Sol | tout le monde devrait avoir ça, un endroit qui les rend heureux.

I. Solyne, 5 années et trois dents en moins. Londres. La grande ville qui allait t’accueillir durant quelques jours, semaines ?  Tu n’en sais rien. Tu es jeune, encore le bébé à ton père. À ta mère ? Non. Elle est partie. Elle t’a laissé derrière et tu ne sais pas pourquoi, tu t’en rends compte ? Tu sais juste que du haut de tes cinq belles années passé sur cette terre que tu as vu un bon nombre de futur mère faire virevolter ton cœur, laisser ton âme s’ouvrir à elle, ton amour l’envelopper avant que tout cela ne finisse en cendre, encore. Toi tu souffres, il souffre. Vous souffrez ensemble. Tu les as entendu les mots de ton père : cette fois c’est la bonne, je te jure ma puce. C’était doux à ton oreille et ton cœur avait envie d’être séduit, si jeune et déjà si méfiante de la vie. L’abandon tu connais, tu connais ça, tu le sais que ne pas avoir une mère n’est pas une chose normale, tu l’as assez entendu dire. Tu as beau être toute petite, tu n’as jamais eu la langue dans ta poche. Ce qui traverse ton esprit traverse souvent tes lèvres pour aller se heurter à l’ouïe des autres pour le plus grand de leur malheur ou de leur bonheur. Une nouvelle vie, une nouvelle maman. Ton père t’a raconté que tu allais avoir un frère et une petite sœur. Sam et Louna. Tu le sens ton petit cœur qui bat de toutes ses forces, tu n’es pas sûre de tenir la distance, tu n’es pas sûre de savoir quoi dire et de vouloir t’accrocher à cet espoir d’une famille. Ça pourrait être si bien, si beau, mais si désastreux aussi. Tu y es. Ton père te sors de la voiture, te sers dans ses bras et il te murmure encore une fois qu’il te promet que cette fois c’est différent. Tu vas rencontrer la belle Alma et quand tes yeux se posent sur elle tu souris, tu lui offres un sourire honnête et si vrai qu’elle te rend exactement la même chose. C’est plaisant. Elle n’est pas comme les trois autres. Tu en as eu quatre de maman, trois dont tu te souviens et celle qui t’a aidé à venir dans ce monde, que tu n’as jamais connu ou du moins dont le souvenir est mort dans ton esprit. Puis, sa main est dans la tienne, te guidant dans ta chambre. Une chambre de fille, de PRINCESSE, pardon. Elle est belle, tu es émue, tu en as les larmes aux yeux, la fatigue doit aider, je fais la connaissance rapide de Sam et de Louna. Puis l'heure du coucher arriva. Alors, je m’endormis malgré la peur, malgré les doutes, mais surtout pleine d’espoir d’avoir une vraie famille.

II. Solyne, 7 années bientôt la femme de Nox Atherthon, puis une dent en moins. Tu le sais parfaitement ce que tu veux. Dans ta tête tu vois déjà le mariage de tes rêves. Le mieux dans tout cela ? Louna veut bien être ta demoiselle d’honneur. Tu as trouvé l’homme de ta vie en la personne de Nox. Le voisin, l’ami de Sam. Il est beau, tu le trouves charmant. Tu le sais déjà, il sera le père de Flora et Jonas. Puis vous aurez un chien appelé Tartine et un chat nommé Panda. Tu as tout prévu, te reste plus qu’à en parler à Nox. Sam va t’aider pour que ça se passe, tu ne captes absolument pas que pour Sam c’est un moyen d’énerver son ami. Les mariages c’est pour les filles et non pour les garçons. Toi tu t’en fiches. Enfin, tu l’as annoncé à ton papa et à ta maman. Oui Alma est devenue ta maman tout comme Louna et Sam sont ton frère et ta sœur. «  Mais tu fais quoi Solyne ? » Demanda ta maman en te voyant chercher un foulard blanc dans son armoire. Tu commenças à danser sur tes jambes, cherchant tes mots, le moyen d’annoncer ce que tu allais faire et que tu allais les quitter.  «  Je vais me marier avec Nox … on va avoir une grande maison comme papa et toi. Vous allez avoir des petits enfants ! Je suis tellement heureuse ! » Tu sautillais, toi tu pensais vraiment que tout cela allait se réaliser, que tu allais être heureuse avec lui.  Tu avais préparé tout au fond du jardin dans la petite cabane que vous aviez conçu avec ton papa, Sam et Louna.  Tu étais prête, enfin te manquait ta robe et tu avais même choisi une cravate pour Nox, sachant que Sam et lui allait oublier cela. Tu enfilais ta robe en chantonnant un tube de Madonna. Tu dansais alors que Sam arriva devant la porte de ta chambre en cognant cette dernière. «  Il est en bas ! » Il te regardait et souriait.  Descendant rapidement les marches de quatre en quatre jusqu’à Nox. Arrivant à lui, tu venais sans sourciller un instant embrassé ses lèvres, un baiser chaste, le baiser simple. Il ne dit rien. Tu ne dis rien et tu le tiras par la main jusqu’au fond du jardin, une fois là-bas, tu lui tendis la cravate.  «  Tiens je savais que tu n’y penserais pas. » Ton sourire était radieux, illuminant sans nul doute ton visage. « Tu es prêt ? » Tu ne pouvais pas manquer ton père regardant dans cette direction, tu lui faisais un coucou, puis lui envoya un baiser de la main, comme un adieu, mais tu reviendras forcément vers ton père.  «  Oui, je le veux ! » Tu réponds à la question de Sam qui te demande si tu veux épouser Nox, puis c’est à Nox de répondre … et la réponse fût ?

III. Solyne, 12 années, célibataire, meilleure amie de Nox. « Non, je ne veux pas me marier ni mettre de cravate, c’est pour les vieux ! »  La réponse de ton meilleur ami, la réponse qu’il n’hésite pas à te jeter en pleine figure quand tu le boudes. Comme quoi tu lui as dit oui, tu as des obligations envers moi, lui non, vu qu’il a dit non. Ma phase mariage m’est passé, façon être une femme libre est bien mieux, car de toute façon, tu les as capté les gars, c’est con sauf ton père. Puis autant l’avoir en ami, il n’aurait pas pensé que tu sois si proche finalement, mais c’est le cas. Tu le vois comme un très bon ami, il est aussi très ami avec Sam dont tu es proches, c’est ton frère, mais vous êtes très fusionnelle tous les deux. Faut dire que ta petite vie à Londres est plutôt confortable, tu as une maman qui est présente, ton père qui sera toujours là puis y a Sam et Louna. Tu t’entends parfaitement avec ces deux-là.  Tu as la sensation d’avoir une belle famille et ça t’emplie de joie. Tu n’es pas forcément très populaire dans ton collège, souvent renfermé dans tes livres à lire et à écouter de la musique. Mais ça ne te  gêne pas, tu dois sans doute être le boulet pour certain de Nox et Sam. Mais ça les gênes pas, surtout que bientôt Louna va vous rejoindre. Et qu’elle viendra sans doute vous suivre et tout. Enfin, toi tu dois faire vite, normalement tu attends les gars pour rentrer, mais tu rentres avec Alma, ta mère, car tu dois aller essayer la danse. Elle te la proposer, tu fais du classique depuis que tu as huit ans, mais tu as voulu essayer autre chose, alors elle t’a inscrite à  un cours de danse mélangeant tout histoire de savoir ce qui te donnerait envie, elle a même parlé de valse et à cet instant, tu te souviens l’avoir regardé de travers ce qui a fait hurler de rire ton père, mais pas toi. La valse ? Le slow encore, même si tu ne comprends pas pourquoi tu ferais ça. Pourtant, tu aimes espionner tes parents quand le soir, ils se pensent seuls pour danser et c’est toujours la même rengaine des rires et des baisers qui te donne envie de vomir, dire que tu as embrassé Nox.

IIV. Solyne, 15 années amoureuse, mais invisible aux yeux de celui qu’elle aime, son meilleur ami … qui lui s’amuse avec toutes les filles du lycée, sauf elle. Encore une. Son rire t’horripile. Il ne peut pas les voir en privé tout seul ? Tu te le demande souvent. Tu ne comprends vraiment pas pourquoi il veut passer du temps tous ensembles. Cette Fanny ne t’aime pas et t’as même accusé d’aimer Nox. Tu as ris, mais finalement tu le sais depuis quelques temps que tu en es amoureuse, loin de cette espoir fugace de l’épouser et tout. «  Bon je vous laisse ! » Que tu lâches. Sam tente de me retenir en râlant, mais finalement tu préfères aller  voir ce qui se passe dans ta chambre plutôt que de le voir roucouler avec cette pouffiasse. Oui des mots peu gentils court dans ton esprit quand tu vois une autre fille avec lui. Jalouse ? Sans doute. Toi, tu as embrassé deux mecs jusqu’à présent, Nox lors de votre mariage où son non, est encore gravé dans tes entrailles, même si tu ne l’avoue pas. Puis tu as embrassé ce mec au théâtre, non ce n’est pas ridicule  de le compter. En fait, si mais tant pis, personne ne sait que ce mec c’était juste du jeu, non donc ça te va. Tu entends frapper à ta porte de chambre. «  Quoi ? » Que tu lâches en te redressant de ton lit. «  Pourquoi tu nous lâches à chaque fois ! » Tu lèves les yeux au ciel et secoue la tête. «  Bin, quoi tu ne veux pas non plus que je vous regarde pendant que tu enfonces ta langue dans sa gorge ? » Ton regard montre que tu es énervée, mais lui ne sais pas pourquoi et même si Nox est toujours là pour toi, même s’il faut te faire passer devant son tableau de chasse et ses filles sans importance. Et ça dans le fond ça te fait du bien. Tu comptes pour lui, tout comme tu comptes pour Sam. Voilà ça n’aide pas à être de bonne humeur. Tu souffles puis tu finis par lâcher. «  Allez va voir ta meuf, la Élisa ! » Il  te lance un regard foudroyant. Il n’aime pas quand tu fais semblant d’oublier le prénom de ses meufs, mais après tout, t’as pas signé pour être cool avec elle.

V. Solyne, 17 années le cœur brisé et plus aucun meilleur ami. Allongée dans ton lit, tu pleurs, tu lâches toutes les larmes de ton corps. Tu es vide de sentiments à cet instant, il a refusé. Tu ne lui demandais pas de t’épouser, d’avoir une maison géante, deux enfants ou encore deux animaux aux noms ridicules. Non tu lui demandais juste de te prendre ta virginité. Il ne fait que ça avec toutes les filles presque, mais toi ça le dérange. Tu es folle, mais ça ne va pas. Les mots tu les entends encore se répéter dans ton esprit, ça te brise encore et encore le cœur. Tu dois avoir un organe central complétement en mille morceaux, recassé en mille morceaux et encore, puis encore. Ainsi de suite. Tu entends frapper à ta porte de chambre, il toc cinq fois, tu sais c’est qui : Nox. Mais tu restes silencieuse, même quand il te demande s’il peut rentrer. Tu ne veux pas le voir, pas lui parler, tu lui en veux. Comme si tu venais de lui demander l’impossible, mais non, tu n’as que demandé que tu couches avec lui, rien d’exceptionnel. Du moins dans ta tête ce n’est rien de fou. M’enfin. Tu le laisses partir, tu l’entends dans sa voix que finalement il est déçu, non pas d’avoir dit non, mais de toi qui n’a pas voulu lui parler. Il n’a qu’à aller voir sa Judith, sa Izaline, tu t’en fiches pour le moment. Tu finis par t’endormir petit à petit. La fatigue fût plus forte que le reste.

VI. Solyne, 19 années le bal égal première fois pour la belle avec Tate. Tu es heureuse, mais un peu triste que Nox ne t’ai presque pas parlé de la soirée. Mais Tate le nouveau est plutôt sympa, ça fait un mois qu’il est ici, tu as des cours avec lui et il te fait rire. Comme Nox. Tu as du mal encore à ne pas le comparer à Nox, mais lui ton meilleur ami, ne t’a jamais embrassé comme vient de le faire Tate. Il ne t’a jamais tenu la main devant tout le monde et encore moins dit que tu étais canon. Il t’a séduit ? Oui, mais tu crois que tu es sous son charme depuis son arrivée. Il a été très gentil et surtout il est différent de tous les autres gars. Du moins tu le crois, mais tu en es sûre. Tu marches avec lui dans la rue dans ta robe de bal, tu as quitté le bal suite à une remarque de Nox et Tate t’a suivi. Il faut dire que Célia n’a sans doute même pas capté qu’il t’a vexé, mais il t’en veut. Il t’en veut, car sans le savoir il t’a demandé de l’accompagner au bal, mais tu as refusé tu avais accepté d’y filer avec Maé. Tu voulais t’excuser d’avoir dit non, pensant qu’il avait peut-être comprit un truc … mais non c’était juste pour t’éviter une honte de y être seule. Alors, ça t’a fait mal. Mais la présence de Maé te rassure, elle te fait du bien, vous finissez par entrer chez lui. Puis tu as finis par l’embrasser, puis à faire plus que tu ne feras jamais avec Nox ! Tu as perdu ta virginité, tu le sens encore en toi, il est doux, il a peur  tout comme toi, lui de te faire mal, toi tu as peur, tout bonnement, puis finalement tu te laisses aller, tu tentes de te décrisper, mais ça ne dure que quelques minutes, même si pour toi ça t’a parût long.

VII. Solyne, 23 années un retour à Londres, adieu Cambridge. Tu reviens à Londres après quelques années à l’université de Harvard. Tu as gardé contact avec Nox que tu as revu de temps à autre au fête, tu l’as vu que Tate et Nox ça ne passait pas trop, mais Tate a toujours fait un effort. Encore heureux qu’ils s’entendent parfaitement avec ta sœur et ton frère. Cela a toujours été important pour toi. Même si tu as toujours été déçue de l’amitié non existante entre Tate et Nox. Enfin, tu viens revivre à  Londres, tu vas vivre chez tes parents avec Maeven  le temps que vous trouviez votre chez vous. Vous n’étiez pas dans la même université, il était dans une autre, une relation à distance que vous avez vécue pendant quatre ans. Pardon six mois, vu que Maé n’a pas supporter que vous soyez si éloigné. Pouvant jouer faire ses études et avoir une bourse à Harvard, il a décidé de suivre le mouvement, même si Harvard était moins réputé pour ce qu’il désirait faire. Il l’a fait pour toi, te faisant tomber amoureuse une seconde fois, jamais tu ne pensais que cela était possible.

VIII. Solyne, 25 années Solyne Coleman devient madame Ardeen en épousant Tate, sans la présence de son meilleur ami. Tu t’avances dans l’allée, la musique si connue résonne dans les oreilles des invités, famille, amis, Tate et toi. C’est ton grand jour. C’est le jour d’une nouvelle vie, amoureuse comme toujours, même si tu as une once d’amertume en sachant que Nox a refusé de venir à votre mariage. Enfin, il était occupé, surtout que parler à ton meilleur ami devient une chose de plus en plus compliqué à supporter pour toi. Ça t’embête, mais faut bien que le mariage ait lieu, ton frère Sam a tenté de convaincre Nox de venir et de laisser quelqu’un d’autre s’occuper de ce contrat, mais finalement tu lui as envoyé un message : Je te pardonne ! Toujours de toute façon. Tu me manques. Tu n’avais rien dit d’autre dans ton message, tu étais déçue et sans doute un peu blessée, mais tu fais avec, tu fais comme si ça ne te touchait pas, mais Nox est et restera un mec important dans ta vie. Devant le prête, devant Tate tu souris, levant ton voile blanc de devant ton visage. La question fatidique arrivant. «  Oui, je le veux ! » Lui comme toi, personne n’a changé d’avis et tu n’as pas pu retenir tes larmes, c’est même compliqué. Passer ta vie entière jusqu’à ta mort avec Tate est une chose que tu veux. Il est devenu pompier abandonnant totalement ce qu’il avait prévu comme carrière : le droit pénal. Ça te fait peur quand il part en mission, mais tu n’y penses pas, puis tu le vois ça le rends heureux, alors toi aussi.

IX. Solyne, 28 années  puis bientôt un divorce ? Cette date. Tu ne l’aimes pas. Pourtant elle se rapproche de ton année de mariage. Cela fait bientôt quatre ans que tu es mariée, tu en es heureuse. Mais vaut plan tiré sur la comète n’ont pas l’air d’atterrir comme prévu. Un enfant, même deux, c’était ce que vous auriez voulu. Mais la seule fois où tu es tombée enceinte, tu l’as perdu à quatre mois. Tate et toi vous avez du mal, car vous avez l’impression que c’est impossible que vous soyez heureux en ayant une famille. Ta faute ? Par malchance c’est vous deux, pas juste toi, pas juste lui. Lui a des spermatozoïdes peut coriace et toi un utérus pas très accueillant apparemment. Vous pensez à l’adoption ou une mère porteuse qui porterait votre enfant, mais tu as du mal à cette idée. C’est peut être égoïste, mais tu veux vraiment porter ton enfant, alors parfois les disputes à propos des enfants sont rude, vous balançant des mots horrible, mais dans le fond, l’amour, la flamme entre vous est là, toujours aussi brillante, mais c’est dure de ne pas donner à l’autre ce qu’il désire le plus. Et tu l’as compris, alors tu y penses, ne plus te prendre la tête, si un jour vous avez un enfant, c’est que c’était écrit sinon vous ferez sans. Mais tu as peur de lui en parler, mais tu as décidé de te lancer, de voir sa réaction. Pourtant quand tu lui en parle, Tate est séduit par l’idée. Car coucher ensemble quand ton ovulation es en phase, c’est horrible, tout est programmé. Les hormones n’est pas une chose qu’il veut te voir continuer à faire ! Te voir souffrir à chacune de ses piqûres est insupportable à tes yeux, ton corps plein de bleu lui donne l’impression qu’il te frappe. Il te veut toi et la suite se dévoilera d’une façon ou d’une autre et les questions, les doutes ne doivent plus avoir d’emprises sur vous à ses dires. Comme toujours la même longueur d’onde. Tu vas pouvoir vivre à nouveau, respirer et arrêter d’automatiser ta libido comme la sienne.

X. Solyne, 28 années veuve dans l’instant et enceinte de cinq mois. Sa main dans la tienne. Tu tentes de ne pas pleurer, car il te le demande. Il te demande de ne pas pleurer. Mais tu n’y arrives pas, tu sens tes lèvres vibrer, trembler de peine, de peur. Tout est mélangé. Ta main sur la sienne qui se tient sur ton ventre légèrement arrondis. C’est le bébé miracle, le bébé prévu. Le bébé inattendu. La petite princesse Wheeler. Tu as hâte de la voir, vous aviez hâte de la voir. Son cœur vient de s’arrêter, on te repousse loin pour laisser agir les médecins, les infirmières. Tu ne sais pas pourquoi, mais tu craques, tu pleurs, mais tu es si calme pourtant. Intérieurement tout implose, tu n’arrêtes pas de fuir les questions comme : que vais-je devenir sans lui. Quand tu as l’impression qu’une main caresse ta joue, tu n’arrives pas à retenir les larmes, tu n’arrives plus à les maîtriser. Tu entendais les bips des appareils disant que son cœur était endormi, puis plus rien. Plus rien. Pas de battement, quand tu vois le médecin t’approcher, tu secoues la tête et tu recules. Encore quelques pas et tu rentres dans une personne, c’est ton frère, Sam. Alors tu plonges dans ses bras, mais le médecin insiste pour te parler, mais tu t’en doutes et tu te sens impuissante et responsable. Tu es au plus mal, tu l’as écouté, tu as écouté ton mari te dire adieu, tu ne le veux pas. Tu ne le veux pas. Tu veux qu’il revienne maintenant. Tu t’en fiches, tu donnerais tout. Tout. «  Nous avons fait ce que nous pouvions, mais son cœur n’a pas voulu repartir, il a fait un arrêt cardiaque, je suis désolé. » Qu’il dit. Tu l’entends, mais tu restes dans les bras de Sam, avant de te tourner et de filer à tout vitesse vers Tate allongé et inerte sur son lit. «  Tu n’as pas droit ! »  Tu cries. «  Tu m’entends, tu n’as pas le droit ! » Tu hurles, pleures. Tes mots sont à peines compréhensible, tu es devenue comme hystérique. Puis plus rien, le trou noir. Tu es tombée dans les vaps, quand tu te réveilles on te rassure ta petite puce va bien. «  Jude ! » Le prénom c’est celui que Tate voulait, toi tu voulais un prénom comme Prune ou autre, mais tu veux Jude maintenant et surtout Tate.

XI. Solyne, 30 années depuis 30 jours et l’heureuse maman de Jude. Te voilà maman. Tu es bien, même si forcément tu penses à ton mari décédé en Septembre dernier. Jude Maéva Ardeen est née ce 31 Janvier 2016. Tu es heureuse, mais il est dur de ne pas imaginer à tel point ta vie est compliqué. Tu parles de moins en moins à Nox, jamais présent pour les plus importants jours de ta vie. Ton mariage, la mort et enterrement de ton mari. Ton cœur ne cesse d’être brisé et tu aurais aimé que ton soi-disant meilleur ami ne soit pas l’un de ceux à te le briser. Qu’il te le brise quand vous étiez jeune tu pouvais le concevoir, mais à présent, c’est bien plus compliqué. Bien trop douloureux. Tu regardes la petite et tu vois dans son regard une petite ressemblance avec son père. Tu espères qu’elle lui ressemblera et tu en serais très heureuse.  Tu as un peu peur, tu ne sais pas trop comment tu vas faire pour gérer tout cela, la vie de famille sans ton homme, sans le père de ta petite puce qui n’a que quelques heures. Tu vas devoir t’organiser, réussir à jongler entre plein de chose, mais dans le fond, tu le sais tu ne seras pas seule avec ta famille.

XII. Solyne, 32 années  et en vie. Tu viens tout juste d’avoir trente-cinq ans. Deux ans  que ton mari est mort. Deux ans que ta fille est née. Huit mois que tu as ouvert ta boite de design et de décoration d’intérieur. Tu as déjà quelques contrat, mais rien de très affriolant. Tu espères avoir de nouveau contrat et surtout de gros, sinon tu vas devoir retourner supplier ton ancienne patronne de te réembaucher, mais elle va surtout te faire vivre un calvaire ! Alors, tu veux que ça marche pour ta fille, pour toi et avoir une bonne vie, même si vous êtes à l’abris avec l’argent que vous avez reçu pour le décès de Tate et son assurance, mais tu as tout mis pour Jude pour ses études prochainement.