Keavan ¤ There's something about the bad boys that makes the good girls fall in love.

The story of my life ✘
« A deux, on est plus fort » dis-je à ma sœur jumelle en tendant le poing afin que l'on fasse notre rituel. Jusqu'à ce que la mort nous sépare, s'était-on promis. Tous les deux nés à Dallas, dans ce même hôpital. Semblable à la naissance, une seule chose nous distinguait : L'un était attendu depuis longtemps, l'autre n'était qu'un plus. J'étais le plus, la cerise sur le gâteau, le fruit pourri devrais-je dire. Nos parents désiraient plus que tout une fille, mon père travaillant comme photographe adorait les modèles féminins et ma mère comme maquilleuse sur les défilés de mode voulait un cobaye. Que pouvaient-ils faire avec un garçon ? Du soccer, du football américain ? Aucun des deux n'étaient sportifs, ces hypothèses étaient donc à mettre à la poubelle. Il ne pouvait rien faire de moi, sauf m'éduquer comme il le pouvait. Mais le temps passa et ils regrettèrent leur deux enfants. S'il voulait une fille, c'était raté puisque la demoiselle était quelque peu garçon manqué. Même en entrant dans l'adolescence, elle ne quitta pas ses paires de basket, son visage resta vierge de maquillage mis à part un fin très de crayon noir et du mascara et elle ne traînait qu'avec des garçons, la plupart rencontré grâce à moi. Fusionnel, loyal, dépendant, voilà ce que nous étions. «  Tu ne me quitteras jamais? » demanda-t-elle alors que nous étions âgés d'environs 13 ans. Mon sourire éclaira mon visage, elle seule avait le droit d'en recevoir. Je lui sautai dessus, l'étouffant de mes bras fins et avant de l'embêter, je m'exclamai : «  Jamais, je te le promet ! ». C'est vrai, pourquoi aurions-nous à nous quitter ? La vie était simple pour nous. L'argent ne manquait pas et je savais que lorsqu'on le désirerait, on aurait qu'à demander le fric nécessaire pour se prendre un appartement proche l'un de l'autre. Ce n'est pas ce qui manque au Texas. Les jumeaux sont inséparables, du moins c'est ce qu'on pensait.

Maybe you shouldn't come back ✘.
Puisque seulement deux ans plus tard, le couple que formaient nos parents éclata. Vous pouviez trouver n'importe quel sentiment dans notre maison mais certainement pas de l'amour entre ces deux-là. Je n'ai pas très bien suivit l'histoire, mais grâce à quelques disputes bruyantes, je devinai que ma mère avait trompé mon géniteur. Il était dévasté. Nous étions dévasté. A partir de ce jour, le mot famille ne fut plus jamais prononcé. Pendant de long mois, ma sœur et moi, nous nous contentions d'aller manger avec notre père certains week end mais nous passions la majorité de notre temps avec notre mère. Chose que je trouvai tout bonnement illogique car si je ne m'entendais pas énormément avec mes parents, j'avais une large préférence pour mon père. Oui, j'arrivai à répondre à la question que vous trouviez impossible : Papa ou Maman ? Mon choix était vite fait. Celui de ma sœur aussi, qui était semblable au mien. Au final, seul moi fut comblé lorsque le juge donna ma garde à mon père et l'inverse pour ma sœur. Était-ce vraiment une victoire si nous étions séparé ? Rapidement, nous devînmes de simple jouer que nos parents s'amusaient à customiser pour faire enrager l'autre. Mon père me paya des cours de boxe après avoir compris à quel point j'adorais ce sport. Ma sœur, elle, eut l'occasion de faire plusieurs stages dans les locaux d'un célèbre magazine. Nous n'étions plus aussi proche, au point que l'on se voyait seulement quelques fois dans le mois. Bientôt, nous étions des étrangers l'un pour l'autre. Plus rien ne nous rapprochez, même le fait que l'on soit dans la même classe où que l'on ait plus ou moins les même passions. Mon père devenait fou à force de venir me chercher au poste de police pour diverses bêtises, ma mère perdait la tête car ma sœur rentrait à pas d'heure et surtout, avec des personnes peu fréquentables. C'est bien cette année là que j'ai compris qu'il ne fallait jamais dire jamais. Tout comme cette stupide phrase : « je ne tomberais jamais amoureux ». Les filles, je les avais apprivoisé à seulement 15 ans. Plutôt précoce, j'avais déjà testé beaucoup plus de chose qu'un couple de 20 ans et j'en été plutôt fier. Ma réputation de heartbreaker n'était plus à faire. Un salaud vulgaire, voilà ce que j'étais pour un grand nombre de la population. Je ne m'attachais à personne. Jusqu'à ces vacances aux Seychelles. Jusqu'à cette fille. Jusqu'à cette séparation...

My love is like a star ✘. « Tu pars aujourd'hui. » Je m'approchai de la silhouette assise sur le sable alors que le soleil n'était pas encore levé. Je crois qu'on ne pouvait pas mieux faire dans le côté mélo-dramatique. Tout était regroupé pour péter le box office. Un nouveau jour. Une plage. Un couple maudit. Parce que c'est ce que je maintiens à dire, cette fille est faite pour moi. Mais selon ses dires, je ne suis pas ce qu'il lui faut à elle, puisqu'elle a trouvé l'homme qui l'a comble. Enfin, c'est ce que j'ai décidé de croire. Oui. Elle ne semblait pas d'humeur à parler. Ni même à me regarder. Un silence s'installa et bientôt, je ne sus plus quoi faire de mon propre corps. Tu comptais me dire au revoir ? demandai-je en m'asseyant à ses côtés dans le sable, ne la quittant pas du regard. Mon cœur se pliait devant son visage d'ange. Comment pouvais-je la laisser partir ? Elle me rendait si... Différent. Elle ne connaissait pas le Keavan rebelle qui envoie tout le monde se faire... Enfin vous voyez. Elle ne connaissait qu'un garçon tendre et affectueux. En y pensant, j'avais envie de vomir devant autant de niaiseries. J'avais seize ans, j'avais l'âge pour ça mais bizarrement, je n'avais qu'une vision négative de l'amour. Bien sûr ! Elle tourna son visage vers moi. Il était impossible de savoir ce qui en ressortait le plus : La tristesse ou la joie ? J'esquissais un sourire. Depuis notre dernière conversation, j'avais peur que notre complicité soit partie mais ce n'était pas le cas. Elle m'aimait mais elle devait me quitter. Pas pour lui, m'a-t-elle dit. J'avais envie de la croire et de me dire qu'on se retrouverait. Que je n'étais pas seulement son amour de vacances. Perdu dans mes pensées, je ne remarquai que longtemps après qu'elle s'était frayé un chemin jusqu'à moi et était désormais blottit dans mes bras. J'avais presque envie de pleurer de rage. C'était la première fois que je m'attachais ainsi, corps et âme. Et voilà que je m'accrochais à un mirage. Mon bras la ramena un peu plus contre moi, dans une dernière tentative de la garder. Tu seras heureuse ? Elle me regarda un instant le plus sérieusement du monde puis contre toute attente, finit par exploser de rire. Je ne savais pas que tu étais si romantique... Tu as pris des cours ? me dit-elle en passant la main dans mes cheveux, déclenchant un de mes soupirs. Elle se foutait littéralement de ma gueule alors qu'avec elle, j'étais tout le contraire de ce que j'étais habituellement. C'est ce que j'aimais chez elle, son côté pétillant. Même dans le noir, elle arrivait à briller avec sa bonne humeur et sa joie de vivre. Un rire s'échappa de mes lèvres alors que j'haussai une épaule, prenant un air plutôt fier de moi. La télévision et internet m'ont appris beaucoup de chose... Elle hochait la tête sous mes paroles, sa main tapotant mon torse comme pour battre un rythme cardiaque. Le battement de notre relation. J'ai même appris à embrasser. dis-je avec un sourire en coin alors que je me perdais dans son regard. J'avais l'impression d'être un ado amoureux complètement niais. Même si c'est ce que j'étais un ado amoureux pour la première fois, qui découvrait de nouvelles choses et qui se contentait de ressortir de vieilles répliques entendu dans un film bidon. Tu pourrais partager ton savoir au lieu de jouer à l’égoïste... Ses lèvres frôlèrent les miennes, avant de partir dans un baiser endiablé, sa paume battant toujours sur mon torse. C'était incroyable le pouvoir qu'elle avait sur moi. Je ne voyais plus rien autour de nous, seul le bruit des vagues se perdaient dans mes oreilles. Je refusais de relâcher mon étreinte mais doucement, le battement de sa main ralentit pour finalement se stopper complètement. La fin de notre relation était arrivé et elle devait partir retrouver sa vie. D'un côté, je la comprenais, son copain ou futur petit ami l'attendait, de même que sa famille dont elle m'avait parlé et puis tellement d'autres personnes... Lentement, elle se détacha de moi pour se relever et prendre sa paire de chaussures dans une main. Je devais lui faire pitié puisqu'elle finit par se pencher pour embrasser une dernière fois ma joue. Mon ventre se contracta et je n'osais pas tout de suite tourner la tête pour la regarder s'éloigner. Ce fut sa voix qui m'y força, elle criait à plusieurs mètre de moi et mon cerveau mit quelques secondes à comprendre ce qu'elle m'avait dit avec un sourire joueur avant de disparaître dans la ville. Cap de m'oublier ?! A cet instant, je redevins le Keavan que j'étais, brusque retour à la réalité.

I'm a fire starter ✘.
Je frappai une fois le visage de cet homme. Deux fois. Trois fois. Peut-être plus. Le sang giclait sur mon t-shirt et mon poing était dégoulinant, mon liquide rouge se mélangeant au sien. Je n'étais plus conscient, seul la rage m'habitait. Que m'avais fait cette homme ? Mon regard trouble m'empêchait de réfléchir. Je crois qu'il m'avait demandé de baisser le son de ma musique, qui le gênait dans son travail. La tension était monté entre nous deux, au point que le respect ne faisait plus partie de notre vocabulaire. C'est bien ça, cet homme était mon voisin de cabine. Aucun son n'était sortit de sa bouche quand je m'étais rué sur lui sans raison apparente. Le train ne s'était pas arrêter en entendant quelques gémissements et personne ne s'était aventuré dans la pièce du désastre. «  Connard ! » criai-je en évacuant ma colère. Mes cours de boxe m'avaient appris à bien frapper. Fort et juste. Mon poing s'abattit sur sa face une nouvelle fois alors que celui-ci ne bougeait déjà plus. Il était devenu aussi moue qu'un chiffon, étalé sur la banquette, la tête reposant contre le mur qui résonnait à chaque coups. L'homme d'une cinquantaine d'année ne s'était pas méfié, malgré que je sois deux fois plus large que lui. Après tout, qu'est-ce qu'un gamin de 18 ans était capable de lui faire ? Beaucoup de chose, à en juger son état. Ma respiration était forte et mon pouls tapait dans mes tempes au point que je laisse tomber ma victime pour placer fortement mes mains de chaque côté de mon crâne, tombant à genoux. Je voulais pleurer. J'aurais dû pleurer. Appeler à l'aide. Mais non, j'ai simplement pris mon bagage, et je suis parti discrètement dans les toilettes mis à la disposition des voyageurs. Je me suis lavé comme il fallait, j'ai enfilé un autre t-shirt et je suis descendu du transport. Etait-il mort ? Quelqu'un allait-il le trouver ? Et si la police s'en mêlait, est-ce que j'allais devoir aller en prison ? Des questions se perdaient dans ma tête. Je serrai les dents en marchant plus vite jusqu'à sortir de cette gare et me retrouver perdu au milieu de cette nouvelle ville : Londres. Où se trouvait l'Université que j'allais intégré d'ici peu, si je ne me faisais pas arrêter par les flics. Après une dure réflexion, je décidai de mettre cette histoire toute fraîche dans un coin de ma tête et d'y repenser le jour où les problèmes se trouveront sous mes yeux. Pour le moment, la seule chose à laquelle je pensais, c'était (à part que j'étais psychologiquement instable) à ma nouvelle école et mes études que j'avais amplement mérité. J'allais pouvoir étudier le Design, travailler dans l'automobile et finalement, ridiculiser toutes les personnes qui m'avaient rabaissé jusqu'à aujourd'hui. La rage s’atténuait doucement en moi, pour finalement disparaître... Etait-ce bien de la culpabilité mélangé à la peur qui pointait le bout de son nez ?

Who's that boy ? ✘.Trois ans. Trois ans que je suis à l'Université, sur le point même d'être réorienté dans une nouvelle filière, après m'être rendu compte que le Design ne m'intéressait pas plus que cela, à mon grand étonnement. Trois ans que j'ai frappé comme jamais cet homme. Mais cinq ans que je n'ai pas revu cette fille. Ou plutôt si, je l'ai croisé en sortant des cours, il semblerait que l'on soit dans le même établissement... Génial. Et oui, en trois ans, je n'ai pas réussi à l'aborder. Elle non plus. Ou alors elle ne m'a pas reconnu. C'est vrai que je suis méconnaissable, je n'ai plus rien avoir avec le garçon avec qui elle s'était amusé pendant 1 mois. Solitaire, grognon, en décalage avec la société, tout cela n'a rien avoir avec l'image qu'elle avait de moi. Surtout depuis cette fameuse journée dans le train. On peut dire que depuis cet évènement, je suis devenu totalement paranoïaque. A chaque seconde, j'ai l'impression que les flics vont débarquer pour m'arrêter. Je ne comprends pas pourquoi ceux-ci ne m'ont pas encore retrouvé : Je devrais être cuit avec l'ADN. Mais non. Je suis encore là, en liberté alors que j'ai peut-être tué un homme. Ou blessé gravement. Tellement parano que je me suis équipé d'une arme acheté au noir à un mec pas très clean, je la planque sous mon lit, histoire d'être un peu plus tranquille. C'est assez dangereux, d'autant plus quand on sait que je rentre presque tous les soirs défoncés. Non, vous inquiétez pas, je ne suis pas encore assez fou pour me tuer. Des fois, je me dis que je devrais me faire soigner ou au moins aller parler à quelqu'un de cet accident qui n'en est pas un. Mais non... Je me considère simplement comme lunatique, et c'est ce que je suis. Évidemment, je me suis déjà rebattu depuis l'épisode du train mais pas à ce point et sans raison. Oui, c'était un accident. Je n'y été pour rien... Bref. Pour vous tenir au courant de tout, ça fait aussi trois ans que je n'ai pas parlé à ma sœur jumelle qui est resté au Texas à ce que je sache... Je n'ai pas de ses nouvelles, elle n'en a pas des miennes et c'est mieux comme ça. C'est comme si l'on s'en voulait pour quelque chose mais qu'on ne sait pas quoi. Étrange. Mais ce n'est pas ça qui va m'enlever le sourire ! Enfin, façon de parler... On ne peut pas dire que je souris à tout le monde. Je ne suis pas contre faire connaissance avec des nouvelles personnes, j'arrive même à paraître sociable, gentil, déconneur... Mais il n'y a qu'avec mes amis les plus proches que je le suis. Est-ce que vous en faites partie ?