"Fermeture" de London Calling
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LIBRE - Quand ça taille sévère

Kim Bellingham
Kim Bellingham
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() message posté Sam 6 Avr 2019 - 12:42 par Kim Bellingham
Une demi-journée de libre, une de plus. Comme quoi enchaîner trois boulots différents ne signifie pas toujours qu'on est sur les genoux tout au long de la semaine, du jour et de la nuit. Je suis vraiment satisfaite de pouvoir agencer mon emploi du temps selon mes contrats et mes activités, pour ne pas perdre beaucoup de miettes dans l'histoire de ma vie. Il faut des moments de relâchement dans lesquels faire du shopping est une option plutôt intéressante parmi tant d'autres. Cet après-midi c'est séance magasins. Dit ainsi, cela pourrait laisser croire que je suis une addict alors que ce n'est absolument pas le cas. Je suis très loin d'être le stéréotype féminin en la matière, et il m'arrive souvent de sortir bredouille d'une virée au centre commercial. Je l'accorde que cela reste extrêmement rare, parce que ressortir sans le moindre achat après deux ou trois heures dans les rayons, cela me dérange profondément. Alors même si c'est une bêtise qui servira de décoration sur la partie haute du vaisselier chez moi, je me sens obligée de partir la conscience tranquille de ne pas avoir fait le déplacement pour des queues de cerises. Par contre, lorsque quelque chose me plaît vraiment, c'est du bonheur que je prends. Et j'ai de la chance d'avoir une taille standard pour que les vêtements qui me vont ne soient pas en rupture. Mais d'un autre côté, je suis très difficile dès qu'il s'agit de teintes à associer avec les fringues que j'ai déjà, et de motifs sur l'habillage. Il m'arrive de passer plus d'une heure dans la même boutique uniquement pour essayer plusieurs choix de combinaisons possibles avec seulement deux pantalons et trois ou quatre hauts. Je dois m'imaginer les chaussures que je porterais avec, les lunettes de soleil, les boucles d'oreilles, le pendentif, le bracelet. Ce n'est pas évident quand on y réfléchit deux secondes.

Retourner plusieurs fois dans la même enseigne au cours de la même journée n'est pas exceptionnel chez moi tant je fais un premier tour de repérage pour ensuite me décider de quoi emporter à la caisse qui mérite que je sorte les billets ou la carte bancaire. Une première déception quelques boutiques plus tôt, et voilà que je franchissais de nouveau un portique qui plombait le taux de conversation de ces vendeurs. En réalité j'étais la même cliente qu'il y a quarante minutes, sauf que comme c'est un paramétrage automatisé, c'est trop con pour remarquer que ces petits jambes dans leurs leggings a déjà franchi ces portiques et qu'elles vont se décider ... pour un vêtement qui n'est plus disponible dans ma taille ? Celui au dessus de la pile est en 42, celui d'en-dessous aussi et l'autre pareil. Je retourne l'étiquette du suivant c'est trop petit, le suivant trop grand. 40 pour le prochain, on se rapproche. Sauf que l'ultime chance est de nouveau deux fois trop grand. Tenterais-je le 40 ? « Tout est là, je suis désolée » m'annonce la vendeuse qui recherche à l'identique dans ce que je viens exactement de fouiller. Elle me prend pour une débile, mais tant pis je pars essayer le 40 qui pourrait peut-être m'aller. Evidemment, une fois dans la cabine, le constat est horrible. Aucune valeur ajoutée sur ma silhouette. Pire même. Je tire le rideau sans me défaire du pantalon et interroge la fille qui doit comprendre que ça ne sert à rien d'insister pour me vendre son taille 40 : « Vous l'avez en d'autres coloris ? » Ils l'ont effectivement en gris clair, et je me fais amener un truc ... en 38, mais hideux. « Ow gosh, quelle couleur de merde », je soupire en baissant la tête quand je la vois arriver avec le pantalon à bout de bras. Je me taperais limite le crâne contre la paroi de la cabine et me rends compte qu'il y a une autre personne dans celle d'à-côté. J'espère pour elle qu'elle a pas flashé sur le gris clair, parce que j'ai dû parlé un peu fort en voyant l'horreur venir.
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