C’est l’heure … Lou’ regarde la montre mise à son bras gauche tandis qu’elle amène à ses lèvres le bord de la tasse de la boisson chaude qu’elle boit tous les matins : le capuccino à la vanille. Ses yeux s’agrandirent. Elle « (re)crache » ce liquide chaud dans le contenant. Elle passe le dos de sa main gauche sur ses lèvres alors que son corps vêtue d’un jean et d’une chemise et d’un gilet en laine passe derrière le comptoir de la cuisine pour y déposer l’objet dans l’évier du lavabo. Elle se rend d’un pas rapide dans la chambre de son fils afin de prendre le sac de « crèche » de son fils. Elle le met dans l’emplacement qu’il y a sous l’engin à quatre roues qui se trouve près l’entrée de l’appartement. Elle prend sur le porte manteau, les vêtements de « sorties » adaptés à la saison en cours et les températures extérieures qui vont avec en soit : le froid de l’hiver. Elle se dirige vers le salon dans lequel son fils de deux ans s’amuse avec les jouets qu’il a eu comme cadeaux à Noël à quelques mètres du sapin encore (re)couvert de guirlandes « à poils » et de guirlandes lumineuses ainsi que de boules de Noël puisque les fêtes de fin d’année ne sont pas encore terminées.
« Tim’, vient c’est l’heure. On y va. » Il s’arrête dans son jeu et la rejoint. Elle le prend par le dessous des bras et le pose sur le divan. Elle lui enfile son manteau auquel elle ferme tous les boutons et la fermeture ; lui met l’écharpe en laine autour du cou ; lui enfile les gants eux aussi en laine et le bonnet sur la tête. Elle le prend dans les bras et le dépose dans le moyen de transport à quatre roues. Elle l’attache. Elle se tourne et prend ses vêtements de « sorties. » Elle les enfile. Elle prend son sac à main qu’elle met sur l’épaule. Prêts. Ils prennent la sortie de l’appartement dans lequel ils habitent dans le quartier de Kensington afin de se rendre jusqu’à la l’établissement d’accueil des jeunes enfants dans lequel son bonhomme de deux ans est inscrit déjà quelques mois avant sa naissance. Amen. Après de longues minutes, Lou’ tire la porte d’entrée de la structure et ils y entrent. Elle lance un
« Bonjour. » à l’ensemble des parents et des professionnels qui ont fait de même. Elle sort l’enfant de l’engin à quatre roues et lui enlève l’ensemble des vêtements de « sorties. » Elle les met sur le porte manteau. Après de longs « au revoir », elle le dépose à l’entrée de la porte de la grande pièce de jeux.
« Au revoir mon bonhomme. Amuse toi bien. A toute à l’heure. » Elle lui fait un signe de la main tandis que l’enfant part « vaquer » à ses occupations. Elle adresse un mouvement de la tête à une des personnes qui exercent là avant de pousser la porte d’entrée de l’établissement et en sort. En retard .. Elle parcourt les quelques mètres qui la sépare du transport en commun londonien le plus vieux du monde : le métro. Elle emprunte l’une des onze lignes et s’arrête à l’une des deux cent soixante dix stations : à Westminster dans le centre de la capitale londonienne. Elle a un rendez vous avec la plus jeune de la fratrie Busby. Vous savez, celle qui fait ses études supérieures au London College of Contemporary Arts. Elle arpente les rues à « grande vitesse. » Mais, la sonnerie de son téléphone portable l’arrête : un message. Elle le sort de la poche de la veste de son manteau. Elle lit :
« Prend ton temps. J’aurais dû retard. Comme d’habitude. » Elle lève les yeux vers le ciel. Elle répond :
« Pas de soucis. Je t’attends, t’inquiète pas. » Elle (re)met son appareil dans la poche de son manteau. Elle hausse les épaules. Et fait quelques pas. Mais, elle entend une voix masculine qui lui est familière : Dean. Elle s’arrête tandis que son corps vient vers le sien.
« Hey Lou Ann ! Comment vas tu? Ça fait un moment que je ne t'ai pas vu ! Qu'est-ce que tu deviens ? » Cela fait beaucoup de questions. Elle commence avec un,
« Salut Dean » pour lequel un fin sourire l’accompagne. Elle continue avec un
« Oui c’est vrai. » en faisant un mouvement de la tête de haut en bas. C’est vrai. En même temps il est un ami « proche » de Jake alors, ça paraît normal qu’ils ne voient pas souvent depuis presque les trois dernières années. Et encore. Ils se sont déjà revus plusieurs fois. Elle termine avec un
« Oh, je vais bien. » en haussant les épaules. Comment dire .. Cela est vrai. Mais, il y en a eu des « choses » ces deux derniers mois surtout au niveau personnel : en octobre, Jake apprend l'existence de l'enfant de deux ans ; en novembre aucune nouvelles et en décembre il le rencontre et apprend pour l'agression de la journaliste sportive. Enfin. Elle ne dit pas un mot concernant la dernière question de Dean. Et puis, après tout peut être qu'il est déjà au courant.
« Tu as le temps pour un café quand même sauf si tu es pressée, je ne te dérangerai pas plus. » Il se passe la main dans les cheveux. Elle secoue la tête de droite à gauche.
« Non. Je veux bien. J’ai un peu de temps. Je te laisse choisir où .. » Elle lui adresse un sourire en coin en faisant à nouveau quelques pas sur le bitume londonien.
« Mais au fait, toi. Comment tu vas ? » Elle tourne la tête vers le jeune homme.
Et qu’est ce que tu fais dans le coin de bon matin ? » Elle fronce les sourcils avec une expression pleine de « curiosité » inscrite sur le visage.