Hayley maudissait l'hiver. Elle maudissait le froid et surtout toutes les maladies qui arrivaient avec lui. Elle n'avait jamais supporté l'idée d'être malade. C'était sans doute vrai pour le commun des mortels également, mais Hayley détestait l'idée d'être victime d'un virus et de devoir attendre que cela passe. Petite, elle était très peu malade, son corps rejetant en permanence les bactéries. Cette consistance lui était plutôt favorable et elle était plutôt ravie que ce soit ses frères et sœurs qui soient cloué au lit. Elle ne faisait pas partit de ses enfants ravis d'échapper à un jour d'école au profit d'une journée canapé et chocolat chaud. Adulte aujourd'hui, elle ne supportait pas non plus l'idée d'être arrêté pour cause de maladie. Pourtant, à y regarder ces collègues, le moindre prétexte à gagner quelques jours de congé supplémentaire était bon à prendre. Elle les maudissaient pour ça. A quelques jours des fêtes de fin d'année, les congés ne faisaient que pleuvoir sur les équipes, si bien que beaucoup de groupe se retrouvaient en sous-effectif. Hayley était donc muté dans les bureaux aujourd'hui, chose qu'elle détestait au plus haut point. Elle avait fait sa part de paperasse quand elle était novice et elle estimait qu'avec son grade, elle avait autre chose à faire que de remplir des dépositions et des plaintes. Cependant, son big boss ne l'appréciant pas particulièrement, il avait jugé bon pour elle qu'elle retourne « aux sources » le temps que certains de ces collègues reprennent le travail. Hayley se surprenait à espérer qu'un drame arrive pour retrouver son poste. De plus, pour ne rien arranger à son moral, le temps ne faisait que de s’aggraver. La météo n'annonçait rien de bon et à voir les épais flocons tomber du ciel, la soirée s'annonçait sombre.
La journée, heureusement, touchait à sa fin. Elle étira ses doigts, plus vraiment habituée à taper autant de connerie en si peu de temps. Elle regarda la petite mamie sortir du bureau de plainte et se retint de ne pas lui hurler dessus. Celle-ci lui avait expliquer en long, en large et en travers, comment on lui avait arraché son sac, constat dont Hayley était peu certaine au vu du langage peu compréhensible de la dame. Après 25 minutes d'entretien laborieux, elle avait appelé son petit-fils pour qu'il vienne la récupérer. Elle était presque certaine qu'elle s'était échappé d'une maison de retraite. Elle espérait vivement ne pas finir comme cela, de toute façon, elle était convaincu depuis longtemps qu'elle ne mourrait pas vieille et c'était sûrement mieux ainsi. Alors qu'elle c'était préparé une tasse de café, Peter lui donna un coup de fil en lui expliquant que sa voiture venait de le lâcher sur le parking du restaurant. Elle jeta un coup d’œil à sa montre et lui signifia qu'elle pouvait passer le récupérer avant qu'ils aillent chercher Beth à la crèche. Elle n'avait aucune envie de réparer la voiture de son frère sous un temps pareil, cela pourrait bien attendre demain. Elle but sa tasse de café, rangea quelques papiers qui traînaient ça et là et quitta les lieux.
La circulation était de moins en moins fluide. Les gens, bien que conscient du sale temps, avaient tout de même risqué la chance en prenant leurs véhicules. Hayley avait beau trouver ça ridicule, elle n'était pas plus maligne en cet instant à fumer une cigarette derrière son volant. Heureusement pour elle, le chauffage venait réchauffer quelque peu sa morosité ambiante. Une fois devant le restaurant, elle klaxonna Peter. Ils n'étaient pas vraiment en avance, elle préférait l'attendre dans la voiture. Aussi, quelques minutes plus tard, elle le vit affronter le froid, son bonnet lui cachant la moitié du visage, et pénétrer dans l'habitacle. « Belle journée n'est-ce-pas ? », dit-elle avec un large sourire ironique avant de reprendre l'axe principale. Dehors, le temps avait encore changé si bien que le manque de visibilité forçait Hayley à lever le pied. Elle était plutôt contente d'avoir pensé à changer les pneus de sa voiture quelques jours plus tôt. Ils firent quelques mètres supplémentaire avant qu'Hayley ne soit obligé de piler face à un obstacle qu'elle ne pouvait pas clairement identifier. Elle sentit la voiture faire un léger écart. « Ça serait moche que celle-ci nous lâche aussi », dit-elle, agacée. Elle voyait de plus en plus mal si bien qu'elle se pencha le plus près possible de son pare-brise. La radio vint à grésiller puis une annonce leur parvient aux oreilles signifiant à tous les habitants de ne pas sortir de chez et d'attendre au calme que la tempête se termine. Peter et Hayley échangèrent un regard. Néanmoins, Hayley n'était pas disposé à rester planté là et poursuivit sa route tant bien que mal. Seulement la neige ne tombait plus à gros flocons, mais à coup de grêlons qui venaient se fracasser sur le pare-brise. De plus, tout était blanc, d'un blanc immaculé qui venait compromettre gravement la visibilité. « Fais chier ! ». Elle mit un coup de volant à droite et la voiture vint se ranger sous une sorte de hangar. Au vu des phares allumés devant eux, elle n'était pas la seule à avoir eut cette idée. « Je pense que tu peux appeler la crèche et les prévenir qu'on va avoir un peu de retard », souffla-t-elle, furieuse. Elle détestait l'idée d'attendre ainsi que le temps se calme. De plus, elle n'avait pas envie que Beth reste plus que de raison à la crèche, elle préférait la savoir à la maison, avec eux. Néanmoins, elle était consciente que si elle s'acharnait, elle les mettaient en danger.
It snowed last year too: I made a snowman and my brother knocked it down and I knocked my brother down and then we had tea. ✻✻✻ Peter n’est pas habitué à voir tant de neige dans les rues de Londres. De la pluie, ça, oui. Mais la neige reste rare, et encore moins en telle quantité. Au cours de ses voyages, Peter a bien entendu vu des paysages bien plus remplis de neige que ça, mais, dans la capitale éclairée par les décorations de Noël, c’est du plus bel effet. Enfin c’est ce qu’il pensait depuis l’intérieur du bistrot, qui attirait d’autant plus de gens venus se réfugier à l’intérieur. Il observait la neige tomber depuis la fenêtre en hauteur de la cuisine, et par les baies vitrées du restaurant, lorsqu’il se rendait en salle. Sauf que le spectacle le fait beaucoup moins rêver quand il réalise que sa voiture refuse de démarrer, sans doute à cause du froid. Ce n’est même pas la peine d’essayer d’appeler un dépanneur, il n’arriverait jamais jusqu’ici. Peter devrait sans doute rentrer à pied, il n’est pas si loin que ça de chez lui. Mais il doit passer chercher Beth avant cela, et l’école est plus loin. Il soupire en s’appuyant contre le dossier, essaye une dernière fois de démarrer la voiture. Toujours le même bruit, toujours pas de moteur en marche. Alors il prend son téléphone et appelle Hayley, espérant qu’elle pourra venir le chercher. En attendant qu’elle ne décroche, il essaye de voir à travers la couche de neige qui s’est déposée sur sa voiture. Dehors, les gens se pressent et les voitures avancent au ralenti. Rapidement, Peter informe son aînée de la situation dans laquelle il se trouve et elle lui annonce qu’elle vient le chercher, pour qu’ils aillent ensuite récupérer Beth. C’est sûrement la meilleure solution, Peter espère juste qu’Hayley arrivera jusque-là sans soucis. Elle est bonne conductrice, et a déjà conduit sur la neige, tout comme lui, ça ne devrait pas poser de problème. En attendant l’arrivée d’Hayley, Peter retourne dans le restaurant, et se retrouve à gérer un problème avec la caisse. Heureusement, celui-ci est résolu quand il entend un coup de klaxon à l’extérieur. Il regarde à travers la baie vitrée et reconnaît la voiture de sa sœur sous la neige. Il remonte son écharpe et sort rapidement pour rejoindre la portière passager. « Belle journée n'est-ce-pas ? » Il sourit avant d’attacher sa ceinture, puis retire quelques flocons de son manteau. Les essuie-glaces fonctionnent à plein régime alors que les flocons s’écrasent sur le pare-brise. Peter guette la route, attentif à un éventuel danger. Mais Hayley a d’excellents réflexes, heureusement. « Ça serait moche que celle-ci nous lâche aussi » Il ne manquerait plus que ça en effet. Mais au moins, celle-ci a démarré, donc elle ne risque pas d’avoir le même problème que celle de Peter. « Fais attention et ça devrait aller. » Dit-il, tout de même inquiet par la quantité de neige qui continue de tomber. Bientôt, ils avancent presque à l’aveugle et ça en deviendrait presque dangereux. Hayley le réalise aussi, puisqu’elle gare la voiture. Ils ne sont pas les seuls à avoir fait la même chose. Ils sont beaucoup trop à ne pas avoir suivi les recommandations des météorologistes. Peter non plus ne les avait pas suivies, mais qui aurait pu imaginer que le temps se dégraderait autant ? « Je pense que tu peux appeler l’école et les prévenir qu'on va avoir un peu de retard » Arriver jusqu’à l’école risque d’être compliqué. Peter espère surtout qu’ils pourront bouger avant la nuit, mais la neige n’arrête toujours pas de tomber alors il n’en a aucune idée. Ce n’est qu’au bout du deuxième appel que quelqu’un à l’école répond, et explique qu’ils ne sont pas les seuls à être coincés quelque part. Beth ira donc à la garderie en les attendant, et ils ouvriront aussi tard que possible selon les besoins. Au moins, elle est en sécurité, mais Peter s’en veut de la laisser plus que nécessaire à l’école. C’est la première fois qu’elle va aller à la garderie, mais ce n’est vraiment pas sa faute. « C’est bon, ils s’occupent d’elle à la garderie. » Explique-t-il en raccrochant. « Tu crois qu’on va être bloqués longtemps ? » Les essuie-glaces évacuent toujours les flocons qui tombent sur le pare-brise mais, avec toute cette neige, Peter ne voit pas plus loin que trois voitures. « Si tu es une policière bien clichée, tu dois avoir des donuts dans la voiture, non ? On ne devrait pas mourir de faim. » Plaisante-t-il, tout sauf certain que sa sœur ait à manger dans sa voiture.
(✰) message posté Mar 10 Jan 2017 - 16:45 par Invité
It's time to say everything Peter & Hayley
Elle se demandait encore pourquoi elle n'avait pas choisi de travailler dans un pays plus chaud, plus chaleureux. L'Angleterre n'avait rien d'une terre très sympathique à ses yeux. Hayley avait vécue dans pas mal de pays durant les premières années de sa vie. Elle avait connue des états plus chauds, plus dangereux aussi. Pourtant, elle avait élu domicile à Londres et malgré sa colère constante contre cette ville, elle y été toujours une habitante. Dans le fond, elle savait que c'était en partie pour Peter et Beth qu'elle restait. Elle avait choisie de faire partit intégrante de la vie de la petite, elle ne supportait pas l'idée de ne la voir que partiellement. Au départ, elle s'était convaincu que c'était pour continuer de « surveiller » Peter et lui éviter toute rechute. Mais elle constatait chaque jour qu'il allait mieux, qu'il était même heureux à sa manière. Il n'avait plus besoin qu'elle surveille ses arrières, qu'elle fasse le tour de la maison chaque soir à la recherche d'une bouteille caché. Son rôle auprès de lui était terminé, mais elle en avait encore un auprès de Beth à tenir. Elle avait fait une promesse à Peter et quelque part, à Kristen aussi. Elles n'avaient jamais été très proche mais elles faisaient partit de la même famille et Kristen était une femme formidable aux yeux d'Hayley, même si elle ne lui avait jamais dit. Elle n'avait comprit que trop tard l'importance de dire à ceux qu'on aime l'importance qu'ils ont pour nous avant qu'ils nous quittent. A Dan non plus elle ne lui avait pas dit et elle n'aurait plus jamais l'occasion de le faire. Alors inconsciemment, elle était retenue ici pour réparer, pour tenir des promesses, pour tenter de trouver un peu de paix auprès de sa famille. « Fais attention et ça devrait aller. » Hayley n'était pas la femme la plus prudente qui soit et Peter le savait. Il ne savait pas la moitié des prises de risque qu'elle avait prise dans sa vie et il était sans doute mieux qu'il l'ignore. Néanmoins, elle ne risquerait pas sa vie, même si son impatience se faisait ressentir. Elle n'était pas sur une traque, elle n'avait pas un meurtrier qui attendait qu'elle le cueille, elle pouvait donc bien ralentir un peu.
Et le temps avait décidé pour elle. La voiture arrêté sur le bas côté, elle fulminait. Elle n'aimait pas cette idée d'être prise au piège, même si la compagnie de Peter était bien meilleur que si elle s'était retrouvé avec un collègue. Et puis Peter semblait plus calme qu'elle et c'était sans doute une bonne chose. « C’est bon, ils s’occupent d’elle à la garderie. » C'était déjà ça. De toute façon, s'ils avaient refusé, Hayley se serait montré bien moins sympathique au téléphone. Et puis elle devait reconnaître que Beth était bien mieux à la garderie, au chaud, que coincé dans la voiture par un temps pareil. Elle posa sa tête contre l'appuie-tête et fixa les phares de devant, deux points rouge entourés d'un blanc criard. « Tu crois qu’on va être bloqués longtemps ? ». Elle regarda sa montre et jeta un coup d’œil au dehors. Le temps ne faisait qu'empirer, si cela était possible. « Y a moyen. Même si le temps s’éclaircit, les routes vont être enneigé au possible », dit-elle en poussant un gros soupire. Autour d'eux, tout semblait figer. « Si tu es une policière bien clichée, tu dois avoir des donuts dans la voiture, non ? On ne devrait pas mourir de faim. » Elle rit quelques secondes avant de tourner la tête vers son frère. « Tu sais bien que je suis pas une flic cliché ! ». Du moins elle l'espérait. Elle ne souhaitait pas coller au modèle type, elle n'avait jamais voulu ressembler à quelqu'un, c'était assez dur de savoir qui elle était. Elle songea à la bouteille de Gin qui traînait sous son siège, mais elle le garda pour elle. Peter devait ignorer la présence de celle-ci, même si elle savait qu'il n'en ferait rien. Elle devait être à moitié vide, James et elle n'avaient pas voulu la terminer de peur de finir vraiment très mal. « Mais j'ai peut-être un truc qui traîne par là », dit-elle en se penchant vers la boite à gant. C'était un bordel sans nom, à l'image de son bureau ou de sa chambre, mais Peter n'en serait sans doute pas étonné. Elle balada sa main au hasard avant de se saisir d'une boite de crakers. Victorieuse, elle l'ouvrit, prit une poignée et la tandis à son frère. « T'as raison, la prochaine fois je penserais à garder des donut's dans le coin », dit-elle en sentant le biscuit tout sec dans sa bouche. Elle aurait bien arrosé tout ça avec du gin mais c'était impensable avec Peter à ses côtés. Et puis, ça ne lui ferait sans doute pas de mal de ne pas boire pendant une journée. Elle n'était pas alcoolique, mais elle avait souvent trouvé du réconfort dans la bouteille, même si elle contrôlait très bien sa consommation. Peter, lui, n'arrêterait jamais de se battre contre ça. « C'est qui Charlotte ? », demanda-t-elle subitement. Peter tourna son regard vers elle, visiblement surpris par sa question. « Je t'ai entendu l'autre fois au téléphone... C'est tout ce que j'ai entendu. C'est histoire de jouer la grande sœur curieuse. J'essai de nouvelles techniques, je suis pas sur que les anciennes étaient très probantes ». Elle n'était pas une sœur modèle, elle le savait que trop bien. Il n'y avait qu'à voir sa relation avec Danielle. Avec Rachel cela n'était pas trop mal même si elles ne seraient jamais très proches. Et puis elle n'avait pas voulu se mêler de ce qui ne la regardait pas, elle avait simplement entendu son nom dans une conversation. Hayley n'avait jamais été envahissante, Peter le savait très bien. D'ailleurs, ils étaient tellement soucieux de l'intimité de l'autre, qu'ils ne se livraient jamais leurs secrets.
(✰) message posté Jeu 19 Jan 2017 - 16:32 par Olivia Andrews
It snowed last year too: I made a snowman and my brother knocked it down and I knocked my brother down and then we had tea. ✻✻✻ Pour avoir passé plusieurs hivers au Canada, on pourrait penser que Peter et Hayley ne se retrouveraient pas dans une telle situation. Tous deux savent conduire sur des routes enneigées, ont équipé leur voiture pour l’occasion, et connaissent les astuces pour éviter de déraper. Autant dire qu’ils s’y connaissent, et pourtant ils se retrouvent bien bloqués tous les deux aujourd’hui. Ce qu’ils n’avaient pas pris en compte, ce sont les éléments externes, ceux qui ne dépendent pas de leur volonté. La voiture de Peter qui refuse de démarrer, paralysée par le froid, puis la non-expertise des autres conducteurs. Au moins, ils ont évité un accident, c’est toujours un point positif. « Y a moyen. Même si le temps s’éclaircit, les routes vont être enneigé au possible » Même si Beth est en sécurité et qu’on s’occupe d’elle, Peter serait plus rassuré si elle était avec eux. Mais ils sont coincés pour l’instant, et Hayley a sûrement raison : ça pourrait durer longtemps. Ils ont beau être à l’abri, Peter aperçoit toujours les gros flocons de neige qui viennent s’accumuler sur le paysage urbain déjà blanc. « Tu sais bien que je suis pas une flic cliché ! » Répond-t-elle quand Peter lui demande si elle a des donuts dans la voiture. Pas vraiment ce qu’il préfère manger, mais aujourd’hui il n’aurait pas été difficile. Malheureusement, ce n’est pas quelque chose qu’Hayley a sur elle. Peter ne meurt pas encore de faim, mais s’ils doivent passer un long moment ici, mieux vaudrait avoir quelque chose à se mettre sous la dent. Il n’aurait peut-être pas dû quitter le restaurant finalement. « Mais j'ai peut-être un truc qui traîne par là » Elle se penche pour ouvrir la boîte à gant et Peter se recule pour la laisser fouiller. Il y a tout un tas de choses qui n’ont absolument pas leur place ici mais il a l’habitude avec Hayley. Les rares fois où l’appartement est à peu près rangé, c’est lui qui s’en est occupé. « T'as raison, la prochaine fois je penserais à garder des donut's dans le coin » La seule chose qu’elle a pu trouver, ce sont des crackers. Toujours mieux que rien, même si ce n’est pas vraiment ce qu’il préfère. Ils ne mourront pas de faim, c’est déjà ça. « Toujours avoir à manger dans sa voiture. » C’est d’autant plus vrai quand on a un enfant. Les trajets peuvent parfois sembler long, et un encas est toujours le bienvenu. Peter se sert quand même une poignée de gâteaux, un peu trop secs. Mais il n’a pas vraiment le droit de faire le difficile aujourd’hui. D’autant que, si Hayley est coincée elle aussi, c’est de sa faute. Il aurait dû partir à pied, même si cela signifiait d’arriver en retard à l’école. Au final, il va être plus qu’en retard. « C'est qui Charlotte ? » Peter se tourne vers sa sœur, étonné de sa question. Il ne se rappelle pas avoir déjà parlé d’elle avec Hayley. En général, ils ne parlent que peu de leur vie personnelle, alors pourquoi Peter irait raconter sa rencontre avec une nouvelle amie ? « Je t'ai entendu l'autre fois au téléphone... C'est tout ce que j'ai entendu. C'est histoire de jouer la grande sœur curieuse. J'essai de nouvelles techniques, je suis pas sur que les anciennes étaient très probantes » Il a toujours pensé que leur relation fonctionnait plutôt bien. Surtout qu’Hayley n’apprécie pas de se confier non plus. Peut-être n’est-ce pas très sain, mais ça fonctionne ainsi depuis longtemps. « Je n’avais rien contre les anciennes. » Dit-il avec un sourire. Mais ça ne le dérange pas non plus de discuter, d’autant qu’ils ont tout le temps pour ça aujourd’hui. « C’est une amie. On était ensemble à l’école en Australie d’ailleurs et je l’ai croisée il y a quelques temps… à une réunion. » De ça non plus, Peter ne parle pas beaucoup avec sa sœur. Pas parce qu’il lui cache des choses, simplement pour l’épargner. Elle l’a déjà bien assez aidé, il ne voudrait pas l’accabler. « Je ne savais pas que tu espionnais mes conversations téléphoniques, c’est le travail qui déteint ? Il va falloir que je commence à faire attention quand je parle de toi derrière ton dos maintenant. » Il plaisante, bien sûr. Pourquoi irait-il critiquer Hayley quand il trouve que leur relation fonctionne parfaitement. Ou presque. « En plus, tu ne me donnes pas beaucoup d’informations pour jouer au petit frère curieux. Ou je suis moins bon détective que toi. » Hayley n’a jamais été du genre à trop parler de sa vie personnelle et, même en habitant sous le même toi qu’elle, Peter ne sait que peu de choses.
(✰) message posté Mer 25 Jan 2017 - 13:23 par Invité
C'était assez ironique d'être coincé dans une voiture où il n'y avait rien à manger alors que le passager était cuisinier. Hayley sentait son estomac se contracter légèrement, il ne tarderait pas à gargouiller. Pourtant, c'était pas une amatrice de bonne cuisine. Elle ne prenait jamais le temps d'aller au restaurant ou alors au Beth's Bistrot, parce qu'elle connaissait le chef. Avant, pourtant, elle aimait prendre le temps de savourer un bon repas en bonne compagnie. Mais c'était avant tout ce qu'il lui était arrivé. Aujourd'hui, elle préférait avaler un sandwich sous le coude au travail, histoire de compenser sa culpabilité et de ne pas gaspiller son temps en bon plaisir. Elle n'en n'avait pas le droit. Même quand elle fréquentait des hommes, elle n'était pas le genre à manger un morceau avant. Elle perdait son temps à chaque fois. Si le gars voulait être romantique, ça l'agaçait et s'il voulait faire ça pour se donner bonne contenance, ça l’agaçait encore plus. Elle préférait quand il s'agissait d'un simple verre ou deux avant de passer aux choses sérieuses. Comme ceci, il n'y avait aucune formalités, rien que du plaisir et au revoir. Là encore, elle n'avait pas toujours agit ainsi. C'était surprenant, mais elle avait eut des relations durables autrefois, elle avait même aimé au point d'en souffrir. C'était plus simple maintenant. Et puis à 36 ans passés, elle avait fait une croix sur les possibilités d'une relation sérieuse ou du moins qui dépasserait quelques nuits fugaces. « Toujours avoir à manger dans sa voiture. » Hayley hocha la tête, entendu. Elle ferait un effort la prochaine fois. Elle avait un peu honte de n'avoir rien dans sa voiture, surtout quand elle trimbalait Beth régulièrement. Pourquoi est-ce qu'elle n'avait jamais pensé à avoir de quoi grignoter en voiture alors qu'elle avait une enfant à l'arrière ? Ce devait être un truc de mère de savoir ces choses-là.
Hayley se redressa sur son siège. Elle regrettait son siège du bureau, un truc roulant méga confortable. « Je n’avais rien contre les anciennes. » Au moins, il disait ça avec le sourire. Hayley ne se vexait pas. Elle était satisfaite de sa relation avec Peter. Elle aimait son frère, il était sans doute la personne la plus importante dans sa vie avec Beth. Il était le seul de sa fratrie à ne pas la juger, à ne pas lui reprocher ses absences, son caractère et un tas d'autres choses. Avec leur père. Mais finalement, elle ignorait pas mal de choses sur lui. Elle savait l'essentiel néanmoins. Peter avait perdu l'amour de sa vie et il avait sombré, il s'était relevé et aujourd'hui c'était un père formidable. En dehors de ça, elle ignorait tout de sa vie sentimentale, si du moins quelque chose de cet ordre existait. La dernière fois qu'ils en avaient parlé, il lui avait dit de pas avoir de copine et être bien comme ça. Mais les choses peuvent changer et Hayley n'avait pas envie d'être la dernière au courant. « C’est une amie. On était ensemble à l’école en Australie d’ailleurs et je l’ai croisée il y a quelques temps… à une réunion. » Hayley le regarde quelques secondes avec un sourire encourageant. Elle sait à quel point parler de tout ça est difficile, que même après tout ce temps, avouer son alcoolisme n'a rien d'évident. Hayley c'est toujours montré ouverte sur le sujet et compréhensible. Elle avait insisté pour qu'il participe à ce genre de thérapies et elle était heureuse qu'il poursuive. Elle ne pouvait pas jouer ce rôle là avec lui, celui du thérapeute. De une, parce qu'elle était loin d'être la mieux placée pour parler de blessure et de trauma. Ensuite, parce qu'elle tenait à rester sa grande sœur et non celle qui le ferait parler à raison qu'il en vienne à la détester. « C'est cool ça. Et c'est simplement une amie alors ? ». Elle garde pour elle sa crainte de le voir fréquenter une femme partageant les mêmes démons que lui. Hayley n'avait rien oublié de la traversée du désert de son frère, de sa colère, sa souffrance. Cette Charlotte devait être habité par les mêmes vécus. Néanmoins, Hayley était sans doute mal placée pour lui faire part de cette idée. Son meilleur ami, James, était au moins aussi écorché qu'elle. Il vivait avec la même culpabilité, avec les mêmes cicatrices. « Je ne savais pas que tu espionnais mes conversations téléphoniques, c’est le travail qui déteint ? Il va falloir que je commence à faire attention quand je parle de toi derrière ton dos maintenant. ». Hayley leva les yeux au ciel, plus par amusement qu'autre chose. Peter n'était pas le genre à faire cela et encore moins en ce qui concernait son aînée. Hayley l'avait soutenu et c'était occupé de Beth, en ça, il existait une sorte de lien inébranlable entre eux, comme un pact. « Si je voulais vraiment t'espionner, je mettrais une puce GPS dans ta caisse, je tracerais ton portable et peut être même que je fixerais une caméra dans des endroits insoupçonnables », dit-elle avec un regard appuyé puis un clin d'oeil. « Non sérieusement, j'ai juste entendu, tu sais bien que j'écoute pas aux portes ». Elle n'avait pas besoin de se justifier outre mesure, Peter savait bien qu'elle était incapable de faire ça, du moins pas à la maison. Ce qu'elle faisait au travail était autre chose. Hayley était méfiante et un brin paranoïaque aussi, mais pas en ce qui concernait Peter. Elle ne voulait pas le mêler à sa vie professionnelle, comme lui tentait de l'épargner au maximum ces histoires avec l'alcool maintenant qu'il allait mieux. « En plus, tu ne me donnes pas beaucoup d’informations pour jouer au petit frère curieux. Ou je suis moins bon détective que toi. ». Elle savait y faire, voilà tout. Hayley ne cherchait pas à tout camoufler, c'est juste qu'elle était peu expansive sur certains sujets. Même s'il venait à fouiller sa chambre, il ne trouverait rien d'excitant. Et oui, Peter n'avait pas les mêmes réflexes qu'elle en matière de traque, ce qui était plutôt normale. « L'état de ma chambre et de ma voiture te donne déjà pas mal d'indices. Je suis une bordélique née, j'aime pas ranger et j'ai l’impression de perdre mon temps ». Elle se doutait qu'il ne parlait pas de ça comme informations, surtout qu'il avait sans doute analysé ça tout seul depuis le temps. « Je vois personne, enfin pas régulièrement. C'est jamais très sérieux ». Elle n'était pas gênée, c'était simplement un peu étrange de parler de ça avec Peter. Il ne l'avait vu que rarement en couple. Avec Rory à l'époque puis avec Dan pendant un temps. Deux histoires qui c'étaient terminé par sa faute, une raison pour ne pas l'évoquer souvent.
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(✰) message posté Jeu 9 Fév 2017 - 18:45 par Olivia Andrews
It snowed last year too: I made a snowman and my brother knocked it down and I knocked my brother down and then we had tea. ✻✻✻ Bien sûr que Peter s’en veut de se retrouver ainsi bloqué au bout milieu de Londres. Il pensait prendre la bonne décision en appelant Hayley pour venir le sortir d’une situation compliquée, et aller chercher Beth rapidement. Mais il n’avait pas pris en compte le manque d’expertise d’autres conducteurs sur la neige. Et c’est à cause d’eux qu’ils sont bloqués, sans doute pour un moment. Pour que la situation change, il faudrait qu’il arrête de neiger rapidement et que les routes soient dégagées, et ça n’a pas l’air prêt d’arriver. Heureusement, Peter aurait pu se retrouver en pire compagnie. Il est avec Hayley et il sait que Beth est en sécurité, même s’il préférerait la savoir avec lui. Appeler une autre de ses sœurs n’est pas une option, vu le temps qui ne s’arrange toujours pas. Alors pour l’instant, il décide de s’inquiéter un peu moins – un tout petit peu – et de profiter de la compagnie de sa sœur aînée. Même si la conversation se transforme vite en interrogatoire de la part de la policière. Peter en a l’habitude, même si ça fait un moment que ce n’était pas arrivé. Après qu’il soit arrivé à Londres, dans un piteux état, elle était devenue plus protective, et son inquiétude s’était muée en questions. Heureusement, ça avait fini par se calmer, mais la curiosité de sa sœur finit toujours par refaire surface. « C'est cool ça. Et c'est simplement une amie alors ? » Peter ne peut retenir un rire nerveux. Il ne comprend pas qu’on puisse s’attendre à ce qu’il refasse sa vie. S’il a su se reconstruire sur le plan professionnel, et évoluer en tant que père, il ne s’imagine toujours pas fréquenter une femme. A vrai dire, il pourrait très bien rester célibataire pour le restant de ses jours, ça ne le dérangerait pas. Malgré le temps qui a passé, Kirsten continue de lui manquer, et elle lui manquera sans doute toujours. C’était elle, la femme de sa vie et commencer une nouvelle relation, ça serait juste… bizarre. Vraiment bizarre. « C’est un interrogatoire maintenant ? Mais oui, nous ne sommes qu’amis. » Et ce, même si Peter était amoureux de Charlotte quand il avait une dizaine d’années. Mais le temps a passé depuis, et ça n’est pas pour autant que ça doit définir sa relation actuelle avec Charlotte. Elle est juste une amie qui a parfois besoin de son aide, une amie qu’il peut comprendre et qui peut le comprendre. Pourquoi aller chercher plus loin ? Surtout quand Peter pense toujours à une seule et unique femme. Et à la fille qu’il a eue avec elle. Non, sa vie lui convient comme elle est, toujours. « Si je voulais vraiment t'espionner, je mettrais une puce GPS dans ta caisse, je tracerais ton portable et peut être même que je fixerais une caméra dans des endroits insoupçonnables » Peter ne peut s’empêcher d’être soulagé qu’elle plaisante. Tout ça, elle a déjà dû le faire pour son travail mais Peter n’a jamais su les détails. Peut-être est-ce mieux ainsi. « Non sérieusement, j'ai juste entendu, tu sais bien que j'écoute pas aux portes » Il connaît assez sa sœur pour savoir qu’elle ne se mêle généralement pas de sa vie. D’ailleurs, sa conversation au téléphone avec Charlotte remonte quand même à quelques semaines, et Hayley ne lui en parle que maintenant. Peut-être n’aurait-elle jamais posé la question s’ils ne s’étaient pas retrouvés coincés ce soir. « Si tu as toutes ces idées en tête, je vais peut-être rester prudent. » Dit-il avec un sourire, avant de manger un second cracker ramolli, et de le regretter rapidement. Tant qu’il ne meurt pas de faim, autant arrêter de manger ça. Les questions de sa sœur lui permettent de faire une remarque sur ses secrets à elle. Au fond, il ignore beaucoup de choses de sa vie, même s’ils habitent ensemble depuis bientôt trois ans. Ça peut paraître étrange mais c’est toujours ainsi qu’ils ont fonctionné. Enfin peut-être que ça devrait changer. Peut-être qu’Hayley ne va pas aussi bien qu’elle veut le laisser penser. Peter veut croire qu’elle le lui dirait si elle avait un problème, mais il n’en est pas certain. Pas parce qu’elle ne lui ferait pas confiance, mais pour le préserver. Et il s’en voudrait que son alcoolisme empêche sa sœur de se confier à lui si elle en avait besoin. « L'état de ma chambre et de ma voiture te donne déjà pas mal d'indices. Je suis une bordélique née, j'aime pas ranger et j'ai l’impression de perdre mon temps » Pour repasser souvent derrière elle – alors qu’il n’est pas fan du ménage et du rangement non plus – il sait déjà tout ça. « Ce n’est pas nouveau ça, ça agaçait déjà maman quand tu avais huit ans. » Peut-être que ce n’est pas le bon exemple, parce que les deux femmes ont toujours eu du mal à s’entendre, mais c’est la vérité. Hayley a toujours été bordélique, et ça ne changera sûrement jamais. « Je n’ose même pas imaginer l’état de ton appartement si je ne vivais pas avec toi. » Autant dire que ça serait catastrophique. Heureusement qu’ils n’ont pas à le découvrir. « Je vois personne, enfin pas régulièrement. C'est jamais très sérieux » A nouveau, elle reste vague. En même temps, si ses relations ne durent jamais longtemps, ça serait étrange de parler détails avec son frère. Et Peter n’est pas certain de vouloir entendre parler de la vie sexuelle de sa grande sœur. « Et tu n’as jamais envie que ça le devienne ? Sérieux, je veux dire. » Non pas qu’elle en ait besoin pour que sa vie soit remplie, mais peut-être que ça pourrait lui faire du bien. En dehors de son travail et de Beth et lui, Hayley ne semble pas vivre beaucoup. Mais, après tout, c’est aussi le cas de Peter. Peut-être que c’est de famille. « En plus, celui que tu choisiras aura de la chance de t’avoir. » Ça, ça ne fait aucun doute.
(✰) message posté Mer 15 Fév 2017 - 15:05 par Invité
Les habitudes ont la vie dure, apparemment. A force de questionner les gens, Hayley avait oublié que cela pouvait être dérangeant. Pourtant, ce n'est pas une femme intrusive dans la vie de tous les jours. Elle a toujours était discrète, de celle qui essai de se faire voir le moins possible. Autoritaire au travail, elle lâche la bride une fois chez elle. Hayley avait toujours eu une vie personnelle très privée. Déjà adolescente, elle avait voulu préserver son intimité, notamment en se liguant contre sa mère qui souhaitait maîtriser son ado rebelle. Avoir deux petits frères et trois petites sœurs à la maison avait poussé la jeune femme à contrôler son monde et à se protéger contre toutes les intrusions intempestives de la fratrie. Alors en grandissant, elle avait conservé cette partie là, quitte à repousser les personnes qui souhaitaient entrer dans son monde. Hayley s'ouvrait peu aux autres de manière générale, que ce soit Peter ou n'importe qui d'autre. D'humeur réservée, elle avait pour habitude de garder pour elle ses ressentis et ses secrets. Néanmoins, elle ne pouvait nier qu'elle avait toujours été ainsi. Autrefois, bien que discrète et réservée, elle était plus épanouie, plus ouverte. Mais sa carrière et les nombreux obstacles qui allaient avec avaient altéré sa vision de la vie et son caractère. Des choses qu'elle n’abordait pas avec Peter, encore une fois. Mais avec n'importe qui d'autre non plus. Devoir parler de ses failles, ses erreurs et ses faiblesses lui était insupportable. Elle préférait conserver son image de femme forte et inébranlable, quitte à recevoir les remarques désagréable de son entourage. Elle savait que ses sœurs, surtout Danielle, la trouvait trop froide, bien loin de l'image de la sœur aînée bienveillante et rassurante. Peter, lui, semblait avoir accepté la chose, étant façonné de la même façon. Il aimait son jardin secret, alors il respectait le sien. Une norme installée entre eux qui avait toujours fonctionné jusque là, mais peut-être était-il temps de fissurer quelque peu cette barrière ? « C’est un interrogatoire maintenant ? Mais oui, nous ne sommes qu’amis. » Sans s'en rendre compte, elle en vient à le questionner. Peter n'est pourtant pas un de ces témoins à qui elle cherche à soutirer des informations par tous les moyens. Il est son petit frère, celui dont elle c'est occupé, celui pour lequel elle c'est inquiété, avec lequel elle à choisi de vivre afin d'assurer l'éducation de sa fille... N'as t-elle pas le droit d'en savoir un peu plus ? « Tu peux aussi demandé à voir ton avocat. Je ne suis pas pressé. », dit-elle avec un large sourire. Ils étaient coincé là pour un temps indéterminé alors autant mettre ce temps à profit. Alors Charlotte ne serait pas encore celle qui viendrait réchauffer le cœur de son frère, du moins pas pour le moment...
« Si tu as toutes ces idées en tête, je vais peut-être rester prudent. ». Peter n'avait pas à s'inquiéter, Hayley n'en viendrait jamais à de telles extrémités. Bien qu'elle avait une place particulière auprès de son frère, il était très claire qu'elle n'était pas sa mère ni sa femme. Voilà pourquoi ils avaient tous deux leur propre espace. Si Peter avait choisi de se tourner vers Hayley à l'époque, il était clair pour Hayley qu'elle se devait d'être à la hauteur de cette mission. Elle avait quitté Londres, son poste et le souvenir douloureux de la mort de Dan, pour s'envoler le rejoindre lui et Beth à Berlin. Peter n'avait pas appelé leur mère, Rachel, non il l'avait appelé elle. Hayley pensait encore aujourd'hui qu'il avait placé en elle toute sa confiance et qu'elle devait s'en montrer digne. Néanmoins, elle n'avait pas pour autant caresser son frère dans le sens du poil, elle avait cherché à le faire percuter de l'état de sa situation. « Ce n’est pas nouveau ça, ça agaçait déjà maman quand tu avais huit ans. Je n’ose même pas imaginer l’état de ton appartement si je ne vivais pas avec toi. » Hayley ria légèrement. Déjà toute petite, elle avait été celle qui donnait le plus de fil à retordre à leur mère. Elle n'avait jamais été très rangement, aimant vivre dans son bordel qu'elle disait organisé pour elle. Enfants, il arrivait même à Peter de ranger derrière elle pour éviter que sa mère et sa sœur ne se dispute à nouveau. Aussi loin que ces souvenirs remontaient, Peter avait toujours une attitude tendre envers son aînée, n'hésitant pas à prendre sa défense quand la colère grondait chez les Montgomery. L'avait-elle un jour remercié pour ça ? Elle savait très bien que leur appartement était entretenu bien plus souvent par Peter. Elle avait un peu honte de lui laissé la plupart des taches ménagères, mais elle était toujours prise au dépourvue quand il était question de faire le ménage. Elle faisait de son mieux, tentait de l'avancer par moment mais elle était persuadé qu'il passait derrière elle. La plupart du temps, elle rentrait trop tard pour faire quoi que soit, fatiguée par sa journée et dans la crainte de réveiller Beth. Elle passait tellement d'heure au travail qu'elle investissait peu sa chambre ou le reste des pièces de leur appartement. « J'engagerais une femme de ménage. » Et elle le ferait probablement. « Merci de gérer tout ça d'ailleurs ». Elle faisait une piètre sœur en ce qui concernait les taches du quotidien. Elle était assez adepte des courses expresses et du « on met tout sous le lit comme ça on voit pas comme c'est le bordel ». Peter n'empiétait jamais dans sa chambre, mais elle pouvait imaginer son air navré quand il passait un œil par la porte et voyait les affaires à même le sol. Néanmoins, elle était une tante efficace et attendrie qui prenait son rôle très au sérieux. Ça au moins, elle savait faire. « Et tu n’as jamais envie que ça le devienne ? Sérieux, je veux dire. » Elle hésita un instant avant de répondre. Hayley n'était pas de celle qu'on imaginait aisément vivre en couple. Solitaire et caractérielle, l'imaginer vivre avec un homme avait de quoi faire rire. « Ca ne dépend pas toujours de moi », commença-t-elle. Mais la vérité, c'est qu'elle mettait toujours des barrières, qu'elle refusait tout net de laisser vraiment entrer un homme dans sa vie. « En plus, celui que tu choisiras aura de la chance de t’avoir. » Un pâle sourire s'afficha sur son visage. Le dernier qui avait eut cette « chance » était mort pour la protéger. Bien sur, Peter l'ignorait, alors elle ne le blâma pas de le penser. Pour lui, elle était une sœur agréable sur qui on pouvait compter, mais pour les autres, elle n'était qu'une femme au cœur de pierre. « J'ai eu une histoire sérieuse tu sais. Avec Dan ». Elle laisse son regard s'échapper en dehors de l'habitacle. Parler de lui est encore douloureux, mais elle se force à le ressentir, à se souvenir de la perte de cet homme qu'elle avait aimé. « Il m'as demandé de l'épouser...et j'ai refusé. Et même après ça, il voulait encore de moi. Il était clairement maso comme gars », dit-elle avec un sourire figé, un sourire qui sonnait faux, qui venait réveiller une vieille blessure.
It snowed last year too: I made a snowman and my brother knocked it down and I knocked my brother down and then we had tea. ✻✻✻ Hayley et Peter ne sont pas du genre à se confier leurs plus intimes secrets tous les soirs. D’ailleurs, ça n’est jamais le cas. Peter n’a jamais aimé parler de ses pensées et sentiments, dès son plus jeune âge. Avec Kirsten, ça avait changé un peu, mais leur relation était ainsi faite. Ils se racontaient absolument tout, et leurs vies étaient aussi mêlées qu’elles pouvaient l’être. Et puis après, c’était lors des réunions d’alcooliques anonymes que Peter avait dû apprendre à se confier à des inconnus. Il lui avait fallu quelques semaines avant d’y arriver, et ça lui avait fait un bien fou. Mais seulement parce qu’il en avait réellement besoin. Et aujourd’hui, il le fait beaucoup moins souvent. Parfois lors de périodes un peu plus difficiles, mais celles-ci se font de moins en moins fréquentes, heureusement. Les deux aînés de la famille Montgomery ont beau vivre ensemble depuis plus de deux ans, ce n’est pas pour autant qu’ils se mêlent sans arrêt de la vie l’un de l’autre. Quand il s’agit de Beth, oui. Mais pas dans leur vie privée ou même pour leur travail respectif. Se retrouver coincés ensemble dans une voiture ne voulait pas dire pour autant qu’ils allaient commencer. Pourtant, il ne faut pas longtemps pour d’Hayley pose des questions plus personnelles à Peter, et pour qu’il lui rende la pareille. « Tu peux aussi demandé à voir ton avocat. Je ne suis pas pressé. » Avocat ou non, Peter est certain que sa grande sœur est très douée pendant un interrogatoire. Il espère ne jamais devoir en subir un. « Tant mieux, parce qu’il risquerait de mettre un moment à arriver. » En effet, avec la neige qui tombe toujours, il serait difficile d’arriver jusqu’à eux. Mais heureusement, Peter n’a nullement besoin d’un avocat. A la place, il prend plutôt le relais et pose à son tour des questions à Hayley, espérant encore obtenir quelques informations. « J'engagerais une femme de ménage. » Peter la regarde, un peu étonnée de cette proposition. A-t-elle cru qu’il se plaignait ? « Merci de gérer tout ça d'ailleurs » Il secoue la tête, estimant qu’elle n’a nul besoin de le remercier. Après tout, il lui doit bien ça, et ce n’est pas grand-chose. « Pas besoin de femme de ménage. » Ils pourraient sans doute se le permettre, mais Peter s’en voudrait de dépenser de l’argent pour quelque chose qu’ils peuvent faire eux-mêmes. Surtout quand il passe son temps à s’inquiéter pour le futur. Il est conscient que ce n’est pas parce que tout va bien pour l’instant que ça restera toujours ainsi. « Enfin si tu veux faire une lessive de temps en temps, je ne dis pas non. » C’est vraiment la tâche que Peter aime le moins, mais il n’est pas du genre à s’en plaindre pour autant. « Ca ne dépend pas toujours de moi » Bien sûr que non, mais Peter a souvent l’impression que sa sœur est plus renfermée quand elle est avec d’autres que lui. Qu’elle a du mal à s’ouvrir aux autres, déjà qu’elle ne s’ouvre pas totalement avec Peter. Alors ça ne peut être que compliqué. « J'ai eu une histoire sérieuse tu sais. Avec Dan » Dan… ça lui dit quelque chose. Il avait dû le rencontrer à une ou deux reprises. Pas beaucoup, mais c’est toujours plus qu’aucun autre compagnon de sa sœur. Il n’a jamais su pourquoi ils avaient rompus d’ailleurs. Lorsqu’il vivait à l’autre bout du monde, ce n’était pas facile d’être au courant de tout. « Il m'as demandé de l'épouser...et j'ai refusé. Et même après ça, il voulait encore de moi. Il était clairement maso comme gars » Elle dit ça en souriant. Un sourire pas forcément réel, du moins c’est l’impression qu’a Peter. Regrette-t-elle d’avoir refusé ? « Ou bien amoureux, tout simplement. Je me souviens de la façon dont il te regardait, ça se voyait. » Il se souvient aussi qu’Hayley était heureuse. Plus souriante qu’elle ne l’est aujourd’hui. « Pourquoi est-ce que tu avais refusé ? » Il ne savait même pas qu’il y avait eu une demande en mariage. Quand on la refuse, on en parle sans doute à personne. Mais Peter est quand même étonné de ne l’apprendre qu’aujourd’hui. « Qu’est-ce qu’il devient au fait ? Tu as des nouvelles ? » Demande-t-il, un peu curieux. Après tout, en plus d’être un des seuls copains de sa sœur qui ait rencontré quelques membres de la famille, il est celui dont elle parle quand Peter lui parle de relation sérieuse. C’est bien qu’il a dû compter pour elle.
(✰) message posté Jeu 2 Mar 2017 - 17:22 par Invité
Hayley avait longtemps envié Peter et sa relation avec Kristen. Leur bonheur était si visible, si éclatant... Jamais Hayley n'avait vu un sourire si radieux sur le visage de son frère que lorsqu'il était avec sa femme. Même si le plus beau restait le jour de la naissance de Beth, rapidement éclipsé par la maladie de Kristen. Oui, Hayley avait toujours envié cet amour idéal qui semblait tenir à distance tous les tracas du quotidien. Puis la maladie s'en était mêlé. L'injustice. Hayley avait toujours haït cette notion. Elle avait choisi de devenir agent pour palier à cela, pour venger ceux qui ne pouvaient pas, pour rendre la justice aux familles et aux proches. Aussi, la mort de Kristen avait été le fléau dévastateur qui avait rendu son frère malheureux, lointain, en colère. A l'époque, Hayley aurait tout donné pour prendre cette douleur qui le détruisait. En tant son aînée, mais aussi comme sa confidente, son alliée, elle aurait aimé pouvoir le dispenser de cette peine. Après tout, elle avait traversé cela peu de temps avant lui et elle tenait toujours debout. Peter et Hayley avaient réagit chacun à leur façon, menant leur deuil comme ils le pouvaient. Peter c'était réfugié dans la bouteille, Hayley c'était défoncée au travail et avait accepté de s'occuper de Beth. Une manière comme une autre de se dégager de sa propre peine en s'occupant de quelqu'un d'autre que d'elle-même. Sans le savoir, Peter avait pallié son chagrin. Un secret qu'Hayley avait gardé jalousement pour le protéger mais surtout pour s'éviter la peine d'affronter sa propre réalité en face. « Tant mieux, parce qu’il risquerait de mettre un moment à arriver. » Certes. Le temps s'aggravait et les Montgomery étaient toujours bloqué pour un moment indéterminé. Hayley soupira, reposant sa tête contre l'appui-tête. « Enfin si tu veux faire une lessive de temps en temps, je ne dis pas non. » Hayley fit un sourire en coin, entendu. Elle avait déjà vécu seule pourtant. Elle avait occupé un appartement a Greenwich quand elle avait terminé son école de police. A l'époque, elle était pleine d'entrain, fière de son travail et de ce qu'elle faisait. Elle n'avait pas connu la peine et la douleur, elle n'avait pas traversé le désert. Elle était en couple avec Rory et même si leur relation n'avait rien de simple, c'était une première étape vers quelque chose. Et puis il y avait eu Dan quelques années plus tard qui a force de passer chez elle avait finit par s'y installer. Difficile à croire, mais Hayley avait vécue avec un homme. Dan était comme Peter, il avait tendance à lui pardonner ses manques de manière et son lacune concernant le ménage. « Je vais faire un effort ». Et elle le pensait sincèrement en cet instant. Seulement elle savait qu'elle finirait par être rattrapé par son boulot, ses obligations et sa fuite permanente.
La conversation avait prit un tout autre tournant. Hayley s'était affalée dans son siège, cherchant à trouver une position agréable mais l’étroitesse de la voiture avait tendance à l'agacer. Une voiture pouvait paraître étrange comme lieu de confidence, mais Hayley avait toujours aimé y passer du temps malgré tout. Lorsqu'elle était seule au volant, elle avait le contrôle, elle se concentrait sur une destination et laissait ses pensées vagabonder. Conduire une voiture, après tout ce temps, était devenu un réflexe quotidien où elle n'avait pas besoin de réfléchir. Ces moments passés dans son véhicule lui permettait également de trouver un sas de décompression avant de rentrer chez elle et de retrouver Peter et Beth. « Ou bien amoureux, tout simplement. Je me souviens de la façon dont il te regardait, ça se voyait. » Elle n'avait pas pensé parler de Dan avec son frère, ni avec n'importe qui d'autre à bien y réfléchir. Il était son jardin secret, son démon du passé qu'elle tentait de tenir le plus éloigné possible de la surface. Pourtant il n'avait rien d'un monstre. Elle gardait le souvenir d'un homme bon, loyale, aimant, un homme qui l'avait protégé coûte que coûte, qui souhaitait passer le reste de sa vie avec elle. Elle laissa les souvenirs remonter et se souvint du regard enjôleur qu'il posait sur elle. Combien d'hommes l'avaient regardé de cette façon ? Dan avait fait bonne impression à l'époque, mais comment en aurait-il pu être autrement alors que Dan était le gendre rêvé ? « Pourquoi est-ce que tu avais refusé ? » . Vaste question, songea-t-elle. Kristen avait dit oui, elle. Elle avait sautée le pas, elle avait été courageuse. Kristen savait ce qu'elle voulait. Hayley ne le savait toujours pas. « J'étais pas sûr de vouloir m'engager...pas à ce point. J'ai eu peur aussi, je crois. Et puis je me suis demandée combien de temps il mettrait à comprendre que j'étais trop spéciale pour ce genre de truc ». Elle disait la vérité. Imaginer Hayley en robe de mariée avait quelque chose de risible, du moins le pensait-elle fortement. Elle n'avait rien de la jolie poupée prête à affronter un marathon de produits beauté, coiffure et compagnie pour un seul jour. Elle n'avait rien d'une épouse modèle voir d'une mère parfaite. Dan aurait finit par le comprendre, forcément. Du moins elle s'accrochait encore à cet espoir aujourd'hui de peur de s’enfoncer un peu plus dans sa longue liste de regret. « Qu’est-ce qu’il devient au fait ? Tu as des nouvelles ? ». Hayley se crispa légèrement. Avait-elle aussi caché ça à son frère ? Dans ses longues années d'omission, elle avait eut tendance à se protéger en taisant son nom, voir même son souvenir. Et la mort de Dan était apparu alors que Peter et Kristen menait le bonheur parfait, une raison de plus pour qu'Hayley n'aborde pas ce genre de chose avec son frère. Elle ne se souvenait pas vraiment d'avoir abordé sa rupture avec lui, elle s'était simplement contenté de lui dire que c'était terminé et Peter n'avait jamais remit ça sur le tapis. Mais visiblement, il était temps de rétablir certaines vérités. « Il est mort, il y a plus de cinq ans maintenant. On était sur une intervention et ça à mal tourné. Dan m'as sauvé la vie ce jour là, il a prit la balle à ma place ». Elle prit une grande respiration. Elle s'était attendu à une réaction dans son corps, mais elle se sentait étrangement vide. Parler de Dan était encore difficile mais avec le temps cela semblait plus facile. Et puis Peter avait le droit de savoir. Après tout, il ne lui avait rien épargné de son propre chagrin à l'époque.
Olivia Andrews
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(✰) message posté Mar 7 Mar 2017 - 16:57 par Olivia Andrews
It snowed last year too: I made a snowman and my brother knocked it down and I knocked my brother down and then we had tea. ✻✻✻ Hayley est sans aucun doute la personne dont Peter est le plus proche. Ça a toujours été le cas. Même quand ils étaient enfants, c’était avec son aînée qu’il jouait le plus souvent, alors qu’il ne l’a jamais trop fait avec les autres. Un peu sans doute, mais la différence d’âge avait fait que ça n’avait pas duré. Et, même si au fil du temps, Hayley et Peter se sont éloignés, ne vivant pas dans le même pays ou même hémisphère, et même si Peter avait trouvé d’autres personnes, amis ou surtout celle qui deviendrait sa femme, aujourd’hui, c’est indéniablement Hayley qui occupe le plus de place dans sa vie. Avec Beth, bien sûr. Et pourtant, il est loin de la connaître parfaitement. Il sait comment elle fonctionne. Il sait ce qu’elle mange au petit déjeuner. Il sait comment elle va réagir lorsqu’on lui grille la priorité. Il sait qu’elle ne pense jamais à refermer le jus de fruits. Il sait tout un tas de choses, des détails que le reste du monde ignore, mais il ignore ce qui se passe dans sa vie qui tourne autour de son travail. Il ne sait que ce qu’il voit, ce qu’elle veut bien lui dire. Ça pourrait sembler étrange, si Peter n’était pas pareil, ou presque. Il ne lui parle pas de tous les détails de sa journée ou de sa vie, principalement parce qu’il n’y a pas grand-chose à en dire en général. Hayley sait sa plus grande faiblesse, parce qu’elle l’a subi, parce qu’elle a dû vivre ça à ses côtés. Et parce qu’il s’était appuyé sur elle, pendant pas mal de temps. Mais aujourd’hui, il parvient à tenir debout seul, et finalement, les deux aînés de la famille Montgomery ont recommencé comme avant. C’est la raison pour laquelle Peter est surpris d’apprendre que quelqu’un avait demandé à sa sœur de l’épouser, même si c’était il y a plusieurs années. Pas surpris que ça soit arrivé, non, surpris de n’en avoir jamais rien su. C’était quand même assez important pour qu’elle l’évoque aujourd’hui, alors que Dan n’est plus dans sa vie depuis longtemps. « J'étais pas sûr de vouloir m'engager...pas à ce point. J'ai eu peur aussi, je crois. Et puis je me suis demandée combien de temps il mettrait à comprendre que j'étais trop spéciale pour ce genre de truc » Il ne peut pas dire qu’il soit vraiment surpris de sa réponse. Hayley n’a jamais été du genre à faire comme tout le monde, à rentrer dans un moule. C’était en grande partie pour ça qu’elle ne s’entendait pas avec leur mère, et que c’est compliqué, encore aujourd’hui. « Le mariage, ce n’est pas pour tout le monde. Mais il n’y a pas forcément besoin de ça pour être heureux. » Pour Peter, ç’avait été évident avec Kirsten. Mais avant elle, il n’était pas certain de vouloir se marier un jour. Lorsqu’elle avait proposé ça spontanément, le jour de son anniversaire, Peter ne s’était posé aucune question, et il avait accepté. Et ne l’avait jamais regretté. Mais certains couples n’ont pas besoin de ça. Après tout, Peter aurait été tout autant heureux avec Kirsten, sans anneau autour de leurs annulaires. Si le mariage n’avait pas fait partie de ce qu’elle voulait, il l’aurait accepté sans aucun soucis, parce qu’il ne voulait qu’être avec elle. Mais peut-être cela n’avait-il pas suffi à Dan. Parce que ça doit être pour ça qu’ils ont rompu, non ? Peter demande d’ailleurs des nouvelles de son ex à Hayley, bien loin de se douter de la vérité. Une vérité qu’il n’aurait pas pu deviner, même s’il avait essayé. « Il est mort, il y a plus de cinq ans maintenant. On était sur une intervention et ça à mal tourné. Dan m'as sauvé la vie ce jour là, il a prit la balle à ma place » Face à cette nouvelle, l’histoire de demande en mariage paraît ridicule. Comment a-t-elle pu lui cacher ça ? Ou plutôt, comment a-t-il pu ne rien voir ? Bien sûr, Hayley a toujours été douée pour garder ses émotions pour elle mais, pour avoir vécu la perte d’un être cher aussi, Peter ne sait honnêtement pas comment elle en a été capable. Comment elle a pu surmonter tout ça, seule, sans qu’il ne le remarque. « Oh mon… J’suis désolé Hayley. » Cinq ans plus tard, il ne sait pas trop ce que ça vaut, mais c’est tout ce qu’il trouve à lui dire. Il vient poser sa main sur son bras, dans un geste qui se veut réconfortant. « Ça a dû être… » Terrible, horrible, à briser le cœur, insurmontable. Tous ces mots lui viennent en tête, sans qu’il sache lequel utiliser. Qu’est-ce que ça changerait de mettre un mot sur sa douleur ? Rien, absolument rien. « J’suis désolé. » Répète-t-il, conscient que ça ne change rien. D’ailleurs, il a tendance à détester qu’on lui dise ça quand les gens apprennent pour sa femme. Ça ne veut rien dire. « C’est dommage, vraiment. Mais au moins, il t’a sauvée, toi. Et je suis sûr que, s’il est encore quelque part, il ne regrette absolument pas. » Après tout, Peter aurait fait tout ce qui était en son pouvoir pour sauver Kirsten, y compris mourir à sa place. Mais il ne saurait imaginer ce qu’on ressent quand on est celui pour qui le sacrifice est fait, celui qui se retrouve seul, avec cette culpabilité à porter. Le moment est interrompu par un coup de klaxon strident. Peter tourne alors la tête pour regarder devant puis derrière eux. Rien n’a bougé, toujours pas. Et certaines personnes commencent à s’impatienter. Tout le monde est dans la même galère pourtant. Même si Peter avait presque oublié leur situation avec toutes ces confessions. « Tu devrais peut-être essayer de te garer comme tu peux, et on va rentrer à pied. » Le temps ne s’arrange toujours pas, et il doute que les routes puissent être déneigées avant la nuit, surtout avec toutes les voitures coincées. « C’est sûrement la seule solution pour qu’on arrive à l’école avant qu’il fasse nuit. » Même si c’est risqué, il préfère ça plutôt que de laisser Beth seule trop longtemps. Elle est sans doute en train de jouer ou de faire un coloriage, plutôt que de s’inquiéter que son père ne soit pas encore là, mais Peter préfère la savoir avec lui.
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It snowed last year too: I made a snowman and my brother knocked it down and I knocked my brother down and then we had tea. ✻✻✻ Peter n’est pas habitué à voir tant de neige dans les rues de Londres. De la pluie, ça, oui. Mais la neige reste rare, et encore moins en telle quantité. Au cours de ses voyages, Peter a bien entendu vu des paysages bien plus remplis de neige que ça, mais, dans la capitale éclairée par les décorations de Noël, c’est du plus bel effet. Enfin c’est ce qu’il pensait depuis l’intérieur du bistrot, qui attirait d’autant plus de gens venus se réfugier à l’intérieur. Il observait la neige tomber depuis la fenêtre en hauteur de la cuisine, et par les baies vitrées du restaurant, lorsqu’il se rendait en salle.