Indianna + Aller vient, j't’emmène au vent.

L'humanitaire avait sans doute donné un sens à sa vie. Après ses études de journalisme, elle avait décidé de se rendre utile auprès des pays en difficultés. Elle avait débuté comme assistante et a 28 ans seulement, elle se retrouvait chargée de mission. Quand elle n'était pas à l'étranger, elle avait élue domicile dans les logements de l'ONG à Londres, préférant laisser derrière elle son Irlande natale. Son quotidien était rythmé par les livraisons de médicaments, les passages dans les diverses associations, les relations avec les habitants. Elle aimait cette vie, elle se sentait vivante. Et puis il y eut la Somalie. Indianna n'en n'était pas à son coup d'essai. Elle connaissait les conditions de vie, elle savait à quoi elle s'exposait. Elle n'avait pas prévu de croiser le chemin de Diana pour autant. Elle était jeune, désireuse d'apprendre, alors Indianna lui servit de guide, mais devint bien plus. Leur relation fut rapide, intense. Indianna se sentait bien à son contact, mais en elle, les premières alertes de son code de survie s'affolaient. Diana était sentimentale, elle aurait aimé qu'une fois à Londres, les choses puissent continuer et Indianna ne pouvait pas l'accepter. S'attacher, c'était trop dur, c'était trop douloureux. Et puis d'autres nouvelles venues lui faisaient de l’œil et Indie ne serait jamais de celles qui se contente d'une seule personne. Diana rentra au pays et peu à peu, Indianna s'enfermait dans sa propre destruction. La mise à sac de leur camps et l'incendie ne fit que la projeter d'avantage dans la violence, devant l'horreur de ces assassins, de ces traqueurs d'étrangers. L'impact fut si fort qu'elle manqua de raison, qu'elle sentit son corps l'abandonner. Ses responsables la forcèrent à rentrer et à se faire soigner. Le retour à Londres fut plus dur que ce qu'elle pouvait endurer. Elle n'avait plus rien, plus personne vers qui se tourner. Elle ne pouvait demander de l'aide, elle devait s'en sortir seule. Errante, elle resta à la rue quelques temps. Son esprit ne fut jamais aussi embrouillé que durant cette période. Puis une main tendue vint la remettre d'aplomb, la sauvant de cette misère, de cette errance devenue son mode de vie.

"Le temps ferme toutes les blessures, même s'il ne nous épargne pas quelques cicatrices"

Vous pouvez choisir de vivre au milieu des décombres et faire comme si tout était intact. Ou vous pouvez vous extirpez des ruines pour tout reconstruire. Après l’ouragan, l’important c’est de continuer à vivre. - Véronica Mars

Indianna avait cette capacité à rebondir vite. Du moins une fois qu'elle eut accepté d'être aidé et  d'affronter ce qu'elle avait vécue. Elle commença à écrire, à se replonger dans des vieux souvenirs, des vieilles photos. Ce livre fut son exutoire, si bien qu'elle décida qu'il pouvait servir à d'autre. La publication du livre lui permit de mettre un peu d'argent de côté, même si ce n'était pas un best seller. Mais il semblait parler aux gens, si bien qu'on lui proposa d'aider ces personnes. Grâce à la photographie, elle anima des ateliers pour ces personnes, comme elle, pour ceux qui avaient besoin d'une main tenue. Et comme cela ne lui suffisait pas, elle commença à vivre de la photographie, à figer ces instants du quotidien qui passent toujours trop vite. C'est dans cette période qu'elle rencontra cet homme. Il était prévenant, bel homme, il était charmant. Mais comme à chaque fois que les choses deviennent trop sérieuses, Indianna préféra tout laisser en plan. Sauf que quelques semaines plus tard, elle apprit être enceinte. Elle avait toujours pensé que ce serait Connord le super papa et elle la Tata qui gâterait ses neveux. Mais ce bébé, c'était son ultime guérison. Elle ne pouvait revenir vers cet homme qu'elle avait quitté, sûrement pour les mauvaises raisons et elle ne supportait pas l'idée de devoir partager cet espoir. Nolan arriva dans sa vie et à sa façon, il l'avait définitivement sauvé.

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