"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici WELCOME HOME  2979874845 WELCOME HOME  1973890357
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() message posté Dim 5 Oct 2014 - 22:16 par Invité
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Owen & Julia
Je souffle et regarde mes mains encore une fois. Assis dans un vieux canapé, j'observe les quelques cartons qui m'entourent. Je n'ai encore rien ouvert, comme si je n'avais pas le temps, comme si d'une minute à l'autre, j'allais être rappelé. Je souffle encore une fois, cela fait quelques jours que je suis ici, seul, au milieu des cartons. Je me dis que j'ai besoin de temps pour me reprendre, pour m'acclimater à nouveau, c'est entre autres ce qui justifie le fait que je n'ai pas pris le temps de dire à Julia que je suis de retour. Initialement, je voulais lui faire la surprise, mais à présent, je me demande si sortir aujourd'hui est une bonne idée.

Poussais par je ne sais quelle force, je quitte mon canapé et tel un zombie, je me rends dans la salle de bains, pour constater l'ampleur des dégâts. La nuit a été courte et les poches sous mes yeux illustrent bien le manque de sommeil qui se fait ressentir à présent. Je suis encore sorti hier, j'ai arpenté la rue et me suis posé dans un bar pour avaler quelques verres et espérait faire taire les maux qui habitent ma tête depuis mon retour. Maintenant, confronté à mon reflet dans le miroir, je n'arrête pas de bailler, comme si j'allais m'effondrer d'une seconde à l'autre. "Aller Owen ! J'ouvre le robinet et fais malencontreusement tomber un verre dans lequel se trouvait ma brosse à dents. Aussitôt, je sursaute, mon cœur bat à s'en rompre, je suis en alerte, quelques flashes éblouissent ma vue. "Calme-toi ! Calme-toi !" Je ne cesse de répéter ces paroles encore et encore, mais rien n'y fais, mes mains continuent de trembler et je revois encore toutes ces images que j'espérais ne pas avoir ramené avec moi. Je me relève, me coupe le pied au passage, mais la douleur n'est rien comparée à celle qui assiège mon crâne. Il me faut quelque chose, n'importe quoi, mais quelque chose de suffisamment fort pour calmer mes troubles. Je m'arrête devant le placard, mais rien. "Fais chier" Il faut que je me calme, c'est impératif et puis ça finira par aller mieux.

Il ne m'aura fallu qu'une bonne dizaine de minutes pour prendre une douche, me changer afin d'être un minimum présentable et regagner la station de métro. Il y a du monde, beaucoup de monde, c'est comme une fourmilière qui grouille encore et encore. Ça s'anime de partout, certains vont vite, d'autre traînent alors leurs imposantes valises. Certains se plaignent, d'autres sont heureux. Mais il y a trop de monde ! Je n'aime pas ça, je me sens mal à l'aise, encerclé de toute part sans solution de repli. Pourtant, ça n'est pas la première fois que je prends le métro et j'aimais ça avant, à tel point que j'avais laissé la voiture à ma femme pour ne me déplacer qu'en métro. En quatre ans, me voilà donc devenu agoraphobe, triste constat ! J'entre dans une rame, m'excuse pour les éventuelles bousculades et choisis de m'isoler pour ne pas me retrouver encercler. J'observe les gens, les stations que la rame desserrent, j'attends désespérément d'arriver à destination à savoir le Great Osmond Street Hospital. J'ai été transféré ici et ça n'est pas anodin, car c'est dans cet hôpital que Julia exerce. J'ai hâte de la retrouver, tellement que j'en oublie mes derniers jours en pleine tempête. Voilà donc quatre ans qu'on ne sait pas vus en chair et en os. Bien sûr, il existe bien des moyens pour garder le contact et la correspondance épistolaire, bien qu'un peu vieux jeu, fait partie de ces moyens. Je ne compte plus les lettres que je lui écris, il y en a tant qu'on pourrait presque écrire un livre là-dessus. Au milieu du désert, en pleine chaleur, je trouvais toujours du temps pour lui écrire les pires banalités. Enfin brève, la rame s'arrête et me voilà arrivé à destination. Je quitte le métro, me faisant pousser une ou deux fois au passage. Pendant la durée du trajet, j'essaie d'imaginer le discours que je vais servir à Julia. Vais-je lui mentir et lui dire que je ne suis là que depuis un jour ou vais-je lui dire la vérité ? À savoir que je suis ici depuis quatre jours ? Je n'en sais rien, je veux juste la voir, la serrer dans mes bras, le reste, je m'en fiche...J'arrive enfin devant l'hôpital ! J'avance vers l'accueil, mais personne ne semble prédisposé à m'aider.
" Excusez-moi ! Hey hô. Je cherche Julia King où est-ce que je peux la trouver ? "
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Siobhan M. Williams
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() message posté Mar 7 Oct 2014 - 18:44 par Siobhan M. Williams
Owen
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Julia
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Je termine mon café d’une traite et le lance dans la poubelle se trouvant sur mon chemin. J’entre aux urgences, enfile une paire de gants et une blouse de protection, puis me dirige vers l’entrée. Je prends une grande respiration, me concentre, et les cas commencent à défiler devant moi. « Qu’est-ce qu’on a ? » « Deux brulures au second degré, une jambe cassée, trois poignets foulés ou possible cassés, et il y en a d’autres qui arrivent. » Je commence le triage et suis le cas le plus grave en salle de traumatologie. Par chance, le patient est inconscient. Je l’examine rapidement, vérifie sa respiration, son rythme cardiaque, puis m’assure que tous ses membres sont entiers. Résultat ? Clavicule cassée, possible hémorragie interne, et j’en passe… Cet homme a jugé bon de sortir par sa fenêtre plutôt que par la sortie de secours, alors que les étages supérieurs de son immeuble prenaient feu, et lui vivait au deuxième étage. Evidemment, il est tombé et le voilà en traumatologie alors que s’il avait suivi les consignes, il irait parfaitement bien ! Parfois, mes patients me laissent perplexes. Je termine avec lui et m’assure que l’interne prendra soin de lui, puis je passe au patient suivant. Puis au suivant. Puis au suivant. Une femme arrive en très mauvais état. Elle est restée coincé plusieurs heures sous les décombres et ses organes internes sont endommagés. Quatre paires de mains travaillent d’arrachepied pour la sauver. Ce sera long. Je guide l’interne qui m’accompagne, par chance, il ne connait aucune erreur. Le cœur de ma patiente s’arrête, on choque une fois, puis une seconde et elle revient parmi nous. Et quand je dis qu’elle revient parmi nous, je suis sérieuse. Après l’avoir choquée elle se réveille et fait une crise de panique. Je me trouve obligée de la maintenir à la table en me mettant presque à quatre pattes sur elle. Puis elle s’évanouit de nouveau. Nous réussissons à la stabiliser, enfin, et j’envoie l’interne avec elle pour une consultation en cardiologie.

Je quitte la salle de trauma et jette mes gants, prête à en attraper une nouvelle paire mais je m’aperçois que le calme est plus ou moins revenue dans la salle des urgences. Je laisse les gants, masse ma nuque et attrape le dossier d’un des patients que je viens de voir pour le remplir. Je vais derrière un rideau, sur l’un des lits libres des urgences et commence à remplir la paperasse de la journée. Assise en tailleur, à l’abri des regards, je garde une oreille tendue au cas où l’on aurait besoin de moi. Soudain, j’entends mon nom et lève la tête du dossier que je remplie. Je ne parviens pas à entendre la suite mais vu le ton de la voix, je comprends que c’est important. Je me lève du lit et tire le rideau. Ce que je vois devant moi, à l’accueil des urgences me force à m’arrêter. Il ne devrait pas être là, il ne PEUT pas être là. Il est en Irak. Il… Il… Je m’approche doucement, comme si j’approchais un animal qui risque de fuir. Je ne cligne pas des yeux, trop effrayée qu’il disparaisse. J’arrive à sa hauteur et me racle la gorge. « Owen ? » Ma voix se brise et je saute à son cou. Je le sers contre moi aussi fort que je puisse, de peur qu’il ne soit pas vraiment là. Quand enfin je desserre mon étreinte, j’agrippe ses mains pour ne pas rompre le contact. « Qu’est-ce que tu fais là ? Je te croyais toujours en Irak ! T’es… t’es rentré quand ? Tu aurais dû me dire, je serais venue te chercher ! J’en reviens pas que tu sois là… » Je ne lui laisse pas le temps de répondre et le prends à nouveau dans mes bras en fermant les yeux. « Tu m’as tellement manqué… J’ai cru que tu ne rentrerais jamais… »
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() message posté Mar 7 Oct 2014 - 22:29 par Invité
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Owen & Julia
J'ai l'impression d'être un fantôme, oui, c'est ça, je suis une âme en peine qui errent désespérément espérant attirer l'attention de la jeune femme à qui, je pense, m'adresser. Mais rien n'y fais, je reste invisible. Je décide de sortir la carte magique, espérant être prit un peu plus au sérieux

« Je suis le docteur Reagan, chirurgien traumatique. Je viens d'être transféré ici. »

Mais rien n'y fais, la jeune femme reste stoïque, bonjour l'amabilité. Je suis donc là, au plein milieu de l'accueil des urgences. Ici, la fourmilière est moins active que dans la gare, ce qui d'une certaine façon me rassure. Je pense que je ne suis pas arrivé au bon moment. Vous savez à l'hôpital, c'est comme à la gare, il y a des heures de pointe, à croire que les patients se mettent d'accord pour nous surcharger de travail en même temps. Je me souviens, de part, mon internat dans un hôpital du coin, que les pires moments de la semaine sont incontestablement les week-ends et plus encore lorsque l'on célèbre une fête. Les jeunes sont les plus propices aux grosses blessures. Étant en chirurgie traumatique, je peux vous dire que j'en ai vu des choses. Mais cela reste anecdotique comparé à ce que j'ai vécu en Irak. Malgré tout, si je pouvais tout oublier de cette période, je ne serais pas opposé à accepter cette contrainte. C'est à la fois si loin et si près, j'en arrive encore à sentir l'essence de nos véhicules amenés à circuler sur des voies impraticables. Je revois encore le soleil, qui à son zénith, rend l'atmosphère irrespirable. Puis il y a les attaques aux armes lourdes. Le traumatisme de voir des camarades se faire tuer, de voir des enfants mourir sous nos yeux impuissants. Mon dieu... Je n'arrive pas à chasser ses images de ma tête. Voilà que mes tremblements reprennent, il faut que je me calme et vite, je ne veux pas attirer l'attention sur moi, pas le premier jour. Je souffle et reste donc planté là, les bras ballants, jusqu'à ce qu'une petite voix se fasse entendre.

« Owen ? »

Cette voix familière laisse apparaître un radieux sourire sur mon visage. Lentement, je me retourne, histoire de ménager la surprise et me voilà face à Julia. Je pourrais vous parlez d'elle pendant des heures, vous racontez tout un tas d'anecdotes qui en feraient marrer plus d'un. Je pourrais tout vous dire de cette femme qui a une importance considérable dans ma vie, mais je préfère égoïstement tout garder pour moi.

« Julia !

À cet instant mon regard s'illumine et tous mes maux s'éclipsent pour que mon attention toute entière soit rivée sur ma meilleure amie qui saute à mon cou, ne me laissant au passage pas le temps de parler. Elle me sert dans ses bras, je reste, dans un premier temps, droit comme un "i" puis peu à peu, je me relâche et profite pleinement de ce contact. Je ferme les yeux et telle une bouée, je la serre contre moi. Ça fait tellement longtemps qu'on ne m'a pas enlacé de la sorte. J'avoue qu'humainement ça fait du bien et encore plus lorsque c'est une personne aussi importante dans ma vie, qui m'enlace de la sorte. Julia finit par desserrer son étreinte, elle agrippe mes mains et sans atténuer son sourire, elle me lance :

« Qu'est-ce que tu fais là ? Je te croyais toujours en Irak ! T'es... t'es rentré quand ? Tu aurais dû me dire, je serais venue te chercher ! J'en reviens pas que tu sois là... »

J'éclate de rire face à toutes les interrogations que lance Julia. Rire, ça fait du bien, tellement de bien. Quand j'y pense cela fait longtemps que je n'avais pas ris comme ça. Mais je n'ai même pas le temps d'argumenter d'avantage, car Julia se jette à nouveau à mon cou. Je la serre encore plus fort et ferme les yeux à mon tour pour me délecter de ce contact qui m'a tant manqué. Puis, je lui murmure à l'oreille :

« Tu devrais prendre le temps de respirer entre chaque question Bucket ! Et accessoirement me laisser respirer aussi »


Elle finit par me lâcher et reprend sa place initiale. Je prends le temps de la regarder de la tête aux pieds. Cela fait environ quatre ans, que nous ne nous sommes pas revus, elle et moi. Elle est toujours aussi belle, c'est indéniable, mais je ne vais pas le lui dire aussi explicitement, elle serait trop fière.

« Tu as changé de coiffure, on dirait ! C'est pire qu'avant, bien qu'on ne puisse faire pire !» lui dis-je sur le ton de la plaisanterie. Elle me lance un regard noir que je contre avec l'un de mes sourires charmeurs « Je plaisante, tu es toujours à croquer ma petite tarte à la fraise. Bon alors je me prépare à répondre à ton interrogatoire. Pour commencer, je suis ici, parce que j'ai terminé mon service en Irak. J'ai demandé à être transféré ici pour être auprès de ma chère et tendre Bucket. Promets-moi de ne pas me tuer si je te dis que je suis rentré il y a.. Quatre jours. J'avais besoin d'un peu de temps pour revenir à la réalité et il fallait que je sois seul. »

« Tu m'as tellement manqué... J'ai cru que tu ne rentrerais jamais... »

« Tu m'as manqué encore plus Julia. Et je t'ai fait une promesse, celle de revenir. Tu sais que je tiens toujours mes promesses.»

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() message posté Mer 8 Oct 2014 - 17:15 par Siobhan M. Williams
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Je le sers si fort que je suis en train de l’étouffer, enfin, je serai en train de l’étouffer si j’avais la force physique requière pour le faire. Il me murmure à l’oreille : « Tu devrais prendre le temps de respirer entre chaque question Bucket ! Et accessoirement me laisser respirer aussi » Je le lâche enfin et l’observe. Il semble épuisé, ses traits sont plus marqués que la dernière fois que je l’ai vu, il y a quatre ans, quand je l’ai supplié de ne pas partir. Je me souviens du jour où il m’a annoncé qu’il s’engageait dans l’armée, j’ai paniqué, pleuré et je l’ai supplié de ne pas le faire, de rester sain et sauf en Angleterre. J’étais terrifiée à l’idée de le perdre comme j’avais perdu Jackson. Et le voir aujourd’hui, devant moi, en chair et en os… J’hésite entre pleurer de joie et rire d’avoir eu si peur alors qu’il va bien. « Tu as changé de coiffure, on dirait ! C'est pire qu'avant, bien qu'on ne puisse faire pire !» Je lui lance un regard noir en passant la main dans mes cheveux courts, je les ai coupés peu de temps après son départ, j’avais besoin de changer de tête. Il me sourit avec CE sourire qui me et je le lui rends, trop heureuse de le revoir pour lui en vouloir. « Je plaisante, tu es toujours à croquer ma petite tarte à la fraise. Bon alors je me prépare à répondre à ton interrogatoire. Pour commencer, je suis ici, parce que j'ai terminé mon service en Irak. J'ai demandé à être transféré ici pour être auprès de ma chère et tendre Bucket. Promets-moi de ne pas me tuer si je te dis que je suis rentré il y a… Quatre jours. J'avais besoin d'un peu de temps pour revenir à la réalité et il fallait que je sois seul. » Je fronce les sourcils, j’essaie de le comprendre mais tout de même quatre jours, c’est beaucoup. « Tu m'as tellement manqué... J'ai cru que tu ne rentrerais jamais... » « Tu m'as manqué encore plus Julia. Et je t'ai fait une promesse, celle de revenir. Tu sais que je tiens toujours mes promesses.» Je sourie de toutes mes dents. Evidemment qu’il allait respecter sa promesse ! De toute façon, s’il ne m’était pas revenu vivant je serai allée le chercher en enfer et je l’aurai tué de mes propres mains. Hors de question que je perde mon meilleur ami. « Heureusement que tu es revenu ! C’était sympa de s’envoyer des lettres, et les quelques coups de fils qu’on a eu, mais rien ne vaut de t’avoir en face de moi. Cependant… » Je lui donne un coup de poing sur le bras et il grimace. « Tu aurais au moins pu m’envoyer un SMS pour me dire que tu étais rentré ! Tu te rends compte que tous les matins je me disais que tu étais sûrement mort ou blessé ?  Et en plus, Lily aurait été plus que ravie de savoir que tu étais revenu parce qu’à chaque fois qu’elle voit des images de ce qu’il se passe en Irak, elle me pose un tas de questions et me demande quand est-ce que tu rentreras à la maison.» Je croise mes bras devant moi en colère qu’il soit resté dans son coin sans prévenir qu’il était de retour au pays.
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() message posté Mer 8 Oct 2014 - 18:35 par Invité
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Owen & Julia
Je suis là, face à ma meilleure amie. La scène me semble abstraite et pourtant dieu seul sait que j'en ai rêvé. Le sourire de Julia ne m'a pas quitté durant "mon séjour" en Irak. La logique aurait voulu que je pense à une autre femme, en l'occurrence la mienne, mais je crois que la logique est une notion qui m'échappe totalement. Je suis un atypique, j'échappe à toute forme de logique, je refuse de m'enfermer dans une quelconque convention pour faire plaisir aux autres. Ou dans le cas présent, je suis du genre à me trouver des excuses pour éviter d'aborder les sujets qui fâchent, entre autres la fin chaotique de mon mariage. Fin précipitée par un secret jamais avoué pas même à la personne en laquelle j'ai le plus confiance. Je suppose donc que j'emporterai ce secret dans la tombe et c'est mieux ainsi.

Donc oui, durant tout mon séjour en terres hostiles, lorsque les armes rougissaient sous la chaleur étouffante de cette atmosphère désertique, lorsque les cris déchiraient l'horizon rougi par le sang des martyres, lorsque tout allait mal, je revenais en arrière, fermais les yeux un court instant et revoyais ce charmant sourire qui illuminait mes mornes après-midi de révision lorsque j'étais sur les bancs de la fac du médecine. Les souvenirs avec Julia se bousculaient dans ma tête tandis que de l'autre côté des dunes, les balles sifflaient. Dans ma tête, une petite voix ne cessait de me répéter « Part pendant qu'il est temps de t'enfuir. Ne reviens plus si tu dois te mentir » C'est le diable et l'ange qui livrent bataille pour l'emporter sur la raison, mais je suis un homme d'honneur, lorsque je m'engage, je le fais complètement, même si l'engament s'achève et pas de la meilleure des façons. Bref, une page s'est tournée, une autre doit être écrite tel est le cycle immuable de ma vie. Je dois me concentrer sur le présent et rien d'autre, sinon quoi les ombres qui menacent de m'engloutirent, remporteront le combat. Je vais bien... Je suis là où je dois être, avec la personne qui, d'un regard, pourrait faire fondre un iceberg entier si elle le voulait.

« Heureusement que tu es revenu ! C'était sympa de s'envoyer des lettres et les quelques coups de fil qu'on a eu, mais rien ne vaut de t'avoir en face de moi. Cependant... » Je lève un sourcil surprit par la tournure que prend la phrase, ou peut-être le manque de tournure. Mais je comprends très vite que la chute et à venir et que c'est moi et moi seul qui vais la subir. En effet Julia me donne un coup-de-poing sur le bras. Surpris non pas par la douleur, mais par le geste, je grimace et fais semblant de subir la pire des douleurs. «  Hey !  Toujours rien dans les bras petite tartelette » lui dis-je en me moquant un peu. Loin de se démonter, elle reprend la parole et va jusqu'au bout de sa réplique cette fois « Tu aurais au moins pu m'envoyer un SMS pour me dire que tu étais rentré ! Tu te rends compte que tous les matins, je me disais que tu étais surement mort ou blessé ? Et en plus, Lilly aurait été plus que ravi de savoir que tu étais revenu parce qu'à chaque fois qu'elle voit des images de ce qu'il se passe en Irak, elle me pose un tas de questions et me demande quand est-ce que tu rentreras à la maison » Je perçois et dans le son de sa voix et dans l'intensité de son regard de la colère et je peux la comprendre, mais elle, cherche-t-elle à me comprendre ? Je me sens vraiment mal à l'aise, d'une part de devoir lui mentir, d'autre part d'évoquer tout ça. Je reprends mon sérieux et deviens presque désagréable à ma grande surprise. « Julia, je vais bien, tout va bien, le sujet est clos. Je préfère laisser l'Irak derrière moi, c'est du passé ok ? Bon est-ce qu'on parler d'autre chose ? »

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() message posté Jeu 9 Oct 2014 - 22:42 par Siobhan M. Williams
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J’ai beau être en colère qu’il ne m’ait pas prévenu plus tôt, je ne peux pas vraiment le blâmer d’avoir voulu un peu de temps pour retomber sur ses pieds. Jackson avait eu besoin de ça aussi après son retour, la première fois. « Julia, je vais bien, tout va bien, le sujet est clos. Je préfère laisser l'Irak derrière moi, c'est du passé ok ? Bon est-ce qu'on parler d'autre chose ? » Son ton est sec et je comprends qu’il ne veut pas en parler. J’ai peur qu’il se renferme, qu’il garde pour lui tout ce qu’il a vu et fait, je ne veux pas que cela lui arrive. J’ai déjà eu l’occasion de voir des vétérans revenir avec des séquelles invisibles aux yeux de tous jusqu’au jour où ils ne pouvaient plus les garder pour eux et ils s’en prenaient aux autres ou pire, à eux-mêmes. J’avais réussi à convaincre Jackson d’aller parler dans un groupe de soutient, mais je connais Owen, et il n’avouera jamais que quelque chose va mal… « Tu sais quoi, on va aller au calme, j’ai presque fini ma garde et j’ai pas très envie de me retrouver au milieu d’un nouveau trauma… » Je lui souris puis cours jusqu’au lit où j’ai laissé mes dossiers pour les récupérer. Je les ramène au bureau d’accueil et les donne à une infirmière. « Donc… Tu es mon nouveau collègue ? Tu vas te plaire ici ! » Je commence à marcher dans les couloirs, vers l’ascenseur. « Jeremiah, toi, moi… Le gang se retrouve comme à la grande époque ! » Il faut seulement se dire qu’il y a les enfants en plus, et qu’on est enfin capable de tenir l’alcool. Pour Owen, cela ne change pas beaucoup, il a toujours eu un seuil de tolérance à l’alcool plutôt élevé, alors que moi pas du tout… Mais nous finissions les soirées tous les deux sobres la plupart du temps vu qu’il résistait aux effets de la boisson et que moi, je ne buvais pas ou presque. Nous entrons dans l’ascenseur qui se révèle être vide, sauf pour nous. « Lily et Teddy vont être tellement contents de te voir… Tu dines avec nous ce soir, et n’essaie pas de te défiler. » Je me tourne pour le regarder en souriant. « Ça me fait tellement du bien de te voir, tu n’imagines même pas. On n’a jamais été séparés aussi longtemps, et ça me manque de ne pas te voir tous les jours… » Depuis qu’on se connait, on a toujours tout fais ensemble. Que ce soit aller en voyage ou au boulot, les restos et les cinés, il était rare qu’on soit séparés, enfin… jusqu’à ce qu’on se marie chacun de notre côté, et même là, on bossait ensemble et on passait une grande partie de notre temps libre tous les deux. Au point où parfois on nous prenait pour un couple. On en a d’ailleurs beaucoup rit. Comme si lui et moi on pouvait former un couple ? C’est mon meilleur ami, celui sur qui je peux compter. Parfois, c’est comme si on était une seule et même personne et d’autres on est totalement différents. On se complète, mais de là à être ensemble ? Je ne suis pas sûre… Il est vrai qu’à la fac, il y a eu un moment où je pensais qu’on irait plus loin qu’une simple amitié, mais j’ai rencontré Jackson et je savais que c’était lui le bon.
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() message posté Ven 10 Oct 2014 - 1:22 par Invité
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Owen & Julia
Certaines blessures se voient à l'extérieur et il y en a d'autres moins visibles, celle que l'on préfère cacher pour éviter d'attirer la pitié des autres, pour éviter de paraître trop faible. Mais à force d'enterrer nos démons, ne sommes-nous pas en train de nous enterrer par la même occasion ? Je ne me reconnais pas, mes paroles à l'égard de Julia étaient aussi sèches et froides que la bouteille que je m'étais enfilé deux jours auparavant. Je vois bien dans le regard de ma meilleure amie, que mes paroles lui déplaisent et je voudrais m'excuser, mais rien ne sors de ma bouche. Peut-être est-ce mieux ainsi, je ne veux plus évoquer l'Irak, du moins pas pour le moment. Je ne suis pas prêt à parler de cette triste expérience sans voir poindre les horreurs que la guerre m'a fait voir. Le traumatisme est encore trop récent pour que je ne parvienne à le traiter. Mais je ne perds pas espoir, ça va passer, je suis un grand garçon, j'y arriverai, je n'ai besoin de l'aide de personne. Consciente du malaise qu'à provoquer son interrogation, Julia reprend aussitôt la parole.

« Tu sais quoi, on va aller au calme, j'ai presque fini ma garde et j'ai pas très envie de me retrouver au milieu d'un nouveau trauma... »

Elle me sourit et irrémédiablement, je lui renvoie l'appareil oubliant ainsi ce qui s'est passé quelques secondes auparavant. C'est difficile à expliquer, mais je pense que Julia a cette faculté, en un sourire, d'apaiser la moindre tension. Si mon esprit n'était pas aussi cartésien, je dirais naïvement que c'est un don, laissant entrevoir un, je ne sais quoi de magique. À peine, le sourire esquissé, elle s'en va en courant vers ce qui me semble être la salle de repos, puis elle revient aussi vite et dépose plusieurs dossiers au bureau d'accueil, une infirmière prend alors le relais administratif, permettant ainsi à Julia de reprendre notre conversation.  

« Donc...Tu es mon nouveau collègue ? Tu vas te plaire ici »

Nous commençons donc à marcher tranquillement dans les couloirs de l'hôpital.

« Oui, effectivement, on ne peut rien te cacher. Je me sentais coupable qu'on ne se voit plus alors dès qu'on m'a fait savoir que ma mission allait s'achever, j'ai demandé à être muté ici pour être au plus près de ma petite Bucket ! »

Je lui souris et lui envoie une petite tape amicale sur l'épaule. C'est dingue, il s'est écoulé quatre ans, mais j'ai l'impression que rien n'a changé, notre complicité est toujours la même malgré le temps écoulé. C'est comme si je n'étais jamais parti et en un seul de Julia regard, j'ai l'impression d'être chez moi. Je comprends alors à quel point elle m'a manqué. Notre amitié est certainement, à l'heure actuelle, la chose la plus précieuse qui ait lieu d'être dans ma vie. Julia et moi, c'est une histoire vieille comme le monde. Nous avons partagé tant de choses depuis notre première rencontre, nous avons traversé tant d'épreuves ensemble. Je n'ose imaginer ma vie sans elle, elle est mon équilibre, l'épaule sur laquelle je peux m'appuyer. Et croyez-moi, sa petite taille est trompeuse, cette femme est surement la femme la plus forte que je connaisse, c'est aussi la meilleure des mamans. Teddy et Lilly ont de quoi être fiers et elle a de quoi être fière de ses enfants. Nous continuons à marcher dans les couloirs, presque collés l'un à l'autre. Ça me fait du bien de la savoir près de moi, je me sens beaucoup mieux, j'en arrive presque à oublier les mauvaises choses. C'est sûr, Julia est un remède anti-stress. J'en arrive presque à sourire suite à cette pensée.  Nous arrivons près de l'ascenseur, j'attends que Julia reprenne la parole, elle est du genre bavarde avec moi et puis c'est toujours elle qui comble les blancs, d'ailleurs je l'ai souvent taquiné pour ça.

« Jeremiah, toi et moi...le gang se retrouve comme à la grande époque ! »

Je souris suite à cette remarque et me remémore tous les bons moments passés avec « le gang »

«  Oui sauf qu'il faut rajouter les enfants à l'équation et le fait que logiquement, nous tenons l'alcool à présent. Quoique moi ça ne m'a jamais posé problème, mais toi à l'inverse. Et ne va pas me dire le contraire. Tu te souviens la soirée de Josh pour fêter la troisième année de fac ? Tu étais ronde comme une queue-de-pie après un verre de whisky. Nous un verre et demi, je m'en souviens. Tu voulais me prouver que les Anglais tenaient aussi bien l'alcool que les Irlandais. J'attends toujours de voir. »

Je lui souris, elle me sourit, puis nous partons dans un fou rire mutuel. Nous entrons alors dans l'ascenseur vide, toujours le rire aux lèvres. Julia tapote sur le clavier et reprend instantanément son sérieux.

« Lilly et Teddy vont être tellement contents de te voir... Tu dines avec nous ce soir et n'essaies pas de te défiler. »

Elle me regarde et esquisse encore une fois un grand sourire.


« Quoi? Bien sûr que j'accepte attends, j'ai la chance d'avoir une superbe cuisinière sous la main, qui va me faire un super dîner, je ne vais pas refuser ça et puis je veux voir les enfants. Tonton Owen est de retour. Ils ont dû grandir, c'est fou comme le temps passe à une vitesse ! »

Elle continue de me sourire, je suis obligé de lui rendre l'appareil une fois encore

« Quoi? »

« Ça me fait tellement du bien de te voir, tu n'imagines même pas. On n'a jamais été séparés aussi longtemps et ça me manque de ne pas te voir tous les jours... »

Sans plus attendre, je comble la distance qui nous séparer et la prends dans mes bras. Je lui frotte le dos et lui murmure à l'oreille

« Ca aussi ça t'a manqué hein ? »

Elle n'a pas tort sur le fait que jamais nous n'avons été séparés aussi longtemps. C'est étrange, mais l'on pourrait presque passer pour un comble au vu de notre proximité, mais l'idée sonne bizarrement à mes oreilles. Un couple ? C'est ce que les gens voient ? Attendez, on est au vingtième siècle, une amitié entre un homme et une femme, sans coucherie est possible, Julia et moi en sommes la preuve vivante. Nous sommes amis depuis des années sans que rien ne vienne entraver cela, pas même les personnes avec lesquelles nous nous sommes mariés.

« Bon, je n'ai pas trop changé ? Je suis toujours aussi sexy qu'avant ? Fais abstraction des quelques cheveux blancs sur les tempes... » Lui-dis-je en lui lançant un clin d'œil

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Siobhan M. Williams
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() message posté Sam 11 Oct 2014 - 18:58 par Siobhan M. Williams
Owen
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Julia
Owen
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Julia


 

 



 

 

WELCOME HOME

A peine ai-je le temps de finir ma phrase qu’il me prend dans ses bras et je le sers fort contre moi. Ça fait tellement de bien de l’avoir de nouveau près de moi, de le tenir dans mes bras et de lui parler en face. Je ferme les yeux et prends une grande respiration alors qu’il me caresse le dos. Il a toujours la même odeur, je remarque. Un mélange singulier auquel je me suis habitué au fil des années, une odeur de café et de nuits sans sommeils, de bois sec et de whisky. Une odeur que seul lui porte et qui m’a toujours rassurée. « Ca aussi ça t'a manqué hein ? » me murmure-t-il à l’oreille. Je hoche la tête contre son torse. « Oui… » Je m’écarte un peu de lui et l’observe. Ses traits sont plus tirés que d’habitude, il a un quelque chose dans son visage qui montre qu’il n’est pas revenu indemne du front. « Bon, je n'ai pas trop changé ? Je suis toujours aussi sexy qu'avant ? Fais abstraction des quelques cheveux blancs sur les tempes... » Il me fait un clin d’œil en souriant et je ris. « Non, ne t’en fait pas ! Tu es toujours aussi canon ! Tu vas faire fureur avec ces cheveux blancs ! Il parait que ça revient à la mode. » L’ascenseur ouvre ses portes et nous en sortons. « J’espère que je n’ai pas trop changé, même si avec un pré-adolescent et une fille de dix ans à la maison, c’est impossible ! Je te jure, ils me rendent dingue certains jours ! Rajoute Jamie qui vient de quitter les parents pour s’installer seul, je te dis même pas dans quel état Maman est ! Papa est sûr qu’il ira bien mais elle flippe qu’il meurt de faim… Comme si ça pouvait arriver à Jamie ! Il a toujours mangé comme quatre, il saura toujours trouver un moyen de se nourrir. Et puis au pire, il sait qu’il peut venir à la maison, alors il ne risque pas de s’en priver ! » Je me rends compte que je parle trop, comme à chaque fois. Mais j’ai le droit, non ? Je n’ai pas vu mon meilleur ami depuis quatre ans, il y a un tas de trucs qu’il a loupé ! Je dois le mettre à la page ! Et je sais que les histoires de la famille l’aideront à revenir à la réalité. Il fait partit de notre famille et s’est toujours intéressé à ce qu’il se passait, il a toujours été le bienvenue à la maison et les parents le considèrent comme un de leurs enfants. Il est très proche de nous tous, que ce soit de Jamie, Jemeriah ou des parents.
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() message posté Sam 11 Oct 2014 - 22:25 par Invité
Welcome home
Owen & Julia
Vous avez déjà fait de l'apnée aquatique ? J'entends par là retenir votre inspiration en mettant la tête sous l'eau et en comptant les secondes qui s'égrainent ? On l'a tous probablement fait au moins une fois dans notre vie. Moi ça fait quatre ans que je suis en apnée, mais maintenant, à cet instant précis, je reprends enfin l'oxygène qui m'a tant manqué. En un regard, elle m'a insufflé toute la force que j'avais alors perdue. Je me sens bien, ragaillardis, presque inébranlable lorsque Julia est à mes côtés. Elle me réchauffe le cœur et arrive presque à me faire regretter mon départ, mais ce qui est fait est fait, il est donc inutile de revenir sur le passé, concentrons-nous sur le présent. Je me passe une main dans les cheveux et demande à « Bucket » si je suis encore sexy, malgré les quatre années écoulées. Je lui lance le clin d'œil qui va avec espérant la convaincre un peu plus. Un sourire se dessine d'abord sur ses lèvres puis elle éclate de rire. Intérieurement, je savoure ce son cristallin qui m'a tant manqué. C'est comme une accalmie après la tempête, une tempête qui a duré quatre ans. Je ne me lasse pas de sourire et ce même si je commence à fatiguer au niveau de la mâchoire, puis m'adossant contre le mur, j'attends patiemment la réponse de Julia.

« Non, ne t'en fais pas ! Tu es toujours aussi canon ! Tu vas faire fureur avec ces cheveux blancs ! Il paraît que ça revient à la mode »

Je me gratte le menton et fais mine de prendre la pose pour accompagner les dernières paroles de Julia. Une fois encore, comme deux enfants, nous éclatons de rire. C'est fou comme les choses les plus simples, en l'occurrence un éclat de rire, peuvent s'avérer aussi bénéfiques sur le moral. Une fois le fou rire estompait, je reprends la parole.

« Je crois que j'ai échappé à bien des modes en quatre ans. J'ai échappé à beaucoup de choses, on dirait... »

J'aurais peut-être dû m'abstenir et garder cette réflexion pour moi. Je ne suis pas à plaindre, j'ai pris la décision de partir, personne ne m'a mis le couteau sous la carotide en m'obligeant à prendre une pareille décision. Sentant le léger malaise qui venait de s'immiscer dans la conversation, Julia reprit les rennes alors que les portes de l’ascenseur venaient de s’ouvrir, nous laissant ainsi la voie libre.

« J'espère que je n'ai pas trop changé, même si avec un pré-adolescent et une fille de dix ans à la maison, c'est impossible ! Je te jure, ils me rendent dingue certains jours ! Rajoute Jamie qui vient de quitter les parents pour s'installer seul, je ne te dis même pas dans quel état maman est ! Papa est sûr qu'il ira bien, mais elle, elle flippe qu'il meurt de faim... Comme si ça pouvait arriver à Jamie ! Il a toujours mangé comme quatre, il saura toujours trouver un moyen de se nourrir. Et puis au pire, il sait qu'il peut venir à la maison, alors il ne risque pas de s'en priver ! »

Nous marchons dans les couloirs de l'hôpital, les bras croisés sur ma poitrine, j'écoute " Bucket" avec attention et ne peux m'empêcher de sourire lorsqu'elle évoque la nouvelle indépendance de Jamie. Le petit dernier de la fratrie a toujours été à part, mais je suis quand même ravi d'entendre qu'il a franchi le pas et qu'il a pris son indépendance.

« Jamie qui a pris son indépendance ? Oulà, c'est un miracle et j'ai loupé ça ? J'imagine que toi et Jer, vous avez dû sauter au plafond en apprenant la nouvelle ! Mais bon, ça n'est pas plus mal qu'il ait son chez lui. Il va faire l'apprentissage de la vie d'adulte comme ça et prendra du plomb dans la tête. Je vais quand même blinder mon frigo au cas où il décide de me faire une petite visite surprise. D'ailleurs, je n'ai même pas pris le temps d'aménager mon appartement, c'est un vrai chantier, honte à moi. Il y a tellement de choses que je n'ai pas encore faites, comme aller voir tes enfants, passer un coup de fil à Jer, aller faire un petit "coucou" à tes parents. Je suis un ami indigne. Mais j'ai bien envie de me rattraper. Alors je te propose trois choses. Un, je viens dîner chez toi et on se fait une soirée ciné avec les enfants. Deux, on réunit le gang et on se fait ...une soirée karaoké, comme à la fac, tu te souviens ? Et trois, j'irais voir tes parents. Qu'est-ce que tu en dis ? »
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() message posté Dim 12 Oct 2014 - 23:08 par Siobhan M. Williams
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J’ai toujours été du genre bavarde, au point où je saoulais tout le monde. Par chance, j’ai trouvé Owen et il m’a toujours écouté avec attention, même lorsque je lui racontais l’intégralité d’un épisode de X-files et qu’il n’en avait absolument rien à faire. Grace à moi il doit tout savoir des aventures de Mulder et Scully sans avoir jamais vu un seul épisode ! Je lui renvoyais l’appareil, et était l’oreille attentive lorsqu’il en avait besoin. Il a toujours été là pour moi, dans les hauts et les bas, et j’ai toujours été là pour lui. Même séparés par les kilomètres, on a toujours fait notre possible pour que l’on puisse compter sur l’autre. Et je suis bien heureuse qu’il soit enfin rentré, et que ces milliers de kilomètres ne nous séparent plus. « Jamie qui a pris son indépendance ? Oulà, c'est un miracle et j'ai loupé ça ? J'imagine que toi et Jer, vous avez dû sauter au plafond en apprenant la nouvelle ! Mais bon, ça n'est pas plus mal qu'il ait son chez lui. Il va faire l'apprentissage de la vie d'adulte comme ça et prendra du plomb dans la tête. Je vais quand même blinder mon frigo au cas où il décide de me faire une petite visite surprise. D'ailleurs, je n'ai même pas pris le temps d'aménager mon appartement, c'est un vrai chantier, honte à moi. Il y a tellement de choses que je n'ai pas encore faites, comme aller voir tes enfants, passer un coup de fil à Jer, aller faire un petit "coucou" à tes parents. Je suis un ami indigne. Mais j'ai bien envie de me rattraper. Alors je te propose trois choses. Un, je viens dîner chez toi et on se fait une soirée ciné avec les enfants. Deux, on réunit le gang et on se fait ...une soirée karaoké, comme à la fac, tu te souviens ? Et trois, j'irais voir tes parents. Qu'est-ce que tu en dis ? » Je hoche la tête en ouvrant la porte de la salle des titulaires. Par chance la salle est vide, nous sommes tranquilles. « Je suis pas sûre que le ciné soit possible, ils voudront jamais te lâcher ! Et tu te berces d’illusions si tu crois qu’on pourra arriver à temps à la séance vu le nombre de questions qu’ils vont te poser et d’histoires qu’ils vont te raconter. » Je me laisse tomber dans le canapé et l’entraine avec moi dans ma chute pour ensuite me coller à lui. « Soirée karaoké, je dis oui. Voir les parents, oui, mais il faut que je sois là pour voir Papa t’en coller une pour ne pas les avoir prévenus que tu rentrais. Je ne louperai ça pour rien au monde ! » Je pose ma tête sur son épaule et replis mes jambes sur le côté. A chaque respiration j’hume sur odeur en espérant que jamais plus il ne partira. Ces quatre dernières années ont été dures sans lui à mes côtés. C’était comme s’il me manquait la moitié de mon âme, j’étais toujours la même mais il n’était pas là. Je ne sais combien de fois je me suis retournée en entendant une blague ou une référence qu’on aurait tous les deux compris, j’espérais le voir derrière mon épaule ou à côté de moi, j’espérais le voir sourire comme je le faisais, mais il n’était pas là, et la place était toujours vide.
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