"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici I just needed to forget you: Julian ft Eugenia 2979874845 I just needed to forget you: Julian ft Eugenia 1973890357
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I just needed to forget you: Julian ft Eugenia

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() message posté Dim 1 Juin 2014 - 18:22 par Invité
I just needed to forget you: Julian ft Eugenia Tumblr_n6cyfajxoh1rkqbo5o1_250
I just needed to forget you for a while,
to forget that I can't have you,
to stay sane we must be apart


Mes pieds me guidaient dans les rues sombres de Londres. Je n’avais pas besoin de trouver mon chemin. Chaque partie de mon corps se souvenait de la ville, de ses rues, et des endroits où nous avions l’habitude de nous retrouver. Parfois il me semblait même entendre le rire d’Eugenia, raisonner entre les façades grises et sales de Camden town .

Plus je m’enfonçais dans les ténèbres, plus j’avais le sentiment de n’avoir jamais quitté ces lieux. La nuit s’abattait peu à peu sur moi, m’obscurcissant la vue et m’empêchant de distinguer les gens autour de moi. Et pourquoi ? Ce n’était que des inconnus au final. Nous étions tous seuls, malheureux, déambulants en peine dans une ligne sans fin.

Je serrais les poings en me laissant aller à la mélancolie. Ce soir, elle me manquait : Son visage angélique, ses yeux pétillants et sa chevelure cuivrée, elle tout simplement … Pourtant je m’étais évertué à l’effacer de ma mémoire. Je devais oublier qu’elle avait un jour existé, pour pouvoir avancer. Mais depuis que j’étais rentré, la pensée, que nous foulions le même sol à nouveau ne me quittait plus.

J’avais attendu toute ma vie le bon moment pour lui avouer mon secret, mais elle avait choisi ce soir là pour disparaitre. Et, je n’avais pas eu la force de la chercher, ou de courir après elle, de peur qu’elle ne finisse par me détruire. C’est ironique de voire, que j’avais fini par me détruire tout seul.

Je fronçai les sourcils, en bifurquant à droite. Je ne savais pas où j’allais, tout du moins, pas consciemment. Eugenia hantait toutes mes pensées. C’était une torture de me souvenir de chaque moment passé ensemble, de revoir toutes les opportunités que j’avais eu de frôler ses lèvres, ou de lui tenir la main. J’avais été trop con, et je l’étais encore aujourd’hui à ruminer mon passé. Je ne devais pas avoir pris ma dose quotidienne de café ! Je fis demi-tour, en direction de Starbucks. C’était le meilleur plan; de prendre un coffee –to-go, puis de retourner travailler mon dernier article sur « L’impact de la crise économique sur l’industrie pharmaceutique publique».

Je franchis le pas de la porte d’un air septique ; la queue était interminable ! Je pris sur moi en me positionnant derrière un couple de touristes asiatiques. A ce rythme-là, j’allais retourner au bureau sans mon café.

« Frapuccino pour Eugenia ! » Brailla la barista, me tirant tout à coup de ma torpeur.

Je fis volteface, machinalement, sans me rendre compte de la portée de mon action. Le souffle court je me mis à dévisager les femmes autour de moi, quand mon regard se posa sur elle. Je n’arrivais pas à y croire.

C’était elle.

« Eugenia ? »Soufflai-je en sentant un filet de sueur couler le long de mon dos.

J’avais imaginé nos retrouvailles un millier de fois auparavant, j’avais préparé mon discours et avait appris par cœur une petite blague pourrie pour détendre l’atmosphère, et là … tout ce que je trouvais à dire c’était : Eugenia, avec un air gogole !

J’avais imaginé nos retrouvailles un millier de fois, j’avais imaginé tous les scénarii mais je n’avais pas envisagé une seule seconde qu’elle serait différente.

Je déglutis en la fixant des yeux.
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() message posté Dim 1 Juin 2014 - 22:44 par Invité
they say you die twice. once when you stop breathing and the second, a bit later on, when somebody mentions your name for the last time. ✻✻✻  Ma sœur m’avait convaincu de sortir. Ma sœur m’avait convaincu que prendre l’air ne pourrait que me faire du bien. Je ne savais pas encore si je la croyais. Si elle avait raison, au fond. A vrai dire, j’avais fini par passer le seuil de notre appartement uniquement pour qu’elle cesse de me sermonner. Pour qu’elle arrête de s’en faire. Je finis par prendre une profonde inspiration, continuant mon bout de chemin, donnant de grands coups de bras sur les roues de mon fauteuil pour circuler plus vite. Prendre le métro avait été un véritable challenge, tout comme un véritable enfer ; j’avais oublié à quel point je détestais particulièrement ces personnes pressées qui se serraient dans les rames sans me donner la possibilité de respirer. J’avais oublié à quel point c’était long d’attendre après les ascenseurs pour que je puisse descendre à la hauteur des quais, puisque la ville n’avait encore rien prévu d’autres pour les personnes handicapées moteurs comme moi. J’avais oublié à quel point les autres pouvaient me fixer. Me fixer sans relâche. Me fixer comme si je ne me rendais pas compte que j’étais l’objet de toute leur attention.
J’avais presque senti les larmes me monter aux yeux, avant de descendre. Mais je m’étais ressaisi. Comme à chaque fois. Après tout, je refusais de pleurer à chaque fois que l’on me dévisageait. Autrement, je passerai sans doute mon temps à m’apitoyer sur mon propre sort. Autrement, il faudrait plus que ma sœur pour me convaincre de mettre le nez dehors.
Je me frayai un passage dans les rues hostiles, les personnes grouillant autour de moi s’écartant qu’au dernier instant. Je poussai un profond soupir avant de finalement pénétrer à l’intérieur d’un Starbucks et, mécaniquement, je me positionnai au bout de la file d’attente. Les personnes en face de moi eurent un mouvement de recul ; d’un signe de tête, je leur intimai que je pouvais patienter comme tout le monde, et elles reprirent leur conversation en me jetant des coups œil fréquents. Je déglutis avec difficulté. Je voulais les oublier. Je voulais tous les oublier. Alors, mes yeux allèrent et vinrent sur les tables du lieu, et je fronçai les sourcils. Etais-je déjà venue ici ? Ce lieu me rappelait vaguement quelque chose. J’étais presque persuadée d’avoir déjà marché jusqu’à la table du fond, proche de la fenêtre donnant sur l’autre bout de rue.
Puis, tout me revint.
Il était là, à mes côtés. Je voyais le soleil se refléter dans ses mèches dorés tandis qu’il me narrait avec passion ce qu’il avait bien pu apprendre au cours de la semaine, cette longue semaine où nous n’avions pas pu nous voir, lui dans sa ville pour étudier, moi dans la mienne pour apprendre également. Ce souvenir était vieux. Si vieux que je ne parvenais plus à le situer. Julian. La semaine où nous n’avions pas pu nous voir m’avait paru longue, l’année à l’éviter m’avait paru interminable. Je me demandais où il était. Ce qu’il faisait. Où est-ce qu’il allait. J’étais persuadé qu’il avait réussi, d’une certaine manière ; il était suffisamment brillant pour avoir ce qu’il désirait. Peut-être était-il marié. J’eus un pincement au cœur lorsque cette idée effleura mon esprit. « Madame ? » m’interpella une fois, et je levai la tête vers l’employée du Starbucks qui se penchait au-dessus de sa caisse pour prendre ma commande. Je lui adressai un vague sourire avant de me racler la gorge. « Un frappuccino caramel avec un supplément café s’il vous plait. » annonçai-je avec automatisme, ayant répété cette phrase des centaines de fois. « Je pourrais avoir un prénom ? » J’esquissai un vague sourire. J’aurais été avec lui, j’aurais sans doute répondu quelque chose de drôle. Un prénom amusant. Mais il n’était pas là. Et je n’étais plus d’humeur à rire de tout. « Eugenia. » Eugenia. Tout simplement. « Autre chose ? » Je secouai la tête, et elle passa ma commande à un de ses collègues qui m’encaissa. Distraitement, je lui tendis un billet et il me rendit la monnaie ; je rejoignis les personnes qui patientaient pour leurs boissons.
J’étais presque hantée par son fantôme, ici. J’avais simplement envie de prendre ma boisson et de disparaître. De repartir. Je m’en voulais, oui ; suffisamment pour hésiter à le rappeler, suffisamment pour essayer de revenir vers lui. Suffisamment pour avoir imaginé une centaine d’excuses dans mon esprit. Mais jamais je ne passais le pas. Jamais je ne réussissais. Alors je me condamnais toute seule à souffrir, à souffrir simplement parce que je refusais de voir la pitié dans son regard.  « Frapuccino pour Eugenia ! » lança une voix, et je m’avançai doucement pour récupérer ma boisson. Je frissonnai lorsque mes doigts saisirent le plastique froid, et je calai mon gobelet contre mes genoux avant de faire demi-tour. « Eugenia ? » Je m’arrêtai dans mes mouvements. Mon cœur eut un raté. Non. Cela ne pouvait pas être possible. Cela ne pouvait pas être lui. Pourtant, je reconnaissais cette voix. J’aurais pu la reconnaître entre cent. Mille. Un million. Un milliard. Je finis mon tour, et je me retrouvai en face de lui.
Il n’avait pas changé. Il était exactement comme dans mes souvenirs.
J’hésitais à partir. A aller jusqu’à la porte et m’en aller. Mais je savais que je ne serais pas suffisamment rapide. J’hésitais à me jeter sur lui. A le serrer dans mes bras. Mais j’avais ce fauteuil, ce fichu fauteuil qui m’empêchait de bouger. Alors je demeurai là. Mon frappuccino continua de tremper mon jean. Mon regard détailla le visage de Julian. « Je ne savais pas que tu étais à Londres. » furent les seules paroles qui réussirent à sortir de ma bouche. Je continuai de le fixer. Et je me sentis rougir. Rougir de cette honte d’être handicapée ; rougir de cette honte de ne pas lui avoir donné de nouvelle. « Je… » Je suis désolée. Je n’aurais pas dû. J’aurais aimé avoir d’autres alternatives. Je t’aime si fort. « Je ne m’attendais pas à te voir ici. »
Quelle idiote je faisais. Non, je ne m’étais pas attendue à le voir ici. Mais alors, pourquoi avais-je pensé à lui juste avant de le voir se matérialiser devant moi ?
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() message posté Lun 2 Juin 2014 - 14:46 par Invité
Elle s’était lentement retournée vers moi. Sa façon de me regarder en plissant la lèvre inférieure, n’avait changé. Je lui souris, malgré moi. Le son de sa voix me transportait vers une contrée lointaine, où nous n’avions jamais été séparés, elle était à mes côtés, s’agrippant à mon bras telle une gamine. J’avais la conviction qu’elle était la seule à pouvoir panser mes blessures secrètes, mais mon ange gardien semblait être encore plus blessé que moi.

Mes bras tombèrent ballants le long de mon corps. J’étais impuissant, et sans ressources. Comment la sauver ?

Je baissai les yeux ; mais que lui était-il arrivé ?

Je me sentais pris au piège. Je n’avais pas réalisé à quel point nous étions pathétiques, tous les deux, destinés à vivre ce genre d’épreuves douloureuses. Je la fixais du regard, mais mes yeux n’exprimaient rien. Je n’étais plus sûr moi-même de la raison qui poussait mon cœur à battre la chamade ; L’aimais-je encore ou étais-ce la peur de mal me comporter ?

Je sortis de la queue, tel un robot programmé pour s’autodétruire. Mes pas titubants, me guidaient jusqu’à elle. Je sentais la tristesse me submerger peu à peu. J’avais pensé à elle durant toute cette année, je m’étais fait à la possibilité que je ne la reverrais plus jamais. Et voilà, que maintenant, qu’elle était en face de moi, je ne supportais pas de la voire.

« Je ne savais pas que tu étais à Londres. »

Je souris. Je ne savais pas que tu étais sur une chaise roulante… Comment as-tu pu me cacher une telle chose ? Pourquoi t’être passé de mon aide ? Je croyais que nous étions proches ? M’étais-je fait des films tout seul. Je ne devais pas compter plus que ça au final … Eugenia, pour l’amour de Dieu, pourquoi ? Je déglutis, le cœur gros.

« Je… Je suis revenu » Soufflai-je à peine.

Je ne me sentais l’envie d’exorciser mes pensées, et mon enthousiasme : Ressentais-je au moins ces choses ? Ma langue claqua contre mon palais, me sommant de taire mes divagations. Je ne pouvais pas lui dire. Ce n’était pas le moment, et ça ne le serait jamais.

Avions-nous droit à un happy-ending ?

« Je ne m’attendais pas à te voir ici. »

« Je ne m’attendais  pas aussi… J'ai appelé quelques fois... »

J’avais pensé trop haut. Mon souffle, ma façon de me tenir, ma frange tombant sur mon visage placide, tout chez moi témoignait de ma déception. Je me penchai lentement vers elle. Mes yeux s’attardèrent sur  ses pommettes saillantes, et le bout de son nez. Ma main tremblante frôla sa cuisse avant de prendre le gobelet froid qui tachait son jeans bleu clair.

« Tu vas avoir froid … » Murmurai-je suavement. « Tu peux le sentir ? Si je te touche ? »

Je posai le Frappucino sur le comptoir, d’un air dégagé; comme s’il était tout à fait normal, et légitime, de tomber par hasard sur ma meilleure amie après une année de silence radio, et de découvrir par la même occasion qu’elle avait perdu l’usage de ses deux jambes. Je ne pouvais m’empêcher de me demander à quel point son handicap était grave. Je ne savais pas comment gérer ; j’étais blessé d’avoir été évincé au moment où elle avait le plus besoin de moi.

Etais-je si peu fiable à ses yeux ?
Je l’aimais pourtant !

Je passais ma main dans ma chevelure dorée en arborant un sourire forcé. Qu’à cela ne tienne, je l’avais retrouvé, je devais me concentrer sur ça.

« Tu m’as manqué, Eugenia. » Avouai-je en m’agenouillant face à elle. Je pris sa main, avant de la tirer vers moi pour l’embrasser sur la joue. « C'est bien, de te revoir. »

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() message posté Lun 2 Juin 2014 - 21:42 par Invité
they say you die twice. once when you stop breathing and the second, a bit later on, when somebody mentions your name for the last time. ✻✻✻  Il s’était passé une année. Une année entière mais je n’étais pas parvenue à oublier ses traits. A oublier tous les souvenirs que je pouvais bien avoir de lui. Je m’étais appliquée, pourtant, à me convaincre que cela était sans doute mieux ainsi. J’avais fait de mon possible pour croire qu’il valait mieux qu’il reste loin de moi, loin de tout cela, loin de l’épave que j’étais, loin de ce mauvais karma qui me hantait. Qu’il valait mieux que notre semblant d’histoire se termine avec l’accident. Une partie de moi ne s’en était jamais sortie, après tout ; je demeurai intimement persuadée qu’il s’agissait de celle que Julian connaissait. Je n’étais plus la même. J’étais un fantôme dans ma propre vie. J’étais une jeune femme qui refusait d’avancer, une demoiselle qui ne parvenait pas à admettre toutes les choses qui lui étaient arrivées. Comment pouvais-je l’accepter dans cette existence que moi-même je rejetais ? Cela n’était pas possible. Quelque part, je me disais que je n’avais jamais pris la peine de le recontacter uniquement parce que je ne m’étais pas sentie prête à inclure mon passé dans ce qui serait désormais mon futur. Uniquement parce que je ne voulais pas de cette vie. Je m’étais retrouvée piégée. Je refusai le monde extérieur.
J’avais passé une année à m’éloigner du monde, après tout. Je n’avais jamais été une personne de très sociable. J’avais toujours préféré parcourir des dossiers qu’être en présence d’autres personnes. Avec le temps, ma situation n’avait fait que s’empirer.
Je l’observai bouger, se détacher de la file d’attente du Starbucks pour se planter devant moi. Il baissa les yeux. Je levai les miens. C’était l’ordre des choses. J’étais contrainte d’observer le monde d’en bas, désormais. Il m’adressa le pâle reflet d’un sourire lorsque j’exprimai ma surprise à voix haute, et je l’observai déglutir en silence. Je pouvais presque entendre les questions qui fourmillaient son esprit. Je les voyais dans son regard, son regard désillusionné, son regard déçu, aussi. Mon cœur eut un raté. « Je… Je suis revenu » me répondit-il. J’ébauchai l’ombre d’un sourire sur mes lèvres. Je ne parvenais même pas à être étonnée. Combien de fois était-il venu à Londres pour moi ? Une centaine de fois. Un millier de fois. Trop souvent pour que je puisse les compter, au fond. « Je ne m’attendais pas aussi… J'ai appelé quelques fois... » Je poussai un soupir. Je détournai le regard à l’instant même où il commença à se pencher en avant pour arriver à ma hauteur.
Je le connaissais suffisamment bien pour deviner qu’il était dépassé par les évènements. Dépassé autant que moi. Et, quelque part, cela ne me conforta que dans ce que j’avais fini par penser : il était mieux sans moi. Mieux sans ce que j’étais. Mieux sans ce fauteuil dans sa vie. « Je sais. J’ai reçu tes appels. » lui répondis-je, admettant à voix haute que je l’avais volontairement ignoré. Mon ton avait sans doute était trop froid. Aussi froid que le gobelet entre mes deux genoux. Je sentis ses doigts effleurer ma cuisse à l’instant même où mon regard se posa sur sa main venue me débarrasser de ma boisson. A quoi jouait-il ? Pourquoi semblait-il se soucier de détails ? « Tu vas avoir froid … » commenta-t-il dans un murmure, avant d’enchainer. « Tu peux le sentir ? Si je te touche ? » Je sentis mon sang ce glacer. Il m’avait posé cette question que toutes les personnes autour de moi avaient tenté de taire, et ce comme s’il s’agissait de la chose la plus naturelle du monde. Je demeurai muette, surprise. Je lui devais au moins des réponses. Au moins cela. « Oui. » répondis-je avant de pousser un soupir. « J’ai encore une sensibilité tactile, mais je suis incapable de ressentir la douleur. Je n’avais pas froid, je t’assure. » Les médecins étaient même allés jusqu’à m’affirmer que je pouvais encore atteindre l’orgasme lors de mes rapports sexuels. Jusqu’à me confier que je pouvais mener une grossesse à terme. Mais pour cela, il fallait que j’ai des contacts avec l’extérieur pour que cela soit possible. Puis, ils avaient également tenu à m’alerter quant à cette anesthésie à la douleur ; je pouvais me blesser sans m’en rendre compte. Mais, à vrai dire, je n’avais fait que les écouter d’une oreille.
Je n’en avais que faire de leurs paroles. J’étais paralysée. Je pouvais encore sentir les mains des personnes effleurer mes jambes. Cela était les seules choses que je parvenais à retenir, en plus des séances de rééducation qui ne me servaient à rien.
Rien du tout.
Il me fit un sourire forcé, et je secouai la tête en détournant le regard une nouvelle fois. Pourquoi cela me blessait-il tant ? Pourquoi avais-je tant de mal à affronter son regard ? « Tu m’as manqué, Eugenia. » Du coin de l’œil, je le vis s’agenouiller, et ses mains attrapèrent la mienne. Je sentis ses lèvres se déposer sur ma joue. « C'est bien, de te revoir. » Un frisson me traversa tandis qu’il se reculait doucement. A quoi jouait-il ? Que faisait-il ? Mes joues prirent une teinte rosée, tandis que je relevai le regard sur lui. Je ne parvenais pas à comprendre ses gestes. A comprendre ses intentions. Ma poitrine suivait le rythme chaotique de ma respiration. « Oh, s’il te plait, épargne-moi le numéro du gars dégoulinant de pitié capable de tout pardonner à la pauvre fille plantée dans une chaise roulante. » lâchai-je, acide. Je ne parvenais qu’à voir de la pitié, dans ses yeux. Que de la pitié derrière ses longs cils. Que de la pitié derrière son air angélique, derrière ce geste affectif que je ne croyais qu’à moitié. Ne comprenait-il pas que cela me blessait certainement plus que s’il avait simplement tourné les talons ? Je dégageai ma main de son emprise, et je reculai légèrement mon fauteuil. « T’es censé être en colère après moi pour t’avoir ignoré pendant un an, d’accord ? T’es censé m’en vouloir d’avoir disparu comme une voleuse. T’es censé ne plus vouloir m’adresser la parole parce que j’ai fait comme si tu n’existais pas. Comme si on ne s’était jamais rencontré. »
T’es censé ne plus agir comme s’il ne s’était jamais rien passé. Comme si nous n’avions jamais été amis. Je ne suis plus censée compter. Mais au fond, qu’en savais-je ? Je n’étais pas dans son esprit. Je ne savais pas où il souhaitait en venir. Je ne parvenais qu’à imaginer qu’il agissait de la sorte simplement parce qu’il avait pitié de moi. Pitié parce que je n’étais qu’une putain d’handicapée. « Je n’ai pas besoin de ta pitié. Alors, s’il te plait, épargne-moi. » Je poussai un profond soupir. Mon cœur battait vite. Si vite. Si vite que j’en venais à me dire qu’il allait me lâcher une nouvelle fois. Cesser de battre comme il avait cessé de battre lors de mon accident.
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() message posté Mar 3 Juin 2014 - 23:31 par Invité
Eugenia, montait sur ses grands chevaux. Elle me repoussait avec une froideur qui m’était inconnue. Je veux dire, que je l’avais vu remballer les gens à maintes reprises, usant de mots blessants et de répliques dignes des grands méchants de BD. Je la savais antisociale, mais elle ne s’était jamais comportée de la sorte avec moi. J’étais différent à ses yeux, tout du moins, c’est ce que je croyais...

I guess positions were switched after one year …

Je me relevai  en la regardant à peine. Elle ne comprenait rien.

« Oh, s’il te plait, épargne-moi le numéro du gars dégoulinant de pitié capable de tout pardonner à la pauvre fille plantée dans une chaise roulante. »

« T’es censé être en colère après moi pour t’avoir ignoré pendant un an, d’accord ? T’es censé m’en vouloir d’avoir disparu comme une voleuse. T’es censé ne plus vouloir m’adresser la parole parce que j’ai fait comme si tu n’existais pas. Comme si on ne s’était jamais rencontré. »

« Je n’ai pas besoin de ta pitié. Alors, s’il te plait, épargne-moi. »


Etait-elle déterminée à me blesser, où les choses se faisaient-elles par hasard ? Je restai là sans broncher, endurant attaque après attaque. Je ne me sentais pas de justifier les erreurs qu’elle avait commise. La lassitude s’était tout à coup immiscée en moi, m’empêchant d’avoir les idées claires. Mon cerveau analysait chacune de ses paroles, sans vraiment comprendre le sens de cette injustice.

Je la regardais de haut, et non ce n’était pas une expression liée à nos différents angles de vue. Je la regardais de haut parce qu’elle venait de mépriser toute notre histoire. Celle, à laquelle je m’étais rattachée, chaque jour, depuis sa disparition. Je lui souris d’un air narquois. Je ne pouvais pas la laisser m’atteindre, pas après toutes les blessures qu’elle m’avait infligée.

Il est vrai que je ne pouvais pas ressentir sa peine. J’avais beau essayer de comprendre son vécu, je ne pouvais pas, réellement ressentir ses sentiments à chaque moment : sa déception… sa raison … son injustice … Elle non plus, elle ne pouvait pas ressentir chaque lame qui s’était planté dans mon cœur chaque jour après son rejet … sa disparition … son injustice

Nous étions tous les deux exposés à un genre de douleur insoutenable, alors non, je refusais d’être son bouc émissaire sous prétexte qu’elle était handicapée et malheureuse.

Le regard froid, et toujours hautain, je fendis sur elle, plaquant mes mains de part et autre les accoudoirs de sa chaise roulante. Ma bouche s’étira, transformant mon rictus en une sorte de grimace à mi-chemin entre la colère et la raison. Je la tirai vers moi sans ménagements.

« Tu as terminé de soulager ta conscience ? Parce que je suppose que tu me dis toutes ses énormités dans le seul but de te convaincre que tu n’as rien fait de mal. »

Je souris. Ma voix grinçait entre mes dents, laissant échapper un son qui m’était désagréable ; celui de la faiblesse. Je me jetais volontairement dans la gueule du loup.

« Tu sais à quel point je déteste parler de mes sentiments, ne me pousse pas à être à découvert … Et surtout ne me dicte pas ma façon d’agir. Je ne peux pas me permettre de te haïr parce que j’ai la rancune tenace, mais rien ne m’empêche d’être en colère. »

Je pris une grande inspiration. Ça allait être difficile de garder le contrôle sans mon café et mon paquet de cigarettes.

« Tu as délibérément snobé mes appels, je sais. Ne crois pas que je ne m’en étais pas rendu compte. J’ai appelé d’une cabine une fois, et ton téléphone avait sonné. J’en avais conclu que tu m’avais mise dans ta liste de rejet, mais ce n’est pas la partie la plus décevante à ce que je vois … Tu t’es caché de moi, alors que j’étais là, comme un idiot, à ruminer mon chagrin parce que je t’aimais. C’est triste ce qui t’arrive, le destin peut-être salop, mais tu as été victime de malchance. Par contre TU as choisi de me laisser tomber…  Je pense que tu  devrais avoir pitié de moi, Eugenia ; je t’ai cru morte, et je n’ai jamais pu faire mon deuil. » Je serrai la mâchoire, dégouté. « Tu es sûr que tu n’as perdu que l’usage de tes jambes ; ton cerveau est-il intact ? »

Je n’y étais pas allé avec le dos de la cuillère, mais elle m’avait poussé à bout en me rappelant toutes les épreuves que j’avais enduré en son absence. C’était trop facile !

« Et pour info, je suis loin d’être un gars dégoulinant. »

Je lâchai prise, sans la quitter des yeux. J’avais hâte d’entendre ce qu’elle avait à dire pour sa défense.

Elle voulait une confrontation ? La voilà !
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() message posté Mer 4 Juin 2014 - 19:04 par Invité
they say you die twice. once when you stop breathing and the second, a bit later on, when somebody mentions your name for the last time. ✻✻✻  J’avais l’impression qu’il se jouait de moi, presque. Que sa réaction n’était pas normale. Je ne parvenais pas à suivre le cheminement de ses pensées. Je ne parvenais pas à me dire qu’il avait le droit de poser ses lèvres sur ma joue comme il avait toujours eu l’habitude de faire ; je ne voulais pas de sa pitié. Je ne voulais pas que sa colère soit balayée par la simple vision de moi en fauteuil roulant. Je ne voulais pas admettre le fait qu’il puisse me pardonner uniquement parce que désormais j’étais différente. Parce que désormais je n’étais plus la même. J’aurais aimé être dans son esprit. J’aurais aimé ressentir tout ce qu’il pouvait ressentir en cet instant. J’aurais pu être déçue, déçue par ses pensées ou ses raisonnements, mais j’aurais pu avoir le cœur net sur ce qu’il venait à s’imaginer. Sur ce qu’il venait à déduire. Sur ce qu’il venait à penser. Mon cœur me faisait mal. J’avais l’impression de rouler sur nos souvenirs. De rouler sur notre relation. De la réduire en miettes, en poussières. Mais avais-je le choix ? Avais-je d’autres solutions ? Aucune ne se présentait à moi. J’avais l’impression que tout était terminé, de toutes manières. Que tout s’était terminé à l’instant même où je m’étais retrouvée à l’hôpital. Il aurait peut-être fallu qu’il m’appelle vingt minutes plus tôt. Je n’aurais jamais pris ma voiture, pas pour chercher ma sœur à sa soirée alcoolisée. Elle ne m’aurait jamais fait la peur de ma vie. Je n’aurais jamais perdu le contrôle. Je n’aurais jamais perdu l’usage de mes jambes. Cette année ne se serait jamais écoulée de cette manière. Mais peu importe. On pouvait refaire le monde avec de si.
Et j’étais lasse de reconstruire ma vie avec des et si.
Je m’arrêtai de parler, l’acide ayant envahi mes paroles. C’était ma seule façon de me défendre. Il ne me restait plus que cela, après tout. Mes mots. Ma carapace. Mon fauteuil. « Tu as terminé de soulager ta conscience ? Parce que je suppose que tu me dis toutes ses énormités dans le seul but de te convaincre que tu n’as rien fait de mal. » Il avait posé ses mains de part et d’autres de mon fauteuil. Il avait presque un air de carnassier sur le visage ; mon cœur eut un raté, et je sentis ma respiration s’affoler. Il me faisait presque peur, oui. Pire encore, ses mots me révoltaient. Je voulais lui dire qu’il avait tort. Qu’il osait prétendre me connaître mais qu’il s’enfonçait dans ses idées. Qu’il avait faux. Faux sur toute la ligne. « Tu sais à quel point je déteste parler de mes sentiments, ne me pousse pas à être à découvert… Et surtout ne me dicte pas ma façon d’agir. Je ne peux pas me permettre de te haïr parce que j’ai la rancune tenace, mais rien ne m’empêche d’être en colère. » Il s’arrêta pour reprendre son souffle.
Et j’eus l’impression que cet instant dura une éternité. Je ne pouvais pas m’empêcher de le fixer ; je ne réussissais pas à calmer ce corps qui réagissait à ses paroles. Je ne pouvais pas m’empêcher de lui en vouloir. De lui en vouloir de me parler sur ce ton. De lui en vouloir de me répondre, quelque part, et d’être plus fort psychologiquement que moi. « Tu as délibérément snobé mes appels, je sais. Ne crois pas que je ne m’en étais pas rendu compte. J’ai appelé d’une cabine une fois, et ton téléphone avait sonné. J’en avais conclu que tu m’avais mise dans ta liste de rejet, mais ce n’est pas la partie la plus décevante à ce que je vois… Tu t’es caché de moi, alors que j’étais là, comme un idiot, à ruminer mon chagrin parce que je t’aimais. C’est triste ce qui t’arrive, le destin peut-être salop, mais tu as été victime de malchance. Par contre TU as choisi de me laisser tomber… Je pense que tu devrais avoir pitié de moi, Eugenia ; je t’ai cru morte, et je n’ai jamais pu faire mon deuil. » Je déglutis. Je m’étais sentie blêmir au fil de ses paroles. « Tu es sûr que tu n’as perdu que l’usage de tes jambes ; ton cerveau est-il intact ? » J’ouvris la bouche, souhaitant protester, indignée qu’il puisse penser de cette manière. Qu’il puisse avoir cette idée à l’esprit. Je sentis des larmes de rage embuer mes yeux ; je pris de profondes inspirations pour les ravaler, mais je n’y parvins qu’à moitié. Il touchait des points sensibles, oui. J’étais peut-être acide. Mais il l’était autant que moi. « Et pour info, je suis loin d’être un gars dégoulinant. »
Il termina de m’achever.
Je demeurai silencieuse. J’étais bien trop occupée à contrôler ma respiration pour parvenir à formuler une réponse cohérente. Je ne le comprenais pas, non. Je ne réussissais pas à admettre qu’il puisse penser que j’avais eu le choix. Que j’avais eu d’autres alternatives que de l’ignorer. Pourquoi fallait-il qu’il rende les choses plus difficiles ? N’avait-il pas pu simplement tourner les talons en m’apercevant ? J’avais envie de pleurer, oui. Pleurer de rage. J’avais pensé le connaître. Mais je n’avais fait que de me tromper. « Qui es-tu pour me parler de cette manière ? » demandai-je avec une rage non feinte, posant mes mains sur son torse pour l’éloigner de moi. Pour conserver un semblant de fierté. Je refusais de le voir me dominer de cette manière. Je refusais de le voir prendre le dessus. « Tu crois que c’était délibéré, de t’ignorer ? Que je l’ai fait par plaisir ? Que mon accident de voiture m’a simplement donné envie de ne plus te parler, de ne plus t’avoir dans ma vie ? Ce n’est pas aussi simple que ça, tu sais. » Je pris une profonde inspiration, fermant les paupières, avant de reprendre en posant mon regard sur lui. « J’ai souffert le martyr pendant quatre mois. Quatre mois. Chaque jour j’ai eu envie de décrocher ce putain de téléphone parce que j’avais besoin de toi, besoin de ta présence, besoin de ne plus me sentir seule. Mais je ne l’ai pas fait. Je ne l’ai pas fait parce que je ne voulais pas t’impliquer dans cette vie misérable dont j’ai hérité. J’ai changé, Julian. Je ne voulais pas que tu me voies dans cet état. » Je m’arrêtai. Je m’arrêtai simplement.
J’avais toute cette rage, au fond de moi. Je savais qu’il ne voudrait pas comprendre. Je savais qu’il penserait toujours que j’ai pris la mauvaise décision. Mais qu’en savait-il, au fond ? Il n’avait pas été dans mon cas. Il n’avait pas été celui dont la vie avait basculé. Il ne pouvait pas me comprendre. Tout comme je ne pouvais pas le comprendre, sans doute. « Je n’ai rien fait de mal. Je ne dis pas que mes actions ne t’ont pas blessé, mais je juge que c’était la meilleure chose à faire. Le seul choix qui s’offrait à moi. T’aurais fait quoi, hein ? Si je te l’avais dit ? Si je t’avais dit que ma moelle épinière avait été sectionnée ? T’aurais fait comme tous les autres. Comme mon père. Comme ma mère. Comme ma sœur. T’aurais à peine réussi à me regarder dans les yeux. » Je m’arrêtai, ma colère retombant légèrement. Une larme solitaire coula le long de ma joue et je l’essuyai avec rage. Je poussai un profond soupir. Scarlet avait eu tort, au fond. Je n’aurais jamais dû sortir. Je ne devrais plus sortir.
J’étais née pour vivre seule. Pour me suffire à moi-même.
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() message posté Mer 4 Juin 2014 - 20:49 par Invité
« Qui es-tu pour me parler de cette manière ? »

Qui étais-je pour lui parler de cette manière ? Mon esprit s’était déconnecté  là la minute où j’avais entendu cette phrase. Elle était trop blessante, ou peut-être qu’elle ne réalisait pas l’ampleur de ses paroles. Je plissai les yeux en l’entendant tergiverser, mais sans vraiment comprendre ce qu’elle racontait : Pitié … délibéré … choix … souffrance … Moelle épinière … Sectionnée … Mieux pour moi … Bullshit !

Je m’esclaffais tout à coup, me surprenant moi-même. Il fallait avouer que c’était quand même risible de se retrouver face à elle après tout ce temps, et que la seule chose qu’elle trouve à me dire c’est qu’elle m’avait détruit pour mon propre bien.  Elle se demandait qu’elle droit j’avais de lui parler sur un ton hautain, alors qu’elle se donnait le droit de jouer avec ma vie, et mes décisions. Son cerveau n’était décidément pas en état de raisonner correctement ! Je serrais les poings afin de contrôler ma colère. Elle me rejetait avec ses mots, avec ses mains sur mon torse et avec son regard embué de rage mal contenue.  Je ne m’étais jamais senti aussi loin d’elle qu’en ce moment, même pas durant notre année de séparation.  C’était dingue de voire à quelle point elle se croyait changée, différente, juste à cause d’un accident. Pour moi c’était toujours le même brin de fille colérique, sauf que maintenant, elle était tout le temps assise. Je la voyais exactement telle qu’elle était, et j’avais la ferme conviction que je la connaissais ; rien ne pouvait me faire changer d’avis !

Les gens autour de nous commençaient à s’impatienter, râlant ou marmonnant des mots que j’arrivais à peine à distinguer. C’était triste à dire : Nous étions au beau milieu de Starbucks, après une année sans nouvelles, et nous n’avions rien trouvé de mieux que de s’accuser comme le ferait deux ennemis.

Je ne savais pas pourquoi je me sentais envahi par une immense tristesse ; j’avais essayé de lui dire que je l’aimais au lycée mais j’étais trop lâche pour  avouer mon pécher. Et voilà, que j’avais lâché la bombe, pour la première fois, mais elle n’avait pas bronché. J’avais envie de tourner les talons, de quitter cet endroit sordide, et de ne plus jamais avoir à revoir son visage, mais je ne pouvais pas me résoudre à laisser derrière moi le passé. Je me devais bien ça, d’ essayer.

Personne d’autre au monde ne pouvait me rendre aussi misérable, ça ne pouvait pas être rien… Ce n’était pas fini ! Une partie de moi, sûrement la plus tordue, était encore en course. Eugenia, si tu m’avais laissé venir à cet hôpital … Je me serais penché sur toi pour t’embrasser à pleine bouche, je t’aurais dit que les plus belles  rencontres de la vie ne se font pas par hasard … Que ce n’était pas un hasard que je vienne récupérer mon téléphone  au bureau du proviseur au moment exacte où tu faisais la fouine. Je t’avais regardé toute ma vie, longeant seule l’allée jusqu’à la salle de gym, tordant ton style pendant le cours de philosophie, et léchant le bout de ta cuillère après que tu aies fini de déjeuner. J’aurais souris, en te disant, que maintenant que tu étais clouée sur place, je n’avais plus à te courir après, je pouvais rester à tes cotés pour toujours, parce que c’est ce que les amoureux font … Ce soir-là, ce n’était pas ton cœur que j’étais venu demander, mais ta main. Je voulais que tu viennes avec moi, mais toutes mes désillusions avaient été balayées par ta disparition. Je crois que c’est pour cette raison que je t’en avais voulu au point de ne plus jamais te chercher. Tu avais brisé mon rêve, d’enfin avoir une famille, moi l’orphelin de 10 ans perdu et roué de coup par un père  trop malheureux pour voire qu’il avait pris le verre de trop.

Il y avait cet endroit imaginaire que je rejoignais chaque soir avant de me coucher, un endroit qui n’existait que pour que tu sois à mes côtés, guérissant les blessures mon cœur meurtri. Je savais que je n’étais pas le gars que tu recherchais, mais je gardais espoir que tu puisses voire que mon âme se languissait de toi. Et je ne pouvais pas arrêter …

« Tu t’attends à ce que je te laisse tomber parce que c’est mieux pour moi ? C’est ce que tu attends ? » Mes yeux trahissaient mon désarroi, et bien que je voulais rester digne et juste, à l’intérieur je me sentais défaillir. Je pouvais entendre nos deux cœurs battre à l’unisson. Tous mes doutes disparaissaient, laissant place à la peur qu’il ne soit déjà trop tard pour nous. Je pouvais le voire, à la façon qu’elle avait de plisser la lèvre inférieure en me regardant qu’elle n’avait plus confiance en rien ; ni en moi, ni en elle.

« Je suis désolé de te décevoir mais je n’abandonne pas les gens … Je n’ai pas pu être à tes côtés, à cause de ta stupidité, mais maintenant je suis là. Considère le comme une faveur, tu me dois bien ça après tout. Laisse-moi avoir pitié de toi … étant donné que tu t’évertues à penser que c’est ce que je ressens. »

Je lui tendis la main.

« Laisse-moi t’offrir un autre Frappuccino. De toute façon tu n’as pas le choix. »
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() message posté Jeu 5 Juin 2014 - 12:14 par Invité
they say you die twice. once when you stop breathing and the second, a bit later on, when somebody mentions your name for the last time. ✻✻✻  Je n’avais jamais été à l’aise avec les autres. A l’aise avec moi-même, presque. Le monde avait toujours été trop compliqué pour moi. Trop vaste. J’avais toujours eu une certaine préférence pour connaître les autres personnes via des dossiers. Via des rapports. Via des feuilles sur eux, des centaines de feuilles sur eux censées être confidentielles. Je n’avais jamais trouvé d’autres moyens d’assouvir ma curiosité que par fouiner là où il ne fallait pas. Que par m’introduire dans les différents bureaux où étaient soigneusement rangés tous les dossiers qui m’intéressaient.
Je me souvenais encore avoir lu tout ce que j’avais bien pu trouver sur lui, au lycée, avant même de le connaître. Il m’avait intéressé, lui, le garçon toujours seul acceptant en silence de partager la même table que moi au déjeuner. A ce moment-là, je n’avais jamais imaginé la relation que nous avions été destinés à avoir. Je n'avais jamais imaginé qu’il serait à la fois mon ami et mon confident, la seule personne sur cette Terre que j’étais prête à accepter dans mon existence et la seule personne sur cette Terre que j’étais prête à aimer. En parcourant les lignes sur sa vie, je n’avais eu qu’un esprit d’automate, un esprit de cette putain de fille à la curiosité maladive. Je n’avais pas compris les sous-entendus des informations que j’avais assimilées. Je n’avais pas compris la portée des notes des professeurs. J’avais été une insensible jusqu’à finalement le connaître. Le connaître réellement. C’était à son contact que j’avais fini par me rendre compte que les dossiers ne disaient pas tout d’une personne ; mais, étrangement, il avait suffi à mon monde. Je n’avais pas eu besoin de réellement connaître d’autres personnes.
Mais j’avais l’impression que cela changeait. Que cela ne suffisait plus. Il ne me comprenait pas. Je ne le comprenais pas. Je m’enfonçais doucement dans mes idées, comme si je n’avais accès qu’à des dossiers. J’avais l’impression que ma propre personne ne pouvait se résumer qu’à son dossier médical : moelle épinière sectionnée. Je ne parvenais plus à y arriver. Je ne voulais pas de ce monde extérieur, de ce monde qui me blessait. « Tu t’attends à ce que je te laisse tomber parce que c’est mieux pour moi ? C’est ce que tu attends ? » me demanda-t-il. Je me retins presque d’hocher la tête, mais cela était ce que je pensais au plus profond de moi-même. Oui. C’était ce que j’attendais, même si je savais maintenant que cela ne serait pas aussi facile que je l’avais imaginé. Je voulais qu’il me laisse tomber. Qu’il me donne raison, simplement parce que je refusais de m’accrocher à des espoirs illusoires. Simplement parce que je refusais la pitié des gens. Simplement parce que je voulais qu’il comprenne, avant qu’il ne soit trop tard, avant de ne m’avoir donné trop d’espoir, que j’étais une situation désespérée. Il n’y avait pas de solution, pour moi. « Je suis désolé de te décevoir mais je n’abandonne pas les gens… Je n’ai pas pu être à tes côtés, à cause de ta stupidité, mais maintenant je suis là. Considère le comme une faveur, tu me dois bien ça après tout. Laisse-moi avoir pitié de toi… étant donné que tu t’évertues à penser que c’est ce que je ressens. » me déclara-t-il avant de me tendre la main. Je continuais de l’observer. « Laisse-moi t’offrir un autre Frappuccino. De toute façon tu n’as pas le choix. » Je fronçai les sourcils.
Je me savais butée. Enfoncée dans mes idées. Cependant, il semblait vouloir se hisser à la hauteur de ma propre bêtise. Agacée, je poussai un profond soupir avant de secouer la tête. Je ne pouvais rien y faire, de toutes manières, je le savais ; je pouvais le voir dans les profondeurs de ses yeux verts. Je connaissais ce regard. C’était celui de la détermination. « Si je n’ai pas le choix, alors. » marmonnai-je avant de pousser un nouveau soupir. « Maintenant ou plus tard ? J’ai un emploi du temps très chargé tu sais. Je suis très occupée à… Vivre. » A Survivre. Je ne savais pas ce qu’il comptait faire, au fond. Profiter de ma présence maintenant, pour être sûr que je ne lui échappe pas, ou bien me donner une bonne raison de me défiler dans quelques jours en me fixant une date pour se revoir. Je ne savais pas si j’avais suffisamment de force pour rentrer chez moi avec la perspective de devoir le revoir. Je ne savais pas si j’avais suffisamment de courage pour l’accepter dans ma vie.
Et si, justement, cela était bien ça le problème ? Et si, justement, cela n’était pas par crainte qu’il ne puisse pas supporter ma situation, mais par peur que je ne sois pas suffisamment courageuse pour le voir rester ? Il avait peut-être raison, au fond. Peut-être avais-je eu d’autres dommages que ceux à mes jambes.
Je n’avais jamais été réellement saine d’esprit, de toutes manières. Je n’avais jamais réellement fonctionné comme les autres.
Je finis par me rendre compte que nous gênions les autres. J’étais suffisamment revenue sur Terre pour me rappeler que le monde extérieur existait toujours. J’étais lasse. Lasse de la situation. Lasse de ma vie. Lasse de sa réaction. « Tu vas te faire plus de mal que de bien, tu sais. » finis-je par lâcher. « Ce n’est plus comme lorsque nous étions des gamins, Julian. Ce n’est plus lorsque nous étions simplement deux personnes marginales. T’as changé, j’ai changé. A vouloir être à mes côtés, tu vas te rendre compte que je n’en vaux plus la peine. C’est mon combat, tu sais. Mais c’est un combat auquel je n’arrive même pas à faire face. C’est un jeu dangereux, même pour toi. » Mon ton avait fini par retomber, comme si je rendais les armes. Je ne voulais pas me battre contre lui. Je ne voulais pas m’emporter. Je savais que cela ne valait pas la peine : il avait déjà fait son choix. Sans prendre en compte le mien.
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() message posté Sam 7 Juin 2014 - 22:13 par Invité
Je ne pouvais plus gérer mes émotions. Je voulais garder la tête haute, agir comme si ses attaques ne m’atteignaient pas. Je crois qu’à trop vouloir cacher mes sentiments, je finissais par avoir l’air désespéré. Comme cette invitation à prendre un café par exemple…

Eugenia avait sûrement raison, j’allais finir par me faire plus de mal que de bien à rester à ses côtés. Nous n’étions plus des gamins effarouchés, aujourd’hui nous étions deux adultes effarouchés. Quelle différence cela pouvait-il bien faire ? Je prenais en considération ses paroles, j’arrivais parfaitement à les assimiler, mais pour une raison qui me dépassait, je voulais tenter le coup. Je n’étais pas entrain de lui promettre la lune, je ne voulais assurément pas l’aimer à nouveau, pas de la même façon destructrice tout du moins. Tout ce que je voulais c’était être là pour une amie, parce que c’est ce qu’une personne normale ferait. Enfin, j’osais espérer que mon excuse tenait la route, parce que j’y croyais dur comme fer.

Je lui souris bêtement.

« Nous sommes dans un café, pourquoi ne pas en profiter ? » Proposais-je d’un air désinvolte. « Je nous prends quelque chose … Tout ce que tu as à faire c’est m’attendre. »

Je me précipitais vers le comptoir. Toutes les choses qu’elle avait dites me brouillaient l’esprit. J’étais complètement perdu. Je ne savais pas si c’était une parfaite coïncidence de la retrouver ou au contraire une condamnation à mort. Je me retournais discrètement, afin de la regarder du coin de l’œil. Elle m’avait l’air inoffensive. Derrière sa carapace dure, je pouvais voire qu’elle s’empêchait de vivre. Je savais aussi qu’elle avait besoin d’un ami. Et je n’allais pas me mentir, mes intentions n’étaient pas tout à fait innocentes. J’avais besoin d’une amie, moi aussi. J'avais besoin ce cet ami, en particulier.

Je pris deux frapuccino caramel, un pour parce qu'elle aimait ça, et un pour moi juste pour lui prouver que nous avions encore des points en communs. Débile, mais efficace. Je la rejoignis. Je ne savais plus quels sujets pouvaient nous réunir à nouveau. Je ne savais pas si je devais parler de ma carrière, mes amours, cette année, notre séparation douloureuse ? Pouvais-je aborder son accident ? J’étais dans le flou le plus total. Je retins ma respiration.

« C’est l’anniversaire de la mort de ma mère dans quelques jours. C’est en général, la période ou je pense le plus à toi. Tu avais l’habitude de rester avec moi. » Soufflai-je. « Heureusement que je suis un grand garçon maintenant. »

J’haussais les épaules. Le silence glacial s’abattit tout à coup sur nous, j’étais mal à l’aise, ne sachant plus comment respirer.

« Bon … Je ne vais pas te mentir. C’est un peu awkward. Je ne sais pas ce que j’ai le droit de te dire ou pas … Au fond je ne suis qu’un inconnu à tes yeux aujourd’hui, pas vrai ? ».

Je fronçai les sourcils d’un air pensif.

« Je suis passé chez toi, deux semaines après la fin de mes examens, mais je ne t’ai trouvé nulle part. Eugenia, quand as-tu eu ton accident exactement ? »

Voilà, je venais de lâcher la bombe. Il ne restait plus qu’à attendre qu’elle m’explose en pleine tronche, pas vrai ?

Je me doutais que c’était un sujet sensible dont elle n’avait forcément pas envie de parler, spécialement pas à moi, le beau blond sorti tout droit d’une pub pour shampoing … Je veux dire : sorti tout droit du passé. Pfiou, je divaguais... Le stress me rendait souvent barge. Je bu un forgée de mon café froid. Dégelasse ! Je pinçai les lèvres. Coffee is better hot ...
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() message posté Sam 7 Juin 2014 - 23:01 par Invité
they say you die twice. once when you stop breathing and the second, a bit later on, when somebody mentions your name for the last time. ✻✻✻  J’espérais, au fond, qu’il me laisse la possibilité de disparaître de nouveau. Qu’il me demande à me revoir un autre jour, à un autre moment où j’aurais pu finalement me défiler et m’évaporer dans la nature. Je n’aurais été qu’une chimère dans sa vie. Un fantôme du passé dans son présent. Mais je savais que mes espoirs étaient vains. Au fond, avais-je réellement envie qu’il le fasse ? Voulais-je vraiment qu’il me laisse m’en aller une nouvelle fois ? Je ne savais pas. Je ne savais plus. Il me manquait, c’était un fait ; il me manquait si fort que je n’étais plus sûre de réussir à l’ignorer maintenant qu’il était à Londres. Il me manquait si fort que j’en venais à élaborer des plans dans mon esprit ; j’avais fini par songer à déménager. A m’en aller loin, loin de lui, loin de tout. Je voulais oublier son air d’ange. Sa manière de sourire avec ses yeux lorsqu’il était sincèrement heureux. Mais chacun de mes souvenirs était gravé dans ma rétine. Mon esprit lui-même ne désirait pas l’oublier, tandis que mon cœur faisait son possible d’aller à l’encontre de mes pensées. J’étais en pleine lutte intérieure. En pleine bataille intérieure. Et le combat me semblait être interminable. « Nous sommes dans un café, pourquoi ne pas en profiter ? » finit-il par me déclarer en souriant, me confirmant ainsi qu’il ne me laisserait pas m’échapper. J’étais persuadée qu’il me connaissait suffisamment pour connaître mes intentions et donc opter pour cette solution. « Je nous prends quelque chose… Tout ce que tu as à faire c’est m’attendre. » Et il fila vers les comptoirs du Starbucks en me laissant là, sans me donner le temps de protester ou de lui répondre. Je poussai un petit soupir.
Je m’avançai vers les tables où des personnes étaient déjà installées ; certaines se levèrent pour me faire de la place afin que je puisse passer, et je dus m’excuser à plusieurs reprises pour que d’autres en fasse de même. Finalement, je finis par m’installer à une table ronde vide, contre la baie vitrée du café. Je posai distraitement mon portable dessus, et observai les passants se presser dans les rues. Le rythme cardiaque de mon cœur se calma légèrement. Je réussis, pendant l’espace de quelques minutes, à faire le vide dans mon esprit. A balayer toutes mes pensées comme pour m’apaiser avant la reprise de la tempête.
Je sortis de mon calme éphémère lorsque Julian finit par me rejoindre avec deux Frappuccinos au caramel. Il me donna le mien et, aussitôt, mes lèvres se refermèrent sur la paille verte caractéristique du Starbucks, comme pour me donner une excuse pour ne pas parler. Il y eut un silence. Je l’entendis reprendre sa respiration. « C’est l’anniversaire de la mort de ma mère dans quelques jours. C’est en général, la période ou je pense le plus à toi. Tu avais l’habitude de rester avec moi. » me déclara-t-il, et je sentis mon sang se glacer. « Heureusement que je suis un grand garçon maintenant. » J’eus l’impression que la gêne m’envahissait, mais je me rendis compte au bout de quelques secondes qu’il s’agissait plutôt de peine. D’une de ces peines que je ressentais à chaque fois que je repensais à sa mère, à son père, à cette vie qu’il n’avait pas mérité mais qu’il avait quand même eu. Avec mon accident, j’avais perdu la notion du temps. Avec mon accident, j’avais fini par oublier toutes ces choses qui me tenaient à cœur, autrefois. J’avais été dépassé par ma propre existence. « Julian… » murmurai-je, mais les mots demeurèrent coincés au fond de ma gorge. Que pouvais-je bien lui dire ? Que j’étais désolée ? Que e m’en voulais ? Mes mots ne seraient jamais à la hauteur de ce que je pouvais bien ressentir. Alors, je préférais me taire. Me taire simplement parce que cela était plus facile.
Je n’avais jamais été très à l’aise avec tout cela, après tout. Je n’étais sans doute pas née sur la bonne planète. Je le vis hausser les épaules. Il n’avait sans doute pas pensé à mal en me disant une chose pareille ; pourtant, ses paroles avaient provoqué un raz-de-marée dans mon cœur. « Bon… Je ne vais pas te mentir. C’est un peu awkward. Je ne sais pas ce que j’ai le droit de te dire ou pas… Au fond je ne suis qu’un inconnu à tes yeux aujourd’hui, pas vrai ? » continua-t-il, et je ne réussis pas à répondre quoi que ce soit. « Je suis passé chez toi, deux semaines après la fin de mes examens, mais je ne t’ai trouvé nulle part. Eugenia, quand as-tu eu ton accident exactement ? » Je déglutis. Elle était là, la question à laquelle je ne voulais pas avoir affaire. Il l’avait prononcé, cette putain de question. Que pouvais-je faire ? Lui mentir ? Lui raconter une fausse vérité ? Non, je n’avais pas le droit. Il méritait les faits. Il méritait de savoir. Mais alors, pourquoi étais-je si réticente à lui dire ?
Je l’observai, silencieuse, tandis qu’il prenait une gorgée de son Fappuccino. Je le vis pincer les lèvres, et je ne pus m’empêcher de rire nerveusement. « Ne fais pas semblant d’aimer le café froid. » lui lançai-je avec un entrain que je ne m’étais pas connue depuis de longs mois. « Je suis sûre que personne ne te croirait. » Je le connaissais, après tout. Je le connaissais depuis des années, quoi qu’il puisse en dire. Une année avait peut-être fini par nous changer énormément tous les deux, mais nous demeurions sans doute les mêmes au fond. Je l’observai d’un air absent, avant de finalement secouer la tête et poser mon gobelet sur la table ronde. Je jetai un vague coup d’œil à mon téléphone portable, songeant au nombre d’appels manqués il pouvait bien avoir enregistré sous le nom de Julian. « Ça s’est produit en avril 2013. Tu te souviens du soir où je t’ai envoyé un message texte pour te dire que je devais aller chercher ma sœur à une soirée étudiante, et qu’il fallait que tu m’appelles plus tard ? » lui demandai-je, contrôlant ma respiration du mieux que je pouvais. J’expirai lentement. « Ça… Ça s’est produit ce soir-là. Scarlet avait trop bu… Elle m’a déconcentré pendant que j’étais au volant et… Et je me suis affolée pour rien, j’ai perdu le contrôle et… Et… » Et je ne me souvenais plus. Plus de ce qu’il s’était passé. J’avais entendu dire que l’on finissait par oublier les douleurs. C’était mon cas. Mon esprit avait remplacé ce souvenir par un trou noir, comme pour me protéger. « Notre voiture a été retrouvé dans un ravin. On a été amené aux urgences, Scarlet avait quasiment rien. Heureusement que je l’avais fait monter à l’arrière… Mais moi… C’était pas mon cas. » Mon visage avait perdu toutes ses couleurs. Je m’interrompis dans mon récit. Mon corps était marqué. Marqué par tout ce que j’avais bien pu avoir. Marqué par cet épisode qui avait changé ma vie. J’avais des cicatrices. Mais j’avais l’impression que mon âme en avait aussi, mais que celles-ci ne s’effaceraient pas avec le temps.
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