"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Such pretty lies [Aaron] 2979874845 Such pretty lies [Aaron] 1973890357
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Such pretty lies [Aaron]

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() message posté Lun 20 Oct 2014 - 17:49 par Invité



SUCH PRETTY LIES

Est-ce qu'on connaît vraiment les gens qui nous entourent ? D'où vient la certitude qui nous fait penser que oui ? Est-ce l'aveuglement de l'orgueil ou le reflet d'un vain espoir ?
Quand James Eden Percival Cavendish sortit du café où il avait fini son service ce soir-là, il fit plusieurs fois le tour de son cou avec son écharpe de soie bleue et resserra son long manteau autour de lui en expirant une bouffée d'air frais. L'hiver arrivait à grands pas ; les londoniens pouvaient le sentir depuis quelques jours déjà. Les mains au fond des poches et le nez en l'air, il s'engagea en direction de la Tamise avec un discret sourire aux lèvres. Il avait consulté son téléphone portable en ramassant ses affaires au vestiaire et n'avait reçu aucun message d'Amanda. Quoi de plus normal puisqu'elle l'avait déjà prévenu la veille qu'elle allait être occupée à travailler chez elle toute la soirée. En traversant le Westminster Bridge, son regard fut immédiatement attirant par le gigantesque London Eye. C'était dans une de ces nacelles qu'il avait rencontré la jeune femme il y a un peu moins de deux mois. Ce souvenir le fit sourire. Il n'y avait pas plus romantique comme rencontre. Leur histoire d'amour était parfaite. Quand elle la rencontrerait à l'enfant qu'il aurait peut-être le temps d'avoir avec elle avant de mourir, ce serait merveilleux. Évidemment, il ne savait pas encore que ce n'était absolument pas une coïncidence et que la belle blonde avait planifié cet événement du début à la fin.

En passant devant chez un fleuriste qui s'apprêtait à fermer, le doux parfum des roses le saisit au cœur, faisant germer une idée dans sa tête. Et s'il passait en coup de vent chez Amanda ? Juste pour lui apporter à dîner et lui voler un baiser. Ce serait une belle surprise, non ? Elle devait travailler tellement dur. Il ne voulait pas la déranger alors il ne resterait pas mais il avait vraiment envie de la voir. Prenant sa décision, James acheta une vingtaine de roses bien rouges et s'arrêta au traiteur chinois pour prendre à manger pour deux personnes. Il avait découvert les joies de la nourriture à emporter depuis qu'il vivait à Londres.
Comme il avait déjà raccompagné la jeune femme plusieurs fois en taxi, il avait une petite idée de l'endroit où elle habitait. Cependant, elle ne lui avait jamais proposé de monter, même simplement pour prendre un verre. Dans sa grande naïveté, James s'était dit qu'elle était réservée et il l'avait aimée encore davantage pour cela.

Il lui fallut moins d'une demie-heure pour rejoindre le quartier dans lequel se trouvait l'appartement. Devant l'interphone, il chercha le nom de Walsh et alors que son doigt allait appuyer sur l'avant-dernière touche, il en fut empêché par une personne qui sortait justement du bâtiment et lui tint la porte. Parfait ! L'effet de surprise serait donc conservé jusqu'à ce qu'Amanda le découvre sur son paillasson. Après s'être renseigné sur le numéro de l'étage d'après les boîtes aux lettres, il grimpa souplement les marches deux à deux, faisant fi de l'ascenseur vacant qui attendait au rez-de-chaussée, et arriva au quatrième palier un peu essoufflé. Il se donna quelques secondes de répit avant de se diriger vers les portes que desservait le couloir. Elles étaient au nombre de quatre. Celle d'Amanda était la dernière sur la gauche. Remettant correctement l'emballage transparent autour du volumineux bouquin de roses et passant une main dans ses cheveux, il attendit d'être fin prêt avec d'appuyer sur la sonnette. Le carillon retentit dans la maison.

Tout sourire, James attendit patiemment que la jeune femme vienne lui ouvrir. Le sac de nourriture chinoise commençait à peser sur les jointures de ses doigts qui tenaient aussi les fleurs mais il ne faiblit pas. Les minutes se succédèrent. Personne. C'était étrange. Elle lui avait pourtant dit qu'elle ne bougerait pas parce qu'elle avait trop de travail et elle ne pouvait pas être déjà couchée. Il était encore tôt. Que faire ? N'était-il pas trop rude d'insister ? Le duc fouilla dans ce qu'on lui avait inculqué en grandissant mais aucun chapitre ne traitait de cette situation. Il sonna de nouveau.

La porte s'ouvrit !

Sur une personne qui n'avait rien à voir de prêt ou de loin avec son Amanda. Il s'agissait d'un jeune homme aux longs cheveux noirs pas franchement peignés. Coté vestimentaire, c'était rudimentaire. Des simples jeans troués qui tenaient par miracle sur ses hanches étroites. Pas de t-shirt. Pieds nus. Il ressemblait à un chanteur grunge des années 90. James piqua un phare, complètement désarçonné par cette vision. « Bon-Bonsoir. Je ne suis pas chez Mademoiselle Amanda Walsh ? » demanda-t-il en vérifiant une énième fois l'étiquette à ce nom pourtant bel et bien collé sur la porte.

Sans doute que n'importe qui aurait pensé que la présence d'un jeune homme à ce point dévêtu aurait pu signifier la présence d'un amant. Mais James n'était pas n'importe qui. Dans sa grande naïveté, il ne pensa pas une seule seconde du mal de la femme avec laquelle il sortait. En fait,son cerveau malade ne lui apporta aucun élément de réponse, préférant rester en mode blackout le plus total, empêchant les circuits de secours de redémarrer la machine. « Je suis James. Elle m'a dit qu'elle avait du travail alors j'étais passé pour lui apporter à dîner. C'est important de bien manger pour avoir une santé équilibrée » déclara-il avec une merveilleuse innocence, comme si c'était à lui de dévoiler son identité et d'expliquer ce qu'il faisait à la porte de cet appartement.

Son regard bleu s'attarda sur les traits de celui qui lui faisait face. Son visage était intéressant. Il y avait une certaine harmonie dans la courbe de sa mâchoire et dans la forme de ses yeux et de son nez. L'amateur d'arts en lui le voyait. Il lui sourit.
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() message posté Lun 20 Oct 2014 - 21:56 par Invité
Aaron était rentré complètement déchiré la veille et s’était plus laissé tomber sur le canapé qu’il ne s’y était réellement allongé. Il s’était réveillé en plein milieu de la nuit, frissonnant, et avait finalement pris la peine de se plonger sous sa couverture avant de se rendormir aussitôt après. Il ne rentrait heureusement pas comme ça tous les soirs, son boulot de serveur dans un bar bondé de la capitale l’avait peu à peu dégoûté des cuites. Quand on voyait des inconnus se bourrer la gueule et finir par terre tous les soirs – et tout particulièrement quand on devait ramasser le vomi – on finissait par trouver ça beaucoup moins fun et surtout beaucoup moins glamour. Enfin, il n’en avait pas pour autant laissé tomber l’alcool complètement. Quand on lui offrait un verre ou que son patron s’absentait pour la soirée, ça lui arrivait de se laisser aller, mais rarement comme il l’avait fait ce soir là. Il avait eu du mal à rentrer tellement il avait bu et il était à peu près sûr qu’il n’était pas passé loin de se battre dans la rue avec un inconnu pour une connerie. Au final, il avait émergé vers les quinze heures, groggy et pas franchement frais. Il avait commencé par boire un bon litre d’eau au robinet, essayant vainement de calmer ses maux de tête et son tournis, avant de filer prendre une douche. L’eau chaude avait fait du bien, ne serait-ce que pour détendre ses muscles. Il était resté sous la douche pendant près d’une demi-heure, épuisant ainsi la réserve d’eau chaude de sa sœur, avant de se forcer à sortir. Il avait juste passé un coup de serviette dans ses longs cheveux bruns plutôt que de les sécher correctement, avait enfilé un boxer ainsi qu’un jean troué de partout et était retourné dans le salon. Il était resté avachi sur le canapé pendant tout le reste de l’après-midi, zappant au hasard sur le peu de chaînes télé qu’ils recevaient ici, faisant une sieste d’une heure vers dix-huit heures et essayant de se distraire en recommençant le seul jeu vidéo qu’il possédait et qu’il avait déjà terminé une bonne vingtaine de fois.

Il avait fini par abandonner et avait sorti son carnet à dessin, griffonnant dessus sans but ni application, juste pour se détendre et pour s’occuper les mains. Il alluma bientôt une énième cigarette, tirant doucement dessus et essayant de faire sortir quelque chose de potable de ses dix doigts. Il n’était jamais satisfait de ce qu’il dessinait, et la plupart de ses croquis finissait dans la cheminée, ne servant qu’à alimenter le feu qui y brûlait en hiver. Celui-ci ne ferait sans doute pas exception à la règle, mais ça avait au moindre le mérite de le distraire. Il était en train de s’énerver sur sa feuille de papier quand il entendit la sonnette de la porte d’entrée retentir dans l’appartement. Son premier réflexe fut de penser qu’Amanda avait décidé de passer la soirée ici finalement et qu’elle avait encore oublié ses clés, mais cette hypothèse ne lui paraissait pas crédible. Premièrement, quand Amanda décidait de sortir, c’était rare qu’elle change d’avis. Deuxièmement, si ça avait été elle derrière la porte, elle aurait commencé à y tambouriner au lieu d’attendre sagement qu’on vienne lui ouvrir. Et troisièmement, si ce n’était pas Amanda qui était de retour, ça voulait dire qu’il n’était pas obligé de se lever pour aller lui ouvrir et comme cette option lui plaisait bien plus que celle de lever son cul du canapé, il la trouvait infiniment plus crédible. De toute façon il s’agissait probablement d’un démarcheur. Ils faisaient chier quand même à débarquer à une heure pareille. Aaron tira à nouveau sur sa cigarette et décida de ne pas bouger. Enfin jusqu’à ce que la sonnerie retentisse à nouveau et qu’il se lève brutalement du canapé, agacé. On pouvait pas lui foutre la paix, non ? Il ouvrit la porte et dévisagea l’inconnu qui se tenait devant lui. Sa première réflexion fut de constater qu’il ne s’agissait pas d’un démarcheur, ou alors il s’agissait d’un nouveau style de démarcheur. Le type se tenant en face de lui avait l’air au moins aussi surpris que lui, ça ne laissait rien présager de bon. Aaron enfouit sa main libre dans la poche de son jean. Le jeune homme ne tarda cependant pas à comprendre à qui il avait à faire, et sans que l’inconnu ait eu besoin de se présenter. Il était venu voir Amanda, et vu comment il était sapé, il devait s’agir de la nouvelle prise de sa charmante grande sœur. Il ne put réprimer un petit sourire en coin moqueur, qui échappa bien entendu totalement au duc. Aaron continua à tirer sur sa cigarette, amusé, laissant le nouveau venu s’emmêler les pinceaux sans chercher à l’aider.

Sa remarque sur les bienfaits d’une alimentation saine et équilibrée réussit à tirer un bref rire au jeune homme. Non mais il sortait d’où au juste celui-là ? « C’est bien ici, mais elle est pas là pour le moment. » Répondit-il finalement avant de hausser les épaules. Il se sentait presque mal pour le pauvre bougre qui s’était fait avoir, d’un autre côté ce n’était pas réellement son problème et puis, s’il était assez con pour laisser Amanda le berner, c’était probablement bien fait pour lui. Il termina sa cigarette et fit demi-tour pour aller chercher le cendrier posé sur la table basse et y écrasa son mégot. Quand il se redressa, James était encore sur le palier, semblant attendre une explication ou quelque chose. Aaron lâcha un petit soupir exaspéré. Pourquoi c’était à lui de jouer les intermédiaires ? Il n’avait aucunement envie de mentir pour le compte d’Amanda. Elle faisait ce qu’elle voulait de sa vie, mais lui ne serait pas complice. « Elle est sortie avec des copines, elle sera pas rentrée avant demain matin si tu veux mon avis. » Ajouta-t-il finalement, prenant la liberté de le tutoyer. Il n’avait pas l’habitude de vouvoyer les gens, même les inconnus, et même les membres de la noblesse. Il avait volontairement omis de mentionner les mecs avec qui Amanda allait passer la soirée, inutile d’être cruel en prime. Et sa grande sœur l’aurait probablement décapité en l’apprenant. « Désolé. Enfin si tu veux pas avoir fait le détour pour rien, tu peux me laisser sa part. » Lâcha-t-il en désignant le sac de nourriture chinoise que James avait ramené. Il ne s’était pas rendu compte qu’il crevait de faim avant d’avoir senti l’odeur dans l’appartement, et maintenant il avait sincèrement les crocs. Sans compter que ce n’était pas tous les jours qu’il pouvait se permettre de prendre à manger dehors.
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() message posté Lun 20 Oct 2014 - 23:20 par Invité
Amanda n'était pas chez elle alors qu'elle lui avait dit qu'elle y resterait pour travailler toute la nuit sur son projet de stylisme et avait préféré sortir pour s'amuser avec ses copines sans le prévenir ? La pauvre ! Elle avait du bosser si dur déjà qu'elle méritait bien un peu de détente. Voilà, c'était à peu près le mécanisme de pensée de James. S'il avait marché à quatre pattes et si ses oreilles avaient été plus grandes, on l'aurait appelé Bambi.
La mauvaise nouvelle causa tout de même une déception qui affaissa les épaules du duc et fit vaciller son sourire jusqu'alors parfait. Il suivit des yeux Aaron qui retournait vers l'intérieur de l'appartement pour approcher de la table basse et regardait les muscles fins de son dos se mouvoir tandis qu'il se penchait pour éteindre son mégot dans le cendrier. Quand le jeune homme lui fit de nouveau face, ses prunelles étaient braquées ailleurs. En vrai amateur d'art, James ne s'était jamais posé de questions sur les raisons qui le poussaient à étudier avec un certain intérêt le corps masculin. Il faisait de même avec les silhouettes féminines après tout. Pour lui, chaque ligne était une prouesse artistique. Il aurait aimé être capable de dessiner ou de peindre mais son don pour les arts n'avait jamais dépassé la musique. S'il excellait en tant que pianiste, il demeurait incapable de dessiner le moindre personnage, la moindre nature morte. Et c'était pire encore quand il voulait s'essayer à la peinture. Cependant, il fallait dire également qu'il s'acharnait à vouloir rester dans le figuratif alors que l'abstrait lui aurait permis d'explorer plus de choses avec moins de rigueur.

Aaron se rappela à son bon souvenir en insinuant qu'il ferait mieux de lui laisser la part de chinois qu'il avait pris pour Amanda. Il n'avait pas tord après tout. Toujours dans l'encadrement de la porte, James amorça un geste pour faire un pas en avant mais il s'en empêcha d'abord, se souvenant que personne ne l'avait invité à entrer. Cette bonne manière-là devait lui donner des airs de vampire. Il jugea cependant que, comme Aaron s'était mis à le tutoyer, il pouvait bien se passer d'une invitation pour cette fois-là. Aussi franchit-il le seuil et approcha lentement, comme avec méfiance, du comptoir qui séparait la partie cuisine de la partie salon. « Vous avez raison. Je vous laisse les deux. Comme ça, elle aura quelque chose à manger quand elle rentrera de sa soirée si jamais elle a faim. Il n'y a rien de pire qu'essayer de trouver le sommeil le ventre vide. »
Sans pouvoir se retenir plus longtemps, James laissa son regard clair glisser sur les meubles qui se trouvaient dans cette double-pièce. La décoration était grossière pour ne pas dire vulgaire, ce qui était très éloigné de la Amanda qu'il fréquentait. Il y avait des pinceaux de maquillage près de la plaque de cuisson et quelque chose qui ressemblait fort à un collant posé sur le micro-onde. Les coussins du canapé étaient taillés dans un tissu léopard agressif et le lustre du plafond menaçait de s'écrouler. Oui, vraiment, c'était en contradiction totalement avec la jeune femme avec laquelle il sortait depuis deux mois. Dans la poubelle à moitié ouverte, il entrevit un paquet de jambon vide. Sans doute était-il à Aaron car Amanda lui avait assuré être végétarienne, tout comme lui. Il fallait tout de même une grande naïveté pour que le puzzle refusa de se mettre en place dans sa tête. Un gamin trois ans aurait pu le faire tellement les pièces étaient grosses et peu nombreuses.

Voyant qu'il n'y avait que deux portes en plus de celle qui marquait l'entrée, James se dit avec une certaine logique qu'il devait s'agir de la salle de bain et de la chambre d'Amanda. Vu le bazar du salon autour du canapé, il pouvait deviner que le jeune homme qui lui avait ouvert dormait dessus. « Vous êtes un de ses amis qu'elle a la générosité d'héberger ? » demanda-t-il avec une parfaite innocence avant de relâcher le sac du traiteur asiatique. Son bouquet commençant à être encombrant, il pointa du doigt un vase en céramique blanche vide en vue sur le comptoir et interrogea du regard Aaron pour lui demander l'autorisation de le prendre. Il allait le remplir et mit les fleurs dedans pour qu'elles ne se flétrissent pas avant le retour de la personne à qui elles devraient faire plaisir.

C'est en allant poser le tout sur la table basse qu'il remarqua le carnet à dessins et les crayons. « Oh ! C'est son projet de stylisme ? » S'exclama-t-il, tout heureux, avant de se pencher pour mieux voir... et découvrir que ça n'avait rien à voir avec des vêtements de mode. Subjugué par l'énergie du trait et la nervosité de la composition, James ne put réprimer l'envie de prendre le carnet dans sa main pour l'approcher de son visage et l'étudier avec plus d'attention. Non, Amanda n'était pas la créatrice de ces dessins. Sa petite-amie était exclusivement droitière et certains de ces traits avaient été faits de la main gauche. Il pouvait le dire avec certitude, l'artiste était ambidextre. Après tout, il avait travaillé dans la vente aux enchères d'objets d'art et avait suivi des cours pour être capable de démasquer les faussaires. Un simple coup d'oeil aux doigts d'Aaron tâchés de carbone suffit à confirmer son hypothèse. Il lui montra la carnet. « C'est vous qui avez fait ça. Des deux mains en plus. C'est impressionnant. » Et avec un sourire qui trahissait encore toute sa naïveté, il s'enquit : « Je peux vous demander votre nom ? Vous exposez peut-être dans une galerie, quelque part en ville ? »
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() message posté Mar 21 Oct 2014 - 13:17 par Invité
Aaron ne pouvait pas s’empêcher de maudire un peu sa sœur pour avoir donné son adresse à sa nouvelle conquête. Elle n’aurait pas pu prévoir qu’il passerait pour lui faire une surprise pendant qu’elle n’était pas là, et surtout pendant que lui l’était, mais quand même merde. Ce n’était pas son boulot à lui de prendre les messages de son amoureux pendant qu’elle partait s’éclater avec ses copines. Il aurait préféré qu’on lui foute la paix, une chance que ses maux de tête aient commencé à se dissiper sinon il se serait montré vraiment désagréable et il était sûr qu’Amanda lui en aurait voulu. Il n’avait pas particulièrement envie de faire plaisir à sa grande sœur mais il se devait de rester dans ses bonnes grâces, elle était capable de le foutre à la porte du jour au lendemain s’il commençait à l’énerver. Il reporta son attention sur le jeune homme en le voyant hésiter à rentrer. Aaron ne chercha pas à l’aider dans son dilemme intérieur en l’invitant clairement à rentrer, premièrement parce qu’il n’avait pas envie que le copain d’Amanda rentre, et deuxièmement parce que c’était beaucoup plus drôle de le voir se tâter comme ça sans savoir ce qu’il devait faire. Il finit néanmoins par franchir le seuil de la porte et Aaron nota qu’il n’avait pas refermé la porte derrière lui. Parfait, il ne comptait pas rester trop longtemps. Il le regarda se rapprocher du bar dans la cuisine et poser le sac dessus sans broncher. Il ne put en revanche s’empêcher de secouer la tête de gauche à droite en entendant l’explication de James. Il était incroyable. Il était naturellement aussi gentil et aussi naïf ou bien c’était Amanda qui avait réussi à l’embobiner et à le rendre aussi docile ? Aaron ne doutait pas du talent de sa sœur avec les hommes, mais même pour elle, là, ça paraissait exagéré. A ce commentaire là, Aaron décida en tout cas de ne pas répondre, se contentant de hocher la tête d’un air totalement désintéressé. En même temps il se fichait bien de savoir si sa sœur allait s’endormir l’estomac vide ou pas, ce dont il était quasiment sûr en revanche, c’était qu’elle risquait de s’endormir dans le lit de quelqu’un d’autre. Encore une fois, il choisit de ne pas dévoiler ce détail à James.

« Son frère. » Corrigea Aaron par pur réflexe. Qu’est-ce que ça pouvait bien changer ? Il croisa les bras sur sa poitrine, agacé de voir que le duc se permettait d’observer l’appartement comme il le faisait. Il n’avait jamais dû y mettre les pieds, en tout cas il avait l’air plutôt surpris. Il suivit James du regard tandis que celui-ci lui demandait la permission d’utiliser l’unique vase de tout l’appartement pour y plonger les fleurs qu’il avait ramenées. Aaron hocha à nouveau la tête en guise de réponse et le laissa se débrouiller. Il était sur le point de lui demander s’il comptait s’éterniser quand il lui coupa l’herbe sous le pied et attrapa le carnet qu’il avait laissé traîner sur la table basse. Pour la première fois, Aaron réagit véritablement. Il fit un pas en avant dans un effort désespéré de le lui arracher des mains avant qu’il ne soit trop tard, mais James était plus proche et avait surtout beaucoup plus de réflexe. Aaron leva longuement les yeux au ciel en le regardant observer son dernier croquis, sentant le rouge menacer de lui monter aux joues. C’était personnel merde ! Il se permettait souvent d’entrer chez les gens et de fouiller dans leurs affaires comme ça ? Le fait qu’il ait réussi à noter que le dessin avait été réalisé à l’aide de ses deux mains réussit à surprendre Aaron mais pas forcément à l’adoucir. Il se rapprocha à nouveau de James, assez pour lui reprendre le carnet des mains cette fois-ci. Il le laissa retomber sur la table basse. « Sérieusement ? » Lâcha-t-il d’un ton moqueur en entendant les questions de James. Ils ne vivaient très clairement pas dans le même monde. Il pensait sincèrement qu’il serait venu crécher chez sa sœur s’il avait été exposé dans une galerie d’art à Londres ? Et c’était ridicule de penser qu’il avait le talent suffisant pour l’être. « Non, je n’expose nulle part et c’est très bien comme ça. » Expliqua-t-il, probablement un peu plus sèchement que nécessaire. Mais ses dessins étaient pour ses yeux à lui seuls, il n’aimait pas que les autres regardent ce qu’il dessinait, il avait constamment l’impression d’être jugé et mis à nu et il détestait ça. Surtout quand ça venait d’un inconnu aussi parfaitement agaçant que James. Il avait bien noté que le type en question avait continué à le vouvoyer et ça le mettait légèrement mal à l’aise, comme s’il avait lui-même commis une faute irréparable en osant le tutoyer. Il se força à respirer longuement et à ne pas s’énerver. James avait l’air d’un gamin qu’on viendrait de réprimander et il savait pertinemment qu’Amanda lui en ferait voir de toutes les couleurs si elle venait à apprendre qu’Aaron avait été méchant avec son nouveau beau. En plus de ça, le fameux duc lui faisait un peu de peine. Il se faisait avoir comme un bleu dans l’histoire et Aaron s’en voulait un peu de ne pas le mettre en garde maintenant. Mais il avait trop besoin d’un endroit où coucher pour laisser ses principes dicter sa conduite. Il en avait même tellement besoin qu’il décida de jouer le jeu et de rattraper la boulette qu’il avait faite en expliquant à James qu’Amanda était sortie avec des copines.

Il soupira doucement avant de passer une main dans ses cheveux. « Tu peux prendre sa part, elle risque de rentrer tard et c’est pas bon réchauffé. Elle a des trucs à manger dans le frigo si elle a faim. » Expliqua Aaron avant d’aller finalement refermer la porte d’entrée. Il n’avait pas prévu de passer sa soirée à discuter avec le copain d’Amanda mais ça aurait au moins le mérite de l’occuper. Il allait en profiter pour essayer de se renseigner sur ce que sa sœur lui avait dit d’elle, histoire d’éviter une nouvelle boulette. Elle lui avait déjà raconté comment elle avait planifié leur rencontre dans les nacelles du London Eye. Aaron dû se faire violence pour ne pas lever les yeux au ciel rien qu’en y repensant. Il se dirigea ensuite vers le comptoir de la cuisine et se servit dans ce que James avait ramené, sans prendre la peine de lui demander ce qu’il voulait ou ne voulait pas. Il mourait de faim et il n’avait pas la patience de débattre cent-sept ans avec James pour partager ce qu’il avait ramené. Il attrapa une paire de baguettes chinoises avant de retourner s’asseoir dans le canapé. Il avait perdu l’habitude de manger à table il y a bien longtemps. Il attaqua son repas sans plus attendre. « Alors comme ça c’est toi le fameux James… Amanda m’a beaucoup parlé de toi. » Lâcha-t-il, mentant de manière éhontée. Il n’avait même pas réussi à enlever la touche de sarcasme dans sa voix au moment où il avait dit ça, mais vu comment le duc semblait prêt à croire tout ce qu’on lui disait, il ne remarquerait probablement rien. « Ça a l’air de bien se passer entre vous. » Ajouta-t-il, espérant lancer James sur le sujet « Amanda ».
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() message posté Mar 21 Oct 2014 - 23:03 par Invité
Son frère ! James lui sourit davantage. Il était ravi de rencontrer son futur beau-frère. C'était un peu bizarre parce qu'il aurait juré qu'Amanda lui avait dit être fille unique mais il n'avait pas du bien entendre à ce moment-là. Elle ne lui aurait jamais menti à ce sujet. Ou sur quoi que ce soit d'autre d'ailleurs. Il en était certain.
Il s'étonna du mouvement brusque d'Aaron venant lui reprendre son carnet à dessin. A son avis, l'art était créé dans le but d'être montré. Sinon, pourquoi ? L'aperçu qu'il avait eu du travail du jeune Walsh l'avait en tous cas convaincu de son talent et il commençait déjà réfléchir dans sa tête à des noms de galeristes qui voudraient bien l'exposer. Après tout, il connaissait très bien ce milieu-là et beaucoup de personnes lui devaient des faveurs. Quelque chose – appelons cela l'instinct de survie – lui dit néanmoins qu'il ferait mieux de garder ses plans secrets pour le moment alors il ne lui proposa pas encore. Il le suivit des yeux tandis qu'il marchait vers la porte et se dit que c'était sans doute le signe qu'il devait s'en aller. Après tout, il ne l'avait pas exactement invité à entrer et, même s'il n'avait pas l'air trop occupé, il avait peut-être interrompu quelque chose pour venir lui ouvrir. Quelle ne fut pas sa surprise alors (et son soulagement) de voir que le jeune homme refermait la porte, signe manifeste qu'il devait rester cette fois. Il hocha la tête devant la remarque pleine de bon sens concernant la nourriture asiatique réchauffée. Oh mais cela voulait dire qu'il l'invitait à manger avec lui ! Cette déduction le mit vraiment en joie tandis qu'il observait Aaron s'installer sur la table basse pour défaire le nœud du sac contenant le repas. Ses mains avaient quelque chose de fascinantes. C'était peut-être parce que c'était un artiste. James ne parvenait pas à détacher ses yeux des doigts longs et fins qui bataillaient avec le plastique jusqu'à obtenir gain de cause. Il les suivit du regard alors qu'ils extirpaient plusieurs petites boîtes blanches du sac et qu'ils séparèrent brusquement les baguettes chinoises pour se crisper autour d'elles, prêt à manger. Le duc s'aperçut qu'il avait arrêté de respirer quand Aaron reprit la parole pour ramener le sujet à sa sœur.

James s'approcha de son hôte et attrapa un pan de son écharpe en soie bleu pour s'en défaire avant de déboutonner son manteau pour l'ôter d'un mouvement incroyablement fluide et gracieux. En dessous, il portait une chemise bleu foncé qui semblait avoir été taillée directement sur lui. Ce qui était peut-être bien le cas en fait, il ne s'en souvenait plus vraiment. Il fit également sauté les deux premiers bouts de son col pour être plus à l'aise et posa ses vêtements sur le dossier d'une chaise avant de s'asseoir dans le fauteuil qui faisait face au canapé où Aaron s'était installé, de l'autre coté de la table basse. Il n'avait mangé autre part qu'à une table, sur une chaise. Il avait l'impression que la gouvernante de ses parents pouvait débarquer à tout moment pour réprimander Aaron. Ce dernier avait commencé à manger et cette vision l'amusa beaucoup. Il y allait franco, pas comme les petites bouchées d'Amanda. C'était attendrissant.

« Oui. Enfin, je crois que notre relation se passe bien. Votre sœur est une personne tellement formidable. Charmante et généreuse. Elle m'a raconté la fois où elle a sauvé ces bébés chiens, vous savez, en Inde. » Aaron devait être en train de se demander ce qui était le plus improbable dans cette phrase : qu'Amanda soit allée un jour en Inde ou qu'elle ait eu de l'empathie pour autre être vivant. Surtout pour des chiens qu'elle ne pouvait même pas voir en peinture. Cependant, ce n'était pas là son pire mensonge et Aaron n'allait pas tarder à comprendre que sa chasseuse de diamants de sœur n'y était pas allée de main morte. « Et tous ces dons qu'elle fait pour les écoles en Afrique... c'est admirable, vraiment. »
A voir son hôte manger de si bon cœur, James décida qu'il avait faim lui aussi alors il prit des baguettes et attrapa le premier petit contenant qu'il trouva. Au début, il eut peur que sa position dans ce fauteuil non conforme au rituel du repas n'entraîne une maladresse qui le ferait commettre une salissure sur sa belle chemise... et puis il réalisa qu'il s'en fichait puisqu'il n'avait plus à être le duc parfait donc toutes ses connaissances avaient l'image. Relevant les yeux vers Aaron, il lui glissa : « Vous êtes proches tous les deux ? Racontez-moi des choses sur elle. Je dois presque toujours la prier de le faire. Elle n'aime pas trop se mettre en avant, vous comprenez ? Elle est tellement humble... » Il marqua une pause avant de reprendre : « Je peux me permettre de vous tutoyer, non ? Après tout, on pourrait bientôt être de la même famille tous les deux. D'ailleurs, vous enfin tu ne m'as pas dit ton prénom. Que dois-je faire pour obtenir cette information ? »
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() message posté Sam 25 Oct 2014 - 13:00 par Invité
Aaron avait lui-même du mal à comprendre ce qui l’avait poussé à proposer à James de rester. Il avait eu pitié, c’était certain, et au fond, c’était probablement préférable pour lui de passer la soirée à apprendre à connaître le copain de sa sœur plutôt que de la passer seule à attendre que les minutes et les heures daignent passer, mais il s’étonnait quand même. Il n’était jamais à l’aise avec les inconnus, et il était persuadé que si le duc n’avait pas eu l’air aussi naïf et inoffensif, il l’aurait probablement envoyé paître sans état d’âme. James avait quelque chose d’adorable, comme un bébé chiot, et Aaron ne semblait pas avoir le cœur de se montrer trop dur avec lui. Il avait de toute façon l’excuse de devoir une faveur à sa grande sœur pour l’empêcher de se sentir faible de ne pas envoyer James bouler. Il commença à manger, ne relevant les yeux vers son invité que quand celui-ci commença à se déshabiller. Aaron s’arrêta en pleine mastication, incapable de détacher ses yeux du spectacle. Parce que oui, c’était difficile de qualifier ça autrement. James faisait preuve de tellement de grâce et d’élégance en enlevant son écharpe et son manteau qu’Aaron avait du mal à croire que ça n’ait pas été complètement délibéré, dans une tentative pour l’impressionner peut-être. Et bien ça marchait. Il revint à ses esprits une fois que James eut terminé de déboutonner le haut de sa chemise et se força à avaler avant de s’éclaircir la gorge. Il n’y avait pas à dire, Amanda avait le don pour les sélectionner ! Il était beau, riche et naïf, c’était le cocktail parfait pour une femme vénale comme sa grande sœur. Elle avait tiré le gros lot. Le jeune homme faillit s’étouffer sur son riz quand James reprit la parole. Il fixa son interlocuteur, l’air particulièrement désespéré, ayant de plus en plus de mal à croire que le duc soit sérieux. Il était tout bonnement incroyable. Amanda allant sauver des bébés chiens en Inde ? L’image était tellement ridicule qu’Aaron ne savait pas par où commencer, et il dû se faire violence pour ne pas exposer exactement à James les défauts énormes qu’il y avait dans l’énoncé.

Au final quand James enchaîna avec le récit des dons pour les écoles africaines, Aaron était préparé. Amanda n’avait pas cherché à faire dans la subtilité apparemment. « Admirable, oui. Du Amanda tout craché. » Commenta-t-il, encore une fois sans chercher à voiler la note de sarcasme dans sa voix, persuadé que James serait incapable de s’en rendre compte de toute façon. Aaron posa la boîte de riz qu’il avait terminée avant de se jeter sur la suivante. Il nota l’absence de viande dans tout ce que le duc avait ramené et commença à réaliser qu’Amanda aurait pu pousser la supercherie jusqu’à lui faire croire qu’elle était végétarienne. Plus rien ne l’aurait étonné à ce niveau là. Lui s’en fichait du moment qu’il avait de quoi manger. Il recommença d’ailleurs en attaquant sa deuxième portion, levant les yeux au ciel en entendant James continuer à encenser Amanda. Il avait souvent entendu qu’il n’y avait pas plus aveugle que celui qui ne voulait pas voir, mais ça n’avait jamais été aussi vrai qu’avec James. Toute la personnalité d’Amanda était l’antithèse de l’humilité, et il suffisait de jeter un coup d’œil à son choix de décoration pour s’en apercevoir. S'il y avait bien une chose qu'Amanda adorer faire, c'était se faire remarquer. « Très humble oui… » Soupira-t-il, blasé, juste assez bas pour que James ne puisse pas l’entendre. Il commençait à regretter de s’être embarqué là-dedans, il ne savait pas comment il allait réussir à survivre en ayant à écouter le jeune homme continuer à s’extasier devant la perfection qu’était une femme qui n’existait pas. C’était triste. « Aaron. » Répondit le jeune homme quand on lui demanda son nom, plus par réflexe qu’autre chose. Il n’avait pas pu s’empêcher d’être choqué par l’insinuation de James. Bientôt de la même famille ? Il n’était pas sérieux quand même, si ? Ils se connaissaient depuis deux mois à peine, et encore, si on pouvait appeler ça se connaître ! Il était prêt à parier que James n’avait pas rencontré la véritable Amanda une seule fois et il songeait sérieusement à la demander en mariage ? Aaron avait beau ne pas vouloir mettre de trop son nez dans leurs affaires, il se sentait coupable de ne rien dire.

Il ravala sa salive et reposa sa portion de traiteur sur la table basse. « T’es vraiment sérieux avec ma sœur alors ? Enfin, tu penses sincèrement qu’elle est faite pour toi ? » Demanda-t-il maladroitement, plus inquiet qu’autre chose. Encore une fois, il espérait que le duc serait incapable de s’en rendre compte. Mais il n’aimait pas l’idée que le petit jeu de sa sœur aille aussi loin, et qu’il réussisse aussi bien surtout ! C’était dégueulasse ce qu’elle était entrain de faire, et si Aaron avait parfaitement réussi à l’ignorer et à ne pas laisser l’information peser sur sa conscience pendant deux mois, c’était beaucoup plus dur à faire maintenant qu’il avait le dindon de la farce sous les yeux. Il avait l’air d’être un type bien, il méritait mieux qu’une croqueuse d’homme comme sa sœur. Il laissa échapper un petit soupir avant de se lever et d’aller ouvrir le frigo, sortant une bière pour lui avant de se tourner vers James et de lui proposer quelque chose à boire. Il ouvrit sa propre bière avant de revenir vers le canapé. Il commença à jouer avec sa bouteille plutôt que de la boire, ne prenant pas la peine de se rasseoir cette fois-ci. Il était légèrement mal à l’aise, et pour une raison qui lui échappait, il avait envie d’accéder à la demande de James et de lui raconter des choses sur Amanda. Sur la vraie Amanda. Il passa une main dans ses cheveux. « On est pas très proches elle et moi. » Lâcha-t-il, un peu brusquement, comme s’il avait essayé d’empêcher les mots de sortir jusqu’à la dernière seconde. Il haussa les épaules. « On a été séparés à la mort de notre père et on s’est un peu perdu de vue après ça. » Expliqua-t-il, chassant toute émotion de sa voix. Ce n’était jamais agréable de repenser à leur père. « J’ai été placé en famille d'accueil et elle, elle a dû se débrouiller toute seule. Au final, on s’est retrouvé presque par hasard il y a quelques années. » Il tenta un maigre sourire en direction du duc avant d’aller se rasseoir. « Donc désolé, j’ai pas trop d’histoires à raconter. Je la vois surtout quand elle me prête son canapé. » Ajouta-t-il sur le ton de la blague, pour essayer de détendre l’atmosphère. Il aurait pu en raconter des choses sur sa grande sœur, mais aucune qui serait très flatteuse pour elle. C’était le seul truc qu’il avait trouvé et qui pourrait potentiellement ne pas desservir sa sœur. Et puis, c’était elle aussi la vraie Amanda.
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