dmitri & victor ▲ tu es faible tu es fourbe tu es fou tu es froid tu es faux tu t’en fou

Tu sais bien que tu devrais pas poser toutes ces questions. Qu’elles sont bien futiles par rapport à ce qu’ils t’ont fait. Mais elles t’obsèdent. Comme Dmitri peut d’obséder. Ce sentiment un peu malsain. Un peu dégueulasse. Un peu comme votre relation. Relation à la con. De celles qui vous détruise. De celles qui vous consument.

« Non ! » Il sort du cœur son non. Tu l’sens qu’il est pas contrôlé. Qu’il devait pas vraiment sortir. Tu l’entends. Et ce non, il réchauffe un peu ton cœur glacé. Non, ce n’était pas prévu. Ce n’était pas organisé. Il est pas venu pour ça. Juste pour te détruire. Peut être qu’il en avait vraiment envie finalement. De toi. Peut-être que tu l’as pas rêvé. Ses gémissements contre ta peau. Ses grognements de désir. Peut-être que c’était vrai tout ça. Et puis, c’est tellement tordu de le feindre. Ca serait tellement tordu …

Tu l’entends grogner un peu. « Ulysse savait rien ! On a rien organisé du tout. Sérieux que j'te culbute pour qu'il se défoule sur ta gueule ?! Tu vas chercher tes conneries où, on est pas taré à c'point. » Tu sais pas quoi dire. Tu hausses les sourcils. On est pas taré à c’point. Tu te demandes sincèrement s’il réalise. Vraiment. « … Il m’a frappé jusqu’au coma. » Tu laisses un petit silence avant d’ajouter « … Et tu as juste … regardé » T’as envie qu’il comprenne la portée de ses mots. Pas taré. T’as la gorge serrée. Pas taré. Tes yeux vides sont dirigés vers lui. Vers sa voix. Tu voudrais pouvoir le voir. Lire les réactions sur son visage. Est-ce qu’il s’en veut ? Tu en doute … Il semble si … impassible. Comme si tout ça ne changeait rien.

« J'pouvais pas intervenir, c'est tout. Mais Lys était au courant de rien! » Il pouvait pas intervenir … Tu l’as vu toi. Regarder Lys faire. Tu l’as vu ignorer tes cris de détresse. Tes appelles à l’aide …
T’as des millions de questions à lui poser. Mais tu peux pas. Des questions comme pourquoi ? Pourquoi coucher avec toi ? Puis, pourquoi il pouvait pas intervenir d’abord. C’était pas si dur. Il avait juste à le retenir. Puis, il a jamais su comment l’arrêter Dim. Il a toujours su contrôler les folies de Lysandre. Pourquoi pas là ? Pourquoi pas maintenant ?
En vérité, tu sais même pas comment t’as survécu. Tu sais pas pourquoi Lysandre a fini par s’arrêter. Tu étais déjà parti à ce moment là. Ailleurs. Loin.

Tu titubes légèrement. La douleur. La fatigue.
Tu en as marre. Marre que tout soit si compliqué. Marre que tout soit si douloureux.

T’es lâche Dmitri.

… Il m’a frappé jusqu’au coma. Je serre les dents quand il prononce cela. Tu crois que je le sais pas idiot ? Que j'y étais pas ?! Que de voir à quel point Lysandre a pété les plombs ? De oir son meilleur ami, son frère, son tout, démolir quelqu'un comme ça dans sa chambre... J'y étais, j'ai tout vu. J'ai rien fait.L'arrêter avant qu'il le tue, je ne sais même pas pourquoi d'un seul coup j'ai bougé pour ça. Et surtout, pourquoi pas avant ?! Bordel pourquoi pas avant ? Parce qu'il aurait cru que je le défendais ? Il y aurait vu un attachement ? J'en sais rien... Je sais plus. Je dis rien, face au silence qui suit les mots de Victor, je reste là, sans bouger. Sans parler. Sans rien savoir, sur quoi rajouter. Y'a rien à rajouter, il explique juste les faits. Les faits que je n'ai pas évité.  … Et tu as juste … regardé. Je ferme un instant les yeux répugné de ces mots qui ne sont que l’explication de la vérité. Des faits réels, impossible à détourner. Non j'étais bel et bien là. Les images dans mon sommeil me le rappellent bel et bien. Toujours présent, toujours là, impassible devant Ulysse qui a eut besoin d'aucune force pour le virer au sol, pour le garder au sol à coup de pied, à coup de poing. J'étais là en boxer trop rapidement enfilé, l'estomac noué, l'envie de gerber au bord des lèvres, envie de frapper Ulysse, de lui dire de le laisser, d'arrêter ce carnage. Impossible, cloué sur place. Jusqu'à... j'en sais rien jusqu'à quoi, je sais même pas se qui m'a décoincé. Ou encore si ça m'a décoincé, je me revois sans émotion, poser une main ferme sur l'épaule de Lys, lui dire qu'il allait le tuer, de s'arrêter, d'une voix blanche d'émotion, comme si ça m'importait pas. Il s'est tiré mon ami, et moi aussi en appelant une ambulance avant de le rejoindre, laissant Victor en sang et inconscient dans ma chambre qui me fait maintenant horreur.

Il se relève mais je fais pas attention, sa dernière phrase me réduisant au silence, je fixe le parc. Avant de bouger, je le dépasse, me dégoutant d'oser le retoucher alors que je le tourne. La sortie c'est par là. Voix dénudée d'émotion je m'éloigne et je me tire sans un mot après lui avoir dit ça. Me doutant qu'avec ces coups il saurit plus où est le nord. J'en sais rien. C'est ça le pire, Victor il m'a apprit par je ne sais quelle manière à penser, en bien, à pas le laisser tomber. Je rie intérieur avec froideur, normal, je l'ai laissé tombé au seul moment où il en aurait eut besoin. Je vacille, je quitte le parc. Verrouille mes pensées, mon estomac et oblige mon coeur à se calmer.