(✰) message posté Lun 23 Oct 2017 - 19:22 par Invité
Happy mind, Happy life
Kate & Othilia
« La vie est un long fleuve tranquille, il parait. Je crois que la mienne ressemble plus à une rapide descente en rafting »
Ce matin-là, Othilia s’était levée avec l’idée de s’aérer l’esprit et de passer la journée avec les personnes qu’elle aime, celles qui sont importantes dans sa vie. Sa première cible fut, sans aucun doute son cher et tendre. A peine douchée et apprêtée, elle en avait profité pour rejoindre Aleks dans l’idée d’essayer de le motiver pour sortir et flâner dans les rues de Londres. Certes, il faisait dégueulasse et la pluie ne cessait de tomber, mais Othilia s’était mise en tête que dans cette ville, ils n’avaient pas d’autres choix que de s’y adapter. Et puis à vrai dire, la pluie ne la dérangeait pas dans la mesure où on ne lui demandait pas de porter des talons en ce jour. Après tout, la Suède n’était pas le pays le plus chaud au monde, autant dire que la pluie, elle connaissait. Au moins un peu. La neige restait malgré tout son pêché mignon et l’hiver sa saison favorite. Pas frileuse pour deux sous, Othie avait cependant hâte de pouvoir passer des soirées cocooning entourée de l’homme qu’elle aime et de leur fille. Des soirées qui lui ferait repenser à Stockholm, à ces hivers froids mais blancs. A ces moments de complicités et de bien-être. Oui, pour rien au monde elle ne voudrait remplacer cette saison par l’été ou le printemps. Pire encore, elle aspirait à devoir sortir son écharpe, ses gants et lutter contre le froid jusqu’à finalement voir la neige tomber et recouvrir la ville de son éternel manteau blanc.
Face au refus d’Aleks, lui rappelant la charge de travail qu’il avait, Othilia afficha le temps de quelques secondes, une moue déçue, mais pas blasée pour autant. Elle restait compréhensive et savait que si elle pouvait plus ou moins gérer son temps comme elle le voulait, ce n’était pas toujours le cas de son mari. Dans un premier temps, elle s’enfonça dans le canapé avec un magazine, tournant les pages sans forcément en lire ne serait-ce qu’une phrase, puis aussitôt, se releva. Elle comptait bien sortir, plutôt que de rester enfermée là. Certes, elle aurait préféré être accompagné d’Aleksander, mais se contenta de l’abandonner à son travail non sans lui déposer un doux baiser sur les lèvres, lui prouvant par la même occasion qu’elle ne lui en voulait pas le moins du monde. Et, prenant sa veste, quitta le domicile pour se rendre dans un endroit bien précis de sa petite tête, l’herboristerie de Kate, cette femme si talentueuse aux yeux d’Othilia, mais aussi dont l’activité commençait à réellement intéresser la suédoise. Oh, elle n’y connaissait absolument rien là-dedans, mais elle comptait bien en apprendre plus avec l’aide de Kate.
Arrivée dans l’herboristerie, Othilia en profita pour jeter un œil à tout ce qui l’entourait en attendant que son amie se libère. Visiblement, il n’y avait pas qu’elle qui semblait intéressée, et pourtant, elle n’était même pas certaine que dans sa petite famille, on approuve cette nouvelle lubie. Mais elle avait cette envie de tester, de voir, et d’essayer elle aussi de se donner à cette peut-être nouvelle passion. Evidemment, elle n’en avait pas encore parlé à son époux, ni même à sa fille et comptait bien leur faire la surprise une fois qu’elle passerait le seuil du domicile. « Salut ! Tu vas bien ? » finit-elle par lancer à la gérante de cet endroit, alors que sa cliente venait de quitter l’établissement. Elle s’en approcha pour la saluer, puis, les mains dans les poches arrière de son jeans, Othilia jeta un œil sur un peu tout et n’importe quoi « je viens prendre des leçons de … de tout ça ! Quelles sont les plantes qui, selon toi sont les plus indispensables dans une maison ? » Non vraiment, elle comptait bien se lancer dans cette nouvelle discipline.
(✰) message posté Mar 13 Fév 2018 - 23:45 par Kate Erin
Il y a des gens qui entrent dans nos vies sans qu'on comprenne trop comment. Othi en fait partie. Elle et moi, c'est quand même assez clairement le jour et la nuit. On n'a pas vraiment de point commun, si ce n'est notre tranche d'âge et notre expatriation - et encore, nos origines sont disparates - et nos caractères sont parfaitement dissemblables. Et pourtant, elle fait partie de ces rares visages qui font naître un sourire pâle sur mes lèvres lorsqu'il se dessine derrière ma porte. Même si je suis déjà occupée avec une cliente qui n'a de cesse - depuis une heure - de poser des questions sur tout. Le sujet me passionne, répondre aux questions de gens qui entrent et s'intéressent au sujet me plaît d'ordinaire... Mais cette nana a le don de tout ramener à lui comme s'il savait déjà tout, et ça m'insupporte. S'il sait si bien tout ça, pourquoi pose-t-il la question ? Et cet air condescendant à chaque fois que j'apporte une réponse m'exaspère... Tout ça pour qu'au final, après avoir cherché la perle rare parmi mes plantes, puis parmi mes tisanes - je ne sais toujours pas ce qu'elle cherchait au juste - elle reparte sans rien d'autre de concret que m'avoir fait perdre mon temps et ma patience !
« Salut ! Tu vas bien ? »
La voix joviale de la suédoise accroche à nouveau un sourire sur mes lèvres.
« Comme quelqu'un qui vient de perdre une heure dans le vide... et toi ? » « Je viens prendre des leçons de … de tout ça ! Quelles sont les plantes qui, selon toi sont les plus indispensables dans une maison ? »
Je hoche la tête, parcours mes étals des yeux en cherchant comment formuler ma réponse.
« Ah... Tout dépend de ce que tu entends par indispensable, et de la place que tu as aussi, mais... tu as le chlorophytum qui a le bon goût d'être assez facile d'entretien, et qui purifie pas mal l'atmosphère d'une pièce. Il est plutôt joli avec ses feuilles panachées, et tant que tu lui évites d'être en pleine lumière, ou de se retrouver les pieds gelés, il s'en sort bien. Et il y a le spatiphyllum aussi, qui fait ces fleurs blanches, et qui le complètent bien. Mais si tu préfères de vraies plantes fleuries, l'azalée que tu vois là associée au gerbera, ça fait un bon remplacement. »
Je m'arrête de faire le tour de la boutique en lui présentant les plantes dont je parle, un air un peu gêné sur le visage.
« Je m'enflamme peut-être un peu là, non ? »
Dans la volubilité toujours parce que mon attitude, mon ton de voix surtout, est très neutre en réalité... comme toujours. Et comme l'embarras le gagne, ma main se lève par réflexe jusqu'à la chaîne retenant mes pendentifs divers autour de mon cou.