"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici the alarms go off 
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() message posté Dim 14 Mai 2017 - 2:25 par Invité

her happiness floated like waves of ocean along the coast. she found lyrics of her life in his arms but she never sung the song. Je me repliais en silence. Le vestibule étouffait la lumière du couloir. Je marchais lentement, le coeur rompu dans un mouvement furtif. Hal habitait à quelques pas d’ici. Je soupirais en appuyant les mains sur mes cuisses. Je gardais toutes les images de notre rencontre. Son expression était inscrite dans mes paupières. Sous les plis de ma peau malade. Ce soir là, sa voix s'était éteinte derrière les grilles du jardin mais je l’entendais encore, résonnant au fond de mon esprit, bordant les contours de mon visage. Mes yeux ondulaient sur la façade grise du bâtiment. Ses lèvres étaient tatouées sur ma bouche. La saveur amère d’une déception à venir. D’une déception qui étreignait mon âme depuis des jours. Je passais devant le concierge, sans oser le saluer. J’avais l’impression qu’il savait déjà. J’étais l’enchanteresse, la femme adultère. Je ne méritais pas le respect et la moralité. Mes ressentiments étaient étranges. Ce n’était pas la culpabilité d’avoir épousé Liam, mais le regret d’être piégée dans un mariage fade. J’escaladais les marches. Mes talons berçaient ma démarche vacillante. J’avais prié pour ses retours. Je voulais nous sauver de la monotonie. Mais je m’étais lassé d’attendre. Je m’étais lassé de guetter les vibrations de son téléphone. Le travail semblait plus important que nous.  Je me penchais devant la porte, à souffle saccadé, la bouche biaisée par la tendresse d’une confession retenue. Ma poitrine était transparente. Je le désirais tellement. Hal pouvait le voir à travers les arcs de mes os fragiles. Je me noyais dans mon corps. Une coquille sans âme. Une amoureuse sans passion. Ma stature s’arquait sous le vent. J’avais peur de le revoir et de montrer une allure différente. Les compulsions alimentaires étaient revenues. Le ventre vide, le froid autour de la ceinture. Je ne mangeais pas. Je n’avais plus envie. Je déglutis en crispant les doigts sur ma robe. Le tissu se froissait entre mes phalanges nerveuses. J’avançais sous les brumes opaques de la ville, le regard lesté par les battements effrénés de mon cœur. Tous mes gestes se confondaient dans la pénombre. Et je ne comprenais pas. Hal était insaisissable. Il disparaissait entre les colonnes écorchées du parc, tandis que je restais au même endroit, subissant ses promesses et ses  disparitions. Il n'avait même pas pris la peine d'appeler, de penser que je pouvais me languir de sa voix et de ses tours de magie stupides. Je rangeais mon sac devant l’appartement, simplement pour trouver le courage d’appuyer sur la sonnette. Ma gorge se crispait langoureusement. J’avais bu - trois verres de vin peut-être. Ma vision était trouble. La fatigue se creusait sur mes joues alors que je tentais un sourire espiègle. Il me manquait, mais ce n’était pas mon mari. Il me manquait, mais je n’avais le droit. Je posais les mains sur mes clavicules en soupirant. Je devais prendre la fuite. Courir vers les escaliers pour préserver mon intégrité. Je n’avais pas de place dans la vie de Hal. Je l’avais embrassé et cela faisait de nous, des adultes consentant à la bêtise. Je pinçais les lèvres en fixant mon reflet sur mon miroir. L’éclat argenté s’estompait sous les néons de la lampe qui dansait sur le pallier. Je me retournais afin de remarquer sa silhouette dans mon dos. Il était trop tard pour sursauter. Son parfum avait un effet apaisant. J'abandonnais, à moitié consciente. Mes doigts claquaient mon poudrier avec violence. Je relevais la tête en plissant le front. «Ce n’est pas ce que tu crois. Je n’étais absolument pas entrain de mettre du rouge à lèvres. » Je souris en croisant les bras. C’était stupide de nier l’évidence. J’avais pris le risque de le revoir. Je me faisais belle dans l’espoir qu’il me voit autrement, parce que je ne voulais pas être malade dans ses yeux. Je ne voulais pas paraitre plus maigre,ou moins grosse. Je relevais les manches de mon manteau afin de lui tendre la main. «Salut. » Il me semblait qu’il était plus convenable de lui serrer la pince. Ou de lui donner un tape dans le dos. Je balayais ma frange en laissant échapper une ire taquin. «Tu me fais venir et tu n’étais même pas chez toi ? Ne me dis pas que tu avais une autre intervention. » M’enquis-je en arquant un sourcil. Je m’approchais de son visage en arborant une expression inquisitrice, mais je ne parvenais pas à lui en vouloir. Je ne pouvais pas le détester lorsqu’il était mon échappatoire. Et qu’il savait jouer au Rugby. Hal Manning était pratiquement un héros de la nation. On ne se faisait pas plaquer sur le terrain, sans avoir quelque chose de chevaleresque.  
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() message posté Dim 14 Mai 2017 - 12:29 par Invité
Depuis qu'il avait proposé à Lyanna de passer chez lui, c'était la seule chose qui l'obsédait. Déjà qu'il n'avait pas cessé de penser à elle depuis leur rencontre, mais cette sensation était décuplée encore davantage depuis qu'il savait qu'il allait revoir. Ce qui lui faisait le plus peur, c'était la possibilité qu'elle puisse ne pas venir, après tout il lui avait posé un lapin, peut-être qu'elle était rancunière et qu'elle voudrait se venger, il ne la connaissait pas assez pour en être certain. Tout ce qu'il savait, c'est qu'il avait hâte de la voir, même si rien d'autres ne se passaient. Il en avait marre de ressasser un seul et unique souvenir en sa compagnie. Son moral était plus morose que d'habitude en son absence, il s'était fait à l'idée qu'il ne la reverrait plus, qu'elle était mariée, qu'il devait passer à autre chose. Jusqu'à ce qu'il reçoive son texto et qu'elle foute le bordel dans sa tête à nouveau, mais il l'acceptait avec joie. Après chaque texto, il relisait dix fois les mots employés en se demandant s'il n'avait pas été trop direct ou entreprenant. Lorsqu'il attendait sa réponse, c'était encore pire et il finissait souvent avec une cigarette entre les lèvres pour calmer ses nerfs. Quand elle avait accepté de venir chez lui pour un film, il avait passé toute la journée avec un sourire inébranlable sur le visage, à tel point que ses collègues se demandaient s'il ne s'était pas remis à boire. Ses convictions étaient passées par la fenêtre, il avait réalisé que de ne pas la voir avait été le plus difficile pour lui. Alors oui, elle était mariée, mais elle ne semblait pas heureuse. Lorsqu'il était marié et malheureux, il aurait aimé qu'une femme vienne le secourir et l'aider à s'enfuir de sa prison. Il ne la forcerait à rien évidemment, mais il ne voulait plus lutter, il prendrait tout ce qu'elle était disposée à lui donner. Si elle voulait simplement regarder un film en discutant, il s'y conformerait avec joie. Quelques heures avant leur rendez-vous, Hal est en pleine crise de ménage dans son appartement, la décoration de celui-ci était minimaliste, une vraie garçonnière. Il n'avait pas fait autant d'efforts pour une femme depuis son mariage, mais il voulait faire bonne impression devant Lyanna. Après avoir fini son rangement, il passe une bonne dizaine de minutes à choisir une tenue. D'ordinaire il prenait le premier vêtement en haut de chaque pile sans s'en soucier. Incapable de se décider, il finit par appeler son petit-frère à la rescousse, même si Hal se plaignait souvent de son goût pour la mode, il s'avérait parfois utile. Satisfait du résultat, il n'avait plus qu'à attendre son arrivée, il craignait de devoir enchaîner les cigarettes jusqu'à ce qu'elle arrive. Il était en train de réorganiser les coussins sur son canapé pour la quinzième fois quand il réalise qu'il avait oublié quelque chose d'essentiel. Attrapant seulement ses clés, il file de son appartement en courant. Depuis sa rencontre avec Lyanna, il avait passé son temps à l'affût de tous les fleuristes, jetant toujours un œil à la recherche d'une rose verte. Avec l'excitation et l'appréhension, ce détail lui était complètement sorti de la tête. Elle devait avoir sa rose, c'était sa mission, mais il n'avait plus beaucoup de temps. Le fleuriste le plus proche devrait faire l'affaire. Après avoir fait son achat, il court jusqu'à son immeuble, gravissant les marches deux par deux jusqu'à son appartement. Il ne voulait pas prendre le risque de la louper, pas deux fois. Quand il l'aperçoit sur son pallier, il sent son corps se relaxer, mais son cœur se met aussitôt à battre la chamade. Il prend quelques secondes pour l'observer avant d'annoncer sa présence. « Ce n'est pas ce que tu crois. Je n'étais absolument pas entrain de mettre du rouge à lèvres. ». Hal hoche la tête en souriant, il ne voulait pas lutter de toute façon. Elle pouvait mettre du rouge à lèvres ou pas, les artifices ne changeaient rien, elle serait toujours magnifique à ses yeux. Elle l'avait pris un peu au dépourvu et il espérait que ses roses ne tombent pas soudainement de sa veste, il ne voulait pas gâcher l'effet de surprise. « Salut. ». Il fixe sa main avec certain amusement, mais aussi un certain dédain. Ce n'était pas la partie d'elle qu'il avait le plus envie de toucher et de serrer. « Okay, on la joue comme ça. ». Il s'avance un peu vers elle pour venir lui serrer la main, gardant sa main dans la sienne un peu plus longtemps que nécessaire. « Tu me fais venir et tu n'étais même pas chez toi ? Ne me dis pas que tu avais une autre intervention. ». Même si elle était là et qu'elle ne semblait pas en colère, le reproche était là quand même. Il l'avait déçu et il n'aimait pas du tout cette sensation. Elle avait réduit la distance entre eux et il a un haut de cœur en sentant l'alcool dans son souffle. Il baisse la tête pendant une seconde pour se recomposer, elle n'avait pas besoin de savoir. « J'avais une intervention super urgente. Mais c'était pas du boulot cette fois... ». Tout en disant cela, il glisse sa main à l'intérieur de sa veste pour se saisir de deux roses, il fait attention de ne pas se piquer. Il jette un regard hésitant à Lyanna, puis un sourire timide avant de lui tendre deux roses. « Y'avait pas de verte, alors je t'ai pris une bleue et une jaune. Je comptais te les offrir avec un tour de magie, mais j'ai des choses à me faire pardonner. ». Il avait merdé en lui posant un lapin, mais il ne cherchait pas à se trouver des excuses en prétextant son boulot. Tout ce qu'il voulait, c'était mettre cette histoire derrière eux et continuer à avancer. Se faufilant entre Lyanna et la porte, il place ses clefs dans la serrure. « Je sais qu'on a une histoire avec les paliers, mais on sera mieux à l'intérieur ! ». Il préférait de ne pas la regarder trop longtemps, ni l'effet que ses roses avaient eu, car il n'était pas sûr d'être en mesure de se retenir de l'embrasser. Alors, il se concentrait sur l'ouverture de sa porte.
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() message posté Mer 17 Mai 2017 - 21:48 par Invité

her happiness floated like waves of ocean along the coast. she found lyrics of her life in his arms but she never sung the song. Les lueurs du vestibule entouraient sa silhouette. Hal s’approchait lentement. Et mes jambes tremblaient. Mon coeur se brisait. Il était différent des autres. Sa démarche était silencieuse. Ou peut-être que je ne voulais pas entendre le claquement de ses chaussures sur le parquet simplement pour me créer une illusion de liberté. Mes pensées étaient surprenantes. Elles s’élevaient dans la contradiction permanente entre mon esprit et ma morale. Sa présence était toujours déroutante. Il devait être tard, mes yeux se fermaient pour lui sourire. La nuit enlaçait les ruelles de Londres, laissant ses voiles recouvrir le ciel. Je me sentais malade et sans vie. Mon estomac se tordait dans une crampe douloureuse. Elle était là, cette faille qui se déversait dans mon coeur. La blessure qui s’ouvrait jusqu’à en devenir écrevisse. L’anorexie n’était pas un vice. Il s’agissait d’une décision. Je faisais le choix de me briser. J’étais une petite assiette de porcelaine qui se cassait après la chute. La folie me rongeait de l’intérieur mais je demeurais pure et cristalline. Mon visage conservait la pâleur de ses expressions - comme une poupée de chiffon. Une poupée dont on ne voulait plus. Mon mariage n’existait presque pas. Liam m’avait oublié en prenant le chemin du succès. Il méritait cette gloire. Tout comme je ne méritais pas ses attentions. Je frissonnais en repliant mes coudes sous les manches de ma robe. Je refusais de succomber à la tentation. Pourtant, j’étais venue pour lui. Hal me manquait dans la solitude oppressante de mon appartement. Il me manquait sous les reflets du miroir qui dessinaient mon contour hideux. Je devenais grosse lorsqu’il n’était pas là. Et parfois, je ne bougeais plus. Je ne respirais pas. L’addiction n’était pas romantique. Je cherchais un remède dans sa voix. Aide-moi. Je n’avais plus la force. Mes paupières capturaient son visage dans un souvenir interdit. Avais-je le droit de m’aimer? Je voulais lui demander. Parce que je n’avais pas les réponses. Je n’avais plus de promesses. Mon souffle s’émancipaient dans ma gorge, glacé par la faim et le silence. Je ne regrettais pas notre promenade. Je n’oubliais pas ile parc et son baiser. Mes lèvres avaient gardé son emprunte, comme une gerçure qui se fissurait sur ma bouche. Je me demandais si Liam m’avait embrassé depuis. Si j’avais ressentis son étreinte sur mon cou. Ou si je l’avais rêvé. « Okay, on la joue comme ça. » Sa main effleurait mon poignet. Je me perdais dans ce contact, et maintenant que l’alcool coulait dans mes veines je pouvais afficher mon émotion. Mon regard était cerné - j’avais passé la nuit à revoir notre rencontre, trop excitée pour trouver le sommeil. « J'avais une intervention super urgente. Mais c'était pas du boulot cette fois... » Je relevais la tête, la silhouette embaumée par l’ivresse. Je tanguais dans le monde. Je flottais dans une dimension étrangère. Ma poitrine était secouée de spasmes. « Y'avait pas de verte, alors je t'ai pris une bleue et une jaune. Je comptais te les offrir avec un tour de magie, mais j'ai des choses à me faire pardonner. » Mes joues s’enflammaient. Je tendis le bras afin d’effleurer les tiges. Je me décalais maladroitement. Mon dos était rigide contre la paroi de la porte. Il me perdait dans ces envies d’évasion. Je ne parvenais à chasser cette idée de mon esprit. Partir, loin. Guérir le mal par la trahison. « Je sais qu'on a une histoire avec les paliers, mais on sera mieux à l'intérieur ! » J’acquiesçais en le suivant dans le vestibule. Son odeur imprégnait l’espace. Je n’osais pas m’attarder sur les détails, car mes yeux étaient imprimés dans son dos. J’étais faible - je tentais le diable. Je crispais mes ongles sur mon sac. J’avais bu pour le courage. Mais je m’étouffais, à présent. Il faisait trop chaud. Il faisait froid. Je ne savais plus. Je fis glisser mon manteau afin de le déposer sur le canapé. J’esquissais des mouvements lents, outrageusement calculés. C’était ridicule - j’avais oublié mon alliance sur la commode. Je me détestais d’être là. Mais je ne partais pas. Je le refusais. Je m’installais sans attendre une invitation. Je fixais l’écran de la télévision, les mains crispées autour de mes genoux cagneux. «J’aurais voulu que tu m’appelles. » Finis-je par murmurer en me tournant vers lui. Je pouvais comprendre ses engagements. Après tout, il ne me devait pas ce rendez-vous. Mais il m’avait laissé en suspens. Il m’avait laissé dans l’envie. Je me mordis la lèvres. «Je suis désolée je n’aurais pas dû exiger des excuses. Tu aurais dû me les présenter par toi-même. » Me moquais-je gentiment. J’observais les pétales de roses. Elles étaient magnifiques. Je souris en frôlant le noyant. J’avais l'impression qu'elles se fanaient déjà. «Tu peux t’installer. Je ne vais pas te sauter dessus. » Je plissais les yeux en esquissant une moue taquine.  
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() message posté Sam 20 Mai 2017 - 11:44 par Invité
Ce n'était pas la première fois qu'il faisait pénétrer une femme dans son appartement, mais il n'avait jamais ressenti autant d'appréhensions en le faisant. Il se souciait de ce qu'elle pourrait penser de sa décoration minimaliste. Son appartement était triste, il en était conscient. Depuis qu'il avait divorcé, il n'avait jamais eu le cœur à se construire un petit nid douillet. Son métier était sa priorité absolue, il passait plus d'heures au commissariat que nécessaire. Une part de lui avait peur qu'elle le juge, qu'elle le considère comme une enveloppe vide lui aussi. Sans les photos de moments heureux, son appartement était froid, impersonnel, comme une chambre d'hôtel. Ce n'était pas vraiment chez lui finalement, simplement un endroit où il dormait. La tension était papable, malgré ses tentatives de la dissiper, il avait l'impression d'être un adolescent à son premier rencard. Les clefs tremblent dans ses mains et il galère un peu à ouvrir sa porte. Il n'y avait plus de retour en arrière possible, il l'avait invité chez lui, à pénétrer dans son monde où il voulait désespérément qu'elle trouve sa place. Ses pas hésitants, la guide jusqu'à son salon où son canapé trônait au milieu de la pièce pour occuper l'espace. Automatiquement, il s'avance jusqu'à la fenêtre pour la refermer, il avait laissé ouvert pour évacuer les odeurs de tabac qui planaient en permanence chez lui. « J'aurais voulu que tu m'appelles. ». Il accuse le coup sous le poids du reproche. Il s'était expliqué sur la raison de son absence, mais cela ne l'empêchait pas de se sentir honteux pour autant. Il était incapable de refaire l'histoire malheureusement. Sinon, il aurait voulu qu'elle soit célibataire, il aurait voulu la connaître plus tôt, il aurait voulu ne jamais tomber dans l'alcool, ne jamais se marier, avoir un père, mais il ne pouvait pas refaire le monde. « Je suis désolée je n'aurais pas dû exiger des excuses. Tu aurais dû me les présenter par toi-même. ». Il secouait la tête, elle n'avait rien à se reprocher. Le connaissant, il aurait été capable de ne plus jamais prendre contact avec elle, parce qu'il avait trop honte de lui avoir fait faux-bond. Elle n'aurait sans doute jamais entendu ses excuses si elle n'avait pas provoqué les choses. Hal avait besoin d'être secoué, qu'on le sorte de sa zone de confort. C'est ce que Lyanna avait fait sans le savoir depuis leur rencontre. « Tu peux t'installer. Je ne vais pas te sauter dessus. ». Il jette un regard sceptique à son canapé, puis relève son regard joueur vers Lyanna. Il ne savait pas s'il avait le droit de lui dire ce qui lui démangeait le bout de la langue. « Dommage, ce canapé est tout de suite moins attrayant ! ». Son visage arbore un sourire timide, mais plein de promesses. Il devait se comporter en bon hôte de maison avant de faire comme chez lui et de s'affaler dans son canapé. Il fait quelques pas dans la direction de sa cuisine, son frigo était vide comme souvent, mais il pouvait quand même lui proposer quelque chose à boire. « Tu veux boire quelque chose ? J'ai du coca, du jus de pomme, de la limonade, du café et de l'eau évidemment ! ». A cet instant, il aurait donné n'importe quoi pour être en mesure de boire de l'alcool, simplement pour calmer ses nerfs, pour ne pas trop analyser le moindre de ses agissements. Il enviait Lyanna qui avait visiblement bu quelques verres avant de venir. Cette simple pensée lui intime le besoin de lui en parler, si elle voulait apprendre à le connaître, elle devait savoir. Hal était fier d'avoir réussi à arrêter de boire, d'avoir gagné ses jetons, mais c'était différent d'avouer son alcoolisme à quelqu'un qui ne l'avait pas connu lorsqu'il se perdait dans l'alcool. À mi-chemin entre sa cuisine et son salon, il hésite, balançant son poids d'une jambe à l'autre. Finalement, il retourne dans la direction de Lyanna. Il n'avait pas envie de commencer quoi que ce soit sur un mensonge par omission. Plus il attendrait, plus ce serait difficile. Il passe sa main dans sa barbe, avant de forcer ses yeux à ne pas quitter la jeune femme. « Je sais pas ce que Maura t'as dit sur moi, mais je bois pas d'alcool, plus pour être exacte... ». Ce n'était pas toute la vérité, mais il avait libéré l'information, il ne pouvait pas s'arrêter en si bon chemin. Elle devait savoir dans quoi elle se lançait avec lui, il avait une vie compliquée lui aussi, même s'il était célibataire actuellement. Il avait la sensation horrible de se mettre à nue devant elle, il aurait voulu disparaître pour ne pas être confronté à sa réaction. « Je veux pas jouer la comédie avec toi et t'inventer des excuses bidons à chaque fois. J'ai un problème, mais je me soigne, je vais à des réunions... Je comprendrai si jamais c'était trop à gérer pour toi. ». Son regard se focalise soudainement sur une étagère derrière la tête de l'australienne, incapable de soutenir son regard. La peur lui paralysait les entrailles. Elle était mariée, elle avait un fils, elle n'avait aucune raison de vouloir ajouter un alcoolique à sa vie. Malgré le risque qu'elle s'en aille et qu'elle ne veuille plus le revoir, Hal avait besoin qu'elle comprenne qu'il n'était pas parfait, mais profondément endommagé.
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() message posté Dim 21 Mai 2017 - 11:59 par Invité

her happiness floated like waves of ocean along the coast. she found lyrics of her life in his arms but she never sung the song. Je n’aimais pas ma silhouette. Et ce soir, encore plus que d’habitude. Le reflet de la vitre revenait hanter mes paupières. Il s’affirmait comme une ombre outrageuse au milieu du corridor. La vérité me blessait. Elle étouffait ma vision du monde. Je devenais aveugle au milieu des lumières. Ma famille n’avait pas besoin de moi. Liam n’avait plus besoin de moi. J’avais beau rester près de la fenêtre et guetter les pas affairés dans le couloir, j’avais beau attendre derrière la porte et les meubles du salon, les craquements du plancher ne faisaient que s’éloigner vers la rue. J’étais là, inutile et rejetée. Je frémissais de sentir le regard de Hal si proche. Son visage se dressait dans la pénombre afin de m’entourer de chaleur. Et moi, je ne servais toujours à rien. Je n’étais que l’âtre éteint d’une cheminée. Une femme perchée sur des jambes qui ressemblaient à des piquets ; maigre et filiforme. Mes cheveux avaient perdu leur éclat entre le brun et la cendre. Je soupirais en fixant son sourire. Pourquoi inviter une soeur mariée lorsqu’on pouvait avoir son antipode lumineux ? Mes yeux étaient désespérément ouverts dans une figure osseuse. J’étais laide. J’étais faible de ne pas manger. De vivre dans la psychose d’un corps vide. Mes doigts tremblaient au contact du mur. Je n’osais plus approcher. L’alcool ruisselait dans mes veines afin de m’insuffler le courage mais je ne voulais plus maintenir l’équilibre. Je m’étirais en serrant sa main. C’était un mouvement stupide pour ignorer mon envie de l’embrasser. Je me sentais coupable de laisser mon fils - de l’abandonner pour retrouver un homme. Mes pensées se tordaient dans une contradiction fulgurante. Je m’installais en croisant les genoux. Mon regard détaillait les décorations minimalistes de l’appartement. Hal était une énigme, une âme sans identité qui flottait entre les parois glacées d’une ville pluvieuse. Je haussais les épaules en m’appuyant sur l’accoudoir. Mon coeur s’embrasait comme le filtre d’une cigarette qu’on aspirait. Je me réfugiais sous les plis de ma robe en tremblant d’effroi. Parce que la tentation était trop imposante. Quelle idée de boire du vin. Mes cils dessinaient des arcs colorés sur le décor. J’imaginais les tiges d’osier et les paniers de roseaux que ma mère confectionnait au bord de la plage. J’entendais le mugissement des vagues qui s’écrasaient sur les roches, près des mailles d’un grand filet de pêcheur. Mon esprit papillonnait, comme un monstre égoïste, possédé par un souvenir diabolique. « Tu veux boire quelque chose ? J'ai du coca, du jus de pomme, de la limonade, du café et de l'eau évidemment !» Je me tournais lentement vers son profil. Ma tête était étourdie, je m’envolais au rythme des vacillements de la lampe. J’arborais une expression ébahie. Je ne voulais plus boire. Il y en avait assez dans mon système. Je pinçais les lèvres. «Je vais bien. » Ce n’était pas une réponse. Seulement une affirmation. Je déglutis en retirant mes chaussures. Je levais les yeux vers la télévision, suspendu sur la petite table. La lune s’y découpait par intermittence, chargée de nuages et d’averses grises. Londres ne cessait jamais de pleurer. Je plissais le front en souriant. J’allais bien, ici, dans son univers. Mon confort semblait conditionnel. Et la condition portait son nom. Je joignis les mains sur mes joues en laissant échapper un soupir. « Je sais pas ce que Maura t'as dit sur moi, mais je bois pas d'alcool, plus pour être exacte... » Je ne voulais pas l’écouter. Sa voix n’était qu’un écho lointain, un son qui se perdait dans une myriade brumeuse et insolite. Je ne comprenais pas exactement son allusion. Il n’en aimait plus le goût ? Avait-il commencé un régime spécial pour maintenir son physique athlétique ? J’étais étourdie par sa démarche. Je vacillais, les cils emmêlées comme une toile d’araignée. « Je veux pas jouer la comédie avec toi et t'inventer des excuses bidons à chaque fois. J'ai un problème, mais je me soigne, je vais à des réunions... Je comprendrai si jamais c'était trop à gérer pour toi. » Brusquement, mon angoisse disparut. Je me levais, les pieds glissant sur la moquette. La table ronde nous séparait. Elle bloquait mes élans fougueux. Je demeurais stoïque, les bras croisées sur ma poitrine. J’étais gênée d’être pompette - de chercher l’insouciance dans le goulot d’une bouteille. L’addiction me faisait peur. Je la connaissais. Je l’existais tous les jours. J’ouvris la bouche, mais il n’y avait aucun son dans ma gorge. Je ne possédais pas son courage et son sens de l’honneur. Je ne lui parlerais pas de mes troubles alimentaires et de mes visions. Je ne serais pas un cas désespéré à sauver. Parce qu’il était policier et que j'étais la demoiselle en détresse. Je l’observais en inclinant la tête. Hal était beau mais j’appartenais à la lignée des anorexiques. Des créatures tristes et hypocrites. «Je suis mariée. Et tu penses que c’est toi, le pire de nous deux ? » Raillai-je en contournant les chaises. J’étais une tentatrice. Je l’avais toujours été, j’attirais les hommes pour les plonger dans la folie. Les mots étaient suspendus dans mes gestes. Je le regardais avec un sourire enchanteur. «Je suis désolée de sentir le rosé. » Je glissais mes doigts vers son paquet de cigarette. Il avait nettoyé la pièce, l’odeur du tabac s’était évadée. Mais j’étais en manque d’une fumée blanche et opaque. Il fallait créer le brouillard pour mieux nous retrouver. C’était notre cure. Un plaisir réduit qui soignait l’envie qui se pressait au creux de mon ventre.  «Je dois te faire une confidence en retour ? Parce que j’ai pas envie de te dire. Et j’ai pas envie de partir non plus. » Je détachais mes cheveux en glissant mes doigts sur ma frange. Je m’avançais vers lui sans tenir sur mes jambes. Ma bouche dessinait une brèche sur mon visage. J’avais peur de la solitude. J’avais peur sans lui - mais je ne le connaissais pas. Je calais une cigarette entre mes lèvres. «Tu as du feu? » Le tabac valait mieux que l’alcool. Je maquillais mon souffle pour lui épargner l’odeur répugnante de son addiction dans ma bouche. Je ne voulais pas séparer les pièces et partager mon secret. Hal serait triste pour moi. Et je l’étais déjà assez pour deux.   
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() message posté Dim 28 Mai 2017 - 19:28 par Invité
Parler de son alcoolisme était toujours aussi dur, malgré le temps, les réunions où il tentait de vider son sac à des inconnus. Impossible de nier ce qu'il était et tout ce qu'il avait fait. Lyanna ne serait probablement pas là avec lui si elle savait, tout le mal qu'il avait fait à son ex-femme, il n'était pas l'homme bon qu'il voulait laisser entrevoir. Elle ne connaissait pas l'envers du décors, les cicatrices qui jonchaient son corps à cause d'une mauvaise chute à la sortie d'un bar ou d'une intervention trop musclée. Tout comme le tatouage qu'il avait gardé d'une mission d'infiltration où il était sans doute aller trop loin dans son rôle. Non, Lyanna ne voyait que le policier dévouait, le meilleur ami de sa sœur, mais elle avait le droit de savoir. Il se refusait à se lancer dans une relation sérieuse, pour ne pas avoir à passer par là, devoir laisser entrer quelqu'un dans sa vie complètement, lui faire voir ses mauvais côtés aussi. Le problème, c'est qu'il était incapable de voir Lyanna comme une potentielle femme d'un soir. Elle était déjà plus que ça à ses yeux, malgré l'alliance à son doigt. L'angoisse était terrible, il sentait une main invisible venir lui serrer le coup, l'empêchant de respirer correctement. Hal prenait un risque et elle avait le droit de s'enfuir si elle le souhaitait, il ne l'en empêcherait pas. Impossible d'ignorer qu'elle s'était soudainement levée face à son aveux, mais elle n'engageait aucun mouvement. Les pensées du policier s'agitaient, s'imaginant tous les cas de figures possibles. Il espérait qu'elle reste, mais il savait que ce serait plus simple s'il réussissait à la faire fuir avec sa confession. Son silence était dévastateur, laissant un vide dans son cœur. Elle ne savait pas quoi dire, mais il ne savait pas non plus ce qu'il souhaitait entendre. La vision de ses yeux noisettes était dure à soutenir, peut-être qu'il les entrevoyait pour la dernière fois. « Je suis mariée. Et tu penses que c'est toi, le pire de nous deux ? ». Le soulagement qu'il ressent en entendant le son de sa voix, lui fait perdre le sens de la question. Il hoche la tête sans tenter de comparer leur situation. Après tout, il ne savait rien de son mariage ou de ses habitudes. Puis, il ne cherchait pas vraiment à le découvrir, il ne voulait pas se faire d'espoirs sur la raison de sa présence chez lui. Il était peut-être sa distraction du moment, une parmi d'autres à l'échelle d'une vie, il ne la connaissait pas assez pour savoir. Ce dont il était certain, c'est qu'il n'était pas parfait loin de là et que ses travers avaient eu des conséquences sur les personnes autour de lui. « Je suis désolée de sentir le rosé. ». Il n'ose pas vraiment la regarder, ne répondant rien. Les gens avaient tendance à penser qu'ils devaient obligatoirement l'aider en ne consommant pas d'alcool en sa présence ou en faisant comme si l'alcool n'existait pas. Sauf que tout le monde buvait, ou presque, Hal ne pouvait pas y échapper. C'était son combat à livrer, mais il ne pouvait pas demander aux autres de le mener pour lui. Surtout qu'il connaissait les bienfaits de l'alcool, il ne demanderait jamais à quelqu'un de s'en priver pour lui. « Je dois te faire une confidence en retour ? Parce que j'ai pas envie de te dire. Et j'ai pas envie de partir non plus. ». Il n'avait aucune idée de ce qu'il attendait d'elle en réalité, mais il ne voulait pas la forcer à des confessions. Il n'était pas policier aujourd'hui, il ne mènerait pas d'interrogatoire. Si elle jugeait bon de lui dire quelque chose, il écouterait évidemment, mais il n'avait pas un besoin de réciprocité immédiate. Ses muscles s'étaient détendus avec le soulagement. Au fond, c'est tout ce qu'il avait eu besoin d'entendre, qu'elle n'avait pas envie de prendre la poudre d'escampette à cause de son alcoolisme. Sa maladie avait déjà détruit assez de chose dans sa vie et il ne voulait pas que ce qui était en train de naître entre eux soit impacté également. Elle s'avançait vers lui et il ne réalisait que maintenant qu'elle avait dérobé une de ses cigarettes. « Tu as du feu ? ». Un sourire plus naturel est de retour sur son visage et il plonge une main dans sa poche pour en extraire son briquet, qu'il rangeait religieusement dans la même poche depuis des années. Il fait rouler la pierre entre ses doigts pour faire jaillir une flamme et l'approche de la cigarette entre ses lèvres. « Je t'allume avec plaisir... ». La complicité revenait naturellement, surtout qu'il se retrouvait plonger dans ses souvenirs de leur dernière soirée ensemble. Lorsqu'elle lui avait dérobé sa cigarette, ce qui avait entraîné ce furtif baiser qu'il ne cessait de se remémorer. D'ordinaire, quand il voyait quelqu'un fumait devant lui, cela lui donnait une envie irrépressible de s'en griller une également. Sauf qu'il était trop obnubilé par sa bouche et la fumée qui s'en échappait. Alors, qu'elle lève une nouvelle fois la cigarette à sa bouche, il réalise l'objet manquant à son doigt. Une alliance n'était qu'un symbole finalement, il enlevait systématiquement la sienne dans le cadre de son travail lorsqu'il était marié, mais cela revêtait une signification particulière quand elle venait le voir. « Je suis pas d'une nature jalouse, mais ma cigarette a beaucoup trop de chance... ». La preuve, il ne pensait même pas à son mari qui avait la chance de partager tant de choses avec elle. Tout ce qui importait, c'est qu'elle soit là avec lui ce soir. Après l'avoir laissé prendre une nouvelle taffe sur sa cigarette, il lui dérobe des doigts, mais au lieu de la porter à sa bouche, il approche sa propre bouche à quelques centimètres de la sienne. « Tu partages ? ». Avec leur proximité, il était incapable de jauger sa réaction, puis il était trop concentré sur ses lèvres pour voir autre chose. Il entrouvre sa bouche pour lui permettre de lui transmettre sa fumée. Le geste aurait pu semblait anodin, mais il revêtait une intimité nouvelle. Son désir le plus profond était qu'elle l'embrasse évidemment, mais il ne voulait pas brusquer les choses.
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() message posté Mar 30 Mai 2017 - 20:07 par Invité

her happiness floated like waves of ocean along the coast. she found lyrics of her life in his arms but she never sung the song. Peut-être fallait-il prier pour que les sentiments s’effacent. Que l’envie parte enfin. Je pinçais les lèvres en effleurant la silhouette de Hal. Dieu avait bien mieux à faire. Et puis quoi ? La bonté divine ne pouvait pas empêcher la tentation qui ruisselait sur mes paupières. Je levais la tête vers la croisée des rideaux qui oscillaient sur la fenêtre. Son sourire se reflétait sur la grande vitre du salon. Je me rapprochais avec douceur. Son regard avait une couleur changeante. Je ne savais pas s’il était vert ou bleu, car la seconde d’après, il prenait une teinte argentée. Il brillait aux coins de ma bouche rosée. J’avais soif de lui. J’avais peur de l’anorexie et de son emprise sur mon cerveau. Alors j’inspirais son odeur et brusquement, mon angoisse disparaissait. J’étais libre. J’étais lasse à ses côtés. Sa voix me confiait le secret de ses dépendances mais je frémissais de le savoir si proche. Mes mains se refermaient sur les courbes de sa mâchoire. Je ne respirais pas. Je ne mangeais plus. Mon souffle s’évanouissait dans les empierrements du macadam, en bas de la rue et de ses galeries nocturnes. Je n’avais pas le courage de lui avouer. On ne se ressemblait pas. On ne se connaissait pas. Hal était dépendant aux valeurs matérielles, l’alcool liquide, la vodka acide. Alors que je voulais le néant, le ventre vide et le froid tout autour. Je me hissais sur mes orteils. Mon coeur était rond, comme ce panier d’osier disposé sur la table. Je souris en avalant les vapeurs du tabac. Je n’étais rien d’autre. Une ombre qui étouffait sous la clarté du jour, si obstinée et tellement femme. Lyanna était une muse passionnée. Et ce soir, elle aurait pu se jeter dans la tamise pour narguer le monde. Je soupirais sur sa joue. Les souffles du vin dansaient sur les arabesques du plafond. Je me sentais vaciller sur sa silhouette. Les impulsions de l’ivresse devenaient si naturelles. J’étais si laide de ne servir à rien, lorsque ma mère était tout. Morte sur un lit de roses. La leucémie l’avait enfermé dans la douleur. Elle avait maigri. Elle n’avait plus d’appétit. Je l’avais imaginé pendant des années, perchée sur le toit de l’hôpital, la main posée sur le support à perfusion. Et malgré la maladie, elle était magnifique. Elle était plus belle que les vivants. Je suspendis mes mouvements sur ses épaules. J’étais prête à m’effondrer, à tomber pour me casser. Mes os transperçaient les flottements de la robe. Je voulais retrouver le fantôme de Nella. Et parfois, je devenais elle. Faible. Inepte. Je lâchais prise lorsqu’il repris la cigarette. « Tu partages ? » Je ne parvenais plus à parler. Mes prunelles se distillaient entre ses paupières. C’était mal. Espérer autre chose qu’un mariage. Prendre la fuite chez un homme. J’exhalais les nuées du tabac sur sa bouche. C’était un bout de ma vie qui se déposait dans sa gorge. Un souffle qui m’échappait à chaque instant. Je ne savais pas comment retenir la chute. Comment retrouver la foi d’être humaine. La fumée me piquait. Je toussotais plusieurs fois, mais déterminée à pousser mon emprise sur lui, j’inspirais la mousse amère. Le mégot s’étouffait entre ses doigts, élevant un nuage acide dans l’air. Je sentais mon corps s’alanguir et se balancer dans son étreinte. Un étau qui m’enserrait le coeur. Une douleur étrange remontait du fond de mon estomac. Je le fixais, sans détourner les yeux. Sans quitter le silence. Les volutes se concentraient. Puis les formes apparaissaient, se mélangeaient jusqu’à prendre le nom de mon fils. Les meubles dansaient autour de moi dans un ballet d’ombres et de lumières. Je regardais sans rien voire. Les murs vacillaient sur nous. J’étais prise de convulsions, les yeux dilatées. J’absorbais son parfum. J’ignorais combien de temps, j’étais restée comme ça. En transe dans ses bras. Auréolée de fumée et de songes. Le voile s’était tout à coup dispersé. «Manning. » Murmurai-je dans une quinte aiguë. Mes pommettes s’enflammaient. Je ne pouvais pas l’embrasser, et lui transmettre mon ivresse. Je ne pouvais pas faire glisser ses vêtements - et devenir comme ces autres, aguicheuses et sans respect. Mes bras se repliaient pour l’éloigner. Les pensées se chevauchaient. J’observais les ecchymoses sur mes doigts. Les traces des régurgitations recommencées. Mes troubles m’enlaçaient. Comment avait-il fait pour survivre? Je déglutis en me hissant à sa hauteur. «Tu penses que c’est mieux de guérir? » Je glissais mon index sur sa bouche. Mes phalanges se glaçaient sur sa peau. Je pressais mes paumes sur ses yeux. «Dis moi sans regarder. Sur une échelle de 1 à 10. A quel point tu as envie de m’embrasser sachant que j’ai bu trois coupes de vin ? » J’effleurais ses lèvres en m’appuyant sur son profil. Etais-je devenue détestable ou encore plus désirable maintenant ? Le film n’était qu’un prétexte. Toute cette soirée, n’était qu’un mensonge. On voulait retrouver l’illusion du parc et faire perdurer le jeu. «Tu m’aimes bien parce que je suis inaccessible. C’est triste, je commençais à m’attacher. » Me moquais-je d’une voix fluette.    
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() message posté Mar 30 Mai 2017 - 21:47 par Invité
Il se rappelait encore de la première fois qu'il avait bu de l'alcool, il devait avoir seize ans et ses potes l'avaient traîné à une soirée. Pour faire comme tout le monde, il s'était laissé convaincre de boire une bière bon marché dégueulasse. Il en avait bu plusieurs ce soir-là, jusqu'à se rendre malade, sauf qu'il n'en fallait pas beaucoup à cette époque. Sa mère racontait encore l'histoire avec affection, comment son fils avait passé dix minutes la tête dans la cuvette avant de finir dans la salle de bain à se laver les mains avec du dentifrice. C'était un rite de passage, lorsque la consommation d'alcool était encore innocente, simplement récréative. Pendant longtemps, cela avait été sa défense, tout le monde buvait, il n'était pas si différent des autres. Même lorsqu'il se perdait dans sa bouteille de vodka tous les soirs, pour oublier les cadavres et les enquêtes sanglantes, pour oublier que sa femme n'était pas Hanna et qu'elle ne le serait jamais. L'alcool était devenu son échappatoire, sa béquille pour réussir à continuer à se lever chaque matin aux côtés d'une femme qu'il n'aimait pas, continuait à être le témoin de ce que l'espèce humaine peut faire de plus terrible. C'était plus simple d'être ivre que d'affronter la vie sobre. Il n'était pas une force de la nature capable de tout affronter sans sourciller. Les mal de crâne, les aigreurs d'estomac, tout ça n'était qu'un faible prix à payer en comparaison de ce qu'il ressentait lorsqu'il s'abandonnait à la boisson. La vie était toujours plus simple avec un coup dans le nez, moins douloureuse. Malgré tous les signes, il n'avait jamais considéré avoir un problème, comme tous les policiers, il aimait boire un verre après le travail. Son comportement n'avait rien d'anormal, il trouvait toujours un moyen de le rationaliser. Même le mal qu'il faisait à ses proches n'avait pas réussi à lui servir d'électrochoc. Jusqu'à ce qu'il se mette à se pointer au travail en état d'ébriété et mette en danger sa carrière. C'est là que sa coéquipière l'avait mis au pied du mûr devant son addiction. D'ailleurs, il avait eu la mauvaise impression que tout le monde s'était ligué contre lui dans une sorte d'intervention. Il lui avait fallu du temps pour accepter qu'il avait un problème, une véritable maladie. Les rechutes avaient été nombreuses. Puis, la culpabilité était venue, lorsqu'il avait réalisé tout ce qu'il avait fait subir à ses proches. Pourtant, encore aujourd'hui, si on le laissait seul avec une bouteille de vodka, il finirait sans aucun doute par se perdre dedans. Son combat n'était jamais gagné. Auprès de Lyanna, il oubliait son addiction qui occupait d'habitude ses pensées. Elle lui faisait tout oublier, il n'existait qu'à son contact, au milieu de la fumée de cigarette. « Manning. ». Elle brisait le silence et il secouait silencieusement la tête. Pour une fois, il ne voulait pas entendre le son de sa voix, il voulait l'embrasser, il voulait épouser son corps complètement. L'instant s'était dissipé à mesure qu'elle remettait de la distance entre eux, le vide qu'il ressentait n'était pas lié qu'à la distance. Elle le torturait, mais il s'y soumettait avec plaisir. « Tu penses que c'est mieux de guérir ? ». Ses yeux se ferment au contact du doigt sur sa bouche, préférant de loin profiter de son touché que de se concentrer sur la question. Il voulait s'oublier entre ses doigts. « Dis moi sans regarder. Sur une échelle de 1 à 10. A quel point tu as envie de m'embrasser sachant que j'ai bu trois coupes de vin ? ». Sa question était injuste, surtout quand il se retenait de respirer par son nez pour ne pas avoir à sentir son haleine. Il ne voulait pas pouvoir s'imaginer le goût du vin sur sa langue, la chaleur de l'alcool sur ses lèvres. « Tu m'aimes bien parce que je suis inaccessible. C'est triste, je commençais à m'attacher. ». Il ouvre soudainement les yeux. Même si elle rigolait, il ne voulait pas une chance au doute de s'immiscer dans son esprit. Alcool n'était pas ce qui lui donnait envie de l'embrasser et l'interdit n'était pas ce qui l'excitait. « Mon échelle a découvert un onzième pallier le jour où je t'ai rencontré. Le vin a rien à faire là-dedans, j'ai jamais été fan, y'a pas assez de degrés à mon goût. ». Certes, savoir qu'elle avait bu ajouter à la tentation. Sauf, qu'elle n'avait pas bu le soir où il l'avait rencontré et l'envie de l'embrasser avait été tout aussi forte. Au lieu de ça, il préférait pencher sa tête vers son cou pour humer son odeur, la vraie. « La vodka est mon poison. ». Peut-être que la jeune femme était en passe de le devenir à son tour. Cela lui faisait un bien fou d'être en mesure de parler de son alcoolisme, même si c'était toujours un sujet délicat, c'était une grande part de l'homme qu'il était aujourd'hui. Leur situation était déjà bien assez compliquée sans qu'il se rajoute une pression supplémentaire en cachant la vérité. « Je pense pas qu'on guérisse un jour. Je suis pas guéri. Je jette toujours un coup d'œil en passant devant un bar et je dois me faire violence pour pas aller m'asseoir au comptoir. Lyanna, je me fais livrer mes courses pour pas être obligé de passer dans le rayon boisson et voir les bouteilles de vodka. ». Aux yeux du monde, il essayait d'apparaître fort, de montrer qu'il avait vaincu la maladie et qu'il en était fier. La vérité était qu'il luttait toujours, que certains jours étaient plus durs que d'autres. En compagnie de Lyanna, les mots quittaient facilement sa bouche. Certes, il exprimait une certaine honte, mais cela ne l'empêchait pas de le dire pour autant. « C'est plus facile de boire que de s'arrêter. C'est plus facile d'avoir envie de t'embrasser que de renoncer à te voir... ». Hal ne pourrait jamais formuler avec des mots le soulagement qu'il avait ressenti lorsqu'il avait reçu le texto de Lyanna. Son univers s'était soudainement éclairci à la perspective de la revoir et les retrouvailles ne le décevaient en aucun cas. Pendant ces jours de silence, il essayait vaguement de se convaincre qu'il avait idéalisé la jeune femme et qu'il ne loupait pas grand chose, mais c'était tout le contraire maintenant qu'il l'avait à porter de lèvres.
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() message posté Mer 31 Mai 2017 - 2:55 par Invité

her happiness floated like waves of ocean along the coast. she found lyrics of her life in his arms but she never sung the song. Ce que je redoutais le plus, c’était de lui échapper. Mes yeux glissaient sur ses bras. Je me cramponnais à sa prise, l’équilibre vacillant sous le vent. Mes pensées s’effondraient sur sa bouche. Je me souvenais d’une époque lointaine, de ma vie ailleurs, sur les rives sauvages du Queensland. J’effleurais les courbes de ses muscles saillants. Nos silhouettes aux antipodes. Nos coeurs incendiés par le manque. De l’alcool. De rien. La maladie ou l’anorexie. Quelle était la différence entre deux blessures qui saignaient ? Je m’amusais de cette démesure. Hal avouait ses secrets avec l’allégresse d’une fleur d’automne. Je souris en serrant le col de sa chemise. Le tissu se froissait entre mes ongles. J’étais captivée par les murmures de sa voix. Je voulais en capturer l’essence et retenir ses soupirs au creux de mes paupières. Mais il devait s’en aller. Il devait me laisser respirer. Son parfum ne faisait qu’accentuer le désir qui mettait un fard sur mes joues. Je l’observais avec étrangeté, le regard voilé par les fumées de la cigarette et ses formes indistinctes. Je ne comprenais pas son influence. Je ne comprenais pas la douceur de ses gestes. Mon corps frissonnait sous les caresses. J’oubliais le mari qui m’avait promis l’éternité. J’oubliais le berceau de mon fils et ses expressions juvénile à travers les vacillements du hochet. Ici, je n’étais qu’une femme. Un agrégat de chair qui se tenait dans la pénombre de la pièce. Le décor s’épanouissait au contact de mes prunelles. Je ne voyais pas l’espace. Je le transformais. Je changeais ses couleurs et ses alentours. Les murs se précisaient. Ils se rapprochaient afin de fermer l’étau sur ma poitrine. J’aurais voulu avoir la force de lui parler, aussi. De lui raconter ces promenades sur les sables brûlants de Sydney, aux côtés d’une mère imaginaire et d’un père endeuillé. J’avais tissé les tiges d’osier sur les roches pour créer des souvenirs de mon enfance. Et lorsqu’ils avaient décider de rentrer en Angleterre, j’étais resté pour honorer la mémoire de la défunte. Le départ était une trahison. Je ne lui pardonnais pas d’être retourné chez sa famille. Ils avaient rejeté ma mère. Ils avaient déshérité notre ligné. Je soupirais en me rétractant. Il y avait tellement de haine en moi, une rancoeur qui se condensait sur les traits de mon visage. Je détestais le monde. Je me détestais. Mon cou se tendait sous sa prise. Je me sentais languir, doucement tomber sur son profil. « Mon échelle a découvert un onzième pallier le jour où je t'ai rencontré. Le vin a rien à faire là-dedans, j'ai jamais été fan, y'a pas assez de degrés à mon goût. » J’ouvris la bouche. Mon haleine exhalait les nuances fruités des cépages de France. Je succombais encore plus. La collision m’effrayait, presque autant que le silence et ma démarche orgueilleuse. Je ne parvenais pas à me détacher de lui. Je soufflais en glissant mes talons vers la table. « La vodka est mon poison. » Ce n’était pas vrai. Je posais la main sur sa joue, attendrie par les résonances de ses mots. Mon coeur battait à son rythme. Hal décidait des mouvements de ma poitrine. Il semblait décider de l’intensité de mes symptômes. « Je pense pas qu'on guérisse un jour. Je suis pas guéri. Je jette toujours un coup d'œil en passant devant un bar et je dois me faire violence pour pas aller m'asseoir au comptoir. Lyanna, je me fais livrer mes courses pour pas être obligé de passer dans le rayon boisson et voir les bouteilles de vodka. » Lyanna, ce prénom qui s’écorchait au bout de sa langue. Je n’osais plus bouger. Parce que, moi, je ne mangeais pas. Je laissais les courses s’empiler dans les placards de la cuisine. « C'est plus facile de boire que de s'arrêter. C'est plus facile d'avoir envie de t'embrasser que de renoncer à te voir…» Mon bras retombait sur les franges de ma robe. Je laissais échapper un soupir en anticipant la rupture. Je ne contrôlais pas mes envies, ni mes émotions. Je ne jouais plus la comédie. Je n’étais pas une marionnette figée devant son public ébahi. L’anorexie n’était pas un régime. Ce n’était pas un mensonge. Pour oublier, mon esprit se concentrait sur les habitudes alimentaires. Ce que j’avais mangé. Ce que je ne pouvais pas me permettre. Le nombre de calories. Puis finalement, toute mon existence s’orientait vers ces moments de déjeuners et de diners. «Je … » Mes mains encerclaient les courbes osseuses. Je repliais les manches de ma robe en esquissant un sourire triste. Il était trop honnête. Et je ne voulais plus me cacher. Je me tournais vers la fenêtre. Mon poignet se glissait entre les plis des rideaux. «Je ne parle plus à mon père depuis seize ans. Maura croit que je lui en veux d’avoir quitté Sydney. Ce qui est vrai en soi mais on s’est disputé. Il a dit qu’il ne voulait plus de moi, tant que je ne mangerais pas correctement. Je l’ai pris au mot. La rancune tenace. » Je relâchais mes cheveux dans une mouvement lascif, la maladie à peine confessée, les gestes amoindris par les néons des lampadaires qui longeants la façade du bâtiment. «Je sais qu’on ne guérit pas. Il y a seulement des périodes de rémissions. Mais ce n’est pas important. On est vivants, toi et moi. » Je haussais les épaules en dénudant mes clavicules. «Tu n’as pas à renoncer. Ni à succomber à la tentation. Je peux t’embrasser et l’assumer pour deux. Bon flic. Mauvais flic. » Déclarai-je en nous désignant tout à tour. Je n’étais qu’un reflet sur le vasistas. Une ouverture, tellement haute, qu’il était impossible de tendre le bras pour la toucher. Mon sourire s’éclairait sur les bords  du canapé. Je m’installais en face de la télé. On avait un film à regarder. Un désir à réprimer. Enfin lui. Il était maître Yoda. Je préférais la chute douloureuse.    
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() message posté Sam 3 Juin 2017 - 23:30 par Invité
Son problème était bien réel et il ne s'en cachait pas particulièrement, toutefois il n'en parlait que rarement. En dehors des réunions auxquelles il s'obligeait à assister, il ne parlait pas de ses difficultés à rester sobre. Au moins, lors des réunions, les personnes qui l'écoutaient avaient connu les mêmes problèmes et traversaient les mêmes épreuves. Quand d'ordinaire, il se sentait toujours seul dans son addiction, il avait enfin la sensation d'être soutenu assis en cercle sur une simple chaise. Parfois, il trouvait le temps long, les histoires des uns et des autres étaient plus ou moins intéressantes, mais cette réunion hebdomadaire était essentielle à son équilibre et à sa santé mentale. Lyanna était l'une des premières personnes à qui il en parlait véritablement et il était incapable d'expliquer pourquoi il tenait autant à ce qu'elle comprenne ses difficultés et qu'elle prenne conscience de son côté sombre. Peut-être qu'il tentait de la faire fuir avec toutes ses confessions, pour qu'elle prenne la bonne décision pour eux deux, elle était mariée, ils risquaient tous deux de souffrir s'ils continuaient sur cette pente glissante. Sauf qu'Hal était incapable d'y mettre un terme, il s'était éloigné d'elle une fois, mais il n'était pas prêt de le refaire. Depuis leur première rencontre, il n'avait cessé de penser à elle, à tout ce qu'il aurait pu dire ou faire. Contrairement à ce qu'il s'était imaginé, ce n'était pas la culpabilité de le savoir mariée qu'il l'avait dévoré, mais l'angoisse de ne plus la revoir et il ne voulait pas s'y confrontait à nouveau. Par contre, si elle lui annonçait ne plus vouloir le voir pour protéger son mariage, il comprendrait et respecterait sa décision. Cela ne signifiait pas qu'il n'en serait pas peiné, mais au moins le choix n'aurait pas émané de lui. Il détestait ces silences où il pouvait entendre le battement irrégulier de son cœur qui s'emballait à chaque battement de paupière. « Je … ». Il était suspendu à ses lèvres. Paralysé par l'attente de sa réaction. À sa place, il n'aurait pas su quoi dire non plus. Les mots étaient parfois impuissants. Il était incapable de lire ses sourires et ses expressions, de comprendre ce qu'il devait en tirer. « Je ne parle plus à mon père depuis seize ans. Maura croit que je lui en veux d'avoir quitté Sydney. Ce qui est vrai en soi mais on s'est disputé. Il a dit qu'il ne voulait plus de moi, tant que je ne mangerais pas correctement. Je l'ai pris au mot. La rancune tenace. ». Sous l'afflux de mots, il se désintéresse complètement de ses gestes, trop occupé à comprendre la portée de ses mots. Il avait peur de comprendre. Manger correctement. Cette expression pouvait signifier plusieurs choses, mais vu le sérieux de la conversation, il se doutait que Lyanna n'avait pas pour habitude de se nourrir uniquement de mal bouffe. Automatiquement ses yeux s'attardent sur les bras menus de la jeune femme et sa silhouette frêle, évidemment qu'il avait remarqué que la jeune femme n'était pas épaisse, mais il ne s'en était pas formalisé. Comment pouvait-il s'en douter quand la même femme lui avait réclamé une pizza le soir de leur rencontre. « Je sais qu'on ne guérit pas. Il y a seulement des périodes de rémissions. Mais ce n'est pas important. On est vivants, toi et moi. ». Hal ne pouvait pas approuver, car il ne savait rien de la condition de la jeune femme. Il n'avait aucune idée de ce qu'elle pouvait impliquer. Tout ce qu'il voyait désormais, c'était les os proéminents de ses clavicules. Maintenant qu'elle avait attiré son attention sur sa maigreur, c'est tout ce qu'il voyait. Il n'avait toujours pas formulé un mot ou de son, par peur de se mettre à balbutier de façon incohérente. « Tu n'as pas à renoncer. Ni à succomber à la tentation. Je peux t'embrasser et l'assumer pour deux. Bon flic. Mauvais flic. ». Cette fois, il sourit en entendant la référence à son travail. « D'habitude c'est moi le mauvais flic. ». Il ne savait pas quoi faire de la confession de Lyanna, mais il savait qu'il devait la rejoindre dans le canapé, il ne pouvait pas en être autrement. Toutefois, il hésite à lancer le film qu'il avait prévu de regarder ensemble. Bridget Jones, un film qui se moquait ouvertement du poids de son actrice à l'origine, il ne savait pas trop si le choix était judicieux. Néanmoins, il s'installe dans le canapé avec la télécommande à la main, laissant volontairement une distance respectable entre eux. « T'es sûre que tu veux regarder ce film-là ? Elle va encore finir heureuse avec le type qu'elle aime, c'est toujours pareil dans les comédies romantiques. ». Il savait pertinemment que c'était le but des comédies romantiques, elles devaient des sentiments heureux aux gens, mais tout le monde savait que cela ne se passait pas aussi bien dans la vraie vie. Sans doute qu'Hal manquait d'optimisme pour apprécier les comédies romantiques. S'il avait été le héros d'un tel film, il aurait fini en couple avec l'amour de sa vie, Hanna, pourtant dans la vraie vie, elle ignorait toujours tout de ses véritables sentiments à son égard. « À la place, je peux te raconter le journal d'Hal Manning. Bon je te préviens, y'a pas de happy ending et tu risquerais d'avoir besoin d'une boîte de mouchoirs. ». Il n'avait aucune idée de ce qu'il pourrait raconter si elle rentrait dans son jeu, mais il voulait lui donner une possibilité d'esquiver le film si elle le souhaitait. « Alors Hal ou Bridget, tic tac, tic tac ? ». Il agite la télécommande tout en s'installant un peu plus confortablement dans son canapé et en se rapprochant inconsciemment de Lyanna, incapable de rester éloigner trop longtemps.
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