It becomes too complicated to be someone.

Mais, quand d'un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l'odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l'édifice immense du souvenir.

Les photos sont faites pour nous souvenir du passé, des moments, qu'on avait oubliés un temps, de nous faire rire, ou même pleurer. Mais parfois, ce n'est pas bon de remuer le passé. On essayait d'oublier, sans y arrivait vraiment. C'est un fait, une réalité, qu'on a du mal à accepter. J'ai eu du mal à le comprendre, les photos à quoi sert-elle à part, remuer le passé et tous les souvenirs que vous essayez de dissimuler. Je l'ai appris à mes détends, je ne sais pas, au fond, ce qui m'avait pris en ouvrant ce carton, parce que peut-être rien de son contenu, n'était mentionné dessus. Toutefois, se retrouvait face à un flot de souvenirs, de photo, d'un passé encore douloureux, ne faisait pas partie, à l'origine, d'une journée idéale, que j'avais imaginée.

Une bière à la main, munie de mon seul jean, à proprement parler torse nu. Je n'étais assied devant ce carton, ouvert. Pousser par la curiosité, qui me perdra certainement un jour, c'était sûr. Intimement, je savais que parcourir ces photos étaient une mauvaise idée en soi. Une erreur monumentale que j'allais regretter. Quel crétin ! Première photo qui croisa ma main au passage, pas vraiment prometteur. Faut dire que cette époque mangeait du sable, était ... Une conviction pour moi ? C'est toujours mieux que ce que je m'enfile ou fume à longueur de temps. Il paraît qu'à cette époque, je m'intéressais à tout, curieux, voir hyperactif par moment. On ne pouvait pas me lâcher d'une semelle. Déjà qu'à l'origine, j'avais des parents, un peu trop... Protecteur, sans parler de ma sœur, à m'étouffer. Les temps, ont un peu changé. Et heureusement... Je n'ai pas eu une enfance difficile, bien au contraire, j'avais ce que je voulais à la limite du raisonnable. Quand on est enfant, on veut toujours tous, on est innocent, pourtant la vie vous fait vite perdre cette notion. J'ai toujours entendu dire, que j'ai toujours su ce que je voulais, la preuve sur cette photo. Maintenant ... Le temps a bien changé. Où est-il d'ailleurs ? Je devrais brûler cette photo... Cela m'épargnera les remarques habituelles. Quel beau bébé ? Il est si souriant... Où est passé ce petit bébé ? Il est tout simplement mort avec la dure réalité de la vie. C'est si dur à croire.

Un regard, une grimace, c'était plus facile de l'écarter de ma vue, en la posant à côté du carton. Pourtant, ça ne m'empêchais pas de replonger une nouvelle fois, une main dans le carton, parmi les objets, que ma mère avait soigneusement ... Ranger. Pensant certainement que cela me ferait plaisir. Il en était rien, je ne ressentais rien, complément vide, ou peut-être une onde de colère, qui se cachait à l'intérieur. Depuis combien de temps, j'avais exulté mon passé, beaucoup trop longtemps. Le deuxième, période du lycée, passage obligatoire. Un passage difficile pour certain, agréable pour d'autre. Pour ma part, toute était relatif. Je ne m'y sentais pas particulièrement persécuté, peut-être parce que dans un sens, je disais ce que j'avais dire, je m'exprimais même si cela ne plaisait pas. Parce que j'étais un électron libre, profiter de la vie, les fêtes, les amis s'était plus facile. Je me souviens de ce moment, on fête un événement. L'insouciance dans les yeux. On ne se demandait pas, ce que nous prédisait l'avenir, ce qui nous attendait. Le mot droit, s'amuser. Peu importe, le lendemain, ou même l'instant. Je crois même que c'est la dernière fois que j'ai porté une cravate, qui à mal finie en fin de soirée. Un élève plus au moins bon, un peu turbulent, c'est ce qui était toujours mentionné sur mes bulletins. Qu'importe de toute façon, je ne comptais pas être un Premier ministre ...

La photo avait fini comme la première, prés du carton. Sans trop savoir quoi en faire. Avant de tomber sur l'élément du chaos. Kenzo et moi. Une période, résolue, je le crains mort. Pourtant, je n'arrive pas à résoudre à cette fatalité. Elle a était un tout, celle qui a su attirer mon attention, qui a su voir autre qu'un mec turbulent et impulsif, la seule que j'ai laissée croiser mon chemin, les premiers caps de l'éveil d'adolescence, celle que j'ai aimée, que j'aime encore, bien qu'elle ne le souhaite pas. La femme qui a partagé ma vie, la mère de mes enfants, mais aussi elle est ma perdition. On sait connu à l'âge de huit ans, à cette époque, je savais qu'elle allait être un élément majeur à ma vie. Je ne m'étais pas trompé. Inséparable, c'est comme ça, qu'on nous qualifiait. On a vite formait un couple, un tout. On est rien l'un sans l'autre, ce qui est peut-être un tort. Si j'avais quelque chose a changé, je ne modifierais rien. Parce que je ne regrette rien, à part peut-être la façon, que la situation dans laquelle, on se trouvait. On se déteste, on s'aime, pourtant, je ne peux pas m'en séparer. J'ai horreur d'être faible, pourtant, je dois admettre que je le suis face à elle. Son ignorance me tue...Pourtant, un accord a été convenu, la séparation. Face à la dispute, la haine l'un en vers l'autre, les non-dits, ont tué ce qu'on avait. C'est un fait, on n'a pas pu faire face. Être père m'a aveuglé, je n'ai pas vu, ou pas voulu voir, qu'il avait d'autre problème à côté. Au fond, j'ai été égoïste, et perdre l'enfant, un mélange de nous deux, n'a pas arranger les choses. La culpabilité, me ronge à chaque instant, il est plus facile de se réfugier dans ces vices que d'y faire faire ...

La photo venait se loger dans ma poche droite de jeans, en proie aux souvenirs perdue. Elle faisait toujours partie de ma vie, elle avait une partie de moi, comme moi d'elle. Je lui avais prouvé maintes fois, que la dernière, dans le parc, que les mots avaient rejoint les gestes. L'embrasser, la serrer dans mes bras était inévitable. Même si ce n'était pas indiqué. J'étais fatigue, de me battre contre inévitable. J'avais besoin de la sentir contre moi. Ma main venait instinctivement se poser sur l'arcade, panser. Se détruire, c'est tout ce qu'ils savaient faire. Dans un élan de colère, l'alcool se déversa sur les objets qui avaient marqué ma vie. Il manquait plus qu'une allumette, les traces du passé ne viendraient plus hanter ce qui me semblait un cauchemar. Si c'était aussi facile dans la vie ...