Dans la violence de nos amours, sûr, en mégot sur du velours
Nous partirons dans la fumée mon amour les yeux fermés
Je respire et tu m’inspires jusqu’à nos expirations
Où allons-nous le savons-nous non sûrement pas en France
Mon amour dans les lieux publics on a viré délinquance
Finies les soirées enfumées
Et les gitanes qui dansent.
Les gens de ce monde sont creux. Tout est vide. On est esseulés. Et on essaie, pitoyables êtres que nous sommes, de nous remplir d'artifices plus absurdes les uns que les autres. Certains se veulent sans coeur, ils se veulent conduits par le seul va et viens de leurs reins. D'autres se veulent la main sur le coeur la bouche sur les lèvres d'un amant. Tout le monde se crée une essence ; pourtant nous savons tous que l'homme si il doit avoir une destinée c'est bien celle de détruire. Pourtant nous savons tous que le bonheur résulte d'un égoïsme que nous masquons soit par de l'indifférence, soit par de la générosité.
Il y a comme une prédestination. Ton destin est tracé par un nombre de facteurs définis avant même ta naissance. Voilà. Tu es une fille. Tu aimeras le rose, tu mettras des jupes, tu jouera à la dînette et à élever ton gosse en poupée puis si tu veux tu pourras même te maquiller. Voilà. Tu es un garçon. Tu dois courir taper jouer au foot et si t'es un peu violent voire concon on te pardonnera ; t'es un mec après tout. Rose et bleu. Romantisme et combats. Shopping et jeux vidéos. Tu n'es plus un homme pour ce que tu es mais pour ce que tu fais. Et si, toi, femelle, viendrais à aller jouer au ballon. Tu ne serais plus fille mais garçon manqué. Garçon qui a manqué quoi ? Peut être d'en être un. Qui sait.
La vie coule. Contre mon bras, sur mes phalanges. Puis elle s'écrase fatalement dans la boue, vient rejoindre les morts, sécher en une goutte pourpre. Un rictus tranche mon visage, j'ai mal. C'est la jouissance de l'existence au travers des afflictions de mon être.
Car je suis.
Et, tous les jours, pour me le prouver, l'adrénaline. Elle s'enfonce dans mes narines, le goût du risque est amer, au fond de ma gorge. J'avale un peu plus de bile noire tous les matins, toujours déçue de connaître un lendemain encore monotone.
Mais je le brise.
Un éclat de quotidien éparpillé contre mon âme, sans cesse je dois marquer l'envie de ressentir. Contre mon épiderme gît la cicatrice de la survie. Car je suis de ces gens là qui n'arrivent à vivre qu'une fois morts. Et, sans cesse est présente cette mutilation inutile qui n'est qu'une simple preuve de mon égoïsme grandissant.
"Viens ici." ma voix se veut suave. Le ton aguicheur, le rouge de mes poignets est écrasé sur mes lèvres. Catin moderne, mes ongles se plantent dans la chair fraîche d'une quelconque conquête utile. Souvent, quelques baisers dérobés aux belles femmes, griffant un peu plus leurs joues roses. Mon coeur ne va que dans leurs frêles bras. Mais, l'ayant perdu au détour d'une rue, je ne m'inquiète plus de ces choses futiles que l'on nomme passions amoureuses. Ce n'est plus que du plaisir. Du plaisir utile.
"Allez tous vous faire foutre." Mais il réside en mon sein un défaut de construction. Dans ces veines bat la rage. Le monde est absurde, je suis absurde. Alors détruisons tout avant de nous tirer un bon coup dans la gueule. Double suicide désiré par mes 21 grammes, entre mes doigts réside l'éphémère. Tout vient s'écraser contre ma paume car tout ne doit être que néant. Je désire la fin de l'injustice et avec elle vient la fin de l'homme.
Je désire ne pas partir seule.
Car même dans la mort j'ai connu la solitude.