"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Hearts like ours ft Sebastian  2979874845 Hearts like ours ft Sebastian  1973890357
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Hearts like ours ft Sebastian

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() message posté Jeu 23 Juil 2015 - 2:43 par Invité

“Sometimes, the best way to help someone is just to be near them.”   Les horizons lumineux des réverbères s'évanouissaient derrières les rideaux de la chambre, comme engloutis par la brume humide de la capitale. Je passai mes doigts tremblants à travers les plis du tissu avant de me pencher vers la fenêtre. Les silhouettes qui déambulaient dans la rue n'étaient plus que des fantômes blêmes, des esprits diaphanes qui se perdaient dans l'obscurité. Je me redressai lentement, à moitié éveillée, alors que le vent de la nuit s'emmêlait dans mes cheveux ondulés. Je restai silencieuse pendant quelques minutes, les yeux fixés sur mes poignets squelettiques. Mes mains ne bougeaient pas. Elles restaient immobiles tel que ma conscience l'intimait, mais je savais que ce n'était qu'un leurre. Il suffisait d'un seul spasme musculaire, d'une demie mesure d'inattention et je retombais à nouveau dans la faiblesse. J'avais l'impression que tous mes rêves s'étaient égarés dans les flux archaïques de l'univers. L'odeur du tabac froid qui imprégnait mes souvenirs d'enfance avait presque disparue maintenant que Thomas était parti. Je me sentais seule sans lui. Je relevai la tête, les traits allongés par l'ennui et la bouche crispée par la fatigue. Je n'arrivais pas à dormir. Je n'arrivais pas à suivre la marche du temps, de la musique et de la vie. Chaque inspiration de la foule me tirait un peu plus de ma torpeur. Ils étaient normaux, je ne l'étais pas. Ils étaient humains et je n'étais qu'une petite elfe dont les mouvements alertes se tressait autour des nuages. Il y avait un bruit à l'étage. Un grincement de pas qui se rapprochait du palier. Je frémis doucement. Je battis des cils en enlaçant l'ivresse de l'illusion. Tomtom, tu es revenu ? Je me retournai, pleine d'espoir, anticipant son apparition soudaine dans le vestibule. Mais je ne voyais que l'heure de mon déclin approcher. Je me mordis la lèvre inférieure. La peur et la colère oscillaient entre les deux battants de ma poitrine avant de se transformer en doutes. C'était encore un échec. J'inspirai l'air saturé de déception en secouant les épaules. Il part, alors tremble. Je fronçai les sourcils d'un air boudeur. Je grinçai des dents avant de me rouler en boule sous les draps, puis je m'allongeai sur le matelas en grognant. Les flammes du désespoir embrasaient mon cœur tout entier. Je lançai une longue plainte douloureuse, et sans m'en rendre compte, un sanglot s'échappa  d'entre mes lèvres indignées. Les sifflements tempétueux du vent entouraient la pièce. Je les entendais qui descendaient sur moi. Je les sentais qui mugissaient contre mes jambes nues. Je frottai mes yeux larmoyants avant de me lever brusquement. Mes pensées se confondaient dans l'incertitude. Je m'épuisais en restant debout. Je disparaissais comme une goutte de rosée qui se mélangeait aux vagues sauvages de la mer. Pouvait-il entendre les fluctuations de ma voix lorsque je l’appelais ? Pouvait-il sentir la force qui me quittait ? La pâle étincelle d'insouciance qu'il admirait tant se consumait au fond de ma gorge et il n'était même pas là pour qu'elle puisse l'envelopper une dernière fois. Thomas Knickerbadger était un parasite. Un homme sans foi ni sentiments. Et ce soir, je le détestais plus que tous les autres parce qu'il me manquait terriblement. J'esquissai un mouvement de recul. Je me faufilai au milieu de ses livres poussiéreux avant de me pencher vers ma valise. Son absence éveillait en moi toutes sortes de craintes, d'obsessions et d'émotions qui remontaient à une époque oubliée et qui s'enfonçaient douloureusement dans mon cœur. Toutes ces années je l'avais comparé à son père. Toutes ces années j'avais pensé qu'il possédait le charme étranger et l'éloquence flegmatique de mon parrain, mais en vérité, il avait bien plus de similarités avec mon père à moi. Il m'abandonnait après une promesse. Il disait qu'il reviendrait me chercher, mais une grille de fer et d'acier me séparait de son monde. J'ouvris la porte d'un geste maladroit pour me retrouver au milieu de la route. Les phares des voitures s'allumaient en contournant ma silhouette fugitive. Mais en dépit de ma lassitude, de la pluie battante et de mes yeux fermés, j'étais parfaitement réveillée. Je percevais l'agitation de la ville avec mes autres sens. Je marchais en suivant le rythme de mes pensées, sans savoir où le destin m'emportait. En réalité, j'avais pensé que je m'assiérais sur le trottoir et que je jouerais avec les semelles de mes chaussures aussitôt arrivée au parc municipal. Mais à peine retournée dans la lumière de l'allée, je me sentis entraînée par des courants plus forts que moi. Je me dirigeais vers le QG des parkinsoniens précoces. Je rejoignais les étendards de mon peuple maudit parce que je n'avais plus de famille à présent.

Il se faisait déjà tard. Cependant, quelques parrains organisaient parfois des réunions nocturnes. Je me pressai dans les ruelles sombres avant de passer le grand portail du centre. Le concierge m'adressa un vague hochement de tête. Ses grands yeux noirs prenaient une jolie expression lorsqu'il souriait. Il était gentil et aimable. Ou peut-être avait-il tout simplement pitié parce que j'étais malade et mouillée. Je fis la moue en agitant la main en sa direction, comme pour lui prouver que j'étais encore capable d'accomplir des gestes simples et précis. Je passai devant les jardins qui conduisaient vers l'entrée. Les fleurs dégageaient les parfums du courage, de la douceur et de la passion. Les buissons verdoyants faisaient entendre le chant gracieux du pouvoir de l'esprit sur le corps. Et pourtant, je ne répondais à aucun de ces appels. Je ne pouvais pas m'oublier et m'abandonner complètement. J'étais trop proche de la limite. Je me penchais dangereusement vers le bord de la crevasse. Je ne suis pas prête à vaincre les symptômes. Je me présentai à l’accueil mais le réceptionniste avait déjà quitté son poste. Il n'y avait plus personne. Je soupirai en m'aventurant dans le couloir. Les lumières étaient éteintes dans toutes les salles. Le bureau de Sebastian aussi était désert. Je pressai mes poings contre mes cuisses en scrutant les lieux. Avançant avec la rapidité du vent, comme l'ombre céleste d'un mirage, j’accourus vers le parking arrière. Mes talons claquaient bruyamment contre la surface humide de l'asphalte. Je traversai l'immense promenade en entendant les battements de mon cœur raisonner en chœur dans mes oreilles. Puis je m'approchai de la chaussée luisante. Je surplombai les spots de stationnements mais les véhicules sombres demeuraient inanimés. Je tapai du pied, contrariée, désabusée, lorsque les phares arrières d'une Buick bleue s’élevèrent dans la nuit. Je fis volte face. Les faisceaux orangers se reflétaient sur mon visage rieur alors que je sautais à pieds joints.  « Sebastian !   » M'écriais-je en faisant de grands signes. « Tu étais là tout ce temps … » Soufflai-je avec lenteur. Je me demandais souvent pourquoi je continuais à assister aux réunions du groupe. Je refusais de commencer les essais de levodopa par simple dépit, et je n'étais pas très assidue lorsqu'il s'agissait de participer aux activités d'éveils pour parkinsoniens. J'étais agitée et effrayée par l'inconnu. C'était si contradictoire. Puis je fermais les yeux et je me souvenais de ma première rencontre avec le Dr Edenshaw. Les arabesques de ses cheveux brillants, le parfum suave qu'il exhalait et sa personnalité toute entière. Il évoquait l'été, la rose. Et moi, j'aimais toutes ces choses.
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