la vie est un livre suffisant. (pia)

Aujourd'hui j'étais dans Londres comme à mon habitude, je me baladais de droite à gauche sans vraiment de but précis, peut-être que j'allais tomber sur une personne que je connaissais ou peut-être que j'allais faire une rencontre. Depuis que je ne prenais plus les transports en communs je fais plus attention au monde qui m'entoure, je rencontre de nouvelles personnes chaque jour et j'apprécie cela. Je suis toujours curieuse de tout, j'arpente de nouvelles rue et je m'y perds, mais chaque fois je découvre un truc nouveau qui me donne le sourire jusqu'au couché. Je suis comme ça, simple et heureuse d'un petit rien. Depuis quelques jours j'ai une lubie, j'aimerais bien avoir un animal de compagnie et j'hésite alors je fais toutes les animaleries possibles et inimaginables de Londres seulement pour le moment je ne trouve rien, nada, niet nothing bref. Après la huitième animalerie je me résigne à abandonner pour aujourd'hui. Je ne tombe sous le charme d'aucunes bêtes et ça m'agace. Je ne sais même pas ce que je veux et en plus bientôt les parents ne voudront plus m'aider financièrement à payer la moitié de mon loyer donc prendre un animal sans avoir d'argent c'est un peu inconscient d'après-moi alors j'hésite sur quoi prendre... J'appellerais bien Elsa pour qu'elle m'aide, mais je pense qu'elle me dirait de ne pas prendre d'animaux. Après tout elle a connu Roberto 1 jusqu'à Roberto 10 mes poissons rouges...

Je décide de rentrer chez moi, j'arpente les rues et décide de couper par St-James' Park histoire d'être plus rapidement dans mon nid douillet. Je regarde à gauche et à droite pour traverser la rue et j'entre dans ce magnifique parc, certaine personnes sont avec des chiens alors je me demande si le meilleur ami de l'homme pourrait se plaire avec moi. D'affection il ne manquera pas, mais serais-je une bonne maman pour un bébé chien je ne pense pas. Oliver lui me dirait sans doute que j'ai déjà du mal à m'occuper de moi-même (il m'arrive toujours un truc à cause de ma maladresse) alors d'un chien ! J'arpente les allées du parc et en profite pour prendre quelques photos, il fait plutôt beau aujourd'hui et au soleil la chaleur est presque étouffante. Certaine personnes lisent, d'autres jouent au foot, les enfants s'amusent et les amoureux se câlinent, le parc en plein été est un endroit paisible ou règne l'amour et le bonheur (enfin du moins la journée ça j'en suis sur). Je m'y rends souvent et j'apprécie le calme qu'il y règne les jours de pluie. Je remarque a quelques pas de moi Maura en pleine lecture, elle et moi sommes amies, enfin je ne sais pas si on peut dire ça, mais on s'entend plutôt bien même si parfois on se prend la tête... Disons que l'on est un peu pareil, nous n'avons pas nos langues dans nos poches et en plus on ne la tourne jamais sept fois dans notre bouche avant de dire quelque chose et parfois c'est un désastre les répercutions que ça peut avoir. Je m'avance doucement vers elle « Encore et toujours en pleine lecture. » Maura se retourne vers moi tout en laissant un doigt dans son bouquin histoire de pouvoir retourner à sa lecture sans s'y perdre. Maura est stagiaire dans une maison d'édition alors oui, elle lit beaucoup et ça nous fait un point commun. La lecture. Je la regarde les mains sur les hanches, je lui cache le soleil histoire qu'elle puisse me regarder sans être éblouis. « C'est quoi ? » Pas de bonjour, ni de formalité, c'est comme ça, je suis comme ça, pourquoi passer par quatre chemins au lieu d'aller droit au but. Je n'y vois pas l'intérêt.

J'étais la debout en train de regarder Maura qui elle-même regardait son livre, elle ne devait plus se souvenir du titre de son livre parce qu'après m'avoir fait un signe et tapoté la couverture pour me faire signe que je pouvais m'asseoir à ses côtés elle regardait la couverture. « Home de Toni Morrison. » voilà le titre, je ne connaissais pas du tout ce livre, j'en avais pas entendu parler enfin jusqu'à aujourd'hui. Maura prend un marque page afin de marquer sa page, son marque page est dans le même état que le mien, tout bousillé à force de lecture. Le mien c'est Oliver qui me l'a offert, il est en bois et mon prénom y est gravé. Je ne peux imaginer en avoir un autre malheureusement pour moi un jour je sais que je vais devoir un jour ou l'autre en changer. Je m'assois sur la couverture au côté de mon amie. La couverture est assez large pour nous contenir toutes les deux. « Je ne suis pas rendu très loin, mais pour le moment, c'est très prometteur. The Washington Post et The New York Times sont d'accord pour dire que c'est un bon roman alors je me suis dit pourquoi pas ? » Personnellement je n'écoute pas les critiques que peuvent faire The Washington Post et le New York Times, je préfère me faire mon avis moi-même et même si parfois je suis déçu d'autres fois j'apprécie ses livres. Maura me passe le livre et je me mets à en lire le résumé. Je finis le résumé rapidement, le livre n'a pas l'air mal... Je pense que je vais l'emprunter et le lire.

Quand je relève la tête, Maura me regarde et me propose de me le prêter quand elle l'aura terminé. Elle ne doit le rendre que dans trois semaines alors je sais avec certitude qu'on le rendra bien avant ça étant donné notre rapidité de lecture. Elle me demande ensuite comment je vais. C'est une bonne question, je ne sais pas moi-même comment je vais, je n'en n'ai pas la moindre idée. Je vois très souvent Oliver alors je me sens mieux, mais j'ai perdu ma meilleure amie Lexy parce que nous avons couché ensemble comme deux idiotes et voilà depuis c'est froid et elle m'évite. Je regarde Maura, nous sommes amies et je l'apprécie vraiment ceci-dit je ne pense pas lui dire la vérité et puis elle pourrait dire un truc que je prendrais mal et pour finir on s'engueulerait encore. « Ca va bien et toi ? Le livre a vraiment l'air bien alors, oui j'aimerais bien que tu me le prêtes ! » Je ne la regarde même pas dans les yeux quand je lui dis ça, j'ai le regard droit devant moi sur un couple qui s'embrasse. J'aimerais connaître ce bonheur.

Maura me répondit qu'elle allait bien et même si sa réponse me laisse perplexe je ne me vois pas lui en demander plus. Si elle souhaite m'en parler, elle le fera sinon et bien tant pis. Elle me parle de la maison d'édition où elle travaille, elle me fait comprendre qu'elle a changé de patron et pour dire la vérité je ne savais pas vraiment pour qui elle travaille alors je ne prête pas vraiment attention à ce qu'elle me dit. Elle me demande alors si elle m'a parlé de Swanson et je lui fais signe de tête pour lui dire que non. Je n'en avais pas le souvenir, mais il est vrai que parfois je ne suis pas vraiment à l'écoute. Je me demande ce qu'il s'est passé avec cet homme pour qu'elle soit heureuse d'avoir changer de patron. « C'est qui ce mec ? » Elle me demande si moi la photographie ça va et si j'ai des contrats. Je la regarde et lui sourit... Je ne sais pas trop quoi lui dire. « J'ai un article de moi dans un journal sur les nouveaux talents, mais je n'ai pas de contrat pour le moment, j'essaie de me faire connaître dans une galerie. » D'un seul coup je pense à ce fameux journaliste qui est entré dans ma vie comme une bombe, un super beau mec plutôt jeune et déjà journaliste. Il avait l'air froid pendant les premiers temps de notre entretien puis il s'est adoucit et j'ai pu apprécier ce moment avec lui.

Je regarde autour de moi en attendant que mon amie m'explique l'histoire de cet homme et peut-être que je lui parlerais de ce fichu journaliste, mais j'ai un peu la honte d'avoir espérer quelque chose avec un homme comme lui, il voulait sans doute tout simplement me dévorer pour une nuit. « Le journaliste était canon il m'a laissé son numéro, on a essayé de se voir ceci-dit il a toujours annulé alors je crois que c'est mort. » J'avais dit ça un peu dépité et pourtant le fait qu'il m'ai posé un lapin m' a permis de rencontrer le beau Jonah (mon sauveur), ce souvenir me redonne le sourire, j'ai envie de le revoir. Enfin je crois. « Remarque j'ai rencontré un magnifique jeune homme grâce a ce connard de journaliste. Mais parle-moi de ton ancien patron avant que je te raconte ma soirée avec cet homme. » Je lui souris et m'allonge à ses côtés sur sa couverture, le soleil me frappe la peau et j'aime sentir cette chaleur sur mes membres. Je ferme les yeux quand le gros nuage au-dessus de moi se déplace pour laisser apparaître le soleil.

Ma ruse de fourrer le magnifique Jonah dans l'histoire faisait que Maura était en train de m'expliquer pourquoi son ancien patron était pire que mon journaliste. En plus je pensais MON journaliste, mais il ne m'appartiens pas et ne m'appartiendra peut-être jamais. Il est beau on a eu un bon feeling et après ça plus rien. Elle me décrit son ancien patron comme un macho qui exigeait d'elle plusieurs cafés par jour. Je peux la comprendre, je ne supporterais pas qu'un homme se serve de moi ainsi. Maura n'était pas sa bonne et je suis bien contente qu'elle est trouvé ce James Westlake, il semble être plus sympathique et il respecte mon amie. Ceci-dit les noms et prénoms de cet homme ne me dise rien. Il faut dire que je ne m'attarde que très rarement sur le nom des auteurs quand je prends un livre. Du coup non il ne me dit rien, mais peut-être que je lirais le livre dont Maura parle. Quand elle termine la description de son ancien patron et l'introduction du nouveau patron, elle me regarde et je remarque que ses yeux se plissent à cause du soleil, instinctivement mon amie fouille dans son sac et me demande de lui raconter la soirée qui me fait autant sourire. Je ne pensais pas que mon sourire et mon bonheur se voyait autant... En même temps j'avais passé un agréable moment en  compagnie de Jonah.

« Donc pour commencer j'avais rendez-vous avec le fameux journaliste, mais il m'a posé un lapin. » Mon amie continue a fouiller dans son sac à main et je laisse mon regard divaguer sur le parc, je crois être plus touché par les lapins posés que ce que je ne laisse vraiment paraitre. « Ensuite je me suis fait draguer par un mec bourré, j'avais envie de m'enfouir sous terre et t'imagine même pas l'odeur... » Le souvenir de cette odeur me redonne presque envie de vomir. « D'un seul coup, je sens sur mon épaule une main et on m'embrasse sur la joue me demandant comment a été ma journée et qui est mon compagnon. Bref' je te passe tous les détails, je pensais que c'était un journaliste, mais non c'était Jonah un DJ. On a discutés un bon moment et je l'apprécie vraiment bien. » Je souris tout en disant que je l'apprécie, c'est la vérité il me plaît bien Jonah. « Tu le connais peut-être remarque. Enfin bref, un véritable prince charmant qui m'a sauvé d'un vilain dragon en plus il m'a complimenté tout en restant respectueux. Bref finalement ma soirée à mal commencé et elle s'est bien terminée. » Maura fouille toujours dans son sac, je me mets à rire comme une dinde ! « C'est la caverne d'ALIBABA. »  

Quand je parle de son sac comme étant une caverne d'ALI BABA, Maura me dit que je n'imagine même pas. La pauvre si elle savait combien je sais ce que s'est d'avoir une tonne d'affaire dans un sac et de ne pas trouver ce que l'on cherche. Mon sac c'est pire que la caverne d'Ali Baba, je dirais même que quand je cherche quelque chose de particulier c'est chercher une aiguille dans une botte de foin. A l'intérieur de mon sac aujourd'hui il y a des tonnes de choses : ma paire de lunette de soleil, deux paires de chaussettes pour celle-ci j'ai une bonne raison. Je marche toute la journée alors avoir deux paires de chaussette de rechanges c'est le minimum syndical. J'ai aussi deux changes histoire que je puisse me changer au cas où j'aurais une tâche ou trop chaud bref au cas ou. J'ai deux paquets de bonbon, mes appareils photos ainsi que mon ordinateur portable. Je prends aussi l'essentiel c'est-a dire portefeuille et CB. Je comprends alors, ce que pense ma voisine de couverture. Maura me demande de but en blanc si Jonah et moi allons nous revoir. Pour dire la vérité je ne me suis même pas posée la question, j'aimerais bien oui vraiment le revoir et je sais qu'on trouvera un moment, le courant ayant bien passé entre nous deux je ne doute pas que l'on pourrait se revoir.

« Je pense. » Je lui souris, j'avais remarqué son petit clin d'oeil et je la trouvais bien curieuse la petite Maura. Elle est mon amie et j'ai pour habitude de ne rien cacher à mes amis. Moi aussi je pouvais me poser des questions sur son nouveau patron et pour dire la vérité j'avais vraiment envie de savoir si elle ne craquait pas un petit peu pour lui. Je m'allonge sur la couverture et place ma veste sous ma tête pour m'en faire un oreiller. J'attrape mon portable et commence à jouer a Angry Birds, ce jeu est tellement addictif enfin il l'est moins que Candy Crush seulement là je ne veux pas non plus être complètement absorbé histoire de pouvoir continuer à parler. « Et toi un prince dans ta vie. » Bah le prince est le mot approprié c'est ce que Jonah a été pour moi et je suis assez fière de voir qu'il existe encore des hommes qui ont assez de maturité pour venir en aide à une femme sans attendre quelque chose en retour. Depuis que j'avais couché avec Lexy j'avais l'impression de ne rencontrer que des hommes charmants alors qu'avant je ne voyais en eux que des grenouilles qui veulent profiter des princesses. Je regarde mon amie avec un grand sourire et un regard voulant lui dire : donnant donnant ma belle après moi ma belle s'est à toi de me dire des choses.