"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici He took my heart, I think he took my soul feat. Julian  2979874845 He took my heart, I think he took my soul feat. Julian  1973890357
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He took my heart, I think he took my soul feat. Julian

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Solal D. B. Fitzgerald
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() message posté Mar 5 Avr 2016 - 14:20 par Solal D. B. Fitzgerald
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Je n'aurais pas dû. Je n'aurais pas dû m'engager dans ce concert, donner mon nom, prévoir de jouer devant Londres entier. Et si les tremblements revenaient? Et si je me montrais incapable de finir mon morceau? J'étais capable de surmonter le stress, mais pas la maladie. Elle continuait de me bouffer, cette pute. Ma chute était inévitable. Mais j'avais le pouvoir de la repousser. De la surmonter. Avant de sombrer. Je continuais de battre sur ma batterie, tentant veinement de donner un sens, une structure au morceau que je préparais. J'allais chanter aussi. Et pour une fois, j'allais apprendre les paroles. J'avais peur, horriblement peur. Mais j'avais pris cette décision sur un coup de tête, et je ne devais pas faire marche arrière. Non. Je devais surmonter tout cela. Et c'est pour cela que je continuais de me battre, de me dépasser. Je repensais à Winnie. Je n'avais aucune idée de si elle allait venir, de si elle allait se trouver là. Je ne savais pas, mais j'aurai aimé qu'elle y soit. Pour me donner un peu de son calme, pour apaiser mon coeur. Mes pulsations. Mes tremblements. Et puis Elsa. Je ne voulais pas qu'elle soit là. Je ne voulais pas qu'elle me voit échouer. Je ne voulais pas qu'elle assiste à ma chute. Je devais me montrer fort devant elle, invincible. Je soupirais et envoyais valser ma baguette. Mon père. Il risquait d'être là. Mais, je ne voulais pas le voir. Entendre parler de lui. J'allais tout faire foirer. Lui envoyer ma symballe en pleine poire. J'allais m'énerver. Tout détruire. Je passais une main tremblante dans mes cheveux. Et putain! Ils ne peuvent pas me laisser tranquille deux minutes?! Je me levais et laissais tomber ma seconde baguette au sol. Il n'y avait rien à faire. Rien à faire pour que ça passe. Pour que ça aille mieux. Sans même m'en rendre compte, je m'étais rendu jusqu'au salon, et avais allumé le joint que j'avais déjà roulé dans la matinée. Avachi dans mon canapé, je fumais lentement, laissant le poisson s'emparer de mon âme et apaiser mes tremblements. Ce n'était pas suffisant. Au fond, rien n'était jamais suffisant. Je fermais les yeux, quelques secondes, et les ouvris brusquement. Mon portable venait de vibrer. Un sourire étira mes lèvres. Et si c'était Elsa? Mais je restais pétrifié devant le nom qui s'afficha. Un revenant. Julian. Je fronçais les sourcils et laissais mon pouce glisser sur l'écran pour découvrir le message. Il souhaitit me rencontrer. Aujourd'hui. Où je désirais. Je me relevais, posais mon joint contre le rebord du cendrier et passais mon autre main dans mes cheveux. Je tremblais de nouveau. Mais cette fois, ce n'était pas la maladie, c'était l'appréhension, l'incompréhension. Mes émotions. Hésitant, je lui donnais rendez-vous dans un parc de Brixton. Je ne voulais pas qu'il vienne chez moi, qu'il découvre dans quel genre d'appartement je vivais. Qu'il ai pitié de moi. Et je ne voulais pas non plus qu'il me prenne pour un fidèle descendant de Léopold Fitgerald, alcoolique. Je repris mon joint entre mes lèvres, et tirais une énorme latte qui dérangea ma gorge. Puis, je l'écrasais. Je ne devais pas être raide devant lui. En traînant les pieds, je me dirigeais jusqu'à la salle de bain, et me débarassais de mes vêtements. J'avais le coeur lourd. Il battait à cent à l'heure. J'avais quelque fois parlé à Julian. Mais je ne le connaissais pas assez. Au fond, seul notre sang nous reliait. Et ce nom. Ce nom que j'avais longtemps renié avant de le revendiquer. Avant de prétendre être le fils légitime de Léopold. Je laissais l'eau décontracter mes membres endoloris. Je n'étais pas bien. Non, je ne me sentais pas bien. Mon estomac noué, cette indescriptible peur. Je n'avais pas le droit à l'erreur. Je me sentais fébrile. Il fallait que je mange. Mais rien ne me tentait. Rien ne me donnait envie. Je ne parvenais plus à manger. Je voulais éviter ces instants de honte, penché au dessus de la cuvette des toilettes, à vomir plus que ce que j'avais avalé. Je voulais éviter de me rabaisser. Je voulais éviter d'être une merde. Je quittais la douche, et me séchais. Puis, après quelques secondes à m'observer dans le miroir, je me décidais à attacher mes cheveux. J'avais l'air plus respectable ainsi. J'attrapais des affaires propres, un tee-shirt et un jean slim, et les enfilais. Puis, après avoir choisi des chaussettes à contre coeur, j'emprisonnais mes pieds dans des Vans. Cette société avait bien trop de règles. Se balader pieds nus n'était pas un crime, mais était mal vu. Je me regardais quelques instants, enfilais ma veste en jean, attrapais mes cigarettes, et restais quelques instants, à observer le joint roulé dans ma main droite. Je ne voulais pas fumer devant lui, mais... Si je tremblais à nouveau? Désespéré, je l'enfouissais dans mes poches. J'attrapais mon skateboard, et quittais l'appartement, mon casque sur les oreilles. Je laissais Kings Of Leon envahir mon esprit, et descendais difficilement les escaliers. Fébrile, trop fragile. Je soupirais et posais le skateboard au sol, avant de m'élancer dans le couloir. J'ouvrais la porte, ne fis pas attention au locataire qui me regardait de travers, et quittais l'immeuble. Je pris mon élan, et laissais les roues m'emmener là où je désirais aller. Le parc était à quelques minutes. Je tentais donc de calmer mon esprit agité, et pris de longues inspirations. C'était si compliqué, avec les Fitzgerald. Avec cette famille dont j'avais toujours appartenu, sans jamais en faire parti. Je regardais autour de moi, et pris un virage serré, manquant au passage de renverser une dame. Je m'excusais platement, et repris mon chemin. Bientôt, je finis le parc au loin, et me mordillais la lèvre. Je ne pouvais plus reculer, c'était trop tard maintenant. Je freinais, et continuais à pieds. J'avançais lentement jusqu'à un banc, regardant autour de moi, inquiet. Et s'il ne me reconnaissait pas? Et si je ne le reconnaissais pas? Et s'il s'était fichu de moi? Et s'il ne venait pas? Et si Léopold se trouvait avec lui? Trop de questions déchiraient mon esprit. Je ne savais pas en quoi, en qui avoir confiance. Pas même en moi, je le savais. Trop incertain, trop imprévisible. Trop fragile. Je m'asseyais finalement, et allumais une cigarette. Mes yeux vitreux observaient les quelques personnes présentes dans le parc, et mon regard s'arrêta sur un homme. Mon coeur tenta de s'échapper de mon maigre corps. C'était lui. Je reconnaissais son visage. Je me levais, et tentais de calmer mes tremblements. Il posa ses yeux sur moi, et me pétrifia sur place. C'était violent, cette peur. Un faible sourire s'afficha sur ses lèvres, et il s'approcha de moi. Je restai là, mal à l'aise, sans savoir si je devais le serrer dans mes bras, lui serrer la main ou ne rien faire. Je restai immobile, sans savoir que dire. J'étais perdu. Complètement perdu. Finalement, je tendis la main, mais il n'eut pas le temps de la serrer. Elle tremblait. Horriblement fort. Je la regardais, horrifié et l'enfouissais en vitesse dans ma poche. Je me mordillais la lèvre et lançais, fuyiant son regard : « Désolé... » Je me laissais retomber sur le banc, et apportais ma cigarette à mes lèvres avant de demander, d'une voix ferme et mal assurée : « Je peux faire quelque chose pour toi, Julian? » J'avais conscience d'avoir été quelque peu agressif, mais ce n'était pas voulu. Je ne savais à quoi m'attendre. Je ne savais pourquoi il se trouvait là après être resté dans l'ombre plus de trois ans. Je ne savais pas. Je ne comprenais pas. Et ça, ça m'énervait. Ca, ça me flinguait.
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() message posté Mer 11 Mai 2016 - 1:47 par Invité

Why am I begging you, who parades your suffering over the ruins like a king in order to ensure that you will never be touched. Fitzgerald, je portais ce nom comme une étiquette. Une caresse invisible qui faisait vibrer mes doigts sur l’écran du téléphone. Je fixais le reflet de mes yeux. L’éclat vermeil de mon regard s’allongeait sous les néons de la lampe. J’essayais de me concentrer sur la rédaction de mon article, de contrôler les flux de mes pensées archaïques, mais dès que je me pressais contre les rebords du bureau, le visage de Solal apparaissait entre les marges du papier. Ses longs cheveux auréolaient les courbes de l’encre comme des flaques noircies. Je soupirai en guettant un signe de sa part. Je lui avais envoyé un message. Une invitation plutôt. Une sorte de rencontre amicale. Mais, plus le temps passait et plus je regrettais ce geste. J’étais doté d’un penchant critique. Je savais analyser les situations, pressentir les erreurs, les incommodités, et ce sentiment d’attachement envers mon cousin me semblait exagéré. Mon sentimentalisme était presque ridicule. Je crispai la mâchoire en marchant autour des meubles. La chambre était silencieuse. Eugenia s’était assoupie après son épisode. Et je m’étais isolé dans un coin, l’esprit tourmenté par la nostalgie, par l’envie oppressante de me rattacher à une entité familiale. Je songeais à nos filles ; Emilia et Cecelia. Elles avaient des prénoms. Elles portaient déjà mon nom. Fitzgerald, cette même étiquette. Ce même héritage. Et pourtant, je n’avais rien à leur transmettre. Je n’avais aucune histoire. Mon père était un alcoolique violent et despotique. Nos seuls contacts se résumaient aux versements mensuels que je laissais sur un compte bancaire. Les intrants et les sorties me confortaient dans ma solitude. S’il prenait mon argent, c’est que nous étions toujours en bons termes. C’est que j’avais toujours un père. Je ne lui avais pas parlé de mon mariage. Ni de la grossesse. Il ne savait rien de l’existence que je menais sans lui. Il n’avait probablement pas lu mon livre. Il n’était pas assez sobre pour reconnaître mon nom sur la couverture. Il n’était pas assez lucide pour admirer mon travail. Je soupirai en calant une cigarette au fond de ma gorge. Les vapeurs âcres de la nicotine tourbillonnaient autour de mon visage, dessinant un voile opaque devant mes yeux. Je regardais Londres à travers les arabesques de la fumée. La brume que je créais surplombait toutes les autres. Je sentais l’air s’engouffrer dans mes poumons. Il léchait les parois fissurées de mes bronches avant de succomber à l’accalmie artificielle de mon corps. Le lithium avait dénaturé mes émotions. Parfois, j’avais l’impression d’être un étranger. Je humais le parfum du goudron à travers les souffles du vent. Au bout de quelques minutes, je finis par écraser mon mégot contre le pot de fleurs. Je fermai le balcon avant de longer le couloir vers la salle de bain. Je fixai mon expression sur le miroir. J’étais épuisé. Penser, me fatiguait. D’un pas assuré, je m’engageai dans le vestibule. J’avais laissé une note sur l’oreiller afin de prévenir Ginny de mon entrevue avec Solal. Je ne lui avais pas confié mes craintes, seulement les informations nécessaires. Je rajustai le col de mon imperméable en descendant les escaliers. La rue était déserte. Tout du moins, elle me semblait vide malgré les silhouettes qui se hâtaient dans la pénombre. Je pris la direction du parc de Brixton. Le trafic était dégagé à cette heure. Je traversais le quartier en silence. Le bruit du moteur courrouçait mon humeur, il me plongeait dans une forme étrange de léthargie. Une fois arrivé à destination, je stationnai en marge du portail. J’hésitai à rejoindre la promenade. Mon regard glissait entre les roseraies et les arbustes fleuris. Je remarquais les arcs du ciel gris. Il ne pleuvait pas. Pourtant, la lourdeur des nuages retombait sur mes épaules. Je fixais l’horizon. Je fixais les gens. Puis, je fixai le profil aigu de Solal. Je ne l’avais pas revu depuis des années. Mais je l’avais reconnu. Il avait cette prestance particulière. Il était assis sur un banc, menu et chétif. Je m’avançai dans sa direction et il se leva pour me saluer. Sa main tremblait, parcourue de spasmes musculaires et de douleurs dont j’ignorais l’origine. Je savais qu’il était malade. Ça s’arrêtait là. « Désolé... » J’acquiesçai sans émettre la moindre objection. Il souffrait. Et je ne comptais pas lui servir une réplique philosophique de Nietzsche pour lui créer une illusion de grandeur. Porter le chaos pour épouser l’étoile. Embrasser la douleur pour devenir immune. C’était insultant lorsqu’on ne ressentait pas les véritables maux. « Je peux faire quelque chose pour toi, Julian? » Il était sur la défensive. Je comprenais. Je l’étais moi aussi. J’esquissai une ébauche de sourire en l’installant à ses côtés. J’observais le paysage dans le mutisme. J’attendais que nos âmes se rejoignent entre les fagots d’épines. Nous étions liés par le sang. Il lui manquait un père. J’avais besoin d’un frère. Cependant, nous restions isolés dans nos univers distincts. Il était le fils de Leopold. J’étais le rejeton de George. Je laissai échapper un ricanement nerveux. «Je sais c’est con. Je suppose que l’envie d’avoir une famille revient parfois, puis je finis par l’étouffer pendant quelques temps avant qu’elle ne ressurgisse tout à coup et que je me retrouve au même endroit, les doigts crispés sur ma liste de contacts. » Je m’adossai au siège en allongeant les jambes. Je me servis une cigarette. Le briquet craquait sous mes mains alors que je m’évadais dans les senteurs du tabac. «Alors non, je suppose que tu ne peux rien faire pour moi. Et je ne peux rien faire pour toi. Je veux dire, tu es clairement malade … Je sais même pas ce que t’as. » Sifflai-je d’une voix rauque et profonde. J’étais direct. Je rejetais la demi-mesure. Mon incertitude m’avait rendu aigri. Mais mon incertitude m’avait menée jusqu’à lui.
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() message posté Dim 22 Mai 2016 - 22:32 par Solal D. B. Fitzgerald
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La famille. Une notion étrangère. Inconnue. Surréaliste. Je n'avais eut qu'une seule famille, ma mère. Ce n'était pas une famille. C'était une mère. Je n'avais pas eut de père. Je n'avais eut aucun frère, ni aucune soeur à qui apprendre les choses de la vie. J'étais resté seul, avec ma maladie, couvé par une mère angoissée et protectrice. Je ne m'étais pas attendu à en avoir une, à ce que des personnes du même sang que moi tiennent à moi, pensent à moi. A ce qu'on m'aime. J'avais vécu, sans attendre plus de la vie. Et j'avais eut raison, de ne rien attendre. Je ne voulais pas de cette famille qu'on m'avait imposé. De ces frères et soeurs, qui eux, connaissaient l'amour d'un père. D'un père que je n'avais jamais eut, qui m'avait abandonné. Je ne voulais rien de tout cela. Et pourtant, aveuglement, je m'étais rendu jusqu'au parc pour rencontrer mon cousin. Cet homme qui s'était contenté de m'offrir un café avant de disparaître. Aujourd'hui il revenait, aujourd'hui il cherchait à me voir. Et secrètement, j'avais désiré recevoir ce sms, j'avais désiré faire parti de sa vie. Alors je m'y étais rendu à ce putain de rendez-vous. Le coeur battant à tout rompre, les mains tremblantes, les jambes fébriles. Un mot en trop et j'étais capable de m'éffondrer. Je n'étais pas capable de supporter une déception de plus, je le savais. Mais je fonçais vers l'inconnu, je cherchais à vivre, un peu plus. Je cherchais à ressentir, ressentir quelque chose de réel, de sensé. Je cherchais à m'attacher, à aimer, à être aimé. Je ne voulais plus être le gamin malade, je voulais être quelqu'un, représenter quelque chose pour quelqu'un d'autre. La silhouette de Julian se dessinait un peu plus précisément à chacun de ses pas, et moi, je disparaissais, je semblais vouloir m'évanouir dans l'obscurité. Je ne voulais pas qu'il puisse lire mon trouble. Partagé entre la haine et le souvenir de ce garçon au regard fuyant. Partagé entre cette envie de blâmer cet homme qui m'avait si longtemps ignoré et ce désir de l'aimer. Comme on aime un membre de sa famille. Comme j'aurai dû aimer. Je vis son sourire narquois. Nous étions des Fitzgerald, rongés par la peur. La peur d'être déçu, et quelque part, de décevoir. Il s'installa à mes côtés, et je me recroquevillais un peu plus sur moi, tentant de cacher veinement les spasmes qui parcouraient mes mains. Je tirais avidement sur ma cigarette, le visage dur, tout en regardant droit devant moi. J'avais peur de cet homme. J'avais peur qu'il me détruise, lui aussi. Comme l'avait fait mon père, et mon grand père. J'avais peur qu'il me laisse l'aimer, pour ensuite m'abandonner. Mais ma vie serait courte, et je devais profiter de chaque occasion. Chaque occasion de vivre un peu plus, mais aussi de me découvrir un peu plus. J'avais besoin d'une famille. J'avais besoin d'une famille pour savoir qui j'étais, au fond. Je l'écoutais, attentivement, sans pour autant le regarder. Un léger sourire étira mes lèvres, mais il resta triste, empli d'un dégoût amer. Il n'était pas si différent du garçon de Glasgow. Il était resté le même. « Tu aurais dû aller voir quelqu'un d'autre. Je ne sais pas ce que c'est, d'avoir une famille. Je sais juste décevoir, et dans dix ans, je ne serai plus de ce monde, Julian. » Je déglutis douloureusement et détournais le regard. C'était difficile à avouer, mais c'était la réalité. Il ne devait pas s'attacher à moi, il ne devait pas espérer quoique ce soit de ma part. J'allais le décevoir. Il allait compter les années, les mois, les jours. Il allait attendre à mon chevet que chacun de mes organes m'abandonnent, il allait pleurer ma disparition progressive, puis trouver quelques mots pour mon enterrement. Et puis ressentir ce vide, ce vide d'une perte qu'on ne peut comber, cette douleur, cette impuissance. Il allait souffrir. Ce n'était pas ça, avoir une famille. Et puis, il l'évoqua, cette putain de maladie. Il pouvait faire quelque chose pour moi. Je manquais d'amour. Il pouvait me le donner. Mais j'étais incapable de combler ce vide dans son coeur. J'allais le combler, puis y laisser un trou plus grand encore. Je ne voulais pas cela. J'avais trop peur. Je soupirais, et en tremblant, pris ma tête entre mes mains avant de faire glisser mes mains sur mes cheveux. Je relevais la tête, et soupirais à nouveau. « Maladie de Wilson. » Je ne comptais pas lui en dire plus, je ne comptais pas lui expliquer étape par étape chacun des symptômes. Je ne comptais pas lui expliquer que mon corps mourrait petit à petit et que je ne pouvais rien y faire pour changer cela. J'étais condamné. Et j'aurai aimé qu'il ne se condamne pas lui-même.
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() message posté Sam 18 Juin 2016 - 6:37 par Invité

Why am I begging you, who parades your suffering over the ruins like a king in order to ensure that you will never be touched. La brume recouvrait mon regard. Et bientôt, la pénombre voilait tous mes souvenirs de lui. Le visage de Solal se confondait derrière un rideau d’images, il se perdait dans les allées pentues qui arpentaient de mon esprit. J’avais oublié nos réunions de famille. J’avais oublié les dîners et sa façon de courber l’échine lorsque la voix des patriarches résonnait dans la pièce commune. Il n’existait pas. Nous n’existions pas. Je relevai le menton vers le parc afin de contempler les roseraies flamboyants et les petits cailloux argentés. Les ruissellements de la Serpentine enveloppaient mon expression. Je sentais les parfums de la vase gluante, j’imaginais ses longs sillons dans mes veines, dans chaque courbe de mon système vasculaire. Les violences de George Fitzgerald m’avaient marqué. Ils avaient laissé une empreinte sur mon âme. Et malgré la distance et le temps, ses jougs étaient encore serrés autour de mes poignets. Je frissonnai en me redressant sur le banc. Les effluves du tabac embaumaient mes pensées. Etait-ce le poison de mon cousin ou le mien ? Nos cigarettes se consumaient à vitesse inégale. La mienne était plus rapide, impulsive et rageuse. La posture de mes doigts trahissait mon caractère enflammé. Je chauffais, puis j’explosais sans jamais renaître de mes cendres. Solal était peu concilient. Son attitude revêche et sa désinvolture naturelle faisaient indéniablement de lui un Fitzgerald. Je me demandais s’il avait hérité d’autres particularités ; du penchant pour la démesure, de l’envie incommensurable et de l’ambition malsaine ? Avait-il cette facilité à l’ivresse, à plonger dans l’alcool pour noyer ses élans d’ingéniosité ? Je ne savais rien. Solal était une énigme. Les arabesques de sa chevelure encadraient ses pommettes racées. Ses prunelles étaient constellées de points d’interrogation. Mais je n’avais pas aucune réponse. « Tu aurais dû aller voir quelqu'un d'autre. Je ne sais pas ce que c'est, d'avoir une famille. Je sais juste décevoir, et dans dix ans, je ne serai plus de ce monde, Julian. » Je pinçai les lèvres en me penchant vers le sol. La terre grouillait sous mes pieds, formant une couronne boueuse autour de mes semelles. J’observais les insectes, les brindilles d’herbe effondrées sur les pavées. Dans dix ans. C’était une éternité. Je soupirai en coinçant le filtre entre mes dents. Que voyait-il lorsqu’il s’attardait sur les ondoiements du lac ? Un mirage ? Un miroir ? Son reflet ? Je tendis mon genou engourdi afin de soulager la pression sur ma prothèse. Je n’avais pas peur des limites de péremption. Je n’avais peur de rien. J’étais un type blasé. Le fils du nihilisme optimiste. « Maladie de Wilson. » Je me concentrais sur les fluctuations de la fumée sous le vent. C’était magique, cette danse nuptiale autour des remparts de la ville. J’avais l’impression de faire partie du schéma. De redéfinir une notion archaïque et désuète. Famille. Le ventre de Ginny était devenu proéminent. J’étais presque papa. Mais je n’avais pas de vrai repère. Je laissai échapper un ricanement en me tournant vers Solal. Il se tenait la tête d’un air affligé. La fatigue rongeait ses articulations chétives. Je ne voulais pas être un sauveur. Je n’avais pas la capacité de le ressusciter après la mort. Maladie de Wilson, je ne détenais pas la science exacte mais il me semblait que la pathologie était grave. Je respectais ses silences. Je m’accordais au rythme de sa respiration discrète. Puis dans un élan de lassitude, je me laissai choir sur l’accoudoir métallique. Le froid s’épanouissait sur mes joues. Il caressait les poils naissants de ma barbe. Je n’avais pas eu le temps de préparer un discours, de mettre un costume ou une cravate. Notre rencontre était cordiale. Pourtant, je me sentais comme un étranger. J’étais trahi par mes aspirations, par les attentes que j’avais placées dans notre relation. «Sympa, les cheveux. » Commentai-je en écrasant mon mégot. «J’ai tendance à friser. Un vrai Scot. » Sifflai-je en allumant une autre cigarette. Je haussai les épaules en tirant une profonde latte. Pourquoi avait-il accepté mon invitation ? Quelle était la raison de sa présence ici ? Il était sceptique, mais il avait répondu. Je suspendis mes gestes. Je n’étais pas stupide. Il avait des aspirations aussi. Des attentes. Ironiquement, on se rejoignait dans notre idiotie. «Merci de prévenir, Solal.» Je roulai les yeux avec amusement. «Désolé, je suis dans l’incapacité de prévoir mon avenir dans dix ans. Mais si je meurs en premier, assure-toi de mettre une citation ambiguë sur mon épitaphe. J’aime les choses compliquées.» Je remuai le bout des doigts en pointant l’horizon.
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() message posté Dim 24 Juil 2016 - 20:45 par Solal D. B. Fitzgerald
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J'avais pris l'habitude de fuir. De toujours fuir. Parce que je savais comment allaient se finir les choses. La mort était le résultat de tout. Mais pour moi, elle arriverait bien assez vite. Peut-être trop tôt. J'avais vu mon père fuir lorsqu'il avait apprit. J'avais vu la peur dans le regard de ma mère. L'impuissance dans celui de Vince lorsque je m'étais effondré devant lui. J'avais vu tous mes proches craindre de me perdre à chaque instant. Les colères de Camille hantaient mes nuits, les sanglots de ma mère envahissaient mon âme, l'absence de mon père détruisait mes entrailles. Je ne voulais pas que Julian soit un fantôme de plus, une ombre de plus. Pourtant, comme tous ceux que j'aimais déjà, comme Vince, Romy, Camille et Elsa, j'avais cette envie irrépressible d'en savoir plus. J'avais envie d'être important, j'avais envie qu'on pense à moi. Mais non pas qu'on s'inquiète pour moi. Malgré tous mes efforts, je restai atrocement humain, je restai avec cette envie d'être entouré, et d'avoir une vie normale. Je ne cessai de répéter que je vivais, que je me battais à ma manière contre cette maladie, et pourtant, je repoussais ce qui me rendait plus humain encore. L'amour. Pourtant, je m'évertuais à être seul, je m'évertuais à faire ma route dans sa solitude, car je ne voulais pas être un barrage pour les autres. Alors tout en faisant part à mon cousin de mon envie de le connaître, je le prévins. Je le prévins qu'il ne devait pas compter sur moi, qu'il ne devait pas imaginer des après-midi en famille, attablés, avec nos enfants. Je n'aurai pas d'enfant. Pas de femme. Seulement l'ombre d'une famille. Seulemet l'ombre de quelque chose. Avant de devenir moi-même, cette ombre. Ce souvenir. Cette poussière. Puis, plus rien. Mais étrangement, je me sentais proche de lui, je me sentais proche de l'homme qu'il était. Si mystérieux. Il respirait le regret, il respirait quelque chose que je comprenais. Il était un Fitzgerald. Je voyais Léopold en lui. Je voyais cette incapacité à dire les choses. On se ressemblait. Non pas physiquement, mais dans cette carapace impossible à percer à moins qu'on le désire. Je soupirais, tirais sur ma cigarette. Je finis par la jeter lorsqu'elle me brûla le bout des doigts. Je tournais la tête vers lui et lâchais un rire léger, et sincère. Je ne m'étais pas attendu à ce genre de compliments, mais je ressentis une étrange sensation dans mon coeur. J'étais heureux de lui plaire, comme si j'avais eut besoin de son accord, de quelque chose venant de lui. Je touchais doucement mes pointes brunes. Ils étaient devenus un peu trop long, il fallait que je les coupe. Mais j'aimais me cacher derrière eux. C'était une partie du personnage que je m'étais créé. « Merci. Ils bouclent lorsqu'ils sont plus courts. J'ai un peu forcé sur la longueur j'crois. » Je dissumulais alors un sourire. Nous étions deux cousins abandonnés par leur père, sur leurs retrouvailles, à parler de cheveux. La maladresse nous rendaient cons, mais nous permettait de parler de choses qui étaient en soit, futiles. Je vis alors les veines de ses mains se contracter, tout comme sa mâchoire. Je fronçais les sourcils. Sous ces paroles détachées, persistait un réel problème. Il m'avait donné rendez-vous pour trouver un cousin, il n'avait rencontré qu'un condamné à mort. Ma jambe se mit alors à trembler. Pas à cause de la maladie, mais plutôt à cause du stress. Je voulais que ce rendez-vous se passe bien. Je voulais que Julian, au delà de porter le même nom que moi, soit mon cousin. Je voulais qu'il soit ma famille. Je voulais entrer dans sa vie. Je tournais la tête vers lui et lâchais un nouveau sourire et répondais alors : « Compte sur moi, moi je ne veux juste pas de larmes, mais du rire. » Je haussais les épaules et lâchais un long soupir. On ne pouvait pas se retrouver sur un banc et parler de mort comme deux vieux papis. Je ne savais rien de lui, et pour le moment, ce qu'il savait de moi, c'était que j'allais mourir. Je l'observais alors et remarquais une alliance à son doigt. Je haussais les épaules et demandais, curieux : « Tu es marié? » Je ne pouvais lui en vouloir de ne pas me l'avoir dit, ni même de ne pas m'avoir invité pour les festivités. Non seulement il aurait eut honte du cousin drogué et maladroit que j'étais, mais à sa place, je n'aurai pas non plus invité un membre de la famille Fitzgerald pour l'occasion. Si seulement j'aurai pu être à sa place. Moi aussi je rêvais de faire ce genre de choses, de promettre mon amour à quelqu'un jusqu'à la fin de mes temps. Moi aussi je rêvais d'être lié à quelqu'un. Mais je savais que c'était impossible. Je savais que pour moi, peu de choses étaient possible, en dehors de la mort imminente. Je savais tant de choses, et je m'enfermais dans ce savoir, pour ne pas espérer, pour ne pas être déçu. Je ne voulais pas passer ma vie à courir après des rêves. Je préférais laisser le temps faire les choses. Je voulais partir comme j'étais arrivé : seul.
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() message posté Lun 12 Sep 2016 - 11:10 par Invité

Why am I begging you, who parades your suffering over the ruins like a king in order to ensure that you will never be touched. Je fixais le regard de mon cousin. Ses prunelles brillaient sous l’éclat vespéral des buissons. Il y avait quelque chose d’étrange dans son expression, une profonde tristesse, une envie d’exister malgré la maladie. Je souris en pressant ma cigarette dans un coin de ma bouche. Mes poumons absorbaient la fumée. Et mon cœur, respirait les pensées de Solal. Je voulais comprendre. Percer les voilages qui tombaient sur nos silhouettes hétérogènes. Je me souvenais d’un petit garçon, d’un oncle et d’un grand-père. J’entendais les souffles grincheux du vent et je sentais l’odeur des panses et des ragouts écossais dans les rues de Glasgow. Mais j’étais incapable de nommer les espaces. De trouver ma place au sein de cette famille. On m’avait abandonné sous les jougs d’un homme violent et brisé. J’avais détesté mes origines, et aujourd’hui, je voulais les embrasser de toutes mes forces. Je voulais une histoire à raconter. Un héritage à partager avec mes filles. Je haussai les épaules dans un geste frénétique. J’étais nerveux. Pour la première fois, je me sentais intimidé par la présence d’un Fitzgerald. Peut-être étions-nous trop semblables. Peut-être connaissait-il la nature de mes ressentiments. Je déglutis en pliant mes genoux. Mes mains glissaient sur le tissu du pantalon, dessinant de longs sillons entre les mailles de mon jeans. Mon esprit flottait autour de ma tête. Il susurrait des mots, des confessions que je n’osais pas exprimer à haute voix. J’avais peur de ses réactions. Et bien que je ne le connaisse pas encore, je redoutais ses départs. Parce que je le savais. Les gens partaient toujours. Je frémis sous le col de ma chemise. Les boucles de ma frange paraissaient cuivrées sous le soleil. Mais si je me penchais vers l’ombre elles devenaient brunes, alors je restai en retrait sous les branches des arbres pour lui ressembler. Je retenais ma respiration et nos différences, simplement pour créer une illusion de proximité. Je voulais avoir un nouvel ami. « Merci. Ils bouclent lorsqu'ils sont plus courts. J'ai un peu forcé sur la longueur j'crois. » J’acquiesçai en souriant. Je pouvais imaginer ses frisottis et ses longues courses dans les sentiers grisonnants d’Ecosse ou de France. Je pouvais imaginer toutes les images et les scènes manquées. Comment avait-il vécu la solitude ? « Compte sur moi, moi je ne veux juste pas de larmes, mais du rire. » Je plissai les yeux. Je ne voulais pas penser aux fatalités. Je reniais mes frustrations en écrasant le mégot sous la semelle de ma chaussure. Sa jambe tremblait alors qu’il observait mes postures. Je me demandais si la maladie de Wilson avait cet effet aussi, rendre les gens pessimistes et silencieux. Je lui accordai un rire sans joie, comme le prélude d’un bonheur que je promettais d’afficher lors de son enterrement. Ou simplement, comme un gage d’amitié. « Tu es marié ? » Je me tournai lentement dans sa direction. Mon alliance pendait au bout de mon annulaire. Oui, j’étais marié. Depuis peu. Depuis trop longtemps. Je n’en savais rien. J’avais perdu les notions du temps. «Oui. Elle s’appelle Eugenia. » Répondis-je d’air mélancolique. Je regrettais son absence. Je regrettais les secrets. «Je l’ai rencontré au lycée. Un peu cliché, j’ai épousé ma meilleure amie. Elle était la seule à être là, quand George … » Je m’interrompu brusquement. Je n’osais pas prononcer les mots. Parce qu’ils semblaient trop réels. Parce qu’il m’arrivait encore de ressentir les traces de ses coups sur mes bras. Je secouai les épaules en joignant les bras sur ma poitrine. «Elle est enceinte. Jumelles.» Confiai-je en me détachant de son regard. Je voulais détourner mon attention du passé. Je voulais oublier mon père, son alcoolisme et ses fautes. Je me détachais des visions pathétiques de mon enfance. Car elles me rappelaient, l’homme que je refusais de devenir. Le père indigne qui me faisait tellemen peur.
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Solal D. B. Fitzgerald
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() message posté Lun 12 Sep 2016 - 20:57 par Solal D. B. Fitzgerald
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Avec les années, je m'étais rendu compte qu'il y avait deux mondes, au sein de la société. Le mien, et celui des autres. Je faisais parti de ceux qui, rattrapés par le temps, voyait les autres avancer dans leur vie, construire quelque chose, alors que moi, je semblais incapable de résoudre des soucis qui planaient depuis des années. J'approchais doucement de mes vingt-cinq ans, et je n'avais aucune perspective d'avenir. Je n'avais pas de copine, pas de travail, pas de famille, des amis qui ne cessaient de se déchirer. Les années passaient, et moi, je régressais. Julian n'avait que deux ans de plus que moi, mais lui, il avait su dompter le temps. Il était marié, il allait fonder une famille. Parfois, je regrettais de ne pas avoir le courage. De ne pas me sentir capable de rendre heureuse une femme, et d'être un bon père. Je ne savais pas ce que c'était de grandir dans une famille, de voir mes parents heureux et amoureux, d'avoir tout ce dont j'avais besoin. Je ne savais pas. Peut-être, au fond, étais-je capable d'être père, car je savais ce qui m'avait manqué durant toute mon enfance. Je connaissais les erreurs à ne pas faire. Mais qu'importe mes décisions, la résolution était la même. J'allais mourir, jeune. Je n'allais jamais fêter mes cinquante ans, je n'allais pas hurler en découvrant de cheveux blanc en me regardant dans le miroir, je n'allais pas organiser de grand repas pour le réveillon de Noël, et regarder ma descendance se réjouir des fêtes de fin d'année. Je n'allais pas vivre tout cela, et je m'étais fait une raison. Depuis longtemps déjà. Mais j'éprouvais tout de même cette pointe de jalousie, d'envie. Non, d'admiration. Julian semblait s'être relevé après tant d'épreuves, il semblait avancer peu à peu vers cette chose absurde dont on nous parle depuis toujours : le bonheur. Mais il semblait manquer de quelque chose. J'avais envie de poser ma main sur son épaule et de lui susurrer, que moi, je manquais de presque tout, qu'il devait profiter de la vie qu'on lui avait donné. Qu'il devait vivre, et ne pas penser au passé. Qu'il devait vivre et ne pas se laisser bouffer par ses peurs. Car, quoique l'on fasse, on fini toujours par échouer. La mort, c'est l'échec. Mais lui, comme une grande majorité d'être sur cette planète, possède une chose que je n'aurai jamais : l’ignorance. L'ignorance de ne pas savoir quand, comment, avec qui. Il n'avait pas à préparer des adieux. Il avait juste à espérer de ne jamais avoir à en faire, de mourir, ainsi, sans avoir le temps d'y penser. Sans avoir le temps de se dire Je vais mourir. Finalement, je tournais la tête vers mon cousin. Quelques secondes seulement avait suffit pour balayer toutes mes craintes. Nous étions proches, car nous étions tous deux tétanisés par ce même sentiment : la peur. « Félicitations. C'est une belle vie qui s'annonce... J'espère, un jour, pouvoir rencontrer ta petite famille ». Ma famille. Je méditais quelques instants sur ce mot. Nous ne nous connaissions pas, et pourtant, le même sang crasseux et souillé par l'alcool coulait dans nos veines. Nous avions le même nom. Cette même haine pour nos pères. Des frères. Il était ma famille, et le simple fait qu'il se trouve assis avec moi sur ce banc, le prouvait. J'eus un sourire. Un sensation chaude dans le creux de mon estomac. J'étais heureux. Parce que je n'étais pas seul. Parce qu'il avait le pouvoir de me comprendre, de déceler mes craintes et mes doutes. Parce que, peut-être, nous risquions de devenir ce que nos pères n'avaient jamais été l'un pour l'autre : des frères. Je passais une main tremblante dans mes cheveux, et lâchais un rire. « J'espère ne jamais épouser ma meilleure amie. Avec elle, je perdrai mes deux meilleurs amis, et mes cheveux. Ce serait catastrophique. » Je lui jetais un regard, et souriais. Il ressemblait à mon père. Il avait ce charisme inné, mais cette peur dans le regard. Cette souffrance tatouée comme au fer rouge sur la peau. Il me ressemblait. Car malgré tous mes efforts pour m'en défaire, je ressemblais à Léopold. Physiquement. Pas mentalement. Non. Je n'étais pas lâche comme lui. Je n'étais pas lâche comme lui, car j'allais faire un pas vers Julian, j'allais lui montrer que je n'avais pas peur d'échouer, que je n'avais pas peur de m'attacher. J'allais mourir, certes, mais je saurai aimer. Lui aussi, savait depuis toujours qu'il finirait par mourir, pourtant, Léopold n'avait fait que fuir, toute sa vie. Ses parents, son frère, ses problèmes familiaux, ma mère, la maladie, son rôle de père. Même la musique, il l'avait fuit. Il avait accepté l'échec, il avait accepté de ne pas avoir fait les bons choix, et souffrait désormais de l'insatisfaction. L’insatisfaction de rendre réels les rêves des autres, sans pour autant pouvoir en faire de même avec ses propres rêves. Je me redressais alors, et me tournais vers mon cousin. Je plongeais mon regard dans le sien et murmurais, tout en jouant nerveusement avec mes doigts : « Je ne peux pas te promettre que je serai toujours là, que je ne t'abandonnerai jamais. Parce que ça finir par arriver. Mais, si tu en as envie, je pourrai être de ta famille, et te prouver que tu ne dois plus avoir peur de qui tu es. On est pas George et Léopold. On est tellement plus... » Ma voix se brisa, et vulnérable, je fuyais le regard de mon cousin. Je n'aimais pas étaler mes sentiments au grand jour, mais il était temps de se surprendre. Il était temps de combler cette place laissée vide depuis le temps de l'inconscience, de l'innocence, des premiers mois. Il était temps, parce que la vie est courte. Et je ne veux pas mourir en ayant loupé le plus important. La vie.
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() message posté Dim 2 Oct 2016 - 13:47 par Invité

Why am I begging you, who parades your suffering over the ruins like a king in order to ensure that you will never be touched. Je m’étais réellement perdu cette fois. Mes pensées s’étaient dérobés de ma conscience, galopant vers des landes brumeuses et étranges. Les souvenirs se moquaient de ma silhouette – de la voix fluette du petit garçon qui s’inclinait vers l’épitaphe de sa mère. Aida était morte – et avec elle, une partie de mon enfance. Mon cœur était douloureux. Parce qu’il saignait parfois. Il n’oubliait pas ses mots. Ses promesses et ses belles tirades. Elle était journaliste avant moi. Mais elle aurait dû écrire une histoire, elle aurait dû nous imprimer sur papier pour que nos caractères se muent dans ces arabesques d’encre noir. Je retenais ma respiration. Ma tête se tournait vers les jardins du parc. Manifestement, les fleurs étaient jolies. Mais je n’arrivais pas à en exprimer la beauté. Je ne m’extasiais plus – je fumais. Solal pouvait-il comprendre ce complexe ? Celui de l’homme qui possédait toutes les richesses de la vie, mais qui ne savait plus quoi en faire. Probablement pas. Il était mourant. Son corps était une horloge, et le coucou transperçait sa poitrine lorsqu’il sonnait. Je repliai les genoux sur le banc. J’étais marié et heureux. Ma femme était enceinte de jumelles. Mais j’anticipais déjà la chute. J’avais peur des familles et de leurs désarrois. Car nous, les Fitzgerald, nous étions comme ça. On se détruisait toujours. « Félicitations. C'est une belle vie qui s'annonce... J'espère, un jour, pouvoir rencontrer ta petite famille. » Je souris avec amabilité. Il était le bienvenu. Solal était mon cousin, il appartenait déjà à ma famille. Je tendis le cou vers son profil. Nous étions lié de manière incommensurable. Depuis la naissance, par le sang et la violence. Dans l’alcool et le chagrin. Je ne le voyais pas comme une personne à perdre. Solal était un frère à découvrir dans un lapse de temps très court. Je le fixais avec attention. J’absorbais ses mouvements sous le vent. Mais je ne pipais pas mot. Je redoutais de briser notre équilibre, la complicité qui avait naquit entre les touches du clavier, d’un simple message. « J'espère ne jamais épouser ma meilleure amie. Avec elle, je perdrai mes deux meilleurs amis, et mes cheveux. Ce serait catastrophique. » Je riais en tirant une latte. Les vapeurs opiacées se mélangeaient dans mes poumons. J’étais un habitué de la nicotine, son amertume renforçait mes opinions. Mon caractère. Il avait probablement raison. Epouser une meilleure amie, c’était compliqué. « Je ne peux pas te promettre que je serai toujours là, que je ne t'abandonnerai jamais. Parce que ça finir par arriver. Mais, si tu en as envie, je pourrai être de ta famille, et te prouver que tu ne dois plus avoir peur de qui tu es. On est pas George et Léopold. On est tellement plus... » Je hochai la tête d’un air vague. Nous étions différents – plus libres et émancipés. La maladie rongeait ses os, elle se déversait dans ses veines. Et la peur de l’abandon avait déchiré ma chair. J’étais un fragment d’homme. Un monstre colérique. Je laissai tomber le second mégot sur les petits cailloux. Je défiais les sentiers tortueux de Londres, lorsqu’ils se jetaient dans le lac. On pouvait créer une réalité sur mesure. Une famille imparfaite et soudée. Je capturais ses promesses entres mes paupières. Mais il suffisait de battre des cils pour tout perdre – pour que le sentiment de vide réapparaisse. Mes ailes étaient brisés. Et les siennes n’avaient pas de plumes. «Tu veux diner un soir, chez moi ? » M’enquis-je avec douceur. Il pouvait rencontre ma femme. Toucher son ventre et sentir les coups de jumelles. Il pouvait devenir un oncle – une présence habituelle. Je l’espérais. Je le voulais tellement. «Ils disent tous la même chose, Solal. George appelle, parfois. Il me donne l’impression qu’il est sobre et lucide. Il demande des nouvelles – il raconte des anecdotes. Puis il veut du fric pour boire. Sa gorge est sèche. Il tousse. Il se victimise. Et le pire ? » Je haussai les épaules en interrompant ma phrase. Le pire, c’est que je lui répond. Je lui envoie un chèque.
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() message posté Lun 5 Déc 2016 - 17:50 par Solal D. B. Fitzgerald
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Quelque chose avait changé. J'avais l'impression de m'être réveillé d'un long rêve et je ne savais plus lorsqu'il avait commencé. L'air ne semblait plus si agressif, la couleur des feuilles semblait avoir retrouvé son éclat. Quelque chose s'était passé, quelque chose que je pensais impossible : cette chaleur dans mon coeur. J'avais de l'espoir. Parce que j'avais trouvé un frère. La personne capable de comprendre ce que j'étais incapable de dire. Julian était un Fitzgerald, il connaissait les tares génétiques de notre ascendance. Il se savait condamné à quelque chose de trop grand pour nous, sans savoir de quoi il s'agissait. Il avait cette sensation, au creux de l'estomac que quelque chose le guettait, prêt à frapper à n'importe quel moment. Il avait cette sensation qu'il ne pourrait jamais rien contrôler, parce que ses démons sont trop forts. Je baissais les yeux vers le sol. Léopold n'était pas une mauvaise personne. Il était juste le roi d'un monde dont il était le seul citoyen. Il n'avait pas nos codes, nos règles. Il ne parlait pas notre langage et ne comprenait pas nos sentiments. Il avait voulu s'en sortir, il avait voulu échapper à la malédiction des Fitzgerald, mais ironie tragique, son éloignement s'était retourné contre lui. En voulant m'éviter la douleur d'un père trop faible, il m'avait détruit. Il m'avait abandonné car lui même avait déjà abandonné, depuis trop longtemps déjà. Julian aussi, son père l'avait détruit. Je l'avais compris, ce jour là, en croisant son regard. J'avais ce poids sur le coeur, il prenait de plus en plus d'ampleur à mesure que les secondes s'écoulaient, assis sur ce banc. J'avais trouvé quelqu'un qui savait. Quelqu'un qui souffrait, de la même douleur que moi. Nous avions les mêmes mots, pour les mêmes maux. Il reprit la parole après un long silence. Les battements de mon coeur s'était quelque peu accélérés. J'avais eut peur, un instant, que mes paroles nous aient éloigné. Mais c'est avec soulagement que j'entendis son invitation. Un sourire s'afficha sur mes lèvres, malgré moi. Evidemment que je voulais. Il m'invitait à entrer dans sa vie, il me proposait d'être un frère. D'être un oncle. De compter pour lui. Je me grattais la gorge, mal à l'aise, et répondis : « Ce serait avec un grand plaisir. » Je mordillais ma lèvre. J'étais trop content, et pour moi, bonheur rimait avec éphémère. Il se remit à parler, me parlant de George. Je baissais les yeux. Il avait raison, les mots ne voulaient rien dire. Léopold aussi avait fait des promesses, mais il ne les avait pas tenu. Et même si aujourd'hui il se pourrait qu'il les tienne, je ne voulais plus croire en lui car j'avais déjà trop cru. J'avais déjà trop cru que mon père m'aimait vraiment, j'avais déjà trop cru qu'il était juste un homme trop faible, un homme lâche. Je préférais le savoir en manque de courage, qu'égoïste. Je préférais sentir mon importance à travers son absence. J'aurai voulu qu'il ai peur de l'amour. J'aurai tant voulu. Je relevais les yeux vers mon cousin et soupirais. « Je ne parle plus à mon père Julian. Parce que je refuse de le voir. Je refuse d'entendre parler de lui. Je le déteste. Ton père peut compter sur toi, et je crois qu'il n'y a rien de pire quand un père se rend compte qu'il pourrait crever, et que son fils s'en fout. Léopold sait, il n'essaye même plus. Tu as la force de supporter ton père, pas moi. Pour moi, tu n'es pas faible de céder, tu es juste digne d'amour. » Je baissais la tête. J'avais honte. Trop honte pour lever les yeux et affronter son regard.
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() message posté Lun 12 Déc 2016 - 8:42 par Invité

Why am I begging you, who parades your suffering over the ruins like a king in order to ensure that you will never be touched. Le temps s’était arrêté sur le banc. J’entendais les ondulations de la rivière au loin, derrière les arabesques du pont et les sentiers de gravier. Le vent murmurait un secret. Il se cantonnait dans l’histoire de nos enfances biaisées. Je voyais nos similitudes et nos faiblesses. L’abandon avait laissé une marque. Je souris en me penchant vers le sol. Les fourmis s’agitaient autour de mes souliers. Elles confectionnaient des nids sous les terrains humides de Londres. Mais je n’avais pas cette force ou la persévérance animale. Mon corps était troublé par des spasmes différents. La colère. La rage. La haine. Les médecins m’avaient asphyxié de médicaments. Les pilules chimiquement dosées pour une seconde de bonheur. Pour un calme platonique et écœurant. Je gardais précieusement mes vices. Je rognais les franges du papier car l’encre avait la couleur du sang. Les mots étreignaient les bouts de ficelles et les marges rectilignes. J’écrivais au nom du passé. Mais je n’oubliais pas les souvenirs de Glasgow. Les plaines verdoyantes et glacées de ces auberges que nous avions sillonnées avec mon père. Il cherchait le deuil – mais il n’avait trouvé que les goulots des bouteilles. Il avait sombré dans l’alcool, dans les nuances aigrelettes des raisins fermentés. Je savais qu’il pensait encore à Aida. Sa mort nous avait tous détruit. Il était hanté par sa présence diaphane, par les courbes blanches d’un fantôme qui n’existait plus. Je m’étais détaché du cortège funeste. Je m’étais éloigné des stalles de l’église et des pleurs assourdissants. J’étais l’orphelin. Le gosse désabusé et blessé. Mes muscles s’étaient rangés dans la douleur. Les déformations de mon profil, les craquelures de mes côtés et de mes articulations. Tout n’était qu’analogie. Ma tristesse était ailleurs. Aujourd’hui, je songeais à Eugenia, à sa paralysie constante. Mon cœur se perdait dans un battement éphémère. Car malgré ma compréhension et ma dévotion, ses jambes refusaient de danser pour moi. Le rythme n’existait pas. Elle portait la vie dans un ventre las, immobilisé par la paraplégie. Je soufflais sur mon mégot. Les cendres tombaient les uns après les autres. Ils tourbillonnaient sous les bourrasques du vent pour mieux s’éteindre sur les feuilles. Je me tournais vers Solal en souriant. Je ne voulais pas lui imposer mon quotidien. J’avais peur de le noyer dans mes injustices. Mais je manquais de famille. Je manquais de considération. Je me languissais des étreintes d’un frère – d’un cousin. L’odeur du tabac pimentait mes paroles. Elle s’engouffrait dans ma gorge pour sceller une promesse que je n’osais plus formuler. Reste. T’es un Fitgerald, alors restes. On portait le même fardeau. Je pinçais les lèvres, bercé par le son de sa voix. Elle était douce et cristalline. La vie ne l’avait pas encore corrompu. Elle l’avait simplement rendu malade. Et même si je ne comprenais pas encore ce que cela engageait, je voulais le soutenir dans la chute. «Je dois juste te prévenir. On ne cuisine pas très bien. Ce sera certainement de la malbouffe – commandé et livrée avec cœur. » M’enquis-je sur un air taquin. Puis le silence était tombé. Je fixais l’horizon sans lui répondre. Mes pensées suivaient leurs enchainements. Elles se généraient dans un brouhaha désagréable. Il avait renié Leopold, et j’étais prisonnier des louanges de George. Cet homme m’avait brisé. Littéralement. Pourtant, je ne parvenais pas à lui tourner le dos. J’étais trop attaché à la famille. Aux liens qui nous avaient réunis avant que l’équilibre ne soit rompu. Mon foyer était heureux. Ma mère était une muse magnifique. Elle était morte un soir d’hiver, dans un accident de voiture. Je détestais l’eau. Je détestais Hammersmith et ses courants qui l’avaient enseveli dans le néant. «Je ne sais pas si je t’envie. Parfois, j’espère y arriver. Ne pas répondre au téléphone. Ne pas l’encourager dans ses addictions. Mais je sais qu’il serait capable du pire. Et je ne veux pas qu’il souffre d’avantage. Il vit dans un univers étrange. Il a mal tout le temps. Je me plais à croire qu’il a essayé de partager cette douleur en me frappant. Je veux juste trouver un sens. Mes jumelles ne seront pas orphelines. Elles auront une lignée – des visages connus. C’est pour ça que je t’ai cherché. C’est égoïste je sais. Mais je veux avoir quelque chose à offrir. Etre Fitzgerald, c’est notre héritage. » Je haussai les épaules en me redressant. J’esquissais quelques pas dans l’allée, laissant les flux anarchiques du vent me guider entre les buissons. Je croisais les bras en grognant puis je me tournais vers Solal. Je tendis le bras. «Je boite un peu. Mais marchons. » J’acquiesçais en m’engouffrant dans le parc.
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