"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Kiss me through the phone (Ash. ♥) 2979874845 Kiss me through the phone (Ash. ♥) 1973890357
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Kiss me through the phone (Ash. ♥)

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() message posté Mar 24 Juin 2014 - 23:33 par Invité
Kiss me through the phone.

ASHFORD & THEO



« Dis Theo... pourquoi les madames elles sont en maillot de bain dans le journal ? » Theo fronça légèrement des sourcils aux questions de la petite Lucy, lui tirant légèrement le journal télévisé des mains. « Et le monsieur il a des muscles ! T'en as des comme ça toi ? » Petit coup d’œil rapide sur le dit monsieur musclé de la part du jeune homme, un énième haussement de sourcils... 7 ans et si innocente. « Ça, ça s'appelle du photoshop ma chérie. » « La madame aussi elle fait du photoshop avec son téléphone ? » « Quelle madame ? Tu sais que-- Oh. » Oh, bah oui, oh. Le regard du jeune homme tomba sur un petit encadré au milieu de la page, noyé entre diverses annonces plus ou moins catholiques. C'est vrai qu'il était plutôt bien fichu le garçon en question, mais trop irréel à son goût. Quant à la blonde à ses côtés... « Allôôô bonjouuuur ici le téléphone roseuuuh. Je m'appelle Lucy et je suis votre hôte toute en rose ! Bonjour ! Et toi Theo quand tu t'ennuies, toi aussi tu les appelle ? » Seigneur. Theo retira illico presto le journal des mains de la gamine, le laissant tomber sur la petite table basse et attrapa l'enfant afin de la caler sur son dos. « Okay Lucy, on y va. C'est l'heure des pancakes ! » Elle était indéniablement trop mignonne, ce qui était assez dérangeant quand on pensait qu'elle était en train de mimer une hôtesse d'un genre de plateforme téléphonique pas des plus net. Attention, Theo ne jugeait absolument rien, ni personne. Mais Lucy avait 7 ans, comprenez que c'était quand même dérangeant. Enfin, il réussit à faire parfaite diversion avec ses pancakes et cette histoire de téléphone rose fût oubliée aussi rapidement qu'elle était arrivée.

***

« Au revoir Theo ! Je t'adore ! » Le dit Theo eu un sourire en coin, alors qu'il faisait un signe d'au revoir à la gamine aux grosses joues qui venait tout juste de passer le pas de sa porte. Tu m'étonnes, qu'elle l'adorait, se dit-il alors qu'il s'affala dans le canapé du salon. La vie était plus fun, avec une petite fille dans les pattes. C'est en tout cas le constat qu'avait fait Theo, à force de babysitting qu'il offrait à l'une de leur voisine, une femme d'affaire très occupée - tellement qu'elle n'avait pas le temps de s'occuper de sa fille, hum. Mais passons ce détail qui faisait toujours serrer les dents au jeune homme ; il avait toujours eu un problème avec les parents qui préféraient faire passer leurs propres intérêts avant ceux de leur enfant. Question de principe. Enfin, ça lui permettait de passer un peu de temps avec la blondinette, qui le faisait bien fait rire mine de rien. Et toi Theo quand tu t'ennuies, toi aussi tu les appelle ? » Theo pouvait entendre la voix de Lucy d'ici, depuis son canapé où il était confortablement installé. Purée. Non, il n'appelait pas. Et non, ça ne lui avait jamais traversé l'esprit. Jusqu'à aujourd'hui. Theo était un garçon curieux, un peu à la manière de ces enfants qui veulent toujours en savoir plus, sans cesse, toujours plus. Une fois que vous lui mettiez une idée un peu obscure dans la tête, il mourait d'envie d'en savoir plus. Son regard se posa sur le magasine négligemment posé sur la petite table en verre. Il se surprit à se pencher pour le prendre entre ses mains, tournant les pages comme si de rien n'était. Pour la seconde fois de la journée, son regard croisa celui du jeune homme en dernière page du magasine. Tu les appelles ?

C'est ainsi que Theo se retrouva dans sa chambre, téléphone en main, à composer le numéro payant inscrit en lettres rose sur la dernière page du programme TV. Il n'avait pas vraiment honte, même s'il n'irait probablement pas le crier sur les toits. Mais c'était une expérience comme une autre, non ? Theo suivit avec intention les indications de la voix suave et féminine à l'autre bout du fil, comme s'il avait peur de manquer quelque chose. « Vous allez être mit en relation avec... » Un mélange d'appréhension soudaine et d'excitation le prit au ventre, alors qu'il attendait patiemment d'être mit en relation avec un dénommé Edward. Pourvu qu'il n'est pas l'air ridicule, se dit-il alors qu'il eu un petit rire nerveux. Et si l'hôte lui faisait le même accueil que ce qu'avait imaginé Lucy, tout à l'heure ? Et si c'était vraiment trop... trop chaud pour qu'il arrive à tenir la conversation ? Allons, allons.

C'est là que la conversation commença, réellement. Par un magnifique « H-hey ! » un peu hésitant, que le jeune australien reprit très vite. « Bonjour.. » lança-t-il d'une voix lente et qu'il espérait, un temps soit peu sexy. Un peu, au moins. Il fronça les sourcils contre lui-même, si je puis-dire, parce qu'il trouvait que ça sonnait très faux dans sa bouche, c'était même carrément ridicule. Qu'est-ce qu'il était censé dire ? Son index se dirigea directement contre sa lèvre inférieure, priant pour être tombé sur un hôte conciliant. « Theo-- c'est la première fois que j'appelle. Hm. » Voilà, c'était cash, peut-être un peu trop sincère mais après tout, ce n'est pas comme s'il risquait de retomber sur lui, en envisageant qu'il ne re-téléphone un jour. Ou sinon, traduisez plutôt par, "je sais pas pourquoi j'ai balancé mon vrai prénom, mais je suis nouveau alors soyez gentil avec moi, s'il vous plaît." Tout l'audace du jeune garçon avait déguerpit en moins d'une minute alors que la conversation n'avait pas encore démarrée, pas mal. Au moins une chose était sûr, il ne risquait pas de se lancer dans le business.


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() message posté Mer 25 Juin 2014 - 19:46 par Invité
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THEO ADAMSON & ASHFORD TENNYSON



Il y a des jours où Ash rentre de ses cours frais et dispo, ragaillardi par une petite course à vélo depuis Goldsmith jusqu’au pied de son appartement ; généralement, la pluie fine et le vent lui rafraichissent les idées, même s’il se passerait bien du look de chaton mouillé que ça lui donne. Quand il revient à son appartement – qui ressemble de manière trompeuse à un spacieux placard à balai – après avoir slalomé entre les voitures qui klaxonnent et les piétons qui confondent systématiquement piste cyclable et trottoir, il est souvent un peu agacé, un brin stressé, et le sang bat dans ses tempes comme un petit tambour. Certaines fois, quand le trajet est particulièrement éprouvant, il a même les joues rouges et son T-shirt colle désagréablement entre ses omoplates. Mais il est relativement vivace et même alerte lorsqu’il verrouille l’antivol de son vélo dans le parking en bas de son immeuble et qu’il monte quatre à quatre les trois volées de marches qui le séparent de son seuil, et d’un pas énergique, s’il vous plaît.
Et certains jours… eh bien, ne nous mentons pas, il y a des jours où le constat est beaucoup plus pathétique et où à peine arrivé, Ashford n’a qu’une envie : se laisser tomber dans son canapé qui grince, se rouler en boule et regarder paresseusement la télé jusqu’à s’endormir.
Pas de bol pour lui, aujourd’hui est précisément un de ces jours – ceux où il se sent somnolent et où la simple idée d’aller se chercher un carton de lait dans le frigo l’épuise. Quand on connaît la taille de son appartement et donc la distance pour le moins insignifiante entre ledit frigo et le canapé-lit, ça en dit beaucoup.

Quand il passe sa porte, donc, Ashford n’a rien du blondinet pimpant auquel ses voisins sont habitués. Plus tôt dans la journée, il a été éclaboussé de la tête aux pieds par l’un de ces taxis londoniens qui doublent sans prêter attention aux flaques d’eau et sa crête de cheveux est tristement aplatie par une averse qui l’a surpris alors qu’il répondait à un appel à l’heure du déjeuner. La coiffure est un dommage temporaire et son jean s’en est bien tiré, mais l’eau sale des rigoles de la ville qu’il s’est pris en pleine figure laisse des traces boueuses sur son T-shirt. Il faudra qu’il fasse une lessive, et pour tout dire, il n’est pas mécontent de ne pas être de service sur Wired ce soir. Retourner à Goldsmiths College dans la soirée l’aurait proprement achevé, et il préfère nettement rester pelotonné sous sa couette avec un film en sourdine et un client au bout du fil, à jouer la comédie et à débiter des fantasmes alors qu’il est franchement étalé dans son lit avec un caleçon détendu et un vieux T-shirt usé jusqu’à la corde.
Les gens ne s’en rendent pas compte, mais la vie d’Ash est épuisante, partagée qu’elle est entre sa position d’étudiant, d’animateur à plein temps, de pigiste et d’hôte de téléphone rose. Il ne se plaint pas trop, mais il a appris à savourer les maigres moments de répit qu’il lui reste pour ne rien faire.

Son service téléphonique ne commence que dans vingt-cinq minutes, et c’est une presque demi-heure qu’Ashford va s’employer à apprécier. Il va prendre une douche, se préparer un latte, se laisser tomber sur son canapé-lit replié, regarder peut-être la moitié d’un dessin-animé. Il pourrait sans doute essayer d’être moins asocial, mais vingt-cinq minutes ne sont pas un laps de temps suffisant pour socialiser, et très franchement, Ash socialise toute la journée, toute la semaine. Il a mérité un peu de répit.
Dix minutes plus tard, il a les cheveux qui gouttent partout sur les coussins du canapé et la peau encore humide sous son T-shirt trop large. Ash n’a jamais appris à se sécher correctement après une douche, en tout cas pas quand il revient de l’université et qu’il sait qu’il ne ressortira pas avant sa douche du lendemain matin. A part la voisine qui viendra éventuellement lui emprunter la farine qu’il n’a pas en espérant qu’il lui ouvrira avec juste une serviette autour des hanches, comme cela est arrivé une fois, les probabilités que quelqu’un le voit dans cet état franchement pas glorieux sont très minces.
Sa voix est une autre paire de manche. Sa voix, c’est la vie d’Ashford ; entre l’émission de radio et le téléphone rose, sa voix est devenue ce dont Ash prend le plus soin, son principal atout. Au lieu d’un latte, il se prépare un lait chaud au miel, parce que le moment serait mal choisi pour commencer à avoir la voix enrouée. Le printemps est bien avancé et l’été est en route, mais cela n’empêche que la météo londonienne reste foutrement bipolaire, et après la saucée de ce soir, il n’a pas envie d’attraper froid. Ne nous voilons pas la face, les clients ne l’appellent pas pour jouir au son d’une toux qui leur évoque un fumeur en phase terminale – même si, d’accord, il y a probablement des tordus qu’Ash a au téléphone que ça exciterait. Ash essaie de ne pas penser à des trucs aussi déprimants que les fantasmes de ses clients les plus dérangés.

Il en est là de ces brillantes considérations que son téléphone sonne – merde, il a complètement loupé le dessin animé. Pas que ce soit un problème en soi, bien sûr. Il se contente de mettre les sous-titres et de désactiver le son pour continuer à regarder du coin de l’œil et décroche.
D’habitude, c’est Ashford qui commence la conversation, qui se présente en premier ; mais la personne au bout du fil doit être assez agitée, parce qu’Ash n’a pas le temps de placer un mot que l’autre l’a déjà devancé.
Même si le dénommé Theo n’avait pas précisé que c’était son premier appel, Ashford l’aurait deviné ; depuis le temps qu’il fait ce job, il a appris à écouter les voix, reconnaître les émotions, les variations dans le ton, les accents et encore beaucoup d’autres choses que les gens n’ont pas conscience de divulguer juste à leur intonation. Il est beaucoup plus doué, par ailleurs, pour interagir avec quelqu’un par téléphone que face à face.
Conclusion d’Ashford, maître en la matière ? Jeune, Australien – l’accent est caractéristique –, un peu intimidé, mais pas moins déterminé. Ashford était prêt à mettre sa main au feu que Theo était son vrai prénom. Ash avait fait la même erreur la première fois qu’il avait pris l’appel d’un client. Oh, et il est poli, avec ça. Beaucoup ne font pas grand cas de la politesse, mais Ashford a toujours apprécié les clients qui font montre de certaines manières, même si évidemment, Ash n’est pas là pour juger. Après tout, le client est roi. Ashford, secrètement, préfère ceux dont c’est la première fois par téléphone ; ils sont plus agréables, tout simplement.

- Bonjour, Theo, répond-il, un sourire dans la voix alors qu’il mordille l’anneau à sa lèvre. Je m’appelle Edward.

Les premières fois qu’il a pris un appel, au tout début, Ash a eu du mal à établir sa signature vocale, la voix d’Edward. Maintenant, il a une technique bien rodée, et il n’a même plus honte de la façon dont il affecte exagérément son ton ; il prend son temps pour accentuer les syllabes, il a appris à parler un octave plus bas, d’une voix plus grave, plus profonde, plus sensuelle, plus traînante aussi. C’est sa voix sans vraiment l’être, le genre qu’on imagine chez un acteur hollywoodien, alors que vraiment, il n’est qu’un ado un peu fauché en caleçon à carreaux dans un canapé qui grince un peu.

- Ne t’inquiète pas, je vais prendre soin de toi, continue-t-il, et d’accord, il a envie de lever les yeux au ciel parce que c’est une réplique vue et revue, mais il s’applique à parler avec une certaine douceur pour donner du poids à ses mots et – oh, Bob l’Eponge va bientôt commencer sur la septième chaîne. Qu’est-ce que je peux faire pour toi ?


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() message posté Jeu 26 Juin 2014 - 0:11 par Invité
Kiss me through the phone.

ASHFORD & THEO



Pourquoi diable avait-il donné son véritable prénom ? Adam, pour Adamson, lui semblait à présent être une solution beaucoup plus appropriée - si on considérait la situation elle-même appropriée. Si il était tombé sur quelqu'un qu'il connaissait (après tout, tout était possible n'est-ce pas), aucun doute qu'il était grillé. Avec son accent australien reconnaissable en mille et son prénom, aucun doute que l'un de ses proches ferait très rapidement le rapprochement. Cela faisait à présent une dizaine d'années, pratiquement onze pour être précis, que Theo et son père étaient arrivés en Angleterre. Theo avait eu le temps de prendre l'accent londonien, depuis, mais toujours mêlé à cet accent caractéristique de l'Australie. Un joyeux mélange, mais qui ne laissait pas le doute quant à ses origines. Il laissa le jeune Edward parler quelques secondes, mais ne répondit pas de suite. Theo prit un instant pour lui, le temps d'écouter son interlocuteur à la voix suave et, il fallait l'avouer, terriblement séduisante. Oh, purée. Lui qui n'avait vu ce genre de scénarios seulement dans les films, aujourd'hui il en était le protagoniste.

Son regard tomba une nouvelle fois sur l'encadré du magasine où avait été publié l'annonce, et il ne pu retenir une question de franchir ses lèvres, dès lors que son jeune hôte eu terminé.

« Rassure-moi, tu ne ressembles pas à ce gars sur la dernière couverture du journal télé, si ? Pas que tu sois désagréable à l’œil, non, mais... enfin... » si, un peu ? Le jeune garçon s'éclaircit la voix, tentant de ne pas avoir l'air trop mal à l'aise. Trop tard Theo, désolée pour toi, mais là t'es plutôt grillé, dans le genre. « C'est impressionnant, tout ces muscles, » lâcha-t-il, l'air mi-penaud mi-impressionné et en faisant des grands gestes avec les mains. Quoique, impressionné... pas tant que ça, au final, quand on connaissait toutes les magouilles informatiques qu'il y avait derrière. C'était beaucoup trop surtout, totalement irréel. La question de la petite Lucy lui revint soudainement en tête. Si elle n'avait pas évoqué le sujet, il ne serait jamais venu à l'esprit de Theo de téléphoner à une telle boite ; le garçon en couverture ne le faisait pas rêver plus que ça. Il espérait ne pas trop passer pour un idiot, et mal élevé en plus de ça, avec ce genre de question. Manquait plus qu'au bout du fil, se trouve le sosie du mec en quatrième de couverture, là il était sûr de passer un sale moment. Même s'il ne tenait qu'à lui de raccrocher à tout moment. Mais il était soulagé d'avoir trouvé quelque chose à dire, plutôt que de rester silencieux plus longtemps. C'était très contradictoire, c'est vrai. Mais c'était déjà un bon point, dans sa tête. Et puis n'oublions pas que c'était sa première fois, et qu'il n'y avait pas de manuel pour le « parfait premier entretien téléphonique érotique » livré lors de votre premier appel.

« Blague à part, tu as une très jolie voix. » Vous faites les conversations soft ? Theo mordilla sa lèvre inférieure une nouvelle fois, signe d'un stress évident. Ahah, qu'il était ridicule, il s'attendait presque à ce que son interlocuteur lui rit au nez avant de raccrocher. Mais puisqu'il avait affaire à un véritable professionnel, Theo se rassurait malgré tout ; ça n'arriverait pas. En principe. Ceci dit, puisqu'il n'entendait toujours pas la tonalité de la ligne à l'autre bout de fil, cela signifiait que Edward était toujours là. Theo se permit alors de respirer, pour de vrai cette fois-ci. Sa voix n'avait pas tremblé, il avait lancé ces quelques mots d'un ton sérieux, quoique légèrement plaisantin. Mais c'était la stricte vérité ; et l'australien était quelqu'un de très franc. Pour le meilleur, comme pour le pire. Theo était quelqu'un de très réceptif aux sons : à la musique, bien entendu, même s'il était incapable de manier un instrument digne de ce nom. Mais aussi au son des voix. Parfois lors de nuits difficiles, il puisait au fin fond de ses souvenirs afin de se souvenir de ces soirées où sa mère leur chantait une berceuse, à lui et son frère. Theo en avait peu, de souvenirs, mais juste assez pour pouvoir chérir la douce voix de la jeune femme. Alors oui, on pouvait dire qu'il était plutôt réceptif aux voix des autres ; et celle du dit Edward lui plaisait bien, pour le moment. Il avait l'impression d'être dans une série télévisé. Il ne savait pas trop s'il s'agissait là de sa véritable voix, ou s'il se donnait un rôle - bien qu'il penchait évidemment pour la seconde solution - mais dans tous les cas, ça lui plaisait bien. Et d'un bon point pour le téléphone rose, un !

Il imaginait que son hôte prendrait le compliment comme il le fallait : c'est-à-dire bien, sans avoir à chercher un quelconque sous-entendu, puisque leur conversation en était pour l'instant encore au stade des présentations. Et d'ailleurs, comment ça marchait ce genre de chose ? Et si ça y était, il était temps de passer "à l'action" ? Soudainement, Theo n'était plus tout à fait sûr de lui - si toutefois il l'avait déjà été - même s'il fallait l'avouer : il n'avait pas vraiment envie de raccrocher. Il avait envie de voir jusqu'où tout ça pouvait bien aller et puis, ça ne faisait même pas cinq minutes complètes qu'ils étaient connectés. Autant pousser l'expérience plus loin. Étrangement, il avait bien envie de se laisser tenter et de se laisser guider par Edward et sa voix suave. De faire confiance et se laisser aller, ne serais-ce qu'un minimum. Et puis, puisque son hôte lui avait certifié qu'il allait prendre soin de lui, c'était le moment de jouer le jeu. Il tente alors de prendre une voix plus agréable qu'à la normale, débutant sa phrase par un Alors, Edward... pleine d'entrain quand tout à coup...

C'est là que la catastrophe arrive. Boum, la télécommande qui tanguait dangereusement entre lui et le vide s'explose au sol, et c'est en voulant la rattraper que Theo se laisse glisser contre son lit, tête en bas et téléphone à l'oreille, qu'il remonte de son expédition pour... se prendre le coin de la table de chevet dans le crane. Aïe ! « Aïe ! ... » L'australien faisait vraiment de son mieux afin de garder la douleur pour lui, parce que mine de rien, se prendre une table basse dans la tête, ce n'est pas ce qu'il y avait de plus agréable au monde, loin de là. Purée que ça faisait mal ! Il en oublia presque qu'il était en pleine conversation, et pas avec n'importe qui, qui plus est. « Pardon, pardon, je- je suis là. Pas mort. » Même si c'est ce que j'aurai préféré, maintenant qu'on en parle. « C'est complètement raté, hm ? » Il avait prononcé ces quelques mots d'un air tout penaud, presque résigné. De quoi parlait-il au juste ? Oh, je pense qu'on a le choix. Il avait essayé pourtant. Sigh. A présent il aimerait se cacher, assez profondément dans le sol de préférence, parce qu'il a soudainement honte. L'amour au téléphone, tout ça, c'est quelque chose qui ne devrait pas lui poser de problème, en principe. Avec quelques unes de ses anciennes relations, du moins, ce n'était pas des plus désagréables. Quelques mots bien placés et le tour était jouer. Là, rien à voir. Il se sentait idiot et en plus de ça, paye ton mal de crâne ! Joues cramoisies, il se releva, non sans difficultés et se glissa contre ses coussins moelleux, main appuyée contre le crâne. Histoire d'atténuer la chute.



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() message posté Jeu 26 Juin 2014 - 14:43 par Invité
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THEO ADAMSON & ASHFORD TENNYSON



Theo fait délibérément traîner la conversation, et cela ne dérange pas Ashford. Il en est même plutôt content, d’une part, parce qu’il est rémunéré à la minute, et de l’autre, parce que cela change des conversations brutales et vulgaires qui démarrent au quart de tour et sont finies en deux temps, trois mouvements. C’est pour cette raison que c’est tellement génial de faire ça avec un débutant ; ils ont besoin d’être pris par la main et guidés dans la bonne direction. Ils sont plus causants, aussi, parce que la question que pose Theo est tellement inhabituelle et rafraichissante qu’Ashford ne peut se retenir de rire. Ce n’est pas vraiment un rire séduisant en tant que tel, rien de mystérieux ou de ténébreux, plutôt un gloussement un peu rauque qui lui a échappé. Il n’est pas sûr de savoir de quelle photo parle Theo, alors il feuillette son propre magazine TV et l’ouvre à la page des publicités, où un bellâtre bodybuildé fait la promotion d’un numéro de téléphone qu’Ash connaît bien.
L’avantage d’une conversation téléphonique, c’est qu’on peut faire imaginer n’importe quoi à la personne à laquelle on parle – l’esprit, évidemment, associe généralement une voix à une image fantasmée, et Ash suppose que c’est la raison pour laquelle la publicité dans le magazine présente un cliché tombé directement d’un film pornographique gay. Ash pourrait probablement acquiescer, dire que si, il ressemble exactement à ça et qu’actuellement, il est nu, en train de s’étaler de l’huile sur le corps après une intense séance de musculation, et ça collerait parfaitement au personnage d’Edward. Peut-être que ce serait le déclic qui désinhiberait Theo.
Il pourrait aussi choisir d’être franc, et de répondre que non, lui, il est plutôt dans le genre gratte-ciel athlétique. Ash n’a jamais été bâti comme une armoire à glace ; d’accord, il a une ceinture abdominale à peu près digne de ce nom, des épaules assez larges – merci la puberté – et une esquisse des biceps qui vont avec, mais il a aussi des jambes de sauterelle qui le font culminer à plus d’un mètre quatre-vingt-dix, sans compter que les gens se laissent souvent berner par son apparence juvénile et croient qu’il a seize ans.

- Hum, marmonne-t-il, la langue entre les dents comme s’il faisait mine de réfléchir. Je suis moins photoshoppé, mais je me défends.

C’est une réponse parfaite, vague, ni trop réservée, ni trop égocentrique. Dans la moyenne, quoi, et Theo doit commencer à prendre de l’assurance, parce que même si son commentaire sur la voix d’Edward – ce n’est pas vraiment la voix d’Ash, même si elles se ressemblent – est formulé de façon un peu hésitante et qu’il continue vraisemblablement d’appréhender l’idée de sexe téléphonique avc un inconnu, c’est un premier pas vers le flirt.
Ashford adore flirter par téléphone, et pour cela, ils n’ont pas besoin d’aller plus loin que ce dont Theo se sent capable, ou dont il a envie. Le compliment fait sourire Ash, cependant.

- Merci, répond-il, et il a toujours cette voix caressante, comme un chat qui s’apprête à ronronner. Mais pour être honnête, je dois te dire que la voix est un des gros critères du job, alors je doute que tu tombes sur quelqu’un avec une voix désagréable sur nos lignes.

Il parle d’un ton léger, un peu taquin, juste assez coquin pour que Theo n’ait aucun doute sur le fait qu’il s’agit bien de flirt. Il repense au journal que le jeune homme a évoqué tout à l’heure, et il se cale plus confortablement dans son canapé, jouant avec un fil qui dépasse de son T-shirt.

- Tu te demandes à quoi je ressemble, alors ? Comment est-ce que tu m’imagines ?

Subtile inflexion dans son intonation, un rien lascive, juste pour mettre Theo dans la bonne direction. Mais la réponse attendue ne vient pas du tout.
A la place, un choc sourd et une exclamation de douleur à lui percer les tympans résonnent dans l’écouteur, et Ash écarte par réflexe le téléphone de son oreille, incapable de retenir une grimace. Aïe. Peu importe ce qui s’est passé, ça a dû faire mal.

- Ca va ? s’enquiert-il, et, d’accord, merde, la situation lui a un peu échappé, parce qu’il a complètement oublié qu’il était Edward et que c’est sa voix normale que trahissent ces deux misérables mots – il ne sait pas si c’est perceptible, parce que la voix d’Edward est juste une version plus maniérée que la sienne au naturel, et il se remet frénétiquement sur les bons rails : Pas que je ne sois pas flatté d’apprendre qu’apparemment, ce que je dis te fait littéralement tomber à la renverse. Tu as besoin d’un infirmier ?

Ash se maudit d’avoir ajouté la dernière phrase, parce qu’il pouvait très bien s’arrêter sans avoir besoin de faire une référence débile au fantasme de l’infirmière. Il se frotte le torse pour s’empêcher de s’éclaircir la gorge.


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() message posté Jeu 26 Juin 2014 - 17:56 par Invité
Kiss me through the phone.

ASHFORD & THEO



Evidemment qu'une part de lui se demandait à quoi pouvait bien ressembler son interlocuteur. Mais c'était ça, aussi, d'avoir voulu jouer la carte du mystère en composant ce fameux numéro. A vrai dire, la voix du jeune homme lui inspirait un homme assez jeune, peut-être même de son âge - il avait le droit de rêver après tout, c'était fait pour ça - le genre d'homme au physique irréprochable. Peut-être brun, les yeux en amande, vert, bleu ? - oops non, ça, c'était son ex-petit-ami. Rien à voir donc.

C'est là que la catastrophe arrive. Theo tombe bêtement de son lit en tentant de rattraper une télécommande agitée ; et c'est en remontant que le plus gros choc a lieu, lorsque son crâne se prend la table basse de plein fouet. Un léger cri de douleur s'échappe de sa bouche et c'est le moment que choisit Edward pour lui demander comment il va. Et Theo pouffe de rire, parce qu'il vient de se casser la gueule minablement, et que pour tout dire, eh bien maintenant ça va mieux. Comme si la chute l'avait détendu. Vous savez, un peu comme lorsque vous vous rendez en soirée et que vous ne connaissez personne : vous partagez un moment fun avec quelqu'un et c'est partit. Là, c'était plus ou moins la même chose, la distance rendue grâce au téléphone étant un plus non-négligeable.

En même temps c'était tellement ridicule, mieux valait en rire que d'en pleurer et dieu merci, le ridicule ne tue pas ! Il se redressa légèrement sur son lit, toujours en frottant sa tête. Ouch, ça lui ferait une belle bosse demain matin. Une bosse qu'il espérait discrète car il savait d'avance que repenser aux circonstances de sa chute le ferait rire bêtement. Et mieux valait ne pas avoir à s'expliquer.

« On va dire ça, oui, » lança-t-il un brin amusé.

C'est vrai que l'idée qu'il est pu être déstabilisé par la voix d'Edward ou bien ses propos était séduisante : et pas tout à fait irréaliste. Edward n'était pas lourd dans ses propos. Il ne semblait pas être pressé de le faire parler pour arriver aux choses sérieuses. Il devait s'ennuyer, d'ailleurs, ou en tout cas Theo imaginait que c'était le cas, même s'il ne laissait rien paraître. Il pouvait aisément imaginer que les clients réservés tournaient rapidement court à la conversation, lorsqu'ils appelaient, mais il se refusait à être l'un d'entre eux. Ou d'ennuyer son hôte plus longtemps. Il leva les yeux au ciel à cette idée. Bizarrement, il se sentait plus intimidé séparé d'un téléphone que s'ils avaient été face à face dans un bar. Theo était un garçon entreprenant et particulièrement sociable, qui allait vers les autres avec une grande facilité. Et ce serait mentir de dire que flirter, il n'aimait pas ça - c'était même carrément le contraire. Qui n'aimait pas ça de toute manière ?

Et puis on ne lui demandait pas non plus de déballer des phrases salaces à tout va remplies de clichés et de paroles destinées à booster son ego. Ceci dit le coup de l'infirmier, il ne l'avait pas vu venir. D'accord, c'était méga cliché, il n'osait même pas imaginer le nombre d'hommes qui appelaient avec cette idée en tête. Surtout que la voix d'Edward se prêtait bien au jeu, il fallait l'avouer... Theo en profita pour glisser sa réponse sur un ton légèrement taquin, ne pouvant s'empêcher de mordiller sa lèvre alors qu'il se lançait. « Hm.. ça dépendra de la tenue du dit infirmier, je suppose. J'ai un faible pour les skinny jeans portés par un joli fessier. Mais je ne pense pas que ce soit très répandu dans les hôpitaux... » Pas ceux que je fréquente, en tout cas. Sourire en coin, un dernier mot lui échappa. « Malheureusement. » C'était un nouveau pas qu'il venait de faire, là. Et il y avait une part de vrai là-dedans. L'histoire des skinny jeans... Il était faible, que voulez-vous. Et il l'assumait pleinement ! Lui non plus n'avait pas envie de tomber dans le cliché, alors qu'il sentait arriver la suite. Contrairement à beaucoup de ses amis hétéros, lui ne partageait par particulièrement ce fameux fantasme de l'infirmière en petite tenue et, bien sûr, sans culotte. Lui, vous lui mettiez un jean bien serré et une simple chemise, et c'était largement suffisant pour le lancer. Même si bon, d'accord. Il n'irait pas non plus jusqu'à repousser un sexy infirmier...

A ce moment-là, il ne lui semblait pas faire un effort considérable pour trouver quoi dire à son interlocuteur. Il se sentait guidé par son hôte à la si jolie voix. Theo repensa à ce qu'il lui avait dit quelques instants plus tôt, avant qu'il ne se tape la honte de sa vie - bon d'accord, j'exagère un peu, là - et effectivement, Edward avait probablement raison lorsqu'il évoquait l'importance de la voix pour ce genre de job. En tout cas, si il continuait de lui parler ainsi, il pourrait bien lui parler de sexe comme de météo que ça lui était égal. Il prenait ses aises, doucement, mais sûrement.


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() message posté Jeu 26 Juin 2014 - 22:23 par Invité
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THEO ADAMSON & ASHFORD TENNYSON



La langue du jeune homme au bout du fil se délie de façon spectaculaire ; Ash ne sait pas si c’est à cause du coup qu’il a de toute évidence reçu sur la tête, et il espère que non. Si ça se trouve, Theo s’est fait une commotion cérébrale et il est en train de délirer. Est-ce qu’on peut être arrêté pour non-assistance en personne en danger quand on a été au téléphone avec une personne qui va hypothétiquement s’évanouir ? Ashford a bien envie de s’assurer que Theo n’a pas de lésion grave après la rencontre un rien violente entre son crâne et une surface assurément dure, mais il n’est pas véritablement infirmier et il n’a aucune compétence médicale particulière.
En parlant de docteur, il semblerait que Theo ne partage pas vraiment le fantasme de l’infirmier. C’est très bien, parce que de toute façon, Ash est allergique aux blouses blanches depuis ses cours de chimie au lycée et que rien qu’imaginer en porter une lui file de l’urticaire – d’accord, il n’est pas obligé d’y penser, il pourrait juste regarder l’émission débile qui passe, mais il est beaucoup plus investi dans cette conversation qu’il ne l’aurait cru. C’est un peu vexant d’avoir tapé dans le vide, cependant ; d’habitude, il est beaucoup plus doué que ça à deviner ce que veut le client, mais il faut dire qu’il n’a jamais eu de client qui s’assomme alors qu’il est en ligne avec lui, et c’est indubitablement ce qui perturbe son instinct – au demeurant excellent, merci beaucoup.
Ce n’est pas comme si Theo ne lui donnait pas de piste, cependant ; les skinny jeans est un sujet qu’il peut exploiter, parce qu’il en connait un rayon en matière de vêtements moulants.

- Je ne peux rien garantir en ce qui concerne mes fesses, dit-il d’un ton songeur et presque innocent, parce qu’être un brin allumeur fait partie du jeu. Je suis certain qu’elles sont plus mises en valeur par les skinny que par une blouse d’hôpital, sauf si je ne portais rien en dessous de la blouse ? En tout cas, je n’ai encore jamais eu de plainte.

« Parce que personne ne s’est approché suffisamment de tes fesses pour te donner un avis d’expert », songe-t-il, et c’est vrai qu’on ne l’a jamais exactement tripoté en dessous de la ceinture, et encore moins sans jeans. Pas qu’il y aurait de raison de se plaindre, franchement, parce que même si ses jambes et ses fesses ont quelque chose de féminin, Ash trouve qu’il ne s’en sort pas trop mal sur ce front. Bref, exit le monologue mental sur ses fesses, parce qu’il réfléchit beaucoup trop pour une conversation qu’il pourrait normalement avoir dans son sommeil.

- De toute façon, je ne porte pas de skinny pour l’instant. J’ai dû l’enlever parce qu’un crétin de taxi m’a douché quand j’étais à vélo tout à l’heure.

Il donne probablement trop de détails personnels qui n’ont aucun rapport avec la conversation ; Theo n’a pas besoin de se faire expliquer pourquoi Ash – Edward – a retiré son jean, il lui suffit de savoir qu’il ne porte rien d’autre qu’un caleçon. Theo ne sait pas que ce n’est pas du tout un boxer sexy mais plutôt un sous-vêtement détendu et délavé par endroits. Il ne sait pas non plus qu’Ash est habillé d’un T-shirt trop large, élimé, troué à l’encolure et floqué d’un slogan ridicule, et son esprit peut produire des images plus évocatrices les unes que les autres.

- Mais on peut imaginer que j’en porte un, si c’est ce que tu préfères. Ou alors, on peut partir du fait que je n’en ai pas et voir ce que tu as envie de faire avec ce scénario…

Il laisse une pause de quelques secondes, juste assez pour laisser l’idée mijoter dans l’esprit de Theo.

- Sinon, tu peux juste me raconter ta journée, si tu n’es pas d’humeur pour le sexe. Pas besoin d’être embarrassé. Le principe, c’est qu’on peut faire tout ce que tu veux.

Il accentue sensiblement les derniers mots, parce qu’il lui effleure l’esprit que Theo a un peu perdu de vue l’intérêt des prestations sexuelles par téléphone et qu’il faut lui rappeler la règle reine du secteur : le client est roi. Il n’est pas exaspéré, cependant, et sa voix est douce, avec une pointe d’amusement, comme si la situation avait à la fois quelque chose de comique et d’attendrissant – c’est un peu le cas, comme souvent avec les débutants.
Et avouons-le, c’est une tentative pour éveiller l’excitation de son correspondant – entendre qu’il ferait n’importe quoi, qu’ils ont le plein contrôle de la situation et de leurs fantasmes a souvent raison des blocages de clients plus réticents que Theo.


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() message posté Ven 27 Juin 2014 - 1:31 par Invité
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Tout se passait plutôt bien finalement, jusque-là. Theo n'était pas mort, même pas assommé pour un sous - quoique, on aurait pu croire qu'il nageait en plein délire, c'est vrai - et il commençait mine de rien à prendre un certain plaisir à participer à cette conversation. Au final, peut-être qu'il n'avait pas besoin de pousser jusqu'à la véritable conversation érotique, peut-être que ça, se serait pour une prochaine fois. Il préférait aller à son rythme, tester un peu le service ; on a tous nos premières fois, après tout. La conversation dévia à nouveau et monta d'un cran, lorsqu'il évoqua son faible pour les skinny jeans - car oui, tout le monde avait ses faiblesses, lui le premier. Va pour la blouse sans rien en-dessous alors, pensa très très fort Theo, mais il fut devancé par le jeune homme qui lui expliqua ne rien porter en ce moment-même. Oh, voilà que ça devenait intéressant, mais à un tout autre niveau.

Le jeune australien ne pu s'empêcher de rire un peu lorsque Edward lui expliqua sa mésaventure du jour, d'un air presque attendrit, qu'on se le dise. A ce stade-là, il en oubliait presque le principe du téléphone rose. On aurait presque dit qu'il papotait avec un ami tout simplement. Un ami qui avait perdu son pantalon en cours de route, certes. « Les taxis ne savent pas conduire ici, ils sont pire que moi. Et ça, c'est vraiment grave. » Un aveux qui conduisait généralement à des moqueries de ses amis, qui aimaient à rappeler combien Theo était doué lorsqu'il s'agissait de bousiller une voiture toute neuve. Pauvre enfant, enfin. Theo était de nature bavard, une fois à l'aise, et le lancer sur n'importe quoi tant que ça lui inspirait quelques mots, c'était prendre le risque de ne plus pouvoir l'arrêter. Mais mine de rien, il compatissait avec le jeune homme à l'autre bout du fil. Honnêtement, qui n'avait jamais fait la douloureuse expérience de se prendre un ras-de-marée au visage causé par un conducteur peu consciencieux ? Que ce soit à Londres, à Sydney ou plus largement, n'importe où dans le monde entier, tout le monde y avait déjà eu le droit ; Theo le premier, et autant vous dire qu'il détestait ça. Ça lui donnait une allure qu'il qualifiait de chien mouillé (la faute aux cheveux). Et non, ce n'était pas mignon, loin de là.

Il en était à là dans ses pensées lorsqu'il réfléchit à ce que venait de lui dire Edward. C'était beaucoup de détails mine de rien, pour un presque inconnu : il en avait surtout retenue qu'actuellement, il était probablement très déshabillé alors qu'il lui parlait. Et que quelques minutes plus tôt ils en étaient à parler fesses et jeans bien trop serrés. Et ça, eh bien, que voulez-vous. Theo était un homme comme les autres après tout, sensible à ce genre de détails pas si innocents. Ceci dit il ne rajouta rien et se contenta de garder ce détail dans un coin de sa tête, en attendant. Theo s'installa un peu confortablement dans son grand lit, laissant tomber la position assise pour à la place, s'allonger contre sa couette. Il gardait son téléphone à l'oreille avec précaution, comme s'il risquait de manquer quelque chose de très important s'il éloignait le combiné de son oreille ne serais-ce qu'un instant.

Et les paroles d'Edward ne tombèrent pas dans l'oreille d'un sourd, loin de là. L'idée qu'il pouvait faire de lui ce qu'il voulait était particulièrement tentante, ne le cachons pas. Mais Theo sentait sa curiosité légèrement rassasiée, depuis qu'il avait décroché son téléphone. Il n'avait jamais imaginé que les conversations érotiques de ce fameux téléphone rose pouvaient être autre chose que du sexe à outrance, des conversations transpirant le désir et encore une fois, le sexe. Il avait eu peur de se retrouver embarqué dans un genre de conversation qu'il n'était pas sûr de pouvoir mener à bien avec ce qui était, rappelons-le, un parfait inconnu. Mais Theo ne se sentait forcé à rien et il aimait à croire qu'il était un client un peu étrange, qui sortait des rangs, pour ne pas dire légèrement bizarre. Il avait un peu parlé des fesses de son hôte parce que le sujet s'y prêtait, et qu'il était tombé un peu comme ça, par hasard. Même s'il est vrai qu'il n'avait pas non plus eu l'intention d'appeler pour raconter sa vie - fichtrement inintéressante au passage - mais se voir se le proposer, c'était une autre paire de manche. Ou alors, c'était juste son hôte qui était comme ça et que secrètement, il perdait patience. Ou peut-être que Theo arrivait après un autre client aux envies plus communes ?

Ceci dit, une question brûlait les lèvres de notre australien. Bon, d'accord, peut-être deux. Seulement il ne savait pas par laquelle commencer et surtout, comment formuler l'une des deux. Il n'avait pas envie d'avoir l'air trop intrusif non plus, car même si la conversation avait prit un tournant plutôt friendly, il fallait garder à l'esprit qu'il ne s'agissait en vérité que d'une relation hôte/client. Il se lança avec la plus soft des deux. « Je ne t'ennuie pas ? Honnêtement. » Il ne l'espérait pas, en tout cas. Puis d'ajouter, après un petit silence rapide. « En fait je dois t'avouer, j'ai appelé sur un coup de tête. Sans mauvais jeu de mot. » Petit sourire imbécile aux lèvres, il réprime difficilement un gloussement tout aussi idiot de traverser ses lèvres alors qu'il s'entend parler. Si si, il se trouvait drôle en plus. « Ça fait un bail qu'un mec n'a pas flirté avec moi, alors je m'excuse si je suis un peu rouillé et pas le client le plus fun que tu es pu rencontrer. » Oh, choupinou. « Promis, en temps normal je suis celui qui parle le plus, un peu comme hm, là. Tu vois. » Voilà qu'il retrouvait sa langue !



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() message posté Sam 28 Juin 2014 - 1:17 par Invité
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Ashford aurait dû recadrer la conversation quand il en avait l’occasion. A présent, ils ont tellement digressé que réaiguiller l’intégralité de la discussion vers un sujet plus conventionnel – plus conventionnel sur leurs lignes, en tout cas – relèverait du tour de force. Pire, Ash n’a même pas envie d’arrêter de parler de détails idiots et de passer aux choses sérieuses, et ce n’est pas simplement parce qu’il sait qu’il a un peu pris froid et que s’abstenir de produire les habituels soupirs gutturaux étouffés ce soir serait probablement une bonne chose pour ses cordes vocales.
(Entre parenthèses, qu’on se dise que lesdits gémissements éraillés n’ont absolument rien de naturel – le jeune homme est bruyant quand il en a la possibilité, et plutôt le genre à émettre des sons assez aigus, aussi mortifiant que cela soit de l’admettre. Mais d’après une étude-clientèle qu’on leur a fait parvenir, les sons virils sont plus vendeurs, alors Ash s’adapte ; il n’a pas osé rétorquer ça à la secrétaire, mais à son avis, tout ça, c’est des conneries.)

- Ce n’est pas moi qui vais te blâmer, marmonne Ash en prenant une gorgée de son latte – froid. Personnellement, je n’ai même pas mon permis.

Trop cher. Et il y a le fait que son père est mort au cours d’un accident de la route. Même s’il avait assez d’économies pour passer son permis, Ash n’est pas certain qu’il arriverait à empêcher ses mains de trembler lorsqu’il les pose sur le volant. Il inspire assez brutalement.
Or, le jeune homme suppose que si Theo parle de carrosseries défoncées avec tant de détachement, c’est qu’il a un train de vie plutôt aisé et que les frais d’entretien et de réfection ne posent aucun problème. Après tout, c’est ce même Theo qui est en train de gaspiller son argent à faire la conversation à quelqu’un censé pouvoir réaliser n’importe lequel de ses fantasmes les plus inavouables. Ashford se demande si le garçon est stupide ou juste monstrueusement adorable ; Ash, personnellement, trouve ça plutôt attachant.
Il se surprend à ne pas éprouver de ressentiment, de jalousie ou d’envie particulière à l’idée que Theo est probablement l’un de ces jeunes pour qui l’argent n’a jamais et ne sera jamais un sujet d’inquiétude. Lui-même n’a pas les moyens de financer son permis de conduire, et c’est vrai qu’il a un petit pincement au cœur en repensant à l’époque où il vivait dans la même insouciance que Theo, mais plus il grandit, plus il se dit que sa situation n’est pas si mal que ça. Ash n’a pas particulièrement besoin d’une voiture, après tout, et pour un étudiant fauché, il vit plutôt confortablement. Il ne dit pas qu’il cracherait sur un compte en banque plus confortable, mais il ne se plaint pas et il se sent suffisamment bien dans sa peau pour ne pas détester Theo juste parce que celui-ci a de l’argent. Cette prise de conscience complètement incongrue le fait sourire, et il se sent inexplicablement très content de lui : tiens, deviendrait-il mature ? L’herbe est toujours plus verte chez le voisin, mais de toute façon, Ash n’est pas une vache et devrait pas mal se ficher du jardin d’à côté et à chérir son propre coin de gazon, pas vrai ?

- Eh, ça a ses avantages, en fait, renchérit-il avec bonne humeur. Mes fesses ne seraient pas moitié aussi bien si je ne faisais pas autant de vélo.

Il faut vraiment qu’Ashford arrête de parler de ses fesses, réalise-t-il, mais ça fait partie du flirt. A partir de combien de fois le mot « fesses » devient-il lourd à entendre ? s’interroge-t-il en regardant d’un air vide l’écran de la télévision.

- Mais sérieusement, ça ne me dérange pas si tu décides de me faire un compte-rendu de chacun de tes accidents de la route, ou de n’importe quoi qui te fait plaisir. Techniquement, si tu me dis que ce qui t’excite, c’est de m’écouter faire un exposé sur la vie en société des pucerons, je suis supposé m’exécuter, pour te donner une idée. Alors ça me va très bien d’avoir une conversation normale, ça fait un bout de temps que ça ne m’est pas arrivé. Au besoin, je suis certain que je réussirai à faire réatterrir le sujet sur moi en blouse d’infirmier.

Nouveau gloussement qu’il étouffe dans sa main. Cette conversation est un cercle vicieux, nom de Dieu, le voilà en train de reparler d’infirmier ! Il n’est pas le seul à radoter comme un imbécile, cependant, car Theo s’est lancé dans une tirade si longue qu’Ashford est surpris de découvrir qu’il a une telle réserve d’air.

- Tu sais, il y a des gens qui trouvent ça très mignon, les gens qui n’arrivent pas à s’arrêter de parler quand ils sont nerveux. Si tu es rouillé en flirt, tu peux aussi miser là-dessus. Je sais que ça marcherait sur moi. Mais tu ne te débrouilles pas si mal, pour l’instant. Ce n’est pas la conversation la plus excentrique que j’ai eue, mais l’originalité n’est pas vraiment un gage de qualité, je peux te l’assurer, avec les choses que j’ai entendues au téléphone. Enfin, ça, c’est… confidentiel, se rappelle-t-il. Je ne suis pas censé parler des autres clients et tu ne veux pas savoir, de toute façon. J’aime mieux t’entendre te débattre pour me séduire.

Il a à nouveau un large sourire. D’habitude, Ashford ne se permettrait pas de taquiner aussi ouvertement un client, mais il ne pense pas que Theo s’en formalisera ; après tout, il a l’air d’avoir le sens de l’humour, et depuis le temps qu’Ashford n’a pas une conversation avec quelqu’un qui non seulement s’aperçoit qu’il est un être humain et pas un répondeur automatique, mais est aussi capable d’autodérision, il ne va pas laisser passer l’occasion. Qui sait quand sera la prochaine qu’il appréciera autant discuter avec un client ?


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() message posté Dim 29 Juin 2014 - 22:30 par Invité
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Maintenant qu'il avait retrouvé sa langue, Theo voyait difficilement comment stopper cette conversation qui finalement, n'avait sans doute pas lieu d'être sur une ligne téléphonique de ce genre mais il n'en avait rien à faire. Il ne faisait même pas attention au temps qui passait doucement, mais sûrement, et l'argent qui filait avec au fil des secondes. Pour tout vous dire, le concept de payer à la minute lui échappait presque, car bien enfoui dans un coin de sa tête.

C'était effectivement un comportement digne d'un enfant gâté mais le pire dans tout ça, c'est qu'il ne faisait même pas exprès. Il n'était de ces clients dépendants, devenus accros et qui rappelaient sans cesse alors qu'ils n'en avaient pas les moyens. Lui ne se retrouvait dans aucun de ces cas de figure. C'était peut-être absurde, et oui, il ferait mieux de se méfier car tout peut arriver dans la vie et il n'était pas exclu que du jour au lendemain son père perde toute sa fortune dans un mauvais placement bancaire, ou n'importe quoi. C'était même une possibilité que la vie offrait parfois à laquelle le jeune homme n'avait jamais vraiment pensé. C'est sûrement insouciant de sa part, de ne pas vouloir s'en faire pour se genre de chose, mais ce n'est pas pour autant qu'il n'est pas sur ses gardes et complètement naïf. Après tout, une tuile pareille peut - malheureusement - arriver à n'importe qui. Son propre père en avait vu, des grands de l'industrie tomber et se retrouver sans un sou du jour au lendemain, obligés de quitter le luxe qu'ils avaient toujours connus pour un train de vie plus modeste ; mais Mr. Adamson avait toujours été confiant à ce niveau-là. Un excès de confiance que Theo ne partageait pas, car lui était mine de rien bien plus terre à terre que son père malgré son air un peu naïf et insouciant. Adamson père n'était peut-être pas au courant, mais Theo mettait régulièrement de l'argent de côté sur un compte bien sécurisé à la banque ; de l'argent mit de côté auquel il s'interdisait de toucher tant que le moment ne serait pas venu.

Cet argent, c'était le fruit de son travail personnel, en tant que vendeur à mi-temps dans une boutique de lingerie bien entendu, mais aussi d'argent qui lui était régulièrement donné. Argent auquel il finirait peut-être bien par taper dedans, s'il venait à devenir accro au genre de conversation qu'il menait actuellement avec Edward, qui sait !

« Peut-être que je devrais laisser tomber la voiture et me mettre au vélo alors, ça me paraît être un bon argument. J'ai les fesses toutes plates, c'est terrible, » lança-t-il avec une petite grimace dans la voix. Et c'était repartit pour parler de fesses, à croire qu'ils étaient plus obsédés que les filles à ce sujet. Theo jouait à présent avec un coussin, alors qu'il lançait un coup d’œil à son corps dans la glace à l'autre bout de la pièce. Il trouvait ses fesses affreusement plates, même si ce n'était pas au point de lui créer un complexe idiot ; mais il se laissait à imaginer que Edward était plus gâté que lui, à ce niveau-là. Lui aurait bien voulu avoir un fessier plus rondelet, agréable à regarder. Alors il compensait avec des jeans bien serrés.

D'ailleurs lorsque son hôte lui apprit qu'il ne possédait pas son permis de conduire, Theo fût légèrement surprit : le dit Edward était-il majeur ? Oh god. Non pas qu'il trouvait étrange que tout le monde ne possède pas une voiture ou du moins, un papier officiel autorisant à en conduire une. Seulement dans son entourage, il était légion de passer son permis le plus tôt possible ; ainsi Theo s'était vu offert une superbe Lancia pour son vingtième anniversaire, le genre de voiture tape-à-l’œil que le garçon trouvait très jolie, mais pas du tout adaptée à son style de conduite. Ai-je déjà eu l'occasion de préciser que ce n'était pas son genre, de s'afficher avec ce genre de véhicule hors de prix ? Un genre de voiture dont il ne voyait pas l'utilité, puisqu'il s'assurait à chaque fois sans le vouloir, d'être assez maladroit pour en bousiller un élément ; en général l'arrière. Oui, Theo a un problème avec le concept de se garer sans rentrer de plein fouet dans une autre voiture. Je ne dis pas non plus qu'il était mauvais conducteur, hein. Qu'on se le dise, son permis, il ne l'a pas obtenu dans une pochette surprise, loin de là ! Mais il n'hésitait pas à se rabattre sur une citadine beaucoup moins bling-bling, mais bien plus agréable pour lui, la plupart du temps. Ah, Theo et les voitures, une longue histoire.

« Tu me prendrais pour un danger public je crois. Disons que j'ai juste un problème d'attention, et de... manœuvre ? C'et tout de suite moins sexy hein ! Et très dérangeant, surtout lorsque j'essaye de me garer et que... boum ! » Theo mima le bruit d'une collision entre un part-choc arrière et celui d'un autre véhicule, à la manière d'un enfant de 7 ans. Vous savez, quand vous n'avez pas encore assez de vocabulaire pour décrire un bruit ou une situation, alors vous vous rabattez sur des onomatopées et autres bruits étranges ? Eh bien notre garçon était exactement pareil, il était resté sur ses 7 ans. S'il n'avait pas eu à garder le téléphone contre son oreille, il aurait même carrément joint le geste à la parole à l'aide de ses deux mains, qui se seraient entrechoquées dans un petit claquement. Ce qui était en soi peut-être mignon, mais surtout embarrassant. Il espère que Edward ne s'en formalisera pas. « Oh, je sens que je vais te décevoir alors. Les pucerons, c'est pas trop mon truc. » commença-t-il d'une voix taquine. « Je sais, tu devais mourir d'envie de me brancher avec ton histoire de pucerons... mais l'infirmier ça me branche beaucoup plus, tout à coup ! » Un léger gloussement lui échappa à cette idée, il avait comme l'impression que ça sentait le vécu ! « Non mais sérieusement, tu crois que c'est vraiment possible ? Je veux dire, d'être excité à l'idée de ce genre de bestioles. Brrr, rien qu'à l'idée j'en ai des frissons. Mais pas de plaisir, oh. » Oh oh oh ! Theo était curieux de savoir quel genre de clients pouvaient appeler sur la ligne, plus particulièrement à quel genre de clients Edward avait-il pu avoir affaire avant lui. Si il lui arrivait souvent de tomber sur des personnes qui appelaient par pure curiosité par exemple. Ce qui était idiot, d'accord. Mais Theo était un idiot. Un charmant idiot.

A l'écoute des paroles d'Edward, Theo eu un large sourire qui s'installa sur son visage. Sans compter une légère couleur rosée sur les joues - mais chut, n'allez pas le lui dire - lorsque Edward mentionna que, et je cite, ça marcherait sur moi. Tiens, ça pourrait être une piste à exploiter pour une future soirée, pourquoi pas. Il y avait comme un espèce d'écart entre la voix d'Edward, terriblement séduisante mais pas moins chaleureuse - à moins que ce ne soit qu'une impression de Theo - et la conversation tout à fait normal qu'ils étaient en train d'avoir. S'il était sûr d'une chose, c'est qu'il accepterait de parler avec lui pendant de longs moments si c'était toujours aussi bon enfant, chaleureux et taquin en même temps.

« Tu dois avoir le droit à des choses dingues, parfois. Ça ne te dégoûte pas du sexe ni même des hommes, à ce propos ? » C'était extrêmement personnel comme question, et Theo espéra que le jeune homme ne s'en formalisera pas. Il avait tout à fait le droit de l'envoyer sur les roses ou de dévier la question, il ne lui en voudrait pas ; mais il était réellement curieux de savoir comment un jeune homme aussi sain d'esprit que ce que semblait être Edward, pouvait tenir alors qu'il devait en entendre, des choses.



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() message posté Lun 30 Juin 2014 - 20:01 par Invité
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Le commentaire de Theo sur ses fesses plates donne envie à Ash d’aller s’observer dans le miroir pour savoir si lui-même a bien un derrière rebondi et que ce n’est pas une simple illusion d’optique due à ses jeans tellement étroits qu’il peut tout juste se pencher sans faire craquer les coutures. Deux secondes après, il a envie de se gifler ou de s’assommer contre une poutre parce qu’il commence vraiment à tomber bas s’il envisage de se tortiller devant la glace de la salle de bains.

- Je ne dis pas que je suis Beyoncé non plus. Ou Jennifer Lopez, rigole Ashford, même s’il est un peu mortifié de ne pas trouver d’exemple masculin qui siérait mieux à la comparaison.

Ce con lui met un doute, maintenant ! Ashford baisse sa main libre jusqu’à l’élastique de son boxer, mais il est vraiment bien installé, pelotonné dans son canapé, et il n’a pas le courage de remuer, ne serait-ce que pour effectuer d’importantes vérifications sur les courbes de son postérieur.

- Je t’enverrais bien une photo pour confirmation, mais j’ai bien peur d’avoir la flemme de bouger… taquine Ash, et il se mordille un peu l’ongle du pouce sans s’en apercevoir.

C’est sans doute tant mieux, parce qu’Ash n’est pas censé envoyé de photos aux clients – ça doit faire partie d’un service spécial étroitement encadré et abominablement cher, et ce n’est de toute façon pas dans son contrat non plus, pour garantir son anonymat et sa sécurité.
Ash a commencé sur une ligne peu regardante, alors qu’il était encore mineur, travaillant illégalement et au noir, comme on dit, mais depuis qu’il a fêté ses dix-huit ans, il s’est débrouillé pour être engagé par une agence beaucoup plus sécurisée ; à présent, il a un contrat déclaré et les règles sont strictes. Ash ne va pas tout compromettre parce qu’un client à l’humour un peu décapant l’a amené à se questionner sur son anatomie.

Ashford est pourtant distrait par les animations sonores de son correspondant ; elles lui rappellent un peu un enfant de maternelle décrivant avec animation le son d’un tracteur, ou d’une voiture de course, ou d’une explosion d’un film d’action – les trois propositions n’ont rien à voir les unes avec les autres, mais pour sa défense, eh, les enfants, c’est pas excessivement doué pour les mimes et autres imitations en tout genre.
C’est moins les borborygmes approximatifs, cependant, que l’esprit vraiment mal tourné d’Ashford qui l’empêchent de se concentrer plus avant sur le sujet de son rembourrage arrière. Excusez-moi, mais la mention de « problèmes de manœuvre » associée à l’idée de « sexy » est beaucoup trop évocatrice pour quelqu’un comme Ashford – comprendre un ado de dix-huit ans – pour ne pas qu’il se méprenne aussitôt sur la signification peut-être pas si cachée que ça. Il est obligé de tousser pour dissimuler un gloussement positivement ridicule. Et puis… se garer et boum ? Ashford est certain que rien de tout cela n’a vraiment de double-sens, mais il est fatigué et son cerveau prend visiblement des raccourcis.

- Tu sais que j’ai réussi à interpréter tout ce que tu viens de dire de façon sexuelle ? marmonne-t-il, toujours avec un rire dans la voix. Je peux facilement faire sans les pucerons, tu vois, même si je suis sûr qu’il existe des gens excités par les insectes. J’ai passé suffisamment longtemps à faire du téléphone rose pour savoir que tout est possible avec l’être humain et, bon, je ne suis pas censé juger. Du coup, si tu as des fantasmes un peu déviants à confesser, maintenant serait le moment opportun.

Ce n’est qu’à moitié une plaisanterie, car Ash a accepté comme une vérité générale qu’il y a une forte probabilité pour que chacun de ses correspondants ait des appétences sexuelles considérées « hors-normes. » Pourquoi appelleraient-ils s’ils pouvaient assouvir ces envies avec leurs partenaires habituels ? Ashford classifierait Theo parmi les clients « curieux », ceux qui appellent sans idée précise ; de ce schéma découlent habituellement deux tendances distinctes : ceux qui ressortent de l’appel satisfaits, plus ou moins inchangés, et ceux qui raccrochent pour cogiter en boucle jusqu’à se découvrir des tonnes de fantasmes inexplorés. Ash ne sait jamais comment va tourner un client et, d’un point de vue sociologique, scientifique, et probablement un peu dérangeant, c’est un processus assez intéressant à observer sur la durée.

Theo paraît assez peu ébranlé, en revanche – sans mauvais jeu de mots – et c’est même Ashford qui reste silencieux de – trop – longues secondes quand celui-ci a fini de poser sa question ingénue. Ce n’est pas de l’indiscrétion, rien que de la curiosité polie, et pendant un instant, le jeune homme est tiraillé entre deux possibilités, dire la vérité ou broder comme il sait si bien le faire. Ashford n’est pas habitué à ce qu’on lui demande son avis sur ce qu’il fait, à ce qu’on s’intéresse à l’impact que ça pourrait avoir sur sa libido. Qu’est-il censé dire ? Admettre qu’il ne s’y connaît pas assez en sexe physique pour savoir s’il manque quelque chose ? Il opte pour une demi-vérité (ou un demi-mensonge, pour ceux qui aiment mieux voir le verre à moitié vide.)

- Ma libido se porte très bien, merci, tranche-t-il, mais son ton n’est pas abrupt et n’est pas destiné à couper court à la conversation. Je ne dis pas que tout ce que j’entends m’excite, loin de là, mais parfois… si.

Voilà. Rester concis, garder la conversation axée sur le téléphone. Sa vie professionnelle. L’idée de parler de sa vie privée le met mal à l’aise – non seulement parce que ce serait un moment hautement humiliant de devoir confier que non, lui, un hôte de téléphone rose est vierge, et que non, ce n’est pas faute d’avoir les hormones hors de contrôle, mais surtout, parce que c’est sa vie privée et que la seule raison pour laquelle il arrive à gérer les différentes facettes de sa vie, c’est de tout compartimenter. Ashford, Edward, ce sont deux galaxies différentes, et il n’aime pas les voir se mélanger.

- Ca ne me dégoûte pas des hommes et ça ne m’empêche pas d’avoir envie d’un type quand j’en vois un qui me plaît, si c’est ce que tu veux dire.

Là aussi, ce n’est pas une réponse très précise, mais encore une fois, ce n’est pas vraiment un mensonge ; Ash croise régulièrement des hommes qui lui font traîner la langue jusque par terre et qu’il aime se remémorer aux moments opportuns. Le fait qu’il ne concrétise jamais l’envie de se les envoyer ne veut pas dire qu’il n’est pas sexuellement affirmé. A moins que si. Ash évite de se poser la question.

- Je ne me rends pas vraiment compte, en fait, confie-t-il, et peut-être qu’il va trop loin dans la façon dont il se laisse aller à raconter ce qui lui passe par la tête – il va forcément le regretter. Au début, je suppose que ça me dérangeait, d’une certaine façon, mais après, on prend l’habitude, on n’y fait même plus attention. J’enclenche le pilote automatique et je fais autre chose, pour ainsi dire.

Il se rend compte un peu trop tard de ce qu’il vient de dire et grimace en tentant de se rattraper ; Il ne veut pas insulter Theo, dont il apprécie généralement la conversation. Mais il ne veut pas non plus exagérer, donner l’impression d’être un hypocrite qui se raccrocherait aux branches d’un « enfin, ça, c’est avec tout le monde, sauf avec toi. » Ce genre de tentative pour que le correspondant se sente unique sonne trop faux à ses oreilles pour qu’il prenne le risque. Theo est quelqu’un à qui parler est agréable, mais ce serait insultant d’essayer de lui faire croire qu’Ash n’a jamais eu de conversation plaisante avec personne avant lui, même si, pour lui faire justice, ça n’arrive pas si souvent.

- Je ne veux pas dire, pas nécessairement avec toi. Ou avec les gens dont la conversation me plaît en général. Mais, disons, quand c’est un peu trop spécial pour être ce qui m’allume.

Il fait une pause, se mordillant les lèvres.

- Je donne l’impression de radoter, hein ? Il y une chance pour toi aussi, tu trouves ça assez séduisant, les imbéciles qui n’arrêtent pas de s’enfoncer quand ils ont commencé à raconter n’importe quoi ? Avoir une vraie conversation, c’est plus complexe que… enfin, je n’ai pas beaucoup d’entraînement en ce qui concerne les questions personnelles.

Ta gueule, Ashford Tennyson. Ta gueule.


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