I don't know what to do and I'm always in the dark feat Ethan

Je savais que je n'aurais pas du dire que mon cœur ne me servait pas à grand chose, mais je trouvais qu'en dépit de tout ce que j'avais vécu c'était la pure vérité. Il ne me servait qu'à souffrir. Je n'avais jamais vraiment été heureux alors pourquoi est-ce que je pourrait espérer l'être ? Je l'ai regardé poser sa main sur mon épaule, c'était réconfortant de savoir qu'il était là. J'ai posé ma main sur la sienne, sachant que j'aurais du éviter ce genre de contact avec lui, pourtant j'en avais besoin. Il me disait que mon cœur pouvait me servir, je comprenais où il venait en venir et justement je n'avais jamais eu cette chance là. Je ne savais plus ce que c'était que d'aimer.

« Oui, justement … si vous penser au sentiments … je préférerais autant qu'il ne me serve pas. J'ai déjà donné et pour autant je n'ai pas eu grand chose en retour. Je n'attendais pas grand chose de toute manière, mais jusqu'à maintenant il ne m'a servit qu'à avoir mal. Je ne vois pas comment ça pourrait s'arranger. »

Puisqu'on était dans les confidences autant que je sois honnête. Je ne savais pas ce qu'il en penserait, ce n'était sûrement pas bienvenue de parler de tout ça avec lui, après tout c'était mon patron, mais je sentais que c'était le moment et d'ailleurs je lui ai dis :

« Vous savez, je n'ai pas oublié ce qu'il s'est passé entre nous l'autre fois. J'y repense à chaque fois … »

C'était la première fois que je lui parlais de ça. Je n'osais pas le regarder directement, j'avais peur qu'il me mette à la porte, qu'il me demande de partir, qu'il ne veuille plus de moi comme stagiaire, pourtant on pouvait en parler, on était adulte après tout, certes on était en milieu professionnel, mais il fallait bien qu'on finisse par en parler à un moment où un autre alors autant que ça soit maintenant, puisqu'on était en pleine confidences. J'ai donc ajouté :

« … je ne sais pas pourquoi vous avez accepté de sortir avec moi cette fois là, mais ce n'est pas des choses qu'il m'arrive régulièrement. Je n'ai générale pas beaucoup de chance de ce côté là. Je n'avais pas espérer grand chose. C'est pour ça que je ne suis pas resté … et vous revoir ici … j'ai été très surpris d'avoir été accepté. »

Je me demandais même si ce n'était pas justement parce que j'avais couché avec lui qu'il m'avait accepté. C'était absurde au fond, je me faisais sans doute des idées, mais je ne pouvais pas m'empêcher de le penser et ça me plaisait de le croire.

Ce n'était pas le bon moment … ce n'était jamais le bon moment visiblement. Je me souvenais de la seule fois où j'avais été avec quelqu'un, ouvertement … ça avait été un fiasco. Je n'avais pas forcément envie de renouveler l'expérience, même si ça devait être chouette de vivre une belle histoire d'amour, mais je n'y croyais pas. Il avait sans doute du avoir des tas d'aventures. Il était beau et il était intelligent. Il n'avait sûrement pas les même problèmes que moi. Il s'assumait sans doute mieux aussi.

« Je ne sais pas … Je ne suis pas certain qu'il y ai un bon moment. C'est comme si tout se liguait contre moi. »

Je ne pouvais rien faire. J'avais beau essayer tout ce que j’entreprenais était comme voué à l'échec. Je n'étais sans doute pas fait pour cette vie et pourtant à chaque fois que j'avais essayé de me suicider ça c'était soldé par un échec. Je ne comprenais pas ce qu'on me voulait. Je ne comprenais pas ce que je faisais ici. Comme on était partis dans les confidences autant qu'il comprenne exactement ce qui passait avec moi, il verrait bien que j'avais sûrement quelque chose de maudit. Je lui ai donc dis :

« La première fois que je suis sorti avec un garçon, je n'ai pas eu honte, pas tout de suite … j'avais dix-sept ans … sur le moment je me fichais de ce qu'on disait sur mon dos et puis … c'est devenu tous les jours, plusieurs personnes. J'ai fini par croire ce qu'on me disait. Mon petit ami m'a laissé tombé … en fait je crois qu'il se fichait pas mal de moi. Je ne sais pas si c'était un jeu ou … je n'en sais rien. Je suis devenu en quelque sorte la tête de turc … et  »

J'ai soupiré, je n'arrivais jamais à aller jusqu'à la fin de mes histoires. Je ne sais même pas pourquoi j'ai fini par lui raconter tout ça c'était trop personnel, mais j'avais sûrement besoin de lui expliquer ce qu'il s'était passé pour que je sois aussi peu convaincu.

« Je suis désolé … je ne sais pas pourquoi je vous raconte tout ça. C'était juste pour argumenter en fait … mais je ne veux pas vous embêter plus. On devrait peut-être … juste reparler de travail ... »

Je n'étais pas certain qu'il veuille en rester là. Je lui avais dis trop de chose. Je m'en voulais d'avoir été stupide. Il me disait que j'avais des compétences et que c'était pour ça aussi qu'il m'avait accepté comme stagiaire. J'ai souris. L'impression d'avoir fait un très beau rêve.

« Je voudrais rêver maintenant ...»

J'avais envie d'oublier tout ça. Je n'aurais peut-être pas du venir finalement aujourd'hui.

« Est-ce que … est-ce que ça vous ennuie si je m'en vais. Je crois finalement que ça ne me ferais peut-être pas de mal un jour de repos. »

Ce serait sans doute mieux que rien.

J'ai acquiescé, c'était à moitié pour cette raison là. Je ne lui disais pas tout, je ne pouvais pas tout lui dire d'un coup. Il allait me prendre pour un dingue et c'était la dernière chose que je voulais. Je ne voulais pas non plus qu'il ai pitié. J'en avais assez de tout ça, d'être toujours négatif. J'avais beau essayé de ne plus l'être ça revenait toujours et je ne savais pas comment faire pour être heureux. Je ne l'avais jamais su. J'ai acquiescé :

« Oui … »

J'avais un peu honte, beaucoup même de repenser à ce que j'avais fait. Je n'avais pas réfléchis, je n'avais pensé qu'à moi et pas à ma famille. Je n'avais plus tellement envie de penser à quoi que se soit de toute manière à ce moment là. J'allais tellement mal que j'avais voulu me tuer. J'avais suivi une psychothérapie et j'avais été mieux, avant de retomber de nouveau dans une période de dépression. Je me rendais compte maintenant à quel point j'avais été égoïste. Je n'avais pas pensé à mes proches et je savais que mon grand-frère m'en voulait. Il m'avait retrouvé les deux fois et je comprenais maintenant ce que ça faisait, je m'étais mis à sa place quand j'avais retrouvé Ethan étendu sur le sol.

J'ai fini par lui demander si ça ne le dérangeait pas que je prenne un jour de repos. Je me rendais compte qu'il était encore un peu tôt pour que je lui parle de tout ça. Je ne savais même pas pourquoi je me confiais, même si ça me faisait du bien. J'avais le sentiment que je pouvais tout lui dire. Il m'écoutait et ça me faisait du bien. Il a accepté que je prenne un jour de repos. Je n'avais pas vraiment envie d'être là et j'avais besoin d'aller me mettre sous la couette, de penser à autre chose.

« Je vous remercie … je reviendrais demain ça ira sans doute mieux. »

Ce n'était pas en un jour que ça irait mieux, mais je voulais le croire et puis je n'avais pas envie de le laisser tout seul trop longtemps. Je me suis levé et j'ai relâché sa main. J'avais envie de rester là avec lui, mais je ne me sentais pas forcément à l'aise, c'était mon patron après tout qu'est-ce que j'espérais ?

« Aurevoir … et encore merci pour tout. »

Il n'avait pas fait grand chose mais à la fois il avait fait beaucoup et je lui en était reconnaissant.