your shoulders are not strong enough to handle me (walt)

L'heure était grave, Walt n'avait plus aucun pantalon digne de ce nom à se mettre. Il ne pouvait pas sortir le soir pour draguer en portant un bas de survêtement délavé, il prenait un peu plus soin de son apparence que ça quand même. Il avait profité de la matinée pour aller faire les magasins dans une galerie commerçante de Londres, pas vraiment ce qu'il préférait, mais il n'avait pas trop le choix. Surtout quand l'endroit était immense et truffer de magasins en tout genre avec des panneaux d'indications qui vous envois dans la mauvaise direction à chaque fois. En plus son genou commençait à le faire grimacer un petit peu à force de marcher d'un bout à l'autre de la galerie. Après avoir dégoté trois pantalons et une nouvelle chemise, Walt décida de s'arrêter manger un bout dans une enseigne qu'il apprécie. En ressortant de l'établissement, il passe devant un magasin de jeux vidéos et découvre des panneaux publicitaires pour un nouveau jeu de skate qui vient juste de sortir. La première pensée de Walt va vers Scott, Sheena lui ayant dit que son fils s'intéressait au skate et aux jeux vidéos. Les deux combinés ne pouvaient pas être une mauvaise idée. Sans y réfléchir à deux fois, Walt rentre dans le magasin et achète le jeu vidéo en question, en prenant soin de demander à la vendeuse de lui faire un paquet cadeau.

Vu qu'il n'avait rien de prévu pour son après-midi, il décide de passer à l'improviste chez Sheena, histoire de lui donner le cadeau pour Scott. Autant que personne n'achète le même jeu au garçon entre temps. Il espérait juste qu'elle soit chez elle, sinon il aurait traversé une bonne partie de la ville pour rien. Il pourrait toujours lui mettre le cadeau dans la boite -aux-lettres, mais il préférait quand même en mains propres. Il sonne à la porte de Sheena, son paquet à la main. Après quelques secondes, la porte s'ouvre finalement, dévoilant Sheena. « Oh... C'est toi... ». Il n'est pas certains de comment il doit prendre cette réaction. Elle semble presque déçu que soit lui derrière la porte. « Salut ! ». Walt choisit pourtant de ne pas s'en formaliser, après tout peut-être qu'elle attendait la visite de quelqu'un de beaucoup plus important que lui. « Vas-y rentre ! Fais comme chez toi ! ». Il accepte l'invitation et la suit dans l'appartement, refermant la porte derrière lui. Il jette un coup d’œil rapide dans l'appartement, pas grand-chose n'avait changé depuis la dernière fois qu'il était venu. « Alors, qu'est-ce qui t'amène ? ». Elle était déjà assise dans le canapé, quelque chose semblait ne pas tourner rond, mais Walt était incapable de mettre le doigt dessus. Il hésite à aller s'asseoir sur le canapé à côté d'elle, mais décide de rester debout pour le moment. Il brandit fièrement son jeu vidéo emballé. « Ça ! ». Il rigole un peu en réalisant que son explication doit paraître bien obscure à Sheena. « C'est un cadeau pour Scott, c'est le dernier jeu vidéo de skate, je suis passé devant ce matin et j'ai pas pu résister. Tu pourras lui offrir la prochaine fois que tu l'auras ou à Noël. ». Il se rapproche pour lui tendre le jeu et c'est à ce moment qu'il constate l'état de Sheena qui semble avoir pleuré et être au bout du rouleau. Sa première réflexion est qu'elle doit probablement être en période de règles et qu'un film à l'eau de rose vient de la faire pleurer. Il se demande tout de même si ce n'est pas quelque chose de plus grave concernant Scott par exemple. « Tout va bien avec Scott ? ». Ses mots sont hésitants, il n'est pas vraiment à l'aise dans ce genre de situations.

Le regard de Sheena était fuyant, comme si elle ne voulait pas que Walt voit quelque chose dans ses yeux. Il n'était pas toujours le plus futé, mais il n'était pas aveugle pour autant. « Merci, il sera super content je pense. ». C'est tout ce que Walt souhaitait, faire plaisir au petit gars. « Tu peux t'asseoir hein si tu veux ! Mon canapé est plutôt confortable ! ». Walt ne se fait pas prier et parcours les quelques mètres qui le séparaient du canapé, prenant place à une distance raisonnable de Sheena. Il ne voulait pas envahir son espace, dieu sait qu'il détestait ça lui, alors autant ne pas le faire subir aux autres. Il l'observe et impossible de manquer sa mine triste, même si elle fait son possible pour maintenir les apparences. Il l'interroge sur la raison de son état et si c'est Scott qui a un problème. « Oui oui... ». Il penche la tête en souriant pour lui signifier qu'une réponse aussi bateau ne va certainement pas lui suffire. Sinon il risque de commencer à s'imaginer les pires scénarios. « Ça se voit tant que ça ? ». Sa première réaction est de secouer la tête, il ne veut pas prendre le risque qu'elle se remette à pleurer, il ne saurait vraiment pas comment gérer la situation, en plus d'être extrêmement gêné. Pourtant, il ne peut s'empêcher de dire ce qu'il pense vraiment, même s'il prend des pincettes pour lui délivrer ce qu'il a en tête. « Je t'ai déjà connu avec une meilleure allure. ». Il assortit son admission d'un petit sourire réconfortant, elle n'est pas non plus au stade où de la morve lui coule encore du nez. Le style d'images que Walt n'aurait jamais réussi à se sortir de la tête. Walt l'encourageait du regard à lui raconter ce qui n'allait pas, avant qu'il ne s'imagine que Scott avait été kidnappé et qu'on avait ordonné à Sheena de ne rien dire à personne. « Scott est à Londres. Il est ici... Son père, et accessoirement mon ex, a décidé d'emménager à Londres, comme ça, sans rien me dire. Du coup, je me retrouve à devoir être une super maman comme ça, du jour au lendemain, et même si je suis super heureuse de pouvoir voir Scott, ça me fait clairement chier. ». Il la laisse s'expliquer sans l'interrompre, le sujet semble déjà assez compliquer à évoquer. Cela n'empêche pas Walt de froncer les sourcils, pas certain de comprendre ce qui dérange Sheena dans cette nouvelle. De ce qu'il avait compris de ses dernières discussions avec elle, elle vivait assez mal le fait d'être loin de Scott et de ne pas pouvoir le voir davantage. Le fait qu'il soit désormais à Londres devrait donc être une bonne nouvelle. Peut-être que le problème était l'ex finalement, mais Walt ne savait rien sur lui pour pouvoir juger clairement de la situation. Les seules fois où elle l'avait évoqué, c'était uniquement en tant que père de Scott et jamais en tant qu'ex. Parfois Walt oubliait que ce n'est pas parce que lui ne s'attardait jamais sur ses exs, que c'était le cas de tout le monde. « T'étais déjà une super maman... ». C'est tout ce qu'il trouve de mieux à offrir, il n'a aucune idée de ce qu'il est censé dire dans cette situation. « Enfin bref... ». Elle le sort de son agonie en coupant court à la conversation, parce qu'il aurait probablement sortit quelque chose de complètement inapproprié à la situation. « Tu veux boire quelque chose ? ». Walt adresse un sourire à Sheena et hoche la tête tout en répondant. « Je veux bien un verre d'eau ste plait. ». Il la laisse s'échapper jusqu'à la cuisine, il expire bruyamment une fois seul, il ne s'était pas rendu compte à quel point il était tendu jusqu'à ce qu'il se retrouve tout seul sur le canapé. Il est perdu dans ses pensées, quand soudain il entend un verre se briser sur le sol. Instinctivement il se met debout, marchant jusqu'à la cuisine à grandes enjambées. Sheena est déjà en train de mettre les bouts de verre à la poubelle quand il arrive, il remarque en même temps qu'elle le sang qui coule de sa main. Rien de bien méchant à première vue, mais on ne peut jamais être trop prudent. « Va m'attendre sur le canapé, je m'occupe de tout. ». Il pousse doucement Sheena vers la sortie de la cuisine, il la suit, mais prend ensuite la direction de la salle de bain. Où il suppose que se trouve le nécessaire en cas de blessure. Il trouve la salle de bain sans problème, mais il est obligé d'ouvrir plusieurs placards pour localiser les pansements, le coton et le désinfectant. Il tombe sur une pince à épiler et décide de l'embarquer au cas où un bout de verre se soit incrusté. Il la glisse derrière son oreille comme si c'était un stylo, si il peut réussir à la faire sourire malgré la situation c'est toujours ça. Il retourne en trottinant jusqu'au salon et sa patiente. « Docteur Fowler à la rescousse ! ». Ce n'est pas la première fois qu'il doit gérer les petits bobos, dans son métier c'est monnaie courante. Il prend place à côté d'elle et se saisit délicatement de son poignet pour inspecter la coupure, à première vue rien qui ne nécessite un tour aux urgences. Il bouge un peu le poignet pour obtenir une meilleure vision de l'ouverture, aucun bout de verre à l'horizon, c'est rassurant. « Tu veux un bisou magique ? Parce que ça risque de piquer un peu. ». Il lui offre un sourire amusé avant de mettre un peu de désinfectant sur du coton en préparation.

Au moins, elle était une patiente plus docile que les gamins dont il avait l'occasion de s'occuper, ils avaient le don de se tortiller dans tous les sens et de rendre la tâche difficile. « Allez-y, monsieur le beau docteur. Je vous laisse faire le nécessaire ! ». Il prend sa mission très au sérieux, même si son inspection de la blessure ne révèle rien de sérieux. Il essaye de détendre l'atmosphère avec sa proposition de bisou, qu'elle n'accepte finalement pas. Il brandit le coton de désinfectant avec un air menaçant, comme si la douleur allait être insupportable pour elle. Lorsqu'il applique le coton sur la plaie, elle lui agrippe soudainement le poignet, il se retient de ne pas la traiter de chochotte. « Finalement j'aurais mieux fait de te demander un bisou je crois... ». Il rigole tout en continuant ses soins, appliquant un pansement. Il lance un regard à Sheena avant de déposer un bisou rapide sur le pansement. « Double protection ! ». Il est plutôt fier de lui, comme quoi il avait peut-être loupé sa vocation. En y pensant, il aurait été incapable de supporter autant d'années d'études. C'était une question qu'il se demandait souvent, ce qu'il aurait fait de sa vie s'il n'avait pas eu un don dans le football. Vu son niveau à l'école, il aurait probablement fini à l'usine comme son père ou dans un bar sordide. « Merci beaucoup en tout cas... Je veux dire t'es pas venu là pour ça du tout, donc bon... ». Il ne sait pas trop quoi dire, il est un peu mal à l'aise qu'elle le regarde dans les yeux de cette façon. Ce n'était vraiment pas grand-chose, puis ce n'est pas comme si elle avait fait exprès de se blesser. « C'est rien vraiment. ». Il est soulagé de la voir se lever, brisant leur échange de regards. C'était fou comme parfois un si petit moment pouvait le troubler. Il avait l'impression qu'elle pouvait voir à travers sa carapace dans ces moments-là et il n'aimait vraiment pas ça. Il profite de son absence pour se ressaisir, se massant la nuque d'une main. Un verre d'eau apparaît devant lui et il prend une longue gorgée sans attendre. « Merci ». Il l'imite et repose le verre sur la table devant lui. « Heureusement que c'est toi finalement, parce que bon, tu m'as déjà vu en tenu de sport comme ça, sinon, je me serais sentie vraiment dégueulasse là maintenant... ». Il tourne la tête pour examiner sa tenue, il n'avait pas vraiment fait attention auparavant, plus préoccuper par la tristesse sur son visage. « J'avais pas fait gaffe, mais maintenant que tu le dis. ». Il aimerait avoir des mots réconfortants, lui dire qu'elle est magnifique même dans cette tenue, mais ce n'est pas vraiment le cas. « Enfin en attendant, t'auras qu'à revenir pour donner son jeu à Scott. Il sera content de te voir je pense, et puis, si tu viens, il aura au moins quelqu'un avec qui jouer, parce que... Comment te dire que moi et les jeux vidéos... Voilà quoi ! ». Son cerveau comprend ce qu'elle raconte, mais il est resté bloquer sur le jogging de la jeune femme. « Au moins le jogging c'est plus simple à enlever.. ». Il n'use pas d'un sous-entendu consciemment, il se rend compte que ses mots peuvent être mal interprétés qu'une fois qu'ils ont quitté ses lèvres. C'est un simple fait : un jogging est plus simple à enlever à une femme qu'un jean moulant, Walt se demande même comment elle arrive à rentrer dedans parfois. Il fallait qu'il arrête de penser à ça en la présence de Sheena. Elle lui a tendu une perche en parlant de son fils, terrain neutre, il ne risque pas de dire une connerie supplémentaire. « Évidemment, je peux pas le laisser jouer tout seul. ». Jeu vidéo ou pas, il était toujours content de pouvoir passer du temps avec Scott. Avec ce qu'il venait d'apprendre, il risquait de le voir plus souvent et Walt ne pouvait que s'en réjouir. « Je ferai de mon mieux, après je promets pas de le laisser gagner, je deviens assez compétitif quand je joue. ». Scott n'était plus un petit garçon, il devrait s'en remettre. Walt détestait perdre c'était plus fort que lui, son âme de sportif probablement. Il se penche pour saisir son verre et reprendre une gorgée, repensant à quelque chose. « Tout à l'heure j'ai cru que t'allais me broyer le poignet. Je sais pas comment ton ex a fait pour survivre à l'accouchement, tu lui as cassé la main ou quelque chose ? ». Pour s'abstenir de dire des conneries c'est un peu tard, il a parlé sur le ton de la déconnade avec un sourire taquin. Le fait que Sheena semblait être en dépression nerveuse il y a encore quelques minutes à cause du même ex ne lui avait pas traversé l'esprit. « Je retire ce que j'ai dit, je veux pas parler de ton accouchement, ni aucun accouchement. ». Finalement, il n'aurait pas pu faire médecin. Il tire une tête dégoûtée rien qu'à s'imaginer le moment.

Walt s'imaginait déjà en train de jouer à la console avec Scott, partageant un moment entre garçon et oubliant tout ce qui les entoure. « Oh, ne t'en fais pas pour lui, il commence à avoir son petit caractère, il saura te remettre à ta place ! ». Il rigole doucement, parce que cette perspective lui semble hautement improbable, mais il faut avouer qu'il serait plutôt curieux de voir un gamin de dix ans le remettre à sa place. Déjà que ses élèves avaient la mauvaise habitude de s'allier pour se foutre de sa gueule à longueur de temps. Walt avec ses choix malheureux de conversation fait dévier celle-ci sur l'accouchement de Sheena, pas vraiment quelque chose à laquelle il avait envie de penser et elle non plus apparemment. « Non, en effet, tu n'as pas envie d'en entendre parler ! ». Sa réponse lui procure un petit frisson, si c'est encore plus horrible qu'il ne se l'imagine déjà. Dans son esprit, l'accouchement consiste en un bain de sang, de liquide en tout genre, de cris et d'os brisés. Rien de réjouissant. « Je t'ai vraiment fait mal ? Je suis vraiment désolée ! ». C'est adorable de sa part de s'en inquiéter, bien qu'il lui en faille bien plus pour avoir mal. Après sa blessure au genou, les petites blessures du quotidien étaient loin de lui faire peur. « Je suis solide t'inquiètes pas pour moi. ». Walt la regarde se lever avec un regard interrogateur, elle venait juste de revenir de la cuisine avec leurs verres d'eau. Où est-ce qu'elle allait encore ? Il s'apprête à se lever également en réalisant qu'elle avait sans doute quelque chose à faire, quelle idée de débarquer à l'improviste chez elle aussi. « Tu sais quoi ? Je vais aller me changer, je vois bien que ma tenue te va pas du tout ! Fais comme chez toi ! ». Il n'a pas le temps de protester qu'elle est déjà partie en direction de sa chambre. Il se sentait un peu con d'avoir débarqué chez elle sans prévenir et voilà qu'elle se retrouvait à devoir à aller se changer à cause de quelque chose qu'il avait dit. Personne ne venait le faire chier quand il traînait en jogging dans son appartement lui. Pour passer le temps il sort son téléphone portable, s'occupant de ses paris en ligne pour les prochains matchs de football. C'est la voix de Sheena qui le sort de son activité. « Alors, ça te va mieux ? ». Il relève la tête rapidement, sa bouche reste entrouverte quand ses yeux tombent sur le spectacle devant lui. Elle est canon, beaucoup trop canon. Il ne se gêne absolument pas pour la regarder de haut en bas, de toute façon c'est elle qui a demandé son expertise, alors autant ne pas se priver. La Sheena devant lui n'a rien à voir avec celle qu'il avait à côté de lui quelques minutes avant. « Honnêtement ? ». Bien entendu que la tenue lui plaît davantage, peut-être un petit trop et c'est ça le problème. Il essaye de garder ses yeux sur son visage, mais il a un peu de mal à ne pas descendre vers son décolleté, si magnifiquement mis en valeur. Elle a même sorti le jean moulant, à croire qu'elle fait tout pour l'achever. Heureusement qu'il est assis et qu'il y a une bonne distance entre eux, sinon dieu sait ce qu'il aurait pu faire. « T'es renversante. ». On peut difficilement faire plus sincère comme compliment. De toute façon, il l'avait toujours trouvé magnifique, ça n'avait jamais été le problème avec elle. « Mais, tu ferais mieux de retourner te changer si tu veux qu'on reste amis... ». Son petit sourire de dragueur apparaît sur son visage sans qu'il ne le veuille vraiment, celui-ci a le don d'apparaître en automatique. « Parce que je serai incapable de garder mes mains pour moi si tu t'approches davantage. ». Il préfère la mettre en garde, les femmes ont le don de lui faire perdre le contrôle, puis il ne voudrait pas tirer avantage de Sheena, alors qu'elle se trouve dans un état vulnérable. C'était vraiment dur pour lui de se comporter comme un type bien et de ne pas laisser ses instincts prendre le dessus.

La scène est plutôt drôle à voir, Sheena qui fait sa timide, comme si elle n'avait jamais entendu un homme la complimenter. C'est vrai que Walt était rarement aussi classe dans ses propos, il était plus habitué des « t'es bonne » que des « t'es renversante ». Un peu plus et on aurait presque pu le qualifier de romantique pour une fois. Comment on le remercie pour avoir dit des mots flatteurs ? En lui envoyant un coussin à la tronche, il aurait peut-être mieux fait de lui sauter dessus finalement. « Tu peux vraiment pas t'empêcher hein ! ». Son regard suit Sheena qui passe devant lui et plus spécialement ses fesses, il faut croire que ça aussi il ne peut pas s'en empêcher. Elle n'a vraiment peur de rien à revenir prendre place à ses côtés, ses menaces n'avaient pas dû être assez convaincantes. « T'es jamais content, donc non, je ne vais pas passer mon temps à me changer pour te plaire ! ». Elle n'avait vraiment pas besoin d'en faire des tonnes pour lui plaire, mais il se retient de rajouter autre chose, le menaçant coussin traîne toujours entre eux. « N'importe quoi. ». Il croise les bras, tout en gardant toujours son portable à la main. « Mais t'es en manque à ce point pour qu'un jean et un décolleté te mettent dans cet état ou... ? ». Le sourire jusqu'aux oreilles lui revient aussitôt, elle lui lance des perches monumentales pour quelqu'un qui vient juste de le rembarrer. « Tu sais moi, moins de trois fois par jour je suis toujours en manque. ». Il doit probablement avoir la tête d'un ado qui vient de découvrir la sexualité et qui pense que c'est la chose la plus merveilleuse au monde. De toute façon c'est un peu vrai, il a presque toujours envie, n'importe où, n'importe quand, mais pas avec n'importe qui. Sur la fille avec qui il s'envoie en l'air, il a quelques critères. Pas question de se taper une mocheté juste pour tirer son coup, monsieur a quand même quelques critères. C'est peut-être d'ailleurs pour ça qu'il a arrêté de boire comme un trou, parce qu'il avait tendance à se réveiller à côté de nanas qui n'étaient plus du tout à son goût une fois sobre. « Enfin, je peux parler... Je pense je vois n'importe quel mec torse nu, je lui saute dessus ! Donc bon... ». Il éclate de rire, elle vient de perdre toute crédibilité pour critiquer son appétit sexuel. Elle est pas bien de lui lâcher des phrases aussi suggestives, alors qu'il vient de lui dire qu'il ne lui en faudrait pas beaucoup pour lui arracher ses vêtements. « Et c'est moi qui suis en manque. ». Elle se lève à nouveau et Walt se demande ce qui lui arrive pour ne pas tenir en place aujourd'hui. « Bordel, j'ai tellement faim ! ». Il ne lui en faut pas plus pour relancer son rire, ayant du mal à s'arrêter. Elle parle peut-être de bouffe, mais lui l'a compris de façon sexuelle, vu la teneur de leur conversation. À croire qu'elle fait exprès d'en rajouter une couche. « J'ai cru comprendre... ». Il articule difficilement son petit commentaire à cause de son rire qui ne semble pas décider à le laisser tranquille. Elle s'éloigne jusqu'à la cuisine, mais il n'est pas décidé à la laisser s'en sortir aussi facilement après les informations qu'elle lui a lâché. Alors, il la suit jusqu'à l'autre pièce, faisant attention de ne pas marcher sur un bout de verre qu'ils auraient pu oublier. « Tu veux manger quelque chose ? J'ai... ». L'ouverture du frigo et des placards s'avère être un échec, ça lui rappelle sa jeunesse, quand il oubliait tout le temps de faire les courses et qu'il passait son temps à se faire livrer des plats. « Des pâtes... Et... des lardons... Voilà... ». Il se remet à rigoler, parce qu'il y a vraiment plus alléchant comme menu. Même s'il est un véritable estomac sur pattes et qu'il pourrait manger toute la journée. « Je vais passer sur les pâtes, j'en mange qu'en cas d'extrême nécessité. ». La joie d'avoir été sportif de haut niveau, il avait subi l'alimentation à base de sucres lents à longueur de temps. Alors, les pâtes et le riz, ce n'était qu'en cas de grosse galère pour lui aujourd'hui. « Mais on peut commander ou sortir manger un bout, ce sera toujours mieux que ça... ». Il désigne de la main les placards déprimants, il se met à pianoter frénétiquement sur son portable comme un homme en mission. Soudain il braque le téléphone sur Sheena et s'exclame : « Dit Ouistiti ». La surprise se lit sur son visage et la photo n'est pas vraiment la plus flatteuse possible. Il va finir par la rendre dingue à force de rigoler comme un crétin. Trop content de lui, il lui agite la photo sous le nez. « Dans tous les cas t'as intérêt à m'occuper sinon je vais être obligé de te créer un profil sur un site de rencontre, avec cette photo... ». Walt Fowler n'est pas du genre à lancer des paroles en l'air.