SGN _ Chacun reçoit ce qu’il mérite et mérite ce qui lui arrive _

Beaucoup de gens m’admirent pour ce que je suis devenue, l’évolution de ma brillance carrière, de mon professionnalisme, de mes compétences, mon don de venir en aide au plus démuni, et pourtant, beaucoup me haïssent pour ce que je suis devenue, pour le mal que je leur ai fait. Si je me mettais à raconter ma vie, me dis-je à moi-même, personne ne croirait que tout cela est arrivé.

À l'école, je n'ai jamais été très populaire, en fait, j'étais celle qu'on rejetait, celle dont on se moquait, qu'on bousculait, qu'on malmenait, qu'on s'amusait à humilier. Le pourquoi ? Au début, je ne comprenais pas parce que j'étais trop jeune pour comprendre, mais après, j'avais compris. J'observais, j'analysais, je notais chaque être vivant qui se trouvait dans la cour de récréation. Cette fameuse cour de récré était le théâtre d'une violence continue. Seulement la violence peut provoquer une certaine fascination chez certaines personnes, et je dois l'admettre que les observer se battre comme des bêtes affamées me permettait de mieux comprendre la vie tout simplement. Dans le monde où nous vivions actuellement, c'était les plus forts qui dominent tandis que les autres, plus sensibles ou plus fragiles, subissent. Si tu ne fais pas partie des plus forts, tu finiras d'où tu as commencé ta triste existence, un tas de poussière

Je n’étais peut-être pas la fille la plus jolie, la plus désirée, la plus populaire, certes, mais j’étais la plus maligne, la plus intelligente, et la plus coriace que tous ses bombas qui actuellement, doivent vivre une vie misérable. Le fait d’avoir été quelqu’un de très indépendant, plongé dans des bouquins m’avait enrichi la cervelle, à un tel point que cela m’avait propulsée vers ma propre gloire.

Mais le jour que je n’oublierais jamais, c’est le jour où j’avais revu les deux personnes qui m’ont pourrie mon existence. Le roi et la reine du bal de fin d’années. Il était marié, avait des enfants, une vie qu’on pourrait qualifier pleinement épanouie, et réussie, mais ce n’était pas le cas. Cela faisait plus de dix ans que je les avais plus croisés, et pourtant, je ne pouvais pas m’empêcher d’oublier leurs visages. Le roi du bal, qui se nommait, Andrew, m’avait fait croire à cette soirée, qui s’intéressait à moi et pourtant, j’aurai dû m’en méfier. Le mec le plus populaire du lycée ne pouvait pas s’intéresser à une fille comme moi, une fille boutonneuse, avec un appareil dentaire, et des kilos en trop. J’aurai dû me mettre en garde, chose que je n’avais pas faite, et j’avais payé le prix fort. Je m’étais retrouvée en plein milieu du bal avec un mélange de liquide qui dégoulinait sur moi. Un mélange de farine, d’œuf pourri, de ketchup et bien d’autres saletés qui m’étaient tombées dessus. Ils avaient réussi à faire de cette soirée, un enfer.

Puis, les années passèrent, et le plus étonnant dans tout ceci, c'est qu'ils sont revenus vers moi pour que je leur vienne en aide. Savaient-ils qui j'étais ? Ou m'avaient-ils oubliée ? Après tant d'années de médecine, et de spécialisation, j'avais énormément changé, aussi bien physiquement que moralement. Tous savaient, j'étais l'une des meilleures, et que j'aurais pu aider leur fille, mais durant ma courte vie, j'avais appris autre chose. Oui, nous qualifions un monstre comme un individu injecte, horrible, affreux, mais en réalité, le monstre est l'être humain. La femme est le monstre de l'homme, et l'homme n'est qu'une proie. Bien sûr, ne croyez pas que je n'avais pas aidé cette petite fille, je l'ai aidé…

Entre temps, alors que j'avais rencontré mon époux à la fac, mes deux adorables petits garçons grandissaient, mais l'un d'eux était différent. J'essayais de me convaincre à moi-même que tout allait bien avec lui, mais ce n’était pas le cas.  Je remarquais un comportement étrange. Il n’était pas attiré par les filles, il ne prenait même pas la peine de les regarder alors qu’il était à un âge où il était censé être curieux. Mon Melvin avait un comportement narcissique, impulsif, colérique, paranoïaque, une absence totale de remords après avoir torturé des pauvres bêtes, aucune réaction face à la mort …

Un soir alors que je me trouvais dans mon cabinet qui se situait au 9 eme étage à l’hôpital , je m'étais disputé avec mon époux à cause de notre fils. Nous en sommes venus aux mains. Il criait plus fort que moi à chaque fois que je disais quelque chose. Et puisqu’il m’étranglait, je n’avais plus la possibilité de lui répondre, mais fort heureusement, il me lâchait à temps avant que je ne tombe dans un évanouissement profond. Je savais bien qu’il ne sera jamais capable de me tuer, et c’était une énorme erreur de sa part, car comme je l’avais dit plus tôt, seuls les plus forts survivent dans ce monde, et le plus faible finissent à genoux. Je fermais les yeux, profitant de ce court moment de répit pour demander à dieu de me pardonner,  et me donner la  miséricorde … Amen …

Dans les couloirs de l’hôpital, je marchais  tranquillement  jusqu’à la chambre 206. Là où se trouvait mon adorable petit patient de la quarantaine d’années. Dans sa tête, il n’était encore qu’un enfant, un petit enfant perdu. Je rentrais et je le saluais comme une petite maman d’amour. Je l’adorais ce monsieur… Un brave petit.

Patient :  « C’est pour moi ? » dit-il avec sa petite voix alors que je lui tendis un cadeau «  Oui, mon petit ange, c’est pour toi, mais fait attention, il y a encore des balles là-dedans. » Je lui donnais une petite bise sur son front, et lui tout joyeux, il me prendrait dans mes bras. «  Merci, maman » Oui, comme je le disais, ce n’était qu’un fou, un fou qui passait que j’étais sa mère. «  De rien mon petit cœur » Je n’avais des gants en latex pour une bonne et simple raison, et ça, vous allez très vite le comprendre. Je quittais la pièce, pour aller rejoindre mon mari, mon tendre époux, mon amour, l’homme de ma vie. Je m’agenouillais à ses côtés, et je le prenais dans mes bras.

Les sirènes se firent entendent, et il n’avait pas fallu longtemps pour que la police débarque dans l’hôpital. Tout se passait très vite, je sursautais quand j’entendais des dénotations de balle qui raisonnait dans les couloirs.



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