"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici WELCOME HOME  - Page 2 2979874845 WELCOME HOME  - Page 2 1973890357
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() message posté Lun 13 Oct 2014 - 14:13 par Invité
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Owen & Julia


Julia et moi, moi et Julia ! Voilà le titre accrocheur d'une histoire vieille comme le monde. En fait, c'est le genre de récit qu'on ne se lasse jamais de raconter, quand on nous le demande, cela va de soi.
Bien que non-croyant et cartésien pur souche, j'aime à me dire que notre rencontre était écrite quelque part. Que tout sonnait comme une évidence avant même que nos regards ne se croisent dans cette salle vide. Je nous y revois encore, nous, ce petit groupe d'étudiants en première année de médecine. Certains se mirent en avant, d'autre se contentèrent de suivre et certains, nous deux en l'occurrence, nous restions dans notre coin silencieux à écouter les paroles du médecin titulaire qui nous faisait la visite. J'ai décroché au bout de cinq minutes, tant le discours du pédagogue était harassant à écouter. Julia n'a pas tenu plus, en un regard, nous comprîmes que cette visite n'en finirait pas. Voilà donc comment tout à commencer. Depuis cette première rencontre, aussi anodine soit-elle, nous ne nous sommes jamais quittés. Toujours collés l'un à l'autre, nous avons passé toutes nos études ensembles. Je me souviens avec nostalgie qu'il arrivait que certains de nos camarades nous appellent « le duo infernal » au vu des multiples blagues que nous faisions ensemble à nos chers camarades. On avait beau être différents, nous avions cependant le même sens de l'humour potache. Mais n'allez pas croire que nous ne travaillions pas, au contraire, nous avions en commun cet ardent désir de réussite et nous nous poussions mutuellement à nous dépasser. J'étais son roc, elle était ma bonne conscience. Elle était le ying, j'étais le « yang ». Donc, oui, Julia et moi, c'est une vieille histoire...

Je constate avec bonheur que malgré nos quatre années de séparation, elle est toujours aussi bavarde. Elle a cet incroyable débit de paroles, j'en arrive même à me demander comment elle fait. Je pense que c'est une faculté propre à la jante féminine. Le gène du "blablabla", un gène pourvut dès la naissance, mais chez Julia cette capacité est incroyable, on se demande si elle prend de l'air entre chaque phrase.... Ah, c'est trop tentent, j'ai besoin de la charrier, de l'embêter gentiment, c'est comme ça qu'on fonctionne depuis toujours et je n'ai pas l'intention de rompre nos bonnes vieilles habitudes. Mais je ne suis pas mieux après ma longue tirade. J'ai monopolisé l'intension durant quelques secondes sans arrêt. J'en avais surement besoin pour me réhabituer à cette quotidienneté dont je fus privé durant quatre ans. Besoin de parler d'autre chose pour oublier... Oublier le type que j'ai laissé en Irak. Après quelques minutes à vaquer dans les couloirs blancs de l'hôpital, nous voilà arrivés devant les portes de la salle réservée aux titulaires. Je constate que l'endroit n'est pas trop mal, qui plus est puisqu'il est désert. Ça n'est pas plus mal, je vais pourvoir avoir Julia rien que pour moi, durant, je l'espère au moins quelques minutes avant qu'elle ne soit rappeler en urgence. Je retire ma veste et la pose sur une des chaises à proximité d'une grande table ronde.

« Je suis pas sûre que le ciné soit possible, ils voudront jamais te lâcher ! Et tu te berces d'illusions si tu crois qu'on pourra arriver à temps à la séance vu le nombre de questions qu'ils voudront te poser et d'histoires qu'ils vont te raconter. »

« Je leur ai manqué tant que ça ? »

Elle hoche la tête en guise d'affirmation, rassuré je lui souris.

« Vous aussi ! Tu sais, je n'ai peut-être pas toujours étais très démonstratif et avec du recul, je le regrette un peu. Toi, Jamie, Jerem et les enfants, vous êtes ma famille et je sais maintenant où est vraiment ma place. Alors tant pis pour le cinéma, le plus important étant d'être réuni, tous ensemble. J'ai gardé toutes les photos que tu m'as envoyées et il me tarde de voir les petits monstres. »

Je lui souris et pour ne pas trop m'attarder, car je sens poindre à l'horizon un flot d'émotions. Alors, je dévie le regard et les bras toujours croisés, je prends le temps d'observer les lieux pour m'acclimater au plus vite. Julia quant à elle, se laisse tomber sur le canapé bleu à proximité. Bien décidée à m'avoir rien que pour elle, elle attrape mon bras et m'entraîne dans sa chute pour ensuite se coller à moi. J'accepte volontiers le contact, comme à la bonne vieille époque, rien n'a changé...

« Et pour le reste ? »  lui dis-je

« Soirée karaoké, je dis oui. Voir les parents, oui, mais il faut que je sois là pour voir Papa t'en coller une pour ne pas les avoir prévenus que tu rentrais. Je ne louperai ça pour rien au monde. »

Après m'avoir gentiment lancé cette petite pique, Julia pose sa tête sur mon épaule (droite) et replis ses jambes sur le côté. Je grimace légèrement, car l'une de mes blessures me rappelle à l'ordre, mais trop content d'avoir ma petite Julia près de moi, je fais taire la lancinante douleur qui me prend l'épaule droite. Je me concentre sur Julia, j'y mets toute ma bonne volonté et toute la force d'esprit que je peux mobiliser et cela semble fonctionner puisque j'oublie la douleur durant un court instant. Satisfait, je souris et je pose mon menton sur le crâne de Julia puis lui prends la main et l'entrelace à la mienne.

« Tant pis ! Je prendrais des jonquilles pour amadouer ta mère, peut-être que ça marchera et que ton père m'épargnera. Au pire, je peux m'arranger pour avoir de supers places pour le prochain match de son équipe préférée... J'ai des relations, tu sais ! Enfin, c'est assez relatif, on va dire que je connais quelqu'un qui connait quelqu'un qui connait quelqu'un qui pourrait me rendre ce service. »

Je serre sa main dans la mienne tout en profitant de cet instant d'intimité, qui je l'avoue m'a terriblement manqué et pour détendre l'atmosphère, je tente une boutade dont j'ai le secret

«  Ne pas t'avoir à mes côtés, c'était comme ne pas avoir mon ours en peluche. Sauf que lui, il était moins sexy je te l'accorde, mais il avait son petit charme quand même »
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Siobhan M. Williams
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() message posté Lun 13 Oct 2014 - 17:10 par Siobhan M. Williams
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Owen me demande s’il a manqué à Teddy et Lily. Je hoche la tête. Evidemment qu’il leur a manqué. Il n’est pas seulement leur oncle super cool ou pour Lily, son parrain. Il représente tellement plus pour eux, il est l’homme qui a pris soin d’eux alors que leur père n’était pas là, il est l’homme qui leur a appris à faire du vélo, il a aidé Teddy à faire ses devoirs parfois, quand je n’étais pas là. Owen a toujours été là quand j’avais besoin de lui pour garder un œil sur les enfants, il fait plus que partie intégrante de la famille. Et quand ce n’était pas lui que j’appelais, c’était Jeremiah. Ces deux-là sont comme des pères pour mes enfants, et je sais qu’ils seront toujours là pour eux. Et jamais, au grand jamais, je ne pourrais leur montrer toute ma gratitude. Lorsqu’il était en Irak, chacune de mes lettres étaient accompagnées de dessins, de petits mots et de photos de Teddy et Lily. Je voulais qu’il les voie grandir, qu’ils gardent le contact, qu’ils ne deviennent pas des étrangers. Posée contre Owen, je respire tranquillement, il m’a tant manqué. Il prend ma main dans la sienne et entrelace nos doigts, je ne résiste pas au contact et commence à dessiner des cercles sur le dos de sa main avec mon pouce. « Tant pis ! Je prendrais des jonquilles pour amadouer ta mère, peut-être que ça marchera et que ton père m'épargnera. Au pire, je peux m'arranger pour avoir de supers places pour le prochain match de son équipe préférée... J'ai des relations, tu sais ! Enfin, c'est assez relatif, on va dire que je connais quelqu'un qui connait quelqu'un qui connait quelqu'un qui pourrait me rendre ce service. » Je ris contre son torse et enfonce un peu plus ma tête dans le creux de son cou. Etre près de lui m’a toujours calmé, rassuré. Son odeur a toujours été réconfortante. Nous avons passés bon nombres de journées collés l’un à l’autre à la fac, je prenais des notes en cours et il copiait sur moi, prétextant que c’était plus simple que de le faire lui-même. Ou alors, lors de nos séances de révisions, où nous étions le plus près possible pour discuter tout en travaillant à la bibliothèque, où le moindre bruit nous aurait envoyé dehors. Il y avait aussi toutes ces fois à l’appartement, où il me servait d’oreiller lorsque nous regardions des films, et la plupart du temps, je m’endormais sans en voir la fin. « Ne pas t'avoir à mes côtés, c'était comme ne pas avoir mon ours en peluche. Sauf que lui, il était moins sexy je te l'accorde, mais il avait son petit charme quand même » Je lève les yeux au ciel et me relève pour lui lancer mon regard de « ahah très drôle, tu risques de t’en prendre une si tu continues sur cette pente » en levant un sourcil. « Tu te rends compte que tu viens de me comparer à un ours en peluche ? J’avoue qu’il y a un semblant de compliment dans ce que tu viens de dire mais quand même… Un ours en peluche ? Vraiment ? » Au fil des années, il m’a trouvé un tas de surnoms les plus idiots les uns que les autres, il m’a aussi comparé à un tas de trucs, de Schtroumpfette à Déesse en passant par Baleine. Il s’est pris un coup le jour où il m’a comparée à une baleine.
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() message posté Lun 13 Oct 2014 - 20:46 par Invité
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Owen & Julia


Je vous arrête tout de suite, vous qui entrez sans frapper, ça n'est pas ce que vous croyez. Oui, j'avoue qu'un être lambda qui entrerait silencieusement dans la salle, pourrait, sans l'ombre d'un doute nous prendre pour un couple vu la position que Julia et moi avions à cet instant présent. C'est fou ce que les gens ont l'imaginaire fertile, ce qui est encore plus fou, c'est que le nombre des personnes que nous avons côtoyé ensemble, excepté ses frères, son mari et ma femme, qui nous ont pris pour un couple. Pourquoi donc penser une telle chose ? Parce que je suis un homme et que c'est une femme ? Les gens voient le mal partout et encore plus dans une société comme la nôtre. L'homme et la femme ne sont ainsi destinés qu'à coucher ensemble, hormis les lieux filiaux, je précise et une véritable amitié serait, de ce fait, impossible ? Et bien moi je dis « non », il existe non pas UNE, mais DES exceptions qui confirment la règle et notre "couple amical" s'adjoint à cela. Le sourire aux lèvres, je la regarder dessiner des cercles invisibles sur le dos de ma main. Certains pourraient trouver gênant d'être accabler par le silence, mais pas non. Paradoxalement, nous sommes tous les deux de vraies pipelettes, mais cela n'empêche qu'il nous arrive aussi d'apprécier le silence et de ne pas avoir peur des « blancs ». Pourquoi donc s'efforcer de les combler, laissons-les se combler tout seul et profitons de l'instant présent.

Julia et moi avons pour ainsi dire, toujours était proche aussi bien mentalement que physiquement. Je ne pourrais l'expliquer, mais on fonctionne comme une espèce d'aimant. Il y a entre nous une attraction indescriptible, qui fait que nous sommes "littéralement" toujours collés l'un à l'autre. Jackson était tolèrent vis-à-vis de ça, plus que Rebecca qui a toujours, sans l'avouer, vu ma relation avec Julia comme quelque chose de dangereux pour notre mariage. Je me souviens encore de la dernière conversation que nous avons eue avant mon départ pour l'Irak et avant notre divorce accessoirement. Les choses étaient alors plus que compliquées entre Rebecca et moi. Je l'ai bien voulu, j'en porte toute la responsabilité et je mentirais si je rétorquais ne pas avoir tout fait pour l'éloigner de moi, pire encore, je n'ai même pas essayé de contredire le fait qu'elle me prête une liaison avec Julia. Avec du recul, je regrette d'être resté silencieux quand elle a proféré ces paroles. Je n'avais pas à mêler Julia à notre mariage et j'aurai dû être honnête avec Rebecca. Oui, j'aurai du lui dire que si elle restait avec moi, il lui faudrait renoncer à son rêve d'enfanter, c'est pas mal pour faire tenir son mariage ça. Je crois que j'ai merdé, mais c'est un mal pour un bien quand on voit la vie de Rececca. Elle s'est remariée il y a deux ans, a eu ce que je ne pouvais lui donné. En voilà une qui a eu sa fin heureuse...

« Tu vas me laisser faire un monologue encore longtemps où tu veux que je continue de te parler de mon ours en peluche préféré ? »


Elle se retourne alors pour me faire face et me lance le genre de regard qu'on pourrait traduire par « Ah ah ah très drôle, mais continue comme ça et tu vas t'en prendre une. » En guise de réponse, je ne sors pas les armes, juste un petit sourire facile à placer en cas du situation périlleuse.

« Tu te rends compte que tu viens de me comparer à un ours en peluche ? J'avoue qu'il y a un semblant de compliment dans ce que tu viens de dire mais quand même... Un ours en peluche ? Vraiment ? »

« Non, enfin si, mais j'ai précisé que tu étais plus sexy que lui, ce qui fait que théoriquement, c'est une demie-comparaison. Et puis avoue que c'est mignon un ours en peluche. »

Je la regarde et lui lance le regard « du petit cocker abandonné en pleine rue ». J'agrémente le tout d'une petite moue.


« Hey, je t'ai affublé de surnoms bien plus idiots et dérangeants. Tu te souviens quand tu as assisté à ta première opération au bloc ? Ne fais pas mine de ne pas t'en rappeler. Tu étais toute mignonne avec ta tenue, on aurait dit une petite Schtroumpfette. Bon, j'aurai peut-être dû m'abstenir de le crier tout fort, je crois que le chirurgien titulaire n'a pas compris la subtilité. Bon, j'avoue que les surnoms dont je t'ai affublé n'ont pas toujours étaient sympathique. J'entends par là, le coup de la Baleine. J'admets que de dire ça à une femme enceinte, n'est pas forcément la meilleure des choses à faire. Pour me rattraper, laisse-moi te dire que tu es une ... grosse...bombe...atomique. J'espère ainsi amoindrir la petite rancœur que tu nourris éventuellement à mon égard. »
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() message posté Mar 14 Oct 2014 - 0:40 par Siobhan M. Williams
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Je n’en reviens vraiment pas… Il a toujours aimé me taquiner et ça ne m’a jamais dérangé, c’est même plutôt un jeu entre nous, mais me comparer à un ours en peluche ? Ah je vous jure ! Il y a des baffes qui se perdent ! « Non, enfin si, mais j'ai précisé que tu étais plus sexy que lui, ce qui fait que théoriquement, c'est une demie-comparaison. Et puis avoue que c'est mignon un ours en peluche. » Il me regarde avec ses yeux de cocker en faisant une moue des plus adorables et je secoue la tête. « N’aggrave pas ton cas Docteur Reagan ! » « Hey, je t'ai affublé de surnoms bien plus idiots et dérangeants. Tu te souviens quand tu as assisté à ta première opération au bloc ? Ne fais pas mine de ne pas t'en rappeler. Tu étais toute mignonne avec ta tenue, on aurait dit une petite Schtroumpfette. Bon, j'aurai peut-être dû m'abstenir de le crier tout fort, je crois que le chirurgien titulaire n'a pas compris la subtilité. Bon, j'avoue que les surnoms dont je t'ai affublé n'ont pas toujours étaient sympathique. J'entends par là, le coup de la Baleine. J'admets que de dire ça à une femme enceinte, n'est pas forcément la meilleure des choses à faire. Pour me rattraper, laisse-moi te dire que tu es une ... grosse...bombe...atomique. J'espère ainsi amoindrir la petite rancœur que tu nourris éventuellement à mon égard. » J’explose de rire en l’entendant se remémorer mes différents surnoms. Je me souviens encore de la tête du titulaire quand il m’a appelé Schtroumpfette, c’était à mourir de rire. Je rougis quand il me dit que je suis une bombe. Owen ne s’est jamais privé de me complimenter et il m’a déjà dit un million de fois que j’étais belle, canon, sexy… Il trouve toujours un nouvel adjectif pour me définir et je ne peux jamais lui faire la tête trop longtemps. « T’as de la chance que je t’aime autant, sinon on se parlerait plus depuis une éternité ! » Je retourne dans ses bras et pose ma tête sur son épaule. Nous restons ainsi sans rien dire, appréciant simplement la compagnie de l’autre. Ça fait si longtemps que ça ne nous est pas arrivé que c’est plus qu’agréable. Au bout d’un moment, je lève mon bras devant mes yeux pour lire l’heure et je souris. « Ma garde est finie depuis dix minutes. J’ai fini pour la journée ! » Je me relève du canapé et fais face à Owen. « Bon, je vais me changer ! Et on passe prendre Lily à l’école ? Teddy a foot, il rentre tout seul de l’entrainement. » Je lui tends ma main pour l’aider à se relever et la garde dans la mienne en le tirant vers la porte de sortie pour marcher en direction des vestiaires. Je ne suis pas prête de le laisser partir loin de sitôt. Maintenant que j’ai récupéré mon ami, je le garde.
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() message posté Mar 14 Oct 2014 - 13:07 par Invité
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Pour la première fois depuis longtemps, je me sens délesté de tous mes problèmes. Je suis là où je dois être avec la personne la plus importance dans ma vie. Je ne pense à rien, tout est paisible, on dirait que Julia arrive à chasser les nuages qui obscurcissent ma vie depuis mon retour. Et c'est là que mes interrogations reprennent. Devrais-je lui en parler ? Lui dire que derrière les sourires de façade se cache une tout autre réalité ? Lui dire que j'ai déjà pris au moins deux bonnes cuites, alors que je ne suis là que depuis cinq jours? Lui dire que j'ai vidé deux flacons de vicodin? Bref, devrais-je lui dire que je vais mal ? Non ! Ça va s'arranger, je me connais, je rebondis toujours, c'est une question de temps. Quand ça ira mieux, j'en parlerai à Julia et tout ça ne sera qu'un mauvais souvenir que je pourrais chasser aisément. Je ne veux pas gâcher ce moment, ça fait tellement longtemps que j'attendais d'être avec Julia, de la prendre dans mes bras, de lui serrer la main, de la faire rire avec mes surnoms débiles, de lui raconter les blagues pourries dont moi seul ai le secret. Je ne veux pas... je ne peux pas briser ce moment magique que je partage avec elle. Alors je me pince la lèvre et reste silencieux, prêt à dégainer une vanne pourrie si Julia m'en laisse l'occasion.


« T'as de la chance que je t'aime autant, sinon on se parlerait plus depuis une éternité »

« Je ne sais pas si c'est vraiment une chance alors ! Avant que tu ne me lances ton regard assassin, je mets les guillemets et précise que je plaisante. J'ai vraiment de la chance que tu m'aimes autant Bucket et j'en prends pleinement conscience maintenant. Je partirais plus, promis, je ne veux plus jamais m'éloigner de toi... »

Elle se retourne et se réfugie tout contre moi, mes bras l'entourent volontiers et nous restons ainsi l'un collé et l'autre, savourant ce silence que nous aimons chacun à notre façon. Je me souviens quand on devait se coltiner certaines nuits, je montais sur les toits tard dans la nuit. Je m'asseyais sur le toit et observais la ville encore endormie. Pas un bruit, pas une voiture, pas un cri, rien à part le silence, presque parfait. En Irak, les choses étant différentes, il fallait s'adapter. On n'avait pas de toit d'immeuble, ni de ville lumière comme Londres. Lorsque la plupart de mes camarades dormaient, je quittais le campement, sans trop m'éloigner. Je m'installais ensuite dans le sable et observais les nombreuses étoiles qui s'offraient à moi. Le silence en ces lieux était quant à lui parfait, seul le vent se faisait entendre de temps en temps. Paradoxalement, malgré la dangerosité des lieux, je me sentais apaisé, délesté de toute peur, en sécurité. Je reviens à moi tandis que Julia lève son bras pour fixer le cadran de sa montre.

« Ma garde est finie depuis dix minutes. J'ai fini ma journée ! » me dit-elle en se relevant pour me faire face tout sourire. Je passe une main sur ma nuque puis commence à m'étirer en prenant soin de ne trop bouger mon épaule droite.

« Amen ! » m'exclamais-je en levant les bras au plafond

« Bon, je vais me changer ! Et on passe prendre Lily à l'école ? Teddy a foot, il rentre tout seul de l'entrainement. »

Elle me tend la main pour que je me relève à mon tour. Je lui fais alors face tout sourire, gardant ma main dans la sienne. Elle me tire hors des murs de la salle et me conduit ailleurs, surement vers les vestiaires.


« Vais-je enfin te voir nue ? Bien que techniquement, ça soit déjà arrivé !»

Elle me regarde à peine surprise et secoue la tête faussement blasée avant de rire.


« Bon, tu fais vite et on s'arrête dans un magasin de jouets, Tonton Owen a quatre noëls à rattraper. Et ne dis pas non, j'ai le droit de gâter ma filleule, c'est dans le règlement...enfin je crois. Nous les protestants, on fonctionne différent en théorie. Bon revenons à nos moutons. Tu te changes vite en mode Wonder Woman... Punaise quand j'y pense, elle était super sexy Linda Carter… »

Julia se gratte la gorge et croise les bras sur sa poitrine

« Oui...oui... tu as raison, elle a pris un sacré coup de vieux... Bon tu vas te changer et après on file dans un magasin de jouets et je ne te laisse pas le choix. Tu fais tout boulot de super maman et je moi je fais mon boulot de super tonton »

Nous nous regardons une dernière fois et avant qu'elle ne disparaisse dans les vestiaires, je la tire vers moi et la prend dans mes bras. Je la serre tout en fermant les yeux pour pleinement savourer cette étreinte. Nous restons silencieux, car nul besoin de mots pour se comprendre. Une fois rassasié, je mets fin à cette étreinte, ma main caresse sa joue et remet en place la mèche rebelle qui obstrue son champ de vision.

« Aller vas-y ! »

Je lui souris une dernière fois et la laisse me quitter un court instant. Maintenant, j'en suis sûr, je suis de retour à la maison.
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