ft. Tyler J. Lewis && Nathanael E. Keynes && Rika Alvares
Mardi 23.09.2014 • Barfly
Deux mois et demi que j'ai pas bossé. Et ça me gonfle profondément. Deux mois et demi que je peux pas vraiment aider Math' et je déteste être le boulet qu'elle traîne à ses pieds. C'est pas faute d'essayer pourtant et tous les matins, je fais le tour d'un paquet d'annonces, je me déplace, je dépose des cvs mais... Rien n'y fait. Quand on me dit "on vous rappellera", je comprends très bien que c'est "merci, au revoir, et ne revenez pas surtout". Les locks en moins, j'ai vaguement songé que ça pourrait être plus facile, mais même pas. Il y a bien eu un patron d'un fast-food qui a manifesté le souhait de me prendre dans son équipe, mais son attitude, ses regards, et ses sous-entendus ont clairement indiqués qu'il souhaitait surtout me prendre tout court, et je me suis barré, peut-être un peu trop en courant, même. Résultat, je suis quasiment à sec, je compte tout et c'est pas comme si j'aimais particulièrement les chiffres, et ça me fait grave suer. Certes, être au chômage forcé me permet d'avoir du temps pour peindre, mais on peut pas dire que je sois vraiment serein, du coup j'aime pas ce que je fais... Et ça aussi, ça me gonfle. Et c'est pas comme si les galeries que j'avais contactées se bousculaient vraiment pour exposer mes toiles.
Et ça fait un mois que je dois un portable à Tyler. Ok, il a mis en avant le fait qu'il pouvait pas me harceler de sms et donc que c'était surtout un cadeau à lui-même, d'accord. Mais quand même, un smartphone, c'est pas rien, et il était pas obligé de prendre une bête de compét' non plus... Je lui aurais tout aussi bien répondu avec ces petites savonnettes qu'ils commercialisent surtout pour les pays émergeants, hein... Mais à vrai dire, je connais Ty', et je suis pas si surpris que ça de la démarche. Quoi que le commun des mortels en pense. N'empêche que moi, je me sens un peu pas à l'aise avec tout ça, et j'ai envie de le remercier, d'une manière ou d'une autre. Je sais juste pas comment, on oublie l'idée de faire beaucoup de frais, ma banquière va pas être d'accord - déjà que - et j'ai pas trop l'inspiration en ce moment pour quelque chose de vraiment personnel - ce qui est peut-être ce qui me frustre le plus dans l'histoire. Ca fait un moment que ça me trotte dans la tête et clairement, tant que j'aurais pas trouvé quelque chose, je crois bien que je vais rester bloqué dessus. Et je crois que c'est au moment où j'ai réalisé ça, que j'arrivais pas à me sortir ça du crâne, que j'ai décidé de faire une petite pause dans les recherches de job de base et de me consacrer à la peinture, le temps qu'il faudrait pour extérioriser tout ce que je garde depuis quelques temps. Tant pis si ça prend des jours, des semaines... bon peut-être pas des mois, quand même, mais...
J'ai décidé ça la semaine dernière, au final, et faut croire que c'était juste ce qu'il fallait. Je me suis enfermé dans l'atelier - enfin ce qui me sert vaguement pour ça, on dira, parce que c'est un bien grand mot - et j'en suis sorti pour manger, dormir et m'occuper de Lucia - quand elle y était pas avec moi en train de gribouiller sur tout ce qu'elle voulait. Résultat, des toiles ont pris forme, plus que j'aurais imaginé. Figuratives ou non. La suicide girl du parc le mois dernier, à la coiffure savante, a pris place dans une ambiance enfumée, mon petit ange s'est retrouvé au centre d'une fleur étherée, une toile s'est vue emplir de rouages et d'aiguilles ocre et bronze, mouchetée de gouttes d'or, et... et ça, ça risquerait fort de sembler ridicule pour la plupart des gens, mais plus je regarde cette toile, et plus j'en suis fier. C'est pas vraiment comme si c'était souvent le cas, alors... Bon, ça risque de pas trop bien coller aux couleurs archi-sobres de l'appartement pour lequel elle est prévue, mais... tant pis. Vu le format longiligne de la toile, il pourra tout aussi bien la mettre derrière une porte au fond... même si je crois bien que ça me blesserait un peu. Beaucoup, d'accord. C'est assez con à dire, mais malgré toutes ces années, j'ai jamais fait ça. Offrir une toile à mon meilleur ami. La raison est pas difficile à comprendre, au fond, j'ai juste grave la trouille qu'il déteste. Et même si, pour moi, je suis plutôt très fier du résultat, je peux pas m'empêcher de me demander ce que lui va en penser. Et s'il détestait ? Ok ronge pas tes ongles alors que t'as les doigts plein de peinture Rika...
Le temps que la peinture soit un minimum sèche, on est mardi - l'avantage de travailler avec certains matériaux plutôt 'modernes' plutôt que la peinture à l'huile classique qui met des mois, même si le rendu diffère - et je me promets d'attendre ce week-end, même si je dois bien avouer que c'est particulièrement difficile. Et quand je reçois ce mail de cette galerie - une des nombreuses où j'ai envoyé quelques clichés de mes dernières oeuvres tronquées et tamponnées de mon nom en grosses lettres, vu que je suis un peu parano en ce qui concerne le vol de mes oeuvres - qui m'indique faire une petite exposition le mois prochain pour différents jeunes artistes et qui aimerait me compter parmi les exposants, j'ai pas pu attendre davantage. Et j'ai envoyé un sms à Ty', en lui demandant de passer chez nous après le boulot - en profitant que Math soit chez le pédiatre avec Lucia, ça tombe tellement bien, non ? Je sais qu'il bosse demain, mais je voudrais lui annoncer en face à face, et peut-être même aller boire un verre quelque part ensuite pour fêter ça. C'est pas vraiment tous les jours que ce genre de bonne nouvelle me tombe dessus, et puis je compte bien en profiter pour lui offrir ma toile, même si je reste quelque peu inquiet. Si bien qu'en attendant son arrivée, je fais les cent pas dans l'appart...
Invité
Invité
(✰) message posté Jeu 11 Sep 2014 - 1:25 par Invité
La demie de 18 heures venait tout juste de passer et je venais à peine de sortir du bureau. Alors, non, il n’y avait pas eu une urgence qui m’avait retenue au bureau de manière imprévue au dernier moment – bizarrement, depuis l’énorme bourde du dernier stagiaire en date, mon patron se montrait quelque peu hésitant à embaucher un nouveau stagiaire, et il devenait complètement parano avec ceux déjà en service qu’il surveillait comme les parents surprotecteurs le feraient envers leurs enfants qui commenceraient à peine à marcher. C’était donc de mon plein gré que j’étais resté un peu plus longtemps au boulot, ce qui arrivait très honnêtement assez souvent. Non pas que cela me plaisait particulièrement de passer toutes mes journées au bureau – bien que j’aimais assez mon métier pour que ce ne soit pas une corvée de faire des heures sup’ –, mais je préférais rester seul à travailler tranquillement dans mon bureau que rester seul à ne rien faire chez moi. Oui, la solitude me pesait quelquefois – ce qui n’était qu’un juste retour de bâton de la vie puisque j’étais le seul fautif à cela, rejetant intentionnellement toutes les personnes qui souhaitaient être un minimum proche de moi (exception faite de mes amis, bien entendu) –, mais c’était quelque chose que je n’oserai jamais avouer à qui que ce soit. Pas même à Rafael, mon meilleur ami, à qui j’allais justement rendre visite. Il m’avait envoyé un SMS avec le nouveau portable que je lui avais acheté, m’intimant de passer le voir après le boulot, je m’exécutai donc en bon ami que j’étais.
Je marchai tranquillement dans les rues de Londres en direction de China Town, le quartier dans lequel habitait mon meilleur ami ayant l’avantage de se situer à quelques rues seulement de là où je travaillais – d’ailleurs, peut-être devrais-je penser à emménager dans un quartier similaire, cela me permettrait ainsi de dormir plus longtemps (mais pas à China Town – je me sentirais beaucoup trop mal à l’aise d’être le seul occidental dans le quartier ; avec Rafael, cela allait sans dire). Une fois arrivé devant chez lui, je sonnai à l’interphone et montai les escaliers qui me séparaient de l’appartement de Rafael (ou plutôt, de sa sœur).
- Je te manque tellement que tu ne pouvais pas attendre vendredi pour qu’on se voit ? dis-je sur le ton de la plaisanterie. Je sais que tu m’aimes, mais ça peut rapidement devenir obsessionnel tout ça ! Rappelle-toi mes conquêtes ! Quoi que… Je dirai pas non. Avec cette nouvelle coupe, t’es à croquer ! m’exclamai-je, faussement séducteur, tout en prenant mon meilleur ami dans les bras afin de simuler un baiser. Un simple smack, bien entendu. Car si j’avais l’habitude de smacker Rafael pour m’amuser, je n’avais encore jamais mis ma langue dans sa bouche. Du moins… Pas dans mes souvenirs… Et sinon ? Ce nouveau portable ? C’est la classe, n’est-ce pas ?
(✰) message posté Ven 12 Sep 2014 - 7:39 par Edwin Turner
Rise and Fall
ft. Tyler J. Lewis && Nathanael E. Keynes && Rika Alvares
Mardi 23.09.2014 • Barfly
C'est une chose que je ne ressens pas trop. J'ai jamais eu trop de mal à être seul - au moins dans ma tête malgré ma famille assez nombreuse - et je pense pas que j'aurais du mal à vivre seul, même si ça m'est jamais vraiment arrivé, à réellement vivre seul. Quand j'étais à Oxford, je crois que j'ai quasiment jamais vu mon co-piaule, et c'était pas vraiment un mal. Du peu que j'ai compris du personnage, je suis pas sûr que ça aurait collé. Le peu de fois où on s'est croisés, ça s'est bien passé, et y avait pas vraiment de raison pour que ça soit pas le cas, de toute façon, mais ça n'empêche qu'on avait manifestement pas le même style de vie, ni les mêmes attentes, le même entourage... En fait, à peu près rien en commun à part d'être inscrit là-bas - et même pas dans le même cursus. Bref, ça me gêne pas d'être seul, tout comme j'apprécie la bonne compagnie. Je suis juste pas forcément du genre à aller trop vers les gens que je connais pas, et donc, c'est un peu compliqué pour les nouvelles connaissances.
A se demander, parfois, comment on s'est trouvés avec Tyler, mais il y a des hasards de la vie comme ça... A aucun moment j'ai regretté qu'on se soit retrouvés dans un cours, optionnel pour lui, obligatoire pour moi, par hasard l'un à côté de l'autre, et je pense que ça changera jamais. Quand bien même on arriverait à s'engueuler un jour - ah ah, la blague, j'arrive même pas à imaginer comment ça pourrait arriver - et à se faire la gueule, je regretterai pas tous les moments qu'on a passés jusqu'ici. Et j'espère bien que c'est pas parti pour en rester là, mais à ce jour, y a rien qui m'indique le contraire. J'ai pourtant bien assez de famille, mais je fais quand même pas trop de différence entre ma relation avec lui et celle que je peux avoir avec chacun de mes autres frères et soeurs. Même pour Math' - et Dieu sait que notre lien gémellaire est particulier - je sais pas si j'arriverais vraiment à trouver une différence si notable avec ce que je ressens pour mon pote informaticien.
Et je serais ravi qu'il s'installe plus près d'ailleurs, histoire de pouvoir le voir, lui, un peu plus souvent - quoi que ça me ferait une occasion de moins de sortir la moto, et ça serait dommage. Mais bon, je suis pas du genre à imposer quoi que ce soit à qui que ce soit - vu que j'aime pas qu'on m'impose des choses non plus - et donc je garde le silence. A vrai dire, ça n'a pas grande importance pour le moment. Ce qui en a, c'est qu'il vient d'arriver, et que moi qui stresse depuis que je lui ai envoyé ce putain de message - sans doute plein de fautes, mais chut - je suis ravi de le voir enfin sur le pas de ma porte.
« Je te manque tellement que tu ne pouvais pas attendre vendredi pour qu’on se voit ? - T'as pas idée ! »
Oui bon, j'en rajoute évidemment, mais autant, donc, je vais pas vers les inconnus, autant mes proches, je pourrais être avec 24h/24. Et là, la situation est assez particulière en prime, donc forcément... Je m'apprête à le faire entrer quand il en rajoute une couche supplémentaire, mais c'est pas comme si ça m'étonnait vraiment.
« Je sais que tu m’aimes, mais ça peut rapidement devenir obsessionnel tout ça ! Rappelle-toi mes conquêtes ! Quoi que… Je dirais pas non. Avec cette nouvelle coupe, t’es à croquer ! - Je t'aime beaucoup Ty'... »
Ce qui est vrai, sinon il ne me ferait clairement pas de smack comme ça régulièrement. Je suis un gars sympa, mais y a quand même des choses que j'accepterais pas non plus, et qu'on me force la main, ça en fait partie.
« Mais t'as toujours certains attributs en trop à mon goût. »
Ca m'empêche pas de pouvoir confirmer qu'il a un corps à tomber et que c'est pas étonnant qu'il fasse tomber autant de mecs. Je suis un artiste, et l'esthétique, quelle qu'elle soit, me touche toujours d'une certaine manière - ma fibre artistique au moins. En ce qui concerne mon pote, j'ai jamais douté de son physique. Jusque que c'est pas ce qui m'attire moi, sexuellement parlant, mais je pourrais tout à fait le prendre pour modèle (à vrai dire, je suis pas sûr qu'il y ait pas eu de croquis qui aient été basés sur lui, consciemment ou pas.
« Et sinon ? Ce nouveau portable ? C’est la classe, n’est-ce pas ? - C'est même plus que la classe... Du coup, c'était juste... pas normal... »
Et là, je me sens très con. Je lui offre vraiment une toile, là ? Nan parce que bon... Il m'a offert un smartphone dernier cri là... Raaaaaaaaaah... Je me vois tellement pas le lui sortir, là, comme ça... Alors je biaise et passe sur l'autre annonce.
« Bon, assieds-toi, déjà, j'ai un truc à t'annoncer. »
Et la bière fraîche sur la table basse est prévue pour accompagner le truc, ouais, donc je t'en prie, sers-toi, tiens je montre l'exemple va.
« Tu vois les toiles, là ? »
A savoir le petit ange, la suicide girl et le temps, donc... J'ai trinqué, bouteille ouverte contre bouteille ouverte, avec lui, avant de poursuivre, l'air de rien, mais en suivant quand même ses réactions du coin de l'oeil.
« Elles seront exposées le mois prochain, dans une petite galerie du quartier qui essaie de faire découvrir de nouveaux créateurs. »
Annonce 1, over. Je regarde un peu comment il réagit, mais je sens bien que si je m'arrêt là, je continuerai jamais alors...
« Et celle qui est emballée à côté, ils auraient bien aimé aussi, mais... Elle est ni à exposer ni à vendre celle-là. »
Bon bah en fait, ça me semble toujours aussi ridicule, donc je le regarde même plus en rajoutant l'essentiel, ce pour quoi je l'ai réellement fait venir.
« Celle-là....... Elle est pour toi en fait. »
Je crois que si je pouvais me terrer dans un trou de souris, là, maintenant, j'hésiterais pas une seconde...
Invité
Invité
(✰) message posté Ven 12 Sep 2014 - 23:43 par Invité
C’était un fait maintenant avéré pour mon entourage le plus proche – voire même très proche, puisqu’il ne s’agissait que de mes amis – : je haïssais ma famille. Mon père – que je considérais comme un enfoiré de première (et encore, j’étais gentil) – n’existait plus du tout à mes yeux. Ma mère ne restait en vie que par ses quelques coups de fil et lettres qu’elle osait de temps en temps m’envoyer. Quant à ma sœur, c’était peut-être la seule personne qui pouvait encore se présenter comme étant un membre de ma famille, bien que j’avais parfois tendance à me croire fils unique. En tout cas, Rafael et moi n’étions peut-être pas unis par les liens du sang, mais nous l’étions sans le moindre doute par les liens du cœur et je n’avais absolument aucun mal à clamer haut et fort qu’il faisait partie de ma famille puisqu’il était véritablement mon frère de cœur. Et lorsque votre frère de cœur vous envoyait un message sur votre portable pour vous demander de venir chez lui après le boulot, eh bien, vous vous exécutiez sans poser plus de questions. Bien sûr, cela ne vous empêchiez pas d’avoir de l’humour sur la situation et je ne manquais jamais une occasion de le taquiner. Mais comme le proverbe disait : « Qui aime bien, châtie bien ».
- Je t'aime beaucoup Ty'... Mais t'as toujours certains attributs en trop à mon goût, répliqua alors Rafael à mon petit numéro de drague. Bien évidemment, tout cela n’était qu’une plaisanterie. Raf’ était mon meilleur ami, rien de plus. Et même si j’avais eu un jour l’envie de le mettre dans mon lit – cela avait bien dû me traverser l’esprit une fois –, je ne l’aurais jamais fait par respect pour notre amitié à laquelle je tenais plus que tout – et puis, il y avait assez de beaux mecs à Londres pour satisfaire mes envies. C'est même plus que la classe... dit-il en réponse à l’éloge que je faisais du portable que je lui avais acheté. Et je ne l’avais pas fait par charité – ce mot ne figurait même pas dans mon dictionnaire –, mais bien parce que cela me frustrait plus qu’autre chose de ne pas pouvoir joindre mon meilleur ami en toutes circonstances. Mais Rafael semblait toujours aussi gêné de ce petit cadeau gratuit et la preuve en était encore aujourd’hui… Du coup, c'était juste... pas normal... Bon, assieds-toi, déjà, j'ai un truc à t'annoncer, tourna-t-il autour du pot, et je levai un sourcil intrigué par cette chose qu’il avait à me dire. Je m’assieds tout de même sur le sofa, jetant un petit coup d’œil aux bières qui n’attendaient que nous. Tu vois les toiles, là ? commença-t-il en me désignant d’un léger mouvement de tête les toiles délicatement posées dans un coin de la pièce. Elles seront exposées le mois prochain, dans une petite galerie du quartier qui essaie de faire découvrir de nouveaux créateurs.
- Wow ! C’est génial ! m’enthousiasmai-je pour mon meilleur ami à la manière qui m’était propre – c’est-à-dire avec une joie quelque peu cachée. Ce n’était pas vraiment intentionnel, je n’arrivais tout simplement pas à exprimer mes émotions, et la joie en faisait partie. Cela ne m’empêchait pas d’être sincèrement heureux pour lui. Depuis le temps qu’il souhaitait être exposé, il réalisait enfin son rêve. Et j’espérais vraiment que cette petite exposition mènerait à d’autres beaucoup plus importantes, et peut-être qu’il deviendra un jour un artiste reconnu, qui sait.
- Et celle qui est emballée à côté, continua-t-il de plus en plus hésitant, ils auraient bien aimé aussi, mais... Elle est ni à exposer ni à vendre celle-là. Celle-là....... Elle est pour toi en fait, m’avoua-t-il enfin dans un souffle, et je fus tellement sur le cul que j’en restais un moment bouche-bée. Après tout, cela faisait presque dix ans que je connaissais Rafael et il ne m’avait jamais offert l’une de ses toiles – et je devais bien avouer que cela m’arrangeait un peu, parce que l’art et moi, cela faisait mille… Il y avait tout de même des toiles de Raf’ que j’aimais beaucoup, mais je n’avais jamais rien à dire, que ce soit pour faire une critique positive autant que négative – je ne m’y connaissais juste pas…
- Wouah… Merci… fis-je alors, nettement moins enjoué que tout à l’heure – et cette fois-ci, ce n’était pas parce que j’avais du mal à exprimer ma joie… Je peux ? demandai-je l’autorisation de la déballer, comme si elle ne m’appartenait pas encore vraiment – ce que je fis dans la seconde où je reçus un signe positif de Raf'. Je détaillai alors la toile un instant et un sourire étira mes lèvres lorsque je compris enfin de qui il s’était inspirer pour peindre ce tableau. C’est nous ! m’exclamai-je, beaucoup plus enthousiaste qu’il y a une seconde en admirant le renard et le chien aux formes quelques peu éthérées. Wow ! J’aime vraiment beaucoup ! Sincèrement ! insistai-je, pour qu’il soit sûr de mes paroles. Et je suis très honoré d’avoir une peinture du célèbre Rika Alvares ! Tu vas bientôt pouvoir peindre des portraits de la famille royale, si tu continues, plaisantai-je ouvertement. En tout cas, merci beaucoup, ça me fait super plaisir, vraiment.
(✰) message posté Dim 14 Sep 2014 - 21:19 par Edwin Turner
Rise and Fall
ft. Tyler J. Lewis && Nathanael E. Keynes && Rika Alvares
Mardi 23.09.2014 • Barfly
Et c'est pas parce que j'ai déjà une grande famille que je considère pas Ty' de la même manière que mes frères et soeurs de sang. De toute façon, je fonctionne énormément à l'affectif, et puisqu'il fait partie des personnes les plus chères à mes yeux, je vois aucune raison pour faire une différence avec ma jumelle, par exemple. On n'a pas le même génome, et après ? On s'en fout. En tout cas moi je m'en fous. Tout ce qui m'importe, c'est le fait qu'on tienne beaucoup l'un à l'autre, le reste, ça n'a absolument aucune espèce d'importance.
Ce qui en a par contre aujourd'hui, c'est ce que j'ai à lui annoncer, et le cadeau que je veux lui faire en remerciement pour le sien, et pour lequel je stresse de plus en plus. J'ai commencé par l'annonce la plus facile, finalement, et la moins impliquante aussi, en l'invitant à s'asseoir, ce qu'il a fait aussitôt, avant de réagir à la nouvelle comme tout bon ami qui se respecte : avec enthousiasme. Et quand on connait Tyler, on sait qu'il ne réagit pas toujours comme ça.
« Wow ! C’est génial ! »
Evidemment, contrairement à d'autres gens, ça ne part en grandes embrassades, ni en grands discours, mais c'est comme ça qu'il fonctionne, et ça ne m'a jamais empêché de savoir quand il était réellement heureux. Et là il l'est. Il sait à quel point ça me tient à coeur, en même temps. J'ai enchaîné, cela dit, histoire de pas garder la pression plus longtemps, mais à peine je lui ai indiqué la toile que je regrette déjà et je commence à me ronger l'ongle du pouce, nerveux.
Il a rien dit tout d'abord, et en même temps, je lui jette pas la pierre, c'est pas vraiment comme si c'était quelque chose que j'avais l'habitude de faire. Parce que jusque-là, j'avais jamais pris le temps de me poser et de créer quelque chose qui soit vraiment personnel. L'idée d'en faire une pour lui m'a déjà traversé l'esprit, bien sûr, mais je voulais que ça soit réellement pour lui, et que ça soit parfait. Et autant, celle-ci, je sais qu'elle est pour lui, ce qu'elle représente ne correspond à personne d'autre, autant je doute davantage de la perfection de mon oeuvre.
« Wouah… Merci… »
Pas besoin de sous-titre pour entendre la différence de ton entre cette réaction et la précédente.
« Je peux ? »
J'ai hoché la tête à sa question, sans prendre la peine d'en rajouter parce que j'ai rien à dire de plus. Bien sûr qu'il peut l'ouvrir, elle est pour lui, elle lui appartient, maintenant, il fait comme il l'entend. Et à vrai dire, ça m'arrange qu'il la regarde tout de suite, histoire que je reste pas dans le doute indéfiniment. C'est quand j'ai vu ce sourire éclairer son visage que j'ai commencé à me détendre.
« C’est nous ! Wow ! J’aime vraiment beaucoup ! Sincèrement ! Et je suis très honoré d’avoir une peinture du célèbre Rika Alvares ! Tu vas bientôt pouvoir peindre des portraits de la famille royale, si tu continues. En tout cas, merci beaucoup, ça me fait super plaisir, vraiment. »
Ok là maintenant, je peux souffler. Et boire un coup, ouais, pour faire passer le coup de stress, la retombée de celui-ci et l'émotion aussi. Je disais, donc, que la joie de Tyler, ça passait pas vraiment par les grandes embrassades ni les grands discours. Là, pourtant, il en dit beaucoup plus que d'ordinaire, et ça me touche profondément parce que c'est assez évocateur de son ressenti.
« Ok. Je crois que je vais avoir besoin d'un peu plus que d'une bière bon marché, là. Et je te dois toujours un coup quelque part. Mmmh... »
Oui oui je détourne la conversation, mais si on en reste là je vais chialer et tu vas encore te foutre de ma gueule donc... Mon regard est tombé sur un tract et j'ai eu une moue indécise.
« Hum... Y a bien ce groupe que j'aurais bien été écouter autour d'un verre, mais... »
J'ai attrapé le flyer, l'ai tendu à Tyler.
« Y a juste un petit souci de lieu de représentation... »
Parce qu'évidemment, le groupe en question passe au Barfly, sinon c'est pas drôle, n'est-ce pas ?
Certaines personnes avaient déjà dès leur naissance un don ou des prédispositions pour l’art et d’autres ne faisaient que développer un intérêt ou une passion pour cette activité si importante pour alimenter le tourisme dans les pays principaux d’Europe tels que le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie. Dans mon cas, j’étais entièrement dépourvu d’âme d’artiste et cela pouvait facilement se remarquer si l’on me posait une question aussi simple que comment je trouvais l’œuvre d’un peintre exposé au National Gallery. D’ailleurs, lorsque j’allais faire un tour dans ce type de musées, je passai généralement dans les allées en ne jetant qu’un coup d’œil rapide aux tableaux exposés. Non pas que je trouvais tout type d’art – dessin, peinture, sculpture… – moche, mais cela ne me touchait tout simplement pas. Enfin, jusqu’à aujourd’hui… Parce que le tableau que Rafael venait de m’offrir me faisait réellement plaisir et, pour une fois, je le montrais. Bien évidemment, le fait que cette peinture représente quelque chose de personnel jouait sans le moindre doute beaucoup, mais il pourrait tout de même se vanter d’avoir pu me faire réagir (positivement) sur une œuvre d’art.
- Ok. Je crois que je vais avoir besoin d'un peu plus que d'une bière bon marché, là. Et je te dois toujours un coup quelque part, me rappela-t-il, ce qui était d’ailleurs totalement inutile parce qu’il ne me devait rien du tout. Après tout, si l’on devait faire le compte de toutes les boissons ou autres choses que l’on s’était payé mutuellement lors de nos nombreuses soties dans les bars, nous n’avions pas fini… Mmmh... Hum... Y a bien ce groupe que j'aurais bien été écouter autour d'un verre, mais... Il hésita un instant, avant de me tendre un des nombreux flyers que les bars distribuaient afin de promouvoir les événements qu’ils organisaient et/ou les groupes de musique qui passaient, régulièrement ou non, dans leur salle. Y a juste un petit souci de lieu de représentation... m’avoua-t-il enfin, ce qui m’incita alors à regarder le nom du bar dans lequel le groupe que Rafael souhaitait voir se produisait ce soir. Et je n’eus aucune réaction lorsque je vis que c’était le Barfly – bar où j’avais été d’ailleurs abandonné par lui et les deux autres il y a de cela presque trois mois et où travaillait accessoirement Nate, une conquête un peu collante dont je n’avais d’ailleurs plus de nouvelles depuis longtemps (peut-être s’était-il lassé de me harceler par SMS ?...).
- Je vois pas le souci, le rassurai-je alors, ce qui était la raison pour laquelle je n’avais eu aucune réaction à la vue du lieu où jouait ce groupe. Après tout, ce n’était certainement pas moi que ça allait déranger de retourner dans ce bar. J’allais peut-être même pouvoir convaincre Nate de rejouer sur scène avec Raf’, ça faisait longtemps qu’on s’était pas fait un petit duo… Si tu veux aller les voir, allons-y ! Et si t’avais peur pour moi à cause de mon stalker, finis-je en posant un bras sur ses épaules comme pour le réconforter, t’inquiètes, il a arrêté de me harceler.
ft. Tyler J. Lewis && Nathanael E. Keynes && Rika Alvares
Mardi 23.09.2014 • Barfly
Ok, je dois admettre que la réaction de mon ami, là, ça me fait vraiment, mais alors vraiment particulièrement plaisir. Je sais bien que la peinture, en soi, c'est pas trop son truc. C'est bien pour ça que j'étais si nerveux à l'idée de lui offrir. Je voulais que ça soit quelque chose de personnel, et ça l'est, c'est pas le souci, mais voilà, offrir une toile à quelqu'un qui reste d'ordinaire assez froid devant toute forme d'art, c'est quand même particulièrement casse-gueule. Alors évidemment, quand il a vraiment l'air enthousiaste, là, ça me touche particulièrement. On se connaît suffisamment, l'un et l'autre pour que je sache qu'il est tout à fait sincère - en même temps, il s'embarrasse rarement de faux-semblants - et pour qu'il se rende rapidement compte que je suis ému, bon. Et dans trois secondes tu te fous de ma gueule ou... ?
Je détourne donc la conversation, embraie sur l'hypothétique programme du reste de la soirée et bon bah... oui, j'hésite. Ce groupe-là, je l'aime bien. C'est peut-être pas le meilleur groupe du monde, mais c'est plutôt sympa, ils ont la pêche et la chanteuse est jolie. Je fais un peu ma groupie, bon, mais enfin... Le hic, c'est que c'est le bar de son pot de colle, donc, et je reste toujours un peu inquiet. Visiblement plus que lui, parce que quand son regard tombe sur le nom du bar, il n'a absolument aucune réaction. Plutôt bon signe, donc, pour mon programme, faut croire...
« - Je vois pas le souci. - Euh... - Si tu veux aller les voir, allons-y ! Et si t’avais peur pour moi à cause de mon stalker, t’inquiètes, il a arrêté de me harceler. »
Ah... J'esquisse un sourire alors, pas complètement rassuré - je le serais sans doute qu'en ayant vu réellement que tout va bien sur place - mais un peu plus serein qu'il y a deux minutes toujours.
« - Bah écoute, ouais, je veux bien qu'on aille prendre un verre là-bas puisque t'y vois pas d'inconvénient... On prend ma moto ? »
A choisir, je préfère ça que le métro, puis ça ira même plus vite je suis sûr. Pas comme si j'avais pas l'habitude de me faufiler entre les files de voitures avec quoi...
Il a pas fallu plus d'un quart d'heure pour qu'on entre dans le bar, et on s'est installés à une table pas loin de la scène. Enfin je nous ai installés à une table pas loin de la scène, parce que même si le concert n'était pas encore commencé, j'avais pas vraiment envie d'être à l'autre bout de la salle. Je me rendrai sans doute au bar à un moment, peut-être que j'irais voir si Nate est là et si je peux lui poser une ou deux questions, ou peut-être même pas, finalement, puisqu'il a arrêté de harceler Ty, mais en attendant... Plus qu'à attendre qu'un ou une serveuse vienne prendre notre commande, donc, et que le concert commence...
Invité
Invité
(✰) message posté Mer 24 Sep 2014 - 2:02 par Invité
Comme j’avais déjà pu le préciser précédemment, je ne considérais pas Rafael uniquement comme mon meilleur ami, mais aussi et surtout, comme un frère faisant partie intégrante de ma famille dont j’étais actuellement le seul membre encore restant – les autres ayant été définitivement rayé de ma vie (sauf peut-être ma sœur, bien que la situation était quelque peu compliquée). Et comme tout frère – même de cœur – qui se respecte, Rafael était toujours présent pour me protéger. Donc chaque fois que j’avais le malheur de lui raconter les problèmes que je pouvais rencontrer avec certaines de mes conquêtes (dont le fait d’être harcelé), mon meilleur ami s’en inquiétait forcément, même si bien souvent il n’y avait pas lieu d’être. Voilà la raison pour laquelle j’étais aussi serein à l’idée de boire un verre dans ce bar dans lequel travaillait Nate – l’une de ces conquêtes qui avait quelques tendances de stalking –, à la différence de Rafael que je sentais quelque peu inquiet.
- Bah écoute, ouais, je veux bien qu'on aille prendre un verre là-bas puisque t'y vois pas d'inconvénient... dit-il finalement, quelque peu rassuré par mon calme olympien face à la situation. Situation de toute de façon inexistante puisque je n’avais plus de nouvelles de Nate depuis quelques semaines déjà – il avait très certainement dû se lasser de ne recevoir aucune réponse à ses nombreux SMS ou bien il avait trouvé un autre blaireau à emmerder. On prend ma moto ?
- Carrément, répondis-je alors enthousiaste. Parce que si je n’étais que détenteur d’un permis B qui m’autorisait à conduire tous véhicules à quatre roues ne dépassant pas un certain poids, j’adorais les petits tours à moto que je faisais occasionnellement à l’arrière de l’engin de mon meilleur ami. En tout cas, être à bord de ce genre de véhicules était beaucoup plus excitant qu’une simple voiture…
Je laissai donc temporairement le tableau que Rafael venait de m’offrir dans son appartement afin de passer la soirée en compagnie de celui-ci dans ce fameux bar dans lequel j’avais pu démontrer mes talents de chanteur-musicien chaque fois que j’y avais mis les pieds. Et si nous y allions dans le seul but de voir un groupe jouer, je gardais toujours l’espoir de pouvoir une nouvelle fois monter sur scène en compagnie de mon meilleur ami, cette fois – Rafael était peut-être un peintre de talent, il était également un chanteur et un guitariste hors pair. Une fois à l’intérieur de l’établissement, Raf’ se dirigea directement vers une table située pas loin de la scène et je décidai alors d’aller passer commande au bar avant que le mini-concert ne commence.
- Tu veux boire quoi ? me renseignai-je, avant de me diriger vers le comptoir du bar derrière lequel s’affairait déjà mon ancienne conquête – il m’était possible de le catégoriser comme « ancien » puisque cela faisait déjà plus d’un mois que nous n’avions pas couché de nouveau ensemble. Je passai donc commande le plus naturellement du monde juste avant d’ajouter : Tu finis toujours ton service à deux heures ? Il était vrai que je travaillais demain, mais cela ne m’empêchait pas de me faire des petits plaisirs en semaine de temps en temps. Et puis, maintenant que j’étais là, autant ramener quelqu’un dont j’étais sûr être un bon coup – après tout, si j’étais là ce soir, c’était pour fêter la prochaine exposition des toiles de mon meilleur ami, je n’avais donc pas le temps, ni l’envie de draguer. Nate était donc un choix facile et j’étais certain de ne pas être déçu avec lui.
(✰) message posté Mer 24 Sep 2014 - 20:40 par Edwin Turner
Rise and Fall
ft. Tyler J. Lewis && Nathanael E. Keynes && Rika Alvares
Mardi 23.09.2014 • Barfly
Je suis pas vraiment le mec qui fait le plus peur, faut avouer. Et je suis hypersensible, ce qui fait que quand je m'énerve, ça peut avoir tendance à virer au ridicule si les larmes se pointent. Mais une chose est sûre, je supporte pas qu'on touche à ceux que j'aime. C'est sans doute la seule chose qui peut me faire littéralement péter un câble et devenir réellement violent. Le mec qui a foutu Mathea en cloque sans rien en avoir à battre s'en souvient sans doute, parce que même si je suis pas taillé comme un catcheur, je suis une boule de nerf, et mes coups font assez mal. Lui en tout cas, l'a senti passer. J'espère bien qu'on en arrivera pas là avec l'ancienne conquête de ma soeur - il avait pas l'air aussi con, contrairement au père biologique de Lucia qui le portait vachement plus sur lui, mais bon, on sait jamais - mais je crois pas que j'aurais vraiment une seconde d'hésitation s'il faisait du mal à Ty'. C'est pas pour rien non plus que j'ai pas vraiment envie de côtoyer ses parents. Même sa soeur d'ailleurs... S'il faisait la paix avec eux un jour, je dis pas que je ferai pas d'efforts, mais ce serait uniquement pour lui, clairement. Et moins je les verrais, mieux je me porterais, clairement. Bref. Ce soir, on risque de recroiser la route de Nate, et j'espère que ça se passera bien. Mais tant que Tyler est motivé - et l'idée d'y aller en moto l'enthousiasme, même - alors tout va bien, on va dire.
« Carrément ! »
Grand sourire de ma part. C'est pas comme s'il fallait vraiment me le demander deux fois pour que j'enfourche ma bécane, hein... A part mes toiles, s'il y a bien une chose matérielle à laquelle je tiens, c'est elle. Peut-être aussi - beaucoup - parce que j'ai repeint sa carrosserie, d'accord...
Je me doute pas de l'idée qui trotte dans la tête de mon frère de coeur et... Heureusement. Non mais non c'est vraiment pas obligé, y a trop de monde là... On va jouer chez moi si tu veux, mais sur scène ? Sans moi... Enfin évidemment, s'il en émettait le souhait, il se doute très certainement que je pourrais pas le lui refuser, mais je préférerais clairement éviter. Et pour l'heure, je suis parfaitement inconscient de ça, et c'est pas plus mal.
« Tu veux boire quoi ? - Un americano pour moi. Mais c'est moi qui t'offres à boire j'ai dit ! Raaaaaah ! »
J'ai sorti quelques billets de ma poche et les lui ai fourrés dans les mains parce que je sais pertinemment que sinon, il me laissera pas le loisir de lui offrir ce verre. Ca m'a quand même pas empêché de le laisser aller jusqu'au bar, même si je l'ai suivi des yeux un moment. Bon ok, bizarrement, c'est direct vers Nate qu'il s'est dirigé, mais je sais pas, j'ai l'impression qu'il y a une certaine tension. Les sourcils froncés, je les ai regardés un instant, en me demandant si je devais les rejoindre... Et j'ai fini par envoyer un sms à mon ami, plutôt, qui lui demandait si y avait un souci. Je veux pas m'immiscer si je me fais des idées et que tout se passe bien - loin de moi l'idée de lui casser son coup - mais je préfère être sûr quand même...
Nathanael E. Keynes
sometimes it lasts to love and sometimes it hurts instead.
(✰) message posté Mer 24 Sep 2014 - 20:46 par Nathanael E. Keynes
Rise and Fall
ft. Tyler J. Lewis && Rika Alvares && Nathanael E. Keynes
Mardi 23.09.2014 • Barfly
Je suis trop con. Je suis vraiment, vraiment trop con. Comment je peux en être arrivé là, sérieusement ? Je me retrouve le cul entre deux chaises, à kiffer un gars qui en a certainement pas grand chose à faire - à part de mes fesses - et que mes plus proches amis supportent pas le moins du monde. Et je peux même pas vraiment leur en vouloir, parce que clairement, il est capable d'être odieux avec tellement tout le monde que... Putain, mais c'est vraiment complètement con. Et je suis en colère contre moi-même, et contre ce stupide organe qui bat dans ma poitrine et qui a manifestement vraiment décidé de se payer ma tronche. Parce que sérieusement, y a quoi de plus risible, hein ? Le type qui drague tout ce qui bouge qui se retrouve à s'enticher finalement d'un mec qui fait pire que lui, histoire de bien lui foutre dans la tronche ce qu'il a peut-être bien fait subir à d'autres gens sans trop le savoir. Parce qu'après tout, pour moi, tout était clair, toujours, mais est-ce que c'était vraiment le cas de mes conquêtes ? Je me pose la question, évidemment, mais je vois pas trop bien ce que je peux y faire maintenant. Et pour ce qui me concerne plus personnellement bah... en fait je sais plus trop non plus. Spencer m'a fait la gueule suffisamment longtemps pour que j'aie pas envie que ça se reproduise, et même si je lui en veux un peu, quelque part, je comprends. J'aime bien Adri, et donc, logique, j'aime pas ce que Tyler est capable de sortir à son sujet. Et je me suis pas gêné pour le lui dire, au départ. Et encore un peu, plus récemment, mais en aparté, parce qu'il était pas question qu'on fasse tous bloc contre lui parce que... bah parce que j'ai pas la moindre envie de me brouiller avec lui non plus. Mais du coup, même pas en rêve j'en parle à mon meilleur ami, si c'est poru qu'on se prenne à nouveau la gueule alors que de toute façon, ça rime à rien... Non merci.
Et peut-être que s'il n'y avait pas eu le concert et ce qui s'en est suivi, je m'en serais pas rendu compte, c'est peut-être ça le pire. Peut-être même que ça aurait été mieux comme ça. Peut-être, aussi, que ce qui me boufe le plus, c'est que je crois que j'aurais aimé que mon meilleur ami se rende compte de ma position et des efforts que j'essayais de faire au milieu d'eux... Mais en même temps, c'est pas comme si j'avais été très explicite, ni comme si je comptais l'être prochainement... A ce moment-là, de toute façon, je me rendais pas encore trop compte de tout ça, de ce que je ressentais vraiment. Et je sais pas si c'était si mal en fait. Je me suis retrouvé à faire genre s'ils sont pas contents c'est pareil, à rester dans mon coin et à pas vouloir faire le premier pas. Sauf que je suis pas trop bien fait pour la solitude et que ça m'allait pas du tout. On a fini par crever l'abcès, au moins pour ce que je pouvais lui expliquer. J'ai été sonner chez Adriel, aussi, pour lui présenter des excuses, parce qu'elle était la première visée par Playboy à chaque fois. Je crois qu'elle a compris, mais... Ca n'empêche que je m'en veux, et que je veux pas qu'elle croit que je suis aussi misogyne que lui, parce que c'est absolument pas le cas, ça l'a jamais été, et ça le sera juste jamais... J'ai quand même une voisine en or, j'ai rencontré d'autres gens grâce à elle, et d'une certaine manière, je me raccroche à ces nouvelles connaissances, comme si ça pouvait compenser. Mais ça compense rien du tout, j'arrête pas d'y penser. De penser à lui - mais quel con !
C'est Anushka qui est venue me voir, et quelque part, ça m'a fait plaisir de pas être tout de suite complètement rayé de la famille. Parce que c'est exactement ça pour moi, j'ai pas juste un père et une mère, et des grands-parents britanniques, j'ai aussi un frère, une soeur et des parents adoptifs chez les Khan, qui m'ont élevé autant que ceux dont je partage le sang et que j'ai absolument aucune envie de perdre. Et là, sincèrement, vu comme les choses se sont passées entre Spencer et moi, j'imaginais pas trop bien comment ils pourraient pas prendre parti contre moi. Pourtant sa soeur est venue frapper à ma porte, et on a discuté longuement... D'un côté, c'est une bonne chose, ça a permis d'aplanir le truc. De l'autre... Je suis toujours pas sûr que c'était bien que j'ouvre les yeux sur ce que criais mon coeur, et je me vois encore moins avouer à Playboy ce que je ressens parce que je sais pertinemment que c'est pas ce qu'il recherche et que je me prendrais une veste. Dans tous les cas, j'ai pas trop envie de voir ça arriver, si bien que... je reste dans mon coin, entre les deux journaux - où mes référents me tapent encore plus sur le système que d'ordinaire étrangement - et le bar où on me demande quand est-ce qu'on pourra être programmés prochainement avec les Lucky Strikes et où j'ai rien de mieux à répondre que... je sais pas. On a un nouveau batteur, finalement, ça c'est cool, mais est-ce qu'on est prêt à jouer ? J'en sais rien. Et je déteste tellement rester dans l'expectative...
Quant à mes nuits... disons que j'ai bien essayé quelques fois de ne pas passer la nuit tout seul, mais que le coeur n'y était pas comme on dit. Ca m'était jamais arrivé de décevoir quelqu'un comme ça, mais il fallait une première à tout, je suppose. Bah voilà, maintenant c'est fait. Pas qu'une fois d'ailleurs, mais bref. Pour le coup, quand Ty' a débarqué ce soir au Barfly, je l'ai vu dès son entrée, mais j'ai fait genre. Genre je suis occupé, je l'ai pas vu. J'ai même pas fait gaffe avec qui il était, pourtant j'aurais dû. Et quand il s'est approché, je l'ai pas vraiment accueilli super chaleureusement - alors que j'ai passé la nuit dans ses bras la dernière fois qu'on s'est vus, à lui prouver que j'étais tout aussi capable d'inverser les rôles... - et j'imagine qu'il s'attendait à pouvoir passer une nuit intéressante - avec un autre ou moi à défaut, allez savoir. Un sourire, sans doute un peu crispé, un petit signe de la main et... c'est à peu près tout ce que j'ai fait pour l'accueillir, avant de retourner à mes verres. Et forcément, il risquait pas de trop bien comprendre ma froideur complètement illogique - en d'autres temps, la perspective d'un super coup cette nuit m'aurait plutôt donné le sourire, évidemment -, et moi je suis... frustré, si bien que je réagis pas forcément bien non plus, mais je voudrais pas que le ton monte dans le bar, ça reste mon lieu de travail - et puis j'ai pas envie de me prendre encore plus la tête, pas avec lui en prime.
« Tu finis toujours ton service à deux heures ? - Mmmh... T'es pas censé bosser toi demain ? 'Me semblait que ta porte était close jusqu'au vendredi soir... »
Ok ça, c'est super mesquin. Et je me passe la main dans les cheveux, embarrassé. Je disais que je voulais pas me prendre la tête avec lui, hein ? Bah là je suis en train de tout faire pour, non ? Mais quel con...
« Désolé, je suis un peu tendu en ce moment, faut croire que ça te retombe toujours dessus... Ecoute euh... J'ai pas deux heures avant que ça devienne le rush, mais je peux sortir cinq minutes, si tu veux... »
On dirait que je veux qu'on aille se battre. Vous savez les phrases cliché « viens, on sort, allez, je t'attends », sauf que j'en absolument pas l'intention - et de toute façon, je me ferai rétamer la tronche, ce qui m'amuse pas plus que ça non plus, j'ai déjà donné y a quelques semaines. J'ai fait signe à mon collègue, sorti mon petit étui à cigarettes fétiches qu'il connaît bien puisqu'il a été oublié chez lui il y a quelques temps, et allumé une clope à peine la porte passée, en lui en tendant une silencieusement, s'il veut. Sauf qu'une fois dehors... Bah j'ai pas grand chose à dire en fait et qu'à la base, je suis sorti devant lui, et je lui tourne le dos, parce que je sais même pas ce à quoi je vais ressembler ni si j'ai vraiment envie de croiser son regard pour y lire ce que je m'attends à y trouver quand il comprendra. Il est loin d'être bête, après tout. Putain Nate, t'es vraiment trop con. Et je crois bien que j'attends qu'il prenne la parole, parce que j'arrive pas à briser le silence, aussi pesant soit-il, vu que je sais absolument pas comment me comporter. Enfin si, je sais ce que je veux, et je sais que c'est pas possible, tout comme je sais que je vais pas trop être capable de faire semblant bien longtemps, donc... Soupir. J'ai quand même fini par faire volte face et le regarder, et forcer un peu un sourire.
« Je m'attendais pas vraiment à te revoir Playboy... Qu'est-ce qui t'amène ? »
A part l'opportunité de repartir accompagné, ça, j'ai bien compris... Dommage, parce que ça sera juste plus moi, même si t'en es sans doute pas encore conscient. Et moi je me venge sur ma clope, ce qui n'arrive que quand je suis vraiment tendu... Et c'est bizarrement de plus en plus souvent, si bien que même mes collègues s'en rendent compte...