avec la honte que ce geste suscitait en elle. Désormais, elle devait vivre avec le regard terrifié qu’Eugenia poserait sur elle, se demandant sans arrêt quand est-ce qu’elle allait recommencer, si même elle allait recommencer. Elle avait échoué de la manière la plus lamentable qui soit, se faisant aider pour rester en vie alors qu’elle en avait assez qu’on lui tende la main à chaque tournant. Pourtant, elle ne pouvait pas en vouloir à Eugenia. Elle avait fait ce que chaque personne censée ferait. Si cela avait été Eugenia se laissant couler au fond de la piscine de leur père, Scarlet n’aurait certainement pas hésité non plus. Elle se rendait compte à présent que même si elles n’avaient jamais été proches, même si un univers les avait séparées au lycée, même si elles ne s’étaient jamais concertées dessus, elles reposaient leurs choix sur la même vérité : laisser l’autre mourir n’était pas envisageable. Vivre comme individu et non comme paire n’était pas envisageable. “Elles“ ne devait jamais devenir “elle“.
Elle grelottait à en faire claquer ses dents, pourtant, elle n’osait pas demander à Eugenia de la ramener à l’intérieur. Elle n’osait pas lui demander de l’aide après cela, pas après avoir délibérément tenté de mettre fin à ses jours. Scarlet tourna la tête vers sa sœur, essayant maladroitement de lui faire comprendre son geste, les sanglots secouant ses épaules.
« Oh, Scarlet, qu'est-ce qui te fait croire que la normalité existe ? » dit finalement Eugenia, doucement. « Personne n'est normal. Personne n'est heureux. La vie n'est qu'une longue succession de tentatives désespérées de survie. Mais, tu sais quoi ? Ça vaut largement la peine de se battre. »
Scarlet secoua la tête, peu convaincue. Elle ne chercha pas à répondre cependant, serrant fort les dents pour les éviter de claquer. Elle attendait encore qu’Eugenia lui dise pourquoi cela en valait la peine. Si les bas étaient plus fréquents que les hauts, cela lui semblait bien loin de la vérité. Finalement, elle sentit la main de sa sœur dans son dos, ce qui la fit frissonner d’avantage.
« Il faut qu'on rentre, tu vas attraper froid. Je vais te porter sur mon dos, d'accord ? On demandera à papa demain matin d'aller chercher ton fauteuil au fond de la piscine. Je lui dirais que c'était un accident ou peu importe. J’aurais une excuse d’ici demain. »
Scarlet hocha faiblement la tête, comprenant que ses options étaient limitées. Au moins, Eugenia n’avait pas prévu d’en parler à leur père, ce qui la rassurait quelque part. Impuissante, elle regarda sa jumelle se placer devant elle et passa les bras autour de son cou, alors qu’Eugenia glissait ses mains sous ses cuisses. Elle sentit bien qu’elle avait du mal et eut presque envie de lui dire d’arrêter, mais sa sœur était déjà debout, se précipitant vers la maison. Avant qu’elle ne puisse ouvrir la bouche, Scarlet se retrouva de nouveau sur le canapé, grelotant toujours bien qu’au chaud à présent.
« Je vais chercher une serviette. Tu veux que je te fasse un thé ? Un café ? Un chocolat chaud ? Les trois en même temps ? »
Scarlet n’eut même pas la force de sourire, peu désireuse de faire comme si de rien n’était. Quelque part, elle était toujours énervée. Contre sa sœur, contre elle-même, contre ses jambes.
« Je veux bien un café, s’il-te-plait, » lâcha-t-elle finalement dans un murmure.
Il lui fallut patienter quelques secondes pour se retrouver emmitouflée dans une serviette épaisse et quelques minutes de plus pour avoir une tasse fumante entre les doigts, ayant profité de ce moment pour soulever ses jambes et les placer sur le canapé, s’adossant dans un coin. Elle attendit qu’Eugenia prenne place à ses côtés pour rouvrir la bouche, ses dents ayant arrêté de claquer.
« Je voulais pas t’abandonner, tu sais. »
Ce n’était pas nécessairement ce dont elle avait voulu parler. Pourtant, elle se sentait coupable et c’était les seuls mots qui avaient bien voulu franchir ses lèvres.

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() message posté Sam 28 Fév 2015 - 17:22 par Invité
september 20th 2013;; what if? - but in the end one needs more courage to live than to kill himself. ✻✻✻ Je tremblai sans doute aussi fort qu’elle. De froid, de peur, de chagrin. Mes yeux étaient de nouveau secs mais j’avais la sensation que mon cœur continuait de pleurer dans ma poitrine, faisant le deuil de cette insouciance qui avait toujours animé mes gestes et mes traits. J’avais toujours vu le verre à moitié plein. Quelque part, cela me démontrait aisément que je n’avais fait que me perdre dans des rêves enfantins et puérils, entrainée par cet espoir qui se révélait toujours, à la fin, aussi décevant que tout le reste.
Tout ira bien. Cette phrase revêtait des allures de mensonge ; le mensonge d’une humanité toute entière, le mensonge de plusieurs vies, le mensonge que l’on disait aux enfants pour qu’ils continuent d’y croire même dans les instants les plus sombres de leur existence.
Mais, la vérité était que rien n’irait bien. Personne n’était à l’abri. L’Homme était né malheureux et mourrait malheureux, entrainé par ses propres peines dans les abysses de la douleur.
Mes muscles me faisaient mal mais je n’écoutais pas leurs plaintes sourdes ; au lieu de quoi, je me précipitais vers l’intérieur de la maison de notre père, Scarlet sur mon dos. Je la déposais soigneusement sur le canapé avant de me redresser et lui adresser un sourire. Je la revoyais encore dans l’eau, entrainée dans les profondeurs. Je la revoyais encore dans l’eau, loin de ma portée, me filant entre les doigts. Je focalisai mon attention sur ma respiration afin de ne pas céder de nouveau à la tristesse, mais je savais que cela était une peine perdue. Je serais toujours triste. Je serais toujours malheureuse. J’aurais toujours peur qu’elle tente une nouvelle fois de mettre un terme à la mascarade qu’était devenue sa vie.
Je voulais lui faire confiance, je voulais y croire. Je voulais que tout s’arrange mais je me rappelais sans cesse que cela n’était qu’un mensonge.
Rien n’irait bien, après tout. « Je veux bien un café, s’il-te-plait. » me répondit-elle et j’acquiesçai doucement. Je tournais les talons sans un mot et sans un sourire ; je filai rapidement à l’étage pour récupérer une serviette pour elle et une autre pour moi, ainsi que des affaires sèches pour que l’on puisse se changer toutes les deux.
J’étais rassurée, quelque part. En redescendant dans le salon, je me rendis compte que la pensée qu’elle puisse profiter de mon absence pour terminer le travail ne m’avait même pas effleuré l’esprit. Je me dirigeai vers elle pour l’envelopper dans une serviette en silence.. Satisfaite que son fauteuil ne soit pas à sa disposition. Satisfait qu’elle soit coincée là, sur ce canapé, loin de tous les dangers potentiels présents autour d’elle pouvant lui ôter la vie. C’était cruel de ma part, j’en avais conscience. Cependant, je ne parvenais pas à me dire que cela pouvait être une mauvaise chose.
Elle était saine et sauve, de cette manière.
Je repartis, dans la cuisine cette fois-ci, pour lui faire un café. Mes gestes étaient mécaniques. Mon esprit c’était perdu, perdu loin. Je me surpris à songer à ma réaction si j’étais arrivée trop tard. A imaginer l’enterrement de ma sœur. Ma gorge se serra et je me mordis l’intérieur de ma joue avec force, comme pour me forcer à revenir sur terre. Je fermais délicatement les paupières, le bip de la machine à café me rappelant à la réalité au bout de quelques minutes. Je secouai la tête en attrapant la tasse et en retournant dans le salon.
Je donnai le café à ma sœur, qui en avait profité pour s’installer correctement dans le canapé, et je m’installai à ses pieds, déposant doucement ses jambes sur mes cuisses. J’attrapai ma propre serviette pour la passer sur mes épaules et mon regard se perdit doucement dans le vide. « Je voulais pas t’abandonner, tu sais. » me lança-t-elle finalement, brisant le silence de la pièce. J’esquissai un vague sourire. « Non, et pourtant tu t’apprêtais à le faire. » répondis-je doucement. Je ne lui en voulais pas, au fond. Pas réellement. Je comprenais qu’elle puisse en avoir assez. En avoir marre. Je comprenais que vivre puisse être au-dessus de ses forces mais cela me blessait. Cela me faisait peur, également. Cela m’effrayait. Je ne voulais pas la perdre et pourtant je réalisais que je l’avais perdu depuis bien des mois. Je ne voulais pas la perdre et je me rendais compte qu’elle n’avait peut-être jamais été là, en soi. Que nous n’avions jamais été deux. « Je comprends, ne t’inquiète pas. » finis-je par ajouter. « Je refuse juste de te laisser faire. Tu peux penser que c’est égoïste de ma part mais c’est au-dessus de mes forces. » Mon regard était planté en face de moi ; je ne pris pas la peine de tourner la tête dans sa direction, avant de finalement rendre les armes et parcourir des yeux son visage. Elle était fatiguée. Je le voyais, maintenant, à la lumière artificielle.
Tout ira bien. C’était le plus grand mensonge de l’humanité. Et pourtant, j’aurais aimé encore avoir le courage d’y croire.
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