"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Hier encore j'avais vingt ans ┊Indianna. 2979874845 Hier encore j'avais vingt ans ┊Indianna. 1973890357
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Guyliner.
Ethan I. Hemsworth
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() message posté Mar 24 Jan 2017 - 23:43 par Ethan I. Hemsworth

Hier encore j'avais vingt ans
Ethan & Indie
The very basic core of a man's living spirit is his passion for adventure. The joy of life comes from our encounters with new experiences, and hence there is no greater joy than to have an endlessly changing horizon, for each day to have a new and different sun.

« Noooon papaaaaa, haaaaaa. » Samedi matin. Tôt. Trop tôt. J'avais perdu l'habitude d'être tiré du lit par des bruits d'enfant. Ava, huit ans et toute l'énergie très matinale de cet âge déboule sur le palier trop fière d'avoir échappé à la vigilance de son vieux père cinq secondes. Le vieux père, c'est moi, qui la regarde dévaler les escaliers à peine passé la porte. J'ai saisi le message. C'est une course. Quoi de mieux pour démarrer la journée en pleine forme qu'une course dans les escaliers un samedi matin à neuf heures à peine ? Son rire raisonnait dans toute la cage d'escalier et je pensai aux voisins. Je n'aurai pas été étonné de voir quelques curieux montrer leur tête dans l'entrebâillement de leur porte pour voir qui fait hurler cet enfant au secours. Mais ils étaient sûrement plutôt d'humeur a enfouir leur tête dans l'oreiller pour faire taire les cris. Ma conscience murmura un léger "désolé" dans ma tête en pensant à eux, mais le sourire en coin qui s'étirait sur mon visage amusé me décrédibilisa. Je serai sans doute passé pour un père laxiste qui ne sait pas éduquer sa gamine en la laissant crier comme ça dans tout l'immeuble et me serai pris un "y'a plus de respect" bien sec en pleine face si un voisin m'avait pris sur le fait. Mais aucun ne se montra. Et tant mieux, parce que je m'en fichait complètement. C'était mon premier Week-End avec ma fille depuis... Mieux vaut ne pas s'en rappeler. J'étais juste heureux qu'Amanda ait fait l'effort de me laisser passer du temps avec elle. Je l'attrapai finalement -l'avantage des jambes d'adultes, grandes, encore assez souples pour sauter les marches quatre à quatre- et la fis crier de plus belle en l'assenant de chatouilles. Le coup fatal. Je crois que papa a gagné pour cette fois. « Naaaaan tu triiiiches ! » A la déloyale donc, mais c'était une belle leçon de vie non ? La vie n'est pas souvent juste, et je me vanterai presque d'avoir détourné le foutoir qu'on avait mis en un exemple de pédagogie ludique sans le moindre scrupule. J'étais guilleret, savourais chaque seconde avec elle, bien décidé à lui passer tous ses caprices pour les deux jours à venir. Amanda m'en voudrait peut-être de lui rendre une petite fille intenable qui se serait épuisée tout le week-end, mais de ça aussi, je m'en fichais complètement. Ce serait ma petite vengeance pour les mois forcés d'être loin d'elle. Désolé Amanda ma conscience chochotta dans ma tête. Rien de méchant là-dedans, en fait, je donnerai tout pour voir sa tête exaspérée quand Ava lui en fait voir. Elle est belle quand elle essaie d'être en colère. Ouais, essaie. Je ne l'ai jamais vraiment vu s'énerver... Je songeais à ce fait étrange auquel je n'avais jamais prêté attention jusque là pendant le trajet qui nous mena à la boulangerie, au parc, puis sur le retour à l'appartement, nos manteaux et bonnets plein de neige. Je sus sans avoir besoin de regarder qu'il y en avait même dans le sac des gâteaux que la petite trimballait. Je ne pensais pas qu'Indie m'en voudrait si je lui servais des gâteaux qui avaient été un peu trop secoués, par contre s'il étaient plein de neige...

Indiana devait passer avec son petit garçon pour le goûter. Ils pourraient jouer tous les deux, Indie pourrait me raconter ce que j'avais manqué ces dernières années. Ouais... Je doutais encore que les confidences pourraient être réciproques. Mais peut-être, tout est possible avec Indie. Cette visite expliquait peut-être l'énergie folle d'Ava. Parce qu'elle adorait l'idée de jouer avec Nolan, que jouer avec lui serait un peu comme jouer avec un petit frère... Petit frère qu'elle aurait dû avoir... Difficile de comprendre ce qui m'avait poussé à passer outre ce détail me fendant le coeur à chaque fois que je croisais Indie accompagnée de son petit garçon. D'ordinaire, j'aurais eu mal au coeur rien qu'en posant les yeux sur lui plus d'une seconde. Il faut croire que tout finit par passer, ou qu'on finit par supporter toujours un peu plus les choses qui nous font du mal. De toute façon la réponse était sous mes yeux depuis le début : je ne pouvais rien refuser à la petite tête blonde. Je n'ai jamais pu depuis qu'elle est née, et ce n'est pas près de changer maintenant qu'elle est de nouveau dans ma vie. Et puis, j'avais vraiment envie de revoir Indianna depuis longtemps. J'avais passé assez de temps à hésiter depuis que j'étais installé à Londres, je commençais à en avoir marre de toujours repousser parce que j'avais cette boule dans mon ventre qui se tordait à l'idée de devoir parler de ma femme et de ma fille 'portées disparues'. Honte ? Peut-être un peu. Qui voudrait se montrer misérable devant une amie ? Non, pire, Indie est une fille que j'ai aimé, de toute la fougue et l'innocence de ma jeunesse. Malgré les années écoulées depuis, je voulais rester estimable et digne à ses yeux. Il n'y a pas de mal à être fier, tant que ça ne nous rend pas con. Ce que je n'étais pas puisque, las de ne la voir qu'en coup de vent de temps en temps, j'avais pris les devant et l'avais invité chez moi. Enfin chez moi, oui, techniquement, là où je n'avais encore invité personne hormis ma femme et ma fille pour des raisons purement pratiques, mais qui n'avait pas grand chose d'un foyer chaleureux décoré avec soin. Un style plutôt... épuré. Minimaliste. Pas par choix artistique, mais c'est la mode parait-il.

« C’est moi qui ouvre ! » Pas le temps de répliquer quoi que ce soit, Ava se jetait déjà sur la poignée. Descendant de la mezzanine au-dessus du salon qui me servait de chambre, je la regardais ouvrir la porte lentement, lourde pour une enfant de huit ans, puis passer juste la tête de l'autre côté pour se montrer. On ne sait jamais, Indianna allait peut-être la manger si elle s'approchait de trop près ! Je la trouvai bien timide tout à coup, mais mon arrivée derrière elle sembla arranger ça. « Hey ! Tu te souviens d'Ava. Te fais pas avoir, elle est toute sage pour que tu rentres mais une fois que t'auras fait un pas à l'intérieur elle se transformera en démon et tu seras foutue. » Réplique qui me valut un magnifique tirage de langue. Je l'avais cherché. Je fis un signe de la main à l'intention de mon amie, lui montrant l'intérieur pour l'inviter à entrer, refermant la porte derrière son petit bonhomme. « Toi je suis sûr que tu es Nolan, très content de te connaître. » M'abaissant à sa hauteur, je lui tendis une poignée de main légère façon petit monsieur, un sourire particulièrement mélancolique sur les lèvres que ni lui ni sa mère ne pouvait comprendre. « On a acheté plein de gâteaux ! » Bien vrai ça. Mon intuition me disait qu'on ne serait pas tranquille avant qu'ils soient tous dévorés.
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() message posté Ven 27 Jan 2017 - 11:54 par Invité

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Indianna s'étira de toute sa longueur. Elle aimait prendre toute la place dans le lit, sentir la chaleur tiède des draps sur sa peau et pouvoir s'entortiller dedans. Elle laissa ses cheveux s'entrelacer entre eux et elle jeta un regard en direction de la fenêtre. C'était un de ces jours gris qu'elle aimait tant. Beaucoup détestait cette brume et le froid sec qui l'accompagnait. Mais pas Indie. Elle aimait cette nuance de gris dans le ciel et elle pouvait même percevoir une pointe de soleil pas très loin. Elle avait travaillé dans tellement de pays à la température suffocante, qu'elle appréciait aujourd'hui les températures hivernales de Londres. Cela lui rappelait Belfast aussi, un peu. Mais elle ne pu observer le paysage plus longtemps. La porte s'entre-bailla doucement et elle vit une tête brune surgir de derrière. Le petit garçon à l'air coquin souria de toutes ces dents quand il remarqua que sa mère était déjà réveillé. Néanmoins, elle soupçonna qu'il était un brin déçu, d'ordinaire, Nolan sautait sur le lit pour la réveiller. Indie lui fit une grimace, de celle dont elle a le sourire, enfantine, destinée rien qu'à lui. Nolan prit ça comme une invitation et il sauta sur le lit, avança jusqu'à elle et se logea dans ses bras. Indianna posa son menton sur le haut de son crane. Il sentait bon, une odeur de shampooing, mais aussi cette odeur qu'ont les enfants, un mélange de lait et de vanille qu'Indianna n'avait jamais su saisir pleinement. Il leva vers elle de grand yeux rieur. Indianna se lança dans une partie de chatouille où le petit garçon se tortilla dans les draps, laissant éclater ses rires si fort que Miaous, le chat vagabond, sortit en trombe de la chambre. Il était temps de déjeuner.

Indianna était bonne cuisinière à la grande joie du petit garçon. Elle n'avait pourtant jamais apprit. Seulement Indianna faisait partit de ces personnes qui apprenaient tout plutôt facilement et rapidement. En vrai autodidacte, elle savait dessiner et écrire, même la photographie qui lui permettait de gagner de sa vie, elle avait apprit seule. Dans tout ça elle n'était pas professionnelle, du moins pas au sens où elle avait un diplôme qui en attestait, mais elle n'avait jamais été très partisante de ce genre d’expérience. La vie était à elle seule une expérience, c'était amplement suffisant. Indianna se lança dans la préparation de pancake tandis que Nolan mettait sur la table tout ce dont il désirait pour accompagner les galettes. Du haut de ses trois ans, il était plutôt autonome, une éducation qu'Indianna tenait à lui inculquer. Elle ne faisait pas partit de ces mères poules qui surprotégeaient leurs enfants des petits accidents de la vie. La vie n'était pas toujours tendre, autant le préparer le plus rapidement possible. Néanmoins, elle devenait louve si quelqu'un s'en prenait à son fils. Il était tout ce qu'elle avait. Il était sa seule famille. Ils prirent le petit déjeuner calmement puis Nolan se lança dans une chanson que sa mère lui avait apprise. Une berceuse plutôt que lui chantait sa mère quand elle était enfant. Bien qu'Indianna vivait à Londres et avait pas mal voyagé, elle tenait à ce que Nolan sache d'où il venait. C'était un petit irlandais et ses origines ne devaient pas être oublié.

L'heure du goûter avait sonné. Nolan était tout impatient. Indianna n'était pas peu fière que son fils soit aussi sociale. En effet, le petit garçon n'était pas farouche pour un sous. Il aimait le contact, comme sa mère, si bien qu'il était ravi de passer l'après-midi avec une copine de son âge. Pourtant, Ava et Nolan ne se connaissaient pas, sinon que très rapidement au détour d'une ruelle quand leurs parents c'étaient retrouvé par hasard. Le hasard semblait jouer un rôle clé dans la relation qu’entretenait Ethan et Indianna. Perdus de vue pendant des années, puis retrouvés par hasard en plein Londres et encore quelques fois de la même façon jusqu'à formaliser tout cela en une invitation. Mère et fils prirent un peu d'avance, Ethan n'habitant pas vraiment au plus près de chez elle. Indianna n'avait pas de voiture, bien qu'elle est passé le permis des années plus tôt. A l'époque, à Belfast, elle était heureuse d'atteindre cette autonomie. Mais aujourd'hui à Londres, c'était un luxe dont elle pouvait se passer. Et puis elle n'avait pas conduit depuis un moment, elle n'était pas sûr d'être rassuré si elle devait repasser derrière un volant. Une fois sortit des transports, ils remontèrent la rue où Ethan vivait, du moins si Indianna ne c'était pas trompé dans l'adresse. Heureusement pour elle, elle avait un bon sens de l'orientation, un sens qu'elle tenait de ses années à bourlinguer à travers des pays sans routes ni panneaux d'indication. Indie repéra le bon numéro et sonna. Nolan trépignait d'impatience. La porte s'ouvrit sur une jolie tête blonde mais visiblement pas très rassurée. Ethan apparu à son tour. « Hey ! Tu te souviens d'Ava. Te fais pas avoir, elle est toute sage pour que tu rentres mais une fois que t'auras fait un pas à l'intérieur elle se transformera en démon et tu seras foutue. ». Indianna fit un large sourire encourageant envers la petite. « Salut mademoiselle ! Tu es très jolie, tu le sais ça ? Tu en a de la chance ! ». Ava regarda son père puis la remercia, visiblement touché par le compliment. Ce fut au tour de Nolan de regarder Ethan. « Toi je suis sûr que tu es Nolan, très content de te connaître. ». Le petit garçon serra la main d'Ethan, pas peu fière. Indianna aurait juré qu'il avait bombé son petit torse pour paraître plus grand. « On a acheté plein de gâteaux ! ». Ce fut au tour des grand de se saluer. Indianna passa un bras autour des épaules d'Ethan et lui fit la bise, tout en lui tendant un sac en plastique ? « Alors ça en ferra encore plus. Muffins maison et jus de pomme, j'espère que ça ira ! », dit-elle en faisant un clin d’œil aux deux enfants.  
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() message posté Mar 14 Fév 2017 - 18:54 par Ethan I. Hemsworth

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Je n’étais pas certain d’en être capable avant le moment fatidique où mes yeux se posèrent sur le petit Nolan pour la première fois. C’était la raison pour laquelle je n’avais pas proposé à Indianna de faire le trajet moi-même jusqu’à eux, ayant pris les devants en les invitant dans mon appartement. Pour la même raison, je n’avais pas pris la peine de leur proposer de venir les chercher. Je m’en voulais un peu. J’avais beau me montrer rustre, je n’étais pas non plus un homme des cavernes. Je me vantais même d’être le parfait gentleman envers la gente féminine, et Indianna n’était pas ‘la gente féminine’ mais une femme à laquelle je tenais. Alors je m’étais senti un peu gauche, mais c’était plus fort que moi. Je ne pouvais pas prendre le risque de rester tétanisé devant un enfant, ni de ne pas pouvoir décrocher mon regard de lui. Pauvre petit, je l’aurai effrayé. Sans parler du silence pesant qui aurait régné entre sa mère et moi. Non vraiment, je préférais largement n’avoir qu’à leur ouvrir la porte et laisser Ava accaparer Nolan beaucoup trop vite pour que je puisse me rendre compte que la perte de mon fils était encore trop douloureuse. Parce que mon fils n’aurait pas été loin de fêter ses trois ans maintenant… L’âge de Nolan me le rappelant forcément. À ma surprise, Ava se montra un peu timide, ce qui n’était clairement pas son genre. Je me demandai si elle aussi regardait la petite tête brune de l’autre côté de la porte avec les mêmes pensées à l’esprit. Après tout, je l’avais assez prévenue que Nolan, même s’il semblait beaucoup trop dégourdi pour son âge était bien plus petit qu’elle, qu’il faudrait donc faire attention. Le genre de recommandations qu’aurait pu lui faire Amanda et pour lesquelles je n’étais pas très doué. Le genre de recommandations que nous aurions pu faire en ramenant un bébé à la maison, et je m’agaçais moi-même d’y penser constamment. Comme si tous les petits garçons du monde me ramenaient fatalement à celui que j’avais perdu. J’étais fatigué, aspirant simplement à ce que cette journée se termine comme elle avait commencé : dans la joie, les cris, les rires et la bonne humeur. Je taquinais un peu ma fille et son silence étonnant, ce qui sembla la sortir de son mutisme aussitôt -qui cherche trouve- la regardant sourire aux éclats quand Indianna complimenta sa beauté. « Oui, c’est parce que ma maman est très jolie. » Elle leva les yeux vers moi un instant, comme chaque fois qu’elle parlait de sa mère, cherchant quelque chose dans mon regard, puis ajouta un « merci » des plus touchés. La beauté de sa mère et toute la modestie de son père, pensais-je amusé par la réponse de ma fille, un sourire rieur à l’intention de la mère du petit garçon que je saluai à mon tour. Je regardai sa petite main serrer la mienne d’une vraie poigne de petit homme fier, bien droit sur ses jambes. Et puis voilà, ce court échange suffit pour que je tombe sous son charme, le regardant comme on regarde un enfant particulièrement adorable. Le genre de regard après lequel n’importe qui ayant la fibre maternelle ou paternel ajouterait un ‘j’en voudrai bien un comme ça’. Peut-être que je n’avais pas encore fait le deuil d’un petit garçon aux cheveux noirs… Je fus rattrapé à la réalité par Ava visiblement pressée de manger les gâteaux qui lui faisaient de l’oeil depuis le matin et fis la bise à la maman. Mon bras partit pour aller se loger derrière son épaule comme le sien l’avait fait derrière la mienne, mais fut stoppé à mi-chemin pour attraper un mystérieux sac plastique qu’elle me tendit. La blonde leva vite le mystère, muffins maison et jus de pomme. Les yeux d’Ava étincelèrent de gourmandise. Il faut avouer que je n’étais pas très doué en cuisine, contrairement à sa mère. Ses bons petits plats devaient lui manquer. « Alors là, je ne peux pas rivaliser avec mes cookies de boulangerie. »  

Je m’écartais pour les laisser entrer et refermais la porte derrière eux. « Fais comme chez toi, tu peux poser vos manteaux sur le canapé. » L’appartement en open space offrait une vue magistrale sur… et bien, le vide. Le manque de meubles, d’objet personnels, de photos, toute ces choses qui font un chez soi. Je me demandais combien de temps mettrait l'irlandaise pour remarquer l’absence de trace d’une présence féminine. L’avantage de vivre dans ce genre de mini-loft industriel c’est qu’on a un point de vue sur quasiment tout l’espace peut importe le point où l’on se trouve, ce qui serait plutôt appréciable pour garder un oeil sur les enfants. « Ca va tu n’as pas eu de difficultés à trouver ? » Pas encore habitué à la capitale anglaise, dès qu’on s’éloignait du centre, pour moi toute les maisons se ressemblaient. « Je t’avoue que je ne me suis pas encore fait au quartier. » En dehors des bars bien sûr. Quoi que, j’avais plutôt bien intégré le chemin jusqu’au club de boxe également. Attrapant des verres, je servais tout le monde en jus de pomme, me penchant à nouveau pour trinquer avec Nolan, ce qui sembla lui plaire. « Bon ! Je crois que le moment est venu de vérifier si tu n’as pas perdu la main. » Lançai-je à l’attention d’Indie, taquin, en croquant dans un de ses muffins. Non, ma mémoire ne me jouait pas des tours, elle cuisinait même mieux que dans mes souvenirs. « Pas mal. » Un clin d'oeil espiègle appuya mon verdict totalement injuste. Depuis combien de temps n’avais-je pas goûté à quelque chose fait maison ? « On peut aller jouer ? » Il avait fallu quoi ? Cinq minutes ? J’acquiesçais d’un signe de tête, n’ayant de toute façon rien à objecter puisqu’elle avait englouti son verre pour contrer tout ‘fini d’abord de manger’, quant au gâteau dans sa main, je fis mine de ne rien voir. « Tu viens ? » Elle regardait Nolan avec envie qui, lui, se tourna vers sa mère, comme dans l’attente de sa permission. Quand nous fûmes seuls, je rapprochais mon siège de celui d’Indianna, m’installant plus confortablement. « C’est un sacré petit bout d’homme que t’as là. » Dis-je, le regard se perdant en direction des rires traversant la chambre d’Ava. Quand nous étions tombés l’un sur l’autre dans cette même ville voilà des années, j’étais devenu papa depuis peu, Ava n'était pas plus haute que Nolan aujourd’hui. Mais quelque chose bloquait dans mon esprit en voyant Indiana devenue mère à son tour. Peut-être parce qu’Indie n’était pas du genre à s’engager avec un homme jusqu’à fonder une famille avec lui. Pas la Indie que j’avais connue.
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() message posté Mar 21 Fév 2017 - 19:17 par Invité

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Indianna appréciait son indépendance, aussi elle ne se formalisait pas qu'Ethan ne soit pas passé les chercher. Elle aimait ne dépendre que d'elle seule et n'avoir aucun compte à régler. Son indépendance était sûrement la chose qui lui importait le plus. Et aussi loin que remontait ses souvenirs, elle avait toujours été ainsi. Elle avait été élevé par un père militaire qui leur avait apprit, à elle et son frère, qu'il ne fallait compter que sur soit même. Pour certains, ce genre d'éducation pouvait être perçue comme anti-sociale, mais Indianna l'avait arrangé à sa sauce. Aussi, hormis sur Connord, elle ne c'était jamais reposé sur personne. Il avait été son unique pilier et aujourd'hui il n'était plus là pour le constater. Sa perte avait définitivement marqué en elle une envie farouche de se débrouiller seule, de ne pas dépendre de quelqu'un au point de risquer de le perdre. Parce que perdre quelqu'un était beaucoup trop douloureux pour que cela se reproduise. Du moins à ses yeux. Alors elle était plutôt heureuse de prendre les transports et de gérer son quotidien sans avoir besoin de demander de l'aide. Elle gagnait sa vie, elle n'était pas riche mais pas pauvre non plus et quand elle regardait de là où elle venait, elle se disait qu'elle n'avait pas à se plaindre. Alors avec ses petits moyens, elle assurait, pour Nolan et elle, un train de vie très correct. Revoir Ethan lui fit chaud au cœur. Elle pouvait facilement expliquer cela. Ils avaient vécu quelque chose tous les deux et même si cela remontait à plusieurs années, Indianna n'avait rien oublié. Elle avait pas mal de défaut, mais pas celui d'avoir une mémoire à court terme. Se retrouver chez son ex ne la perturbait pas vraiment. Indianna était une femme naturelle qui appréciait les aléas de la vie, le hasard ou les coïncidences sur son chemin. Après ce qu'elle avait pu traverser jusque là, elle avait apprit à relativiser sur pas mal de chose. Si bien qu'elle n'était pas du genre à se formaliser de s'inviter chez son ancien compagnon en compagnie de son fils. Des années c'étaient écoulé et pour elle, il n'y avait aucune raison de s'interdire une après-midi en charmante compagnie. Indianna et son fils furent accueillis comme des princes. Bien que la petite Ava semblait mal à l'aise au départ, son insouciance d'enfance prit vite le dessus sur sa méfiance. Indianna fut captivité par ses grands yeux clairs et ses belles boucles. Quand elle avait apprit être enceinte, elle s'était immédiatement représenté un petit garçon. Sans vraiment le comprendre, elle avait imaginé bercé un petit gars dans ses bras, un garçon au regard vif et qui plus tard, ressemblerait à Connord. Aujourd'hui, elle n'imaginait pas devenir mère à nouveau. De un, parce que sa situation sentimentale ne le permettrait pas et ensuite, parce qu'elle n'était pas sur d'avoir assez d'amour pour deux. Cela pouvait paraître égoïste et stupide, mais Indianna avait toujours vu l'amour comme quelque chose d'irrationnel, d'abstrait. Elle avait déjà aimé, plusieurs fois, mais il semblait toujours que cela prendrait fin, d'une manière ou d'une autre. Seul l'amour qu'elle portait à son fils n'avait pas de limite et l’irradiait de bonheur au quotidien. Et jusque là, cela lui suffisait pleinement. « Oui, c’est parce que ma maman est très jolie. » Indianna fut touché de la complicité qui émergea entre le père et sa fille. Il est vrai qu'Ava avait ses deux parents, ce qui n'était pas le cas de Nolan. Combien de temps mettrait-il avant de poser les questions qui fâchent ? Au vu de sa précocité, il lui restait peu de temps et Indianna serait prête quand le moment arriverait. Du moins elle tentait de s'en convaincre. La petite la remercia et Indianna lui rendit un grand sourire. « Tu as toujours eu un faible pour les blondes », dit-elle à voix basse juste à destination d'Ethan. Bel homme, il avait toujours eut une facilité incroyable à faire fondre les femmes. Et pour avoir déjà croisé Amanda, Indianna savait à quel point elle était belle.

 « Fais comme chez toi, tu peux poser vos manteaux sur le canapé. » Nolan n'avait pas vraiment attendu la proposition pour ôter sa veste et la tendre à sa mère. Il était très vite à l'aise et surtout en admiration devant sa camarade du jour. Ava avait beau être plus âgée, Nolan ne semblait pas s'en formaliser. Indianna posa donc sa veste et celle de son fils sur le canapé. C'est à ce moment là qu'elle remarqua l'intérieur de l'appartement. Celui-ci semblait peu investit, comme laissé à l'abandon, attendant qu'un peu de décoration vienne l’égayer. Elle était prête à parier qu'aucune femme ne vivait ici hormis la petite fille.  « Ca va tu n’as pas eu de difficultés à trouver ? » Elle sortit de son observation pour se tourner vers son hôte. « Non. J'ai un GPS dans la tête. Et puis Nolan adore demander son chemin aux inconnus », dit-elle mi-provocatrice, mi-amusée. Une fois de plus, elle ne brillait pas comme la mère de l'année, mais elle préférait en rire. Elle était plutôt fidèle à l'école de la vie qu'as l'école scolaire, mais elle ne connaissait pas Ethan en tant que papa, aussi ria-t-elle pour lui assurer sa bonne foi. Elle ne voulait pas qu'il pense qu'elle était une mère incompétente. Ils avaient beau n'avoir aucun compte à se rendre, l'avis d'Ethan avait toujours compté à ses yeux. Et puis Nolan avait l'autorisation de le faire uniquement quand sa mère était dans le coin... Cétait pas si mal, si ?  « Je t’avoue que je ne me suis pas encore fait au quartier. » Il n'était donc pas là depuis longtemps. C'était sans doute la raison qui venait souligner l'absence de décoration de l'appartement. Ils étaient à présent à table, Nolan jetant des regard autour de lui, comme un petit aventurier qu'il était. Il fut heureux de trinquer avec Ethan tandis que les filles échangèrent un regard complice. Indianna porta son verre à ses lèvres et se délecta du nectar fruité.  « Bon ! Je crois que le moment est venu de vérifier si tu n’as pas perdu la main. » Indianna croisa les bras en signe d'attente, ouvrant à moitié la bouche pour crier victoire. Nolan n'avait pas vraiment comprit de quoi il parlait mais n'avait pas entendu plus longtemps pour attraper un muffin, ainsi que la petite Ava. « Pas mal. » Indianna lui fit une grimace. « Menteur. Ils sont juste parfaits. C'est juste que tu es déçu que je n'ai pas fais de cookies ». Une pâtisserie dont il raffolait quand ils étaient jeunes. Indianna avait toujours aimé cuisiner mais surtout pour les autres. Elle avait prit l'habitude de faire des gâteaux miniatures pour leur bande d'ami de l'époque et Ethan avait toujours préféré ses cookies. « On peut aller jouer ? », demanda Ava à son père, la bouche à moitié pleine. Aussitôt, Nolan coula le même regard suppliant à sa mère. Les enfants avaient toujours eut le sens du copier-coller. Les parents autorisèrent les petits qui se précipitèrent dans une autre pièce, sûrement la chambre de la petite. « C’est un sacré petit bout d’homme que t’as là. » Ethan c'était rapproché tandis qu'Indianna se servait un second verre de jus de pomme. « Merci. Il est incroyable. En fait, je pense que mon fils est le prochain Spielberg, mais garde le pour toi, je voudrais qu'il reste enfant encore un peu », dit-elle avec un large sourire. Bon, elle en rajoutait des tonnes, mais elle avait toujours su que Nolan n'était pas un enfant comme les autres. Il était plus malin, plus intrépide, il débordait de questions et semblait toujours en quête d'un événement extraordinaire. « Ta fille est géniale. Tu dois être super fière, papa Ethan. ». Elle était heureuse pour lui. Elle avait toujours voulu que son bonheur, même si ses actes à l'époque lui avaient sûrement prouvé le contraire. « Amanda ne vit pas ici, n'est-ce pas ? ». Indianna était curieuse de nature, c'était presque inconscient. Elle ne voulait pas paraître indiscrète, seulement elle avait perçu son trouble quand Ava avait mentionné sa mère. Et puis Ethan et elle se connaissaient depuis des années aujourd'hui et elle avait le sentiment qu'il la connaissait assez pour s'ouvrir à elle.
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() message posté Mer 22 Mar 2017 - 3:13 par Ethan I. Hemsworth

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Ethan & Indie
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Je ne m’étais pas formalisé de cette visite. L’avantage de vivre seul, je ne me souciais pas de grand chose, surtout pas des formalités. Et comme ma situation de trentenaire vivant comme un jeune célibataire m’avait été imposée, je ne m’interdisais pas grand chose, bien décidé de profiter du peu de bon qu’il y avait à tirer de ma situation. Inviter Indianna en faisait partie. Je ne sais pas si j’aurais osé prendre cette initiative si Amanda et moi vivions sous le même toit. M'en priver aurait été sacrément dommage, voire légèrement con, mais je savais que si un ex-petit-ami de ma femme se trouvait dans mon salon… Hm non. Mieux valait ne pas imaginer ce genre de choses. Nolan et sa mère amenèrent avec eux une bouffée d’air frais dès que la porte s’ouvrit, apportant une chaleur nouvelle à mon chez moi vide. Chaleur qui n’avait été apportée jusque là que par la rare présence de ma fille. Toute ces années, j’avais gardé l’image d’une Indianna indépendante, débrouillarde, enjouée et drôle, et, à la regarder passer ma porte, je devinais que le temps n'avait pas terni cette image. Une crainte que j’avais ressentie sans trop la comprendre. Je me cachais derrière l’excuse de son fils, la peur que ce soit trop douloureux de voir un petit bonhomme haut comme trois pommes se tenir à côté de ma fille, de me renvoyer l’image de ce qu’il manquerait à ma vie pour toujours. Mais, après toute ces années, nous aurions pu ne pas nous reconnaitre. Nous serions restés plantés là, gênés, à ne pas savoir quoi dire, à penser ''elle n’était pas comme ça, avant'', chaque fois que l’autre ouvrirait la bouche. Craintes balayées à la seconde où Indie se pencha sur Ava. Je vis ma fille l’adopter aussitôt, répondant aux compliments de la blonde sans aucune gêne. Je pouvais presque entendre la ’très jolie maman’ lancer un Bien la fille de son père alors que le modèle miniature cherchait mon approbation du regard. Un comportement nouveau qui devenait de plus en plus récurrent. Elle cherchait dans mes paroles, dans mon regard, le moindre signe d’amour dès qu’il s’agissait d’Amanda. « Tu as toujours eu un faible pour les blondes. » Impossible de nier. Impossible de réprimer un large sourire frimeur. « Les blondes inaccessibles. » Précisai-je, taquin, d’un chuchotement discret. Je me détachais d’elle, sourcil relevé et gueule mutine. A bon entendeur. Inaccessible, ou avec la fâcheuse habitude de fuir, songeai-je, m’assenant moi-même le coup fatal. Je ne pensais pas qu’Amanda et Indianna auraient ça en commun, la fuite… Cette capacité de partir au bout du monde du jour au lendemain, laissant tout derrière elles. Mais si. J’avais donc réellement un type de femme, super nouvelle. L’irlandaise devant moi m’avait brisé le coeur, pourtant j’en riais. Pourquoi ne pas lui raconter le parcours du combattant dans lequel je m’étais lancé pour séduire l’inaccessible australienne ? De quoi lui permettre de me charrier pour les dix prochaines années.

Un cadeau plus que généreux que je me sentais prêt à offrir tandis que je l’invitais à s’installer. Mes yeux ne manquaient pas les gestes du petit Nolan, visiblement à son aise. La taille de sa grande camarade aux boucles blondes ne l’intimidaient pas du tout, pas plus que l’appartement, ni… moi, le grand gars aux cheveux noirs qui devait le regarder de deux grands yeux émervéillés comme s’il eût été une apparition divine ou un petit prince échappé d’un livre à images. Non, il vadrouillait, puis se laissa hisser tout naturellement sur les tabourets entourant le plan de travail de la cuisine. Je ne me formalisais pas de cette visite, enfin, je me souciais tout de même du trajet qu’Indie et son fils pour venir jusqu’ici. « Non. J'ai un GPS dans la tête. Et puis Nolan adore demander son chemin aux inconnus. » Un rire attendri fila entre mes lèvres, n’ayant aucun mal à imaginer le petit garçon prendre les devants, tout fier et sûr de lui du haut de sa carrure d’homme miniature. Ava était de la même trempe. Je défiais n’importe qui de réussir à saluer n’importe quel commerçant avant elle. Quant à ses passages à l’hôpital, elle savait rendre mon assistante encore plus folle que je ne le pourrai jamais. « Je connais une petit fille qui adore parler aux inconnus aussi. » Lançai-je, enthousiaste, content de découvrir un point commun à nos enfants et à nous, parents fous qui laissions nos enfants aborder des gens dans la rue. Ça ne me surprenait pas vraiment de la part d'Indie, bien que je devais encore faire un effort mentalement pour associer l’image de mon premier amour à celle d’une mère. J’enchainais sur le quartier, avouant être encore très loin du niveau GPS intégré sans masquer mon manque d’enthousiasme pour Londres. Elle allait vraiment se demander ce que je foutais là. Mieux valait me gaver de muffins et de jus de pomme avant que je plombe l’ambiance. Muffins tout à fait délicieux, mais ça, je me gardais bien de l’avouer. Où serait le plaisir ? Non non, j’optais pour un ''pas mal’', trahi par ma bouche à moitié pleine. « Menteur. Ils sont juste parfaits. C'est juste que tu es déçu que je n'ai pas fais de cookies. » Ah. Elle se souvenait. Je n’avais pas oublié non plus toute les soirées de répêt'’ entre amis, ni les cookies qu’Indie nous apportait, à la base pour son frère. Mes lèvres se pincèrent dans une seconde de mélancolie. Blondes, inaccessibles, et bonnes cuisinières donc, le critère s’ajoutait à la liste. « Mais pas du tout » Je me dépêchais d’avaler ma dernière bouchée. « Je dis ça pour que tu te sentes obligée de revenir une prochaine fois avec des cookies, c’est une technique de culpabilisation très efficace. » Et pas subtile du tout. Subtilité dont ma fille avait apparemment hérité, pour oser me demander de quitter la table avec des yeux d’ange, la bouche et les les mains pleines de gâteaux. Etait-ce seulement surprenant que je ne lui fasse aucune remarque ? « On les laisse aborder des inconnus et on ne leur apprend même pas les bonnes manières, si c’est pas de l’éducation ultra-moderne. » Lançai-je amusé en me tournant vers Indianna. Je n’en pensais pas un mot bien sûr, le premier clampin qui aurait osé me faire une réflexion sur l’éducation de ma fille aurait été bien reçu.

Les pas pressés de Nolan suivirent ceux d’Ava en direction de sa chambre et, un brin rêveur, plein de questions en suspend dans ma tête, je pensais à voix haute, prêt à parier qu’aucun homme n’élevait ce sacré petit bout d’homme, rien que sa maman. Je ne parvenais pas à dépeindre Indianna dans un tableau familial traditionnel. « Merci. Il est incroyable. En fait, je pense que mon fils est le prochain Spielberg, mais garde le pour toi, je voudrais qu'il reste enfant encore un peu. » Autre chose que nous avions en commun, notre admiration irrationnelle pour nos enfants. Je compris qu’un seul et unique miracle existait dans son monde : son fils. « Je ne dirai rien, juré. Mais en échange, si tu trouves la recette magique pour les empêcher de grandir, je veux que tu me la donnes. » Ava grandissait trop vite. Je prédisais la même malédiction à Nolan. Bientôt nous nous retrouverions à manger des cookies et à boire du jus de pomme et se lamentant d’à quel point nos enfants ont grandi trop vite, à coup de ''j’ai l’impression que c’était hier'' comme deux vieux idiots qui n’ont pas vu le temps passer. « Ta fille est géniale. Tu dois être super fière, papa Ethan. » Fier ? Si elle savait ! J’arrivais même à rendre Amanda complètement folle avec ma foutue fierté paternelle ! Et non, je ne la trouvais pas démesurée. « Merci maman Indie, avec un père pareil elle ne peut qu’être géniale ! » Si Indie n’avait pas oublié mon amour des cookies, le souvenir de l’arrogance et la vantardise dont je pouvais faire preuve devait être tout aussi limpide. En vérité j’espérais bien qu’Ava tienne davantage de sa mère que de moi. Mon sacré caractère finirait sûrement par lui attirer des ennuis. « Amanda ne vit pas ici, n'est-ce pas ? » Un muffin et deux verres de jus de pomme, c’est tout ce qu’il lui fallut pour s’en rendre compte. « Non… » Je n’essayais même pas de broder un mensonge. Je mentais déjà à ma mère, à mon frère. Le mensonge me fatiguait. Mes efforts irrationnels pour tenter de maintenir le mythe du couple parfait que la Adams et moi formions autrefois me fatiguait  M’y raccrocher jusqu’à en devenir cinglé me tuait à petit feu. Je refusais d’inviter mon amie sous mon toit pour lui mentir à elle aussi. « Il va me falloir un peu plus fort qu’un jus de pomme si tu veux que je te raconte pourquoi. » Je ne redoutais pas de me montrer vulnérable devant elle. Je l’avais vue au plus bas après la mort de son frère. Il était mon ami aussi. Je savais qu’elle ne me verrait pas comme un lâche parce que j’avais besoin d’alcool pour me donner du courage. Je fis donc quelque pas en direction du réfrigérateur pour en sortir une bière. Pas question d’opter pour plus fort alors que je gardais ma fille. Comme quoi, j'étais un papa tout à fait responsable ! « Tu en veux une ? » Pure politesse. Ou léger gain de temps. « T’en auras peut-être besoin pour encaisser. » Ou fausse menace peut-être, curieux de voir si elle me prendrait au sérieux. Je la savais curieuse, surement en train de se demander si ça pouvait être si horrible que ça. Moi, j’avais parfois un humour cynique, barrière derrière laquelle se planquait l’homme endeuillé.
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() message posté Mar 11 Avr 2017 - 18:56 par Invité

Hier encore, j'avais vingt ans...
Ethan & Indie


Le temps ne semblait pas avoir eu de prise sur leur amitié. Pourtant, des années c'étaient écoulé depuis leur rencontre, depuis leur amour naissant. Ils s'étaient quitté en Irlande et se retrouvaient au Royaume-Uni et rien ne semblait étrange la-dedans. Pourtant Indianna avait mit des barrières. Elle ne pouvait nier l'avoir fait inconsciemment à l'époque. Elle avait posé le pour et le contre, mais elle n'y avait pas réfléchi outre mesure. Elle était comme ça, elle agissait par instinct. A l'époque, elle avait fuit Ethan, mais elle ne l'avait pas vraiment vu sous cet angle. Elle y avait vu une forme de liberté, pour elle comme pour lui. Mais à le voir ainsi, lui offrir un verre de jus de pomme comme si rien ne c'était passé, il ne semblait pas lui en tenir rigueur. Elle avait toujours apprécié cela chez Ethan : sa bonté, sa tendresse. Il était un amant prévenant et attentif, un de ceux qu'on ne quitte jamais de peur de ne pas trouvé meilleur. Beaucoup lui aurait jalousé cet amant, cet amour entre eux. Quand elle regardait en arrière, elle ne voyait rien chez Ethan qui clochait. Il n'était pas parfait, non, il avait des défauts mais qui n'avaient jamais eu de prise sur elle, parce qu'ils étaient infime face à l'amour qu'il lui portait. C'était un amour adolescent, certes, mais de ceux qui restent, de ceux qui comptent quand on jette un coup d’œil au passé. « Les blondes inaccessibles. », précisa-t-il, non sans lui jeter un regard appuyé. Elle n'y descella aucune forme de critique ou de méprit, simplement un constat. Ethan aurait pu lui cracher à la figure sa fuite, son instabilité caractérisée, son manque de tact ou sa peur de l'engagement, mais il n'en fit rien. Pourtant, elle le méritait, sans doute. Mais peut-être le ferait-il plus tard, peut-être attendait-il le bon moment pour lui signifier à quel point elle avait agit à l'époque. Indianna lui fit un large sourire taquin. Cependant, elle songea à Amanda. La belle était-elle comme elle ? Amanda avait-elle aussi une tendance à la fuite ? Pourtant, la jolie petite blonde dans l'appartement lui renvoyait le contraire. Non, c'était autre chose. Amanda avait sûrement gardé pour elle des états d'âme, ce qu'Ethan avait pressentit comme une marque de méfiance. Elle ne pouvait faire que des hypothèses, cependant.

« Je connais une petit fille qui adore parler aux inconnus aussi. » Voilà qui ne pouvait que rassurer Indianna. Ce n'est pas qu'elle culpabilisait de l'éducation laxiste de son fils, non, mais elle avait l’impression d'être un ovni dans cette société conservatrice. Depuis toute jeune, elle avait partagée des valeurs humanistes, libertines. Elle y avait vu une manière de vivre et ne pouvait se conformer aux règles trop strictes qu'on voulait lui imposer. Adolescente, elle avait cette joie de vivre, cette empathie envers les autres, les animaux, cette folie caractérisée presque contagieuse. Avec la mort de Connord, une partie de cette insouciance avait disparu. La mort de son père avait entaché cela, mais le décès de son jumeau était venu marquer un point de non-retour. Elle avait changé avec sa perte, comme si une partie d'elle avait accompagné Connord dans son dernier voyage. Indianna était heureuse de voir que d'autres enfants avaient cette curiosité pour l'inconnu. Il y avait tant de drame avec les années que la méfiance semblait être de mise. Les inconnus pouvaient être des kidnappeurs, des terroristes, mais ils étaient forcément nocifs pour les êtres innocents tels que les enfants. Indianna lutait contre cette terreur anxiogène véhiculé par les journaux et les média. Et si Ethan en faisait autant, c'était une partie de la lutte qui été engagée. « Je dis ça pour que tu te sentes obligée de revenir une prochaine fois avec des cookies, c’est une technique de culpabilisation très efficace. » Indianna se mit à rire. En vérité, Ethan était un piètre manipulateur. Et puis il n'avait pas besoin de ça pour qu'elle revienne. L'invitation à demi-déguisé lui fit plaisir, cependant. Ils avaient passé tellement de temps ensemble à l'époque. Le lycée n'était qu'une partie de leurs journées car ils aimaient se retrouver le soir venu, à l'ombre d'un arbre. Lui jouant de la guitare, concentré sur ses accords, et elle allongée à plat ventre sur l'herbe fraîche à dessiner sur son carnet de croquis. Avec le temps, Indianna se souvenait de ces moments comme des étapes de repos, de réconciliation après le décès de son père ou de son frère.  « On les laisse aborder des inconnus et on ne leur apprend même pas les bonnes manières, si c’est pas de l’éducation ultra-moderne. » Indianna regarda les deux têtes blondes quitter la table, trop heureux d'échapper aux bavardages inintéressant des adultes. « Du moment qu'ils sont polis, curieux et pas trop idiots, tu m'en vois ravi ». Même si concernant son fils, elle n'avait aucun doute quant à ses capacités intellectuelles Seulement elle ne voulait pas en faire un érudit, simplement un individu heureux, partageant des valeurs communes. « Je ne dirai rien, juré. Mais en échange, si tu trouves la recette magique pour les empêcher de grandir, je veux que tu me la donnes. » Un large sourire s'afficha sur les lèvres de la blonde. Indianna aimait l'insouciance enfantine. Elle aimait se dire que Nolan était protégé, choyé et pas encore à devoir se jeter dans le grand bain. Elle s'étonnait souvent de cet instinct maternel, elle qui n'avait pas voulu d'enfant avant d'apprendre qu'elle était enceinte. Mais Ethan avait raison, son monde tournait autour de Nolan à présent. Quand elle regardait par quoi elle était passé, elle voulait à tout prit le lui éviter ou du moins l'y préparer. « Il va bien falloir qu'ils grandissent, sinon comment je vais savoir comment tu réagira quand elle te ramena un gars à la maison ? Ou quand elle voudra passer le permis de conduire ? Ou pire, quand elle voudra se faire tatouer un portrait énorme au milieu du dos ? ». La tête d'Ethan la fit éclater de rire. Rien ne préparait à ça, mais elle imaginait avec amusement Ethan devoir pallier à toutes ces possibilités. « Merci maman Indie, avec un père pareil elle ne peut qu’être géniale ! » Nouveau sourire espiègle. Néanmoins, elle ne doutait pas une seconde qu'Ava serait super. Elle ne pouvait pas juger sur Amanda qu'elle ne connaissait pas, mais elle connaissait bien Ethan pour être un type droit et honnête. Bien sur qu'il avait son caractère, mais aux yeux d'Indianna, cela était un trait de personnalité fondamental. « Méfie toi, tu pourrais lui filer ton humilité à toute épreuve », dit-elle avec un sourire narquois.

La question suivante sembla le désarmer. Indianna ne voulait aucunement le faire parler, seulement elle sentait chez son ami un trouble qu'elle ne lui connaissait pas. « Non… », admit-il. Ils échangèrent un regard. Il pouvait paraître étrange pour deux ex de parler de cela, mais Indianna voyait en Ethan un ami de longue date avant tout. Il était sans doute celui qui la connaissait depuis le plus longtemps même s'il ignorait pas mal de ses sombres aventures. Seulement il avait toujours su lui parler.  « Il va me falloir un peu plus fort qu’un jus de pomme si tu veux que je te raconte pourquoi. » Elle le vit se lever en direction du frigo. Cela la troubla. Pas parce qu'il voulait boire de l'alcool, non, elle ne jugerait jamais cela et elle comprenait parfaitement. Non, elle était troublé par la lassitude sur son visage, par ses yeux devenus soudain si sombre. Elle était inquiète en réalité. « Tu en veux une ? T’en auras peut-être besoin pour encaisser. » C'était si grave que cela ? Indianna était toujours la positive, l'optimiste, du moins en général, mais quand elle regardait l’expression grave de son ex, elle ne trouvait aucune répartie allant dans ce sens. « Avec plaisir. » Elle garda pour elle le fait qu'elle avait largement abusé de la boisson pendant un temps, sans pour autant se considérer comme alcoolique. Elle avait vu en l'alcool un moyen d'échapper à ses démons, à ses sombres pensées. Aujourd'hui elle avait laissé tout ça derrière elle et elle ne voyait en la boisson qu'un aspect festif. Elle laissa Ethan se rasseoir et prit une première gorgée de sa bière. « Que ce qui c'est passé Ethan ? », demanda-t-elle comme une invitation à ce qu'il se livre. Elle posa sur lui un regard encourageant.  
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Guyliner.
Ethan I. Hemsworth
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() message posté Jeu 25 Mai 2017 - 20:57 par Ethan I. Hemsworth

Hier encore j'avais vingt ans
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The very basic core of a man's living spirit is his passion for adventure. The joy of life comes from our encounters with new experiences, and hence there is no greater joy than to have an endlessly changing horizon, for each day to have a new and different sun.

Avoir Indie ici, à Londres, dans mon appartement, c’était comme retrouver un petit bout de mon Irlande natale. Peut-être que le simple fait qu’elle vive dans la même ville que moi suffirait à entretenir cette illusion d’Irlande. Peut-être que je finirai par apprécier Londres. C’était encore trop tôt pour trop espérer, mais, avec elle et le petit Nolan pas loin, je pensais sérieusement que ça pourrait aller mieux. Je ne savais pas trop pourquoi Londres et moi n’accrochions pas. Des vieux restes d’histoires de vieilles femmes irlandaises que m’avait racontées ma grand-mère sûrement. Après tout, dans ma famille nous étions des malchanceux du Nord… Je crois que le brexit et la vague de politique conservatrice en découlant n’arrangeaient pas les choses. Vivre si proche de la royauté non plus. Je n’étais pas du tout à l’aise avec ça. Et puis, bien sûr, l’Australie me manquait. Comment pouvait-il en être autrement ? Sydney plus précisément, la ville où j’avais rencontré Amanda, où nous nous étions mariés, où ma fille était née, où je l’avais vue grandir. Amanda me manquait Australie ou pas. J'aurais pu la rencontrer n'importe où... Je réalisais qu’Indianna ne connaissait pas cette autre blonde inaccessible en la taquinant, pourtant en une petite boutade anodine j’eus l’impression d'avoir tout dit. A l’époque, quand Indie avait repris sa liberté, je n’avais pas compris son choix. Malgré tout je l’avais accepté. Aucun autre choix ne s’offrait à moi de toute façon. L’absence de vrai motif de rupture, de faute, de n’importe quoi qui aurait pu expliquer son envie de continuer sa vie sans moi, je croyais que c’était insupportable. Que tout le chagrin et tout le vide laissé par son absence venaient de là, de cette impuissance fatale à ne pouvoir la retenir. Mais je m’étais planté. Complètement. Cette fois je savais très bien pourquoi ma femme ne vivait pas dans cet appartement avec moi. Je savais, je comprenais, pourtant c’était pire que tout. Alors ouais, il faut croire que j'ai un type de femme, du genre blondes, imprévisibles et démesurément attachées à leur liberté au point de partir à l’autre bout du monde sur un coup de tête. Oh non pas que j’en plaisantais souvent, plutôt du genre à broyer du noir et cuver dans les bars, mais je faisais preuve de lucidité, ne pouvant repenser à mon histoire d’amour passée autrement qu’avec joie et tendresse.

Eduquer Ava devenait difficile. J’avais manqué pas mal de mois près d’elle, maintenant j’essayais chaque jour de me faire une place dans le cocon que sa mère leur avait crée. Etre là, remplir mon rôle de père sans m’imposer, tout un art. L’occasion de moments de partage comme celui-là, moi, ma fille et des invités se faisait rare, n’en étant que trop belle. Alors j’en profitais. Ava aussi visiblement, vu la vitesse à laquelle elle avait entrainé Nolan jusqu’à sa chambre. Moi qui ne manquais pas l’occasion de vanter mes talents de super papa qui laisse son enfant parler aux inconnus, je pourrai ajouter le laisse quitter la table et manger dans sa chambre à la liste. Ava était beaucoup trop dégourdie, beaucoup trop têtue aussi, mais ça me rendait fier. Trop peut-être… Oui, beaucoup trop. Et alors ? Ca ne semblait pas choquer la mère de Nolan qui, lui aussi, se montrait très éveillé et précoce. J’aurais dû essayer de le manipuler lui pour qu’il demande à sa mère de lui cuisiner des cookies et les lui taxer à la sortie de l’école. Parce que la technique de la culpabilité n’avait pas l’air de marcher sur la maman. Mais je gardais cette nouvelle idée secrète pour l’instant. J’avais encore du temps devant moi pour me mettre son fils dans la poche. Elle riait de bon coeur, j’en déduisis qu’elle garderait l’invitation dans un coin de la tête. C’était notre truc, d’insinuer, d’user de boutades pour demander quelque chose. A croire que j’avais senti le besoin de liberté reposant en elle depuis le premier jour, me débrouillant à chaque fois pour qu’elle n’ait ni à dire oui ni à dire non. Les vieux réflexes étaient donc toujours là, cachés quelque part tout ce temps. Elle avait franchi ma porte et tout était redevenu naturel. Un long temps passé loin l’un de l’autre, notre complicité en sommeil, amenant avec lui plus de sourires et de paroles légères qu'il n'en restait dans mes souvenirs. Ça faisait un bien fou, et je me réjouissais de la voir si joyeuse. Je n’avais pas non plus gardé un souvenir limpide de son sourire. Il me semblait bien qu’ils devinrent rares après la mort de son jumeau… « Du moment qu'ils sont polis, curieux et pas trop idiots, tu m'en vois ravie. » Sa réplique me retint tout juste de me replonger dans son souvenir. J’acquiesçais d’un signe de tête à plusieurs reprises. Polis, curieux et pas bête, n’était-ce pas ce que tout parents espéraient ? Ca m’allait très bien à moi aussi. Que demander de plus ? J’enchéris sur les capacités intellectuels de nos futurs petits génies grandissant beaucoup trop rapidement. Ma phrase la fit réfléchir, ou divaguer, que sais-je. Elle eût l’air ailleurs un moment, dans ses pensés, si bien que je ne me méfiai pas… « Il va bien falloir qu'ils grandissent, sinon comment je vais savoir comment tu réagiras quand elle te ramena un gars à la maison ? Ou quand elle voudra passer le permis de conduire ? Ou pire, quand elle voudra se faire tatouer un portrait énorme au milieu du dos ? » Coup fatal. Ma tête devait être drôle à voir. Ouais, hilarante vu comment elle se mit à rire. « Un quoi à la maison ?? Tu voulais dire un petit chien c’est ça ? » Ouais, je pouvais imaginer le permis, même un énorme tatouage sur le dos ! Tatouage que j’aurais sans doute dû payer, en plus de ça. Mais pas qu’elle me présente un type. « type »… non vraiment je n'étais pas prêt. Dans cette liste, le tatouage aurait sûrement fait hurler Amanda, beaucoup plus qu’un copain, moi, j’avais déjà du mal à accepter que ma fille parle ''d’amoureux’’ de sa classe, alors… Je m’essuyais le front d’un air exagéré, appuyant le geste comme si ses paroles venaient de me causer un malaise. « Oh bien sûr j’y passerai avant toi, mais le jour viendra où tu ne seras plus la seule femme dans la vie de ton petit garçon. Regarde-le, » Je jetai un coup d’oeil en direction de la chambre, invitant Indianna d’un signe de tête à suivre mon regard. L’aspect loft de l’appartement permettant d’entrevoir un peu l’intérieur. « tu ne vois qu’un vrai petit ange mais il va devenir un vrai tombeur ! » Annonçai-je, me voulant très sérieux. J’espérais sincèrement être encore là pour voir ça, et lui rappeler ce qu’elle venait de me dire quand ça arriverait. Je lui épargnais néanmoins le couplet sur tonton Ethan qui serait là pour le conseiller sur les femmes, sinon sa remarque sur mon humilité n’aurait plus rien d'une blague.

Il me fallut un temps d’adaptation pour passer des taquineries à un sujet personnel. Comme je m’en doutais, l’irlandaise ne mit pas longtemps à remarquer l’absence de présence féminine dans l’appartement. Non, Amanda ne vivait pas ici… Chose que ma mère ignorait, que mon frère ignorait, que mes collègues à l’hôpital ignoraient… Tous ne voyaient que l’alliance à mon doigts ou les belles paroles que je leur racontais. Je n’étais pas très fier de leur cacher la vérité. Ce n’était pas moi. Je n’étais pas un menteur. En revêtir le costume me pesait. Pour toute ces raisons, je craignais un peu de lire de la déception dans les yeux de mon amie, que tout à coup elle ne reconnaisse plus le Ethan de sa jeunesse. M’échapper un moment en direction du frigo me parut être une bonne idée. Tiens, encore quelque chose qu’elle ignorait : je buvais bien plus qu’avant. La blague, je buvais bien trop. Lui proposant une bière dans la foulée, j’osai une petite note d’humour pour la préparer. En réalité je ne doutais plus quand je revins m’assoir près d’elle, me disant simplement qu’Indianna saurait ce que je voudrai bien qu’elle sache et qu’elle ne me jugerait pas pour ce que je voudrai bien lui confier. « Et voilà. Une irlandaise, bien sûr. » Je posai la bière devant elle, ne me souciant de rien de plus que de boire la première gorgée, essayant de reprendre le dessus sur mon trouble évident. « Qu’est ce qui c'est passé Ethan ? » Raté. Quand elle but à son tour, je me lançai, encouragé par son regard impliqué. « Tu vois ça ? » Je pointai du doigts Ava jouant avec son fils pour la deuxième fois, ne prenant pas la peine de décoller mon coude de la table pour le faire. « Ça aurait du être ça, notre famille. » Je n’arrivais pas à le dire autrement, parce que je n’arrivais pas à m’enlever de la tête l’image du petit garçon que nous avions perdu. Il était devenu un fantôme hantant chacun de mes paysages. Les cils penchés sur ma bière, je lui laissais quelques secondes silencieuses pour comprendre où je voulais en venir avant de relever les yeux, à moitié sur elle, à moitié dans le vide. « On a perdu notre bébé. » Il n’avait même pas vraiment eu le temps de devenir notre bébé. « Mais, dis-moi, le... le père de ton p'tit gars, il n’est pas… » Besoin de rajouter autre chose, de ne pas rester sur cette phrase morbide. Mort, c’est ce que j’essayais de demander. Je pariais plutôt sur le fait qu’il ne fasse pas partie de leur vie parce qu’Indianna se serait volatilisée vers de nouvelles aventures en solitaire, mais qui sait. La vie m’avait rappelé son caractère imprévisible d’une façon bien cruelle, alors je ne voulais pas faire de bourde.
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() message posté Lun 26 Juin 2017 - 15:56 par Invité

Hier encore, j'avais vingt ans...
Ethan & Indie


Indianna n'était pas forcément nostalgique de l'Irlande. Du moins pas tous les jours. Elle avait laissé une partie d'elle-même la-bas. Elle y avait enterré son père, puis son frère jumeau, pour finalement se perdre un peu également. Pourtant Belfast avait eu son lot de charme. Indianna avait eu une enfance plutôt heureuse si on mettait de coté la mort brutale de son père. Son frère et elle avaient eu de bons souvenirs dans leur maison, dans leur jardin. Quant à adolescence, Indianna été bien entouré entre Ethan, Babi ou encore Cole. Il lui arrivait encore d'y penser, de se remémorer les bons moments, mais Indianna ne voulait pas vivre dans le passé. Elle allait toujours de l'avant à présent. Après la mort de Connord, elle avait refusé de s'attacher, de permettre à quelqu'un d'être retenu dans une vie qu'elle ne voulait pas. Elle avait prit la tangente, elle avait ressentit l'envie de laisser Belfast derrière elle, avec le reste de sa vie de jeune adulte. Elle avait tourné le dos à sa mère. Indie ne lui avait jamais vraiment pardonné de s'être effondré après la mort de son mari, de s'être refermé sur elle-même après la perte de Connord. Peut-être aurait-elle du prendre soin d'elle, mais son désir d'évasion ne lui permettait plus de s’enchaîner à cette seule famille. Elle avait besoin de partir pour se remettre, tout comme Ethan avait choisi l'Australie comme nouvelle terre d'accueil. Après sa dernière mission en Somalie, Indianna n'avait pas souhaité retourner en Irlande, quand bien même elle était la-bas, sa terre natale. Elle avait choisi Londres pour s'enfoncer avant de se remettre totalement.

A parler de leurs enfants ainsi, on pouvait imaginer la tendresse qui existait entre eux. Indianna aurait aimé que Connord soit là. Encore aujourd'hui, elle restait persuadé que si son jumeau n'était pas mort ce jour-là, toute sa vie actuelle en aurait été changé. C'était avec sa perte qu'elle s'était persuadé que de trop aimer revenait à trop souffrir, et qu'elle avait choisi de quitter Ethan, puis toutes les autres personnes qui partageaient un bout de sa vie. Sans doute que si Connord était encore de ce monde, son histoire avec Ethan aurait duré. Peut-être se seraient ils mariés à Belfast, peut-être qu'Indianna aurait porté ses enfants... Il était difficile d'imaginer de quoi la vie aurait été faite si certains éléments avaient été déviés de leur trajectoire. Mais pour le moment, ils étaient tous deux parents de jeunes enfants pour qui ils essayaient d'être responsables au maximum. Comme il fallait s'y attendre, Ethan devint livide à l'idée que sa fille puisse un jour lui ramener un garçon. Elle songea à l'autre possibilité, celle de lui présenter une fille, mais elle ne savait pas comment il le prendrait. A l'époque, Indianna était hétérosexuelle, ce n'est qu'à la fac qu'elle avait découvert son attirance pour les femmes. « Oh bien sûr j’y passerai avant toi, mais le jour viendra où tu ne seras plus la seule femme dans la vie de ton petit garçon. Regarde-le. Tu ne vois qu’un vrai petit ange mais il va devenir un vrai tombeur ! » Indianna suivi du regard son petit garçon. A vrai dire, elle n'était pas vraiment inquiète pour le moment. Nolan était un petit garçon curieux de l'environnement qui l'entourait, mais pas encore du sexe opposé. Quant au fait qu'il soit coureur, elle espérait sincèrement qu'il ne serait pas comme elle. Bien qu'elle aimait sa vie comme elle était, elle ne lui souhaitait pas d'être aussi distante avec les autres. Elle n'avait aucune envie que son petit garçon devienne solitaire ou bourreau des cœurs comme elle. Parce qu'Indianna avait fait un choix des années auparavant, mais rien ne destinait Nolan à pareille décision. « Tu ne le laissera pas devenir comme moi, hein ? », dit-elle sur le ton de la plaisanterie mais avec un fond de vérité. Elle savait qu'Ethan avait souffert de leur rupture, tout comme Diana, deux personnes qu'elle n'avait pas du tout eu envie de faire souffrir. Mais elle souhaitait sincèrement qu'Ethan reste dans sa vie, qu'il reste son ami le plus cher.

Et cette amitié devenait le socle de confidences. Indianna attrapa la bière bien de chez eux et fixa son ami. Elle n'avait pas envie de le voir ainsi. « Tu vois ça ? » Indianna suivi des yeux le geste d'Ethan, sans trop comprendre. Elle allait lui demander des explications quant il poursuivit : « Ça aurait du être ça, notre famille. » Indianna fronça les sourcils, cherchant à comprendre ce qu'il voulait dire. Puis elle vit son regard s'assombrir, ses traits se durcirent et elle y vit le chagrin sur le visage de son ex. « On a perdu notre bébé. » Elle avait bien comprit maintenant, mais comme elle aurait voulu se tromper. Instinctivement, elle posa une main sur son ventre, ne pouvant qu'imaginer ce qu'ils avaient traversé. Elle avait aimé porté la vie, même si l'arrivée de Nolan n'était pas prévu. Mais elle imaginait que pour eux, ce bébé était désiré, qu'il était attendu et qu'il avait dû laisser un vide énorme. De quoi faire partir Amanda, probablement. « Je suis sincèrement désolé Ethan », dit-elle simplement, avec un léger sourire en guise de baume rassurant. Elle prit sa main dans la sienne au dessus de la table quelques instants, histoire de lui faire comprendre qu'elle était là. « Mais, dis-moi, le... le père de ton p'tit gars, il n’est pas… ». Indianna secoua les mains en signe de négation. « Non, non. Il... Enfin il ne sait pas que Nolan existe. » Elle aurait pu mentir, mais elle n'avait aucune envie de le faire avec Ethan. Il venait de lui ouvrir son cœur, de lui livrer ce qui devait être la pire blessure de sa vie, alors elle n'avait pas envie de minimiser. « J'ai appris que j'étais enceinte après notre rupture. Il ne voulait pas vraiment d'enfant donc voilà ». Comme ça il savait pour Nolan. Sans doute qu'il ne tolérerait pas son geste, qu'il trouverait ça cruel qu'un homme ignore avoir un fils, mais c'était ainsi. « Je suppose que ta rupture avec Amanda est lié à la perte de votre enfant ? C'était il y a combien de temps ? Enfin si tu souhaite en parler. ».  
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Ethan I. Hemsworth
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() message posté Sam 16 Sep 2017 - 3:35 par Ethan I. Hemsworth

Hier encore j'avais vingt ans
Ethan & Indie
The very basic core of a man's living spirit is his passion for adventure. The joy of life comes from our encounters with new experiences, and hence there is no greater joy than to have an endlessly changing horizon, for each day to have a new and different sun.

Il m’arrive de penser à Connor. Je n’ai pas envie de mentir en prétendant penser à lui chaque jour, mais il m’arrive de penser à lui à des moment inattendus, parfois plus d’une fois dans la journée. Parce que son souvenir ne s’envole pas aussitôt réapparu, non, il me tient compagnie. Comme si son fantôme agissait exactement comme aurait agi Connord lui-même, fidèle à sa gentillesse, à sa présence. Je crois que pas mal de gens l’ont compris, je n’ai jamais eu beaucoup d’amis. Ca peut paraitre paradoxal quand on se fie au cliché du gars de dix-sept ans qui se trimballe avec une guitare, du gars qui joue dans un groupe. Sauf qu’être entouré et l’amitié sont deux choses bien différentes. Ouais, la musique m'amenait une petite cote de popularité à l'époque, je ne le nierai pas, auprès de la gente féminine surtout, mais pour ce qui était des amis… Les vrais amis c’est autre chose. Ça ne s’arrête pas après les heures de répet', ça ne compte pas sur des applaudissements. Connors lui en était un. Un véritable ami. Je m’en étais rendu compte bien avant d’avoir des vues sur sa soeur. Je me dis que rien pour ça il aurait pu se contenter de me détester, de tout faire saboter, pourquoi pas me foutre son poing dans la gueule. Si j’avais eu une soeur jumelle… Non sérieusement, vaut mieux ne pas l’imaginer. Le jumeau est, avec Indianna, la seule personne hors cercle familial à avoir connu mon frère jusqu'à présent. Adam. C’est ce qu’il avait été pour eux, juste Adam. Je ne l’ai jamais vu aussi insouciant et épanoui qu’à cette époque. Alors, forcément, qu'Indianna se retrouve dans mon appartement après toute ces années faisait ressurgir tout ça, tout un tas d’émotions que je n’étais pas sûr de comprendre ni de pouvoir maitriser. Une vague de nostalgie l’avait suivie dès l’instant où elle avait franchi ma porte. Peut-être parce que je détestais Londres, parce qu’elle me rappelait l’Irlande, parce que j’étais bien assez nostalgique de mon pays comme ça. Aucune mélancolie là-dedans, non, rien à voir avec mes nuits passées dans les bars à ressasser le passé. L’Irlandaise et son petit bonhomme apportaient un souffle de nouveauté et de fraicheur que j’accueillais avec un sourire sincère. J’avais presque oublié ce que ça faisait de sourire, sourire pour de vrai.

Son petit bonhomme ressemblait à son défunt oncle. A mes yeux du moins c’était frappant, et je me gardais bien d’en faire la remarque à sa mère. Comment pourrait-elle ne pas déjà le savoir ? Quoi qu’avec ses cheveux noirs, il aurait pu ressembler à quelqu’un d’autre… Oui c’est à moi que je pensais en le regardant. J’aurais crû que ce serait douloureux, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai tant rechigner à inviter la jeune femme plus tôt. Mais non. Il aurait pu être ce petit garçon perdu, et j’y songeais simplement avec tendresse, certain que mon fils aurait ressemblé au petit Nolan s’il avait eu la chance de grandir. Ça me faisait une image à laquelle me raccrocher. Bien plus agréable que celle de ma fille ramenant un garçon à la maison. Non vraiment, ça ne demandait pas beaucoup d’effort pour comprendre que j’aurais fait un frère terrible, alors un père… Celui qui voudrait mettre la main sur ma fille ne savait sûrement pas à quoi s’attendre. Celui ou celle d’ailleurs, pas de sexisme. Je ris presque tout seul, parce que je pouvais voir Amanda en face de moi lever les yeux au ciel en signe de désespoir comme si elle se trouvait dans la pièce avec nous. « Oh je trouve qu’il s’en sortira pas si mal s’il tient de toi. » Au-delà de la taquinerie, je le pensais, évidemment, ne m’étant jamais gêné pour dire à Indie exactement ce que je pensais et jamais autre chose. Elle m’avait quitté, j’en avais chialé des nuits entières dans le silence, je n’avais même pas vingt ans et je pensais que ça ne passerait jamais. Contrairement à Indie l’envie de quitter l’Irlande ne m’avait encore jamais traversé l’esprit. La liberté n’était alors pour moi qu’un mot savant. Et aujourd’hui, alors qu’elle se tenait plus près de moi que personne pendant des mois, je ne pouvais la voir autrement que comme elle m’avait quitté, libre, implacable, aventureuse. Malgré tout une partie de moi cherchait à la rassurer, ne sachant trop comment interpréter sa boutade. Je sentais le poids des années passés loin de la vie de l’autre peser sur ma conscience. Que savais-je d’elle ? D’elle, maintenant, la femme assise près de moi et plus celle d’il y a dix ans. « Sauf si tu as des choses à confesser ? » J'haussai un sourcil pour parfaire mon air suspicieux, plaisantant à mon tour, restant sur le même ton léger pour ne pas forcer de quelconques aveux dont je n’imaginais pas du tout l’ampleur.

Se confier à moi, elle le pouvait si elle le souhaitait. Je voulais vraiment le lui faire comprendre, mais ne m’en pensais pas capable. Parce que je pensais pas pouvoir me livrer en retour. Comment faire comprendre à quelqu’un qu’on est une oreille, une épaule à leur disposition quand on est rien d’autre qu’un mur ? Mes doigts se crispèrent autour de ma bière, mon regard vagabonda, comme à chaque fois que j’essayais d’aborder le sujet sensible. Et comme à chaque fois je pensais ne pas y arriver quand mes yeux trouvèrent enfin un point d’encrage. La pauvre devait avoir du mal à suivre mes divagations. Je pouvais rajouter la patience à la liste des qualités qu’elle avait gardées. On a perdu notre bébé. Putain. Je l’avais dit. Je l’avais enfin dit. Et sans m’effondrer. M’effondrer, c’est tout ce que j’avais su faire devant ma mère, même à elle je n’avais su sortir ces quelques mots de vive voix. Je n’aimais même pas la façon dont je l’avais dit. on a perdu… cela voulait dire que nous étions coupable, que c’était notre faute, tout ce que j’avais essayé de réfuter pendant des mois, pour Amanda, pour moi. Ce n’était pas notre faute, ce malheur arrivait à beaucoup de femme, à beaucoup de couples, et ils s’en remettaient, il fallait l’accepter et aller de l’avant, ouais, c’est ça, pourquoi nous on y arrivait pas alors ? Pourquoi moi je n’y arrivais pas ? « Je suis sincèrement désolé Ethan ». J'acquiesçais. Elle n’avait pas à l’être, mais qu’est-ce qu’elle aurait pu dire d’autre ? Il n’y avait rien à dire à ça. Être désolé, voilà tout ce qu’on pouvait faire, moi le premier. Je remarquais sa main discrètement posée sur son ventre, d’un coup, j’eus besoin de changer de sujet. Au risque de la blesser, peut-être ne se doutait-elle pas que j’en avais déjà tellement dit… Je le regrettai quand sa main se délogea pour chercher la mienne. J’aurais aimé que cet appui suffise à retenir les mots sortis de ma bouche, hélas je ne pouvais pas les ravaler. « Non, non. Il... Enfin il ne sait pas que Nolan existe. J'ai appris que j'étais enceinte après notre rupture. Il ne voulait pas vraiment d'enfant donc voilà. » Tiens, c’était mon tour d’avoir envie de m’excuser. « C’est sûrement mieux comme ça. » Ça ne le sera peut-être pas toujours. Nolan voudra sûrement connaitre son père en grandissant, mais je trouvais indélicat d’interroger Indianna là-dessus. Ça devait déjà être un sujet d’inquiétude. Pour un psy’ je trouvais que je n’avais pas grand chose à dire. La seule chose que je pouvais affirmer c’était qu’elle ferait toujours ce qu'elle croirait être le meilleur pour son enfant. Je la connaissais assez pour être sûr de ça. « Je suppose que ta rupture avec Amanda est lié à la perte de votre enfant ? C'était il y a combien de temps ? Enfin si tu souhaite en parler. » Si je le souhaitais… oui. Au fond je sentais bien que j’en avais besoin. Si je le pouvais par contre… Comment expliquer quelque chose qui m’échappe ? Qu’un soir je suis rentré dans une maison vide, voilà tout ? « Ava avait sept ans. » Je ne lâchais pas sa main, et peinais à la regarder dans les yeux, oscillant entre ma main, son visage et le vide. Le vide beaucoup. En me retrouvant d’un coup entouré, avec une amie, je me rendais compte à quel point je m’étais habitué à ce vide. Je n’avais laissé que ma fille le combler jusque là. Amanda… J’osais à peine y rêver. « Je crois qu’on n’a pas supporté, ni l’un ni l’autre. J’ai… putain j’ai rien compris, j'te jure. Je suis rentré un soir et y’avait plus personne. Et tu sais quoi ? J’ai même pas réussi à ne plus l’aimer. » Je débitais tout ça d’un ton qui ne laissait aucun doute possible : je me foutais belle et bien de ma propre gueule. C’était moi le con qui n’avait rien vu venir. C’était moi le con qui avait crû qu’il arrangeait tout tout seul. « J’dois avoir un don pour faire fuir les filles à l’autre bout du monde, que veux-tu. » Celle-là, elle était facile. C’était dit avec un grand sourire. Sûrement bizarre de sourire après une confidence pareille, mais je n’avais pas envie de faire autre chose que de sourire en compagnie d’une amie comme elle. « C’est peut-être moi qui devrais te demander de ne pas laisser Ava devenir comme moi. » Non, vraiment pas.  
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() message posté Mar 10 Oct 2017 - 14:35 par Invité

Hier encore, j'avais vingt ans...
Ethan & Indie


Connord serait sûrement ravi de les voir ici, ensemble, après tout ce temps. Alors oui, ils avaient rompu des années auparavant, mais leur amitié n'avait pas perdue de son éclat. Connord n'avait jamais caché à Indianna qu'elle était la personne la plus importante dans sa vie. Ils avaient toujours été proche, dans une union presque parfaite, malgré des avis opposés. Mais avec leur père toujours absent, ils avaient dû se serrer les coudes. Mais Connord n'avait jamais vu en Ethan un rival quand celui-ci avait commencé à sortir avec sa jumelle. Dans le fond, il était plutôt rassuré que ce soit lui, son ami, son allié, qui puisse prendre soin d'elle. Il aurait sans doute était ravi que Nolan soit le fils d'Ethan, ravi de voir que les années n'avaient pas eu de prise sur leur couple, qu'ils avaient continué leur idylle encore longtemps... Et probablement que cela aurait duré si Indianna n'y avait pas mit un terme, parce qu'Ehan était trop amoureux d'elle à l'époque pour y songer une seconde. Puis Connord avait été emporté par la maladie, subitement, emportant avec lui une partie d'Indianna. Et Nolan était arrivé et plus le temps passait, plus Indianna pouvait discerner les traits de son frère dans ceux de son fils. Au départ, cela lui avait pincé le cœur, notamment du fait qu'ils ne pourraient jamais se rencontrer. Mais aujourd'hui, elle était heureuse que son fils lui ressemble, comme si le destin avait choisi de les rassembler encore une fois. Bien sur, Indianna remarquait bien les traits du père de Nolan, même si inconsciemment, elle choisissait de les gommer au profit du sourire de Connord ou de la propre forme de ses yeux. Un jour, elle le savait, Nolan lui poserait des questions et elle devrait y répondre. Un jour, son petit garçon serait curieux de savoir d'où il venait et de connaître ses origines. Pour le moment, Indianna était préservé de tout cela mais au vu de la précocité de son fils, elle savait qu'il ne lui restait que peu de temps avant de devoir affronter ses choix et de les expliquer à Nolan.  « Oh je trouve qu’il s’en sortira pas si mal s’il tient de toi. Sauf si tu as des choses à confesser ? ». S'il tenait d'elle... Mais Indianna n'avait aucune prise la dessus. Elle devrait attendre de voir, voir à quoi son fils se destinait. Serait-il comme elle, incapable de se poser quelque part, a toujours vouloir empêcher les gens de s'attacher ? Serait-il comme son géniteur, ne souhaitant pas s'engager, préférant sa carrière à une possible vie de famille ? Indianna avait encore le temps de le voir venir mais elle ne tenait pas vraiment à ce que Nolan devienne comme elle. Elle lui souhaitait bien meilleur vie que la sienne, même si aujourd'hui, elle était bien plus heureuse qu'autrefois. « La liste serait trop longue », plaisanta-t-elle alors. Oui, il y aurait trop à dire, en commençant par la liste des gens qu'elle avait blessé, qu'elle avait déçu.

L'annonce de la mort du bébé de son ami la cogna en plein cœur. Elle s'en voulu de n'avoir pas été là pour le soutenir, pour lui maintenir la tête hors de l'eau. Parce qu'elle imaginait sans mal dans quelle détresse s'était retrouvé le couple, y comprit Ethan qu'elle connaissait bien. Elle même avait vécu des naufrages, mais jamais la perte d'un enfant. Et elle ne voulait pas penser à ce qu'ils avaient traversé. Indianna lui présenta ses condoléances, mais cela ne suffisait pas. Seulement quoi dire d'autre ? Elle arrivait bien trop tard mais elle pouvait être là aujourd'hui. Indianna serra sa main dans la sienne, le moins qu'elle puisse faire après une annonce pareille. « C’est sûrement mieux comme ça. » Parler de cela paraissait tellement futile à présent. Indianna pensait avoir prit la meilleure décision mais peut être le payerait-elle plus tard. De toute façon, ce qui était fait ne pouvait être défait, alors... « Ava avait sept ans. » Indianna calcula rapidement dans sa tête : cela faisait deux ans. Elle regretta à nouveau qu'ils se soient perdu de vue. Elle n'aurait sans doute pas fait grand chose pour éponger leur peine, mais elle aurait été présente, elle aurait pu garder Ava de temps à autre pour leur offrir le temps de se remettre. Peut être... « Je crois qu’on n’a pas supporté, ni l’un ni l’autre. J’ai… putain j’ai rien compris, j'te jure. Je suis rentré un soir et y’avait plus personne. Et tu sais quoi ? J’ai même pas réussi à ne plus l’aimer. » Indianna soutint son regard, pressa ses mains dans les siennes. Elle le sentait fébrile et cela lui fit mal. « Personne ne peut supporter ça Ethan, on peut juste avancer. Ne te blâme pas. Vous avez chacun accusé le coup à votre façon je pense. » Parce qu'elle le sentait : Ethan culpabilisait. Seulement il n'était en rien responsable de cette situation, aussi merdique soit-elle. Il n'était pas coupable de la fausse couche, il n'était pas coupable qu'Amanda soit partit. Il était simplement la victime d'un coup du sort. « J’dois avoir un don pour faire fuir les filles à l’autre bout du monde, que veux-tu. » Indianna lui fit un franc sourire, bien que plus triste celui-là. « Tu ne m'as jamais fait fuir Ethan. C'était moi le problème, pas toi. » C'était un peu idiot de remettre ça sur le tapis mais sans doute qu'ils en avaient besoin tous les deux. Indianna s'en voulait qu'il est pu penser cela tout ce temps. Elle n'avait pas fuit Ethan, elle n'avait pas fuit l'homme mais plutôt le couple, sa vie la-bas. Et aujourd'hui, elle se demandait si elle n'avait pas eu tord, parce qu'elle n'avait fait que fuir les relations de couples fiables depuis. « C’est peut-être moi qui devrais te demander de ne pas laisser Ava devenir comme moi. » Indianna se leva et contourna la table, s'asseyant en face de lui. Elle prit son visage entre ses mains, le fixant droit dans les yeux. « Arrête de dire ça. Tu es un homme formidable, un ami génial et un père aimant. Et t'es même canon. », dit-elle, souriante, cherchant à le faire sourire un brin. « Ethan, c'est horrible ce qui vous est arrivé à Amanda et toi, mais c'est pas la fin. Tu as Ava et si tu aime encore Amanda, tu dois faire quelque chose. Crois en l'expérience d'une nana qui a toujours fait capoter ses relations amoureuses », dit-elle en lui faisant un clin d’œil complice.   
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