Leeloo + ...vous voulez la jouer hard, on va la jouer hard!

« Leeloo, j'ai quelque chose à t'annoncer. »
Elle le regarda, sourcils haussé, surprise. Son frère semblait être mal à l'aise, jamais il ne s'était comporté de la sorte devant elle. Sa relation avec lui était bien trop forte car même s'ils n'étaient pas du même sang, c'était tout comme. Après tout, ils partageaient le même nom de famille et les même parents.
« Je suis gay. »
Silence. Il avait baisse les yeux et Leeloo le regarda sans rien dire avant qu'elle ne se mette à exploser de rire. Au début, il cru qu'elle se moquait de lui, et afficha une mine encore plus contrariante. Et lorsqu'elle s'en aperçut, elle se précipita pour le rassurer.
Elle rangea son scapel dans la poche de sa blouse blanche et remonta ses lunettes sur le front.
« Ne te méprends pas petit frère, je ne me fou pas de ta gueule ! Mais juste... pourquoi me l'annoncer avec une telle inquiétude dans ta voix ? »
« Bin... je sais pas. J'ai pensé que tu me verrais différemment désormais. »
« Tu déconnes j'espère ! Comment je pourrais le faire, alors que tu es au courant de ma propre orientation sexuelle ? T'es stupide ou quoi ? »
« Tu crois que les parents l'accepteront comme ils ont acceptés pour toi ? »
« Mais bien sur que oui ! Il n'y a pas de raison ! »
« Bin tu sais... moi je suis un garçon et... »
« Chut ! Ils accepteront, j'en suis sure ! »
Et ce fut bien ce qu'il se passa lorsque, lors d'un dimanche midi, il leur avoua tout, sous le regard épaulé de sa grande sœur.
Son frère, c'était tout pour elle, tout comme le reste de sa famille. Elle leur vouait une telle confiance aveugle qu'elle n'avait pas douté un instant sur ses propos. Pas un.

Leeloo, comme tous ses frères et sœurs, a été adoptée par un couple anglais dont la femme était stérile. Ils rêvaient d'avoir une famille nombreuse et ont ainsi recueilli parmi eux Chloe, une orpheline nigérienne, Leeloo, Antoine, un petit Suédois aux origines Russes, ainsi que Zoe, une jeune coréenne. Tous ont été élevés étant nourrisson puisque tous ont été délaissés par leur famille.
Les parents biologiques de Leeloo ont fait cette démarche de confier leur fille à cett fiable famille car ils étaient trop pauvre pour pouvoir l'élever. Ayant déjà deux enfants, ils n'avaient pas le budget nécessaire pour une petite troisième parmi eux. Ils avaient néanmoins décidé de leur offrir la vie et de la donner à quelqu'un qui avait plus besoin d'enfants qu'eux. Quelqu'un dont le rêve ne sera jamais réalisable et qui était prêt à donner tout son amour pour elle. Et ses parents adoptifs assurèrent cette fonction avec succès ! Malgré tout, elle les avait toujours considérés comme ses vrais parents. Lorsqu'ils leur annoncèrent la vérité, lors de sa majorité, elle ne fut évidement pas surprise, mais cela ne changea rien à leur rapport sociaux, tout comme lorsqu'elle leur avait avoué son attirance et pour les filles, et pour les garçons. Sa famille a toujours été très tolérante. Ils voulaient que leur enfants s'épanouissent peu importe les choix qu'ils feront et ils accepteront tout venant d'eux.

Leeloo a toujours été bonne élève à l'école. Elle a toujours été récompensée par son travail et son acharnement, même si son comportement laissait à désirer. Déjà jeune, elle ne se laissait pas faire. Elle avait horreur de l'injustice et dès qu'elle devait régler un problème, elle n'y allait pas doucement. S'il fallait qu'elle fasse un scandale public, elle le ferait, pourvu que sa cause soit défendue et réglée par la suite.
Sa force de caractère la tourna vers l'armée, où l'ambiance semblait faite pour elle. Pourtant, ce fut sous un heureux hasard qu'elle participa à un stage parmi une équipe de médecin légiste lors d'une enquête policière. Cela lui plu instantanément et dès la semaine suivante, elle avoua ses vœux et son changement d'orientation pour se concentrer sur une branche scientifique. Au moins, dans ce métier là, on ne chipotait pas, on vivait aussi des sensations fortes et il fallait avoir le cœur lourd pour trifouiller des cadavres qui n'étaient pas beau à voir la plupart du temps – sans parler de l'odeur - . Durant quelques années, elle ne se dévoua qu'au travail, voulant absolument réussir ses études. Ses parents avaient payé cher l'école qui l'avait admise et elle ne voulait pas les décevoir en échouant, d'autant plus qu'elle se montrait très motivée. Son comportement s'améliora un peu d'ailleurs, vu qu'elle tenait à ce qu'elle faisait. Ses rapports avec les gens étaient plus doux et plus délicat, elle ne prenait plus les autres pour des idiots et avait appris bien plus que la voie de son métier.

A la sortie de son diplôme et à l'obtention de son tout nouveau job, elle fut plongée directement dans le bain lorsqu'on amena un cadavre d'une femme qu'on avait violée avant de l'avoir tuée froidement. Puisque cela avait été sa première autopsie, elle se souviendra toujours de ce corps éventré et méchamment mutilé. Il ne fallut pas longtemps à la police pour trouver le coupable et si la plupart avaient oublié cette affaire au jour d'aujourd'hui, ça n'était pas le cas de Leeloo.
Même si tout semblait banal dans sa vie, toujours était-il que chaque corps qu'on lui amenait était une nouvelle « aventure ». Une nouvelle enquête et chaque meurtre ou suicide était différents, même s'ils pouvaient se ressembler. Et quand elle expliquait sa semaine à sa famille lorsqu'ils se retrouvaient tous ensemble, ils préféraient attendre de digérer le repas pour pouvoir l'écouter raconter sa semaine de travail.

Durant sa vingt deuxième année, elle avait rencontré Andrew, un Anglais venant de Birmingham et qui s'était établi à Londres pour ses études et le courant avait rapidement passé entre eux. Leeloo vécu sa plus grande idylle, croyant « idiotement » au grand amour et en pensant qu'il serait le bon. Ils étaient même sur le point de se fiancer, bien des mois après, quand malheureusement, elle fit une fausse couche. Déjà éprouvant de par ce fait, cela fut pire lorsqu'il la quitta, ne voyant « aucun avenir » avec elle. Se sentant trahie, elle tira un trait sur l'amour, du moins pour le moment, préférant se tourner vers le boulot plutôt que des distractions de ce genre.
Si le boulot l'avait empêcher de penser à autre chose, quelque chose la bouleversa lorsqu'elle retomba sur l'enveloppe qu'elle avait eu pour sa majorité. Comme il était promis dans le « contrat », elle avait le droit de prendre contact avec les gens qui l'avaient mis au monde si elle le désirait. Jusqu'ici, ça lui avait sorti de l'esprit. Au début, elle avait grandement hésité, puis elle s'était lancé. Elle avait profité d'une semaine de congé pour aller frapper à leur porte, peut être un peu trop soudainement. Mais elle n'avait jamais été connu pour la douceur, ni pour se casser la tête afin d'aller droit au but.
Et lorsqu'elle ressortit de la maison, elle fut heureuse. C'était comme renouer avec son identité. Elle s'était souvent demandé à quoi pouvaient bien ressembler ses « vrais » parents et en réalité, c'était des gens bien. Ses craintes s'étaient enfuis et elle avait comme un poids qui s'était extirpé. D'ailleurs, elle leur rendait visite lorsque c'était possible, souvent autour d'une tasse de thé dans un café...