» Schizophrénie : max (t. oman) , solal (m. mcmillan), bodevan (g. hedlund) & nyx (b. hadid)
» Absence : 15.03
(✰) message posté Mer 10 Fév 2016 - 23:24 par Kenzo A. Armanskij
I need to tell you something
Kovu & Kenzo
J'ouvrais les yeux, un sourire aux lèvres. Je repensais à Zola, à ses baisers, à sa douceur. Le retrouver c'était comme retrouver une partie de moi longtemps égarée. J'avais besoin de lui pour être complète. Et de Lexie. Et de Louis. Et de Julian. J'avais besoin de ce petit monde qui s'était formé autour de moi avec les années. De ces personnes qui étaient entrées dans ma vie sans crier garde. Enfant peu aimée par ses parents, j'avais découvert ce que c'était l'amour à leur côté. Je m'étais habituée à être aimée. J'avais appris à aimer. Et je savais que si je n'avais jamais croisé leur route, ma vie aurait été différente. Moins douce. Moins belle. Moins compliquée, certes. Mais sans intérêt. Un vinyle de Queen résonnait dans l'appartement vide. Lexie était sortie. Comme souvent. Nous parvenions à nous voir le soir, mais jamais la journée. Nous étions intimement liées, et pourtant nos vies étaient différentes. Nous avions chacune nos fréquentations et aucune de nos rencontres n'avait pu briser le lien d'amitié qui s'était tissé avec le temps. Elle était ma meilleure amie, ma soeur, ma seconde âme soeur. Elle me donnait l'oxygène dont j'avais besoin lorsque je manquais d'air. Elle pansait mes blessures, me maintenait au chaud. Elle m'avait sauvé la vie. Plus d'une fois. Parce qu'elle existait, parce qu'elle restait à mes côtés, qu'importe les obstacles. Elle m'avait sauvé la vie. Parce qu'un jour j'avais cédé. J'avais cédé à l'envie d'en finir avec la vie. Je m'étais taillée les veines avec un rasoir dans la baignoire de son appartement. Après avoir revu Zola. Lorsque cet amour impossible dûe à la disparition d'un enfant que l'on pensait mort me détruisait à petit feu. Lorsque ma seule histoire d'amour n'était plus qu'un champ de ruines. Elle était accourue, avait sorti mon corps nu de l'eau rouge, avait appelé l'ambulance. Et j'avais compris, à la vue de son visage dévasté, que j'avais fait une énorme erreur. Je ne pouvais la laisser. L'abandonner aussi lâchement. Elle se battait trop pour que je la laisse ainsi. Sans repères. Sans sa meilleure amie. Je baissais les yeux. Je m'étais rachetée avec le temps. Avec l'aide de Julian, j'avais reprit la peinture, mes études. Il m'avait offert un poste à ses côtés. Après son corps et la tendresse de ses gestes, il m'avait offert une chance de vivre. A nouveau. J'avais été accompagnée, aidée. Soutenue. Et puis il y avait eut Kovu. Je l'avais rencontré à l'hôpital. On s'était aidé à s'en sortir. Lui aussi avait frôlé la mort. Lui aussi avait fléchit sous la douleur. Une overdose. Comme si la drogue pouvait l'aider à aller mieux. Je n'étais jamais tombée dans cet excès. Sauf une fois. Ce soir là. Avant que Zola et moi ne faisions l'amour après des années de séparation. Un nouveau sourire s'étira sur mes lèvres. Je revivais l'instant. Et je voulais le revivre à nouveau. Et puis on sonna. En fronçant les sourcils, je quittais mon canapé pour aller ouvrir. Kovu se trouvait là. Il me salua et entra. Je levais les yeux au ciel. J'avais vu son air nonchalent, ses yeux explosés par la drogue. Par le vice. Je croisais les bras et refermais la porte. Il posa sa veste sur une chaise et s'installa dans le canapé. Je m'avançais vers lui en souriant et m'asseyais près de lui. Il me demanda s'il me dérangeait. Je secouais la tête et lui souriais. Il n'était pas prévu qu'il vienne, mais je m'en fichais. Il m'avait manqué. Il était mon meilleur ami, et la porte lui était toujours ouverte. Je m'installais près de lui. « Je réfléchissais. » Répondis-je alors, mélancolique. J'attrapais sa tête entre mes mains et fixais ses yeux. Je haussais les sourcils et me levais brusquement. D'une voix sombre je lançais : « Je suppose que tu as faim et soif. » Je lui tournais le dos et me dirigeais vers la cuisine. Je sortis deux bières du frigidaire et attrapais un paquet de chips. Puis je revins vers lui et baissais la musique sur le tourne disque. Finalement, je lançais avec agacement : « J'aimerai que tu arrêtes de venir défoncé lorsque tu viens me voir. Tu sais que je ne supporte pas de te voir comme ça. » Tu vaux mieux que ça Kovu. Bien mieux. Je soupire et tourne la tête vers la fenêtre. Le locataire d'en face n'est plus là. Il a disparu depuis quelques semaines. Notre jeu de voyeurisme est terminé. Et je parviens à m'ennuyer désormais. Mais Kovu est là, et je sens une lourde charge se poser sur mes épaules. Je dois l'aider, mais je n'ai aucune idée de comment. Je me sens minable. Je devrais savoir comment. Et pourtant. Je ne veux pas revivre ce que j'ai vécu. Chaque jour, je crains de retrouver le corps de ma meilleure amie dans le salon, ou d'apprendre que Zola a replongé. Je ne veux plus jamais me retrouver à l'hôpital. Je ne veux plus risquer de perdre quelqu'un.