(✰) message posté Jeu 11 Mai 2017 - 18:22 par Invité
while hearts beat it's nothing like before. deaming is the home of the brave. future is the healing of pain. memory will change it into old things. doesn’t matter what's tripping you out, there's ways to go. MOSCOW - RUSSIA ✻ Je ne voulais pas voir la jeunesse m’abandonner. Je me penchais dans l’obscurité de la chambre, l’air engourdi dans les poumons, le souffle happé par les images qui dansaient sur mes oreilles. J’entendais encore ses soupirs, sa voix nasillarde qui tapissaient les murs du commissariat. Le feu brûlait les souvenirs. La volonté était terrible. Parce qu’elle m’avait éconduit. Tout ce temps, je l’avais espéré. Je l’avais rêvé. Et nous nous trouvions enfin ensemble. Je tendis les bras afin d’effleurer ses épaules. Ses yeux se lamentaient en secret devant la fadeur de ses propres sourires. Je m’approchais, porté par la grâce sublime d’une enfance prolongée. Je ne grandissais pas. Babi ne le voyait pas. Mon corps s’était allongé sous mes traits. Il avait prit l’allure adulte mais je gardais mes espérances juvéniles. Mon esprit scintillait dans l’ombre. Il refusait de s’éteindre - de l’étreindre dans un mouvement accordé. J’avais été son ami pendant des heures. Ce soir, je devenais l’ennemi. Je posais ma tête sur le bord. Mes pensées tombaient sur le sol, comme les brasiers d’une flamme qui se mêlait à la misère des Hommes. L’insoumission n’était pas le pouvoir. Je crispais mes ongles sur le bandage rougeoyant. Il n’y avait aucun risque d’infection. Mais la cicatrisation demandait du temps. Les fluides étaient sales dans mon corps. L’hypoglycémie et les revers d’une affection chronique. Comme ces petits vieux dont la douleur était inhérente à chaque échec. A chaque renoncement. Puis qu’il y avait la vie après la mort. Le paradis et l’au-delà. Je levais la tête vers la fenêtre. Jack m’avait-il regardé de la-haut? Peut-être. Probablement. Je l’avais retenu entre mes paupières. Je l’avais regardé avaler la poussière. C’était le choc qui l’avait tué. Son crâne contre l’asphalte. L’hémorragie était interne. Le sang qui avait coulé n’était qu’une épiphanie. Le résultat du déchirement de ses muscles. Le mafieux ne l’avait pas achevé, il avait poussé la limite. Il l’avait délivré dans un acte violent pour s’émanciper dans les landes malodorantes d’une Irlande que je détestais. D’une Irlande que je méprisais. Je déglutis en bordant la compresse. Babi n’était pas plus différente. Elle avait gardé cette expression lointaine, comme une sirène venue d’ailleurs. Une enfant qui avait grandi, libérée de l’adolescence et de la maturité. Je devais être stupide de la suivre. D’essayer de la retrouver. Elle n’était pas responsable. Je l’étais - j’avais gardé son bouton de manchette et la promesse qu’elle m’avait tendu du bout des les lèvres. Je reviendrais un jour. « ou peut-être que tu ne sais pas manger et que tu rejettes la faute sur un idiot. Je n’ai aucune raison de te croire quand tu joues avec moi depuis le début. Tu penses que je n’ai pas saisie ? Tu vas me faire attendre jusqu’à ce que je décide que peut-être tu as de la valeur. Si tu commençais par me montrer que tu n’es pas un mauvais cuisiner. Il serait judicieux que toutes mes analyses ne soient pas trop rapides. Je ne suis pas du genre patiente. » Il ne s’agissait donc que de ça. La vanité. L’arrogance. La joute verbale. Je souris en haussant les épaules. Elle pouvait le penser, si tel était son désir. Je ne cuisinerais pas pour une irlandaise. Je n’avais pas le temps de la séduire pour prouver ma valeur. Ma parole était là, esquissée par la fusion entre le monde et le chagrin. « Tu n’es qu’un anglais. Je doute que seules tes lèvres puissent me satisfaire. Et il n’a jamais été question de proposition. » Fallait-il se mettre à genoux pour s’accorder aux désirs de la baronne ? Je pestais en crispant la mâchoire. Il faisait sombre dans ses prunelles. La lumière l’avait quitté afin de s’éveiller dans ses entrailles. Babi Costigan était resplendissante à l’intérieur, pourrissante dans son enveloppe trop sèche. Elle était une meurtrière. Elle avait cette force à assumer pour mériter sa valeur. Tandis que la mienne l’avait fait voyager. Elle était venue en Russie toute seule. « Tu ne devrais pas contrarier les lèvres qui détiennent ta vérité. Si tu les écorches, elles ne diront rien. » Mes paupières oscillaient avec gravité jusqu’à tomber sur la couchette. Je soupirais en grommelant. Son parfum s’épandait sur l’espace. Je la respirais partout autour de ma couverture, partout sur ma peau blessée. Nos coeurs menaient la danse de la conjuration. Puisque nous étions entrainés par le ressac de la girandole qui se fondait dans les vagues. A jamais liés. A jamais seuls. « Tu es l’un de ces héros ? » Je m’endormais déjà. Lui répondre, c’était raconter l’histoire et lui offrir la confiance que je voulais préserver. Je n’étais pas un soldat. J’étais médecin au front - traumatologue enragé. Je glissais les doigts dans les plaies putrides afin d’en sortir les fluides jaunes et infectés. Je poussais les tiges de pailles au fond des gorges pour évacuer l’air de la trachée. Je sauvais et je charcutais. Je chavirais dans les parallèles. Et durant un instant, dans le silence infini de la nuit, je sentais mon corps contre le sien. Je m’étais hissé afin de l’approcher, les poignets emmêlés dans ses cheveux libertins. Je la touchais comme s’il était possible de remonter le temps. De nous conduire au-delà des mémoires. Puis je sursautais en voyant les traces de sang. Son visage était celui du tueur. Elle lui ressemblait. Elle lui appartenait. Je grognais en me redressant. Je sentais ses mouvements dans la salle de bain. Elle ne se reposait donc jamais. Je m’avançais dans le couloir afin de caler mes bras autour de la porte. « Babin.» La souffrance était sensuelle, elle glissait entre ses joues racées. Je me postais dans son dos, le reflet battu par les réfractions de la lumière. Mon âme consentait à fixer la forme de sa silhouette. Elle se pliait face à l’effroyable maladie de l’esprit. J’étais attiré par son obscurité, par les expressions pincées de sa bouche - aussi imparfaite soit-elle. « Tu veux savoir pourquoi je fais tout ça. Pourquoi j’abandonne ma famille et mon pays. A cause de toi. Tu as dis que tu voulais me revoir un jour. Et tu as lancé les dés. Ces mêmes petits cubes stupides. Tu ne comptes pas les points, tu ne fais que les jeter sur la table. Tu m’as dit que les règles n’existaient pas parce que tu en possédais les instruments. Mais cette fois, je sais. Je peux t’emmener chez Aedan. » Les vestiges du tabac accompagnaient ma démarche. Je coupais l’eau avec un sourire. « Je m’en fiche que tu sois la femme de fer. Tu peux me suivre ou retourner à Londres. » Je me penchais pour prendre ma brosse à dent. L’haleine malade se distillait dans ma langue. Acide. Pommelée. Répugnante. Je me dissociais de la réalité. J’enlaçais l’oubli qu’elle m’avait donné il y a vingt temps. Lorsque sa manchette était tombée. Et que je l’avais ramassé. A l’époque je n’étais que Rafael. Et elle s’appelait Jane.
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(✰) message posté Jeu 11 Mai 2017 - 22:18 par Invité
while hearts beat it's nothing like before. deaming is the home of the brave. future is the healing of pain. memory will change it into old things. doesn’t matter what's tripping you out, there's ways to go.MOSCOW - RUSSIA ✻ Son visage se dessinait sous mes paupières. Ses traits étaient imprimés entre mes cils. Son corps s’imprimait contre le mien avec les mêmes vices. La même force . L’inconscient n’avait de limite que la réalité. Mais le sommeil ne l’était pas. Réel. Et les ecchymoses coloraient mon âme à nouveau. La douleur était la même et elle réveillait la petite fille apeurée, sagement endormie jusque-là. Des perles de sueurs roulaient sur mon front. La couchette était humide sous la rudesse des réminiscences. Je me réveillais en sursaut, les yeux grands ouverts. Pendant quelques secondes, je perdis toutes notions. D’espace. De temps. Jusqu’à ce que l’envie de vomir ne me torde les entrailles, ne me prenne aux tripes. Aussitôt, je me dirigeais dans la salle de bain pour laver les pêchers d’un beau-père répugnant. Je songeais à son corps gisant au sol. Au tapis persan devenu pourpre. A la froideur de la lame contre ma joue. Cette cicatrice était la marque du diable. La marque qui ne s’efface pas. A l’époque, ma mère m’avait forcé à assister aux funérailles du meurtrier alors qu’il avait tué Jane à jamais. La boue n’était pas que le mélange d’eau et de terre. De la simple mélace. Elle m’avait permis de me fondre dans la masse. D’effacer les bleus des regards indiscrets. Je n’avais pas pleuré sur ses cendres, ni sur le granit de la sépulture. Intérieurement, j’avais ris. Si fort que les échos s’étaient répandus jusqu’aux tréfonds de la terre. Jusqu’en Irlande du Sud « Babin.» . Il ne me surprenait pas. J’avais senti son odeur s’intensifier à l’allure lente de ses pas. Imaginais la plante de ses pieds s’étiraient sur le sol et son corps se déplacer avec l’élégance du serpent perfide. Son haleine s’était déjà mêlée aux arômes de la poussière de l’appartement, avant même qu’il n’ouvre la bouche. La pomme et la clémentine . C’était ironique. Il manquait de sucre et pourtant à chaque fois qu’il parlait, il se dégageait le charme sirupeux. Je ne le regardais pas. Je préférais purger mon âme sous l’eau ruisselante. La froideur du liquide n’était qu’une morsure agréable. Sur mes tempes, mes joues, mes lèvres. J’avais besoin de me laver. Encore et encore. Jusqu’à en oublier l’alcool de son eau de Cologne. Ce n’était pas un don, mais une malédiction Mes pensées meurtrières et rageuses s’écoulaient dans le siphon. Dans les égouts glacés de la ville jusqu’à ce qu’elle ne s’amenuise. Ne disparaisse. Mon regard se porta sur la main virile de Gale. Je détaillais ses ongles rongés par la vie. La peau rêches et dure au bout des doigts. Peut-être n’avait-il pas assez d’argent pour payer la facture. Radin « Tu veux savoir pourquoi je fais tout ça. Pourquoi j’abandonne ma famille et mon pays. A cause de toi. Tu as dis que tu voulais me revoir un jour. Et tu as lancé les dés. Ces mêmes petits cubes stupides. Tu ne comptes pas les points, tu ne fais que les jeter sur la table. Tu m’as dit que les règles n’existaient pas parce que tu en possédais les instruments. Mais cette fois, je sais. Je peux t’emmener chez Aedan. » sa voix n’était qu’un murmure enfantin. J’épongeais mon visage dans le coton d’une serviette jusqu’à la laisser tomber au sol. Jusqu’à comprendre. Je fronçai les sourcils. Mes prunelles s’étiraient sous la surprise. Elles détaillaient ses traits comme la première fois. Je voulais tendre le bras, poser ma main sur ses pommettes. Illusion ou réalité. J’avais besoin de savoir si tout ceci était réel. Je fis un pas. Je m’approchais de lui sans jamais lâcher son regard une seule seconde. La noirceur de ses iris m’avait troublé. Parce qu’elle ne m’était pas inconnue. Et tu es toujours aussi malheureux comme la boue du mois de Mars soufflais-je comme pour me convaincre de l’évidence. Mes questions silencieuses venaient de trouver des réponses. La lumières berçait ses contours. tu vois, j’avais pas menti soufflais-je en baissant le regard. Pommettes saillantes. La vie n’était qu’une multitudes de détours, mais finalement, nous retrouvions tous le même chemin. Celui de la destiné « Je m’en fiche que tu sois la femme de fer. Tu peux me suivre ou retourner à Londres. » les retrouvailles furent de courte durée. J’inspirais l’air toxique de la vérité. Les vapeurs d’amiante qui inondaient les tuyauteries. Je me demandais si les locataires savaient que leurs jours étaient comptés en restant entre ces murs. Je me posais sur la baignoire, le regard sur mes genoux cagneux et si la vérité était plus dure à entendre que les chimères. Tu crois que je pourrais vivre avec ? est-ce que tu crois que je pourrais vivre en sachant que mon père m’a abandonné. Qu’il ne s’est jamais soucié de moi ? je me mordillais la lèvre, le visage happé par la lumière. Je veux pas rentrer à Londres. Je te suis soufflais-je en me redressant. Je passais derrière lui pour lui sourire à travers le miroir. Et ce sourire n’était pas qu’une façade. Mes cils épousaient la forme de son visage. Je me souviens maintenant Cependant, lorsque je pris conscience de la durée de mon observation, je sortis de la salle de bain pour me faufiler dans la chambre et passer des vêtements propres. J’ai fouillé dans les placards pour faire du café. Enfin je suppose que c’était du café dis-je en passant la tête dans l’ouverture de la porte. Une fois habillé, je sorti de la chambre pour le rejoindre dans le salon. La seule et autre unique pièce. Il est loin d’ici ? demandais-je en redressant mes cheveux dans une queue de cheval messy.
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(✰) message posté Ven 12 Mai 2017 - 0:01 par Invité
while hearts beat it's nothing like before. deaming is the home of the brave. future is the healing of pain. memory will change it into old things. doesn’t matter what's tripping you out, there's ways to go. MOSCOW - RUSSIA ✻ La ville entière était décorée. Je me tournais vers la fenêtre. La lumière était pleine de vertus, illuminant les fleurs qui se dressaient sur le quartier des mafieux rouges. Je soupirais en allongeant le bras. La douleur était vive sur mon épaule. Mais je pouvais l’oublier. Je pouvais lutter pour m’élever au rang de ces divinités irlandaises que la princesse enlaçait dans le faste de sa royauté. Aux côtés de Babi, je devenais un ami. Un spectre de la nuit. J’étais étonné qu’elle me voit enfin. Qu’elle reconnaisse la célèbre tristesse qui étirait mes joues. Un seul coeur. Un seul petit coeur ne pouvait pas se briser. Il fallait le sien - Il fallait son regard et ses prunelles. Je gardais la première vision de notre rencontre dans ma mémoire. Je pouvais me fondre sous cette image car j’en éprouvais toute la beauté et la profonde détresse de l’enfance. Je la suivais dans la pénombre du couloir, traversant les murs et les ondulations dansantes de nos silhouettes qui s’effleuraient en secret. Son appréhension mourrait bientôt. Puis elle ressuscitait dans la douce brillance de la lune. Elle devenait l’ondulation céleste dans les nuages ternies par le temps. Babi m’avait apporté son espérance à malmener. Le soleil se couchait entre ses cils, laissant ses reflets d’or et de sang oblitérer l’espace. Ma bouche se courbait dans la ferveur que son corps m’offrait. L’eau coulait sur sa peau comme des larmes tranchantes. Je plissais le front sur la cicatrice qui descendait sur sa pommette. Et j’étais désolé que la blessure soit restée sur une si jolie expression. Je pressais ma main sur le robinet pour étouffer ses ruissellements. Les voix dans ma tête criaient encore. Mon père, parmi elles. Hurlant pour que je prenne la fuite. Pour que je lui tourne le dos. Mais comment renier la sensation de la frénésie lorsqu’elle était aussi délicieuse ? Je me consumais dans le feu de ses chimères. J’effleurais les contours du trèfle irlandais. Je ne lui avais pas menti. Elle avait compris un mensonge. Elle avait ignoré toutes les poésies pour se reposer sur les acquis. Je pinçais les lèvres en fixant nos reflets. Ma tête s’inclinait avec recueillement, relevant le voile qui l’audace et la passion. Elle se posait sur le bord de la baignoire qui grinçait contre le carrelage. Je souris en m’approchant. Je posais mon pouce sur son menton afin de rencontrer ses yeux. La prunelle irisée. La prunelle magnifique. Avait-il le même effet sur tous les hommes ? Lentement, je me laissais tomber à ses pieds. Son cou suivait ma chute nerveuse. Je n’étais pas soumis à son pouvoir. Elle n’était pas une marionnette entre mes doigts. Nous étions les âmes vagabondes gisant sur le sol humide d’une salle de bain. Un garçon et une fille. Nous étions seulement fatigués de détester le monde, de se détester à travers les autres. Je ne pouvais pas les sauver. Elle ne pouvait pas s’empêcher de les tuer. «Et si la vérité était plus dur à entendre que les chimères. Tu crois que je pourrais vivre avec ? » Je déliais les pressions du bandage afin de découvrir les traces écaillées. La cicatrisation commençait à peine. Je voulais nommer sa douleur et tout lui confesser. Mais sa présence se déployait comme une brûlure de feu sur ma poitrine. Elle n’avait rien perdu, ce jour-là. Skull était là. Il l’avait porté dans les bras. Et moi ? Jack était mort. Il n’y avait plus personne pour moi. « Hey. Si tu arrives pas à vivre avec. Refais tourner les dés. » Je souris décollant le pansement de la croûte. Je frottais la blessure avec un bout de coton avant de me lever. La plaie se déchirait encore. Parce que le sang était trop fluide autour de mon coeur. « Je veux pas rentrer à Londres. Je te suis. » Je la laissais partir - le miroir dessinait sa silhouette de l’autre côté. Je demeurais stoïque, le visage fermé sur le sentiment. La voix haute s’étouffait dans ma gorge. Je me crispais sur le levier, étouffant la colère et la frustration qui perlaient au bord de mes yeux. Je titubais vers le salon. Mon haleine était devenue mentholée. Elle brûlait entre mes lèvres tremblantes. C’était pire, le matin. Parce qu’il y avait la lumière. Elle dévoilait les cernes et les faiblesses. Elle exposait la vérité. « Il est loin d’ici ? » Je me redressais en fermant les placards. Je l’attirais en face de la vitre. Mes mains entouraient sa silhouette filiforme. J’approchais de son profil déséquilibré. Sa voix tremblait avec la ferveur d’une enfant. Je souris. Nos yeux s’épousaient sur les contours du balcon. Nos visages se dessinaient, avec les similitudes de nos pères opposés. « Je pense que tu n’as pas compris. Il est mort, Babi.» Je murmurais dans un souffle suave. L’illusion résonnait comme la notre grave d’un écho qui se dissipait. Mon nez se faufilait dans ses cheveux. Les mèches ébènes se courbaient telles des colonnes silencieuses. Il y avait de si petites ruines. Et un grand vent gémissant au dehors. « Il vit en toi. Comme le roi lion. » Je lâchais prise en m’éloignant. Je fermais les poings sur le comptoir de la cuisine. Sa majesté est mort. Je m’appuyais à la chaise. «Il y a des traces de lui. Aeden est resté pendant des années à Moscow après qu’ils aient déclarés sa mort en mer.» Je me repliais en sortant une infusion de thé du tiroir. Je me servis une tasse bouillante - sans sucre, sans saveur. « Ne te fâches pas parce que tu es bête.» Commentai-je en buvant une lampée de liquide.
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(✰) message posté Ven 12 Mai 2017 - 13:12 par Invité
while hearts beat it's nothing like before. deaming is the home of the brave. future is the healing of pain. memory will change it into old things. doesn’t matter what's tripping you out, there's ways to go.MOSCOW - RUSSIA ✻Les murs semblaient trembler sous l’échos de sa voix. Des révélations. La respiration lente et l’âme endolorie, la fraîcheur du calcaire me calma le temps d’une seconde, jusqu’à ce que l’air devienne oppressant. Son visage se découpait dans l’obscurité de l’appartement. Et son regard noir se mit à briller avec l’incandescence du feu. Son haleine s’accrochait à mes vêtements avec la ferveur du condamné. Gale était la pièce manquante du puzzle de mon existence. Celle que je n’avais jamais envisagé. Notre rencontre avait été fortuite. Aux détours d’un commissariat il y’a plus de vingt de ça. Les traits de son visage m’apparaissaient comme une évidence maintenant et la douleur qui s’y était accumulée me saisissait à nouveau. Comme avant. Il ne m’avait jamais conté son histoire. La raison de sa présence dans cette salle éclairée par des néons artificiels. Pourtant, à nouveau, je voulais tendre la main sur ses pommettes racées pour les caresser. tout ira bien tu verras mais je n’en avais pas la force aujourd’hui. Parce que le temps avait laissé des traces immuables. elle étaient devenues éternelles en prenant la forme de cicatrices. La joie ne perlait plus le coin de mon regard. L’obscurité s’était emparait de mon enveloppe pour me trainer dans les chemins sinueux, siphonnant toute vitalité de mes cellules. Ma croyance en dieu se résumé à ses antipodes. A l’existence du jumeau maléfique. Celui qui tords les âmes et les incendie d’un semble regard. Les articulations douloureuses et immobiles, je me fis glisser sur le rebord de la baignoire. Aeden était vivant. La silhouette du héros se dissipait derrière la brume opaque qu’il venait de souffler. Une slave de question surgissait au creux de mes prunelles. Le bleu océan se transformait en électricité. Je ne songeais plus au locataire des lieux, ni même à son regard tortueux. Cependant, la pression de son pouce me ramenait à la réalité. Ses genoux tombaient à terre. Son odeur s’insinuait dans mes narines avec la vitalité enfantine. J’aurais aimé sourire devant ses lèvres doucereuses. Aujourd’hui, les rôles étaient inversés. j’avais voulu le ramener à Belfast. Il m’avait conduit à Moscou. Et nous nous étions retrouvés malgré les années. « Hey. Si tu arrives pas à vivre avec. Refais tourner les dés. » son sourire fit échos à l’esquisse qui se dessinait sur mes lèvres. Le pourpre colorait sa peau à nouveau. Je ravalais ma salive en lui prenant le coton des yeux pour effacer le douleur à sa place. Il en était capable, mais je voulais panser ses blessures. Instinctivement. Quand tu le dis, ça semble si simple. Mais j’ai compris aujourd’hui. Il y’a des règles pour tout. Et par moment, elles sont si difficiles qu’on ne peut pas refaire tourner les dès. On ne peux pas tricher indéfiniment. parce que le passé nous rattrape toujours. il suffisait d’une odeur, d’une image, d’un paysage ou d’une personne pour que la boite de pandore ne libère l’apocalypse sur terre. La mienne se trouvait face à moi. Pleine de secrets et de vérités que je n’étais peut-être pas prête à entendre. L’ironie de la situation en ferait rire plus d’un. Theodore le premier. J’avais construit ma vie autour d’une quête vengeresse parce que je n’avais jamais cru que la mer soit l’ennemi. Et à présent, elle ne prenait pas les apparences des meurtriers. Elle reflétait le visage de mon père. Si tu n’avais pas fui. Jane ne serait pas morte face à l’océan. Sous le corps d’un homme malhonnête. Sous la folie maternelle ou les griffes de Huntington. Je me redressais en pressant son épaule. Merci soufflais-je contre son oreille. Son odeur me percuta de plein fouet. Il n’avait pas l’odeur poussiéreuse de Londres, mais celle du passé. Des bleuets et des marguerites. Des landes sauvages et de l’étendue d’herbe verte. J’aurais aimé déposer mes lèvres sur la froideur de sa joue, goûter à la tentation interdite, mais je n’avais pas le temps de m’étendre sur sa peau et de goûter à la noirceur de son histoire. La mienne m’était amplement suffisante, sans savoir qu’elles étaient liées. Le cœur battant, pendu au creux de ses lèvres, le temps s’était arrêté. Ses mains aussi bourrues soient-elles se déposer avec la légèreté d’un battement d’aile sur mes courbes. Face à la splendeur du lever de soleil, j’osais imaginer d’autres teintes que le pourpre. J’osais imaginer à un renouveau loin des mensonges « Je pense que tu n’as pas compris. Il est mort, Babi. Il vit en toi. Comme le roi lion. » le temps venait de se suspendre au bout de ses cils. L’infime espoir d’une rédemption se fracassa contre les trottoirs gelés de la ville. Le monde venait de s’arrêter et les passants ne bougeait plus. La température oscillait entre la froideur et l’incandescence de la souffrance. Je me défis de sa stature, parce que ses droits étaient en train de me brûler. J’avais très bien compris. Pas besoin de me sortir tes répliques à la cons je le bousculais pour rentrer à l’intérieur. Gale venait de le tuer une seconde fois. «Il y a des traces de lui. Aeden est resté pendant des années à Moscow après qu’ils aient déclarés sa mort en mer. Ne te fâches pas parce que tu es bête» le moment de flottement s’était évanouie à la lueur du jour. Les rayons du soleil transperçaient l’épaisse couche nuage pour lever le voile sur la réalité. Il avait joué avec les mots, me laissant croire à l’abandon. Mais je ne comprenais pas. Je n’arrivais pas à saisir l’importance qu’avait ma souffrance à ses yeux. Ses petits jeux étaient vils. Mes muscles se tétanisaient autour de la cafetière. Les paupières closes, je tentais de surpasser Huntington assez pour poser le verre sur le comptoir et laisser les apparences entacher la faiblesse. Je suis pas fâché. j’attrapais sa main dans la mienne pour la poser à plat sur le comptoir. La lame du couteau brillait entre mes doigts afin de jouer entre ses doigts. No you can't use a pencil, you can't use a pen, the only way to is with a knife. When danger is your friend. Some may call it stupid some may call it dumb but all the same we play the game because it's so damn fun. Oh I have all my fingers and the knife goes chop chop chop and if I miss the spaces between my fingers the blood will soon come out because that's what it's all about. chantais-je mélodieusement dans un murmure. Je n’avais pas peur de la vitesse, ni même de la vitesse. Il y avait seulement deux options. Soit je réussis et il gardait ses doigts. Soit la maladie prendrait le pas. Et il deviendrait manchot. Oh chop chop chop chop chop chop. Oh chop chop chop chop chop chop. I'm picking up the speed and if you hit one of your fingers your hand will start to bleed terminais-je en plantant la pointe du canife avec agilité entre les mains de son pull. Les mains sur le comptoir, je me surélevais pour me pencher au dessus et atteindre son Oreille Je suis peut-être bête, mais toi tu es inconscient. Tu n’aimerais pas me voir fâcher. Tu perds de ta valeur d’heure en heure mon souffle se répandait chaudement contre son lobe. Je lui fis un clin d’œil avant de prendre ma veste et l’enfiler. T’es aussi long qu’une nana. Bouge-toi, on a des choses à faire. d’une traite je bu ma tasse de café pour la cogner contre la table basse. Simba, je t’en pris je me pliais dans une révérence ironique lorsqu’il passa. Il voulait devenir roi. Mais il n’en avait pas la carrure.
caution : ne pas fâcher Babi :
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(✰) message posté Dim 14 Mai 2017 - 0:56 par Invité
while hearts beat it's nothing like before. deaming is the home of the brave. future is the healing of pain. memory will change it into old things. doesn’t matter what's tripping you out, there's ways to go. MOSCOW - RUSSIA ✻ Babi s’approchait. Sa silhouette ondulait suavement entre les voilages de la salle de bain. Je retrouvais la lumière au creux de ses bras. Je pouvais entendre l’agitation des mafieux à travers les encadrements. Les moteurs étaient suspendus dans la rue, guettant les mouvements de la femme irlandaise. Celle qui avait bravé la frontière pour lancer son cri dans les sphères rouges de Moscow. Elle était inconsciente et impulsive. Je l’avais su dès le premier regard. Lorsqu’elle avait laisser tomber ses dés. Lorsqu’elle s’était penchée en souriant. Babi pensait avec le coeur et l’envie. Je haussais mon épaule blessée. La douleur s’écoulait de ses yeux afin de glisser sur le visage de la petite fille. Je maintenais la prise sur le bandage. Je remontais le temps afin de la retrouver dans un souvenir focal. Sa bouche se tendait dans un murmure indistinct. Son accent gaélique recouvrait mes yeux. Je n’étais plus le même garçon. Je respirais son amertume. Je me dissociais entre les battements de ses cils. Chaviré, condamné - je ne voulais plus être le témoin de la chute. Mes lèvres se serraient douloureusement. J’avais besoin de venger mon père. Et elle avait besoin de savoir que Aedan l’aimait. Qu’il n’avait jamais cessé de penser à Belfast. Je détenais le secret au creux de mes doigts. J’avais gravé son prénom sur le mur de la cellule pour lui offrir un sourire dans l’illusion. Je baissais les yeux vers la céramique. Elle était triste et humaine. J’entendais son coeur hurler entre les arcs du ciel. Elle ne le voyait pas. Elle refusait de le montrer. Mais sa faiblesse était sa plus grande beauté. Ses joues s’embaumaient dans l’humidité de la pièce. Je crois que je t’aime bien, gamine. Je me redressais en silence. «Quand tu le dis, ça semble si simple. Mais j’ai compris aujourd’hui. Il y’a des règles pour tout. Et par moment, elles sont si difficiles qu’on ne peut pas refaire tourner les dès. On ne peux pas tricher indéfiniment. » Je grommelais alors qu’elle serrait le pansement à nouveau. La pluie lapait la surface de la vitre. Je me penchais délicatement, attendri par l’éclat de ses yeux. Je crispais la mâchoire en effleurant sa main. L’étreinte des malades pouvait-elle guérir le temps? Mon regard glissait timidement sur ses vêtements. Elle était réelle - comme sortie d’un rêve. « Tu es la même, Costigan. Mais sans la robe bleue. » Murmurai-je en m’éloignant. Je me souvenais de notre rencontre. Puis des funérailles de Jack. La marche des policiers et le chant macabre. Le sentier était étroit jusqu’au cimetière. Mais je n’avais pas pleuré. Je m’étais accroché au bras de ma mère. J’avais tenu le bouton de manchette pour trouver la force. Mes jambes tremblaient dans le couloir. J’avais aimé. Et j’avais perdu. Mon coeur se ruait vers la lumière. Puis il s’écrasait sur son dos. J’avais abandonné mes amis, ma famille - une petite amie. Je m’étais retiré pour la retrouver. Elle et sa magnificence irlandaise. Je réprimais un soupir en m’installant au comptoir de la cuisine. « J’avais très bien compris. Pas besoin de me sortir tes répliques à la cons. » Je l’avais contrarié mais ce n’était pas important. Je relevais lentement la tête vers son profil. Je n’étais pas la cause de ses malheurs, elle pouvait s’en rendre compte. Je gardais la main sur le plan alors qu’elle sortait la lame de son calife. Elle jouait avec le feu. Le métal était tranchant des deux côtés. Je ne cillais pas - je n’avais pas peur. J’avais vu mon père mourir. Une goutte de sang de plus ou de moins. Je la fixais avec une lueur de défi. Sa voix entonnait les notes de le chanson du couteau. Des menaces voilées. Encore une opposition de vanités. Mais je me fichais de gagner. « Je suis peut-être bête, mais toi tu es inconscient. Tu n’aimerais pas me voir fâcher. Tu perds de ta valeur d’heure en heure. » Je fis glisser mon poignet sur ma cuisse. Mon rythme était rompu. Je soupirais en m’agitant sur mon siège. Elle dénigrait mes efforts de conciliation. Alors je faisais grève. Pas un mot. Pas de promenade. Babi poussait la porte de l’entrée. « Simba, je t’en pris. » Je tendis le cou en passant devant. Que pensait-elle réellement ? Que je voulais tout lui donner et rester en suspens dans mes souvenirs et mon chagrin ? Tout seul, comme au commissariat. Tout seul, devant cette fichue fenêtre ? Mes semelles rasaient le sol. Je calais une cigarette dans ma gorge. La fumée de suffisait pas à me distraire. Mes yeux furetaient à la recherche de son contact. De ses réactions. Je me recroquevillais sous mon manteau en avançant jusqu’au bar. Je retrouvais Boris. Tel que nous l’avions convenu, il me tendit un trousseau de clé. Je le remerciais et il s’esclaffa en désignant Babi. Je la regardais en silence. Puis nous sortions afin de nous mêler à l’aigreur de l’hiver. « Il a demandé si on avait couché ensemble mais je lui ai expliqué que tu étais lesbienne.» La blague allait mal passer. Je le pressentais déjà. Je soupirais en passant devant une petite cafétéria. Je m’arrêtais afin de commander une petit déjeuner; une tasse de café sans sucre. « Je ne vais nul part, Babi. » Elle devait comprendre les règles. Ses yeux étaient une tempête qui arrachait toutes les vérités. Je lui adressais un sourire puérile. «Tu penses que menacer de me couper les doigts ou traîner avec un flingue va réussir à m’intimider. Je suis venu jusqu’à toi; une fille de la pègre. Je sais à quoi me tenir. Je n’ai rien à perdre.» Nous étions pris dans la zone de danger. Les flammes s’élevaient au-dessus des cendres afin de brûler mes ongles. J’écrasais le mégot en pinçant les lèvres. «Je suis désolé. Je n’essayais pas de te manipuler. Vraiment. Ce n’est pas la peine d’en arriver aux étalages de force. En quoi c’est compliment de me prouver que tu peux pisser plus loin ? » Ma voix était rauque. Je tressaillais en sentant la chaleur du liquide rouler dans mon oesophage.
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(✰) message posté Dim 14 Mai 2017 - 14:32 par Invité
while hearts beat it's nothing like before. deaming is the home of the brave. future is the healing of pain. memory will change it into old things. doesn’t matter what's tripping you out, there's ways to go.MOSCOW - RUSSIA ✻D’abord le souffle vif et piquant du vent s’engouffrait dans l’appartement. Le bruissement léger des feuillages et le piaillement discret des oiseaux furent bien vite remplacés par les bourdonnements incertains, oniriques, dissonants des citoyens. Les premiers rayons du soleil que l’on devine à peine à travers le voile des paupières encore closes enchantés la pièce d’une lumière doucereuse. si loin de tout. Si près de toi. Sans autorisation, il s’était imposé dans l’obscurité de mes nuits. Dans les cauchemars bordant encore mes cils. Alors je préférai me concentrer sur sa douleur à lui. Mes doigts s’agitaient autour de sa plaie avec une douceur jusqu’alors inconnu. Le visage du petit garçon avait pris possession de son faciès pour me ramener aux heures glorieuses. Une coulée de pourpre s’échappait de sa blessure - encore. Elle formait des arabesques mystiques sur la longueur de ses muscles. Je penchais le visage pour suivre le chemin de sang, jusqu’à ce qu’il ne se fracasse contre le carrelage blanc de la salle de bain. Je frottais mon nez contre mon épaule en serrant le bandage avec l’envie irrépressible et irrationnel de panser ses blessures. Je détestai sa façon si particulière de me faire parler. Me confronter à la réalité et à l’amertume des souvenirs. Et sans le vouloir, je lui ouvrais une partie de mon cœur scellée par le temps. « Tu es la même, Costigan. Mais sans la robe bleue. » Assise sur le sol, je le regardais s’éloigner en me mordillant la lèvre, pensive. il ne savait pas. Je n’étais plus la même depuis des années. La robe bleu de ses souvenirs était en lambeau. Elle n'existait plus. Tout comme moi. Mon cœur pulsa dans ma poitrine jusqu’à retrouver la douceur hivernale de la grande pièce. Sa mesquinerie était bordée par les contours de la vérité. Le temps d’une seconde, j’avais imaginé le visage de mon père, vieillis par le temps. Le sourire crispé par les rides. Le regard tombant sous une chevelure grisonnante. Mais les illusions s’étaient évanouies sous l’écho de ses murmures. La lame du couteau scintillait sous l’éclat de mes prunelles dans une danse mécanique. Je maitrisais la vitesse de mes mouvements et sa vie entre deux souffles. Ma voix s’envolait dans l’espace pour s’abattre contre son oreille avec la chaleur d’une soirée d’été dans un pub de Belfast. Pour l’instant je ne voulais pas lui faire de mal, mais ma patience se bornait à ses réflexions inutiles. Parce qu’il y a un temps pour tout, même pour jouer. Et c’est ce qu’il était en train de faire. S’amuser de ma douleur en me torturant l’esprit. La pointe du canif n’était qu’une mise en garde que je plantais dans le bois du comptoir. Mes prunelles s’accrochaient aux siennes avec folie. Je lapais les contours de sa bouche d’un battement de cil et l’odeur de pomme me submergea à nouveau, colorait par les vapeurs de la nicotine. Les rues étaient teintées de rouge. Le dragon volait sur les façades pour rappeler aux lambda qu’ils n’étaient que des étrangers sous la domination des flammes sibériennes. Je suivis ses pas jusqu’au bar. La musique du carillon retentissait dans mes oreilles tandis que le brun se dirigeait vers l’origine de sa blessure. Je ne parvenais pas saisir la nature de leur échange. Mais je me crispais sous son regard. Sous ses rires. « Il a demandé si on avait couché ensemble mais je lui ai expliqué que tu étais lesbienne.» je me retournais vers le fameux Boris en lui lançant un regard noir avant de reporter mon attention sur Gale. Il me fixait d’une expression étrange suspendu à chacun de mes gestes dans l’attente d’une quelconque réaction. Pourquoi c’est la question que tu te poses ? j’arquais un sourcil en m’approchant de sa silhouette jusqu’à ce que son dos ne rencontre la vitrine du bar. Je fixais ses lèvres déchiraient par le froid hivernal pour ensuite, les embrasser. Je happais sa lèvre inférieure entre les miennes. Les arômes de fruit glissaient sur mes papilles pour m’enivrer. J’aspirais sa maladie et la chaleur de ses lèvres jusqu’à tanguer contre son oreille. Loin du feu et du désir naissant. J’espère que tu as ta réponse. La prochaine fois, tu pourras lui expliquer la vérité. Tu ne me plais pas je souriais tout en faisant glisser mes doigts contre les siens et attraper sa cigarette. J’aspirais la fumée toxique afin d’évacuer les sentiments et les mensonges qui me brûlaient les lèvres pour la jeter dans une flaque de neige fondu. Gale était ce genre d’homme à plaire à quiconque. Femmes. Hommes. Chiens/Swann et il savait en jouer d'un simple regard. Les battements de mon cœur diminuèrent en traversant la route jusqu’au petit snack. Je ne comprenais pas - Je ne voulais pas comprendre Par contre, ça te fera pas de mal je sortis de ma poche un labelo pour le lui lancer. A mon tour, je commandais un autre café. Noir. Sans sucre pour ne pas gâcher les effluves de la caféine. « Je ne vais nul part, Babi. » je suspendis mes gestes, les doigts autour du gobelet fumant. Cette histoire ne menait nul part. Tout comme cette quête. Parce qu’il ne savait rien. Depuis mon arrivée, Wheeler n’avait fait que me balader. «Tu penses que menacer de me couper les doigts ou traîner avec un flingue va réussir à m’intimider. Je suis venu jusqu’à toi; une fille de la pègre. Je sais à quoi me tenir. Je n’ai rien à perdre. Je suis désolé. Je n’essayais pas de te manipuler. Vraiment. Ce n’est pas la peine d’en arriver aux étalages de force. En quoi c’est compliment de me prouver que tu peux pisser plus loin ? » je regardais ailleurs en esquissant un sourire à ses dernières paroles. Je m’étais construire dans un monde masculin. Pisser plus loin était la seule façon de s’imposer dans cet univers machiste. A défaut d'avoir la plus grosse. Très bien. J’appréciais ses excuses. Parce que je n’en avais pas l’habitude. Je sortis mon arme. Dans un cliquetis, je défie le chargeur. J’attrapais sa main, creusant sa paume pour y faire tomber les balles. Une à une. Puis je refermais ses doigts. Je dois vraiment être bête je soufflais en secouant la tête devant l’imprudence de mes actes. J’entendais la voix de Theodore s’engouffrer dans mes tympans Ton incompétence ne fait que me sidérer. Je levais mon index en attrapant son poignet pour tenir l’équilibre. Je remontais le bas de mon pantalon pour en sortir un couteau et le lui tendre. Quoi ? Je suis juste prudente m’enquis-je en haussant les épaules sous son regard. C’était ma façon à moi de m’excuser. Je venais de me mettre à découvert pour regagner sa confiance. Moi non plus, je n’ai plus rien à perdre Je me raclais la gorge en gonflant les joues, le regard perdu derrière son épaule. On fait quoi maintenant ? Je te préviens, le shopping ça m’intéresse pas
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(✰) message posté Mar 16 Mai 2017 - 20:58 par Invité
while hearts beat it's nothing like before. deaming is the home of the brave. future is the healing of pain. memory will change it into old things. doesn’t matter what's tripping you out, there's ways to go. MOSCOW - RUSSIA ✻ Le souvenir de mon père n’était qu’un mirage. Son deuil était ma punition. Et il n’existait plus désormais. Ses yeux s’étaient fermés en se tournant vers la fenêtre. La nuit recouvrait la chaussée afin d’étouffer les coulées de sang. Je l’avais vu. Je l’avais senti dans mon cœur. Avait-il eu le temps de me reconnaître à travers les rideaux du salon ? Je plissais le front en crispant mes doigts sur la blessure. Il ne servait à rien de tendre la main vers les autres. Babi était mon ardeur et ma bonne volonté. Je levais la tête vers son visage en esquissant un sourire malicieux, prêt à retisser des liens, à retrouver les murs du commissariat à nouveau. On se sentait seuls, ce soir. Perdus au milieu des rues de Moscow et des contours usés et piqués de la ville du froid. Elle me fixait avec étrangeté, la compassion au bout des lèvres. Tu m’aimes bien aussi. C’est terrible, chérie. Sa voix se mêlait aux rêveries sonores figées dans ma mémoire. J’entendais les silhouettes malicieuses de ces enfants de Belfast. Leur enchantement étouffait mon cœur. L’illusion avait laissé une trace de son esprit en moi. Je me penchais, rongé par la solitude. La salle de bain était étroite. Les gouttes de sang claquaient sur le carrelage avant de s’agglutiner entre les rainures recouvertes d’un vieux crépi beige. Je gémissais sous sa prise. Je la voulais – j’espérais avoir mal à en crever. Je le méritais depuis des années. Mes yeux tremblaient en effleurant ses joues. La silhouette était plus belle sous les néons. Elle semblait vivante sur sa peau, comme une étoile qui s’élançait vers la voie lactée. Je soupirais en pressant le bandage. La douleur s’avançait dans la pâleur de l’appartement, dévorant ma démarche vacillante jusqu’à ce que je ne puisse plus respirer. Le parfum de Babi remplissait mes poumons. Il prenait toute la place dans ma poitrine. Nous avions une existence insensée, des souffrances illimitées. Elle semblait conserver au fond de sa folie, l’espoir secret d’une révélation. Je ne mentais pas. Elle croyait aux silences. Belle et amoureuse. La pointe du couteau brillait entre ses mains. Ma gorge tremblait en entonnant un rire. Je n’avais pas besoin de ses menaces pour rester. Je ne suis pas les hommes qui t’ont laissé. Je m’inclinais vers le comptoir. Les vapeurs du café s’embaumaient sur mes paupières. Babi, je suis pire que ça. Le scintillement du sillage argenté m’apparaissait. Sa bouche. Ses prunelles. Son cœur. Je pouvais vivre. Je l’avais retrouvé dans l’éternité. Mes poings se fermaient lentement. Je traversais les bourrasques glacées jusqu’au bar. « Pourquoi c’est la question que tu te poses ? » Mon souffle était coupé. Pendant quelques secondes, je n’avais plus à endurer de tourments, à éprouver de crainte ou de honte. Je fermais les yeux et il y avait le néant – sans les images du cadavres et l’odeur du sang. Mes muscles se crispaient contre la vitre. « J’espère que tu as ta réponse. La prochaine fois, tu pourras lui expliquer la vérité. Tu ne me plais pas. » Les étoiles brûlaient sous ses paupières. Ce n’était pas la rage. Je pouvais attraper la lumière qu’elle étouffait derrière un masque de silence. Je haussais les épaules en écrasant mon mégot. Elle avait violé mon intimité en imprimant sa bouche sur mon filtre. Je soupirais en l’éloignant. J’ignorais ses mouvements. Elle voulait me provoquer mais je me ficher de ses opinions. Un baume hydratant. Ce n’était même pas drôle. « Je t’avoue je ne suis pas vraiment convaincu. Tu prends trop l’initiative. Et tu te tiens tellement droite on dirait une érection. » Je m’installais à table. Elle ne comprenait pas. Elle ne voyait que j’étais réellement malade. Elle décidait de rester. Puis elle voulait partir. Je fronçais les sourcils en serrant les poings. Je ne craignais pas la douleur. Je n’avais pas de sentiments à lui offrir. Son profil se déployait sous les lueurs de la lampe. Elle était fougueuse et intrépide. Ma poitrine était fendue en deux, ouvrant le passage entre les murailles d’eau. Elle était la seule à connaître le chemin de ma libération. Mais les murailles d’eau s’effondraient sur la promesse. Hey, je suis pas intéressé. Tu me plais pas aussi. Les armes ne m’intéressaient pas. Je tirais sur mon tabouret afin de lui faire face. Je sentais l’envie de lui tenir la main. Le sol qui se déchirait sous mes pieds. Je souris en effleurant son oreille. « Tu fais étalage de tes instruments de tortures. Tu vas nous faire tuer, Costigan.» Je glissais mes doigts sur son poignet afin de lui montrer mon bouton de manchette. Le métal était incrusté dans la manche de ma veste. « Je ne sais pas si tu me l’as donné. Ou si tu as juste oublié. Babi, tu as promis de m’emmener à Belfast avec toi. Si tu honores ta parole. Je te dirais tout.» Je me redressais en posant mes aiguilles d’insuline sur le bord de la table. Je poussais la sacoche dans sa direction. Elle détenait le pouvoir sur ma santé. «Pas de shopping. Je suis trop fatigué pour t’accompagner. Peut-être que je me sentirais mieux, ce soir. » J’éprouvais déjà des hésitations. Son visage se noyaient au milieu des insignes colorées. Et je ne comprenais pas mes réticences. Je ne comprenais pas les contradictions de mes pensées. Je me sentais étranger face à l’atmosphère empourprée des mafieux, face à cet univers de viveurs et l’obligation de tuer. On était différents – complètement inconnus. La médecine était ma vocation. Je voulais soigner ce qui je n’avais jamais pu sauver. Mais je me penchais vers la crypte. Je vacillais dans les franges de son enfer.
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(✰) message posté Mer 17 Mai 2017 - 21:08 par Invité
while hearts beat it's nothing like before. deaming is the home of the brave. future is the healing of pain. memory will change it into old things. doesn’t matter what's tripping you out, there's ways to go.MOSCOW - RUSSIA ✻La ville s’animait sous nos pas. Elle offrait une palette de couleur et de saveur aux plus patients. A ceux qui prenaient le temps d’ouvrir les yeux quelques secondes. Mon regard se posa sur l’inconnu. Sur les moulures des bâtiments, les panneaux publicitaires plus que criards et les enfants, cartables sur le dos, qui courraient vers l’entrée de l’école après les derniers retentissements de la cloche. La neige fondue recouvrait les bordures des chaussées. J’enjambais une flaque pour maintenir le rythme et ne pas perdre la silhouette galbée de Gale. Le cuir de sa veste absorbait les quelques rayons de soleil qui perçaient l’épaisse couche nuageuse. Il disparaissait à l’intérieur du bar avec l’assurance ténébreuse. Son aura était incertaine mais je ne voulais pas me poser les questions, obnubiler par les réponses qu’il devait me donner. Les intonations russes me parvinrent aux oreilles sans que je ne puisse déchiffrer la mélodie jusqu’à ce qu’il ne brise le silence. L’homme à l’allure tortueuse me fit lever les yeux au ciel. Je m’approchais pour corrompre son insolence. La chaleur de ses lèvres se répandaient dans mon être. Les vapeurs toxiques de la cigarette nous enlaçaient durant ces secondes jusqu’à ce que l’alchimie ne s’effondre dans les bourrasques hivernales de la ville. L’enfance au bout des doigts, les années nous avaient réunis dans le malheur Le cœur au bord des lèvres, je m’esquivais sur le passage clouté pour effacer la tiédeur de ses lèvres. J’en avais oublié les raisons de mon voyage sous les notes fruités de son haleine. Le goût de la pomme venait habiller mes pensées bien vite remplaçait par l’arôme de la caféine. « Je t’avoue je ne suis pas vraiment convaincu. Tu prends trop l’initiative. Et tu te tiens tellement droite on dirait une érection. » je plongeai mon regard dans le sien en croisant les mains sous mon menton. tu n’es pas convaincue par quoi ? Mon hétérosexualité ou que tu ne me plais pas ? Parce que ça ressemble plutôt à un problème d’égo soufflais-je dans un petit sourire complice. Ses prunelles ténébreuses avaient une histoire. La souffrance coulait dans ses veines avec l’élégance pourpre. La solitude perlait ses cils et pourtant, son sourire était chaleureux et je voulais l’étirer à l’infinie. tu ne me plais toujours pas Gale. Vraiment pas « Tu fais étalage de tes instruments de tortures. Tu vas nous faire tuer, Costigan.» Je secouais la tête en intensifiant mon regard. Il n’avait pas compris. Ce n’était pas une manœuvre de plus pour l’intimider. Au contraire. T’as pas compris. Je te laisse pisser plus loin. les mots m’écorchaient la bouche, je lui offrais ma fierté sur un plateau d’argent. Mais il n’avait rien à perdre, user de la force ne servait à rien. Les menaces, les démonstrations de force n’étaient qu’une protection. Parce que je ne voulais pas lui faire de mal. Je ne voulais pas tuer, écorcher le souvenir paternel. « Je ne sais pas si tu me l’as donné. Ou si tu as juste oublié. Babi, tu as promis de m’emmener à Belfast avec toi. Si tu honores ta parole. Je te dirais tout.» Je saisissais à mon tour son poignet. L’éclat du bouton de manchette me brulait les yeux. La lumière du trèfle inondait la pièce. Délicatement, je rasais les contours du bout des doigts. Tu l’as gardé … murmurais-je. Je levais le visage vers le sien, pleine d’incompréhension. Comment avait-il pu se raccrocher aux envies d’une petite fille ? A une rencontre fugace au détour sous les néons éblouissants d’un commissariat. Gale, j’avais 6 ans. son attention devenait malsaine. Si j’avais été touché de ce souvenir, je ne réalisais pas la force de sa mémoire. L’aigreur de ses réminiscences. Puis ses mots me revinrent en tête Je n’ai rien à perdre. n’avait-il pas de famille ? D’ami ? Je pressais mes mains autour du gobelet fumant, encore une fois, il se dérobait. J’essayais d’être cordiale, de faire des efforts mais ma patience avait des limites Donnes moi une adresse et … et je n’avais pas prévu cette main qui se posa sur son épaule. [b] Wheeler ça fait un moment que je te cherche, j’espère que tu as ce que tu me dois … [/color] souffla l’armoire à glace dans le dialecte de l’est. Si je ne comprenais pas les résonnances de cette langue, je pouvais aisément deviner que ce n’était pas une simple visite de courtoisie. Mes doigts, glissaient sur la roulette de son briquet, le corps tendu, le corps en érection.
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(✰) message posté Jeu 18 Mai 2017 - 12:58 par Invité
while hearts beat it's nothing like before. deaming is the home of the brave. future is the healing of pain. memory will change it into old things. doesn’t matter what's tripping you out, there's ways to go. MOSCOW - RUSSIA ✻ Les souvenirs tombaient sur mes paupières. Et chaque nuit qui passait, ma voix chuchotait une poignée de vérité entre les plis des draps. Je me redressais dans le vestibule. Le temps n’était qu’un enchevêtrement ‘images. Des incarnations successives qui m’emmenait de Worcestershire à Belfast. Le sol était marqué par les semelles des meurtriers. La lande verdoyante et la mer déchaînée. Le territoire condamné apparaissait sur l’horizon glacé. Ma gorge se déchirait dans un cri que je ne prononçais pas. L’aigreur de la blessure coulait sur mon bras. Je me cramponnais au comptoir sans me détourner. Les rainures du bois s’écrasaient sous mes ongles acérés. Le vent était suspendu autour de ma silhouette. Le quartier russe s’agitait derrière les voilages des rideaux, mais j’avais l’impression d’être paralysé. Le vertige m’extirpait de la réalité. Il dansait avec mes pensées. J’étais fou – Je n’avais plus rien à perdre. Babi m’apparaissait parfois. Elle ondulait dans un songe lointain, portée par les vestiges de notre univers enfantin. Ses yeux essayaient, presque à son insu, de représenter les multiples couleurs de son âme derrière les jeux de caractères. Je ne voulais pas mesurer la force de ses paroles, ni celle de ses muscles. Pour reconnaitre la liberté, il fallait se résoudre à devenir prisonnier de ces prunelles. Il fallait la toucher. Non pas comme un individu. Mais comme une facette, une forme différente. Elle me rendait malade. Le poison se distillait dans mes veines comme un poison suave – une saveur sucrée qui réhaussait la douleur dans mon estomac. Deux cœurs habitent ma poitrine. Aucune ne m’appartient. Je ressentais une forte gêne au contact de ses lèvres. Costigan me tourmentait. Mais je suivais les traces de sang qui menaient vers son étreinte. Le feu s’élevait dans ma chair alors que je tentais de respirer l’air à travers les mouvements de sa langue. J’avais besoin du plaisir éphémère, parce que le sentiment ne restait pas. Sa voix s’approchait de mon oreille. Elle m’enlaçait dans un souffle chuchoté. Je me tenais droit. Ma main effleurait ses doigts, retenant l’espace dans un craquement de phalanges. Elle vibrait contre ma peau. Elle vibrait comme une avalanche d’émotions. Je t’ai trouvé. Tu ne réalises pas. « tu n’es pas convaincue par quoi ? Mon hétérosexualité ou que tu ne me plais pas ? Parce que ça ressemble plutôt à un problème d’égo. » Je m’inclinais vers sa joue. L’amertume saupoudrait mon haleine. Mon visage exhalait cette saveur putride, de fruit ronce et acide. Je souris avec insouciance. Je n’étais pas un homme téméraire. Je ne courtisais pas les femmes qui se faisaient trop désirer. Mes épaules se haussaient alors que je lâchais brusquement sa prise. « Ne me provoque pas, je ne prouverais pas ma virilité en louchant sur ton décolleté. Je me fiche de te plaire. Je pensais simplement que ce serait dommage que tu sois lesbienne. Il doit y avoir des hommes à tes pieds dont, je ne ferais jamais partie. Tu es une tueuse. Et j’ai des principes. » Je me détournais en pénétrant dans le diner. L’air se raréfiait autour de moi. Je voulais être le seul à capturer son attention, comme cet enfant isolé dans le commissariat. Elle n’avait jamais demandé ce que je faisais là. Je me penchais vers le menu en soupirant. L’étalage de ses armes ne m’intéressait pas. Je ne comprenais pas ses gestes calculés, cette manière qu’elle avait d’exprimer sa compassion. Je croisais les jambes sur mon siège. « T’as pas compris. Je te laisse pisser plus loin. » J’arquais un sourcil, amusé par sa tonalité. Je ne lui en demandais pas autant. Mon expression s’étirait dans un sourire franc. Ses doigts tremblaient au contact du bouton. Je l’avais gardé – il était important. Je repliais le poing afin d’emprisonner son pouce. « Gale, j’avais 6 ans. » Et alors ? Je réduisais l’espace entre nos silhouettes. Je grommelais en susurrant l’adresse du clan russe. Ils avaient gardé skull en captivité pendant des mois – presque une année. Puis il avait disparu. Son corps avait été lâché dans la mer. Parce que les irlandais l’avaient trahi. Il ne méritait pas sa place dans le caveau O’Connor. La fille du déshonoré. L’orpheline abandonné. Je me refusais de briser ses espérances. Mais c’était le seul moyen de rester à ses côtés. Je voulais tout avouer. Mais la main de Fred se plaqua contre ma blessure, me tirant une lamentation rauque. Le sang s’élançait sur le tissu. Je me tournais, l’expression détachée. Je crispais la mâchoire. « Je t’ai dis demain.» Je me redressais avec lenteur. Ma main attrapait l’une de ses armes afin de la pointer sur le front du grand russe. La gâchette vibrait sous ma prise. Je n’avais pas le courage de tuer. «Barre-toi, sinon je tire. » C’était ridicule. Je me redressais face à Babi, comme pour la protéger. Je grommelais en l’attirant vers mon dos. Fred s’impatientait. Il plaqua son poing contre mon crâne, faisant tomber le revolver. J’étais complètement sonné. «Mec, je vais devoir déduire les frais de chirurgie esthétique de la dette là. C’est pas sympa. » Il semblait insensible à mon humour. Tout ce qu’il voulait, c’était le fric que je devais. Une petite fortune. Trop de roubles à compter. Je m’appuyais sur le rebord de la table. Il fallait qu’on prenne la fuite. Je me doutais que Babi n’était pas le genre à se détourner du danger. Mais il s’agissait de ma vie. Mon choix. Je l’obligeais à se lever. Je fis signe vers la porte. «Faut qu’on parte. Oublie pas mon insuline et un Donut. Si je cours sans energie je vais claquer. » Déclarai-je dans un accent gaélique grotesque. Durant notre errance nocturne, j’avais réfléchi à notre complicité étrange. Et ce lien, aussi émouvant que fatal, faisait partie intégrante de nos destinées. Elle suivait l’hégémonie de la mafia. Et je ne jurais que par la vengeance de mon père. «Essaie pas de faire la thug. Papi O’Connor vaut rien ici. » Je fonçais vers l’entrée, poussant la porte pour qu’elle puisse passer en premier. J’étais en suspens. Vas-y Babi.
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(✰) message posté Jeu 18 Mai 2017 - 17:07 par Invité
while hearts beat it's nothing like before. deaming is the home of the brave. future is the healing of pain. memory will change it into old things. doesn’t matter what's tripping you out, there's ways to go.MOSCOW - RUSSIA ✻Belfast était le seul endroit sur terre. Le monde m’était inconnu. Mes attaches étaient irlandaises tout comme mon histoire. Je me languissais de l’odeur des violettes sauvages, des récifs marins aux arômes salines. des nuances dorées du sable chaud sous mes pieds. J’aurais aimé remonter le temps. Revenir à cette nuit. Les lanternes éclairaient les chemins. La saint Patrick résonnait dans toute la ville, s’éclatait contre les cordes des violons pour secouer les hanches des fêtards. Il m’avait entrainé sur la plage. Lissait mes lèvres, replaçait une mèche rebelle derrière mon oreille pour me chuchoter qu’il partait. Que les fantômes du passé veilleraient sur moi jusqu’à son retour. Il n’était jamais revenu. Je soupirais en jetant un œil sur mon téléphone. Rien. Une pointe au cœur, je refermais ma poche en suivant Gale. Il était le seul à pouvoir redonner la splendeur à ma belle. A Belfast. L’éclat de la vérité s’accrochait à ses cils et j’étais prête à le suivre pour en connaître ses saveurs jusqu’alors inconnus. Parce que personne ne voulait écorcher la petite Jane. Tout le monde pensait pour elle sans se soucier des envies qui auréolaient ses lèvres. « Ne me provoque pas, je ne prouverais pas ma virilité en louchant sur ton décolleté. Je me fiche de te plaire. Je pensais simplement que ce serait dommage que tu sois lesbienne. Il doit y avoir des hommes à tes pieds dont, je ne ferais jamais partie. Tu es une tueuse. Et j’ai des principes. » ses réactions étaient inexplicables. Ses pensées allaient à contre sens. Un sourire se dessina sur mes lèvres. Je secouais le visage en marchant à reculons pour me dérober de son emprise. Je suis une femme que tu peux aimer. Soit prudent riais-je en me détournant de son regard, laissant le vent sibérien soulever l’ébène de mes boucles. J’inspirais profondément, les prunelles vers le ciel avec l’envie de tout oublier, d’être normale le temps d’une journée. De ne penser à rien et surtout pas à lui et les reflets roux dans son regard. Oublier les sentiments, comme lui l’avait fait sur le rivage, il y’a 15 ans . Mais Gale me ramenait dans mon passé. Lorsqu’il parlait, je fermais les yeux. Les champs de pommier se dessinait sous mes paupières tandis que deux silhouettes s’étaient posées sous l’ombre de l’un d’entre eux. Je m’approchais, mais ils n’avaient pas de visage. Ils étaient tout le monde et personne. Lorsque mon pouce roulait sur le bouton de manchette, l’empreinte du trèfle me brula. Je relevais les yeux vers le jeune homme qui emprisonna mon pouce. D’instinct j’essayais de me libérer de sa prise mais à la place, je souriais en posant mon autre main sur la sienne. Froide. Glaciale T’as les mains moites susurrais-je en sentant sa chaleur s’épandre sous ma paume. Il susurrait l’adresse au creux de mon oreille, je la notais mentalement, même si je ne connaissais pas la ville, la bâtisse semblait se dessiner sous mes yeux empruntant les traits de mon paternel jusqu’à ce qu’un homme à l’allure menaçante ne me sorte de mes songes. Je n’aimais pas son ton. Encore moins lorsqu’il pressa ses doigts boudinés contre l’épaule de Gale. La flamme s’échappait de mes doigts j’étais prête à bondir mais il voulait être l’homme. Pisser plus loin ; Gale attrapa une arme, je le regardais faire, attendant de voir ses limites. j’étais une tueuse, il avait des principes Sa silhouette se pressa contre la mienne. Il se dressait entre la montagne et moi. Je voulais rire et lui dire que ce n’était pas la peine mais je ressentais le besoin de rester derrière lui, me cacher sous ses ailes ténébreuses. Jusqu’à ce que l’homme ne lui assène un coup. Mon corps se tendis. D’instinct, mon regard se posa sur les lanternes qui décoraient le mur, pleines d’essence. Je songeais déjà à la synergie entre le combustible et la fougue du feu. «Faut qu’on parte. Oublie pas mon insuline et un Donut. Si je cours sans energie je vais claquer. Essaie pas de faire la thug. Papi O’Connor vaut rien ici. » Comment connaissait-il le vieil homme ? Je battis les cils, pleine de questions jusqu’à entendre les grognements de la bête. Le carillon de la porte d’entrée sonnait. Gale était déjà prêt à fuir. Je soupirais en attrapant sa pochette d’insuline et une boite de donuts posait sur la table voisine. Au passage, je fis tomber quelques tabourets pour ralentir la course du Russe puis j’attrapais la main de Gale. Je ne savais pas où aller. Courir sans raison. Courir jusqu’au bout du monde. Des silhouettes se pressaient sur la place rouge. Les pancartes parlaient d’une manifestation contre le relogement forcé de milliers d’habitants. Nous prenions le sens contraire, bousculant les protestataires pour se fondre dans la masse. Mais son créancier nous suivait, accompagné de ses hommes. Je serrais ses doigts entre les miens, sentant son énergie s’étioler. Le regard vif, j’essayais de trouver une issue. Je nous entrainais jusqu’au sous-terrain. Et la course prit fin lorsque nous passions les portes du métro juste avant qu’elles ne se ferment. Je riais accentuant le manque d'oxygène. Les poumons douloureux, je me fis glisser contre le velours des sièges en essayant de reprendre ma respiration. tes principes vont finir par te tuer. soufflais-je en lui donnant un petit coup de coude. Qu’est-ce qu’il te veut ? demandais-je en me tournant vers son visage devenu blafard. Gale… Gale, t’as pas l’air bien. je me penchais au-dessus de son visage en lui donnant des petites claques pour essayer de le secouer. J’attrapais une pâtisserie pour la lui enfoncer dans la bouche avant de sortir une piqûre de ma poche. Je déchirais l’emballage du bout des dents en attrapant son bras. On y est déjà. Notre première fois. Je vais essayer d’être délicate un sourire en coin bordait mes lèvres alors que l’aiguille avait déjà déchiré sa peau. Mes bras portaient les mêmes traces que les siens, bien que plus anciennes. J’avais décidé d’arrêter le traitement et de profiter du temps qu’il me restait sans les contraintes des anesthésiques. Sans être un rat de laboratoire. tu vois, je n’ai plus rien à perdre moi non plus.