Ritchie Hudson [Fiche Terminée]

Mon histoire, rares sont ceux qui la connaissent et je préfère que cela reste ainsi. Non pas qu’elle soit honteuse, mais elle est banale. Banale dans le sens ou nombreuses personnes ont vécu les mêmes années que les miennes, la vie est un refrain qui se répète et qui tourne inlassablement en boucle.

Un enfant turbulent... Voici la description la plus indulgente lorsque j'étais tout jeune. D'autres y allaient avec moins de précautions, petit démon, galopin, sale garnement, petit con... Mais le sujet de mon enfance n’importe pas vraiment dans le cas présent. Il vous suffit simplement de savoir que j'ai grandis au côté de mon grand-frère Samuel, d’une mère secrétaire dans une agence immobilière et d’un père mécanicien dans un petit garage. Je pourrais vous écrire des passages détaillés de ma relation avec ma famille, mais je me contenterais de vous dire que j'ai vécu une enfance normale dans une maison aimante dans un petit village situé dans le Cheshire en Angleterre.

Dans le genre branleur, on ne fait pas mieux. Je préférais sécher les cours et trainer dans les ruelles, ou prendre le soleil sur un banc dans un parc et fumer un pétard. Je me disputais souvent avec mes parents au sujet de mes perspectives d’avenir qui étaient nulles et proches de zéro et lors d’une dispute mouvementé, j’avais balancé à table entre la dinde et les haricots, que j’étais gay. Ç‘avait jeté un froid surtout avec mon père, depuis, on ne se s'adressait quasi plus la parole mais je pouvais compter sur ma mère même si je pouvais lire dans son regard « mais qu’est-ce que j’ai raté avec toi ? » mais il me restait mon frangin, toujours présent.

Dès mes dix-huit ans, un bac professionnel "mécanicien" en poche et ne pouvant plus vivre dans cette mauvaise atmosphère, j’ai décidé de partir pour Londres et vivre pleinement ma vie. Samuel m’a aidé à payer mon trajet et une petite cagnotte pour ne pas dormir sous les ponts. Malgré mon côté branleur, je savais utiliser mes dix doigts, j’ai enchainé les petits boulots, mécanicien quelque temps, serveur, livreur, jusqu’à récemment barman dans un petit bistrot. J’ai aussi vécu pas mal en colocation jusqu’à pouvoir prendre un petit studio qui ne paye pas de mine mais qui reste propre et le quartier est tranquille.

J’ai bien évidemment profité de la capitale londonienne pour découvrir les aspects de ma nouvelle vie d'homo libre. Je n’ai pas grand-chose à dire, à part Corentin, un français avec qui j’ai vécu ma première et ma seule histoire amoureuse. La distance aura tout simplement eu raison de notre relation, mais le plus important est de garder un bon souvenir de nous. A part ça, je ne suis pas le genre de tombeur que l’on peut croiser en tournant les pages d’un magazine, mais avec de la chance, il m’arrive de trouver une occasion de –excusez-moi l’expression- me vider les couilles. Durant l’acte, je sais être fougueux, passionné et je me livre sans état d’âme, sa pudeur, sans honte. J’aime le sexe et le sexe fait du bien, donc je ne veux pas en gaspiller les miettes. Une vie amoureuse et sérieuse ? J’en suis capable, mais le type devra être très patient et surtout tenace.