a bullet for your dreams (clarke)

Un bébé hurlait à pleins poumons dans la petite chambre d'hôpital située en banlieue de Londres. Sa mère était en pleurs à ses côtés. Mais il ne s'agissait pas de larmes de tristesse, bien au contraire. Elle était comblée de bonheur face à ce petit miracle. La femme était jeune, à peine vingt-cinq ans, mais elle n'avait jamais été aussi prête à avoir cet enfant. Bien que mère célibataire, elle était en moyen de s'occuper de sa fille comme il se devait. À l'âge de vingt ans seulement, Alice avait déjà sa propre boutique et avait largement de quoi vivre. De plus, ses propres parents la soutenaient coûte que coûte. Clarke était donc née dans une bonne famille aimante  où elle serait comblée de bonheur à jamais. Un seul hic se profilait à l'horizon, son père n'était plus dans le décor. Mais cela n'avait aucune importance. Lorsque Alice tomba enceinte, sa voisine de l'époque en fit de même et ce, presque en même temps. Elles étaient proches l'une de l'autre, des meilleures amies, comme des sœurs. Il était donc logique que leurs filles en fassent de même. Se ressemblant beaucoup au niveau du physique, deux brunettes, elles étaient destinées à être des âmes sœurs amicales. Clarke grandit donc avec elle comme s'il s'agissait de sa jumelle. Elle était la seule à qui elle pouvait réellement se confier, et la seule à pouvoir la comprendre et respecter son besoin de solitude. D'ailleurs, la fillette était quelqu'un de calme qui ne faisait pas de vague. Elle lisait beaucoup et jouait du piano. C'était sa grand-mère qui le lui avait montré. Elles partageaient d'ailleurs le même prénom et ça les rapprochait que davantage. Lorsque Clarke ne passait pas de temps avec elle ou sa meilleure amie, elle était à la boutique d'antiquité de sa mère. Ce qu'elle appréciait le plus, c'était d'écouter les histoires des objets. Ça la fascinait. Elle savait très bien qu'un jour, elle allait également travailler dans cette boutique. Elle ne souhaitait pas nécessairement suivre les traces d'Alice, mais il s'agissait d'une passion qu'elles partageaient. Lorsqu'elle grandit Clarke resta un brin solitaire. Elle n'avait pas beaucoup d'amis à l'école, préférant étudier. On ne la remarquait pas vraiment, elle ne subit donc pas les moqueries des autres. Mais on ne se souvenait pas d'elle non plus. La brunette ne savait pas ce qui était le plus pénible là-dedans. Elle n'eut pas non plus de copains avant le début de la vingtaine. Les garçons ne la remarquaient pas non plus, mais ce n'était pas que vers eux qu'elle était attirée. Les filles l'intéressaient également et lorsqu'elle fit des découvertes sur sa sexualité, elle se surprit même à être plus attirée vers les formes féminines. Jusqu'à ce jour, elle n'a pas fait son coming out à ses parents ni même à sa meilleure amie. Seule sa grand-mère était au courant et elle a emporté ce secret dans la tombe, puisqu'elle est décédée alors que Clarke n'avait que vingt-deux ans. D'ailleurs, ce fut un choc puisque Margot était un peu comme la matriarche de la famille. Clarke va souvent visiter son grand-père depuis, puisque ce dernier se sent seul depuis la mort de sa femme. En dehors de son travail, d'ailleurs, elle fait souvent du travail communautaire, aimant beaucoup aider son prochain. Mais elle est comme ça, Clarke! Le coeur sur la main!