"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici We carry hope in our mouths to save it from drowning (isaac) 2979874845 We carry hope in our mouths to save it from drowning (isaac) 1973890357
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() message posté Jeu 3 Mar 2016 - 23:33 par Invité


It swells in the throat as if neon balloons proclaiming freedom. Everyone is putting up posters of our faces: two unseen animals made legend from lack. ✻✻✻ Elea se passa la langue sur ses lèvres desséchées, sentant le muscle trouver les écaillures et les gyrus qui se formaient, conséquence du mordillement incessant de ces dernières heures. L'américaine se massa lentement ses tempes, la migraine toujours aussi présente. Elle attrapa le verre plein à ses côtés, posa un autre comprimé sur sa langue et aida sa déglutition par une ou deux gorgées d'eau. Son regard sombre se posa sur l'enveloppe au coin de son bureau avant de soupirer et de se concentrer sur les affaires qui s'étalaient devant elle. Une femme n'avait pas un poste tel que le sien sans rien faire, et son bureau était prêt à craquer si elle ajoutait un énième dossier. Malgré sa concentration pourtant grandiose, elle ne put détacher son regard trop longtemps de ce fameux coin. La migraine qui agitait ses tempes semblait insensible à l'effet du médicament, et Elea sentait son coeur battre trop rapidement dans son torse maigre, le sang bouillonnant dans ses veines, la laissant comme étrangère dans son tailleur coupé au millimètre. Elle soupira finalement, l'air sifflant entre ses dents serrées, et fixa la pauvre enveloppe, comme si elle pouvait y mettre le feu par le biais de sa volonté. Poussant sa chaise de son bureau, elle fouilla dans la poche de sa veste afin de sortir son téléphone, survolant les noms de ses contacts pour arriver aux O. Son pouce s'arrêta au dessus du nom de sa soeur, hésitant, avant de verrouiller son téléphone et de le serrer contre ses lèvres pincées. Elea ferma les yeux, tâchant de faire s'abaisser les battements endiablés de son coeur. Non, elle ne pouvait parler à Olivia. La blonde était sa soeur. Sa vraie soeur. Cece était sa vraie soeur. Ce bout de papier ne représentait rien. Elle était trop vieille pour voir sa vie chamboulée, comme si de rien n'était. Elle se mordit encore la lèvre. Elle était trop vieille pour être aussi chamboulée. Sa dent frotta inlassablement sur une peau qu’elle arracha, sentant deux secondes plus tard le gout métallique du sang toucher son palais. Elle fronça les sourcils avant de prendre une gorgée d’eau, essayant de faire passer le gout qui se propageait maintenant à l’ensemble de sa bouche. L’air devenait insupportable dans son bureau, et elle sentait sa tête reprendre la douleur qui semblait l’avoir quitté les deux dernières minutes. Elle essaya de se tourner vers la fenêtre, mais rien ne marchait ; son cœur continuait de battre trop vite, sa tête continuait de tourner, ses yeux continuaient leurs mouvements incessants vers l’enveloppe.
Excédée, elle attrapa l’instrument du diable, pestant contre la couleur blanche qu’il revêtait pour se fondre et se dissimuler, et la posa à l’intérieur de son sac. Le cuir frappait ses hanches tandis qu’elle avança vers l’ascenseur, ses escarpins résonnant sur le parquet de son bureau. Son manteau fila jusqu’à ses épaules, et ses doigts glissèrent sur l’écran de son téléphone, faisant défiler tous les numéros pour arriver à celui qu’elle désirait réellement joindre ; le seul capable de l’aider. Olivia devait être en train de travailler ; Isaac était sûrement chez lui. Elle appuya sur une touche, son oreille frissonnant devant le bruit du téléphone, sa migraine rugissant sa tête comme un traitre. « Isaac ? Tu es chez toi ? Je peux passée ? » Après avoir eu la réponse, elle soupira et décrocha, rangeant prestement son téléphone dans sa poche.
Comme à son habitude ce fut par un taxi qu’elle arriva devant l’appartement de sa sœur et son beau-frère. Comme d’habitude ses yeux avaient fixés le cuir du siège avant, ne regardant par les pluies qui tombaient doucement du ciel. Comme d’habitude, elle s’était mordue la lèvre, ses doigts fins se tordant les uns avec les autres. Elle avait passé tant de fois sa main dans ses cheveux que les mèches raides avaient acquis une orientation. Elle essayait de garder le contrôle sur son apparence, mais en cela elle n’y arrivait pas. Elea n’avait plus aucun poids sur ce qu’il se passait autour d’elle, apparemment. Son enquête n’avançait pas. Elle venait d’apprendre qu’elle avait une sœur jumelle quelque part, dans ce grand monde qu’elle avait appris à voir avec des lunettes de soleil. Elle aurait du s’en douter ; qu’il ne suffisait pas de savoir qu’elle avait été abandonné à la naissance. Elle avait également une famille quelque part ; quelque chose à quoi elle n’avait jamais songé. Elea Marshall avait déjà une famille après tout. « Hey, » commença Elea quand Isaac ouvrit la porte et elle s’avança vers l’homme qu’elle connaissait depuis des années pour déposer une bise sur sa joue, un sourire réellement apaisé en le voyant. « Tu vas bien ? » Elle s’avança dans l’appartement, pliant son manteau sur son sac et le déposant sur une chaise, sous laquelle elle glissa ses talons, un soupire de soulagement passant la devanture de ses lèvres un instant. « Tu as repris la boxe ; ça te va bien, » souffla t’elle en direction de son beau frère, inspectant également les murs, désireuse de voir si quelque chose avait changé dans l’appartement. Elle savait qu’il s’était vidé ; il ne restait plus que Blezian. Cece avait son propre appartement, et William avait vécu avec Elea à Londres. « J’aimerais te parler de quelque chose, Isaac. » Elea se tourna vers celui qu’elle considérait tout bonnement comme son frère, se faisant douleur pour arrêter machinalement de se mordre la langue. « Mais j’aimerais que tu n’en parles pas à Olivia, s’il te plaît. » Elle ne pouvait pas s’imaginer à expliquer à Olivia la situation, même si Elea savait très bien qu’elle aurait une réaction parfaite. Ce n’était pas les Marshall le problème, mais Elea elle-même, qui n’arrivait pas à gérer l’information comme il le fallait et qui préférait faire ce qu’elle avait toujours fait avec sa vie. Don’t mix pleasure with business, honey.
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() message posté Mer 9 Mar 2016 - 13:16 par Invité

My lungs started to freeze, to crack, to shatter, with all the ice  and snow from the world being so cold. No longer can I breathe–I'm gasping for love to fill me again like I need the air. Les réflexions de la lumière auréolaient les traces de mutilation. Je les voyais avec clarté. Je sentais leurs marques. Les voix qui résonnaient dans ma tête étaient réelles. Leurs chants s'étendaient au delà de ma conscience afin de me propulser dans un univers ocre et barbare. Je n'étais plus le soldat américain. Aujourd'hui, j'étais devenu un paria de la société. Un homme sans identité militaire. Je sillonnais les rues de Londres en réprimant mes angoisses. Je regardais la foule se mélanger sans rejoindre l'harmonie de ses mouvements. J'étais un étranger. Ma silhouette demeurait immobile, abîmée dans les souvenirs de la guerre en Afghanistan. Un jour, j'oublierais peut-être. Un jour, l'amertume du sang finira par se lasser de ma bouche et je serais libre à nouveau. Je crispai la mâchoire en m'avançant dans le couloir. L'appartement était silencieux. Sans la présence d'Olivia, tout me semblait vide. Les murs accusaient ma démarche claudicante. Les rideaux s'élançaient sur mes épaules et les miroirs capturaient mon visage. J'étais jugé sur mes actes, sur ma façon de me tenir et de respirer. J'étais jugé parce que j'étais différent. Je fronçai les sourcils en m'arrêtant au milieu du salon. Les meubles s'agençaient parfaitement dans l'espace. Je ne les avais pas choisi. J'aurais été incapable de me prononcer sur les couleurs, les contours et les notions de beauté. J'étais incapable de beaucoup de choses. Mes yeux glissèrent sur les portraits. Il y avait tellement de photos ; le bal de fin d'année, notre premier mariage, notre première danse. Les clichés avouaient toute la vérité. Les clichés murmuraient nos prénoms comme des incantations dont le pouvoir magique s'était essoufflé. Je me redressai d'un air las. Je l'aimais. Je l'avais toujours aimé. Un sourire terne enveloppa mon expression lointaine. Il y avait des sentiments qui ne changeaient jamais, quels que soient les efforts  pour détourner l'histoire. J'étais parti. Je l'avais abandonné pendant cinq longues années. Cependant, mon retour sonnait faux. Mon retour nous avait déchu de l'émotion originelle. Je soupirai en me dirigeant vers le balcon. Je calai une cigarette entre mes lèvres en grognant. Mon regard se perdait dans l'horizon. Le quartier semblait paisible, mais j'entendais le bourdonnement des chars. J'imaginais les hurlements et les alertes tout autour des arbres et des panneaux de signalisation. Je crispai mes doigts sur le rebord avant d'inspirer les effluves du tabac. Mes poumons perforés vibraient sous ma poitrine. Les tracés de la fumée rongeaient mon âme inerte. Je mourrais encore. A chaque instant, je pensais mourir. Je secouai les épaules en grinçant des dents. L'émail était grise et terne. Les carences alimentaires et la servitude m'avaient rendu monstrueux. Je fronçai les sourcils en frottant ma barbe. Je sentais la surface rugueuse des cicatrices sous mes ongles. Les poils recouvraient les points de sutures mais je n'avais pas besoin de les toucher pour savoir qu'ils existaient. Je savais que j'étais criblé de blessures. Je soupirai en tournant les talons. J'écrasai mon mégot dans un cendrier, puis je vidai précautionneusement ce dernier dans la poubelle. Je me conformais aux exigences maniaques d'Olivia. Je respectais ses règles, puisque je considérais encore que ce loft lui appartenait. Je me dirigeai vers la chambre qu'elle m'avait accordé. Mon atelier secret. L'antre du démon qui sommeillait  à l'intérieur. Je fixais les contours du berceau que j'avais confectionné pour son anniversaire. Il représentait une promesse. Notre famille. Mon téléphone vibra dans ma poche. Je tendis le bras afin de répondre. C'était Elea. Ma belle-sœur. Celle que je considérais comme la jumelle d'Olivia, puisqu'elles avaient grandi ensemble, avec la même bienveillance et les mêmes jeux de petites filles. Tomber amoureux de Liv, c'était accorder une partie de cet amour à sa fratrie. C'était aimer tous les autres. Je me raclai la gorge en suspendant mes gestes au milieu du vestibule. Elle avait proposé de venir alors j'attendais devant la porte. Je comptais mes inspirations en fixant la poignée.
« Hey, » Je hochai la tête en l’accueillant. Elle déposa un baiser furtif sur ma joue et je me redressai avec nonchalance. Je n'étais pas gêné par son débordement d'affection, je redoutais le contact de ses lèvres contre mes cicatrices. « Tu vas bien ? » J’acquiesçai à nouveau, alors qu'elle s'installait dans l'entrée. Elle rangea son sac sur une chaise. Je me penchai afin d'allumer l'interrupteur. L'ambiance était morose, ténébreuse, lorsque je restais seul. Je plongeais dans l'abîme. Je me délectais de l'obscurité, de l'humidité, car ces dernières me rappelaient le cachot de  Jalalabad . « Tu as repris la boxe ; ça te va bien, » Je souris en allongeant les bras. Mon corps avait repris du tonus. J'avais du muscle, même si je n'avais pas encore retrouvé ma carrure athlétique. «Je m'entraîne. Je participe à des combats. Liv n'est pas très fan, spécialement quand je rentre tout balafré.» Marmonnai-je d'une voix rocailleuse. Je la suivis jusqu'au salon, puis je m'installai sur le canapé. Je ne savais pas quoi lui offrir ; une boisson ? Un encart ? Des amuses-bouches ? Un cigare cubain ? Je plissai le front lorsqu'elle se tourna brusquement vers moi. « J’aimerais te parler de quelque chose, Isaac. » Je relevai mon visage, intrigué par sa confession imminente. Je n'osais pas imaginer, ni même prédire la nature de ses secrets. « Mais j’aimerais que tu n’en parles pas à Olivia, s’il te plaît. » Je restais silencieux. Je ne bougeais pas. Elle avait adopté un ton neutre et dégagé, mais sa silhouette trahissait son émoi. « Pour combien de temps ? » Sifflai-je en lui souriant. «Pendant combien de temps, veux-tu lui cacher la vérité ?» Je baissai les yeux vers les rainures du parquet. Les lignes se confondaient entre mes paupières fatiguées. Je revoyais Hakim. Ses traits secs et sa barbe hirsute. J'observais sa silhouette valser au rythme des coups de fouets. Les sons de ma respiration saccadée se versaient dans la pièce alors que je me courbais sous la douleur. Je lui cachais tellement de choses déjà. J'avais peur de tout lui avouer. «D'accord.» Murmurai-je finalement. Je comprenais. Je connaissais son angoisse, celle de se dévoiler entièrement aux personnes qu'on aimait.

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() message posté Sam 2 Avr 2016 - 16:51 par Invité


It swells in the throat as if neon balloons proclaiming freedom. Everyone is putting up posters of our faces: two unseen animals made legend from lack. ✻✻✻Elle se souvenait de l’avoir perdu. D’avoir contenu sa tristesse parce qu’elle passait après celle d’Olivia, qui elle, avait tout perdu. Son cœur, son âme, son mari. Elea avait perdu également, son frère, son ami. Mais sa sœur, au regard si perdu, si brisé, était plus importante. Elea n’était pas étrangère à la perte, pas quand elle avait enterré son meilleur ami loin des regards des sa famille qui ignorait tout de sa relation avec Jong-Hin. Elle savait ce que c’était, de voir la vie comme des sentiers battus par d’autres et jamais par elle, regarder sans arrêt derrière soit pour que la main qu’on attendait saisisse la sienne. Elle n’avait pas perdu son mari, il était vrai, mais elle l’avait aimé. Platoniquement, intensément. Alors oui, elle avait souffert quand ils avaient enterré un cercueil fermé parce que le corps n’était pas reconnaissable. Quand elle avait du prendre sa sœur dans ses bras, lui mentir en lui disant que ça irait mieux. C’était ce genre de chose qu’on disait, en espérant tout haut que cela soit vrai quand on savait tout bas qu’il n’y avait rien de plus faux. Cela faisait toujours aussi mal, on apprenait juste à vivre avec. Elea souffrait toujours, mais des années après, elle le faisait avec un sourire, un calme olympien. Et Olivia en avait fait de même durant les années qui avait suivit la mort de son mari ; elle était venue s’installer à Londres, quittant leur Amérique native. La procureur avait été heureuse de voir sa sœur près d’elle, et elles avaient pu passé du temps ensemble. Lors de les études, les deux jeunes femmes avaient été séparé pour de longs mois, par leurs emplois du temps mais également par la distance quand Elea avait pris la direction d’Oxford, abandonnant le sol américain derrière elle. Elles avaient guéri ensemble, sans vraiment en parler, un sourire identique sur les lèvres pourtant formées si différemment. La blessure ne se refermait jamais complétement, mais Elea avait vu sa sœur rire de nouveau, être heureuse, et cela lui avait suffit.
Le bonheur de sa famille, c’était ce qu’elle voulait, après tout. Ca, et venger la mort de son meilleur ami.
Mais Isaac était revenu, réapparu d’entre les morts. C’était digne d’un livre, d’un film, d’une tragédie romantique où l’homme revenait et tout redevenait comme avant. Mais ce n’était pas possible, la réalité était tout autre. Il revenait comme un autre homme, seul ses traits étaient un peu près les mêmes. Olivia avait changé, ils avaient tous changé. Mais Elea avait retrouvé son frère, son ami, et elle acceptait ses différences, parce qu’elle n’envisageait pas de faire autrement. Oui, il fallait des fois plisser les yeux pour apercevoir l’aura de l’homme qu’il avait été, oui il fallait ne rien dire lorsque les cicatrices étaient à l’air libres. Mais ce n’était qu’un maigre effort pour le revoir encore, vivant, respirant, un léger sourire aux lèvres.
Ses pupilles se dilatèrent lorsqu’Isaac alluma la lumière, et elle cligna des yeux deux ou trois fois avant de s’habituer à la disparition de la pénombre. Aller chez Olivia quand il n’y avait qu’Isaac lui rappelait son appartement, qui restait dans l’obscurité constante en raison des heures passées à son bureau. Quand elle rentrait chez elle, tard, exténuée, Elea n’avait que très peu souvent la motivation pour frapper des mains et amener la lumière.
«Je m'entraîne. Je participe à des combats. Liv n'est pas très fan, spécialement quand je rentre tout balafré.» Elea sourit, amusée. Elle passa sa main dans ses longs cheveux, la couleur sombre ressortant sur les photos qui la mettaient en action avec sa fratrie, et son regard se perdit un moment dans la photographie officielle de la famille. Elle n’avait jamais l’impression d’être en dehors, pourtant elle ressentait ce sentiment aujourd’hui. Elle savait que la lettre qu’elle cachait dans son sac y était pour quelque chose. Elea leva rapidement les yeux vers son beau-frère, la tête penchée légèrement. « Elle doit avoir l’impression de ne pas quitter son travail si une fois rentrée, elle te fois avec des coups partout, » dit-elle, observant le visage d’Isaac pour quelques conséquences de la boxe.
Son visage adopta une fausse neutralité pour adresser le sujet de sa venue avec Isaac. Elle savait qu’elle pouvait compter sur lui, mais elle le mettait également dans une position inconfortable. Il ne méritait peut-être pas ça, mais il était si proche de sa famille qu’il était la seule personne qui lui était venue en tête quand elle avait songé en parler. Il était le seul à la comprendre, parce qu’elle savait qu’il gardait des secrets encore, entre ses côtes fêlées. «Pendant combien de temps, veux-tu lui cacher la vérité ?» Son visage se serra quelques milisecondes avant de se détendre, le regard valsant par la fenêtre. « Je ne sais pas encore. Jusqu’à ce que je trouve d’autres informations, sûrement. » Elle était honnête. Elle ne savait pas encore si elle était capable d’en parler à celle qui avait été sa jumelle pour tout si ce n’était une naissance simultanée. Elles avaient grandi ensemble. C’était tout ce qui comptait, n’était-ce pas ? «D'accord.»
Elea étira ses lèvres en un sourire soulagé. Elle le remerciait en laissant son visage se détendre de son masque de nonchalance, prenant la forme du visage libre qu’elle ne laissait qu’en place pour sa famille. Parce qu’il en faisait parti, malgré sa demande particulière. « Pour une raison que j’ignore encore, j’ai fais des recherches. Sur ma naissance. » Elle ne savait que si peu de chose sur la vie qu’elle aurait mené si elle n’avait pas été adoptée par les Marshall. Une vie si différente, à des millions de kilomètres de la Nouvelle Orléans. « Les informations que m’ont donné mes parents étaient peu nombreuses, et c’est principalement de ma faute, » siffla t’elle. Elle n’avait jamais cherché à savoir après tout. Pourtant elle l’avait fait. « Apparemment, je n’étais pas seule à ma naissance, Isaac. J’ai une sœur jumelle quelque part. Une sœur jumelle biologique. » Elle déglutit, sa main venant naturellement se poser sur sa gorge pour cacher le geste exagéré. Elle n’avait pas fait d’autres recherches et elle ne savait pas si elle avait le droit d’en faire. Elle avait une famille. En vouloir une deuxième, alors que tant de personnes n’avaient pas l’opportunité d’en avoir une, lui semblait égoïste, cruel.
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() message posté Dim 3 Avr 2016 - 15:50 par Invité

My lungs started to freeze, to crack, to shatter, with all the ice  and snow from the world being so cold. No longer can I breathe–I'm gasping for love to fill me again like I need the air. Les sentiments se mélangeaient dans ma poitrine, sans réflexe, sans portée. Parfois, j'avais du mal à imaginer qu'ils n'avaient pas déjà disparu. J'étais vivant ici mais j'étais mort la-bas. Je mourrais chaque seconde. Dans la nuit, dans le silence, dans la douleur. Les images de la guerre défilaient inlassablement sous mes paupières. Les souvenirs s'imposaient dans ma mémoire. Parce que j'avais survécu. Parce que j'étais maudit. Je m'étais levé et j'étais revenu. Je portais le deuil de ma propre existence, la vacuité de mes idéaux et la rage immodérée des soldats américains. Je refusais les conventions de la société. Et comme toujours, dans de telles situations, face aux figures de ma vie passée, je me demandais si cet égotisme émotionnel, cette absence d'implication et ces pensées impures étaient des signes de bêtise ou si au contraire, mon comportement était légitime après cinq années de tortures. Je n'avais pas de justification à apporter. L'apathie était en moi. C'était le lot réservé à l'humanité entière. Je n'étais que l'apanage d'une créature monstrueuse et fatiguée. J'étais las de résister, de lutter pour effleurer les courbes aguicheuses d'un bonheur éphémère. Si mon sacrifice ne représentait rien. Si ma carrière militaire n'était qu'une faiblesse personnelle, renouvelée, génération après génération, au sein de ma famille, alors à quoi bon faire semblant ? Pourquoi sourire et s'écorcher les lèvres en dévoilant les versants tortueux d'une aventure qui ne constituait en fin de compte qu'une débauche de mépris envers moi-même. Je relevai la tête avec nonchalance. Je regardais le profil de ma belle-sœur. Son regard était étincelant. Les lumières se nuançaient entre ses prunelles fauves. Rouge. Je ne voyais plus que cette couleur. Le sang, pourpre, écaillé, putride. Ma gorge se serra. D'un geste fébrile, je passai ma main dans ma barbe. Je palpais les lignes rugueuses qui formaient des cicatrices sous les poils hirsutes. Je sentais la fermentation de mes désillusions, l'agitation de mon cœur contre les parois rocailleuses de ma cage thoracique. Je respirais en apnée. J'existais dans la retenue. J'avais peur d'être capturé. J'avais peur d'être enfermé. Mon souffle devenait brûlant alors que je tentais de garder une stature noble et élégante. Je marmonnai dans mon menton en tendant le cou vers Elea. La lumière encerclait le hall, dévoilant nos différences, les contrastes horrifiants entre notre ancienne complicité et la pudeur de nos conversations nouvelles. « Elle doit avoir l’impression de ne pas quitter son travail si une fois rentrée, elle te fois avec des coups partout, » J’acquiesçai avec lassitude. Elle avait probablement raison. Nos séparations étaient devenues éprouvantes. Les départs semblaient durer une éternité. La querelle qui m'opposait au monde ne concernait pas mes relations. Mon besoin de liberté, l'obsession pour l'avilissement et la haine universelle. J'étais le seul à porter ce fardeau. J'étais le seul dont la rancune se faisait de plus en plus physique. Et c'était pour cette raison que je brandissais les poings. La boxe était mon exutoire et j'étais sa marionnette. J'esquissai un rictus mais les muscles engourdis et l'allure sceptique de mon visage courrouçaient mes tentatives. Alors je n'essayais plus. Je m'installai sur le canapé avec nonchalance. Je pouvais lire ses pensées. Je percevais sa neutralité biaisée par l'inquiétude et l'effroi inhérent aux secrets. J'étais le gardien de son antre, l'hymne à sa tristesse. Je savais que ses confidences me mettaient dans une position indélicate, mais peu importait mes ressentiments. Je cachais encore des choses. Un million de revers et d'histoires sanguinaires. «Je ne sais pas encore. Jusqu’à ce que je trouve d’autres informations, sûrement.» Sa voix filtrait avec douceur et prévenance. Son cœur était comme le mien. Il ne contenait rien, si ce n'était une petite escarre amoureuse. Je lui répondis d'un mouvement de tête. Je l'écoutais avec attention. Je pouvais encore attendre. «Ce n'est pas important. Je peux me taire pour toujours, je demandais pour toi. Tu n'as pas l'air très à l'aise avec les cachotteries.» Déclarai-je avec flegme. Je gardais une posture raide, une aura calme et imperturbable. Nous avions tous changé. Moi, en Afghanistan. Olivia, à Londres. Elea, partout ailleurs. Elle venait d'un autre univers. Je l'avais toujours ressenti. Elle faisait partie d'une constellation lointaine dont les étoiles ne brillaient jamais. Son adoption n'était pas en cause. Elle avait un caractère double, à la fois souple et tranchant. Elle avait le rire facile et le regard abyssal, imposant. Son métier l'avait forgé à l'image d'un prédateur sanguinaire. Elea n'avait peur de rien. Pourtant, elle tombait. Elle s'écorchait les genoux en rampant vers les sommets de la montagne. Le loup ne volait pas. Mais il avait des ailes invisibles. Le loup hurlait en haut. « Pour une raison que j’ignore encore, j’ai fais des recherches. Sur ma naissance. Les informations que m’ont donné mes parents étaient peu nombreuses, et c’est principalement de ma faute,  » Je comprenais. Ses motivations lui semblaient illogiques, mais il y avait une essence mystique dans ses paroles, un instinct qui conduisait toujours vers l'origine. Les enfants adoptés étaient les chaînons manquants. Et un jour ou l'autre, l'appel était trop fort. « Apparemment, je n’étais pas seule à ma naissance, Isaac. J’ai une sœur jumelle quelque part. Une sœur jumelle biologique. » Je plissai les yeux. Je ne savais pas si je devais me réjouir ou l'accompagner dans son état d'anxiété. Elle posa sa main sur sa gorge en me regardant d'un air désappointé. C'était le moment que j'aurais dû choisir pour l'enlacer, pour serrer son étreinte contre ma poitrine, mais je n'en fis rien. Je restai immobile. Je grognai en haussant les épaules. «Tu veux boire un thé ? La règle exige que j'offre une collation à mes invités. » Je me levai afin de m'avancer dans le couloir circulaire. Les murs étaient éclairés par une faisceau de lumière bleu. Je chauffai l'eau dans la cuisinière puis je dosai le lait afin d'adoucir les senteurs épicées du liquide. Je revins à ses côtés avec une tasse. «Bois, tu te sentiras mieux.» C'était mon câlin. Chaque gorgée était une affection brûlante. Je roulai des yeux m'adossant au rebord d'un meuble. «Tu as une autre famille. J'ai une autre vie. Ce sont des bénédictions. Je sais que c'est difficile d'orbiter autour d'un repère différent de ce que nous avons connu auparavant. Mais tu as une autre sœur. Elle mérite d'être aimée aussi.» Murmurai-je avec lenteur. La pièce étaient tout à coup maussade. L'air s'y raréfiait et la réalité y devenait plus percutante.

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